Groupe de Prospective Nationale « Biodiversités marines »
mars 2008
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Biodiversités marines
Compilation des contributions écrites
Groupe de Prospective Nationale « Biodiversités marines »
mars 2008
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Contributions Document Stratégique National "Biodiversités Marines "
CS IFB
Stratégie SUJET CONTRIBUTEURS (en gras, le nom du coordinateur)
Axe Modéliser et scénariser les changements de la biodiversité
Axe Acquisition de connaissances (documenter & caractériser les biodiversités)
Les apports de la biodiversité marine à l’humanité G. Bœuf et S. Arnaud-Haond
Quelle biodiversité pour demain ? Un défi pour la recherche, un rôle central pour la
biologie moléculaire et de la génétique Sophie Arnaud-Haond
Microbiologie marine J. Querellou, P. Lebaron et M.A. Cambon-Bonavita
Cartographie des habitats J. Populus, J.F. Bourillet, D. Desbruyères et S. Sartoretto
Séries temporelles et observatoires P. Le Mao
Aspect phytoplancton C. Belin
Espèces invasives et remédiation G. Bachelet, N. Desroy, D. Masson, L. Miossec, S.
Sartoretto et P.G. Sauriau
Tableau de bord des eaux marines françaises P. Watremez, O. Laroussinie et O. Thébaud
Axe Caractériser les processus écologiques et socio-économiques associés à la
réduction de la biodiversité
Toxicologie-écotoxicologie (impact sur la biodiversité) T. Burgeot
Dynamique et fonctionnalités des écosystèmes « remarquables » et "ordinaires" en
relation avec les pressions anthropiques P. Lorance, M.J. Rochet, B. Mesnil et F. Blanchard
Côtier (interface terre-mer) C. Bacher
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Axe Soutenir l'innovation technologique et sociale
Système d’Information sur la Nature et les paysages (SINP) R. Kantin, J.F. Bourillet et J. Populus
Développement d’outils d’aide à la décision & à la gestion. Cas des Aires Marines
Protégées Dominique Pelletier
Propositions concernant les indicateurs socio-économiques relatifs aux Aires Marimes
Protégées Frédérique Alban et Jean Boncoeur
Le Génie Ecologique au service de la restauration des écosystèmes côtiers L. Hamm et S. Ledoux
Récifs artificiels A. Gérard
Le millénium ecosystem assessment (MEA). Quelles perspectives pour le domaine
marin et côtier ? H. Levrel, R. Mongruel et O. Thébaud
Evaluation des politiques publiques de protection de la biodiversité O. Thébaud, R. Mongruel et H. Levrel
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AXE
Acquisition de connaissances
(documenter & caractériser les biodiversités)
Groupe de Prospective Nationale « Biodiversités marines »
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Les apports de la biodiversité marine à l’humanité
G. Bœuf
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et S. Arnaud-Haond
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1
Laboratoire Arago Banyuls-sur-mer,
2
Ifremer Brest
L’océan représente aujourd’hui près de 71 % de la surface de la planète Terre (2,42 fois plus de mer
que de terre) et le milieu majeur de vie en volume. La diversité spécifique marine actuelle est estimée
à 275 000 espèces dont 93 000 pour le seul écosystème corallien. Ceci représente environ 15 % de
toute la diversité actuellement répertoriée sur la planète. Cela peut paraître peu mais il est fort
probable que nous sous-estimions considérablement la diversité des mers par manque de
connaissances et la difficulté d’accès à ces milieux. Il est réel que l’environnement marin, continu, et
généralement beaucoup plus stable, se prête moins à la spéciation et à l’endémisme que le milieu
terrestre. Cependant, la diversité en groupes vivants est plus grande en mer et bien des phyla n’ont
jamais quitté l’océan dans lequel ils étaient apparus. Par ailleurs, les biomasses des organismes
marins et des procaryotes peuvent être considérables, les seules bactéries de la couche de sub-
surface de l’océan représentant déjà plus de 10 % de tout le carbone vivant de la planète.
La biodiversité marine est pourtant diversement et fortement exploitée par l’homme et de grands
services lui sont rendus, que nous pouvons estimer de 4 ordres :
1) la fourniture de nourriture, protéines, hydrates de carbone et lipides divers, minéraux…,
assurée par les pêches et les cultures marines,
2) l’extraction de molécules à haute valeur ajoutée pour des médicaments, des produits
cosmétiques ou des composés originaux à caractéristiques particulières.
3) la fourniture de matériaux originaux : perles, maërl, tests d‘organismes….
4) l’utilisation de modèles marins en recherche fondamentale, pour lesquels on tire parti de leur
originalité, caractéristiques spécifiques, ancestralité ou simplicité d’organisation,
Par ailleurs, les activités biologiques développées dans l’océan depuis les origines ont conduit à
l’élaboration de matériaux très divers et très largement utilisés aujourd’hui dans l’industrie ou en
agriculture : ciments, craie, amendements divers…
Les ressources vivantes, renouvelables, de l’océan et des milieux aquatiques assurent aujourd’hui un
apport de plus de 157 millions de tonnes à l’humanité (données 2005, FAO). Ces ressources sont en
constante augmentation grâce à la production des cultures, qui suivent une croissance de 8-10 % par
an alors que les captures stagnent depuis une bonne quinzaine d’années. Ceci est très préoccupant
car ces valeurs n’augmentent pas malgré des moyens de détection et de capture de plus en plus
redoutablement efficaces. Jusqu’à une époque relativement récente, il y a une cinquantaine d’années,
les stocks de pêche n’apparaissaient pas spécialement menacés à part pour quelques espèces
particulièrement ciblées (hareng de la Mer du Nord, grands cétacés…). Les pêches mondiales
débarquaient environ 30 millions de t en 1958 et l’aquaculture, bien que très ancienne, n’en était
encore qu’à ses balbutiements de production (un peu plus 630 000 t). Aujourd’hui, la FAO estime que
76 % des stocks sont pleinement exploités ou surexploités. Quelques articles récents parus dans les
grandes revues internationales ou dans des chapitres d’ouvrages ont commencé à sensibiliser
scientifiques et grand public, ainsi que les pêcheurs eux-mêmes, sur les dangers de cette situation en
matière de perte de biodiversité, de limites de « renouvelabilité » atteintes pour des ressources
naturellement vivantes et renouvelables, et de menaces sérieuses sur les écosystèmes. La
productivité elle-même des écosystèmes océaniques est menacée par le changement global. On
estime que 50 à 90 % des grands poissons pélagiques ont disparu en 15 ans. Sur les quelques
15 000 espèces de poissons marins plus des 2/3 vivent en zone côtière peu profonde et dans
l’écosystème corallien. L’exploitation à grande échelle de communautés benthiques (chalutage et
dragage) et des prédateurs ont rendu ces écosystèmes beaucoup plus vulnérables aux invasions. La
surexploitation et la destruction des habitats ont été un facteur essentiel de déclin de santé des
écosystèmes côtiers et de révélation de conditions additives (eutrophisation, invasions, impact du
changement climatique…) et le milieu marin a clairement montré ses limites, contrairement à se que
pouvait faire penser son apparente inépuisabilité. Les rejets en mer (captures accessoires) atteignent
près de 30 Mt (FAO, 2007), et ne sont jamais comptabilisés. Les surfaces de fonds chalutés
représentent plus de la moitié de la superficie des plateaux continentaux, soit 150 fois la surface de la
déforestation annuelle de la planète. Les débarquements (alors que les méthodes de captures
actuelles ciblent tous les gros animaux) se font avec des animaux de plus en plus petits, ce qui est
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