DES SOINS DE QUALITÉ DE L’AVC À LA PORTÉE DE TOUS PAR L’IMPLANTATION DE LA TÉLÉAVC À L’ÉCHELLE DU CANADA Mission du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires – Réduire l’impact que l’AVC a sur les Canadiennes et les Canadiens par des collaborations qui créent de nouvelles connaissances utiles, assurer que les meilleures connaissances sont appliquées et rehausser la capacité canadienne dans le domaine de l’AVC. QU’ENTEND-ON PAR TÉLÉAVC? La téléAVC consiste en l’utilisation de la technologie des télécommunications – des raccordements vidéo et de données longue distance - pour relier les hôpitaux éloignés aux spécialistes dans les grands centres en vue de l’évaluation et de la prise en charge en temps réel de victimes d’un AVC. Actuellement, la téléAVC est utilisée principalement pour appuyer l’évaluation en urgence et le traitement de patients présentant les symptômes d’un AVC ischémique aigu dans les communautés éloignées et rurales qui ne disposent pas de spécialistes en AVC sur place 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Cependant, la téléAVC est aussi un mécanisme permettant de fournir d’autres services pour l’AVC, tels que la prévention et la réadaptation. DES SOINS DE QUALITÉ DE L’AVC À LA PORTÉE DE TOUS PAR L’IMPLANTATION DE LA TÉLÉAVC À L’ÉCHELLE DU CANADA Table des matières Introduction..............................................................................................2 Premiers pas vers l’implantation de la téléAVC ....................................7 Île-du-Prince-Édouard .........................................................................8 Nouveau-Brunswick............................................................................11 Manitoba.............................................................................................13 Grands pas vers une couverture complète...........................................15 Terre-Neuve et Labrador .....................................................................16 Saskatchewan.....................................................................................18 Alberta ................................................................................................21 Évaluation en vue de l’amélioration de la qualité...............................23 Ontario ................................................................................................24 Futur de la téléAVC................................................................................26 Ressources ............................................................................................27 Texte : Rachel Kalbfleish Conception graphique : Earthlore Communications INTRODUCTION : Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Pour le cerveau touché par un AVC, chaque seconde compte. Plus vite le patient obtient des soins spécialisés pour l’AVC, meilleures sont ses chances de rétablissement. En termes concrets, si le patient vit au Canada près d’un centre offrant des services complets pour l’AVC, il est susceptible de s’en tirer avec peu ou pas de séquelles durables. 2 Chaque année, on compte plus de 50 000 AVC évidents au Canada. Le seul traitement éprouvé est un médicament qui brise les caillots dans le sang, appelé activateur tissulaire du plasminogène (tPA). Le tPA doit être administré dans les quelques heures qui suivent l’apparition des symptômes. Si l’AVC est causé par un caillot sanguin, le tPA peut annuler son impact. Toutefois le tPA est contre-indiqué si l’AVC est causé par un épanchement de sang dans le cerveau. Puisque le traitement est efficace dans un créneau limité, le patient doit en toute urgence passer une scintigraphie du cerveau et être examiné par un neurologue pour que ce dernier détermine si son cas répond aux critères d’administration du tPA. Si cela ne peut se faire localement, le patient qui aurait pu bénéficier d’un traitement efficace n’est souvent pas traité. Il est perdant simplement à cause de l’endroit où il vit. Dr Thomas Jeerakathil, neurologue à l’Université de l’Alberta FAITS ET CHIFFRES : Environ 80 % des AVC sont ischémiques, c’est-à-dire causés par des caillots qui bloquent le flux sanguin au cerveau. Ils sont beaucoup plus fréquents que les AVC hémorragiques qui sont causés par un épanchement de sang dans cerveau. Ces derniers ne peuvent pas être soignés à l’aide du tPA. Pour le cerveau touché par un AVC, chaque seconde compte Lorsqu’un caillot sanguin est la cause de l’AVC, un médicament appelé activateur tissulaire du plasminogène (tPA) peut diminuer les effets de l’AVC. Le tPA qui dissout les caillots doit être administré moins de 4,5 heures après l’apparition des symptômes de l’AVC pour être efficace; un délai moindre augmente encore son efficacité. Quand un caillot bloque l’approvisionnement en sang du cerveau, des millions de cellules du cerveau meurent chaque minute. Plus vite le caillot est brisé et le flux « Après l’examen en personne, la téléAVC est la meilleure façon d’établir un diagnostic », dit le Dr Thomas Jeerakathil, neurologue à l’Université de l’Alberta. « La technologie permet d’abolir les distances et de combler l’écart entre les soins dans les centres urbains et ruraux. Pour un pays aussi vaste que le Canada, c’est la solution parfaite. » La téléAVC permet l’évaluation et la prise en charge en temps réel de patients avec AVC qu’ils vivent au centre-ville de Montréal ou dans le plus petit village de pêcheurs aux Îles-de-la-Madeleine. Le neurologue voit le patient, constate les symptômes, discute des résultats des examens et évalue les images obtenues par tomodensitométrie. sanguin au cerveau rétabli, moindres sont les lésions et les handicaps et meilleur est le rétablissement. Les patients qui reçoivent du tPA en moins de 60 minutes ont une chance sur deux d’obtenir un rétablissement complet. Les patients qui reçoivent du tPA vers la fin du créneau favorable de 4,5 heures ont une chance sur 18 d’obtenir un rétablissement complet. Même si un rétablissement complet est peu probable, le tPA réduit les lésions causées par l’AVC et aide à préserver les fonctions. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Voilà où la téléAVC entre en scène. Par téléAVC il faut entendre l’utilisation de la télémédecine spécifiquement pour les soins de l’AVC qui permet d’étendre l’accès à des spécialistes de l’AVC aux collectivités même les plus éloignées au pays. À l’aide de technologies avancées de vidéoconférence et de caméras tellement perfectionnées qu’elles peuvent obtenir un gros plan d’une pupille du patient, les neurologues et radiologues d’un grand centre urbain peuvent aider les médecins d’un hôpital rural à prendre la décision d’administrer ou de ne pas administrer le tPA. 3 Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Dr Frank Silver, directeur médical du programme de téléAVC de l’Ontario 4 « C’est le moyen le plus logique pour couvrir les vastes étendues du Canada où il n’y a pas de spécialistes de l’AVC », dit le neurologue Frank Silver, directeur médical du programme de téléAVC de l’Ontario. « Si nous disposons d’un moyen d’arrêter et de renverser la progression d’un AVC, nous devons évidemment voir à ce que tous les Canadiens puissent en bénéficier. » Actuellement, ce ne sont que 8 % environ des patients admissibles qui reçoivent du tPA; le pourcentage varie énormément à l’échelle du pays en fonction de la proximité d’un centre de l’AVC. Dans les deux provinces où la téléAVC est déjà largement implantée – l’Alberta et l’Ontario – les résultats sont extrêmement éloquents. Une couverture quasi totale par téléAVC signifie que presque tous les habitants de ces provinces ont accès dans le délai optimal au tPA. FAITES ET CHIFFRES : En Alberta et en Ontario l’accès au tPA est quasi universel (soit à plus de 95 % de leur population). L’éloignement n’est plus un obstacle au traitement. Presque tous les patients avec AVC au Canada pourraient être dirigés directement vers un hôpital qui a – directement ou par téléAVC – accès à l’expertise pour l’administration de tPA en temps opportun. Avantages de la téléAVC À l’échelle internationale comme au Canada, la téléAVC a beaucoup augmenté l’accès au tPA; parmi ses avantages, mentionnons : Un meilleur accès aux pratiques optimales de prévention et de soins de l’AVC; Plus d’AVC ischémiques plus rapidement soignés au tPA, réduisant les lésions du cerveau qui s’ensuivent; Plus d’AVC prévenus par un meilleur accès aux soins de prévention; Une réduction du coût des soins en phase aiguë et à long terme; De meilleurs résultats de santé et une plus grande satisfaction des patients à l’égard du système de santé; Un aplanissement des écarts régionaux au chapitre de l’accès aux pratiques optimales de soins de l’AVC; Bien que la recherche confirme que la téléAVC à grande échelle sauve des vies, évite des handicaps et diminue le coût des soins de santé, elle n’en demeure pas moins sous-utilisée dans la plupart des régions du Canada. En 2012, le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires [le Réseau] a commandé une étude nationale sur l’Expansion de la téléAVC à l’échelle du Canada; l’étude préconisait l’adoption d’un modèle d’implantation régionale. En réponse à cette recommandation, le Réseau a organisé un sommet de la téléAVC au NouveauBrunswick en mai 2013 et, en partenariat avec la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, a élaboré « une trousse d’outils » destinée aux régions qui songent à implanter la téléAVC. Une meilleure collaboration et de meilleurs processus au sein d’équipes de l’AVC offrant de meilleurs soins aux patients et. L’optimisation de la portée du nombre limité de spécialistes de l’AVC disponibles et de la mise à profit de leur expertise et expérience. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Outre les soins en phase hyperaiguë, la téléAVC offre l’accès à un éventail de spécialistes durant les étapes cruciales de la prise en charge et de la réadaptation du patient. Elle peut également servir en prévention et en suivi à long terme ainsi qu’amplifier les services communautaires en vue d’un rétablissement fonctionnel accéléré. 5 Trousse d’outils en vue de la mise en œuvre de la téléAVC Afin de venir en aide à la mise en œuvre avec succès de la téléAVC dans le continuum des soins, un ensemble complet de lignes directrices fondées sur les données probantes et une trousse ont été préparés dans le cadre des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC. FAITES ET CHIFFRES: La recherche démontre que les patients en région éloignée soignés par téléAVC obtiennent des soins de la même qualité que ceux traités par des spécialistes internes et ce, même parfois plus rapidement que les patients admis directement dans un hôpital tertiaire. La Trousse d’outils en vue de la mise en œuvre de la téléAVC, qui continuera à être mise à jour au gré des nouvelles données probantes, est destinée à venir en aide autant aux établissements consultés qu’aux établissements traitants dans la mise en œuvre de la téléAVC. Elle comprend : « Le patient traité à l’aide de la téléAVC est souvent soigné plus rapidement que dans un hôpital conventionnel où un médecin doit être appelé en vue de sa prise en charge. En effet, le personnel de l’urgence ne doit pas attendre qu’un spécialiste de l’AVC arrive. Le spécialiste consulté par téléAVC sera virtuellement présent au chevet du patient par voie « électronique », habituellement moins de 10 minutes après avoir été appelé », explique le Dr Frank Silver. des renseignements précis sur l’élaboration d’une programme de téléAVC : préparatifs, mise en œuvre et évaluation; des ressources et des gabarits complets pour chaque étape du processus, allant de l’analyse de la rentabilité de la téléAVC aux considérations technologiques; Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires des exemples et des gabarits pour les établissements consultés et traitants, qu’ils peuvent revoir, adopter ou adapter à leurs propres besoins et en fonction des technologies et des ressources dont ils disposent et 6 des listes de personnes-ressources, de chefs de file de la téléAVC et d’organismes appuyant la téléAVC au Canada et dans les provinces. Les Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC sont une initiative conjointe du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires et de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, que la FMC pilote actuellement. De plus, le Réseau a reconnu qu’un financement catalyseur pourrait être requis afin d’aider les régions à adopter, élargir et évaluer les services de télé-AVC et à cette fin depuis juin 2013 il a alloué 675 000 $ en vue de l’implantation de tels services à l’échelle du pays. La présente publication fait état de sept projets de téléAVC auxquels le Réseau a contribué financièrement. Il s’agit d’initiatives régionales de démarrage de la téléAVC et d’autres où la téléAVC a connu une expansion significative. Elle traite également d’une province qui procède à l’évaluation de ses réalisations afin d’améliorer la qualité de son programme de téléAVC. Le fil conducteur étant qu’il faut encourager chaque région à implanter des services de téléAVC jusqu’à ce que tous les Canadiens, où qu’ils vivent, bénéficient d’un égal accès aux meilleurs soins possibles pour traiter l’AVC. Premiers pas vers l’implantation de la téléAVC « Cela m’enthousiasme de constater que chaque province envisage maintenant une forme ou autre de téléAVC », dit le Dr Mark Bisby, à qui le Réseau avait commandé un rapport sur l’Expansion de la téléAVC au Canada en 2012. « Contrairement au sombre tableau que nous avions dressé alors, j’ai l’impression ferme que le vent a tourné. C’est très encourageant. » Idéalement la téléAVC doit être intégrée dans un système coordonné de soins complets de l’AVC pour que ces bienfaits soient maximaux et sa durabilité assurée – malheureusement, cela n’est pas toujours possible. La téléAVC doit avoir la flexibilité requise pour répondre aux besoins locaux et être faisable. « Un modèle passe-partout ne fonctionnera tout simplement pas au Canada – il faut être attentif à la situation locale », poursuit Bisby. « Bien sûr, tout système de téléAVC aura quelques éléments communs, mais les détails de son implantation varieront selon les sphères de compétence. » Après un examen par des spécialistes externes des propositions présentées, le Réseau a fourni des fonds de démarrage à des projets dans trois provinces – l’Île-du-Prince-Édouard, le NouveauBrunswick et le Manitoba – afin de les aider à faire les premiers pas vers l’implantation de la téléAVC. « Un modéle passepartout ne fonctionnera tout simplement pas au Canada – il faut être attentif à la situation locale. » Dr Mark Bisby, consultant-chercheur en santé Expansion de la téléAVC à l’échelle du canada Le rapport sur l’Expansion de la téléAVC à l’échelle du Canada a été commandé par le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires en 2012 dans le but d’explorer les meilleures façons d’élargir l’accès au tPA et de déterminer les étapes et les exigences nécessaires à la mise en œuvre de cette modalité. Après une analyse exhaustive des programmes de téléAVC existants, des visites d’établissements consultés et traitants et plus de 60 entrevues de chefs de file de la téléAVC – cliniciens, gestionnaires et administrateurs – les auteurs du rapport ont recommandé : L’expansion de la téléAVC dans chaque province dans une approche de mise en œuvre régionale et La création d’un réseau national de soutien à la téléAVC qui permettrait à toutes les provinces d’apprendre les unes des autres et de partager leurs ressources. Le rapport sur l’Expansion de la téléAVC à l’échelle du Canada a été rédigé par le Dr Mark Bisby et Michelle Campbell; il faisait partie d’une initiative nationale visant à mieux comprendre l’état de la téléAVC au Canada. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Depuis le sommet de 2013 qui a réuni des spécialistes de partout au Canada dans un échange de connaissances et d’expériences, de nombreuses régions et provinces se sont intéressées à la téléAVC. 7 Summerside Charlottetown PREMIERS PAS Î.-P.-É. Nouveau-Brunswick Nouvelle-Écosse Axé sur la réadaptation Le nouveau service de téléAVC fait le lien entre les deux principales villes – Charlottetown et Summerside – afin d’étendre la portée des services spécialisés en soins et suivi de l’AVC. ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Les survivants d’un AVC ont été les premiers à l’Île-du-Prince-Édouard à bénéficier de l’initiative provinciale de téléAVC destinée à les aider à avoir accès aux soins de rétablissement dont ils ont besoin. Axé sur la réadaptation, le service fait le lien entre les deux principales villes – Charlottetown et Summerside – afin d’étendre la portée des services spécialisés en soins et suivi de l’AVC. 8 En tout temps l’île compte quelque 800 personnes vivant avec les séquelles, souvent débilitantes, d’un AVC. Puisque la majorité des services de réadaptation sont centralisés à Charlottetown, un grand nombre devaient voyager plus d’une heure pour voir leur physiatre, physiothérapeute, ergothérapeute ou orthophoniste – maintenant c’est une chose du passé. Tant à Charlottetown qu’à Summerside des postes ont été créés exclusivement en vue de gérer le programme provincial de réadaptation de l’AVC naissant. Grâce à la technologie améliorée de vidéoconférence et de partage de l’imagerie médicale, ces professionnels sont maintenant accessibles à l’Hôpital du comté de Prince à Summerside, qui dessert la partie ouest de la province. Plutôt que de devoir se rendre à l’Hôpital Queen Elizabeth à Charlottetown, les patients peuvent prendre rendezvous à l’hôpital de Summerside avec l’équipe de soins de l’AVC du district qui peut par téléAVC les mettre virtuellement en contact avec des spécialistes de la réadaptation. « Il ne faut pas oublier que la mobilité de nombreux survivants de l’AVC est limitée et que les longs voyages peuvent être décourageants et également onéreux », explique Carolyn MacPhail, gestionnaire du programme de prévention et de prise en charge des maladies chroniques au ministère de la Santé. « Nous voulons être certains que cela ne les empêche pas d’avoir accès aux soins de rétablissement dont ils ont besoin. Voilà pourquoi nous essayons de rapprocher ces services pour eux. » Au cours de la dernière décennie, l’Île-du-PrinceÉdouard a obtenu des progrès sur plusieurs fronts en organisant des soins de l’AVC de grande qualité plus accessibles pour l’ensemble de sa population. Elle a conclu notamment des ententes de contournement avec les services médicaux d’urgence, Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC : téléAVC augmenté la disponibilité du tPA et mis sur pied une clinique de prévention secondaire de l’AVC à l’Hôpital du comté de Prince. Tant à Charlottetown qu’à Summerside des postes ont été créés exclusivement en vue de gérer le programme provincial de réadaptation de l’AVC naissant. « La téléAVC est la nouvelle étape que nous abordons pour offrir un meilleur accès aux soins de réadaptation de l’AVC pour les gens de l’île », dit le Dr Ed Harrison, directeur des services de médecine physique et de réadaptation à l’Hôpital Queen Elizabeth. « Probablement une approche rentable, c’est surtout une stratégie efficace en termes de résultats de santé qui optimise le rétablissement et prévient la détérioration des capacités fonctionnelles. » Maintenant que l’infrastructure et les modalités opérationnelles ont été mises en place, l’on planifie d’ores et déjà d’élargir le service de téléAVC aux hôpitaux communautaires à l’ouest de Summerside et à l’est de Charlottetown. Les modalités de prestation des soins de téléAVC doivent être intégrées à la planification et à la prestation de services de soins de l’AVC dans le continuum permettant de garantir un accès équitable aux soins dans toutes les régions du Canada. La téléAVC est une modalité qui doit être incluse dans toute stratégie en matière d’AVC organisée à l’intérieur d’établissements et de régions. Des réseaux de téléAVC doivent être mis en œuvre pour offrir l’accés à des consultations avec des spécialistes en AVC aux fins d’évaluation, de diagnostic et de traitement de l’AVC en phase aiguë et hyperaigue ë, y compris le traitement thrombolytique avec un activateur tissulaire du plasminogène (tPA). Les services de téléAVC doivent faire partie d’un plan de prestation de soins de l’AVC intégré, qui permet de traiter l’AVC en phase aiguë et hyperaiguë et comporte aussi des volets de prévention de l’AVC, de réadaptation, ainsi que de soins à domicile et ambulatoires, en vue de soutenir le rétablissement optimal du patient et d’appuyer sa famille, peu importe la région où se trouve le patient. La formation et le perfectionnement nécessaires pour utiliser la téléAVC doivent être continus et comporter un cycle de mise à jour régulier pour garantir le niveau de compétence adéquat. Dans l’est du Canada, la téléAVC traverse les frontières provinciales afin que même la plus petite province ait accès à un soutien neurologique dans les situations d’urgence. L’Île-du-Prince-Édouard ne dispose pas de la capacité de fournir des services de garde neurologique 24 heures sur 24, ce pourquoi elle cherche à établir des liens avec le programme de téléAVC d’une province voisine. Deux hôpitaux de l’île disposent de tomodensitomètres et administrent actuellement le tPA : l’Hôpital Queen Elizabeth à Charlottetown et l’Hôpital du comté de Prince à Summerside. Il n’y a que deux neurologues à l’Île-du-Prince-Édouard – tous deux travaillent à Charlottetown. Les urgentologues font donc régulièrement appel à des neurologues en Nouvelle-Écosse ou au Nouveau-Brunswick. Puisque la téléAVC a démontré de manière irréfutable qu’elle augmente le taux d’administration du tPA, l’Île-du-Prince-Édouard cherche à s’associer avec un réseau interprovincial de téléAVC qui appuierait ses urgentologues. Des discussions préliminaires à ce sujet ont été entamées avec une autre province afin de pouvoir avoir accès à son service de garde lorsque la téléAVC y sera implantée Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Au-delà des frontières provinciales 9 Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Anecdote personnelle : Bernice Grady 10 Le voyage vers Charlottetown pour rencontrer sa spécialiste en réadaptation a toujours été éprouvant pour Bernice Grady. Depuis son AVC il y a 11 ans – elle en a maintenant 75 – elle doit compter sur sa famille pour la conduire afin qu’elle obtienne les soins indispensables à son rétablissement. Ces allers et « Nous voulons nous assurer que le rétablissement se passe de la manière retours sont devenus de plus en plus lourds à porter, dit sa fille. la plus harmonieuse possible pour les survivants d’un AVC telle Mme Grady », dit le Dr Harrison, directeur des services de médecine physique et de « Deux membres de la famille doivent prendre un jour de congé de leur travail réadaptation à l’Hôpital Queen Elizabeth. et passer la journée sur la route parce que nous devons être deux pour l’aider à s’installer dans l’auto et en sortir », explique-t-elle. Vicky MacLean et ses Les déplacements vers l’hôpital local compliquent beaucoup moins la vie sœurs habitent près de leur mère pour mieux pouvoir l’aider. de la famille. L’équipe de soins de l’AVC du district communique avec le Dr Harrison à l’aide d’une caméra et d’un téléviseur à écran géant en présence L’AVC de Mme Grady l’a paralysée du côté droit à l’âge de 64 ans. Grâce à de Mme Grady; elle obtient ainsi les soins et le suivi spécialisés plus près des soins de réadaptation, elle a d’abord récupéré un peu de mobilité. Mais de chez elle. au fil des ans elle a perdu progressivement ces gains, ce qui fait qu’elle est maintenant confinée à un fauteuil roulant motorisé. « Cela nous réconforte de savoir que si des questions surviennent nous pouvons communiquer directement avec le Dr Harrison et son équipe, parce Le nouveau programme de téléAVC provincial a allégé le fardeau des proches qu’il n’est qu’une personne », dit Mme MacLean. « En tant que proche aidante aidantes de Mme Grady. Elle a accès, tout comme les autres patients de je me sens moins préoccupée en sachant que maman continue d’avoir accès Summerside, à son équipe soignante de Charlottetown sans devoir s’y aux meilleurs soins possibles. Et je pense également à tous les autres qui rendre aussi fréquemment. Maintenant, elle peut rencontrer virtuellement commencent à peine leur rétablissement. Pour eux et leurs familles, ce sera son spécialiste de l’AVC, le Dr Ed Harrison, à l’Hôpital du comté de Prince, un atout formidable. » un trajet de quelques minutes. NouveauBrunswick PREMIERS PAS NouvelleÉcosse Un service provincial de garde neurologique Le nouveau programme de téléAVC offrira aux services d’urgence à l’échelle de la province l’aide requise pour administrer le tPA. NOUVEAU-BRUNSWICK « La téléAVC permettra d’offrir aux patients les soins indiqués au bon moment dans le cadre d’un système de soins intégré et interconnecté par la technologie », dit le ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick Hugh Flemming. « Elle sera la démonstration concrète des principes qui sont à la base de notre plan de santé provincial : axé sur le patient, efficace, efficient et financièrement et cliniquement durable. » Le nouveau programme de téléAVC offrira un service provincial de garde neurologique fournissant aux services d’urgence à l’échelle de la province l’aide requise pour administrer le tPA. Fonctionnant en mode de réseau, les neurologues de garde accepteront des appels de partout au NouveauBrunswick. Le programme de téléAVC provincial sera mis en œuvre par étapes en commençant par Saint John, Fredericton et Moncton. Puis il sera élargi à Miramichi et Bathurst pour éventuellement inclure les 10 hôpitaux de la province qui disposent de la tomodensitométrie. L’arrivée de la téléAVC au Nouveau-Brunswick se révèle un jalon important pour la province. Les indicateurs pour l’AVC la classent régulièrement parmi les provinces les moins bien pourvues de soins organisés et efficaces offerts pour l’AVC. Même si plusieurs progrès sont à signaler ces dernières années, une amélioration marquée des soins en phase hyperaiguë de l’AVC aura un impact retentissant. L’on estime que 15 % des personnes qui survivent à un AVC au Nouveau-Brunswick auraient retiré de grands bienfaits du tPA; moins de 3 % le reçoivent actuellement. En améliorant l’accès au médicament, la téléAVC pourrait sensiblement améliorer la vie de plus de 126 patients avec AVC par an. Jusqu’à maintenant, le tPA était surtout disponible dans la partie sud du Nouveau-Brunswick où se trouvent la plupart des neurologues. Dans les autres régions, le tPA était administré en consultation téléphonique. Néanmoins, la téléAVC sera le premier processus structuré et rationalisé qui assurera de manière cohérente sa disponibilité à l’échelle de la province. L’on estime que 15 % des personnes qui survivent à un AVC au NouveauBrunswick auraient retiré de grands bienfaits du tPA, moins de 3 % le reçoivent actuellement. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Les préparatifs en vue d’un programme provincial de téléAVC se poursuivent activement au NouveauBrunswick où de nombreux patients avec AVC ont accès à la tomodensitométrie, mais non au tPA. Pour la première fois, la province disposera d’un système coordonné de consultations d’urgence qui accélèreront l’accès à ce médicament d’importance vitale qu’il faut administrer en temps opportun. 11 Modles de téléAVC La téléAVC en Nouvelle-Écosse La Nouvelle-Écosse fait partie des quelques provinces au Canada qui ont choisi de ne pas utiliser les vidéoconférences en temps réel pour prendre la décision d’administrer du tPA. Le territoire étendu du Canada est propice à l’implantation de deux types de modalités de téléAVC – le modèle « en étoile » et le modèle en réseau. Le modèle « en étoile » : Le modéle en réseau : Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Une vérification des soins pour l’AVC dans la province a révélé que le taux d’administration de tPA y est passé de 3 % en 2005 à 14 % en 2012, grâce à une initiative d’amélioration de la qualité complète et à nombreux volets menée par Cardiovascular Health Nova Scotia (le programme de santé cardiovasculaire du ministère de la Santé provincial). 12 Le système de l’AVC en Nouvelle-Écosse comprend sept programmes de district dans des hôpitaux en mesure d’utiliser la thrombolyse. Des politiques de contournement pour les ambulances aident ces dernières à arriver en temps opportun au service d’urgence approprié. Des politiques et des algorithmes ont également été adoptés afin de faciliter et d’accélérer l’administration de tPA. Le médecin traitant peut consulter en tout temps un neurologue de garde à Halifax. Ce dernier peut au besoin voir la tomodensitométrie du patient par le truchement du système provincial d’archivage et de communication de l’imagerie médicale. À l’avenir, Cardiovascular Health Nova Scotia entend évaluer la faisabilité d’utiliser la téléAVC pour améliorer la prestation de services de réadaptation, de réintégration dans la communauté et de prévention secondaire. Le modèle « en étoile » : Le modèle en réseau : C’est le modèle le plus fréquent au Canada. Il relie plusieurs hôpitaux plus petits « en étoile » avec un noyau, habituellement un hôpital tertiaire d’une grande ville, afin d’y consulter les neurologues en urgence. Le modèle en réseau est plus souvent adopté dans les provinces ou les régions comptant plusieurs grandes villes et grands hôpitaux et où les neurologues sont répartis dans plusieurs centres de soins de l’AVC. Les établissements traitants font appel à un neurologue de garde qui peut se trouver dans n’importe quel établissement consulté. Dans ce modèle un hôpital peut être tantôt l’établissement traitant, tantôt l’établissement consulté en fonction de l’emplacement du neurologue de garde. Le noyau de l’étoile – ou hôpital consulté est un centre de soins complets de l’AVC aux capacités avancées incluant des neurologues de garde sept jours sur sept 24 heures sur 24. Les rayons de l’étoile – ou hôpitaux traitants sont typiquement de petits hôpitaux régionaux qui disposent de peu de ressources en neurologie sur les lieux. PREMIERS PAS Le Manitoba a ouvert une clinique de prévention de l’AVC à Thompson qui fournit des services spécialisés en soins de l’AVC par le truchement d’un réseau de téléAVC qui la relie au Centre de sciences de la santé de Winnipeg. MANITOBA Située à Thompson, à plus de 730 kilomètres au nord de Winnipeg, la nouvelle clinique offre une expertise neurologique par téléAVC dans une région où les disparités des services de santé sont souvent dues à l’éloignement et à l’isolement des collectivités. La clinique constitue la case départ d’un réseau de téléAVC qui éventuellement fournira des soins de l’AVC conformes aux pratiques optimales dans toute la province, y compris à ses habitants nordiques et ruraux. « En apportant une expertise en AVC aux collectivités nordiques nous n’épargnerons pas seulement beaucoup d’argent à long terme, mais – fait plus important encore – nous améliorerons considérablement les résultats de santé pour nos populations à haut risque en prévenant les AVC », dit Cristin Smook, coordonnatrice de la Stratégie de l’AVC de la région sanitaire Nord. L’incidence de l’AVC à Thompson dépasse celle dans toute autre partie de la province, malgré le jeune âge relatif de sa population (seulement 4 % des résidents ont plus de 65 ans). Les taux de tabagisme et d’hypertension y sont également plus élevés, tout comme la prévalence du diabète. Par le passé, de 10 à 15 résidents nordiques étaient envoyés à la clinique de prévention de l’AVC à Winnipeg chaque mois, à un coût annuel pour la région de près de 540 000 $. À l’aide du financement fourni par le Réseau pour un projet pilote d’un an, le Manitoba a ouvert cette clinique satellite à Thompson qui fournit des services spécialisés en soins de l’AVC par le truchement d’un réseau de téléAVC qui la relie au Centre de sciences de la santé de Winnipeg. La nouvelle clinique offre des services de diagnostic, de bilan diagnostique et de prise en charge des facteurs de risque vasculaire de l’AVC; elle sert également de lieu de suivi. La clinique nordique a diminué les frais de transport et d’hébergement défrayés par la région et amélioré l’accès en temps opportun aux diagnostics et aux La nouvelle clinique de Thompson offre des services de diagnostic, de bilan diagnostique et de prise en charge des facteurs de risque vasculaire de l’AVC; elle sert également de lieu de suivi. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Un réseau provincial de téléAVC est en train de prendre forme au Manitoba avec la mise sur pied d’une clinique de prévention de l’AVC longuement attendue dans le nord de la province. 13 Éléments clés du succès d’un programme de téléAVC Un système provincial de soins de l’AVC; Le soutien efficace du personnel en première ligne; Une approche visant le continuum dans le sens large; Des relations étroites entre les participants à la téléAVC; Un leadership et une coordination centralisés; Une infrastructure et des systèmes coordonnés et Des fournisseurs de soins dévoués agissant à titre de champions; Le financement, avec accent sur les fonds de démarrage. Susan Alcock, Stratégie de l’AVC du Manitoba FAITS ET CHIFFRES : En 2011, l’incidence de l’AVC à Thompson dépasse celle de toute autre région au Manitoba, quoique seulement 4 % de sa population ait plus de 65 ans. Thompson se distingue aussi par son taux de tabagisme le plus élevé dans la province à 35 %, par la prévalence du diabète à 21 % - la moyenne provinciale est de 8,7 % – et par le pourcentage le plus élevé de cas d’hypertension dans la province à 35 % Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires soins des personnes avec AVC mineur et à haut risque d’AVC. Elle a aussi réduit le recours aux évacuations médicales et transferts urgents coûteux vers Winnipeg. 14 La clinique nordique cadre dans le modèle de réseau « en étoile » adopté pour la téléAVC au Manitoba, et a créé un appétit pour ce type de service, non seulement dans le nord, mais également dans les autres régions sanitaires rurales de la province. Des fournisseurs de soins dévoués agissent à titre de champions. « Ailleurs dans la province on a suivi avec intérêt ce qui se mettait en branle à Thompson et on a constaté que cela pourrait se faire également chez eux », dit Susan Alcock, coordonnatrice des soins aigus pour l’AVC de la Stratégie de l’AVC du Manitoba. « Cela a déjà eu un grand effet d’entraînement. » Le succès du projet pilote permet de préparer des analyses de rentabilisation pour d’autres villes, telles que The Pas et Dauphin et milite en faveur de la mise sur pied d’un service de prévention de l’AVC provincial par téléAVC s’appuyant sur les réalisations des cliniques de Winnipeg, Steinbach et Brandon. Grands pas vers une couverture complète Même si un peu de téléAVC est mieux que rien « ce à quoi nous aspirons est une couverture à 100 % », dit le Dr Bisby. « Les résultats de santé après un AVC devraient être quasi identiques n’importe où vous vivez. » « Nous devrions avoir plusieurs programmes de téléAVC qui couvrent littéralement l’ensemble du pays », ajoute le Dr Silver. « Ainsi, à l’avenir, chaque patient qui bénéficierait de soins pour l’AVC en phase aiguë, par l’administration d’agents tels que le tPA ou d’autres médicaments à venir, aurait accès au même niveau d’expertise. » Afin d’appuyer l’expansion progressive de la téléAVC dans chaque région au pays, le Réseau a financé des projets dans trois provinces qui depuis lors ont considérablement élargi l’envergure de leurs programmes de téléAVC. Il s’agit de Terre-Neuve et Labrador, de la Saskatchewan et de l’Alberta. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires La téléAVC joue un rôle important tout au long du continuum des soins. Plus sont nombreuses les régions qui l’adoptent, plus l’impact de l’AVC peut être réduit pour tous les Canadiens. « Les régions doivent déterminer leurs besoins en matière de téléAVC et construire leur programme à partir de la base », propose la Dre Louise Clément, chargée de la mise en œuvre de la stratégie de l’AVC du Québec. « Elles doivent analyser ce qu’elles ont déjà, ce dont elles ont besoin et ce qu’elles peuvent améliorer localement à l’aide de la téléAVC. » 15 Gander Goose Bay GRANDS PAS EN AVANT St.Anthony St.John’s Labrador Terre-Neuve Canada Programme provincial de téléAVC La téléAVC relie dorénavant St. John’s et trois sites éloignés – St. Anthony, Goose Bay et Gander – afin de donner accès en temps opportun au tPA. TERRE-NEUVE ET LABRADOR Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Terre-Neuve et Labrador a étendu la portée de ses services de téléAVC à l’aide d’une nouvelle initiative qui a transformé un petit projet pilote dans deux sites de la région sanitaire Est en un programme provincial de plus grande envergure. La téléAVC reliant dorénavant St. John’s et trois sites éloignés – St. Anthony, Goose Bay et Gander – donne accès en temps opportun au tPA. 16 Tenant compte de la vaste étendue de la province, les responsables de Terre-Neuve et Labrador se servent de la télémédecine depuis plus de 25 ans pour fournir des services médicaux. « Ce grand pas en avant vise à ce que n’importe qui dans notre province ait également accès à des soins de l’AVC en phase hyperaiguë qui sont conformes aux pratiques optimales », souligne Gerri Thompson, coordonnatrice provinciale de la Stratégie de l’AVC à la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. « Nous comptons maintenant élargir ces services à d’autres endroits dans la province et appliquer la téléAVC dans le continuum des soins. » Tenant compte de la vaste étendue de la province, les responsables de Terre-Neuve et Labrador se sont servis de la télémédecine depuis plus de 25 ans pour fournir des services médicaux. Jusqu’à récemment il n’y avait pas de projets ou de programmes utilisant la télémédecine pour les soins de l’AVC. La première incursion officielle dans la téléAVC a commencé en 2012 par un projet pilote dans deux sites de la région sanitaire Est mettant des médecins de Carbonear en contact avec des neurologues de St. John’s. Le projet a suscité un intérêt mitigé à cause de la diversité des défis; une évaluation exhaustive est en cours. Il a toutefois sensibilisé les gens aux pratiques optimales et aidé à jeter les bases de la démarche et des procédures rigoureuses requises en vue de la mise en œuvre de la téléAVC. Le matériel nécessaire étant déjà présent dans la région sanitaire Est, la province s’est servie du financement obtenu du Réseau pour étendre le programme à l’échelle provinciale. Le modèle « en étoile » de cette nouvelle initiative relie le Centre de sciences de la santé de St. John’s à trois sites éloignés dans lesquels l’expertise en AVC est limitée. Il est également prévu relancer le Premier exemple : Une infirmière qui participait à une séance de perfectionnement professionnel portant sur les pratiques optimales de soins de l’AVC a souligné que le triage pour les évacuations médicales en ambulance aérienne depuis des collectivités éloignées méritait d’être revu en fonction de l’échéancier qui s’impose pour les candidats admissibles au tPA. Deuxième exemple : Un ambulancier qui participait au projet a suggéré que soit changée la pratique usuelle afin d’obtenir une évaluation plus expéditive des candidats au tPA en prélevant et examinant un échantillon de Le projet a sensibilisé les gens aux pratiques optimales et aidé à jeter les bases de la démarche et des procédures rigoureuses requises en vue de la mise en œuvre de la téléAVC. sang à bord de l’ambulance en route vers l’hôpital, gagnant ainsi de précieuses minutes. « À prime abord, ces exemples peuvent paraître de peu de conséquence, voire insignifiants, mais ils témoignent de la masse critique d’expertise en AVC qui se crée même dans les coins les plus reculés de la province », souligne Cassie Chisholm, coordonnatrice régionale de l’AVC de la région sanitaire Est. « C’est une source de fierté locale et je me réjouis de le constater. » En cultivant ces appuis venant des fournisseurs de soins de l’AVC, la nouvelle initiative contribuera à démontrer que la téléAVC est un modèle viable et réussi de livraison de soins qui peut s’appliquer dans le continuum. Obstacles à la mise en œuvre de la téléAVC Même si presque toutes les provinces canadiennes ont adopté une forme ou autre de téléAVC, plusieurs obstacles ont entravé sa mise en œuvre et continuent d’en ralentir l’expansion dans toutes les régions : La téléAVC est considérée comme étant trop onéreuse, puisqu’elle nécessite également un système coordonné de soins pour l’AVC plus global. Elle vise le tPA en particulier. Les préjugés et les hésitations que le médicament soulève se manifestent également vis-à-vis la téléAVC. La téléAVC a été promue sans égard au continuum des soins, alors que les chefs de file du domaine de l’AVC visent les approches intégrées. Ses coûts principaux incombent ailleurs que là où ses avantages se manifestent – les coûts en phase hyperaiguë de soins et les bienfaits en phase de rétablissement et de soins communautaires. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires site existant de Carbonear lorsque son évaluation sera terminée. En plus de soulever l’enthousiasme, le projet régional initial a eu pour effet d’augmenter la sensibilisation aux pratiques optimales de soins de l’AVC et en particulier d’accroître les attentes en matière d’administration du tPA. Les deux exemples suivants sont éloquents à ce sujet : 17 British Columbia GRANDS PAS EN AVANT Alberta Saskatchewan Manitoba Région sanitaire Sunrise Ontario Yorkton Regina La téléAVC en Saskatchewan Dans la province, la téléAVC se répand dans les communautés rurales de la région sanitaire Sunrise. SASKATCHEWAN En Saskatchewan, la téléAVC se répand dans les communautés rurales de la région sanitaire Sunrise et offre de nouvelles perspectives de rétablissement aux patients avec AVC dans la partie est de la province Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Grâce à un équipement nouveau et mis à niveau pour établir la connexion avec l’éventail complet de spécialistes des soins de l’AVC, les patients qui devaient par le passé déménager à Regina ou à Saskatoon peuvent maintenant rester plus près de chez eux durant leur rétablissement d’un AVC. 18 Les patients qui devaient par le passé déménager à Regina ou à Saskatoon peuvent maintenant rester plus près de chez eux durant leur rétablissement d’un AVC. « L’ajout récent de plus de capacité de téléAVC nous permet d’illustrer pour le reste de la province à quel point cette technologie peut rehausser la qualité et la rapidité des soins offerts à notre population rurale », dit Jacquie Holzmann, directrice des soins de santé primaires intégrés de la région sanitaire Sunrise. « Nous continuerons à élargir le programme jusqu’à ce que la téléAVC couvre le continuum des soins de l’AVC. » La téléAVC est devenue un maillon essentiel de la Stratégie intégrée de l’AVC de la Saskatchewan. Elle faisait l’objet d’un projet pilote dans la région sanitaire Sunrise en 2009, projet qui avait pour but d’améliorer l’accès de sa population à haut risque aux soins de l’AVC. Plus de 21 % des quelque 57 000 habitants de la région ont plus de 65 ans et 10 % plus de 75 ans, ce qui en fait en moyenne la population la plus vieille de la province. La téléAVC a, en particulier, été l’élément indispensable qui a permis la mise sur pied d’une unité de réadaptation de l’AVC et d’une clinique de prévention de l’AVC, toutes deux lancées dans le cadre du projet pilote provincial visant à établir des soins intégrés de l’AVC. Le programme de réadaptation post-AVC situé dans l’aile Jowsey House du foyer de soins infirmiers du district de Yorkton a connu un vif succès. Il utilise la téléAVC afin que les patients aient localement accès à des ergothérapeutes, physiothérapeutes, orthophonistes, travailleuses sociales et autres spécialistes. La clinique de prévention de l’AVC, située dans le Centre régional de soins de santé de Yorkton, facilite le dépistage précoce des facteurs de risque de l’AVC et offre counseling et éducation en la matière. La téléAVC y sert à établir le lien entre les patients et les neurologues de la région sanitaire de Regina Qu’Appelle pour consultation et évaluation par télémédecine en présence de l’infirmière praticienne du site. Le neurologue consulté peut demander d’autres tests diagnostiques et conseiller le patient sur les changements à son mode de vie qui aideront à prévenir une AVC ou une récidive. Dans la clinique de prévention de l’AVC, la téléAVC sert à établir le lien entre les patients et les neurologues de la région sanitaire de Regina Qu’Appelle pour consultation et évaluation en présence de l’infirmière praticienne du site. « Nos interventions ont pour effet d’améliorer la qualité de la vie des gens parce que nous les rencontrons avant qu’ils ne soient victimes d’un AVC. Nous n’y parviendrions pas sans la téléAVC », avoue Kim Dobko, une infirmière de la clinique de prévention de l’AVC. « J’ai constaté que certains autres fournisseurs de soins de santé doutaient ou étaient sceptiques quant à l’utilité de la téléAVC, mais j’ai eu le plaisir de voir que cela fonctionne merveilleusement bien. » Pour l’heure, la Saskatchewan élabore un cheminement critique pour les soins de l’AVC en phase aiguë qui favoriserait davantage l’utilisation de la téléAVC pour mettre en contact les urgentologues à Yorkton et dans d’autres services d’urgence à l’échelle de la province avec les neurologues à Regina ou Saskatoon en vue de consultations rapides. La téléAVC au Québec Le programme de téléAVC du Québec en est aux premières étapes de développement; un projet pilote offre des soins de thrombolyse dans l’Est de la province. Le service de téléAVC nouvellement créé repose sur la collaboration de sept régions sanitaires. Le service relie virtuellement les neurologues de l’Hôpital de l’EnfantJésus, un centre de soins tertiaire dans la ville de Québec à 21 hôpitaux traitants où l’on est en mesure de diagnostiquer l’AVC grâce à l’accès à des tomodensitomètres 24 heures sur 24. « Avant, nous disposions de peu de services intégrés de l’AVC. Nous faisons donc des pas de géant au Québec et sommes déjà très satisfaits des résultats », dit la Dre Louise Clément, conseillère médicale au ministère de la Santé du Québec. « Il est essentiel d’évaluer le projet pilote en mesurant les indicateurs de processus et de résultats afin d’améliorer nos services et de poursuivre notre démarche en vue d’élargir ce service à l’échelle de la province. » Le Québec procède également à la mise à l’essai d’un projet de « téléréadaptation » qui utilise la même technologie pour offrir des services de réadaptation à domicile à des patients avec AVC. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires « La téléAVC permet que les patients passent la plupart des tests en un jour dans la même clinique, réduit le temps d’attente et évite de longs trajets pour une consultation en personne », souligne Shannon Schmidt, gestionnaire des services thérapeutiques intégrés pour l’AVC de la région sanitaire Sunrise. 19 Anecdote personnelle : Marilyn Shuya L’AVC a frappé la sexagénaire Marilyn Shuya alors qu’elle suivait un tournoi de curling seule chez elle à Canora, une petite ville à 30 km environ au nord de Yorkton. Elle s’est levée pour aller aux toilettes et est tombée. Elle n’avait ni la force ni la capacité de se remettre sur pied et se doutait bien de ce qui lui arrivait. Elle était paralysée du côté gauche et ne pouvait appeler à l’aide. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Les séquelles de son AVC auraient pu être dévastatrices. Heureusement, moins d’une heure plus tard une amie l’a trouvée et appelé le 9-1-1. Les ambulanciers ont averti le service d’urgence de Yorkton de l’arrivée d’une patiente avec AVC et aussitôt arrivée elle a passé une tomodensitométrie. 20 En consultation téléphonique avec un neurologue de Regina, les médecins de Yorkton ont établi un diagnostic d’AVC ischémique aigu et administré du tPA. Mme Shuya a connu un rétablissement remarquable et depuis, elle fréquente la clinique de prévention de l’AVC en consultation externe à l’aide de la téléAVC. « Quelle veine j’ai de ne pas devoir demander d’être conduite à Saskatoon ou Regina pour voir un médecin, me suis-je souvent dit. Le neurologue à l’écran communiquait avec les autres médecins et tout s’est déroulé ici même à Yorkton par téléAVC », explique-t-elle. Après avoir demandé plusieurs tests, le neurologue a aiguillé Marilyn Shuya vers un chirurgien cardiovasculaire pour évaluation plus avancée et prise en charge. « Ce type de communication réduit de beaucoup le stress », dit-elle. Elle retournera à la clinique de prévention de l’AVC pour d’autres suivis, tous par téléAVC. « Il n’y a rien de négatif à en dire. » GRANDS PAS EN AVANT Le système de téléAVC du Programme de l’AVC de l’Alberta a adopté une solution novatrice qui élargit sa capacité par la tomodensitométrie mobile. ALBERTA Dans sa tentative de se rapprocher des « zones mortes » de la province – les vastes étendues où il n’y a pas de tomodensitomètres – le programme de l’AVC de l’Alberta envisage d’en installer un dans un véhicule d’urgence qui ira à la rencontre de l’ambulance transportant un patient avec AVC à Edmonton. Lorsque les deux véhicules se croiseront, le patient sera transféré dans celui disposant du tomodensitomètre pour passer cet examen. Les images seront envoyées au neurologue de garde qui les examinera par téléAVC et conclura l’examen. De retour dans l’ambulance originale, le patient admissible au tPA le recevra et poursuivra le trajet vers Edmonton en vue de sa prise en charge. « Voilà une mesure audacieuse qui rétrécit le délai entre l’apparition des symptômes de l’AVC et la thrombolyse, qui est l’unique et plus important déterminant de résultats de santé optimaux », note le Dr Shuaib. « C’est une première mondiale! » L’Alberta est comme l’Ontario une des provinces au Canada qui disposent de services bien rodés de téléAVC pour les soins en phase hyperaiguë. Son modèle « en étoile » largement répandu dans la province permet à un nombre relativement restreint de neurologues concentrés à Edmonton et à Calgary de voir des patients de toutes les régions, de discuter avec eux, de les examiner et de les soigner. « L’Alberta est un modèle à suivre en matière de téléAVC », dit le Dr Bisby. « Nous sommes redevables envers un grand nombre de personnes allant des dirigeants des services de santé provinciaux aux infirmières individuelles des services d’urgence qui Si le patient vit trop loin d’un tomodensitomètre nous le lui apporterons chez lui. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires L’Alberta porte la téléAVC à de nouveaux sommets à l’aide d’une idée inédite : « si le patient vit trop loin d’un tomodensitomètre nous le lui apporterons chez lui », dit le Dr Ashfaq Shuaib, directeur du programme de l’AVC de l’Alberta. 13 21 La téléAVC en Colombie-Britannique Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires C’est en 2009 que la Colombie-Britannique a fait ses premiers essais de téléAVC en ciblant en un premier temps une utilisation accrue du tPA dans des établissements ruraux et éloignés. L’Hôpital général de Vancouver, un centre de soins tertiaire, prend en charge plusieurs établissements dans le Lower Mainland et la Sunshine Coast. À l’intérieur et au nord de la province et à l’île de Vancouver l’utilisation du tPA a progressé dans ces régions sanitaires à tel point que les établissements plus petits qui dépendaient jadis de la téléAVC sont maintenant autosuffisants et disposent de services neurologiques de garde sept jours sur sept et 24 heures sur 24. 22 La province entend maintenant appliquer l’utilisation de la téléAVC au-delà de la phase hyperaiguë. Plusieurs établissements ont commencé à utiliser la téléAVC pour la réadaptation, principalement des services d’orthophonie mais également lorsqu’il y a lieu des services d’ergothérapie et de physiothérapie. Par ailleurs, dans la région sanitaire Interior (de l’intérieur de la province), un projet pilote a été lancé en vue de déterminer la faisabilité d’utiliser des tablettes/iPad comme plateforme simplifiée de communication soit pour le tPA, soit pour la prise en charge continue de l’AVC. ont exercé des pressions pour que leurs hôpitaux participent au programme; ces personnes ont enrichi notre pays. » Au cours des sept dernières années, environ 20 % des patients qui ont reçu du tPA en Alberta étaient soignés dans des centres ruraux par téléAVC. Dans le nord de la province, dix centres dotés de tomodensitomètres sont reliés par téléAVC à l’Hôpital de l’Université de l’Alberta à Edmonton. « L’expérience acquise en Alberta est tellement forte que près de 98 % de sa population dans 80 % de son territoire a accès au tPA pour l’AVC en phase aiguë », souligne le Dr Jeerakathil. « Cette amélioration de l’accès au tPA a évolué de pair avec une sensibilisation et une expertise accrues en prise en charge de l’AVC qui ont littéralement déferlé sur toute la province. » Même si l’Alberta a atteint le point ultime d’accès au tPA que sa géographie permet, il y reste toujours quelque 400 à 500 patients avec AVC aigu venant des « zones mortes », distantes de 90 minutes à trois heures, qui arrivent à l’hôpital d’Edmonton chaque année. « L’ambulance de téléAVC sera donc un outil de grande importance », souligne le Dr Shuaib. « Elle permettra de gagner du temps, quelquefois même des heures. » En plus d’augmenter l’accès en temps opportun au tPA, la téléAVC a également contribué à faire des percées en prévention de l’AVC. Le programme de l’AVC du Nord de l’Alberta accueille annuellement quelque 400 patients dans ses cliniques de prévention de l’AVC et leur prodigue des soins par téléAVC. Évaluation en vue de l’amélioration de la qualité Les statistiques de la situation avant et après la mise en œuvre étant les plus éloquentes, il faut recueillir des données de référence avant d’implanter un nouveau mode de prestation de soins. En continuant à recueillir des données au fur et à mesure que l’implantation progresse « les chiffres parleront d’eux-mêmes et aideront à convaincre d’autres que la téléAVC est une voie d’avenir », explique le Dr Bisby. « L’évaluation de la téléAVC nous aide à comprendre à quel point le volume de services offert répond au besoin qui existe », précise le Dr Jeerakathil. « Un plan robuste d’évaluation et d’amélioration de la qualité contribue à assurer que les services offerts deviennent plus efficaces, plus rentables et plus acceptables pour les patients et les fournisseurs de soins de santé ruraux. » « Les chiffres parlent d’eux-mêmes et aident à convaincre d’autres que la téléAVC est une voie d’avenir. » Dr Mark Bisby, consultantchercheur en santé Sensible à l’importance de la collecte de données pour que la téléAVC continue à être adoptée à l’échelle du pays, le Réseau a contribué financièrement à la mise sur pied en Ontario d’un système plus efficace d’évaluation. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Dans la plupart des provinces, la téléAVC a été adoptée au fur et à mesure que la rumeur a couru que tel hôpital ou telle région avait obtenu des résultats. Par conséquent, ce qui a fait défaut c’est une manière efficace d’évaluer ce type de service, comme on procède normalement pour tout nouveau programme. 23 ÉVALUATION ET AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ L’Ontario dispose d’un programme de téléAVC des plus complets au pays. Quatorze neurologues de garde sont consultés par 23 hôpitaux traitants. ONTARIO L’Ontario procède à l’implantation d’un outil en ligne qui permettra de mieux suivre l’activité de téléAVC dans la province en améliorant la collecte de données. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Appelée eConsult, l’application créée spécifiquement pour le programme de téléAVC provincial codirigé par les Réseaux de télémédecine et de l’AVC de l’Ontario, offrira aux cliniciens traitants un environnement sécuritaire en ligne pour échanger des renseignements sur la santé des patients avec des neurologues et ainsi, mieux coordonner les soins aux patients. 24 Des études ont démontré qu’en Ontario les patients soignés par téléAVC passent plus rapidement par l’imagerie médicale et ont des résultats de santé à court terme supérieurs et à long terme égaux à ceux dans les grands centres. « Le système de consultation en ligne non seulement permettra aux médecins de partager des renseignements plus complets en temps opportun mais également facilitera la collecte de données sur le rendement qui nous aideront à évaluer les résultats de santé obtenus par téléAVC », explique le Dr Silver. L’Ontario dispose d’un programme de téléAVC des plus complets au pays. Quatorze neurologues de garde sont consultés par 23 hôpitaux traitants. Le programme est tellement avancé qu’il offre le même niveau de soins aux patients dans les régions éloignées ou à court de personnel qu’à ceux admis directement dans un centre spécialisé en AVC. En fait, des études ont démontré qu’en Ontario les patients soignés par téléAVC passent plus rapidement par l’imagerie médicale et ont des résultats de santé à court terme supérieurs et à long terme égaux à ceux dans les grands centres. La téléAVC a été activée plus de 3 100 fois depuis 2002 et 950 patients (30 %) ont reçu du tPA. « Pour chaque consultation par téléAVC en Ontario, environ un patient sur trois reçoit du tPA. Ce sont tous des patients qui par le passé n’en auraient pas reçu à cause de l’emplacement géographique de leur domicile», dit le Dr Silver. FAITS EN CHIFFRES : Les renseignements sur les consultations par téléAVC sont transmis verbalement par les fournisseurs de santé traitants et les neurologues et les neurologues remplissent un formulaire PDF qu’ils envoient par télécopieur à l’établissement traitant. Cette façon de faire alourdit la collecte de données et limite l’accès à des données de résultat en temps opportun. « Le neurologue qui recommande l’administration de tPA le plus souvent ignore si cela a été efficace pour annuler les déficits neurologiques du patient », explique le Dr Silver. « Par ailleurs, le médecin traitant ne reçoit pas automatiquement la note sur la consultation du neurologue puisque cette dernière n’aboutit pas nécessairement dans le dossier médical du patient. » Le système de collecte de données utilisé actuellement nécessite des demandes régulières de données à CritiCall Ontario et l’extraction périodique de données des dossiers des patients est un processus lent et onéreux. Lorsque la province procède à une vérification l’on a constaté que les données font souvent défaut ou que leur collecte a été retardée de plus d’un an après la consultation. « Dans les cas soignés par téléAVC il nous faut régulièrement faire appel aux sites traitants pour raffiner les renseignements consignés. L’échange électronique des données réduira le besoin de multiples allers et retours et permettra un moyen plus efficace de se concentrer sur la collaboration requise pour les soins aux patients », dit Angela Nickoloff, qui pilote le programme des services d’urgence du Réseau de télémédecine de l’Ontario. L’application eConsult prend en charge la collecte de données aux points de service et le signalement en temps réel des résultats de santé sans frais additionnels. Elle a la capacité de fournir des données regroupées aux fins d’analyse et d’évaluation. « Pour chaque consultation par téléAVC en Ontario, environ un patient sur trois reçoit du tPA.» Dr Frank Silver, directeur médical du programme de téléAVC de l’Ontario Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Même si le programme ontarien a remporté un vif succès, il ne disposait pas de moyen de recueillir efficacement des données en temps réel en vue de son évaluation et de l’amélioration de la qualité. L’Ontario a été la première province à adopter la téléAVC en phase hyperaiguë pour favoriser l’administration de tPA; plus de 3 000 consultations par téléAVC ont permis d’atteindre un taux d’administration de tPA de 30 %. 25 Futur de la téléAVC La téléAVC n’en est plus à ses balbutiements ni au stade expérimental. Sa capacité de livrer des soins de l’AVC a progressé au point d’être devenue une norme de soins, décrite ainsi dans les Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC : « La Télé-AVC est une modalité qui doit être incluse dans toute stratégie en matière d’AVC organisée à l’intérieur d’établissements et de régions ». Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires « Son application devrait être mondiale », ajoute le Dr Silver. « Les lignes directrices optimales le recommandent et les données probantes l’appuient. » 26 Les recommandations nationales en matière de soins de l’AVC ont été mises à jour en septembre 2013 pour y inclure la téléAVC et les nouvelles lignes directrices diffusées en tant qu’éléments de la trousse de mise en œuvre de la téléAVC du Groupe d’action téléAVC du Canada. Cette trousse qui continuera à évoluer au fur et à mesure des nouvelles données probantes, contient les renseignements utiles pour l’implantation d’un programme de téléAVC des préparatifs à sa mise en œuvre et à son évaluation. Elle présente de nombreux exemples et gabarits pour les sites traitants et les sites consultés qui peuvent être adaptés au contexte et aux besoins propres. Elle offre aussi une liste de personnes-ressources de partout au pays. Le présent document a mis les projecteurs sur la valeur que recèle la téléAVC pour les patients avec AVC ou qui sont en voie de rétablissement d’un AVC. Il justifie également les investissements faits par le Réseau qui ont contribué à rendre plus accessible ce mode de soins à la fine pointe de l’art. « Alors que nous nous acheminons vers la fin de nos activités en tant que Réseau, nous sommes convaincus que notre contribution à la téléAVC continuera de la faire progresser et s’étendre à l’échelle du pays », dit le Dr Antoine Hakim, chef de la direction et directeur scientifique du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires. « Il me tarde de voir le jour où cette technologie offrira les meilleurs soins possibles de l’AVC à tous les Canadiens, où qu’ils vivent », ajoute-t-il. « La téléAVC remplira alors pleinement son rôle, celui de réduire l’impact de l’AVC sur les Canadiennes et les Canadiens et la société canadienne dans son ensemble. » Ressources Trousse de mise en oeuvre de la téléAVC Veuillez consulter la Trousse de mise en œuvre de la téléAVC du Groupe d’action téléAVC du Canada qui contient un ensemble d’outils en vue de l’implantation d’un programme de téléAVC, y compris des ressources pour la formation du personnel et des liens à des gabarits et des listes de contrôle utiles. Expansion de la téléAVC à l’échelle du Canada Pour obtenir plus de précisions sur la téléAVC au Canada, incluant des conseils de spécialistes quant aux moyens de surmonter quelques-unes des principales barrières à son adoption, veuillez consulter le rapport national du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires de 2012 intitulé Expansion de la téléAVC à l’échelle du Canada. Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC Fondation des maladies du coeur et de l’AVC Pour toute question sur la téléAVC, veuillez communiquer avec l’équipe chargée des pratiques optimales et du rendement à la FMCC à [email protected]. Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires Pour prendre connaissance des recommandations et de leurs mises à jour, visitez pratiquesoptimalesAVC.ca. 27 « Alors que nous nous acheminons vers la fin de nos activités en tant que réseau, nous sommes convaincus que notre contribution à la téléAVC continuera de la faire progresser et s’étendre à l’échelle du pays. » – Dr Antoine Hakim, Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires