vateur de NF-kB), sous l’effet des cellules T et des
synoviocytes fibroblastiques (activation autonome).
L’IL-15 permet le recrutement et l’activation des cellu-
les T. Les cytokines pro-inflammatoires induisent la
production de prostaglandines, collagénases, RANKL,
qui participent aux lésions ostéo-cartilagineuses ainsi
qu’à la chronicité des phénomènes inflammatoires.
Diagnostic
immunologique
Les signes biologiques se caractérisent d’abord par un
syndrome inflammatoire avec accélération de la VS et
augmentation de la CRP.
La présence d’auto-anticorps sériques constitue un
élément qui, associé à des images radiologiques, voire
histologiques, permet d’étayer le diagnostic.
●Facteurs rhumatoïdes
Les facteurs rhumatoïdes (FR) sont des anticorps sériques
dirigés contre des déterminants antigéniques du fragment
Fc des IgG. Ceux qui sont mis en évidence par les réac-
tions classiques d’agglutination passivesont des IgM,
mais il existe des facteurs rhumatoïdes de tous isotypes.
Les facteurs rhumatoïdes IgG et IgA étant toujours asso-
ciés aux IgM, seule la détection des FR IgM s’impose.
Les facteurs rhumatoïdes ne sont pas spécifiques de la
PR (spécificité d’environ 75 %). Ils sont souvent
absents la première année et n’apparaissent que chez
80 % des malades. Un titre élevé est un élément de pro-
nostic sévère.
Quand les FR sont présents, il est en général inutile
d’en refaire le dosage ultérieurement.
La positivité des FR n’est pas nécessaire pour faire le
diagnostic de PR puisque 20 % des malades en sont
dépourvus ; elle n’est pas non plus suffisante puisque
des FR peuvent être détectés au cours d’autres rhuma-
tismes inflammatoires et d’infections chroniques.
●Anticorps anti-cytokératine ou anti-filagrine
Les anticorps anti-stratum corneum (anti-cytokératine
KE ou anti-filagrine) ont une spécificité plus grande
que les facteurs rhumatoïdes pour la PR (99 %) mais
leur sensibilité est moyenne (43 %).
●Anticorps anti-périnucléaires (APF) et anticorps
anti-peptides citrullinés (CCP)
Ces anticorps de découverte récente, sont aussi spéci-
fiques que les anticorps anti-cytokératine, mais possè-
d’adhésion, avec développement d’une réaction
inflammatoire. Parmi les auto-antigènes candidats,
on peut citer les antigènes bactériens (protéines de
choc thermique de mycobactéries) ou viraux (EBV,
rétrovirus, parvovirus) qui pourraient partager certains
épitopes avec des auto-antigènes. Le modèle de l’ar-
thrite expérimentale au collagène de type II suggère
que cette structure pourrait être une cible auto-antigé-
nique. Les cellules présentatrices d'antigènes sécrètent
des cytokines pro-inflammatoires (IL-1, IL-6), des
prostaglandines et des protéases. C’est à ce stade que
le phénotype HLA peut jouer un rôle en favorisant la
présentation de certains auto-antigènes pour lesquels
certaines molécules HLA ont une forte affinité.
2. Une deuxième phase auto-immune, qui se traduit
par le recrutement local des lymphocytes T, la stimu-
lation de lymphocytes et l'apparition d’auto-anticorps.
Seul un petit nombre de lymphocytes spécifiques sont
activés dans la membrane synoviale, mais ils exercent
un recrutement non spécifique d’autres lymphocytes
Tet stimulent les phagocytes mononucléés. Dans la
synovite rhumatoïde, l’infiltrat cellulaire est riche en
lymphocytes T CD4+, dont la plupart expriment des
marqueurs d’activation et possèdent le phénotype
TH1. L’augmentation de la réponse TH1 (lymphocy-
tes T CD4+ producteurs d’ IFN-g, IL-1 et IL-6 pro-
inflammatoires suivie d’une production de TNF-a)
observée au cours de la PR, est compensée au cours
de la grossesse qui s’accompagne d’une augmentation
physiologique de la réponse TH2 (lymphocytes T
CD4+ producteurs d’IL-4, IL-10 et IL-13 à activité
immunosuppressive). Ainsi s’expliquent les rémis-
sions de la PR chez les femmes enceintes.
On observe au sein des cellules résidentes mésenchy-
mateuses, des synoviocytes et des fibroblastes, une
surexpression de certains oncogènes comme myb,
myc, ras, fos, egr-1, corrélée à la prolifération syno-
viale et à l’infiltration lymphocytaire. Les synoviocy-
tes sont nombreux dans le pannus synovial ; ils expri-
ment des facteurs d’adhésion, en particulier vasculai-
res et produisent de nombreuses enzymes en réponse
aux cytokines pro-inflammatoires.
Quoi qu’il en soit, ces mécanismes convergent vers
une voie commune qui entraîne la production de cyto-
kines pro-inflammatoires (TNF-a, IL-1, IL-6) par les
phagocytes mononucléés et les synoviocytes.
3. Une phase de destruction : les ostéoclastes sont
activés par le système RANK-RANKL (système acti-
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C. Goulvestre
RACHIS - Vol. 16, n°1, Février 2004