3
C’est une période conflictuelle où les Princes et les Rois recherchent à s’approprier
juridiquement les monastères pour en percevoir les revenus. D’où l’effort des « réguliers »
pour se libérer, avec l’appui du Saint Siège, de cette prétention des Princes.
•
732 : Charles Martel stoppe l’avancée des musulmans en Gaule, à Poitiers, et les
contraint au repli hors frontières.
•
Pépin le Bref, fils de Charles Martel, engendre Carloman et Charlemagne. Celui-ci
écartera Carloman, et deviendra seul empereur d’Occident.
•
Les abbayes se réforment, grâce au « privilège de l’exemption », qui les relie
directement à la juridiction du Pape. L’abbaye de Gorze, en Lorraine, est un modèle
d’abbaye réformée.
V. La fondation de CLUNY.
Il s’agit d’une organisation monastique conçue sur le schéma féodal (rapport de
subordination entre Suzerain et Vassal). On pourra se reporter à la catéchèse de Benoît XVI
donnée à l’Audience générale du 11 novembre 2009, dans D.C. n° 2438, du 17/01/2010.
•
Fondation sous l’autorité de l’abbé Bernon, en 910, il y a juste 1100 ans. La tendance
est à féodaliser les monastères, et à systématiser l’ordination des moines au
sacerdoce. Il s’en suit une baisse de la pratique du travail manuel, et une
amplification des Messes et des Offices liturgiques. Souvent une Basilique jouxte le
monastère : d’où le service ministériel des moines envers les pèlerins ; la clôture
stricte est moins bien gardée : le style de la vie monastique est plus canonial que
bénédictin et contemplatif.
• De grands abbés ont illustré ce prodigieux développement de Cluny : Bernon, le
Fondateur, Odon, Aimard, Maïeul, Odilon et Hugues (+1109). En Europe, au début du
XIIème s., l’Ordre de Cluny comptait près de 1200 monastères, sans compter les
Prieurés !
• Les moniales trouvent peu à peu une certaine autonomie, dans un regain
d’indépendance, mais restent cependant très soumises aux abbés de Cluny et à ses
délégués.
VI. Le monachisme du XIème siècle
La Réforme Grégorienne (1073-1085, lancée par Grégoire VII, s’appuiera sur les
monastères, et principalement sur Cluny.
Il y a aussi un monachisme non-clunisien vigoureux : le grand ermite, S. Pierre Damien
(+1072), fonde Fonte Avellane, avant de devenir cardinal. S. Romuald (+1027), érige
à Camaldoli, en Italie, un type de vie mi-érémitique, mi-cénobitique. S. Etienne de
Muret (+1150), à Grandmont, près de Limoges, fonde une vie monastique organisée
mais où « la Règle des règles est l’Evangile ». Un monachisme de type érémitique se