Etrangers et esclaves dans l’économie des cités Ce sont les deux grandes classes qui ne font pas parti de la citoyenneté. On trouve des différences dans les cités, par exemple, à Sparte, il n’y a pratiquement pas d’étrangers et les esclaves sont paysans (les citoyens sont des guerriers) tandis qu’à Athènes, les esclaves ne sont jamais attachés au territoire, la notion de citoyenneté est liée au territoire. La différence se voit beaucoup moins dans la vie de tous les jours. 1. Les esclaves à Sparte et Athènes : deux modèles opposés a. Les hilotes ou l’esclavage rural et collectif A Sparte, ils forment une catégorie dépendant des guerriers, propriétaires de terre. Ils constituent une main d’œuvre gratuite fixée au sol. Ils ne peuvent pas être vendus à l’étranger mais peuvent faire l’objet d’échange au sein de la cité. Ils doivent au maître une redevance selon ce qu’ils ont récoltés. C’est la forme la plus répandue d’esclavage (Crête, Sicile etc…) b. L’esclavage marchandise Il se repand dans les cités où la population indigène n’est pas reduie en esclavage, comme à Athènes. Les esclaves viennent de pays barbares suite à des guerres ou piraterie (Macédoine, Illyrie, Péloponnèse…). L’esclave est considéré comme un bien parmi d’autres et on le trouve dans les testaments etc. Son maître à tout pouvoir sur lui. Le meurtre d’un esclave par le maître se voit puni d’une amande uniquement s’il y a plainte mais en général, le maître est protégé. C’est un individu désocialisé qui peut subir le fouet ou la torture. La prostitution, à Athènes, est très répandue car elle rejoint un peu les bases de l’esclavage. 2. Des chiffres élevés et contestés. A Spartes, les hilotes sont très nombreux, on les trouve en Laconie et Messénie (jusqu’en 362). On en trouve entre 120 000 et 190 000, ce qui pèse considérablement surtout lors de l’oliganthropie citoyenne en 418 avec 2500 citoyens mobilisables contre 8000 en 480. A Athènes, les estimations sont variées mais oscillent entre 60 000 et 80 000 esclaves pour 50 000 citoyens. Leur prix est assez bas pour que n’importe quell homme libre puisse au moins en avoir un. Les esclaves se révoltent très peu mais ils peuvent fuirent en temps de guerre où ils se réfugient dans les sanctuaires comme en 413 où 15000 esclaves s’échappent des mines du Larion. Les affranchis sont très rares (50/ans) à la mort du maitre en général ou si l’esclave s’achète sa liberté. Pour les femmes, elle est souvent acquise due à des relations affectives avec des amants. Son statut est assez semblable à celui des métèques, il est obligé d’avoir un prostatès au sein de la cité (représentant) qui est choisit par l’ancien maître afin qu’il puisse continuer d’entretenir derelations avec son ancien esclave a. Des activitées variées A Spartes, les hilotes sont paysans, bergers ou aides pendant la guerre (exceptionnellement combattants) A Athènes, les hiloites sont employés parfois par la cité (archers scytes) qui s’occupent du maintien de l’ordre, des secrétaires, des administrateurs qui s’occupent du commerce, ce qui les mets donc parfois ne position d’autorité par rapport aux citoyens. Parfois, les esclaves administrent leur propre espace comme dans les mines de Laurion ou chez Képhalose, père de Lysias qui a un atelier avec 120 esclaves ou encore chez le père de Demosthènes où on trouve 50 esclaves servant dans un atelier de lit. Certains de ces esclaves affranchis sont désignés comme des Khôris oikountes qui versent une part seulement de leur revenus aux maîtres. Des esclaves sont envoyés dans les banques Ex : Pasion, aggranchi avant 394 par le banquier Archestratos puis à sa mort, il passe propriétaire de la banque. Puisqu’il contribue extrêmement l’effort de guerre, il obtient la citoyenneté en 370, ce qui permettera à son fils, Apollodore de faire carrière dans la politique. Phormion, esclave acheté par Pasion, puis l’affranchi. Il reprend la banque de son maître et a sa mort, il épouse la femme de Pasion, archippè en 369 puis devient citoyen en 360. 3. Les étrangers, amis et ennemis On désigne par Xénos les hommes libres qui n’appartient pas à la cité dans laquelle on le trouve. Les cités grecque ont des attitudes variées face à eux. a. L’hospitalité C’est une tradition ancienne qui se transmet par la proxénie, qui est la désigniation de la cité d’un proxène (citoyen chargé par une cité étrangère d’assumer les fonctions d’hospitalité pour les gens qui arrivent chez lui). Etre proxène est un honneur. Il a pour mission de régir, d’intervenir en justice pour les étrangers. Ce sont des fonctions personnelles quelques soient les circonstances. Mis à part ce réseau, on trouve des procédures qui se mettent en place entre les cités pour facilité la protection des étrangers. C’est ce qu’on appelle les symbola, au 4e siècle, qui protégent deux étrangers ainsi que les dikai emporikai, à athènes, qui font la justice des procès commerciaux mettant en cause des étrangers. b. Les métèques A Athènes, ce terme désigne un étranger qui vit en Attique. Il faut déclarer un certain temps de résidence (un mois) en s’identifiant auprès des authorités athéniennes. Il faut trouver un patron, un garrant, un prostatès et de se faire enregistrer dans un registre du dème ou dans un registre central à athènes. Il doit acquiter une petite taxe (métoikion) peu importante. Ce statut confère une existence juridique et politique car il peut être recquisitionné dans l’armée. Il sert à protéger la cité avec les éphèbes. Il n’a pas le droit d’être élu magistrat mais il subit certains impôts comme les litturgies. Il ne peut posséder de terres, il ne peut être propriétaire car cela est reservé aux citoyens. Il peut exercer tout type d’activité, ce qui lui permet de s’enrichir et de réussir parfois très bien dans la société. La ligne de démarquation entre les citoyens et les métèques n’a rien d’hostile car beaucoup de métèques viennent s’installer à Athènes dont Aristote, Prodicos de Cos, Aspasie de Milet… Cela prouve qu’il y a une bienveillance athénienne envers ces étrangers. On ne connait pas leur nombre exact, on parle de 10 000 métèques environs. Ils varient selon les aléas politiques. c. La confusion des catégories : un trait de la démocratie ? Pseudo Xénophon ou le vieil oligarque, auteur anonyme, écrit vers 420, une constitution des athéniens dit que rien ne distingue un métèque d’un citoyen ou d’un esclave, ce qui est un trait spécifique de la démocratie mais d’un côté négatif car la capacité politique exercé dans les assemblées n’est pas une source de prestige sociale qui ne réside plus dans la citoyenneté mais plutôt dans la richesse qui devient seule source de prestige. Cette critique substitue donc un critère économique au critère traditionnel qui prévalait avant à Athènes. Les artisans sont de toutes catégories et travaillent tous dans des petits ateliers, ils vivent souvent au seuil de la pauvreté. Ils travaillent dans des quartiers qui concentrent des ateliers de potiers, de travail de métaux pour l’armement, le travail du cuivre pour les boucliers, les scandales, les ateliers de tanneurs alimentés par les sacrifices, les ateliers textiles. Dans les chantiers de constructions de l’Acropole, au 5e siècle, on trouve, dans les cahiers des charges, mention des tâches précises effectuées par des ouvriers listés qui sont soit des citoyens, soit des esclaves. On le voit par la nomination. Ils travaillent côte à côte sur les chantiers. Pour l’Erechtheion, les ouvriers sont payés à la journée 1 dragme. Beaucoup de gens viennent car Athènes est animée par ces chantiers de constructions. Entre 450 et 425, il y eu 3x plus de constructions qu’à Corinthe en 2, 5 siècles. Ces travaux continuent malgré la guerre qui imposent un frein mais pas un arret. Le Parthénon est construit en une dixaine d’année, l’erechtehion commence en 420, en pleine guerre du Péloponnèse. Il y a un certain mépris des étrangers car ils sont assimilés à des barbares (barbarophonoi) qui siginifie celui qui parle mal. Cela devient une catégorie différente après les guerres médiques où se constitue la figure du barbare qui s’oppose à celle du grec par des portraits de barbares effeminés, enclin au luxe culinaire et vestimentaire. Il y a donc une déclinaison culturelle qui se produit due au contexte politique. 4. Le commerce et les revenus de la cité. N’importe quelle paysan peut vendre ses productions sur l’Agora, c’est ce qu’on appelle les Kapeloi. Le grand commerce est essentiellement maritime. Athènes présente un cas unique par son volume échangé et le caractère international du commerce. Le Pirée est le principal emporion du monde egéen. C’est un port de redistribution. Athènes importe les 2/3 de ses céréales (blé qui vient d’Eubée, d’Egypte), de fer/cuivre, de bois (Macédoine, Thrace), d’ivoire et pierres précieuses, les esclaves. Pour ce qui est de l’exporation, Athènes exporte l’huile, les vases décorés, l’argent (lingots, monnaies). Cependant, la prospérité d’Athènes est précaire. En 480, le Pirée est prospère mais ce détériore vers 350 lié à la politique extérieure et notamment le contrôle en mer Egée qui se repercute sur la politique intérieure. Les revenus de la cité viennent essentiellement des guerres, butins, rançons et du phoros (à Athènes) tribus réclamé aux Alliers, des taxes, des amandes, des eisphoras (impots de guerre exceptionnel qui devient régulier au 4e siècle), les liturgies (obligation pour les riches citoyens de financer sur leurs fonts privés des activités collectives : sacrifices, concours, trière etc…)