de ses traditions. Avec la disparition du royaume d’Israël ,
de son Roi et de son temple s’est opéré une prise de
conscience de la responsabilité individuelle, de la nécessité
pour chaque individu d’entretenir une relation personnelle
avec Yhwh par la médiation de la Torah et des prophètes. Nous
savons combien ce travail d’intériorisation s’est avéré
douloureux, seul un « petit reste » s’est engagé dans cette
voie pour donner naissance au « judaïsme ». (Lire Dn Grec
3,24 ). Ce nouveau judaïsme, qui va du Vème av. J.C. à la
destruction du second temple (70 après. J.C.) va se
caractériser aussi par un effort intellectuel à l’échelle
d’un peuple, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Ce
peuple dispersé en trois pôles principaux très hétérogènes à
Jérusalem, Babylone et Alexandrie va traverser des crises
identitaires considérables dès le retour à Jérusalem d’une
petite partie des enfants ou petits-enfants d’exilés de
Babylone. Les Livres d’Esdras et Néhémie ainsi que les
derniers prophètes Aggée et Zacharie se font l’écho des défis
qui sont lancés à ce petit peuple pour subsister et conserver
une identité propre avec cette responsabilité inouïe : porter
la Révélation Divine, l’étudier, la comprendre et la
transmettre. Nous avons vu qu’en exil à Babylone, ce peuple
sans lieu de culte et sans instance politique propre avait
créé pour chaque petite communauté des lieux de partages dans
la prière et l’étude, la synagogue. Le cœur de ces lieux est
la Torah, la « Loi » écrite consignée par les scribes. Ces
lieux, sont animés par des spécialistes, des maîtres à penser
et à enseigner que l’on appellera plus tard les Rabbins. Ces
Rabbins ne sont pas des prêtres, même si les prêtres qui
restent l’instance religieuse dirigeante peuvent être rabbins.
Ils vont non seulement s’efforcer de transmettre et faire
connaître le contenu de la Torah et des prophètes mais ils
vont assortir cette Loi écrite de commentaires et
d’instructions (dans le mot Torah que l’on traduit
généralement par « Loi » il y a l’idée d’enseignement). Cette
Loi n’apparait pas pour ces rabbins comme un dogme figé à