2012.09.30-article-b..

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Le bois-énergie, promesse d’emplois et pilier des objectifs
du gouvernement français
Synthèse suivant l’article de Frédéric Douard du 3 août 2012 pour Bioénergie international
Les trois combustibles bois : le granulé, la plaquette et le bois-bûche (ALEC 27)
Le Colloque National Biomasse organisé par le Syndicat des Energies Renouvelables
(SER) s’est tenu Mardi 3 juillet 2012. Cette seconde édition, encore entièrement dédiée
au bois-énergie, visait cette année les opportunités de la filière pour l’économie
française.
En ces temps de crise économique, le bois profite ainsi d’une attention accrue. A cette
occasion, la ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie a annoncé son
objectif de faire du bois « une énergie majeure du mix énergétique français ».
Le bois reste la première source d’énergie renouvelable en France.
La biomasse regroupe en réalité 3 sources d’énergie : le bois, le biogaz et les déchets
incinérés. Avec plus de 11 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) d’énergie finale
consommée en 2010, elle représente légèrement plus de la moitié de l’énergie
renouvelable consommée en France (22 Mtep sur les 158 Mtep d’énergie finale
consommée, toutes sources confondues).
Le bois énergie contribue quant à lui à hauteur de 85% de la production d’énergie
primaire issue de la biomasse hors biocarburants. Cette filière du bois, relativement
méconnue, est aujourd’hui le principal levier de la production d’énergie renouvelable
française.
Les objectifs de développement des EnR en général et de la biomasse en particulier (fixés par
l’Europe à la France) se traduisent dans les prévisions de production de la PPI
(Programmation Pluriannuelle des Investissements).
En ce qui concerne la production d’électricité, les objectifs fixés par la PPI pour la
biomasse solide (bois et déchets) devra passer de 623 MW à 2382 MW en 2020.
il est peu probable que le parc d’incinérateurs de déchets se développe significativement d’ici
2020.
Il en résulte que le bois devra assumer la majeure partie de la production supplémentaire
à fournir (puissance à installer multipliée par plus de 7).
Concernant la production de chaleur, le bois énergie jouera également un rôle central puisque
la filière s’est vue attribuer un objectif de 15 Mtep pour 2020, soit plus des trois quarts
de l’objectif total de chaleur renouvelable (19,7 Mtep).
Production d’énergie primaire à partir de la biomasse (hors carburants) en 2010 (Mtep)
(source : magazine Bioénergie international)
Le bois est également un sérieux atout pour l’économie française
Le principal atout de la filière est son importante ressource. En effet, la forêt française,
qui couvre près de 30% du territoire national, occupe le troisième rang européen en termes de
volume. Cependant, seul 65% de l’accroissement naturel est exploité. Avec plusieurs
millions de m3 de bois forestier mobilisable dans les forêts publiques (selon l’ONF), le
potentiel de développement du bois énergie en France est donc considérable, et il le serait
d’autant plus si le frein que représente le morcellement de la forêt française8 était en partie
levé.
De plus, la filière est un vecteur d’emplois locaux et non délocalisables puisque liés à la
ressource. Sa montée en puissance pourrait voir augmenter le nombre d’emplois de plusieurs
milliers, alors qu’il est aujourd’hui estimé par le Ministère à 60 000 pour l’ensemble des
filières.
Le secteur du bois énergie connait toutefois des freins persistants, notamment aux niveaux de
la filière d’approvisionnement, qui manque de structuration, et des débouchés, trop peu
nombreux. Plus globalement, la rencontre entre la ressource et les débouchés est une
problématique majeure du secteur puisque les ressources se trouvent principalement dans des
régions isolées, tandis que les débouchés sont le plus souvent dans les zones urbaines
En plus de porter en grande partie la responsabilité des objectifs européens de réduction des
émissions de GES pour 2020, et d’être un levier significatif pour l’indépendance énergétique
de la France, le bois-énergie présente donc un enjeu économique certain. Cette filière doit
par conséquent poursuivre son développement, et pour cela être correctement soutenue
afin de lever les freins qui l’entravent.
La filière doit être soutenue par des outils adaptés et stables
Après des objectifs ambitieux fixés par l’Europe et un réel dynamisme qui a fait suite, il sera
nécessaire de sécuriser les outils de soutien à la filière qui ont fait la preuve de leur efficacité :
fond chaleur, tarif d’achat de l’électricité issu de la biomasse, …
Le fonds chaleur a eu des effets très positifs sur la filière en permettant le lancement de 357
projets entre 2009 et 2011. Le fonds est le principal moyen de soutien aux débouchés de
chaleur tels que les réseaux et est donc un levier crucial pour lever les freins du secteur
(problèmes de rencontre entre ressources et débouchés) tout comme l’introduction de mesures
visant à structurer la filière approvisionnement.
Ensuite, concernant les appels à projets, la diminution des temps d’instruction, actuellement
de l’ordre de 1 à 2 ans, et la stabilisation des modalités permettraient de sécuriser les
investisseurs et donc de voir augmenter le nombre de dossiers déposés.
Enfin, il semble qu’une gestion locale des problématiques liées au bois serait la plus
avantageuse. Une décentralisation de la gestion des projets de bois énergie au niveau régional
permettrait une meilleure gestion de l’approvisionnement et des débouchés, faciliterait la mise
en relation des acteurs et permettrait un traitement simplifié des projets, en accord avec le
contexte local.
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