Lévothyrox. "Aujourd'hui, aucune rupture d'approvisionnement n'a été observée, même si quelques
difficultés locales de disponibilité sont décrites. Le stock de sécurité n'a pas été utilisé à ce jour", a
indiqué Marisol Touraine dans un communiqué tout en reconnaissant qu'il existait "une situation de
tension temporaire sur l'approvisionnement".
La ministre a demandé à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
(ANSM) de "prendre les mesures utiles de gestion afin que la continuité de traitement soit assurée", a-
t-elle ajouté, précisant que cette situation était "liée à des difficultés de conditionnement sur les sites
de production".
Combien de temps la pénurie va-t-elle durer ? Dans un point fait la semaine dernière, l'agence
du médicament reconnait que des difficultés d'approvisionnement existent depuis juin et que celles-ci
pourraient se poursuivre dans les prochains mois, malgré l'engagement pris par le laboratoire
d'accroître ses capacités de production. Mais les difficultés devraient s'estomper dès septembre et
disparaître à la fin de l'année. En attendant, pour éviter des ruptures de stocks, l'ANSM a écrit aux
pharmaciens pour leur demander de ne commander que les quantités strictement nécessaires à leurs
patients et de délivrer de préférence des boîtes de 30 comprimés.
Que faire si l'on n'arrive pas à se fournir ? L'ANSM a décidé d'autoriser les pharmaciens à
délivrer "à titre dérogatoire et temporaire" la substitution par un médicament équivalent même
lorsque la mention "non substituable" figure sur l'ordonnance. Contactée par Europe 1, l'ANSM
recommande par ailleurs de ne pas attendre la dernière minute, mais d'aller se fournir trois jours au
moins avant d'avoir finit la plaquette. Dans ce cas toutefois, le pharmacien doit orienter le patient
vers son médecin traitant dans les 3 à 6 semaines suivant la délivrance "afin de s'assurer du maintien
de l'équilibre thérapeutique", ajoute l'agence.
Le lévothyrox est en effet l'un des très rares médicaments "à marge thérapeutique étroite", c'est à
dire dont la substitution par un générique n'était jusqu'à présent pas recommandée par les autorités
sanitaires. Les génériques, bien qu'élaborés avec la même molécule, ne sont pas dosés pareil que le
lévothyrox. Et toute variation de la concentration de cette molécule dans l'organisme, même légère,
pouvant entraîner des effets indésirables.