Quoiqu’il en soit, il faut donc continuer à organiser dans les MECS autour du jeune, des
moyens d’hébergement qui viennent se substituer à son lieu de vie habituel et ce pendant un
temps certain et par des adultes mis à disposition qui vont agir en lieu et place des parents
sur le quotidien.
Bien sûr, les nombreuses recherches et réflexions, les différents rapports, les textes
législatifs et réglementaires ont contribué à clarifier la place occupée par les MECS et les
missions qui leur sont dévolues.
Je ne vais pas égrener aujourd’hui, les éléments bibliographiques en ce domaine, mais
plutôt tenter de poser les bases de la réflexion qui comme vous le savez est le thème des
prochaines assises des MECS, organisées par l’ANMECS et qui se dérouleront à Toulouse
en 2012.
Quoiqu’il en soit, l’émergence forte de cette préoccupation dans le champ du travail social,
en général et pour les MECS en particulier renvoie à des interrogations politiques sur la
construction du lien social dans nos sociétés occidentales.
Comment dans un contexte socio-économique aussi perturbé, cette dialectique entre
individuel et collectif est mise en débat. N’est-elle pas la question fondamentale du rapport
de l’individu, entre lui et les autres dans la construction de son identité ?
N’est-ce pas la question du devenir de toute société, entre respect de l’autre dans sa
singularité et le besoin pour tout système humain, de la qualité d’organisation « du vivre
ensemble » et des besoins de solidarité entre les individus. De la question permanente entre
sphère publique et sphère privée et de son articulation.
Comment les établissements comme les MECS peuvent-ils se saisir de cette question pour
servir au mieux les projets d’émancipation des enfants, des adolescents qui nous sont
confiés par une pacification de leurs rapports au monde, au sens large. Quand on sait que
pour la majorité de ces publics le « vivre avec » est souvent bien difficile, voire impossible et
dangereux pour lui comme pour les autres ? Opposer le collectif à l’individuel ou opposer le
travail de groupe, à la prise en compte de l’individu dans sa singularité, comme on peut
l’entendre ici et là, n’est-ce pas une ineptie structurelle pour la construction de l’individu dans
son environnement ? Il serait peut-être beaucoup plus judicieux de se poser la question de