22 Les observables
valeurs discrètes et d’un ensemble de valeurs continues. Nous en verrons un exemple lors
de l’étude du puits fini de potentiel.
Considérons une observable, O, et l’une de ses valeurs propres λ. Soit Eλl’en-
semble des vecteurs propres de Opour la valeur propre λ. On démontre que Eλforme
un espace vectoriel, sous-espace de l’espace des états. C’est le "sous-espace propre"
associé à la valeur propre λ.
La dimension de Eλest "l’ordrededégénérescence"de la valeur propre λ. Si
le sous-espace est de dimension 1, on dit que la valeur propre n’est pas dégénérée.
On démontre que deux sous espaces propres associés à des valeurs propres
différentes sont orthogonaux.Eneffet, soient |ψaiet |ψbiles vecteurs propres de l’ob-
servable O, associés aux valeurs propres aet b. Il vient O|ψai=a|ψaiet O|ψbi=
b|ψbi. Nous formons hψb|aψai=hψb|Oψai;nous utilisons la définition de l’adjoint de
O:hψb|Oψai=O†ψb|ψai.OrO=O†; par conséquent ¯¯O†ψb®=|Oψbi=b|ψbi;On
en déduit hψb|aψai=hbψb|ψai.En utilisant les propriétés du produit scalaire on trouve
ahψb|ψai=bhψb|ψai.Cependant best réel car c’est une valeur propre d’un opérateur
hermitique;il vient ahψb|ψai=bhψb|ψai.Lorsque les valeurs propres aet bsont dif-
férentes on en déduit hψb|ψai=0.Par conséquent, tout vecteur de Eaest orthogonal à
tout vecteur de Eboù Eaet Ebsont les sous-espaces propres associés respectivement aux
valeurs propres différentes aet b.
Remarques :
1- Le produit d’opérateurs est associatif, i.e. A(BC)=(AB)C, mais il n’est
pas commutatif : le plus souvent AB 6=BA.
Par conséquent (A+B)2=A2+B2+AB +BA 6=A2+2AB +B2(le plus
souvent).
2- On définit le ”commutateur ”des deux opérateurs Aet B:
[A, B]:=AB −BA
On démontre les relations suivantes, souvent utilisées :
[A, BC]=B[A, C]+[A, B]Cet [AB, C]=A[B, C]+[A, C]B
3- Etant donnée une fonction V(r),on définit l’opérateur ˆ
Vpar la relation
³ˆ
Vψ
´(r):= V(r)×ψ(r).Dans ces conditions on démontre la relation [ˆpx,V]=−i~∂V
∂x .
Etant donné une observable A, il lui est associée une base de vecteurs propres de
l’espace des états. Supposons que cette base soit discrète, formée des vecteurs |uni.Tout
vecteur |ψiadmet la décomposition |ψi=P
n
Cn|uni.En regroupant, dans la décomposi-
tion précédente, les vecteurs d’un même sous espace propre, il vient
|ψi=X|ϕiavec A|ϕi=a|ϕiet a6=a0pour 6=0(2.1)
Remarquons que a6=a0implique hϕ|ϕ0i=0pour 6=0.Le vecteur |ϕipeut donc
être considéré comme la projection orthogonale de |ψisur le sous-espace propre Ea.
Cette décomposition sera utilisée par la suite, dans l’exposé de la théorie de la mesure.
Réciproquement, supposons que tout vecteur, |ψi,de l’espace des états se décom-
pose sous la forme 2.1, en une somme de vecteurs propres d’un opérateur hermitique A.
On démontre que dans ce cas Aest une observable.