Cartographie de l’occupation des sols à partir d’images optiques
identifier la fonction. Dans ce cas, par exemple, une zone agricole ne sera pas
identifiée comme telle, mais plutôt en tant que végétation herbacée ou sol nu
dépendant de son état au moment de la production de la carte.
De l’autre, il est souvent nécessaire d’adopter un point de vue anthropique sur le
paysage, afin de prendre en compte la fonction ou le type d’usage qui est fait de
l’espace. On parle alors d’utilisation des sols (land use en anglais). Dans ces cas,
même si la couverture physique est la même, on souhaitera distinguer par exemple
une zone industrielle d’une zone commerciale, ou un terrain de sport d’une prairie.
Cette distinction, qui est très importante du point de vue de l’utilisateur des
cartes, n’a pas beaucoup d’incidence sur les méthodologies employées pour leur
production. Nous la laisserons donc de côté dans la suite du chapitre.
4.1.3. Les nomenclatures
La légende d’une carte d’occupation des sols est la liste des catégories
cartographiées (classes thématiques). La légende est spécifique à une échelle de
restitution cartographique au format papier (rapport entre une distance sur la carte et
la distance réelle sur le terrain): la classe « bâtiment » ne peut apparaître qu’à des
échelles très fines (c’est-à-dire grandes, telles que 1/10000), mais la classe « zone
urbaine » a moins de sens à ces mêmes échelles. Les objets du paysage peuvent
donc être regroupés selon des classes différentes en fonction de l’application, de
l’échelle, de l’emprise géographique de la carte, des données (imagerie) utilisées
pour la produire mais aussi du thématicien producteur de la carte, de son champ
d’expertise, du budget et du temps alloués pour collecter des références de terrain ou
encore des utilisateurs ou du commanditaire de la carte [LEG 96]. Cependant, la
réalité physique est indépendante de la carte et elle peut être organisée en une
nomenclature ou classification. Ainsi, tandis que la légende de la carte est
déterminée par l’échelle et le type de donnée utilisée,la nomenclature est
indépendante de l’échelle et des ressources utilisées pour produire la carte.
La plupart des nomenclatures sont hiérarchiques, ce qui leur permet d’être
thématiquement exhaustives, comme d’en dériver des légendes spécifiques de façon
cohérente. Ces hiérarchies de classes peuvent être constituées a priori ou a
posteriori. On parle de nomenclature a priori quand on part de concepts abstraits
que l’on détaille au fur et à mesure que l’on descend dans la hiérarchie des classes.
Dans le cas a posteriori, on part de classes concrètes que l’on regroupe de façon
ascendante. Le tableau 4.Error! Reference source not found. présente un exemple
de nomenclature hiérarchique. A partir de cette nomenclature, on peut définir une
légende pour une carte en choisissant le niveau de détail souhaité pour chaque
branche de la hiérarchie. Par exemple, on pourrait choisir une hiérarchie simplifiée
pour des applications forestières (Tableau 4.2).