La Commission Maison d’Enfants à Caractère Social de l’Association ERASME vous invite à un cycle de rencontres « Café Débat » destinées à échanger sur des questions qui touchent l’accueil des jeunes en établissement social et qui interrogent notre société dans son ensemble. Trois rencontres sont programmées sur l’année 2012, et se dérouleront dans le cadre de la Maison des Associations. Elles invitent les membres de l’association, les professionnels du secteur impliqués dans ces problématiques et les membres du personnel qui le désirent. La formule retenue est celle d’un(e) ou plusieurs personnes expertes dans les problématiques programmées qui abordent succinctement la question au regard de leurs expériences et de leurs questionnements. Un animateur « fil rouge » de la soirée introduit le débat et assure le suivi des échanges. La participation de la salle nourrit l’approche et vient marquer l’intérêt de tous. Trois dates sont arrêtées : • • • Mercredi 11/01/2012 : L’articulation de l’Individuel et du Collectif au sein des établissements Mercredi 07/03/2011 : La Protection Administrative et la Protection Judiciaire de l’enfant Mercredi 23/05/2012 : Logique Territoriale et Protection de l’Enfance Ces rencontres auront lieu de 19h à 21h avec un apéritif à la : Maison des associations Espace Niel (Ancienne Caserne Niel) 81 rue Saint-Roch 31400 TOULOUSE (Métro Gare Saint Agne ou Empalot - Parking gratuit dans l'Espace Niel) Vous trouverez ci-joint la présentation de notre 1er "Café – Débat" Nous vous ferons parvenir avant chaque rencontre un document présentant la problématique de la soirée, le nom des personnes ressources sur la thématique, l’animateur fil rouge de la soirée, et un coupon-réponse permettant de nous indiquer votre présence. Pour l’Association ERASME Jacques SOUILLES 1°Café Débat L’articulation de l’Individuel et du Collectif en établissements Le mercredi 11 janvier 2012 de 19h à 21h Maison des Associations Espace Niel En vue du déroulement en mars 2012 des Etats Généraux des MECS à Toulouse sur cette thématique, il nous a semblé important d’aborder cette question en préalable. Confrontés aux difficultés d’un monde matérialiste qui érige l’individu en finalité ultime, les établissements doivent ré interroger la dimension collective du vivre ensemble afin de proposer aux jeunes accueillis un devenir au monde respectueux de leurs aspirations et de leurs compétences. Les personnes ressources : • Stéphane COURANT, anthropologue et chargé de cours à l’Université Toulouse Le Mirail qui introduira le débat avec cette question : "Comment les dimensions individuelles et collectives sont portées dans le social aujourd’hui ?"» • Jean-Jacques JOUSSELLIN, médecin-chef du Pôle de psychiatrie infantojuvénile à l’Hôpital Gérard Marchant posera la question: "De l’existence d’une pathologie qui s’opposerait à l’inscription des jeunes dans des collectifs éducatifs ?" Joseph PINDADO Administrateur de l’Association ERASME Ancien directeur de MECS animera le débat. Problématique L’accompagnement en MECS : entre individuel et collectif: " Une dialectique vieille comme le monde" Dans le cadre de l’histoire des maisons d’enfants, la question de la prise en charge entre l’individuel et le collectif a été souvent posée et se repose encore. En effet, à la période des établissements fermés, issus des orphelinats, des maisons de correction et des bagnes d’enfants, les modalités d’accueil et la prise en charge se voulaient collectives, et l’intérêt pour le sujet n’apparaissait pas comme prioritaire. On retrouvait d’ailleurs, cette forme de prise en charge majoritairement dans l’ensemble de la société et dans l’ensemble de l’organisation des grands internats d’accueils des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Ce qui particularise les MECS est peut-être le fait que l’accueil en hébergement perdure et ce malgré les époques, du fait des obligations d’accueil des enfants et adolescents, 365 jours sur 365 et 24 h sur 24h. La persistance et la prégnance de cet accueil en hébergement, dans l’histoire des institutions comme les MECS questionnent. Ceci est peut-être lié, à la place qu’elles occupent spécifiquement dans le cadre de la protection de l’enfance et dans ce qui reste nécessaire à organiser pour les enfants et les adolescents comme réponse à leurs besoins face aux carences familiales et/ou de la mise en danger du jeune dans son environnement habituel. Pour les établissements médico-sociaux (IME, ITEP), les internats de semaine ont évolué, au point où pour certains établissements, l’accueil en hébergement a disparu partiellement ou totalement et au fil du temps celui-ci est réapparu sous d’autres formes. Quoiqu’il en soit, il faut donc continuer à organiser dans les MECS autour du jeune, des moyens d’hébergement qui viennent se substituer à son lieu de vie habituel et ce pendant un temps certain et par des adultes mis à disposition qui vont agir en lieu et place des parents sur le quotidien. Bien sûr, les nombreuses recherches et réflexions, les différents rapports, les textes législatifs et réglementaires ont contribué à clarifier la place occupée par les MECS et les missions qui leur sont dévolues. Je ne vais pas égrener aujourd’hui, les éléments bibliographiques en ce domaine, mais plutôt tenter de poser les bases de la réflexion qui comme vous le savez est le thème des prochaines assises des MECS, organisées par l’ANMECS et qui se dérouleront à Toulouse en 2012. Quoiqu’il en soit, l’émergence forte de cette préoccupation dans le champ du travail social, en général et pour les MECS en particulier renvoie à des interrogations politiques sur la construction du lien social dans nos sociétés occidentales. Comment dans un contexte socio-économique aussi perturbé, cette dialectique entre individuel et collectif est mise en débat. N’est-elle pas la question fondamentale du rapport de l’individu, entre lui et les autres dans la construction de son identité ? N’est-ce pas la question du devenir de toute société, entre respect de l’autre dans sa singularité et le besoin pour tout système humain, de la qualité d’organisation « du vivre ensemble » et des besoins de solidarité entre les individus. De la question permanente entre sphère publique et sphère privée et de son articulation. Comment les établissements comme les MECS peuvent-ils se saisir de cette question pour servir au mieux les projets d’émancipation des enfants, des adolescents qui nous sont confiés par une pacification de leurs rapports au monde, au sens large. Quand on sait que pour la majorité de ces publics le « vivre avec » est souvent bien difficile, voire impossible et dangereux pour lui comme pour les autres ? Opposer le collectif à l’individuel ou opposer le travail de groupe, à la prise en compte de l’individu dans sa singularité, comme on peut l’entendre ici et là, n’est-ce pas une ineptie structurelle pour la construction de l’individu dans son environnement ? Il serait peut-être beaucoup plus judicieux de se poser la question de comment les institutions réfléchissent à leur projet et mettent en œuvre les moyens, entre respect du droit à l’intimité et les temps de vie collective, participants à la construction pour un jeune de son lien social en devenir ? C’est cette tension permanente qui est à l’œuvre de manière générale dans nos institutions, car elle est aussi à l’œuvre chez chacun d’entre nous. Comment cette question se décline-t-elle quant à la structuration architecturale des lieux de vie, à l’organisation spatiale des locaux entre espaces privés privilégiant l’intimité, et espaces publics privilégiant le rapport à l’autre, jusqu’au choix de sa localisation environnementale, afin de favoriser le « jeu » de circulation des jeunes entre ces différents espaces pour apprendre à vivre avec soi et parmi les autres ? C’est l’interrogation sur la structuration des rapports entre le dedans - dehors, entre l’interne et l’externe, entre la vie intrapsychique d’un individu et le réel. C’est à cette conjonction et à la réflexion portée par les équipes sur ce sujet que le devenir et la qualité des interventions des MECS se joueront, portées par des associations qui voudront bien prendre une position politique affirmée en ce domaine, auprès des pouvoirs publics, à partir de valeurs humaines favorisant la primauté de l’éducation, au service de la collectivité et de la place que l’on voudra bien offrir aux jeunes en difficultés dans nos sociétés. Joseph PINDADO Bulletin d'inscription au CAFE CITOYEN du 11 janvier 2012 A retourner avant le 6 janvier 2012 à E.R.A.S.M.E. Bâtiment California Hall C - 1244 rue l'Occitane 31670 LABEGE [email protected] Nom : …………………………………………….…………… Prénom : .......................................................................... 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