Extrait du document d’accompagnement aux programmes d’enseignement d’arts appliqués et cultures artistiques en
CAP.
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imprimer, donner son poids ou relâcher, et
faire contre-poids ou retenir), des qualités et
nuances (fragilité, tactilité, pression, lié,
coulé, enchaîné, déposé, retenir…), des
espaces, des rythmes, des relations.
- S’approprier corporellement, par quatre, la
publicité en question en reproduisant à
l’identique les mouvements, les orientations,
les parties du corps relâchées, tenues, portées,
jusqu’à identifier les actions, qualités,
relations et trajets fondamentaux.
- Sélectionner certains de ces éléments pour
les remettre en jeu par deux en improvisation,
en restituant la complexité de cette publicité
dans un « défilé corporel » des actions depuis
le départ du sol, l’élévation et le retour en
déposition du corps au sol…
Construire une cohérence corporelle des
images, redonner de nouveaux sens de
mouvement, peut se faire par :
- un choix intentionnel dans les huit œuvres
présentées, Pietà et Déposition, de deux
œuvres, l’une qui peut précéder Fragile,
l’autre qui peut en être la continuité.
Recréer une cohérence de mouvement
(fluidité, continuité, lié du mouvement) de
type « raccords en fondus enchaînés »
corporels (cf. arts visuels cinéma).
- le hasard d’un « jet de dés », qui désigne
deux œuvres parmi les huit qui vont constituer
une succession de mouvements en
présentation fragmentée (« raccords en cuts
brefs ») ou un enchaînement (« raccords en
fondus enchaînés »), comme précédemment.
Ces propositions peuvent être explorées de
manière dynamique dans des situations
d’improvisation et remises en jeu dans
l’espace de danse ; dans tous les cas, le
passage présentant Fragile doit être visible et
lisible par les « spectateurs ».
3ème exemple : Les éléments de
chorégraphie prélevés dans un film de
danse
A différents moments d’un film, chaque élève
prélève et apprend avec précision trois
éléments gestuels indépendants, un trajet dans
l’espace et deux dynamiques contrastées
(exemple : fluidité et discontinuité) afin de les
associer en une nouvelle phrase dansée. Si
l’un des éléments est commun à plusieurs
élèves, la présentation en boucle des phrases
de chacun fait apparaître les réitérations,
partis-pris et lignes de force d’un travail
chorégraphique.
cf. Nioc de Paradis, Montalvo-Hervieu.
• Phase d’interprétation
Cette phase voit, par la structuration et la
transformation du vocabulaire et du matériau
dansés, la mutation symbolique de ceux-ci.
Elle s’organise essentiellement sur des
expériences à partir de nuances et de qualités
contraires :
Jouer de registres différents, voire totalement
contrastés, dans l’espace, le temps, les
dynamiques et les interactions entre danseurs.
Transformer le geste et la phrase :
- par des contraintes (en expansion, fracturé,
entravé, saboté, réorienté)
cf. Scénario, Merce Cunningham, 1998, pour
la manière dont les costumes de la styliste Rei
Kawakubo, en tissu élastique avec des
protubérances, entravent mouvements,
déplacements, portés etc.
- par des jeux sur l’espace (plans, niveaux,
directions, orientations, parcours, dessins et
tracés individuels et collectifs…), sur l’usage
du sol (élévation, exploration de la verticale,
déploiement horizontal…),
- par le rythme (accentué, contrasté, régulier,
irrégulier, comprimé, fragmenté, intensifié,
suspendu…) dans une relation à des musiques
présentant des caractéristiques rythmiques et
mélodiques diverses.
Quelques propositions d’activités autour de
l’interprétation
Un matériau humble et banal (les gestes
quotidiens) peut devenir un mouvement
dansé. Il s’agit à chaque nouvelle contrainte
d’exercer et d’observer les transformations du
sens corporel du mouvement et celles de son
sens symbolique, en passant de
l’ergonomique au symbolique. A partir des
exemples développés supra (Fragile ; Pietà),
on peut exercer le matériau corporel :