Chapitre 3 : Chaleur et premier principe 0. Préambule • Dans ce chapitre, on travaillera principalement avec un système fermé. • Système fermé : nombre de particules constant, pas d’échange : !N=0 • Pour rappel, on ne s’intéresse qu’aux situations d’équilibre. • On étudiera la transformation d’un équilibre vers un autre. Ui , Vi , N Ti transformation Uf , Vf , N Tf 1. Chaleur et énergie • La chaleur est la forme d’énergie qui a mis le plus de temps à obtenir son véritable statut. Lavoisier proposait que la chaleur était un fluide invisible, le calorique. • Joule a proposé vers 1850 que la chaleur était une forme d’énergie. • Expérience de Joule : énergie mécanique énergie thermique (élévation de T) 1 calorie = énergie nécessaire pour faire passer 1g d’eau de 14,5°C à 15,5°C 1 calorie = 4,186 J 2. Chaleur spécifique • Lorsque l’on injecte de l’énergie à un système (Q) sans produire du travail mécanique, la température du système augmente. Q = cm∆T • Unité : chaleur spécifique c [J/kgK] • Expérience de Joule : chaleur spécifique de l’eau c = 4186 J/kgK • Attention au signe : • Diverses matières : ∆T > 0 Q>0 le système reçoit de l’énergie ∆T < 0 Q<0 le système perd de l’énergie matière eau fer cuivre or c [J/kgK] 4186 448 387 129 • Exemple numérique : Un cowboy tire une balle de 2g à 200m/s. Elle est stoppée par un mur. Si l’énergie est conservée, quelle est la variation de T de la balle? La chaleur spécifique du métal de la balle est c = 234 J/kgK 1 1 2 K = mv = (2 10−3 )(200)2 = 40 J 2 2 Q 40 ∆T = = = 85.5 K −3 mc 2 10 234 3. Chaleur latente • Lorsque l’on injecte de la chaleur à un système, sa température augmente. • Lors d’un changement d’état, un supplément d’énergie n’augmente pas nécessairement la température. Il faut une certaine quantité de chaleur pour produire le changement d’état. T chaleur latente L Tvap Tf us solide solide + liquide liquide Q = mL liquide + vapeur Q vapeur • Différentes substances : substance type L [J/kg] eau fusion (0°C) 3.33 105 eau vaporisation (100°C) 2.26 106 aluminium fusion (660°C) 3.97 105 cuivre fusion (1083°C) 1.34 105 • Exemple numérique : faire bouillir 1 litre d’eau dans une casserole Pour tout évaporer, il faut Q = 2.26 106 J Si la casserole a une masse de 100g et est en aluminium, une énergie de Q = mL = 3.97 104 J suffit à la faire fondre ! Attention donc aux températures. 4. Transformations quasi-statiques • Afin de suivre un système lors de sa transformation, on considère une transformation quasi-statique. • Chaque étape d’une transformation quasi-statique est un équilibre. Uf , Vf , N Ui , Vi , N transformation quasi-statique 5. Premier principe • En mécanique, on a une loi générale : Wnc = ∆Ecin + ∆Epot • L’équivalent thermodynamique existe pour un système fermé : ∆U = Q + W La variation d’énergie interne !U est indépendante du chemin choisi ! • Cas particuliers : - expérience de Joule : W = 0 → ∆U = Q - détente du piston : Q = 0 → ∆U = W • Convention de signe : + : apport au système - : sort du système • Forme différentielle (transformation quasi-statique) : dU = δQ + δW • Attention à la différence entre différentielle totale et variation • Remarque : si le système est ouvert : ∆U + ∆Ecin = Q + W il faut tenir compte de la variation d’énergie cinétique. 6. Transformation d’un gaz parfait • Piston : A A dz V + dV V Si le volume d’un système gazeux a varié, c’est qu’il a travaillé. dW = F dz = pA dz = p dV dW = −p dV Le travail est négatif lors d’une détente !!! • Pour un gaz parfait : pV = N kB T transformation isotherme p W =− pi Vf p dV Vi Vf W = −pi Vi ln Vi pf V Vf Vi • Le travail dépend du chemin choisi : p transformation isochore/isobare p i W ! i W f f V V 7. Chaleur spécifique d’un gaz réel • Rappel - Joule : Q = c! n∆T Q = cm∆T • Liquide/solide : la chaleur spécifique est toujours définie ! à pression constante. • Gaz : p chemins différents qui produisent le même !T f f! f !! i T + dT T V • On définit pour un gaz 2 chaleurs spécifiques : Q = cv n∆T à volume constant (isochore) Q = cp n∆T à pression constante (isobare) p cv cp T + dT T V • L’énergie interne du système gazeux correspond à de l’énergie cinétique : 3 U = N kB T 2 sur la branche V=cte, 3 U = nRT 2 ∆U = Q ∆V = 0 → W = 0 3 nR∆T = Q = ncv ∆T 2 3 cv = R 2 sur la branche p=cte, W = −p∆V "= 0 ∆U = Q + W = cp n∆T − nR∆T ∆U = (cp − R)n∆T 5 cp = R 2 cv n∆T = (cp − R)n∆T R = cp − cv • Coefficient gamma : gaz cp 5 γ= = cv 3 cp [J/mol K] cv [J/mol K] γ He 20.8 12.5 1.67 Ne 20.8 12.7 1.64 H2 28.8 20.4 1.41 O2 29.4 21.1 1.40 CO2 37.0 28.5 1.30 H2O 35.4 27.0 1.30 La théorie ne fonctionne que pour les gaz monoatomiques !! • Remarque : pour les liquides et solides cp = cv 8. Equipartition de l’énergie 1 • A chaque degré de liberté, on associe une énergie kB T 2 Exemple : la molécule diatomique 2 vibrations : U = kB T 2 rotations : U = kB T z x 3 translations : U = 3 kB T 2 y 7 Au total : U = kB T 2