Intervention Meteo France - Offices de tourisme de Bretagne

publicité
Le changement climatique
Assemblée générale des Offices de Tourisme de Bretagne
Thierry EVENO
Météo-France
21 mai 2015
2
Eléments de contexte
• Etude réalisée dans le cadre du SRCAE
pour le Conseil Régional en 2012
• Nouveau rapport du GIEC (septembre 2013)
et nouvelles simulations disponibles
• Notions de climat passé, présent et futur
• Les incertitudes des modèles d’évolution
du climat
• Les impacts possibles sur le territoire
et le cas particulier des évènements extrêmes
• Tout ce qui peut être étudié pour répondre
aux attentes et prendre en compte l’incertitude
climatique (et les temporalités).
3
Le film du temps
4
Le climat breton actuel
Le climat d’une région s’apprécie sur la durée. Il se caractérise par des moyennes
de paramètres météorologiques calculées sur de longues périodes (30 ans)
Moyenne des températures minimales d'hiver (1971-2000)
Pluies moyennes annuelles en mm ou l/m2 (1971/2000)
La Bretagne : une grande diversité de climats
Moyenne des températures maximales d'été (1971-2000)
5
La variabilité climatique « naturelle »
Pluies Brest de 1951 à 2014
Chaleur estivale Lorient 1951/2014
La variabilité naturelle fait partie du climat, il existe des variations parfois importantes
d’une année sur l’autre…
6
Variabilité suite
Déplacement anémomètre
Pour bien étudier l’évolution d’un paramètre :
nécessité de connaître l’histoire des mesures…
Et d’homogénéiser les données
7
Histoire récente du climat
Pluie à Rostrenen
Pas d’évolution notable
Tendance +1°C en un siècle
En Bretagne et Normandie
et France et…
Évolution des températures à Rennes
8
Et à Pontivy ?
9
Année 2014
La plus chaude en France et souvent ailleurs
mais froide sur l’Est de l’Amérique du Nord
En moyenne globale record notamment sur mer
10
Des extrêmes, en France…
Canicule août 2003
Tornade (Seysses 31)
avril 2012
© Alain Cabanié
Xynthia : février 2010
Vue aérienne des communes de la
Faute sur mer et L'aiguillon sur mer
© MAXPPP
Pyrénées : Barèges,
juin 2013
© Laurent Dard / AFP
Neige 14 mars 2013 :
© Centre de Météorologie
Spatiale de Météo-France.
satellite Terra
Tempête Lothar décembre 1999
forêt Vosgienne,
© Emmanuel Perrin
11
Les phénomènes extrêmes chez nous
4 juillet 1973
Canicules
en France
23 déc 2013
50 cm de neige : Toiture d’un bâtiment agricole
effondrée à Lanrodec (22) en janvier 2010
12
Les phénomènes extrêmes à ne pas oublier
Les phénomènes extrêmes font partie du climat (tempêtes et submersions marines)
15 et 16 oct 1987
200 km/h, 950 hPa,
1.5 m de surcôte marine
potentielle
Les quais de Douarnenez envahis par la mer
(10 mars 2008).
Tempête au moins équivalente le 4 déc 1896
11 janvier 1978 (côte Manche) par vent du Nord
13
Des impacts déjà visibles
Température de l’atmosphère et de l’océan
Niveau des océans
Recul de la banquise
Banquise, glaciers et neige
Phénomènes climatiques
(chaleurs, précipitations)
Les écosystèmes
La santé
Les pratiques agricoles
…
Sept 2012
14
Hausse niveau mer
 Tendance actuelle +3 mm/an dont :
Calottes polaires +0.6 mm/an
Glaciers terrestres +1 mm/an
Eau continentales +0.4 mm/an
Dilatation océans : +1 mm/an
100 ans après
15
CO2 atmosphérique
CO2 océanique
Dissous dans océan
superficiel
Mauna Loa
Pôle Sud
Acidité de l’eau
Les concentrations atmosphériques du dioxyde de carbone (CO2), du méthane et de l’oxyde nitreux ont augmenté pour atteindre des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 ans. L’océan a absorbé environ 30% des émissions anthropiques de dioxyde de carbone, entraînant une acidification des océans.
Et ça va continuer…
16
Quel climat futur?
Les modèles de climat se perfectionnent sans cesse mais les résultats sont
associés à des incertitudes
Modélisation de
L’atmosphère
Scénarios GIEC d’émission
future de gaz à effet de serre
Climat futur en Bretagne
et les incertitudes associées
Températures l’après-midi en été
Les résultats sur les températures
Convergence de tous les modèles de climat : accentuation du
réchauffement en toutes saisons…
17
18
Partie 4 : traduction concrète
31.0
29.0
2003
1976
27.0
25.0
23.0
21.0
5
0
5
0
5
0
0
21
0
20
9
20
9
20
8
20
8
20
7
5
Comparaison de la température maximale moyenne en été sur Rennes (en °C)
entre observations (1950-2011) et simulations (1950-2100),
ARPEGE climat scénario A1B.
20
7
5
0
5
0
5
0
5
0
5
0
5
0
5
0
5
0
5
0
5
0
5
0
20
6
20
6
20
5
20
5
20
4
20
4
20
3
20
3
20
2
20
2
20
1
20
1
20
0
20
0
19
9
19
9
19
8
19
8
19
7
19
7
19
6
19
6
19
5
19
5
0
19.0
19
Mais des incertitudes sur les pluies…
1400
futur proche
futur lointain
1300
référence 1961/1990 : 1160 mm
Pluie en mm
1200
Évolution des pluies en Europe
(moyenne de 21 modèles)
1100
1000
900
800
ARP A1B
ARP A2
ARP B1
LMDZ A1B LMDZ A1B LGGE A1B ARP A1B
a
b
ARP A2
ARP B1
LMDZ A1B LMDZ A1B LGGE A1B
a
b
Type de simulation
Projections des pluies annuelles à Brennilis en fonction du modèle utilisé
selon deux horizons du projet SCAMPEI (futur proche et futur lointain).
Incertitude sur l’évolution future des pluies en Bretagne,
mais sécheresses estivales accrues compte tenu
de l’augmentation des températures…
20
Les nouveaux scénarios
Fortes émissions
Stabilisation
Contrôle des émissions
21
Les nouvelles simulations CMIP5
Température
RCP 8.5 IPSL 2085
RCP 4.5 2050 MF
Confirmation pour les températures, et incertitude sur les pluies
Pluie
22
GIEC : d’un rapport à l’autre




Le 5e rapport confirme et consolide les propos du précédent
De rapport en rapport, l’observation nous place sur la trajectoire la plus
pessimiste du rapport précédent
Le 5e rapport s’appuie sur des travaux plus poussés : meilleure qualification des
observations, modèles plus sophistiqués
95% de certitude que l’influence humaine est la principale cause du
réchauffement observé depuis le milieu du XXe siècle.
Hausse de +2°C (climat changé) ou +5°C (climat bouleversé)
Incertitudes sur les phénomènes extrêmes
Nécessité de travailler avec des données multi modèles et multi scénarios
Compte tenu des incertitudes
Et urgence à agir…
23
Nouveaux résultats GIEC 2013
Été
+ 3,7 °C + 1,9 °C
Le scénario +2°C correspond
maintenant à une stabilisation
des émissions
Anomalie de température (°C)
Hiver
Anomalie de température (°C)
Température moyenne de la France
Terray et Boé (2013). CERFACS, Toulouse
+ 6 °C + 2,2 °C
 Années
24
L’influence humaine sur le système climatique est claire. Elle est évidente en ce qui concerne l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, le forçage radiatif positif, le réchauffement observé, et la compréhension du système climatique. Simulations avec forçages naturels
seulement (cycles solaire,
éruptions…)
Simulations avec forçages naturels
et anthropiques (augmentation
GES)
25
Les impacts possibles en Bretagne/Normandie









Augmentation des températures en toutes saisons (mais hivers froids et été frais
toujours possibles mais moins fréquents)
Vulnérabilité accrue aux submersions marines (hausse du niveau moyen des
mers, incertitude sur fréquence et intensité des tempêtes)
Hausse niveau moyen de la mer (érosion, salinisation?)
Sécheresse agricoles estivales par évaporation (malgré l’incertitude sur les pluies)
Changement de biodiversité (végétale et animale) sur terre et en mer (courants
marins, acidité…)
La forêt (problème de l’incertitude sur les pluies)
Paysage agricole
Tourisme (réfugiés climatiques comme en 2003?)
Pas d’éléments probants sur les conséquences de l’évolution des autres
paramètres (tempêtes, fortes pluies, orages, vent moyen, soleil, neige…) mais
ces questions peuvent être étudiées à l’aide des modèles de climat…
Ne surtout pas oublier le climat passé
et ses excès et en améliorer la connaissance
26
Les axes de travail climat prospective
La notion de service climatique :
 Approfondir la connaissance du passé (et le rejouer)
 Caractériser le climat présent et ses excès
 Explorer les simulations climatiques et leurs incertitudes
Ces axes peuvent se décliner concrètement dans les domaines :
-Energie
-Littoral
-Routes
-Ville
-Agriculture
-Forêt
Etc…
27
La pris en compte des besoins en chauffage
DJU chauffagiste corrélé
avec besoins en chauffage
Ici moyenne 2055 RCP 8.5
Déclinable aussi au quotidien
(analyse vent/froid)…(analyse
vent/douceur)
Et sur les aspects besoin en
climatisation
28
Energie éolienne
Rejeu de production éolienne selon scénarios d’implantation
49
48.8
90 %
48.6
80 %
70 %
48.4
60 %
50 %
48.2
40 %
48
30 %
20 %
47.8
15 %
10 %
47.6
5%
0%
47.4
47.2
-5
-4.5
-4
-3.5
-3
-2.5
-2
-1.5
-1
Le 12/05/2004 à 12h
Pour un jour donné : reconstitution du vent à 50 et 100m et estimation de la production
Éolienne en fonction de scénarios d’implantation de parcs
Rejeu des 15 dernières années possibles
Calcul de la production éolienne théorique en ODG si des machines étaient
implantées depuis 15 ans (possible aussi avec photovoltaïque)
Scénario climat constant mais modulable pour 2050
29
Le rejeu des tempêtes du passé
Projet Vimers : évaluer le risque de submersion extrême en Bretagne
Surcote 1,40m calée
avec la pleine mer
Hauteur d’eau à Brest :
8,82m (PHMA 7,93m)
Tempête du 15/10/1987 rejouée le
06/10/1987 par marée de 106
Tempêtes fictives aux impacts
encore plus importants…
Rapports Vimers en accès libre…
30
La question de l’érosion littorale
 Climatologie des vagues et de la houle connue sur les 20
dernières années à grande échelle
 Croiser ces informations avec le calendrier des marées
 Et les impacts mesurés ou estimés sur le terrain
Rose de houle (mètres) au point 50N_2W (COTENTIN) - Année
données tri-horaires du Modèle VAG (analyse) du 07/12/1999 au 10/12/2013
360 °
340 °
320 °
40%
20 °
40 °
30%
300 °
60 °
20%
10%
280 °
80 °
0%
3 m et plus
[2 ; 3 m[
[1,25 ; 2 m[
260 °
100 °
[0,5 ; 1,25 m[
[0 ; 0,5 m[
240 °
120 °
220 °
140 °
200 °
160 °
180 °
Vagues et houle au large puis
Simulation à maille fine sur
zone côtière…
31
Volet routier
 Réanalyse en cours des épisodes de neige (période 1960/2014)
 Bientôt possibilité de disposer d’une climatologie préciser des
fortes chutes de neige dans nos régions (modélisation validée par
quelques observations)
Autre aspect : croiser les conditions météorologiques aux statistiques
d’accidents liées au verglas « isolé »…
32
La ville du futur : Euromed Marseille : Calcul des
paramètres aménagement
Plan guide
Eléments fournis par les urbanistes
Quartiers « homogènes »
33
Scénario Euromed (journée de canicule)
Euromed
Ville actuelle
Et intégrés dans un modèle météorologique à option
qui permet de rejouer des journées de canicule et évaluer les impacts
des différentes options d’urbanisme
34
Synthèse des résultats sur les scénarios

La présence de jardins permet
de réduire la température de
presque 1°C en fin de nuit dans
certains quartiers.

Le gain dû à l’utilisation de la
boucle à eau de mer par
rapport à la climatisation
classique peut atteindre 0,5° C
en fin de nuit.

L’impact bénéfique d’une
augmentation du pouvoir
réfléchissant des murs est de
0,7°C au maximum dans la
journée, contrebalancé par un
effet inverse la nuit.
Impacts médians et extrêmes sur les points de grille en jouant sur les scénarios
35
Impact sur les fourrages
Vitesse de
croissance
en kg de M.S.
/ ha / jour

Variation faible sur le rendement global
Etat du
couvert :
potentiel
de reprise
portance
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D Mois
36
Le changement climatique devrait impacter la sensibilité de
la végétation aux incendies de forêt estivaux
37
… qui devrait impacter la sensibilité de la végétation aux
incendies de forêt estivaux (source: IFN/ONF)
38
Le portail DRIAS
39
Conclusion
 Les questions climatiques sont un des éléments de prospective
 Nécessité de mieux connaitre le passé, de caractériser le présent
et d’explorer l’avenir du climat
 Beaucoup d’incertitudes sur le futur, il est donc nécessaire de
travailler avec des experts sur du multi scénario
 Les questions étant complexes, nécessité de rendre les réponses
et incertitudes accessibles aux acteurs et aux citoyens
(temporalités)
Téléchargement