La maison tropicale de Frutigen

publicité
La maison tropicale de Frutigen
L’idée
La construction du tunnel de base du Lötschberg a mis au jour une source d’eau
chaude dont le débit est d’environ 100 litres par seconde. Si elle était déviée sur la
Kander, sa température d’environ 20° C y menacerait la faune.
Contraintes légales
La truite, espèce particulièrement sensible et menacée qui se reproduit dans la
Kander, doit être protégée de toute augmentation de température de cette rivière.
C’est pourquoi les autorités ont décidé d’interdire toute augmentation de
température de plus de 0,5 °C suite au déversement de l’eau de montagne dans la
rivière . Or, si l’eau de la source mise au jour n’était pas refroidie, cette valeur serait
dépassée, surtout dans les mois d’hiver.
Utilisation des rejets thermiques
Au lieu de consommer encore davantage d’énergie pour refroidir artificiellement
l'eau de la source, il s’agira d’utiliser les rejets thermiques, dont la puissance pourra
atteindre 8 mégawatts, dans le cadre d’une installation de production utilisant cette
chaleur.
Le projet
Horizon 2009
L’installation devrait être mise en service en 2009. Elle comprendra une zone
d’exposition et une zone de production, une serre tropicale avec des plantations, un
restaurant et une pisciculture de 40 bassins en plein air. Créée en 2003, la société
Tropenhaus Frutigen AG est actuellement soutenue par plus de 70 actionnaires.
Partenaire stratégique
Coop est le partenaire stratégique et le principal investisseur de Tropenhaus
Frutigen dans les domaines suivants: participation au capital-actions, distribution
des produits, conception d’un restaurant d’environ 200 places, financement par le
Fonds Coop pour le développement durable d’une exposition sur les thèmes de
l’aquaculture durable et l’alimentation saine et équilibrée.
La société FMB Energie SA participe au projet depuis le début. Partenaire
stratégique, elle s’investit surtout dans le domaine énergétique. Outre l’élaboration
du concept énergétique, elle participera à l’exposition et aux visites guidées, lors
desquelles elle montrera son engagement dans le domaine des énergies
renouvelables.
Utilisation durable de la chaleur puisée dans l’eau de montagne
L’eau de montagne, pure et chaude, est un milieu idéal pour la culture de plantes et
l’élevage de poissons tropicaux. Elle est utilisée dans l'élevage durable d'esturgeons
de Sibérie et de perches communes (perches fluviatiles), et la production de fruits
-1-
exotiques. Cette utilisation refroidit l’eau, dont la température ne perturbe pas les
truites lorsqu'elle se déverse dans la Kander.
Utilisation optimale de la chaleur
FMB constitue avec THF et des entreprises locales un regroupement de gestion de
l’énergie calorifique. Il est prévu que ce regroupement assure le chauffage de
nouveaux immeubles près de la gare de Frutigen.
L’énergie de l’eau de montagne sera ainsi utilisée de manière optimale.
Production et certification écologiques
Les fruits produits dans la serre de Frutigen doivent satisfaire les exigences
écologiques les plus élevées. La culture répond aux critères du développement
durable dans le cadre d’un cycle des éléments nutritifs fermé. Toutefois, comme il
n’existe actuellement aucune directive bio reconnue applicables aux fruits exotiques
produits dans une serre chauffée toute l’année ou à l’élevage des esturgeons, la
société Tropenhaus Frutigen a pour objectif d’obtenir pour ses produits une
certification écologique.
Exposition et visites guidées
Pour la société Tropenhaus Frutigen et les partenaires stratégiques FMB et Coop,
l’exposition et la visite guidée permettront de transmettre des connaissances de
manière agréable et vivante. Trois thèmes seront mis en avant: la montagne,
l’alimentation et l’énergie. Les visites guidées s’adresseront aux personnes
intéressées, et viseront notamment à sensibiliser les enseignants et groupes
scolaires au thème du développement durable.
L’élevage d’esturgeons
L’objectif est en premier lieu la constitution d’une population d’environ 60'000
esturgeons.
Une fois les poissons pêchés et tués, leur chair sera utilisée et les œufs seront
extraits des femelles et transformés en caviar. Encore presque inconnue en Suisse,
la chair d'esturgeon est, à côté du caviar, un mets délicat très apprécié en Russie.
Il est prévu de produire annuellement 45 tonnes d'esturgeon de Sibérie et deux à
trois tonnes de caviar et 20 tonnes de perches communes.
Une installation de recherche et d’élevage pilote existe depuis 2005.
Préservation des populations d’esturgeons sauvages
La demande de caviar menace fortement les populations d’esturgeons sauvages.
Avec le temps, les poissons d’aquacultures durables, comme celle de Frutigen,
constituent de plus en plus une alternative véritable aux poissons sauvages pour les
espèces fortement menacées comme l’esturgeon.
La serre
La température élevée et la maturation des fruits sur l’arbre donnent à ces derniers
un goût incomparable. pour la culture et l’entretien des plantes, le projet peut
s’appuyer sur l’expérience de la serre de Wolhusen, qui cultive des fruits exotiques
depuis 1999.
Il est prévu de produire chaque année de 20 à 40 tonnes de fruits exotiques,
principalement des papayes, des mangues, des caramboles, des bananes naines,
des goyaves et des kumquats.
Restaurant maison et commercialisation des produits sur place
Les produits cultivés dans la serre de Frutigen sont préparés sur place aussitôt
récoltés. Ils peuvent être dégustés dans le restaurant maison, le caviar lounge, ainsi
que dans le cadre d’events. Par ailleurs, ils sont acheminés par les canaux de
distribution de la serre vers les magasins Coop ainsi que les commerces et
-2-
restaurants de la région. La région touristique profitera donc elle aussi des
retombées du projet.
Projet couronné du prix Prix Evenir
L’idée du projet, lancée par le Dr Peter Hufschmied, a été récompensée le
2 mai 2007 par le Prix Evenir, prix du développement durable décerné par l’Union
Pétrolière.
-3-
Recherche et développement
Projet Régio Plus
Le Secrétariat d’État à l’économie (seco) soutient notre projet Régio Plus pour les
raisons suivantes:
a) il permet de développer et de labelliser l’élevage d’esturgeons biologiques;
b) il permet de développer la production d’aliments pour animaux au niveau
régional en collaboration avec les éleveurs et minoteries de la région;
c) il vise à commercialiser les spécialités culinaires de la région existantes et les
nouvelles, en collaboration avec le secteur de la restauration.
Des études de faisabilité technique et économique sont en cours sur la production
de vers et d’insectes destinés à l’alimentation des poissons. L’objectif est de
remplacer la farine de poissons dans les aliments par des protéines alternatives. Les
larves d’insectes constituent en effet un substitut parfait à la farine de poisson,
problématique sur le plan écologique car leur composition en acides aminés et
acides gras est en effet très proche de celle de l’alimentation naturelle des
esturgeons. Les larves de faux bourdons, qui sont élevées par les apiculteurs pour
combattre les acariens Varroa, constituent à cet égard une alternative intéressante.
Projets de la CTI
La serre ne sera rentable que si l’élevage d’esturgeons réussit
Avec le Centre de médecine vétérinaire des poissons et de la faune sauvage de
l’Université de Berne (FIWI), la société Tropenhaus Frutigen AG a apporté la preuve
que l’esturgeon de Sibérie peut se développer dans les eaux chaudes du tunnel du
Lötschberg et que son élevage pour commercialiser sa chair et son caviar est
possible. Dans le cadre d’un premier projet cofinancé par l’Agence pour la
promotion de l’innovation (CTI), il a pu être montré que, par sa composition
minérale et grâce à la géothermie, l’eau de montagne provenant de la source du
tunnel de base du Lötschberg constitue un milieu idéal pour la croissance des
poissons.
Améliorations pour vers une pisciculture écologique
Les expériences ont montré que les esturgeons supportent bien la densité de
population prévue et ont un comportement normal dans les bassins à courants
giratoire prévus.
Identification individuelle des poissons avec des méthodes douces
Dans le cadre d’un deuxième projet de la CTI ont été développées des méthodes
d’identification individuelle automatisée et d’« auto-tri » des poissons, s’appuyant
sur la photographie numérique et le traitement des images. Ces méthodes ont
l’avantage de ne pas stresser les poissons et de réduire le risque de les blesser. Le
bien-être des poissons et la prospérité économique vont ainsi de pair.
Pour déterminer le sexe des esturgeons et la maturation du caviar, une méthode
recourant aux ultrasons a permis d’obtenir de premiers résultats concluants.
D’autres travaux sont prévus dans cette direction.
-4-
Téléchargement