l`implantation de la téléavc à l`échelle du canada

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DES SOINS DE QUALITÉ DE L’AVC À LA PORTÉE DE TOUS PAR
L’IMPLANTATION DE LA TÉLÉAVC À L’ÉCHELLE DU CANADA
Mission du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires – Réduire l’impact que
l’AVC a sur les Canadiennes et les Canadiens par des collaborations qui créent de nouvelles
connaissances utiles, assurer que les meilleures connaissances sont appliquées et rehausser
la capacité canadienne dans le domaine de l’AVC.
QU’ENTEND-ON PAR TÉLÉAVC?
La téléAVC consiste en l’utilisation de la technologie des télécommunications – des raccordements vidéo et de données longue distance - pour relier les hôpitaux éloignés aux spécialistes dans les grands centres en vue de l’évaluation
et de la prise en charge en temps réel de victimes d’un AVC. Actuellement, la téléAVC est utilisée principalement pour
appuyer l’évaluation en urgence et le traitement de patients présentant les symptômes d’un AVC ischémique aigu dans
les communautés éloignées et rurales qui ne disposent pas de spécialistes en AVC sur place 24 heures sur 24, sept
jours sur sept. Cependant, la téléAVC est aussi un mécanisme permettant de fournir d’autres services pour l’AVC, tels
que la prévention et la réadaptation.
DES SOINS DE QUALITÉ DE L’AVC À LA PORTÉE DE TOUS PAR
L’IMPLANTATION DE LA TÉLÉAVC À L’ÉCHELLE DU CANADA
Table des
matières
Introduction..............................................................................................2
Premiers pas vers l’implantation de la téléAVC ....................................7
Île-du-Prince-Édouard .........................................................................8
Nouveau-Brunswick............................................................................11
Manitoba.............................................................................................13
Grands pas vers une couverture complète...........................................15
Terre-Neuve et Labrador .....................................................................16
Saskatchewan.....................................................................................18
Alberta ................................................................................................21
Évaluation en vue de l’amélioration de la qualité...............................23
Ontario ................................................................................................24
Futur de la téléAVC................................................................................26
Ressources ............................................................................................27
Texte : Rachel Kalbfleish
Conception graphique : Earthlore Communications
INTRODUCTION :
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Pour le cerveau touché par un AVC, chaque
seconde compte. Plus vite le patient obtient
des soins spécialisés pour l’AVC, meilleures
sont ses chances de rétablissement. En
termes concrets, si le patient vit au Canada
près d’un centre offrant des services complets pour l’AVC, il est susceptible de s’en tirer
avec peu ou pas de séquelles durables.
2
Chaque année, on compte plus de
50 000 AVC évidents au Canada. Le seul
traitement éprouvé est un médicament
qui brise les caillots dans le sang,
appelé activateur tissulaire du plasminogène (tPA). Le tPA doit être administré dans les quelques heures qui
suivent l’apparition des symptômes.
Si l’AVC est causé par un caillot sanguin,
le tPA peut annuler son impact. Toutefois
le tPA est contre-indiqué si l’AVC est
causé par un épanchement de sang dans
le cerveau.
Puisque le traitement est efficace dans
un créneau limité, le patient doit en toute
urgence passer une scintigraphie du
cerveau et être examiné par un
neurologue pour que ce dernier détermine si son cas répond aux critères
d’administration du tPA. Si cela ne peut
se faire localement, le patient qui aurait
pu bénéficier d’un traitement efficace
n’est souvent pas traité. Il est perdant
simplement à cause de l’endroit où il vit.
Dr Thomas Jeerakathil, neurologue à l’Université de l’Alberta
FAITS ET
CHIFFRES :
Environ 80 % des AVC sont
ischémiques, c’est-à-dire causés par des caillots qui bloquent le flux sanguin au cerveau.
Ils sont beaucoup plus fréquents que les AVC
hémorragiques qui sont causés par un
épanchement de sang dans cerveau. Ces
derniers ne peuvent pas être
soignés à l’aide du tPA.
Pour le cerveau touché par un
AVC, chaque seconde compte
 Lorsqu’un caillot sanguin est la cause
de l’AVC, un médicament appelé activateur tissulaire du plasminogène (tPA)
peut diminuer les effets de l’AVC.
 Le tPA qui dissout les caillots doit être
administré moins de 4,5 heures après
l’apparition des symptômes de l’AVC
pour être efficace; un délai moindre
augmente encore son efficacité.
 Quand un caillot bloque l’approvisionnement en sang du cerveau, des millions de cellules du cerveau meurent
chaque minute.
 Plus vite le caillot est brisé et le flux
« Après l’examen en personne, la
téléAVC est la meilleure façon d’établir
un diagnostic », dit le Dr Thomas
Jeerakathil, neurologue à l’Université de
l’Alberta. « La technologie permet d’abolir
les distances et de combler l’écart entre
les soins dans les centres urbains et
ruraux. Pour un pays aussi vaste que le
Canada, c’est la solution parfaite. »
La téléAVC permet l’évaluation et la prise
en charge en temps réel de patients avec
AVC qu’ils vivent au centre-ville de
Montréal ou dans le plus petit village
de pêcheurs aux Îles-de-la-Madeleine.
Le neurologue voit le patient, constate les
symptômes, discute des résultats des
examens et évalue les images obtenues
par tomodensitométrie.
sanguin au cerveau rétabli, moindres
sont les lésions et les handicaps et
meilleur est le rétablissement.
 Les patients qui reçoivent du tPA en
moins de 60 minutes ont une chance
sur deux d’obtenir un rétablissement
complet.
 Les patients qui reçoivent du tPA
vers la fin du créneau favorable de
4,5 heures ont une chance sur 18
d’obtenir un rétablissement complet.
 Même si un rétablissement complet
est peu probable, le tPA réduit les
lésions causées par l’AVC et aide
à préserver les fonctions.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Voilà où la téléAVC entre en scène. Par
téléAVC il faut entendre l’utilisation de la
télémédecine spécifiquement pour les soins
de l’AVC qui permet d’étendre l’accès à des
spécialistes de l’AVC aux collectivités même
les plus éloignées au pays. À l’aide de technologies avancées de vidéoconférence et de
caméras tellement perfectionnées qu’elles
peuvent obtenir un gros plan d’une pupille
du patient, les neurologues et radiologues
d’un grand centre urbain peuvent aider les
médecins d’un hôpital rural à prendre la
décision d’administrer ou de ne pas administrer le tPA.
3
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Dr Frank Silver,
directeur médical du programme
de téléAVC de l’Ontario
4
« C’est le moyen le plus logique pour
couvrir les vastes étendues du Canada
où il n’y a pas de spécialistes de l’AVC »,
dit le neurologue Frank Silver, directeur
médical du programme de téléAVC de
l’Ontario. « Si nous disposons d’un
moyen d’arrêter et de renverser la
progression d’un AVC, nous devons
évidemment voir à ce que tous les
Canadiens puissent en bénéficier. »
Actuellement, ce ne sont que 8 %
environ des patients admissibles qui
reçoivent du tPA; le pourcentage varie
énormément à l’échelle du pays en
fonction de la proximité d’un centre de
l’AVC. Dans les deux provinces où la
téléAVC est déjà largement implantée –
l’Alberta et l’Ontario – les résultats sont
extrêmement éloquents. Une couverture quasi totale par téléAVC signifie
que presque tous les habitants de
ces provinces ont accès dans le délai
optimal au tPA.
FAITES ET CHIFFRES :
En Alberta et en Ontario l’accès au tPA
est quasi universel (soit à plus de 95 % de
leur population). L’éloignement n’est plus un
obstacle au traitement. Presque tous les patients avec AVC au Canada pourraient être
dirigés directement vers un hôpital qui a –
directement ou par téléAVC – accès à
l’expertise pour l’administration de
tPA en temps opportun.
Avantages de la téléAVC
À l’échelle internationale comme au
Canada, la téléAVC a beaucoup augmenté
l’accès au tPA; parmi ses avantages,
mentionnons :
 Un meilleur accès aux pratiques optimales de prévention et de soins de l’AVC;
 Plus d’AVC ischémiques plus rapidement soignés au tPA, réduisant les lésions du cerveau qui s’ensuivent;
 Plus d’AVC prévenus par un meilleur
accès aux soins de prévention;
 Une réduction du coût des soins en phase
aiguë et à long terme;
 De meilleurs résultats de santé et une
plus grande satisfaction des patients à
l’égard du système de santé;
 Un aplanissement des écarts régionaux
au chapitre de l’accès aux pratiques
optimales de soins de l’AVC;
Bien que la recherche confirme que la téléAVC
à grande échelle sauve des vies, évite des
handicaps et diminue le coût des soins de
santé, elle n’en demeure pas moins sous-utilisée dans la plupart des régions du Canada.
En 2012, le Réseau canadien contre les
accidents cérébrovasculaires [le Réseau]
a commandé une étude nationale sur
l’Expansion de la téléAVC à l’échelle du
Canada; l’étude préconisait l’adoption d’un
modèle d’implantation régionale. En réponse
à cette recommandation, le Réseau a organisé
un sommet de la téléAVC au NouveauBrunswick en mai 2013 et, en partenariat avec
la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC,
a élaboré « une trousse d’outils » destinée
aux régions qui songent à implanter
la téléAVC.
 Une meilleure collaboration et de
meilleurs processus au sein d’équipes
de l’AVC offrant de meilleurs soins
aux patients et.
 L’optimisation de la portée du
nombre limité de spécialistes
de l’AVC disponibles et de la
mise à profit de leur expertise
et expérience.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Outre les soins en phase hyperaiguë,
la téléAVC offre l’accès à un éventail de
spécialistes durant les étapes cruciales de la
prise en charge et de la réadaptation du
patient. Elle peut également servir en prévention et en suivi à long terme ainsi qu’amplifier les services communautaires en vue
d’un rétablissement fonctionnel accéléré.
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Trousse d’outils
en vue de la mise
en œuvre de la
téléAVC
Afin de venir en aide à la mise en œuvre avec
succès de la téléAVC dans le continuum des
soins, un ensemble complet de lignes directrices fondées sur les données probantes et une
trousse ont été préparés dans le cadre des
Recommandations canadiennes pour les
pratiques optimales de soins de l’AVC.
FAITES ET
CHIFFRES:
La recherche démontre que les
patients en région éloignée soignés par
téléAVC obtiennent des soins de la même
qualité que ceux traités par des spécialistes
internes et ce, même parfois plus rapidement que les patients admis directement dans un hôpital tertiaire.
La Trousse d’outils en vue de la mise en œuvre de
la téléAVC, qui continuera à être mise à jour au gré
des nouvelles données probantes, est destinée à
venir en aide autant aux établissements consultés
qu’aux établissements traitants dans la mise en
œuvre de la téléAVC. Elle comprend :
« Le patient traité
à l’aide de la téléAVC est
souvent soigné plus rapidement
que dans un hôpital conventionnel où
un médecin doit être appelé en vue de sa
prise en charge. En effet, le personnel de
l’urgence ne doit pas attendre qu’un spécialiste de l’AVC arrive. Le spécialiste consulté
par téléAVC sera virtuellement présent au
chevet du patient par voie « électronique », habituellement moins de
10 minutes après avoir été
appelé », explique le
Dr Frank Silver.
 des renseignements précis sur l’élaboration
d’une programme de téléAVC : préparatifs,
mise en œuvre et évaluation;
 des ressources et des gabarits complets pour
chaque étape du processus, allant de l’analyse
de la rentabilité de la téléAVC aux considérations
technologiques;
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
 des exemples et des gabarits pour les établissements consultés et traitants, qu’ils peuvent revoir,
adopter ou adapter à leurs propres besoins et
en fonction des technologies et des ressources
dont ils disposent et
6
 des listes de personnes-ressources, de
chefs de file de la téléAVC et d’organismes
appuyant la téléAVC au Canada et dans
les provinces.
Les Recommandations canadiennes pour
les pratiques optimales de soins de l’AVC
sont une initiative conjointe du Réseau
canadien contre les accidents cérébrovasculaires et de la Fondation
des maladies du cœur et de
l’AVC, que la FMC pilote
actuellement.
De plus, le Réseau a reconnu qu’un
financement catalyseur pourrait être requis
afin d’aider les régions à adopter, élargir
et évaluer les services de télé-AVC et à
cette fin depuis juin 2013 il a alloué
675 000 $ en vue de l’implantation de tels
services à l’échelle du pays.
La présente publication fait état de sept
projets de téléAVC auxquels le Réseau
a contribué financièrement. Il s’agit
d’initiatives régionales de démarrage de
la téléAVC et d’autres où la téléAVC
a connu une expansion significative.
Elle traite également d’une province qui
procède à l’évaluation de ses réalisations afin d’améliorer la qualité de son
programme de téléAVC. Le fil conducteur
étant qu’il faut encourager chaque région
à implanter des services de téléAVC
jusqu’à ce que tous les Canadiens, où
qu’ils vivent, bénéficient d’un égal accès
aux meilleurs soins possibles pour
traiter l’AVC.
Premiers pas vers l’implantation de la téléAVC
« Cela m’enthousiasme de constater que chaque
province envisage maintenant une forme ou autre
de téléAVC », dit le Dr Mark Bisby, à qui le Réseau
avait commandé un rapport sur l’Expansion de la
téléAVC au Canada en 2012. « Contrairement au
sombre tableau que nous avions dressé alors, j’ai
l’impression ferme que le vent a tourné. C’est très
encourageant. »
Idéalement la téléAVC doit être intégrée dans un
système coordonné de soins complets de l’AVC
pour que ces bienfaits soient maximaux et sa
durabilité assurée – malheureusement, cela n’est
pas toujours possible. La téléAVC doit avoir la flexibilité requise pour répondre aux besoins locaux
et être faisable.
« Un modèle passe-partout ne fonctionnera tout
simplement pas au Canada – il faut être attentif à
la situation locale », poursuit Bisby. « Bien sûr,
tout système de téléAVC aura quelques éléments
communs, mais les détails de son implantation
varieront selon les sphères de compétence. »
Après un examen par des spécialistes externes
des propositions présentées, le Réseau a fourni
des fonds de démarrage à des projets dans trois
provinces – l’Île-du-Prince-Édouard, le NouveauBrunswick et le Manitoba – afin de les aider à faire
les premiers pas vers l’implantation de la téléAVC.
« Un modéle passepartout ne fonctionnera tout simplement
pas au Canada – il
faut être attentif à la
situation locale. »
Dr Mark Bisby,
consultant-chercheur en santé
Expansion de la téléAVC à l’échelle du canada
Le rapport sur l’Expansion de la
téléAVC à l’échelle du Canada a été
commandé par le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires en 2012 dans le but
d’explorer les meilleures façons
d’élargir l’accès au tPA et de déterminer les étapes et les exigences
nécessaires à la mise en œuvre de
cette modalité. Après une analyse
exhaustive des programmes de téléAVC existants, des visites d’établissements consultés et traitants
et plus de 60 entrevues de chefs
de file de la téléAVC – cliniciens,
gestionnaires et administrateurs –
les auteurs du rapport ont recommandé :
L’expansion de la téléAVC dans
chaque province dans une
approche de mise en œuvre régionale et
La création d’un réseau national
de soutien à la téléAVC qui permettrait à toutes les provinces
d’apprendre les unes des autres
et de partager leurs ressources.
Le rapport sur l’Expansion de la
téléAVC à l’échelle du Canada a
été rédigé par le Dr Mark Bisby et
Michelle Campbell; il faisait partie
d’une initiative nationale visant
à mieux comprendre l’état de la
téléAVC au Canada.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Depuis le sommet de 2013 qui a réuni des
spécialistes de partout au Canada dans un
échange de connaissances et d’expériences,
de nombreuses régions et provinces se sont
intéressées à la téléAVC.
7
Summerside
Charlottetown
PREMIERS PAS
Î.-P.-É.
Nouveau-Brunswick
Nouvelle-Écosse
Axé sur la réadaptation
Le nouveau service de téléAVC fait le lien entre les deux principales villes – Charlottetown et
Summerside – afin d’étendre la portée des services spécialisés en soins et suivi de l’AVC.
ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Les survivants d’un AVC ont été les
premiers à l’Île-du-Prince-Édouard à bénéficier de l’initiative provinciale de téléAVC destinée à
les aider à avoir accès aux soins de rétablissement
dont ils ont besoin. Axé sur la réadaptation, le service
fait le lien entre les deux principales villes – Charlottetown et Summerside – afin d’étendre la portée
des services spécialisés en soins et suivi de l’AVC.
8
En tout temps l’île compte quelque 800 personnes
vivant avec les séquelles, souvent débilitantes, d’un
AVC. Puisque la majorité des services de réadaptation sont centralisés à Charlottetown, un grand
nombre devaient voyager plus d’une heure pour
voir leur physiatre, physiothérapeute, ergothérapeute
ou orthophoniste – maintenant c’est une chose
du passé.
Tant à Charlottetown qu’à
Summerside des postes ont
été créés exclusivement en
vue de gérer le programme
provincial de réadaptation
de l’AVC naissant.
Grâce à la technologie améliorée de vidéoconférence et de partage de l’imagerie médicale, ces
professionnels sont maintenant accessibles à
l’Hôpital du comté de Prince à Summerside, qui
dessert la partie ouest de la province. Plutôt que
de devoir se rendre à l’Hôpital Queen Elizabeth à
Charlottetown, les patients peuvent prendre rendezvous à l’hôpital de Summerside avec l’équipe de
soins de l’AVC du district qui peut par téléAVC les
mettre virtuellement en contact avec des spécialistes de la réadaptation.
« Il ne faut pas oublier que la mobilité de nombreux survivants de l’AVC est limitée et que
les longs voyages peuvent être décourageants
et également onéreux », explique Carolyn
MacPhail, gestionnaire du programme de
prévention et de prise en charge des maladies
chroniques au ministère de la Santé. « Nous
voulons être certains que cela ne les empêche
pas d’avoir accès aux soins de rétablissement
dont ils ont besoin. Voilà pourquoi nous essayons de rapprocher ces services pour eux. »
Au cours de la dernière décennie, l’Île-du-PrinceÉdouard a obtenu des progrès sur plusieurs fronts
en organisant des soins de l’AVC de grande qualité
plus accessibles pour l’ensemble de sa population.
Elle a conclu notamment des ententes de contournement avec les services médicaux d’urgence,
Recommandations canadiennes pour les pratiques
optimales de soins de l’AVC : téléAVC
augmenté la disponibilité du tPA et mis sur pied
une clinique de prévention secondaire de l’AVC à
l’Hôpital du comté de Prince. Tant à Charlottetown
qu’à Summerside des postes ont été créés exclusivement en vue de gérer le programme provincial
de réadaptation de l’AVC naissant.
« La téléAVC est la nouvelle étape que nous
abordons pour offrir un meilleur accès aux
soins de réadaptation de l’AVC pour les gens
de l’île », dit le Dr Ed Harrison, directeur des
services de médecine physique et de réadaptation à l’Hôpital Queen Elizabeth. « Probablement une approche rentable, c’est surtout
une stratégie efficace en termes de résultats
de santé qui optimise le rétablissement
et prévient la détérioration des capacités
fonctionnelles. »
Maintenant que l’infrastructure et les modalités
opérationnelles ont été mises en place, l’on planifie
d’ores et déjà d’élargir le service de téléAVC aux
hôpitaux communautaires à l’ouest de Summerside
et à l’est de Charlottetown.
 Les modalités de prestation des soins
de téléAVC doivent être intégrées à la
planification et à la prestation de
services de soins de l’AVC dans le
continuum permettant de garantir un
accès équitable aux soins dans toutes
les régions du Canada.
 La téléAVC est une modalité qui doit
être incluse dans toute stratégie en
matière d’AVC organisée à l’intérieur
d’établissements et de régions.
 Des réseaux de téléAVC doivent être
mis en œuvre pour offrir l’accés à
des consultations avec des spécialistes en AVC aux fins d’évaluation,
de diagnostic et de traitement de
l’AVC en phase aiguë et hyperaigue ë, y compris le traitement thrombolytique avec
un activateur tissulaire du plasminogène (tPA).
 Les services de téléAVC doivent faire
partie d’un plan de prestation de
soins de l’AVC intégré, qui permet de
traiter l’AVC en phase aiguë et hyperaiguë et comporte aussi des volets
de prévention de l’AVC, de réadaptation, ainsi que de soins à domicile
et ambulatoires, en vue de soutenir
le rétablissement optimal du patient
et d’appuyer sa famille, peu importe
la région où se trouve le patient.
 La formation et le perfectionnement
nécessaires pour utiliser la téléAVC
doivent être continus et comporter
un cycle de mise à jour régulier pour
garantir le niveau de compétence
adéquat.
Dans l’est du Canada, la téléAVC traverse les frontières provinciales afin que même la plus petite province ait
accès à un soutien neurologique dans les situations d’urgence. L’Île-du-Prince-Édouard ne dispose pas de la
capacité de fournir des services de garde neurologique 24 heures sur 24, ce pourquoi elle cherche à établir
des liens avec le programme de téléAVC d’une province voisine.
Deux hôpitaux de l’île disposent de tomodensitomètres et administrent actuellement le tPA : l’Hôpital Queen
Elizabeth à Charlottetown et l’Hôpital du comté de Prince à Summerside. Il n’y a que deux neurologues à
l’Île-du-Prince-Édouard – tous deux travaillent à Charlottetown. Les urgentologues font donc régulièrement
appel à des neurologues en Nouvelle-Écosse ou au Nouveau-Brunswick.
Puisque la téléAVC a démontré de manière irréfutable qu’elle augmente le taux d’administration du tPA,
l’Île-du-Prince-Édouard cherche à s’associer avec un réseau interprovincial de téléAVC qui appuierait ses
urgentologues. Des discussions préliminaires à ce sujet ont été entamées avec une autre province afin de
pouvoir avoir accès à son service de garde lorsque la téléAVC y sera implantée
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Au-delà des frontières provinciales
9
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Anecdote
personnelle :
Bernice Grady
10
Le voyage vers Charlottetown pour rencontrer sa spécialiste en réadaptation
a toujours été éprouvant pour Bernice Grady. Depuis son AVC il y a 11 ans –
elle en a maintenant 75 – elle doit compter sur sa famille pour la conduire afin
qu’elle obtienne les soins indispensables à son rétablissement. Ces allers et
« Nous voulons nous assurer que le rétablissement se passe de la manière
retours sont devenus de plus en plus lourds à porter, dit sa fille.
la plus harmonieuse possible pour les survivants d’un AVC telle Mme Grady »,
dit le Dr Harrison, directeur des services de médecine physique et de
« Deux membres de la famille doivent prendre un jour de congé de leur travail
réadaptation à l’Hôpital Queen Elizabeth.
et passer la journée sur la route parce que nous devons être deux pour l’aider
à s’installer dans l’auto et en sortir », explique-t-elle. Vicky MacLean et ses
Les déplacements vers l’hôpital local compliquent beaucoup moins la vie
sœurs habitent près de leur mère pour mieux pouvoir l’aider.
de la famille. L’équipe de soins de l’AVC du district communique avec le
Dr Harrison à l’aide d’une caméra et d’un téléviseur à écran géant en présence
L’AVC de Mme Grady l’a paralysée du côté droit à l’âge de 64 ans. Grâce à
de Mme Grady; elle obtient ainsi les soins et le suivi spécialisés plus près
des soins de réadaptation, elle a d’abord récupéré un peu de mobilité. Mais
de chez elle.
au fil des ans elle a perdu progressivement ces gains, ce qui fait qu’elle est
maintenant confinée à un fauteuil roulant motorisé.
« Cela nous réconforte de savoir que si des questions surviennent nous
pouvons communiquer directement avec le Dr Harrison et son équipe, parce
Le nouveau programme de téléAVC provincial a allégé le fardeau des proches
qu’il n’est qu’une personne », dit Mme MacLean. « En tant que proche aidante
aidantes de Mme Grady. Elle a accès, tout comme les autres patients de
je me sens moins préoccupée en sachant que maman continue d’avoir accès
Summerside, à son équipe soignante de Charlottetown sans devoir s’y
aux meilleurs soins possibles. Et je pense également à tous les autres qui
rendre aussi fréquemment. Maintenant, elle peut rencontrer virtuellement
commencent à peine leur rétablissement. Pour eux et leurs familles, ce sera
son spécialiste de l’AVC, le Dr Ed Harrison, à l’Hôpital du comté de Prince,
un atout formidable. »
un trajet de quelques minutes.
NouveauBrunswick
PREMIERS PAS
NouvelleÉcosse
Un service provincial de garde neurologique
Le nouveau programme de téléAVC offrira aux services d’urgence à l’échelle
de la province l’aide requise pour administrer le tPA.
NOUVEAU-BRUNSWICK
« La téléAVC permettra d’offrir aux patients les
soins indiqués au bon moment dans le cadre
d’un système de soins intégré et interconnecté par la technologie », dit le ministre
de la Santé du Nouveau-Brunswick Hugh
Flemming. « Elle sera la démonstration
concrète des principes qui sont à la base de
notre plan de santé provincial : axé sur le
patient, efficace, efficient et financièrement
et cliniquement durable. »
Le nouveau programme de téléAVC offrira un service
provincial de garde neurologique fournissant aux
services d’urgence à l’échelle de la province l’aide
requise pour administrer le tPA. Fonctionnant
en mode de réseau, les neurologues de garde
accepteront des appels de partout au NouveauBrunswick.
Le programme de téléAVC provincial sera mis en
œuvre par étapes en commençant par Saint John,
Fredericton et Moncton. Puis il sera
élargi à Miramichi et Bathurst pour
éventuellement inclure les 10 hôpitaux de la
province qui disposent de la tomodensitométrie.
L’arrivée de la téléAVC au Nouveau-Brunswick se
révèle un jalon important pour la province. Les indicateurs pour l’AVC la classent régulièrement parmi
les provinces les moins bien pourvues de soins
organisés et efficaces offerts pour l’AVC. Même
si plusieurs progrès sont à signaler ces dernières
années, une amélioration marquée des soins en
phase hyperaiguë de l’AVC aura un impact retentissant.
L’on estime que 15 % des personnes qui survivent
à un AVC au Nouveau-Brunswick auraient retiré de
grands bienfaits du tPA; moins de 3 % le reçoivent
actuellement. En améliorant l’accès au médicament,
la téléAVC pourrait sensiblement améliorer la vie de
plus de 126 patients avec AVC par an.
Jusqu’à maintenant, le tPA était surtout disponible
dans la partie sud du Nouveau-Brunswick où se
trouvent la plupart des neurologues. Dans les autres
régions, le tPA était administré en consultation
téléphonique. Néanmoins, la téléAVC sera le premier
processus structuré et rationalisé qui assurera
de manière cohérente sa disponibilité à l’échelle
de la province.
L’on estime que 15 % des
personnes qui survivent
à un AVC au NouveauBrunswick auraient retiré
de grands bienfaits du tPA,
moins de 3 % le reçoivent
actuellement.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Les préparatifs en vue d’un programme provincial
de téléAVC se poursuivent activement au NouveauBrunswick où de nombreux patients avec AVC ont
accès à la tomodensitométrie, mais non au tPA.
Pour la première fois, la province disposera d’un
système coordonné de consultations d’urgence qui
accélèreront l’accès à ce médicament d’importance
vitale qu’il faut administrer en temps opportun.
11
Modles de téléAVC
La téléAVC en Nouvelle-Écosse
La Nouvelle-Écosse fait partie des quelques
provinces au Canada qui ont choisi de ne pas
utiliser les vidéoconférences en temps réel pour
prendre la décision d’administrer du tPA.
Le territoire étendu du Canada est propice à l’implantation de deux types
de modalités de téléAVC – le modèle « en étoile » et le modèle en réseau.
Le modèle « en étoile » :
Le modéle en réseau :
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Une vérification des soins pour l’AVC dans la province
a révélé que le taux d’administration de tPA y est
passé de 3 % en 2005 à 14 % en 2012, grâce à une
initiative d’amélioration de la qualité complète et à
nombreux volets menée par Cardiovascular Health
Nova Scotia (le programme de santé cardiovasculaire
du ministère de la Santé provincial).
12
Le système de l’AVC en Nouvelle-Écosse comprend
sept programmes de district dans des hôpitaux en
mesure d’utiliser la thrombolyse. Des politiques de
contournement pour les ambulances aident ces
dernières à arriver en temps opportun au service d’urgence approprié. Des politiques et des algorithmes
ont également été adoptés afin de faciliter et d’accélérer l’administration de tPA. Le médecin
traitant peut consulter en tout temps un neurologue
de garde à Halifax. Ce dernier peut au besoin voir
la tomodensitométrie du patient par le truchement du système provincial d’archivage et de
communication de l’imagerie médicale.
À l’avenir, Cardiovascular Health Nova
Scotia entend évaluer la faisabilité
d’utiliser la téléAVC pour améliorer la
prestation de services de réadaptation, de réintégration dans la
communauté et de prévention
secondaire.
Le modèle « en étoile » :
Le modèle en réseau :
C’est le modèle le plus fréquent au Canada. Il relie
plusieurs hôpitaux plus petits « en étoile » avec
un noyau, habituellement un hôpital tertiaire d’une
grande ville, afin d’y consulter les neurologues
en urgence.
Le modèle en réseau est plus souvent adopté
dans les provinces ou les régions comptant
plusieurs grandes villes et grands hôpitaux et
où les neurologues sont répartis dans plusieurs
centres de soins de l’AVC. Les établissements
traitants font appel à un neurologue de garde qui
peut se trouver dans n’importe quel établissement
consulté. Dans ce modèle un hôpital peut être
tantôt l’établissement traitant, tantôt l’établissement consulté en fonction de l’emplacement du
neurologue de garde.
Le noyau de l’étoile – ou hôpital consulté est un
centre de soins complets de l’AVC aux capacités
avancées incluant des neurologues de garde sept
jours sur sept 24 heures sur 24.
Les rayons de l’étoile – ou hôpitaux traitants
sont typiquement de petits hôpitaux régionaux
qui disposent de peu de ressources en neurologie
sur les lieux.
PREMIERS PAS
Le Manitoba a ouvert une clinique de prévention de l’AVC à Thompson qui fournit des services
spécialisés en soins de l’AVC par le truchement d’un réseau de téléAVC qui la relie au Centre de
sciences de la santé de Winnipeg.
MANITOBA
Située à Thompson, à plus de 730 kilomètres au nord
de Winnipeg, la nouvelle clinique offre une expertise
neurologique par téléAVC dans une région où les
disparités des services de santé sont souvent dues à
l’éloignement et à l’isolement des collectivités. La clinique constitue la case départ d’un réseau de téléAVC
qui éventuellement fournira des soins de l’AVC conformes aux pratiques optimales dans toute la province,
y compris à ses habitants nordiques et ruraux.
« En apportant une expertise en AVC aux
collectivités nordiques nous n’épargnerons
pas seulement beaucoup d’argent à long
terme, mais – fait plus important encore –
nous améliorerons considérablement les
résultats de santé pour nos populations à haut
risque en prévenant les AVC », dit Cristin
Smook, coordonnatrice de la Stratégie de
l’AVC de la région sanitaire Nord.
L’incidence de l’AVC à Thompson dépasse celle dans
toute autre partie de la province, malgré le jeune âge
relatif de sa population (seulement 4 % des résidents ont plus de 65 ans). Les taux de tabagisme
et d’hypertension y sont également plus élevés, tout
comme la prévalence du diabète. Par le passé, de
10 à 15 résidents nordiques étaient envoyés à la
clinique de prévention de l’AVC à Winnipeg chaque
mois, à un coût annuel pour la région de près de
540 000 $.
À l’aide du financement fourni par le Réseau pour un
projet pilote d’un an, le Manitoba a ouvert cette clinique satellite à Thompson qui fournit des services
spécialisés en soins de l’AVC par le truchement d’un
réseau de téléAVC qui la relie au Centre de sciences
de la santé de Winnipeg. La nouvelle clinique offre
des services de diagnostic, de bilan diagnostique et
de prise en charge des facteurs de risque vasculaire
de l’AVC; elle sert également de lieu de suivi.
La clinique nordique a diminué les frais de transport
et d’hébergement défrayés par la région et amélioré
l’accès en temps opportun aux diagnostics et aux
La nouvelle clinique de
Thompson offre des
services de diagnostic,
de bilan diagnostique et
de prise en charge des
facteurs de risque vasculaire de l’AVC; elle sert
également de lieu de suivi.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Un réseau provincial de téléAVC est en train de
prendre forme au Manitoba avec la mise sur pied
d’une clinique de prévention de l’AVC longuement
attendue dans le nord de la province.
13
Éléments clés du succès d’un
programme de téléAVC
Un système provincial
de soins de l’AVC;
Le soutien efficace du personnel en première ligne;
Une approche visant le
continuum dans le sens
large;
Des relations étroites
entre les participants à la
téléAVC;
Un leadership et une
coordination centralisés;
Une infrastructure et des
systèmes coordonnés et
Des fournisseurs de soins
dévoués agissant à titre
de champions;
Le financement, avec
accent sur les fonds
de démarrage.
Susan Alcock, Stratégie de l’AVC du Manitoba
FAITS ET CHIFFRES :
En 2011, l’incidence de l’AVC à Thompson dépasse celle de toute autre région au
Manitoba, quoique seulement 4 % de sa population ait plus de 65 ans. Thompson se distingue
aussi par son taux de tabagisme le plus élevé
dans la province à 35 %, par la prévalence du
diabète à 21 % - la moyenne provinciale est
de 8,7 % – et par le pourcentage le plus
élevé de cas d’hypertension dans
la province à 35 %
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
soins des personnes avec AVC mineur et à haut
risque d’AVC. Elle a aussi réduit le recours aux
évacuations médicales et transferts urgents
coûteux vers Winnipeg.
14
La clinique nordique cadre dans le modèle
de réseau « en étoile » adopté pour la téléAVC
au Manitoba, et a créé un appétit pour ce type
de service, non seulement dans le nord, mais
également dans les autres régions sanitaires
rurales de la province.
Des fournisseurs de
soins dévoués agissent
à titre de champions.
« Ailleurs dans la province on a suivi avec
intérêt ce qui se mettait en branle à
Thompson et on a constaté que cela
pourrait se faire également chez eux »,
dit Susan Alcock, coordonnatrice des soins
aigus pour l’AVC de la Stratégie de l’AVC
du Manitoba. « Cela a déjà eu un grand
effet d’entraînement. »
Le succès du projet pilote permet de préparer des
analyses de rentabilisation pour d’autres villes,
telles que The Pas et Dauphin et milite en faveur
de la mise sur pied d’un service de prévention
de l’AVC provincial par téléAVC s’appuyant sur
les réalisations des cliniques de Winnipeg,
Steinbach et Brandon.
Grands pas vers une
couverture complète
Même si un peu de téléAVC est mieux que rien « ce à quoi nous aspirons est une couverture à
100 % », dit le Dr Bisby. « Les résultats de santé après un AVC devraient être quasi identiques
n’importe où vous vivez. »
« Nous devrions avoir plusieurs programmes de téléAVC qui couvrent littéralement
l’ensemble du pays », ajoute le Dr Silver. « Ainsi, à l’avenir, chaque patient qui
bénéficierait de soins pour l’AVC en phase aiguë, par l’administration d’agents tels que
le tPA ou d’autres médicaments à venir, aurait accès au même niveau d’expertise. »
Afin d’appuyer l’expansion progressive de la téléAVC dans chaque région au pays, le Réseau a financé
des projets dans trois provinces qui depuis lors ont considérablement élargi l’envergure de leurs
programmes de téléAVC. Il s’agit de Terre-Neuve et Labrador, de la Saskatchewan et de l’Alberta.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
La téléAVC joue un rôle important tout au long du continuum des soins. Plus sont nombreuses les
régions qui l’adoptent, plus l’impact de l’AVC peut être réduit pour tous les Canadiens. « Les régions
doivent déterminer leurs besoins en matière de téléAVC et construire leur programme à partir de la
base », propose la Dre Louise Clément, chargée de la mise en œuvre de la stratégie de l’AVC du Québec.
« Elles doivent analyser ce qu’elles ont déjà, ce dont elles ont besoin et ce qu’elles peuvent améliorer
localement à l’aide de la téléAVC. »
15
Gander
Goose Bay
GRANDS PAS EN AVANT
St.Anthony
St.John’s
Labrador
Terre-Neuve
Canada
Programme provincial de téléAVC
La téléAVC relie dorénavant St. John’s et trois sites éloignés – St. Anthony,
Goose Bay et Gander – afin de donner accès en temps opportun au tPA.
TERRE-NEUVE ET LABRADOR
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Terre-Neuve et Labrador a étendu la
portée de ses services de téléAVC à l’aide
d’une nouvelle initiative qui a transformé un petit
projet pilote dans deux sites de la région sanitaire
Est en un programme provincial de plus grande
envergure. La téléAVC reliant dorénavant St. John’s
et trois sites éloignés – St. Anthony, Goose Bay et
Gander – donne accès en temps opportun au tPA.
16
Tenant compte de la vaste
étendue de la province, les
responsables de Terre-Neuve
et Labrador se servent de la
télémédecine depuis plus
de 25 ans pour fournir des
services médicaux.
« Ce grand pas en avant vise à ce que
n’importe qui dans notre province ait
également accès à des soins de l’AVC en
phase hyperaiguë qui sont conformes aux
pratiques optimales », souligne Gerri
Thompson, coordonnatrice provinciale de
la Stratégie de l’AVC à la Fondation des
maladies du cœur et de l’AVC. « Nous
comptons maintenant élargir ces services
à d’autres endroits dans la province et
appliquer la téléAVC dans le continuum
des soins. »
Tenant compte de la vaste étendue de la province,
les responsables de Terre-Neuve et Labrador se
sont servis de la télémédecine depuis plus de
25 ans pour fournir des services médicaux.
Jusqu’à récemment il n’y avait pas de projets ou
de programmes utilisant la télémédecine pour les
soins de l’AVC. La première incursion officielle
dans la téléAVC a commencé en 2012 par un
projet pilote dans deux sites de la région sanitaire
Est mettant des médecins de Carbonear en
contact avec des neurologues de St. John’s. Le
projet a suscité un intérêt mitigé à cause de la
diversité des défis; une évaluation exhaustive est
en cours. Il a toutefois sensibilisé les gens aux
pratiques optimales et aidé à jeter les bases de la
démarche et des procédures rigoureuses requises
en vue de la mise en œuvre de la téléAVC.
Le matériel nécessaire étant déjà présent dans
la région sanitaire Est, la province s’est servie du
financement obtenu du Réseau pour étendre le
programme à l’échelle provinciale. Le modèle
« en étoile » de cette nouvelle initiative relie le
Centre de sciences de la santé de St. John’s à
trois sites éloignés dans lesquels l’expertise en
AVC est limitée. Il est également prévu relancer le
Premier exemple : Une infirmière qui participait
à une séance de perfectionnement professionnel
portant sur les pratiques optimales de soins de
l’AVC a souligné que le triage pour les évacuations
médicales en ambulance aérienne depuis des
collectivités éloignées méritait d’être revu en
fonction de l’échéancier qui s’impose pour les
candidats admissibles au tPA. Deuxième exemple :
Un ambulancier qui participait au projet a suggéré
que soit changée la pratique usuelle afin d’obtenir
une évaluation plus expéditive des candidats au
tPA en prélevant et examinant un échantillon de
Le projet a sensibilisé les gens aux
pratiques optimales et aidé à jeter
les bases de la démarche et des
procédures rigoureuses requises en
vue de la mise en œuvre de la téléAVC.
sang à bord de l’ambulance en route vers l’hôpital,
gagnant ainsi de précieuses minutes.
« À prime abord, ces exemples peuvent
paraître de peu de conséquence, voire
insignifiants, mais ils témoignent de la
masse critique d’expertise en AVC qui
se crée même dans les coins les plus
reculés de la province », souligne
Cassie Chisholm, coordonnatrice
régionale de l’AVC de la région
sanitaire Est. « C’est une source
de fierté locale et je me réjouis
de le constater. »
En cultivant ces appuis venant des
fournisseurs de soins de l’AVC, la nouvelle
initiative contribuera à démontrer que la
téléAVC est un modèle viable et réussi
de livraison de soins qui peut s’appliquer
dans le continuum.
Obstacles à la mise en
œuvre de la téléAVC
Même si presque toutes les provinces
canadiennes ont adopté une forme ou
autre de téléAVC, plusieurs obstacles
ont entravé sa mise en œuvre et continuent d’en ralentir l’expansion dans
toutes les régions :
La téléAVC est considérée comme
étant trop onéreuse, puisqu’elle
nécessite également un système
coordonné de soins pour l’AVC
plus global.
Elle vise le tPA en particulier. Les
préjugés et les hésitations que le
médicament soulève se manifestent
également vis-à-vis la téléAVC.
La téléAVC a été promue sans égard
au continuum des soins, alors que
les chefs de file du domaine de l’AVC
visent les approches intégrées.
Ses coûts principaux incombent
ailleurs que là où ses avantages se
manifestent – les coûts en phase
hyperaiguë de soins et les bienfaits
en phase de rétablissement et de
soins communautaires.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
site existant de Carbonear lorsque son évaluation
sera terminée. En plus de soulever l’enthousiasme,
le projet régional initial a eu pour effet d’augmenter
la sensibilisation aux pratiques optimales de soins
de l’AVC et en particulier d’accroître les attentes
en matière d’administration du tPA. Les deux
exemples suivants sont éloquents à ce sujet :
17
British
Columbia
GRANDS PAS EN AVANT
Alberta
Saskatchewan
Manitoba
Région sanitaire
Sunrise
Ontario
Yorkton
Regina
La téléAVC en Saskatchewan
Dans la province, la téléAVC se répand dans les communautés
rurales de la région sanitaire Sunrise.
SASKATCHEWAN
En Saskatchewan, la téléAVC se
répand dans les communautés rurales de
la région sanitaire Sunrise et offre de nouvelles
perspectives de rétablissement aux patients avec
AVC dans la partie est de la province
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Grâce à un équipement nouveau et mis à niveau
pour établir la connexion avec l’éventail complet
de spécialistes des soins de l’AVC, les patients qui
devaient par le passé déménager à Regina ou à
Saskatoon peuvent maintenant rester plus près
de chez eux durant leur rétablissement d’un AVC.
18
Les patients qui devaient par
le passé déménager à Regina
ou à Saskatoon peuvent
maintenant rester plus près
de chez eux durant leur
rétablissement d’un AVC.
« L’ajout récent de plus de capacité de téléAVC
nous permet d’illustrer pour le reste de la
province à quel point cette technologie peut
rehausser la qualité et la rapidité des soins
offerts à notre population rurale », dit Jacquie
Holzmann, directrice des soins de santé
primaires intégrés de la région sanitaire
Sunrise. « Nous continuerons à élargir
le programme jusqu’à ce que la téléAVC
couvre le continuum des soins de l’AVC. »
La téléAVC est devenue un maillon essentiel de
la Stratégie intégrée de l’AVC de la Saskatchewan.
Elle faisait l’objet d’un projet pilote dans la région
sanitaire Sunrise en 2009, projet qui avait pour but
d’améliorer l’accès de sa population à haut risque
aux soins de l’AVC. Plus de 21 % des quelque
57 000 habitants de la région ont plus de 65 ans
et 10 % plus de 75 ans, ce qui en fait en moyenne
la population la plus vieille de la province.
La téléAVC a, en particulier, été l’élément indispensable qui a permis la mise sur pied d’une
unité de réadaptation de l’AVC et d’une clinique
de prévention de l’AVC, toutes deux lancées dans
le cadre du projet pilote provincial visant à établir
des soins intégrés de l’AVC.
Le programme de réadaptation post-AVC situé
dans l’aile Jowsey House du foyer de soins infirmiers du district de Yorkton a connu un vif succès.
Il utilise la téléAVC afin que les patients aient
localement accès à des ergothérapeutes, physiothérapeutes, orthophonistes, travailleuses
sociales et autres spécialistes.
La clinique de prévention de l’AVC, située dans
le Centre régional de soins de santé de Yorkton,
facilite le dépistage précoce des facteurs de risque
de l’AVC et offre counseling et éducation en la
matière. La téléAVC y sert à établir le lien entre les
patients et les neurologues de la région sanitaire de
Regina Qu’Appelle pour consultation et évaluation
par télémédecine en présence de l’infirmière praticienne du site. Le neurologue consulté peut demander d’autres tests diagnostiques et conseiller le
patient sur les changements à son mode de vie
qui aideront à prévenir une AVC ou une récidive.
Dans la clinique de prévention de l’AVC,
la téléAVC sert à établir le lien entre les
patients et les neurologues de la région
sanitaire de Regina Qu’Appelle pour
consultation et évaluation en présence
de l’infirmière praticienne du site.
« Nos interventions ont pour effet d’améliorer
la qualité de la vie des gens parce que nous
les rencontrons avant qu’ils ne soient
victimes d’un AVC. Nous n’y parviendrions
pas sans la téléAVC », avoue Kim Dobko,
une infirmière de la clinique de prévention de l’AVC. « J’ai constaté que certains autres fournisseurs de soins de
santé doutaient ou étaient sceptiques
quant à l’utilité de la téléAVC, mais
j’ai eu le plaisir de voir que cela fonctionne merveilleusement bien. »
Pour l’heure, la Saskatchewan élabore un
cheminement critique pour les soins de
l’AVC en phase aiguë qui favoriserait davantage l’utilisation de la téléAVC pour mettre
en contact les urgentologues à Yorkton et
dans d’autres services d’urgence à l’échelle
de la province avec les neurologues à
Regina ou Saskatoon en vue de consultations rapides.
La téléAVC au Québec
Le programme de téléAVC du Québec en
est aux premières étapes de développement; un projet pilote offre des soins de
thrombolyse dans l’Est de la province.
Le service de téléAVC nouvellement créé
repose sur la collaboration de sept régions
sanitaires. Le service relie virtuellement
les neurologues de l’Hôpital de l’EnfantJésus, un centre de soins tertiaire dans la
ville de Québec à 21 hôpitaux traitants où
l’on est en mesure de diagnostiquer l’AVC
grâce à l’accès à des tomodensitomètres
24 heures sur 24.
« Avant, nous disposions de peu de services
intégrés de l’AVC. Nous faisons donc des
pas de géant au Québec et sommes déjà
très satisfaits des résultats », dit la
Dre Louise Clément, conseillère médicale
au ministère de la Santé du Québec. « Il
est essentiel d’évaluer le projet pilote en
mesurant les indicateurs de processus et de
résultats afin d’améliorer nos services et de
poursuivre notre démarche en vue d’élargir
ce service à l’échelle de la province. »
Le Québec procède également à la mise à
l’essai d’un projet de « téléréadaptation »
qui utilise la même technologie pour
offrir des services de réadaptation à
domicile à des patients avec AVC.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
« La téléAVC permet que les patients passent la
plupart des tests en un jour dans la même clinique,
réduit le temps d’attente et évite de longs trajets
pour une consultation en personne », souligne
Shannon Schmidt, gestionnaire des services
thérapeutiques intégrés pour l’AVC de la région
sanitaire Sunrise.
19
Anecdote
personnelle :
Marilyn Shuya
L’AVC a frappé la sexagénaire Marilyn Shuya alors qu’elle suivait un tournoi de
curling seule chez elle à Canora, une petite ville à 30 km environ au nord de
Yorkton. Elle s’est levée pour aller aux toilettes et est tombée. Elle n’avait ni
la force ni la capacité de se remettre sur pied et se doutait bien de ce qui lui
arrivait. Elle était paralysée du côté gauche et ne pouvait appeler à l’aide.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Les séquelles de son AVC auraient pu être dévastatrices. Heureusement,
moins d’une heure plus tard une amie l’a trouvée et appelé le 9-1-1. Les
ambulanciers ont averti le service d’urgence de Yorkton de l’arrivée d’une
patiente avec AVC et aussitôt arrivée elle a passé une tomodensitométrie.
20
En consultation téléphonique avec un neurologue de Regina, les médecins de
Yorkton ont établi un diagnostic d’AVC ischémique aigu et administré du tPA.
Mme Shuya a connu un rétablissement remarquable et depuis, elle fréquente
la clinique de prévention de l’AVC en consultation externe à l’aide de la
téléAVC.
« Quelle veine j’ai de ne pas devoir demander d’être conduite à Saskatoon ou
Regina pour voir un médecin, me suis-je souvent dit. Le neurologue à l’écran
communiquait avec les autres médecins et tout s’est déroulé ici même à
Yorkton par téléAVC », explique-t-elle. Après avoir demandé plusieurs tests,
le neurologue a aiguillé Marilyn Shuya vers un chirurgien cardiovasculaire
pour évaluation plus avancée et prise en charge.
« Ce type de communication réduit de beaucoup le stress », dit-elle. Elle
retournera à la clinique de prévention de l’AVC pour d’autres suivis, tous par
téléAVC. « Il n’y a rien de négatif à en dire. »
GRANDS PAS EN AVANT
Le système de téléAVC du Programme de l’AVC de l’Alberta a adopté une solution
novatrice qui élargit sa capacité par la tomodensitométrie mobile.
ALBERTA
Dans sa tentative de se rapprocher des « zones
mortes » de la province – les vastes étendues où il
n’y a pas de tomodensitomètres – le programme de
l’AVC de l’Alberta envisage d’en installer un dans un
véhicule d’urgence qui ira à la rencontre de l’ambulance transportant un patient avec AVC à Edmonton. Lorsque les deux véhicules se croiseront, le patient
sera transféré dans celui disposant du tomodensitomètre pour passer cet examen. Les images seront
envoyées au neurologue de garde qui les examinera
par téléAVC et conclura l’examen. De retour dans
l’ambulance originale, le patient admissible au tPA le
recevra et poursuivra le trajet vers Edmonton en vue
de sa prise en charge.
« Voilà une mesure audacieuse qui rétrécit le
délai entre l’apparition des symptômes de
l’AVC et la thrombolyse, qui est l’unique et
plus important déterminant de résultats de
santé optimaux », note le Dr Shuaib. « C’est
une première mondiale! »
L’Alberta est comme l’Ontario une des provinces
au Canada qui disposent de services bien rodés
de téléAVC pour les soins en phase hyperaiguë.
Son modèle « en étoile » largement répandu dans la
province permet à un nombre relativement restreint
de neurologues concentrés à Edmonton et à Calgary
de voir des patients de toutes les régions, de discuter avec eux, de les examiner et de les soigner.
« L’Alberta est un modèle à suivre en matière de
téléAVC », dit le Dr Bisby. « Nous sommes redevables envers un grand nombre de personnes allant
des dirigeants des services de santé provinciaux aux
infirmières individuelles des services d’urgence qui
Si le patient vit trop loin
d’un tomodensitomètre
nous le lui apporterons
chez lui.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
L’Alberta porte la téléAVC à de nouveaux sommets
à l’aide d’une idée inédite : « si le patient vit trop
loin d’un tomodensitomètre nous le lui apporterons
chez lui », dit le Dr Ashfaq Shuaib, directeur du
programme de l’AVC de l’Alberta.
13
21
La téléAVC en
Colombie-Britannique
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
C’est en 2009 que la Colombie-Britannique a fait
ses premiers essais de téléAVC en ciblant en un
premier temps une utilisation accrue du tPA dans
des établissements ruraux et éloignés. L’Hôpital
général de Vancouver, un centre de soins tertiaire,
prend en charge plusieurs établissements dans le
Lower Mainland et la Sunshine Coast. À l’intérieur
et au nord de la province et à l’île de Vancouver
l’utilisation du tPA a progressé dans ces régions
sanitaires à tel point que les établissements plus
petits qui dépendaient jadis de la téléAVC sont
maintenant autosuffisants et disposent de services
neurologiques de garde sept jours sur sept et
24 heures sur 24.
22
La province entend maintenant appliquer l’utilisation de la téléAVC au-delà de la phase hyperaiguë.
Plusieurs établissements ont commencé à utiliser
la téléAVC pour la réadaptation, principalement des
services d’orthophonie mais également lorsqu’il
y a lieu des services d’ergothérapie et de physiothérapie. Par ailleurs, dans la région sanitaire
Interior (de l’intérieur de la province), un projet
pilote a été lancé en vue de déterminer la
faisabilité d’utiliser des tablettes/iPad comme
plateforme simplifiée de communication soit
pour le tPA, soit pour la prise en charge
continue de l’AVC.
ont exercé des pressions pour que leurs hôpitaux participent au programme;
ces personnes ont enrichi notre pays. »
Au cours des sept dernières années, environ 20 % des patients qui ont reçu
du tPA en Alberta étaient soignés dans des centres ruraux par téléAVC.
Dans le nord de la province, dix centres dotés de tomodensitomètres sont
reliés par téléAVC à l’Hôpital de l’Université de l’Alberta à Edmonton.
« L’expérience acquise en Alberta est tellement forte que près de
98 % de sa population dans 80 % de son territoire a accès au tPA
pour l’AVC en phase aiguë », souligne le Dr Jeerakathil. « Cette
amélioration de l’accès au tPA a évolué de pair avec une sensibilisation et une expertise accrues en prise en charge de l’AVC
qui ont littéralement déferlé sur toute la province. »
Même si l’Alberta a atteint le point ultime d’accès au tPA que sa géographie
permet, il y reste toujours quelque 400 à 500 patients avec AVC aigu venant
des « zones mortes », distantes de 90 minutes à trois heures, qui arrivent à
l’hôpital d’Edmonton chaque année. « L’ambulance de téléAVC sera donc un
outil de grande importance », souligne le Dr Shuaib. « Elle permettra de
gagner du temps, quelquefois même des heures. »
En plus d’augmenter l’accès en temps opportun au tPA, la téléAVC a
également contribué à faire des percées en prévention de l’AVC. Le
programme de l’AVC du Nord de l’Alberta accueille annuellement quelque
400 patients dans ses cliniques de prévention de l’AVC et leur prodigue
des soins par téléAVC.
Évaluation en vue de
l’amélioration de la qualité
Les statistiques de la situation avant et après la
mise en œuvre étant les plus éloquentes, il faut
recueillir des données de référence avant
d’implanter un nouveau mode de prestation
de soins. En continuant à recueillir des données
au fur et à mesure que l’implantation progresse
« les chiffres parleront d’eux-mêmes et aideront
à convaincre d’autres que la téléAVC est une voie
d’avenir », explique le Dr Bisby.
« L’évaluation de la téléAVC nous aide à comprendre
à quel point le volume de services offert répond
au besoin qui existe », précise le Dr Jeerakathil.
« Un plan robuste d’évaluation et d’amélioration
de la qualité contribue à assurer que les services
offerts deviennent plus efficaces, plus rentables
et plus acceptables pour les patients et les fournisseurs de soins de santé ruraux. »
« Les chiffres
parlent d’eux-mêmes
et aident à convaincre
d’autres que la téléAVC
est une voie d’avenir. »
Dr Mark Bisby, consultantchercheur en santé
Sensible à l’importance de la collecte de données
pour que la téléAVC continue à être adoptée à
l’échelle du pays, le Réseau a contribué financièrement à la mise sur pied en Ontario d’un système
plus efficace d’évaluation.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Dans la plupart des provinces, la téléAVC a été
adoptée au fur et à mesure que la rumeur a couru
que tel hôpital ou telle région avait obtenu des
résultats. Par conséquent, ce qui a fait défaut c’est
une manière efficace d’évaluer ce type de service,
comme on procède normalement pour tout nouveau programme.
23
ÉVALUATION ET AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ
L’Ontario dispose d’un programme de téléAVC des plus complets au pays.
Quatorze neurologues de garde sont consultés par 23 hôpitaux traitants.
ONTARIO
L’Ontario procède à l’implantation
d’un outil en ligne qui permettra de mieux
suivre l’activité de téléAVC dans la province en
améliorant la collecte de données.
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Appelée eConsult, l’application créée spécifiquement pour le programme de téléAVC provincial
codirigé par les Réseaux de télémédecine et de
l’AVC de l’Ontario, offrira aux cliniciens traitants
un environnement sécuritaire en ligne pour
échanger des renseignements sur la santé des
patients avec des neurologues et ainsi, mieux
coordonner les soins aux patients.
24
Des études ont démontré
qu’en Ontario les patients
soignés par téléAVC
passent plus rapidement
par l’imagerie médicale
et ont des résultats de santé
à court terme supérieurs et
à long terme égaux à ceux
dans les grands centres.
« Le système de consultation en ligne non
seulement permettra aux médecins de
partager des renseignements plus complets en temps opportun mais également
facilitera la collecte de données sur le
rendement qui nous aideront à évaluer les
résultats de santé obtenus par téléAVC »,
explique le Dr Silver.
L’Ontario dispose d’un programme de téléAVC
des plus complets au pays. Quatorze neurologues
de garde sont consultés par 23 hôpitaux traitants.
Le programme est tellement avancé qu’il offre
le même niveau de soins aux patients dans les
régions éloignées ou à court de personnel qu’à
ceux admis directement dans un centre spécialisé
en AVC.
En fait, des études ont démontré qu’en Ontario les
patients soignés par téléAVC passent plus rapidement par l’imagerie médicale et ont des résultats
de santé à court terme supérieurs et à long terme
égaux à ceux dans les grands centres. La téléAVC
a été activée plus de 3 100 fois depuis 2002 et
950 patients (30 %) ont reçu du tPA.
« Pour chaque consultation par téléAVC en Ontario,
environ un patient sur trois reçoit du tPA. Ce sont
tous des patients qui par le passé n’en auraient
pas reçu à cause de l’emplacement géographique
de leur domicile», dit le Dr Silver.
FAITS EN CHIFFRES :
Les renseignements sur les consultations par
téléAVC sont transmis verbalement par les fournisseurs de santé traitants et les neurologues et
les neurologues remplissent un formulaire PDF
qu’ils envoient par télécopieur à l’établissement
traitant. Cette façon de faire alourdit la collecte de
données et limite l’accès à des données de résultat
en temps opportun.
« Le neurologue qui recommande l’administration de tPA le plus souvent ignore si cela
a été efficace pour annuler les déficits
neurologiques du patient », explique le
Dr Silver. « Par ailleurs, le médecin traitant
ne reçoit pas automatiquement la note sur
la consultation du neurologue puisque cette
dernière n’aboutit pas nécessairement dans
le dossier médical du patient. »
Le système de collecte de données utilisé
actuellement nécessite des demandes
régulières de données à CritiCall Ontario
et l’extraction périodique de données des
dossiers des patients est un processus lent
et onéreux. Lorsque la province procède à une
vérification l’on a constaté que les données font
souvent défaut ou que leur collecte a été retardée
de plus d’un an après la consultation.
« Dans les cas soignés par téléAVC il nous faut
régulièrement faire appel aux sites traitants pour
raffiner les renseignements consignés. L’échange
électronique des données réduira le besoin de multiples allers et retours et permettra un moyen plus
efficace de se concentrer sur la collaboration
requise pour les soins aux patients », dit Angela
Nickoloff, qui pilote le programme des services
d’urgence du Réseau de télémédecine de l’Ontario.
L’application eConsult prend en charge la collecte
de données aux points de service et le signalement
en temps réel des résultats de santé sans frais
additionnels. Elle a la capacité de fournir des données regroupées aux fins d’analyse et d’évaluation.
« Pour chaque consultation par téléAVC en
Ontario, environ un
patient sur trois
reçoit du tPA.»
Dr Frank Silver, directeur médical du
programme de téléAVC de l’Ontario
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Même si le programme ontarien a remporté un vif
succès, il ne disposait pas de moyen de recueillir
efficacement des données en temps réel en vue de
son évaluation et de l’amélioration de la qualité.
L’Ontario a été la première province à
adopter la téléAVC en phase hyperaiguë
pour favoriser l’administration de tPA;
plus de 3 000 consultations par
téléAVC ont permis d’atteindre un taux
d’administration de tPA de 30 %.
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Futur de la téléAVC
La téléAVC n’en est plus à ses balbutiements ni au
stade expérimental. Sa capacité de livrer des soins de
l’AVC a progressé au point d’être devenue une norme
de soins, décrite ainsi dans les Recommandations
canadiennes pour les pratiques optimales de soins
de l’AVC : « La Télé-AVC est une modalité qui doit
être incluse dans toute stratégie en matière d’AVC organisée à l’intérieur d’établissements et de régions ».
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
« Son application devrait être mondiale »,
ajoute le Dr Silver. « Les lignes directrices
optimales le recommandent et les données
probantes l’appuient. »
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Les recommandations nationales en matière de
soins de l’AVC ont été mises à jour en septembre
2013 pour y inclure la téléAVC et les nouvelles
lignes directrices diffusées en tant qu’éléments de
la trousse de mise en œuvre de la téléAVC du
Groupe d’action téléAVC du Canada.
Cette trousse qui continuera à évoluer au fur et à
mesure des nouvelles données probantes, contient
les renseignements utiles pour l’implantation d’un
programme de téléAVC des préparatifs à sa mise
en œuvre et à son évaluation. Elle présente de nombreux exemples et gabarits pour les sites traitants
et les sites consultés qui peuvent être adaptés au
contexte et aux besoins propres. Elle offre aussi
une liste de personnes-ressources de partout au
pays. Le présent document a mis les projecteurs
sur la valeur que recèle la téléAVC pour les patients
avec AVC ou qui sont en voie de rétablissement
d’un AVC. Il justifie également les investissements
faits par le Réseau qui ont contribué à rendre plus
accessible ce mode de soins à la fine pointe de l’art.
« Alors que nous nous acheminons vers la fin de
nos activités en tant que Réseau, nous sommes
convaincus que notre contribution à la téléAVC
continuera de la faire progresser et s’étendre à
l’échelle du pays », dit le Dr Antoine Hakim, chef
de la direction et directeur scientifique du Réseau
canadien contre les accidents cérébrovasculaires.
« Il me tarde de voir le jour où cette technologie offrira les meilleurs soins possibles de
l’AVC à tous les Canadiens, où qu’ils vivent »,
ajoute-t-il. « La téléAVC remplira alors
pleinement son rôle, celui de réduire l’impact de l’AVC sur les Canadiennes et les
Canadiens et la société canadienne dans son
ensemble. »
Ressources
Trousse de mise en oeuvre de la téléAVC
Veuillez consulter la Trousse de mise en œuvre de la téléAVC du Groupe d’action
téléAVC du Canada qui contient un ensemble d’outils en vue de l’implantation d’un
programme de téléAVC, y compris des ressources pour la formation du personnel et
des liens à des gabarits et des listes de contrôle utiles.
Expansion de la téléAVC à l’échelle du Canada
Pour obtenir plus de précisions sur la téléAVC au Canada, incluant des conseils de
spécialistes quant aux moyens de surmonter quelques-unes des principales barrières
à son adoption, veuillez consulter le rapport national du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires de 2012 intitulé Expansion de la téléAVC à l’échelle du Canada.
Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC
Fondation des maladies du coeur et de l’AVC
Pour toute question sur la téléAVC, veuillez communiquer avec l’équipe chargée
des pratiques optimales et du rendement à la FMCC à [email protected].
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
Pour prendre connaissance des recommandations et de leurs mises à jour, visitez
pratiquesoptimalesAVC.ca.
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« Alors que nous nous acheminons vers la fin de nos activités
en tant que réseau, nous sommes convaincus que notre
contribution à la téléAVC continuera de la faire progresser
et s’étendre à l’échelle du pays. » – Dr Antoine Hakim, Réseau canadien
contre les accidents cérébrovasculaires
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