BRGM L'ENTREPRISE AU SERVICE DE LA TERRE Le c h a m p de contraintes dans le Massif-Central de l'Oligocène à l'actuel, en relation avec le diapirisme et le volcanisme RAPPORT DE STAGE 3 .R.G.M . I20..-Û11993 BlBLIOTMèQUE R 36441 GEO - SGN - 92 DOCUMENT PUBLIC BRGM Le champ de contraintes dans le Massif-Central de l'Oligocène à l'actuel, en relation avec le diapirisme et le volcanisme RAPPORT DE STAGE CARBON D. R 36441 GEO - SGIM - 92 DOCUMENT PUBLIC LABORATOIRE DE GEOLOGIE STRUCTURALE U.S.T.L, Université de Montpellier II Place E. Bataillon - 34095 - Montpellier Cedex 05 BRGM Département GEOLOGIE Service Risques Naturels et Géodynamique récente 1 17 Avenue de Luminy - 13009 - Marseille AVANT PROPOS Ce rapport fait suite à un stage effectué par D. CARBON en 1991 à Marseille au Service Risque et Génie Sismiques du BRGM. L'étude entreprise en 1991 a été continuée en 1992, dans le cadre d'un D.EA. réalisé à l'Université de MontpeUier II (U.S.T.L.). Ce travail a également reçu ime aide du BRGM et il s'est concrétisé par la production du présent rapport qui complète le mémoire de D.EA. Au BRGM, ces travaux entrent dans le cadre du projet de recherche intitulé: CONTRAINTES RECENTES ET ACTUELLES dans la plaque ouest-européenne, relations avec les structures de la croûte continentale et évolution avec la profondeur. L'objectif de ce projet est de défmir, à l'aide de méthodes telles que: les mesures en forage, l'exploitation des données sismologiques et l'analyse en surface des déformations les plus récentes, l'état des contraintes actuelles résultant de l'évolution des contraintes récentes, en distinguant les contraintes régionales des perturbations locales liées aux structures tectoniques plus ou moins profondes et en tentant de préciser les variations de ces contraintes avec la profondeur. L'encadrement de ce travail a été assuré par H.PHILIP, au Laboratoire de Géologie Structurale de 1' U.S.T.L. et par J.-L.BLES du Service Risques Naturels et Géodynamique Récente du BRGM à Marseille. Résumé Cette étude a pour cadre un domaine où interfèrent des pliénomènes La topographie actuelle du MassifCentral se présente comme un vaste géodynamiques profonds (liés à ia montée d'un diapir manteiiique), et ie ctiamp de contraintes issu de ia convergence entre i'Europe et i'Afrique. Eue a pour objectif d'étudier ies rotations tectoniques entre rifts et zones de convergence de piaques. bombement Depuis ia fin de l'Eocéne, i'avant pays du domaine aipin a été ie siège de diffé¬ rents épisodes tectoniques. C'est à l'Eocéne supérieur et essentiellement à l'Oligocène que se produit un important épisode d'extension. Cette extension dont l'axe est principalement orienté EW, est responsable de la formation de grabens N-S plus ou moins dissymé¬ triques qui affectent l'ensemble de la plaque ouest-européenne, du sud au nord, depuis le golfe du lion jusqu'au fossé Rhénan et la mer du Nord. Dans le Massif-Central, la Limagne connait une subsidence de plus de 2500 m (Fosse de Riom). Après cette phase de "rifting" qui cor¬ respond au premier stade de l'ouver¬ ture océanique, le Massif-Central en¬ registre une activité volcanique des plus importantes de l'Europe de l'ouest Cette activité qui atteint son apogée à la fin du Miocène et le début du Quaternaire, est décalée par rapport à la formation des rifts. Une étude microtectonique que nous avons conduite dans la région de Clermont-Ferrand apporte des élé¬ ments nouveaux qui s'inscrivent bien dans le cadre géodynamique global du Massif-Central. Cette étude met en évi¬ dence une extension dont les directions évoluent au cours du temps d'E-W à NE-SW. dont la formation est contemporaine à la phase de rifting. Elle a une amplitude comprise entre 1200 et 1500 m. La topographie ac¬ quise récemment (Villafranchien) a entraîné au Pleistocene une importante phase d'érosion, et s'est accom¬ pagnée d'un basculement généralisé du Massif-Central vers le NW. Tous ces phénomènes sont la consé¬ quence de la présence et de l'évolution d'un diapir manteiiique qui a débuté il y a40à25M.a. L'évolution optimale de ce diapir date d'environ 4 à 5 M.a. . Elle se córrele avec le soulèvement du Massif-Central et l'apogée du volcanisme. Les caractéristiques de la tectonique actuelle révélées par les mécanismes au foyer des séismes et les mesures de contraintes in-situ, mettent en évi¬ dence un champ de contraintes quasihomogène, dont l'axe de compression est orienté en moyenne NW-SE. Néanmoins, on observe des variations dans les caractéristiques du champ de contrainte régional. Si le mécanisme d'ensemble est de type décrochant compressif, dans les régions où la li¬ thosphère est amincie, il devient de type décrochant extensif. Le champ de contraintes dans le Massif-Central de l'Oligocène à l'actuel, en relation avec le diapirisme et le volcanisme INTRODUCTION GRNRRAT.E Page 1 Situation structurale du Massif-Central de l'Oligocène à l'actuel . Page2 1 : Extension oligocène 2 : Compression fini-Miocène 3 : Du Pliocène à l'actuel PARTIE 1 : Tectonique Oligocène et post-Oligocène en Limagne d'Allier | Chapitre 1 : Cadre géologique de la Limagne d'Allier Page 6 Chapitre 2 : Site de Royat (sur la faille bordière de la Limagne) Page9 2.1 : Situation, présentation 2.2 : Nature lithologique et âge de la formation 2.3 : Coupe nord 2.4 : Coupe sud 2.5 : Interprétation des deux coupes Chapitre 3 : Site du Grand-Gandaillat Page 12 Pagel6 3.1 : Situation, présentation 3.2 : Nature et âge des formations lithologiques 3.3 : Analyse tectonique et microtectonique 3.3.1 : Station A 3.3.2 : Station I 3.3.3 : Station K 3.3.4 : Station H 3.3.5 : Failles affectant les filons élastiques de basalte 3.4 : Evolution de la tectonique oligocène et post-oligocène du site du Grand-Gandaillat : Interprétation Chapitre 4 : Le plateau de Cournon-Lempdes Page 26 Page27 4.1 : Situation, présentation 4.2 : Site de Cournon d'Auvergne 4.3 : Sondages de Coumon et de Beaulieu 4.4 : Interprétation Conclusion Page 29 Page 31 PARTIE 2 ; Situation géodynamique du Massif-Central depuis l'Oligocène Chapitre 1 : Volcanisme | Page 32 1. 1 : Le volcanisme dans la plaque ouest-européenne 1.2 : Provinces et âge du volcanisme dans le Massif-Central 1 .2. 1 : Massif des Coirons 1.2.2 : L'Aubrac 1.2.3 : L'Ardèche (bas-vivarais) 1.2.4: Le Devés 1.2.5 : Causses, Escandorgue, Bas-Languedoc 1.2.6 : Limagnes-Forez 1.2.7 : Velay oriental 1.2.8 : Chaîne des Puys 1.2.9 : Cézallier 1.2.10: Mont-Dore 1.2.11 : Cantal 1.3 : Synthèse : Evolution spatiale du volcanisme de l'Oligocène au quaternaire récent Page 41 1.4 : Le volcanisme placé dans le contexte structural du Massif-Central (relation tectonique-volcanisme) Chapitre 2 : Le diapirisme sous le Massif-Central et ses conséquences Page 44 Page 47 3.1 : Amincissement de la lithosphère 3.2 : Topographie actuelle Page 49 Chapitre 3 : Le champ de contrainte actuel déduit des mécanismes au foyer et des mesures de contraintes in-situ. 3. 1 : Sismicité du Massif-Central et de ses abords : 3.1.1 : Sismicité instrumentale Page 53 Page 56 3.1.2 : Sismicité historique 3.2 : Les mécanismes au foyer Page 58 3.3 : Les mesures de contraintes in-situ par fracturation hydrauUque Page 60 CQISCLUSIQN TflENERALg Page 63 Pi^tiQgraphig I à III ANNEXES : Données microtectoniques iàv ailTRODUOTflON -1- Introduction La situation du Massif-Central dans la plaque ouest-européenne pose le problème de la formation de rifts dans une zone de convergence de plaques. Cette région montre en effet quelques particularités géodynamiques qui sont liées à l'interférence entre le champ de contraintes issu de la convergence entre les plaques européenne et africaine, et un amincissement de la lithosphère continentale. Les zones de rifts continentaux connus dans le monde (Rift du Kenya, du Rio Grande, du Baikal, rift du Rhin) possèdent des caractéristiques communes : activité sismique. mouvements verticaux et bombement crustal. activité volcanique, flux de chaleur anormalement élevé, anomalie du champ de pesanteur, extension crustale (Neuaebauer. 1983). Cependant, les rifts dans la plaque ouest-européenne (Limagnes, fossé rhénan, fossé de la Bresse en particulier) ont la particularité de s'être formés au contact d'une chaîne de montagnes (Alpes). En s'appuyant sur ces caractéristiques, nous chercherons donc à définir l'évolution géodynamique du Massif-Central depuis l'Oligocène, et de préciser sa situation actuelle. Dans la première partie de ce mémoire, sont présentés les résultats d'une étude microtectonique que nous avons conduite, dans la région de ClermontFerrand en Limagne d'Allier La limagne est le plus important fossé d'effondrement du Massif-Central. Bordée à l'ouest par la plus récente chaîne volcanique du Massif-Central : la chaîne des Puys, il se superpose à une lithosphère amincie. Nous tenterons donc de définir la tectonique oligocène et post-oligocène dans cette région, de suivre l'évolution des contraintes ayant affecté la région durant cette période et de replacer cette analyse dans le contexte géodynamique global du Massif-Central décrit dans la seconde partie. _ SITUATION STRUCTURALE DU MASSIF-CENTRAL DE L'OLIGOCENE A L'ACTUEL 1 : Extension oligocène : (Fig . 1 ) C'est à la fin de rEocène et essentiellement épisode d'extension. Cette extension dont responsable de la formation de grabens N-S l'ensemble de la plaque ouest-européenne, à l'Oligocène que se produit un important l'axe est principalement orienté E-W. est plus ou moins dissymétriques qui affectent du sud au nord, depuis le golfe du Lion jusqu'au fossé Rhénan et la mer du nord. Cette extension oligocène est la première grande phase d'activité tectonique à se manifester à l'échelle continentale dans le MassifCentral, depuis l'orogène hercynienne et ses phases tardives. Cette tectonique a complètement bouleversé le modelé des paysages du Massif-Central, en créant d'importants fossés d'effondrement N-S, où s'accumulent des séries continentales de forte puissance. Ces effondremens reprennent pour la plupart les anciennes discontinuités hercyniennes et tardi-hercyniennes (Blés et al., 1989 ; Burg et Etchecopar, 1980 ; Burg et al., 1982 ; Gibert et al., 1975 ; Bergerat, 1983 ; de Goër et Mergoil, 1971 ; Lucazeau et Bayer, 1982). Au fossé de la Bresse qui borde l'est du Massif-Central et à la Limagne qui réutilise des accidents hercyniens et tardi-hercynien pincipalement N-S, on peut dénombrer d'autres grabens moins importants : Le graben de Montbrisson. ceux de Roanne dans le Forez, de Brioude. d'Ambert. du Puy. sont autant de structures d'effondrement oligocène toutes réparties à l'est du sillon houiller. Par contre. Le fossé de Montiuçon est un des rares grabens oligocène qui soit situé à l'ouest de cette importante structure. La plupart des auteurs s'accordent à présent pour dater cette tectonique extensive, de l'Eccène supérieur à rOligocène. Certains auteurs (Blés et al., 1989) parlent de phase oligocène s.l. pour indiquer une période d'activité s'étalant de la fin de l'Eocéne (Ludien) au début du Miocène (Aquitanien). L'apogée de l'extension se situe au Ludien et à la fin du Stampien au regard de l'épaisseur des séries de ces formations. En Languedoc, rorientation des fossés d'effondrement oligocènes est NE-SW (à la différence des grabens N-S du nord du Massif-Central), c'est à dire l'orientation moyenne de la faille des Cévennes. Les mesures microtectoniques marquent un axe d'extension NW-SE en moyenne. Plus au nord, jusqu'au niveau du bassin de Paris, l'extension se caractérise par un axe orienté E-W en moyenne (Blés et al., 1989). * Dans le Cézallier, le calcul du tenseur des contraintes déterminé sur des populations de failles striées, fournit une orientation N75°E à N110°E de cette extension (Feybesse et Lespinasse, 1987). * Une tectonique en extension d'âge Eocène supérieur-Oligocène inférieur est indiquée dans la région sud-est de la Margeride. Cette extension est orientée NNE-SSWà ENE-WSW (Vergely et Blanc, 1981). * Dans la région de Brioude (Limagne de Brioude), le rejeu de failles tardi-tiercyniennes de direction NW-SE (Orientation du bassin de Brioude) a été engendré par une extension E-W (Burg et Etchecopar, 1980). La majorité des stries mesurées sur ce site indique un jeu en décroctiement -3- -~-7- -==^-' ,<> i: Oligocène s.l. palaeostructural map 50 I 100 km I /O = Upper Eocene-Oligocene coniinental sedimentary deposits (after: B.R.G.M. et al.. 1974; Arthaud et al.. 1977; Debrand-Passard et al., 1984; Giot. in press); // = location of sections. Fig.l : Situation structurale du Massif-Central à l'Oligocène (d'après Blés etal., 1989) -4- * Dans le bassin de St Flour-St Aiban, une analyse microtectonique montre que l'extension oligocène a dans cette région une direction tiomogène NW-SE et a fait rejouer des accidents hercyniens de direction NW-SE en décrochement dextre et ceux de direction N-S en faille normale (Burg et ai, 1982). * Dans le Forez, la direction E-W se manifeste par le fonctionnement en faille normale des directions méridiennes et en décrochement des failles NW-SE (Bergerat, 1983). 2 : Compression fini-Miocène : Suite à cette importante activité tectonique oligocène, les contraintes responsables de l'essentiel du plissement des chaînes subalpines, se retrouvent selon certains auteurs jusque dans le Massif-Central. Elles se caractériserait par une compression E-W à NWSE (Blés et al., 1989). Cette phase se placerait à la fin du Miocène, mais elle reste mal datée (elle serait contemporaine de la mise en place des nappes externes du domaine alpin). Elle pourrait même se poursuivre dans le Pliocène inférieur (Lerouge et Freytet, 1988). Dans le Cézallier, cette compression se manifeste par des failles inverses NNW-SSE et NESW et par des décrochements dextres inverses E- W environ (Feybesse et Lespinasse, 1987). Cette compression E-W est également définie dans la région de Brioude (Burg et Etchecopar, 1980) et en bordure du Forez (Bergerat, 1983). On peut rester sceptique sur la détermination de cette phase tectonique dans le MassifCentral, et notamment sur sa datation. La plupart des auteurs définissent cet épisode en analysant par des méthodes numériques inverses des familles de stries mesurées dans des terrains mésozoïques, voire dans le socle hercynien ! 3 : Du Pliocène à l'actuel : Depuis le Pliocène, un régime de tectonique "décrochant-extensif" correspondant à un raccourcissement N-S à NW-SE et à une extension E-W à NE-SW (Philip, 1983) dans le Massif-Central, semble se poursuivre jusqu'à nos jours (Clozier et Gros. 1985). Ce système peut être étendu dans toute la plaque ouest-européenne. Le raccourcissement se fait selon un axe d'orientation N-S à NW-SE, et l'extension est orientée selon une direction variant de E-W à NE-SW. Le Massif-Central semble être une zone particulière de la plaque ouest-européenne où convergent les champs de contraintes alpin et pyrénéen (Nicolas et Santoire, 1991). * Feybesse et Lespinasse (1987) ont pu mettre en évidence dans le Cézallier, une tectonique extensive plio-quaternaire, grâce à l'étude de failles mesurées dans des carottes de forage et dans les terrains voisins du forage. Ces résultats microtectoniques sont en accord avec les mesures de contraintes in-situ effectuées dans le socle du Cézallier (Feybesse et Lespinasse, 1987). * Dans les sables et les argiles du Bourbonnais, plus au nord, datés du Pliocène supérieur par une association sporo-polinique, Clozier et Gros (1985) ont analysé entre l^oulin, Nevers et Fours, une certain nombre de failles normales engendrées par une distension NW-SE à NNWSSE. L'orientation de ces failles normales qui affectent ces dépôts pliocène supérieur (Reuvérien terminal) semble locale et résulterait d'un relâchement des contraintes alpines (compression N-S à NW-SE) d'âge plio-quaternaire. Ce relâchement provoquerait une reprise de l'activité tectonique extensive, induite par l'amincissement crustal qui s'étend à l'échelle de l'Europe et de la lithosphère des limagnes au fossé rhénan (Clozier et Gros, 1985). -5- * D'autres auteurs décrivent quatre phases tectoniques dans le Massif-Centrai pendant ie Pliocène en s'appuyant sur une analyse géomorphologique, ils définissent ainsi une distension E-W au Pliocène "1" (relâchement des contraintes miocène), une conpression N-S au Pliocène "2" (plissement), au Pliocène "3" une distension N-S (relâchement probable des contraintes du Pliocène "2") que l'on peut éventuellement rattacher à la distension définie par Feybesse dans le Cézallier, et une distension E-W au Pliocène "4". A la fin du Pleistocene jusqu'à l'actuel, ces auteurs définissent une compression d'orientation N-S à NW-SE (Lerouge et Freytet, 1988). Les contraintes actuelles peuvent être directement mesurées in-situ dans les forages (Cornet et Burlet, 1991 ; Paquin in Feraud, 1981)) ou par l'analyse des mécanismes au foyer des séismes (Godefroy,1980 et 1981 ; Nicolas et al., 1990 et 1991 ; Dorel et al. 1990). Ceci sera traité en détail dans la suite de ce mémoire. PÂRTJE 1 TEGTO PÛST-OLi@0 ÛUQOOENE E E5^ : ET LiMÂQME Û'ÂLLÎEB -6- Partie 1 : Tectonique Oligocène et postOligocène en Limagne d'Allier. Dans le cadre d'une étude globale à l'échelle du Massif-Central du champ de contraintess et des phénomènes associés au diapirisme manteiiique, il apparait nécessaire de compléter ce travail par une analyse à plus petite échelle de la tectonique Oligocène et post-Oligocène. Les études géomorphologiques dans cette région sont très nombreuses et tendent à caractériser la tectonique récente. Elles reflètent cependant la complexité des phénomènes mis en oeuvre dans la sculpture des reliefs (Fourniguet, 1978 ; Giot et al., 1978 : Lerouge et al., 1986 ; Lerouge et Freytet, 1988 ; Riveline et al., 1988 ; Lageat et De Goër, 1990). Bien que quelques analyses tectoniques et microtectoniques déterminent les systèmes de contraintes liés à la tectonique cassante, celles-ci restent ponctuelles (Laville, 1972 ; Burg et Etchecopar, 1980 ; Clozier et Gros, 1983 ). L'objectif de cette étude est donc de caractériser une tectonique Oligocène et postOligocène en Limagne d'Allier, de suivre l'évolution des contraintes les plus récentes ayant affecté la région, et de replacer cette analyse dans l'évolution géodynamique du Massif-Central. CHAPITRE 1 : CADRE GEOLOGIQUE DE LA LIMAGNE D'ALLIER Dès l'Eocéne supérieur et principalement à l'Oligocène, une extension E-W (en moyenne) déchire le socle du Massif-Central, utilisant les fractures héritées de l'oroçénèse hercvnienne. Elle est responsable de la formation de grabens plus ou moins dissymétriques. Le plus important d'entre-eux, la Limagne. connait une subsidence de plus de 2500 m par endroits. Ce graben qui s'étend de Moulin au nord à Brioude au sud, est limité par des failles normales N-S à NW-SE (bassin de Brioude) et NE-SW (Pont-duChateau). La subsidence a été plus importante au niveau de la bordure ouest du Bassin (fosse de Riom-Clermont-Ferrand) qu'à l'est (bassin de Thiers), d'où une dissymétrie du graben (Fig. 2). Cette dissymétrie est nettement remarquée en gravimétrie et sur les profils sismiques perpendiculaires à l'axe de la Limagne. Les failles qui affectent le socle sous les sédiments tertiaires présentent des rejets minimes à l'est du bassin, alors qu'à l'ouest de grandes fosses s'individualisent le long de failles pouvant exprimer des rejets de plus de 1500 m. D'un point de vue structural il est intéressant de constater l'importance du double réseau de failles de direction N-S et NE-SW. C'est à l'intersection de ces deux réseaux, dans le quadrant SE que se trouvent les zones les plus subsidentes (Fosse de Riom) (Morange et al., 1971). Les dépôts uniquement continentaux de la Limagne sont essentiellement fluvio-lacustres, détritiques à l'Oligocène inférieur, puis carbonates à l'Oligocène supérieur et à l'Aquitanien, volcaniques et fluviátiles au Mio-Pliocène et au Quaternaire. Mais l'essentiel de la sédimentation de la Limagne est stampienne. Au Quaternaire, les rivières ont profondément creusé la Limagne, ce qui fut facilité par d'intenses altérations péri-glaciaires. Le modelé du relief apparait assez complexe, mais quelques traits caractéristiques de la morphologie sont marqués par des hauts plateaux d'environ 600 m d'altitude. Une couverture basaltique les protège de l'érosion (Côtes de Clermont, Gergovie, Châteaugay). Des plateaux de plus faible altitude, calcaires ou -7- W .1000 - SOO . ,\y^ RIQM - CLERMOHT 8ASIN \0 Quaternary 0 -500 . -1000- -isoo- Fig.2 : Coupe schématique de la Limagne d'Allier (d'après Blés et al., 1989) [ croître (»mo<jf) Fig.3: j conc ou onn«ou d« tufs litti t«lim«n(x wcutrrci gronit« * Couptf théorique d'un diamètre pépéritique à remplissage Inct/strc. En Limaqne. l'anneau de tufs subaériens ne subsiste jamais. Les aspects observes vnricnt selon la profondeur du niveau d'érosion. Les conduits d'alimentation peuvent ctre excentriques ou marginaux. La partie la plus haute du diatréme n'est conservée que lorsqu'un basalte remplissant le cratère a protégé toute la colonne de l'érosion. Eit médaillon, cas où le cratère est occupé en fin d'activité par un lac de l.ive lige. Selon la hauteur atteinte par la lave, et selon le niveau d'érosion, il pourra subsister une table basaltique (.: mesa. A) ou un culot (= ncck. B. G) ou seulement quelques filons (dykes) dans un cyUndre bréchique (01. -8- sableux, ressortent de la plaine de la Limagne, et sont souvent intrudes par des puys volcaniques (Plateau de Cournon-Lempdes). Dans la région de Clermont-Ferrand, les premières manifestations volcaniques tertiaires apparaissent dès l'Oligocène supérieur avec la formation des pépérites près de Pont-duChâteau, mais l'essentiel du volcanisme en Limagne est Miocène à Quaternaire. Deux générations de basaltes sont mis en évidence (Chantepie, 1990) : * la "génération Limagne" (20 à 12 MaV C'est à cette époque que se rapportent également les éruptions phréatomagmatiques (dès l'Aquitanien) dont il nous reste, depuis le déblaiement miocène à quaternaire de la Limagne, des diatrèmes dégagés par l'érosion de leur encaissant marneux (inversion du relief), et des buttes pépéritiques (Fig.3). * La "génération de basanites" beaucoup plus représentée sur le plateau des dômes, qui est datée au Pliocène supérieur (environ 3 Ma). L'édification de la chaîne des puys à l'ouest de la Limagne s'est faite au Quaternaire récent. Deux sites particuliers ont été sélectionné dans la région de Clermont-Ferrand. Le site de Royat a la particularité de situer contre la faille bordière de la Limagne. La carrière du Grand-Gandaillat est localisée plus à l'est, en bordure du plateau de Cournon-Lempdes. -9- CHAPITRE 2 : SITE DE ROYAT 2.1 : Situation, presentation : La ville de Royat se trouve à l'ouest de Clermont-Ferrand, à cheval sur la faille bordière de la Limagne d'orientation N-S. L'affleurement considéré se situe sous le puy de Chateix au nord de Royat (Fig. 4). Cet affleurement long d'une centaine de mètres, forme l'escarpement amont d'une rue. Les coordonnées Lambert sont x=655,825 ; y= 2085,200 Feuille IGN n°2531 Est au 1/25 000 Feuille géologique de Clermont-Ferrand au 1/50 000 n°693 La coupe peut être divisée en deux parties : la coupe nord et la coupe sud. Entre ces deux coupes, une formation massive de grés est affectée par une importante fracturation verticale (Fig.7). 2.2 : Nature lithologique et âge de la formation : Cet affleurement se trouve dans des grés de rOligocène'''moyenf Les dépôts attribués à cette période sont peu nombreux dans la région de Clermont-Ferrand, et sont uniquement situés le long de la faille bordière de la Limagne (Ceyrat, Royat, Crouzol ...). Les faciès détritiques sont représentés par des grés, des sables, des sables argileux et des argiles, localement conglomératiques. Le pendage de cette série (20° SE environ) a une origine tectonique et correspond à un basculement de la stratification lié aux rejeux successifs de la faille bordière (Tout contre la faille bordière, les "arkoses du Puy de Chateix" présentent un pendage de 40 à 50° SE). Des stratifications obliques s'obsen/ent par endroits dans les bancs épais, ainsi que des gradients granulométriques décroissants vers le haut. Ces faciès correspondent à une sédimentation détritique de cône alluvial. 2.3 : Coupe nord : (Fig. 5) Sur cette coupe, le pendage de la stratification est de 10 à 20° vers l'est. Ces grés qui alternent avec des interbancs argilo-gréseux sont affectés par quelques failles normales de nature synsédimentaire. En effet, si les failles sont bien visibles en bas de la série, celles-ci s'amortissent vers le haut. Les stries de ces failles ne sont pas visibles. Néanmoins, La direction N-S à NW-SE de ces failles et leur caractère néoformé indiquent une direction d'extension NE-SW environ (S3). -10- ^m^^^^^^rm. \ FAILLE DE LA Coupe sud FORMATION Coupe nord MASSIVE DE GRES Fig.4 : Situation du site de Royat (Puy de dôme; France) BORDIERE LIMAGNE N / 1 m ROYAT, Fig.5: Coupe Nord NCE 20'E -12- 2.4 : Coupe sud : (Fig. 6) Cette coupe située à une centaine de mètres au sud de la précédente, se présente différemment. La faille bordière de la Limagne, qui met en contact ces formations gréseuses avec le socle granitique, n'est qu'à environ 50 m à l'ouest de cet affleurement (le contact lui-même n'est pas visible à cause des constructions). Si cet affleurement fait partie de la même unité stratigraphique que le précédent, les bancs gréseux sont cependant plus épais et massifs, et les interbancs plus argileux. Le pendage de la stratification est de 45° vers l'est. C'est à la faveur des interbancs argileux que va s'exprimer ici la tectonique. En effet, le pendage important de la stratification, et la présence de ces interbancs argileux vont permettre des glissements banc sur banc. On ne peut donc pas parier de néorupture dans ce cas, car la rupture sera orientée par ces plans. Les plans de failles (8 plans striés mesurés), qui correspondent donc aux plans de stratification, sont de direction N-S à NNE-SSW, à l'exception de la faille n°8 (N130°E) qui recoupe l'ensemble de l'affleurement. Les stries mesurées présentent un pitch de 50 à 60°N sur les glissements banc sur banc, et de 80°N pour la faille n°8 (ce sont donc des failles normales avec une composante décrochante). Une fracturation quasi-verticale (70 à 90°) (diaclases ou failles à très faible rejet) affecte les bancs de grés massifs. Cette fracturation a une direction essentiellement NNW-SSE. Postérieurement à cette tectonique, les miroirs de faille ont été minéralisés par de la barytine (sulfate de baryum) et de la sidérose (carbonate de fer). L'analyse microtectonique effectuée sur cette population de stries par la méthode "faille" (Etchecopar et al., 1981) révèle une extension de direction NE-SW. Un premier traitement sur l'ensemble des mesures est relativement bonne, mais on peut remarquer que la donnée n°7 se place en mauvaise position sur le cercle de Mohr alors qu'elle est en première position sur l'histogramme des écarts angulaires entre les stries mesurées et les stries calculées (Fig. 8). Lorsqu'on élimine manuellement ce plan (qui n'est qu'une petite faille annexe venant se brancher sur un plan de stratification), on se rend compte qu'il détermine assez fortement les caractéristiques du tenseur et focalise la solution vers une valeur élevée du rapport R. Le rapport R est de 0,57 pour la solution prenant en compte l'ensemble des plans, et de 0,42 pour la solution écartant la donnée n°7. Pour ce deuxième traitement (Fig. 9), la solution est sensiblement améliorée, notamment pour la position des plans sur le cercle de Mohr. S3 a alors une direction horizontale N47°E. 2.5 : Interprétation sur les deux coupes : Le site de Royat a la particularité de se trouver à proximité immédiate de la faille bordière de la Limagne, ce qui rend son étude intéressante car peu de données microtectoniques peuvent être mesurées le long de ce grand contact tectonique entre le socle granite du plateau des dômes et le sédimentaire tertiaire de la plaine de Clermont-Ferrand. Les rejeux successifs de cette faille sont responsables du basculement des grés oligocène moyen vers l'est. Le pendage de la stratification est d'autant plus fort que l'on se rapproche du contact anormal. Il est de 40 à 50° vers l'est pour la coupe "sud" et de 10 à 20° vers l'est pour la coupe plus au nord. La fracturation quasi-verticale qui affecte les bancs de grés les plus compétents est essentiellement de direction NNW-SSE. Cette fracturation se développe en fonction de la lithologie. Elle est pratiquement absente au niveau de la coupe "nord", alors qu'elle est intense sur la coupe "sud" et au niveau de la formation massive de grés entre les deux coupes. Elle peut correspondre soit à des diaclases, soit à des plans de faille où le rejet est très faible (millimétrique). Dans les deux cas, ces fractures pourraient être assimilées à un réseau homologue (de même direction) qui se développe autour d'une grande faille (ici, la faille bordière). -13- Fig.6 (36 plans) Nord Fig.7 : Fracturation de la formation massive de grés (Royat) -14- ROYAT sud O SI =296.5 62.5 D S2= 144.4 24.7 A S3= 49.1 11.3 R=0.57 D S2=137.0 19.8 A S3= 46.9 0.4 R=0.42 Fig.8 ROYAT sud O S1=315.8 70.2 Fig.9 : -15- L'analyse microtectonique de ces deux affleurements indique une direction d'extension NE-SW. La station "nord" présente manifestement une tectonique synsédimentaire, donc oligocène^moyenf mais les données sont insuffisantes pour l'interpréter correctement (peu de failles et pas de stries mesurées). La formation sédimentaire de la station "sud" a eu un comportement différent, et la tectonique s'est manifestée par des glissements banc sur banc. Les plans de stratification fortement basculés sont réutilisés en faille normale avec une composante décrochante importante. La tectonique de cette seconde station est probablement plus tardive que celle qui a affecté la première, mais on ne peut pas la dater plus précisément. // semblerait donc que la tectonique extensive de direction NE-SW se soit manifestée dès l'Oligocèné^moyen'^au niveau de cette station lors de la sédimentation du cône détritique, et qu'elle se soit poursuivie postérieurement au cours de l'Oligocène sans évoluer notablement, ni en régime, ni au niveau de l'onentation des axes des contraintes. -16- CHAPITRE 3 : CARRIERE DU GRAND-GANDAILLAT 3.1 : Situation, présentation : Cette carrière se situe à environ 5 Km à l'est du centre de Clermont-Ferrand. Elle est adossée à l'autoroute nouvellement construite, allant de Clermont-Ferrand à Thiers, entre Clermont et Lempdes. Elle fait partie de l'unité stratigraphique du plateau de CournonLempdes (Fig.l 0). Les coordonnées Lambert sont x=663,625;y= 2086,125 Feuille IGN n°2531 Est au 1/25 000 Feuille géologique de Clermont-Ferrand au 1/50 000 n°693 Cette carrière est relativement importante, 1 2 stations microtectoniques ont été définies, désignées par des lettres (stations A à L), où sont concentrés les principaux accidents (Fig.1 1 ). Environ 200 mesures sur des plans de failles striés ou non, ont été prises. 3.2 : Nature et âge des formations lithologiques : Les formations carbonatées du plateau de Cournon-lempdes sont datées à l'Oligocène supérieur et sont représentées ici par le complexe argilo-calcaire d'origine lacustre, à concrétions stromatolitiques. L'alternance et l'épaisseur des bancs calcaires et des bancs argileux et marneux sont très variables (de plusieurs mètres à quelques centimètres), et on observe très fréquemment des passées de calcarénites formées essentiellement par des débris d'algues encroûtantes et des oolithes. La fraction organique de cette formation est constituée d'os de poissons et de reptiles, et d'ostracodes. La base de la série visible dans cette carrière est plus carbonatée, avec des bancs épais décamétriques, que le haut de la série plus argileuse, avec des bancs calcaires toujours présents, moins épais mais bien individualisés, contrastant rapidement avec les argiles. Des apports détritiques sont représentés en haut de la série par quelques niveaux de grés. La grande particularité de ce site est la présence d'un faisceau de filons d'origine volcanique, que la carrière recoupe en de multiples endroits. Ces filons brêchiques (ou clastiques) sont composés d'éléments basaltiques cimentés par une matrice siliceuse. La direction moyenne de ce faisceau est N140°E (NW-SE), il se poursuit plus au NW jusque dans le zone industrielle du Brezet aux portes de Clermont-Ferrand. Ce filon qui se retrouve notamment au niveau du puy de la Poix (Fig. 10) serait à relier aux appareils volcaniques qui se situent plus au sud-est (le puy de Bane et le puy d'Anzelle). Une datation géochronologique sur les émissions basaltiques du puy d'Anzelle (datation sur roche entière) a donné un âge miocène inférieur (15,7 +- 0,3 Ma). Une autre datation effectuée sur amphibole libre sur des formations pépéritiques de Cournon a donné un âge de 21,2 +- 0,4 Ma. On est donc en présence d'un volcanisme basaltique d'âge Miocène inférieur caractéristique en Limagne ("génération Limagne") (Chantepie, 1990). -17- ,Filon du Puy de la Poix Carrière Stations du de Grand-Gandaillat mesure, autour de Cournon Fig. 10 : Situation de la carrière du Grand-Gandaillat (Puy de dôme, France) -18- 3.3 : Analyse tectonique et microtectonique : De par sa nature lithologique, cette série a enregistré remarquablement les déformations tectoniques. Ce sont essentiellement des failles normales à pendage relativement fort (45 à 80°), et dont le pitch des stries avoisine constamment 90°. Les différences lithologiques (Les bancs calcaires sont plus massifs en bas de la carrière qu'en haut où la formation est plus argileuse) vont engendrer une expression de la déformation différente. Le bas de la carrière (coupes K et I) montre des failles importantes que l'on peut suivre sur plusieurs gradins de la carrière, assez fortement bréchifiées. La plupart du temps, les rejets sur ces failles ne peuvent être appréciés. A l'opposé, la station A, beaucoup plus haut dans la série, montre une alternance très rapide de bancs calcaires et de bancs argileux. Autour d'une faille principale qu'occupe un filon, une multitude de petites failles à faible rejet se sont formées, mais dont l'intégration témoigne d'un décalage d'ensemble non négligeable. Ces petites failles normales décalent les bancs les plus compétents de manière évidente suivant un plan à pendage fort, puis s'horizontalisent et s'amortissent dans les joints de stratification. Les failles les plus importantes (que l'on peut suivre le long de toute la carrière) ont une direction moyenne NNW-SSE à NE-SW. et se concentrent dans la partie ouest de la carrière. Ces failles qui ont des rejets probablement importants (plusieurs mètres), forment un faisceau assez complexe de direction moyenne N-S à NNW-SSE et à pendage vers l'est. Le filon de brèche basaltique qui traverse la carrière se situe à l'est de ce faisceau de failles. Il a une direction movenne N140°E (NW-SE^. mais localement, le filon peut prendre une direction N120°E à N155°E (direction des épontes). Ce filon qui peut atteindre 2 m d'épaisseur environ, s'est mis en place dans les formations stampiennes déjà préfracturées (tectonique synsédimentaire oligocène). Il s'est ainsi installé en réutilisant les plans de faille. La nature pétrochimique de ce filon indique un dynamisme de mise en place de type explosif (phréatomagmatique). Ce dynamisme est caractéristique des maars de la Limagne. Le filon s'est mis en place "en force" et a bousculé par endroit les formations stampiennes (plis et fracturation associée à la mise en place du filon). D'autre part, ces filons sont affectés par un certain nombre de failles normales que l'on peut observer soit en leur sein, soit sur les épontes. Ces failles présentent des stries dont le pitch est proche de 90°. Cette carrière présente donc au premier abord, plusieurs événements tectoniques : * Une tectonique extensive synsédimentaire d'âge oligocène supérieur est responsable de la majeure partie des failles que l'on observe dans la formation stampienne. Ces failles sont donc néoformées. La présence de slumps dans certains niveaux argileux et calcaires confirme cette activité tectonique synsédimentaire. * Une tectonique extensive d'âge miocène inférieure associé à une activité volcanique sur le plateau de Cournon-Lempdes notamment (17 à 21 Ma) est responsable de la mise en place du filon clastique. * Postérieurement à la mise en place de ce filon, une tectonique extensive est responsable de la formations de failles normales qui affectent notamment les filons de basaltes. Cette tectonique n'est probablement pas très tardive, et semble liée à une activité continue au Miocène. Fig.l 1 : CARRIERE DU GRAND-GANDAILLAT : Bloc diagramme montrant schématiquement la localisation des stations de mesure, les principales structures, ainsi que les directions moyennes d'extension déterminées parla méthode "faille" pour quelques stations. Failles qui affectent les filons -20- La carrière est trop vaste, et le nombre de mesures de plans striés trop important (plus de 200 failles mesurées, dont plus de 100 plans striés), pour traiter l'ensemble des données par une méthode numérique automatique, afin de déterminer un ou plusieurs tenseurs. Il a donc été nécessaire de traiter les stations les unes indépendamment des autres pour simplifier le problème. Les station A, I, H, K, et l'ensemble des failles qui affectent les basaltes, seront traités ici. 3.3.1 : Station A : La station A se situe au nord-est de la carrière, dans les termes les plus hauts de la série stampienne représentée ici (Fig. 11). Elle est limitée au SW par un filon clastique basaltique de direction N150°E installé à la faveur d'une faille normale de même direction. Cette station comprend 23 plans striés correspondant à de petites failles à faibles rejets (quelques centimètres). Ces failles de direction E-W à NW-SE avec des stries dont les pitchs sont voisins de 90°, forment un système de failles conjuguées. L'analyse de la projection stéréographique de l'ensemble des données semble indiquer une direction moyenne d'extension NNE-SSW. L'analyse microtectonique effectuée par la méthode "faille" sur cette population de strie indique une direction d'extension ENE-WSW (N70°E), avec un rapport R proche de zéro (R=0,04). La position de S3 n'a donc aucune signification car le régime correspondrait à une extension radiale (Fig.l 2). Néanmoins, sur le terrain, on est en mesure de penser que l'ensemble des failles sont néoformées (comme la majorité des failles de cette carrière) et doivent donc se placer sur le cercle s1-s3 de la représentation de Mohr. Le rapport R ne peut donc être déterminé. Le calcul d'un tenseur tectonique à partir de failles néoformées ne permet pas de déterminer la valeur du rapport R (rapport de forme de l'ellipsoïde des contraintes : R=(s2s3)/(s1-s3) ). En effet, dans le cas de la néorupture, la géométrie des plans de faille ne dépendra que de l'orientation du trièdre des contraintes et pas de la valeur du rapport R. La contrainte intermédiaire (s2) est contenue dans le plan de la faille, et n'a donc aucune influence sur l'orientation de la strie. Ainsi la projection des stries sur le cercle de Mohr se fait sur le cercle s1-s3 . Nous nous tiendrons donc à la première analyse, c'est à dire à un système fonctionnant avec une extension de direction moyenne NNE-SSW, et un rapport R indéterminé. 3.3.2 : Station I : La station I, est située au niveau d'une coupe de 25 m environ située à l'ouest de la carrière (Fig .11). Elle comprend 10 mesures de plans striés, dont 4 failles majeures qui peuvent être reconnues sur les autres coupes (Fig .17). Les pitchs des stries de ces failles sont également proches de 90 °, alors que les failles ont des directions NW-SE à NE-SW. L'analyse de la projection stéréographique des failles indique une direction probable d'extension E-W (N92°E). Cette direction est confirmée par la solution de la méthode "faille" (Fig.l 3), bien que comme dans le cas de la station A, le rapport R est proche de zéro. On conclura donc à une extension E-W dans ce secteur de la carrière. Fig 16 : Coupe E : Carrière du Grand-Gandaillat w ^A I"» \ ^^ . Fig.l 7 : Coupe I : Carrière du Grand-Gandaillat ^ > O SU17J.4 892 STATION H 6 l'ATION A Ü S2-310.I 06 A S3.40.1 0,6 R.003 19 20 23 2t 4 2 |17 |6 |7 |U|I0|4 lis h5 120 |6 |1 1 19 |23 |U 1 13 |12 |21 |9 |18 | ^ Fig.12 Fig.14 O SI. 2136 846 STATION H STATION Fig. 13 Fig. 15 G S2. 112.8 10 A A S3. 227 5,3 R.0.06 16 23 20 21 4 \ ^^j" ça 27 ^ A- ^57 ^ v[/ ' 9 26 o ' |22 |m 124 lia 126 ¡7 |27 |8 |5 |3 |2B 1 10 |25"| 15 1 1 7 |3 |23j 0 'î 14 10 r 7 2 28 5 12 13 15 a 11 17 25 22 6 24 -23- 3.3.3 : Station K : Cette station de mesure est une coupe d'une quinzaine de mètres située à l'ouest, en bas de la carrière (Fig.l 1 , 21 , photo 2). Cette station est importante, car c'est à ce niveau que se concentrent les failles majeures de la carrière. Elle compte 13 mesures microtectoniques. Outre les données 13 et 4, les failles ont dans l'ensemble une direction moyenne NW-SE à N-S, ce qui semble indiquer à la lecture du stéréogramme une direction d'extension sensiblement E-W. L'analyse microtectonique par la méthode "faille" confirme cette hypothèse, mais là encore avec un rapport R proche de zéro (R=0,09). S3 est de direction N80°E avec R=0,13 pour l'ensemble de la population de stries ; il est de direction N86°E avec R=0,09, pour l'analyse prenant en compte 85% des données (11 failles sur 13), l'histogramme des écarts angulaires entre les stries calculées et les stries mesurées est meilleur dans ce cas (Fig.18et19). Nous retiendrons donc une direction d'extension proche de N80°E, le rapport R étant indéterminé (failles néoformées). 3.3.4 : Station H : Cette une coupe plus longue (130 m) est située sur les derniers niveaux à l'ouest de la carrière. 28 mesures de plans striés ont été mesurés le long de cet affleurement. L'analyse de la projection stéréographique de l'ensemble des plans, indique au premier abord une direction d'extension NE-SW. L'analyse microtectonique par la méthode "faille" confirme cette direction. Sur l'ensemble de la population de stries, S3 a une direction N23°E avec un rapport proche de zéro (R=0,06). La solution peut être améliorée (au niveau de la géométrie de l'histogramme), en prenant en compte 83% des failles (23 failles sur 28). S3 a alors une direction N40°E avec un rapport R=0,03 (Fig.14 et 15). Nous retiendrons donc une direction d'extension NE-SW proche de N40°E, le rapport R restant là encore indéterminé. 3.3.5 : Failles affectant les filons clastiques de basalte : Il a été nécessaire de sélectionner les failles qui affectent les filons. Il fallait en effet écarter les mesures des failles liées à la mise en place des filons.N'ont été retenues, que les mesures faites sur le filon principal (le plus épais). L'ensemble des failles sont généralement parallèles au filon lui-même, c'est à dire de direction NW-SE, indiquant une extension d'axe NE-SW (Photo 1). Il est clair que le nombre de données (6) et la dispersion des plans dans l'espace ne sont pas suffisants pour rendre optimale la méthode Etchecopar de détermination du tenseur. Néanmoins, l'analyse microtectonique confirme la direction NE-SW d'extension (Fig. 20) (S3 =50°), et donne un rapport R de 0,14. -24- Fig.21 : Station K : Carrière du Grand-Gandaillat Photo. 2 : Station K : Carrière du Grand-Gandaillat '- ° - u JU _ ^,,.2i9.9 , .,, H.o.lj Failles sur Basaltes Fig.18 ATION K O 31.3133 87.6 D 52-1758 1.8 A S3. 85.8 1.6 031.234.787,7 l. 32.139,8 0.2 A 33.49.8 2,3 Fig.20 n.0.09 Fig.l 9 Photo. 1 : Faille normale affectant l un filon de brèche basaltique I -26- 3.4 : Evolution de la tectonique Oligocène et post-Oligocène du site du GrandGandaillat : Interprétation : La majeure partie des failles qui affectent l'Oligocène supérieur sont néoformées et résultent d'une tectonique synsédimentaire. L'aspect des miroirs de faille, lustré et ondulé, ainsi que la présence de slumps dans certains niveaux, sont des indicateurs d'une telle activité au cours de la sédimentation. D'autres critères, tels qu'une différence de rejet le long d'une même faille, ainsi que des failles scellées, s'observent dans la même formation, dans la carrière de Cournon d'Auvergne. L'analyse microtectonique de différentes stations révèle des variations dans l'orientation de l'axe d'extension (s3). Cette extension est sensiblement E-W à ENE-WSW dans les niveaux inférieurs de la carrière (station K, et I), alors qu'elle est NE-SW à NNE-SSW dans les termes les plus hauts (station A et H). On peut voir là une variation dans l'espace de la direction d'extension liée probablement à des perturbations locales des contraintes, ou une évolution dans le temps de la direction de l'axe d'extension. Au cours du Miocène inférieur (entre 16 et 21 Ma), un filon clastique de basalte se met en place dans ces formations stampiennes. Ce filon de direction moyenne NW-SE s'installe en utilisant les failles préexistantes, et bouscule par endroits les formations sédimentaires (plis ...). Il n'emprunte cependant pas les failles majeures de direction NNW-SSE. La mise en place de ce dyke résulte très probablement d'une extension de direction NE-SW qui s'est manifestée au cours de cette période. Postérieurement à la mise en place et au refroidissement du filon, une tectonique extensive est responsable de la formation de failles normales qui affectent notamment le filon de basalte. Cette tectonique extensive de direction NE-SW a certainement fait rejouer certaines failles néoformées oligocènes, mais il est délicat de séparer sur ce site différents jeux qui peuvent affecter les formations stampiennes. Cette tectonique semble liée à une activité continue au Miocène. En conclusion, ce site est affecté par une tectonique extensive E-W à NNE-SSW qui a débuté à l'Oligocène supérieur au cours de la sédimentation, et s'est poursuivie au Miocène inférieur, associée alors à une activité volcanique phréatomagmatique (formations pépéritiques). Elle est alors responsable de la mise en place d'un filon de brèche basaltique. Postérieurement à la mise en place du filon, le site est de nouveau affecté par une extension NE-SW qui affecte notamment le filon de basalte. Il semble donc que l'extension qui a débutée à l'Oligocène supérieur se soit poursuivie au cours du Miocène inférieur de manière continue, avec peut-être des variations dans l'orientation de S3 : d'abord E-W à l'Oligocène supérieur puis NE-SW à NNE-SSW au Miocène inférieur. -27- CHAPITRE 4 : PLATEAU DE COURNON-LEMPDES 4.1 : Situation, présentation : Le plateau de Cournon-Lempdes se situe à quelques kilomètres à l'est de ClermontFerrand. Il comprend à son extrémité nord-ouest la carrière du Grand-Gandaillat présentée au chapitre 3. Ce plateau carbonaté en forme de "V" est limité au sud par la basse plaine des "terres noires". Il s'élève au dessus de Clermont-Ferrand à une côte moyenne de 400 m. Le point culminant de ce plateau est celui du puy de Bane (542 m). Les affleurements du plateau de Cournon-Lempdes surtout représentés sur le flanc sud aux abords de Cournon, sont connus car ils offrent des coupes détaillées de l'Oligocène supérieur. C'est un site de référence. D'autre part, des manifestations volcaniques dont il ne nous reste actuellement que des diatrèmes dégagés par l'érosion, des buttes pépéritiques, voire une vague morphologie du relief, ont affecté le substratum argilocalcaire du plateau (Fig. 22). Ce plateau ne semble pas être la conséquence unique d'une érosion différentielle (présence importante de pépérites au sein des formations carbonatées), sa morphologie résulte également d'une activité tectonique guidée par des failles du socle sous-jacent. Il se présente alors comme un bloc surélevé bordé par des zones basses subsidentes. 4.2 : Site de Cournon d'Auvergne : Des manifestation tectoniques s'observent à Cournon, notamment dans la carrière qui domine au nord cette petite ville. Cette carrière nous montre une alternance de marnes et de calcaires verdâtres au niveau de la route, puis de calcaires homogènes et de calcarénites oolithiques et à débris d'algues. Les calcaires sont recouverts dans la partie supérieure de la carrière par une épaisse formation de pépérites stratiformes dont le niveau de base recoupe selon une surface d'érosion, les bancs de la série carbonatée. Quelques failles de nature synsédimentaires peuvent s'observer dans les flancs de la carrière. Elle ont une direction NW-SE à N-S. Elles présentent pour la plupart des variations de rejets, certaines sont scellées par des niveaux calcaires non affectés. Quelques failles affectent également des formations de pépérites stratiformes (Cournon site B, Mines des rois) ; des formations recitales ont été bascullées par le jeu de ces failles (site F). Ces failles d'orientation très variables sont à attribuer à l'activité volcanique du plateau, et à l'effondrement en structure circulaire des maars basaltiques. -28- carte structurale du plateau de Cournon-Lempdes FilondeIaPoix(N145''E): 20 mesures de la fracturation . / Site de Cournon d'Auvergne : Rosace des directions des failles Situation géographique Limagne d'Allier 45.5»- k - Clermont- F ¡rrand V Légende 1 ^2^3¿^4\\5 \ 4 0 IKm - Situation des stations de mesure Fi^22 : Carte structurale du plateau de Cournon-Lempdes 1 : Marnes et calcaires dérivés de l'Oligocène 2 : Marnes et calcaires de l'Oligocène supérieur 3: Pépérites 4 : Diatrèmes pépéritiques présents ou supposés (d'après De Goër, comm. -29- 4.3 : Sondages de Cournon et de Beaulieu : Deux sondages profonds ont été exécutés, l'un sur le plateau (Cournon 8-75) l'autre dans la plaine plus à l'ouest (Beaulieu 7-103) (Voir la localisation sur la Fig22). Voici la description sommaire de ces deux sondages (D'après la notice de la carte géologique de Clermont-Ferrand): Sondage de Cournon 8-75 : (1962) pofondeur 860 m (altitude 425 m environ) 0-353 m marnes et calcaires argileux (Oligocène) 353-423 m Argiles calcaires à intercalations de calcaire crayeux et "schistes papyracés" 423-461 m Argiles et cataires à intercalation d'anhydrite 461-682 m Argiles calcaires et calcaires 682-723 m Alternance de dolomie, calcaire et argiles cataires (Oligocène) 723-853 m Argiles sableuses et grés arkosiques rougeàtres à la base (Eocène possible) 853-860 m Porphyre quartzifère silicifié (Viseen) ' Sondage de Beaulieu 7-103 : (1926) profondeur 1 154 m (altitude 340 m environ) 0-902 m 902-1138 m Marnes à Cypris (Oligocène) Arkoses (Oligocène, Eocène possible à la base) 1138-1 154 m Schistes cristallins (Viseen) Le sondage de Beaulieu a rencontré le socle à 1 138 m de profondeur, soit 798 m sous le niveau de la mer. Le sondage de Cournon ne l'a rencontré qu'à 853 m soit 428 m sous le niveau de la mer. Il y a donc une différence du niveau du toit du socle de 370 m entre les deux sondage (en tenant compte de la différence d'altitude) qui ne sont distants que de 2 Km environ. Ce décalage important du toit du socle est interprété par la présence d'une faille affectant le socle sous l'épaisse série sédimentaire. Cette faille de direction NW-SE et de pendage SW effondre le compartiment ouest. Elle est visible en gravimétrie, et a été reconnue sur les profils sismiques (Morange et al., 1971). 4.4 : Interprétation : Le plateau de Cournon-Lempdes peut être interprété comme un domaine surélevé bordé par deux failles normales de direction NW-SE (bordure occidentale) et NNE-SSW (bordure orientale) qui affectent le socle sous l'épaisse série sédimentaire (+ de 1000 m). Ces deux failles forment actuellement à la surface deux escarpements visibles dans la topographie (Fig. 23). La faille de direction NW-SE a un rejet vertical important, de l'ordre de 370 m au niveau du toit du socle. C'est ce que révèle les deux sondages (Cournon et Beaulieu) effectués de part et d'autre de cette stmcture. Cette faille est de plus visible en gravimétrie et confirmée sur les profils sismiques. La morphologie du plateau de Cournon-Lempdes a donc un caractère tectonique et résulte du jeu de failles qui affectent le socle sous-jacent. L'activité tectonique enregistrée par les formations stampiennes de la carrière du Grand-Gandaillat, qui se situe à l'extrémité NW du plateau, est une conséquence au niveau de la couverture sédimentaire des rejeux au niveau du socle de la faille majeure de direction NW-SE. Cette faille est probablement d'origine hercynienne. -30- Fig.23 : Topographie du plateau de Cournon-Lempdes et interprétation tectonique de la morphologie MO Cour Km 2f: lOOO 1600 2000 «OO JOOO 3500 4000 4600 5000 650Q -31- Le puy de Bane et le puy d'Anzelle sont les deux pointements volcaniques les mieux préservés de l'érosion ; cependant, le relief laisse supposer la présence d'un certain nombre de diatrèmes pépéritiques profondemment erodes, dont il nous reste actuellement que quelques gisements de pépérites et une vague morphologie. Il est très probable que l'activité volcanique du plateau de Cournon-Lempdes soit en étroite relation avec l'activité tectonique. La présence d'un filon de brèche basaltique de direction NW-SE dans la carrière du Grand-Gandaillat, que l'on retrouve au niveau du puy de la Poix et plus loin dans la zone industrielle du Brezet aux portes de Clermont-Ferrand, semble confirmer cette relation. CONCLUSION La région de Clermont-Ferrand en Limagne d'Allier est un domaine où s'exprime depuis l'Oligocène une tectonique extensive. Si les directions d'extension ont évolué au cours du temps, le régime tectonique qui a affecté cette région ne semble pas avoir été modifié de façon importante. Adossé contre la grande faille bordière occidentale de la Limagne, le site de Royat révèle une tectonique extensive de direction NE-SW qui s'est manifestée dès l'Oligocène moyen lors de la sédimentation du cône détritique. Cette tectonique extensive s'est probablement poursuivie postérieurement au cours de l'Oligocène sans évoluer notablement, ni en régime, ni dans l'orientation des axes des contraintes. Plus à l'est, la carrière du Grand-Gandaillat située à l'aplomb d'une grande faille de direction NW-SE à pendage ouest qui affecte le socle, montre une tectonique extensive EW à NNE-SSW qui a débuté à l'Oligocène supérieur au cours de la sédimentation. L'extension s'est ensuite poursuivie au cours du Miocène inférieur (de direction NE-SW), associée à une activité volcanique phréatomagmatique (formation des pépérites), et est responsable de la mise en place d'un filon de brèche basaltique de direction NW-SE. Postérieurement à la mise en place du filon, le site est de nouveau affecté par une extension NE-SW, qui affecte notamment le filon de basalte. Il semble donc que l'extension qui a débuté à l'oligocène supérieur se soit poursuivie au cours du Miocène de manière continue, avec peut-être des variations dans l'orientation de l'axe d'extension : d'abord E-W à l'Oligocène supérieur puis NE-SW à NNE-SSW au Miocène inférieur. PÂRTa ITUÂTiON QEOûYMAMiQUE JASSiF-GENTRÂL DO DEPUIS VQLmOQ -32- Partie 2 : Situation géodynamique du Massif-Central depuis l'Oligocène CHAPITRE 1 : VOLCANISME 1.1 : Volcanisme dans la plaque ouest-européenne : Dans la plaque ouest-européenne, deux types de volcanisme peuvent être différentiés suivant leur position par rapport à la chaîne alpine. On distingue le volcanisme orogénique alpin et le volcanisme alcalin péri-alpin (Maury et Varet, 1980). * Le volcanisme orogénique alpin a essentiellement une affinité calco-alcaline dont les laves sont connues sous forme d'éléments dans les formations détritiques de la chaîne alpine. Ce volcanisme pourrait correspondre à un arc volcanique paléogène. Cet arc volcanique pourrait être lié à une subduction éocène sous le domaine externe des Alpes (Caby et al., in Maury et Varet, 1980). * Le volcanisme péri-alpin tertiaire et quaternaire plus abondant, se présente en plusieurs provinces situées dans des contextes géologiques remarquablement semblables. C'est sur la plate forme péri-alpine qu'il s'installe associé à la formation de fossés d'effondrement qui affectent le socle hercynien. Enserrant l'arc des Alpes occidentales, il est tentant de rattacher ce volcanisme à l'activité orogénique des Alpes (Fig. 24). On observe en effet un synchronisme entre l'activité volcanique et les épisodes orogéniques de l'ensemble du domaine alpin (lilies, 1974 ; De Goër et Mergoil, 1971). Néanmoins, cette relation apparaît moins évidente dans le détail, et il faudrait faire intervenir des facteurs externes (Diapirs, zones de lithosphère chaude et affaiblie) indépendants, mais interagissant avec les phénomènes liés à l'orogène alpine. 1.2 : Provinces et âge du volcanisme dans le Massif-Central : Le volcanisme tertiaire et quaternaire du Massif-Central est presque entièrement défini entre le sillon houiller et la faille des Cévennes, à l'exception de quelques pointements de faible importance dans le bas-Languedoc par exemple (Volcanisme d'Agde). C'est essentiellement un volcanisme de type intraplaque continentale qui s'est exprimé dans un contexte extensif. Ce volcanisme de rift s'oppose donc au volcanisme des zones de compression que l'on trouve au niveau de la chaîne alpine (Brousse, 1974). Un certain nombre de provinces volcaniques s'individualisent autour du coeur du MassifCentral représenté par le plus vaste strato-volcan de l'Europe extra-alpine, qu'est le Cantal. On distingue les provinces suivantes : # Le volcanisme des Limagnes, du Forez, le Cantal, le Cézallier, le Mont-Dore, la chaîne des Puys, le Velay oriental, le Devès, les Coirons, le volcanisme ardéchois, l'Aubrac, le volcanisme caussenard, l'Escandorgue-Lodévois, et le volcanisme du bas-Languedoc. -32-l^" >4*joii FAut.T :oNc THC a^oscNic «eu Fig,24 : Situation du volcanisme dans la plaque ouest-européenne of^ ALPINE of RifriHc FdRCLANO tmc alpiocs -33- La définition de ces provinces prend en compte des critères chronologiques, géographiques, pétrographiques, et structuraux. Différents types volcanologiques sont différenciés parmis les grands ensembles du Massif-Central : * Le volcanisme ponctuel dispersé, caractéristique en Limagne, Forez, Ardèche, Causses et bas-Languedoc. ' Le volcanisme fissurai qui reflète une relation étroite entre la tectonique et l'activité volcanique. C'est le cas typique de la chaîne des Puys, du massif de l'Aubrac et des Coirons, de l'Escandorgue et du Velay oriental. ' Le volcanisme centré caractérisé par la présence d'une importante chambre magmatique, ainsi que d'une caldera (fosse volcano-tectonique). Ces édifices (Cantal, Mont¬ Dore) se situent à l'intersection de fractures majeures hercyniennes qui permettent la formation de cette caldera (Maury et Varet, 1980 ; De Goër, 1972). Certains édifices volcaniques présentent différents caractères structuraux relatifs à leur évolution (Cantal) : Activité polyphasée. 1.2.1 : Massif des Coirons : Situation Géographique : Le massif des Coirons se situe sur la bordure Sud-Est du Massif-Central. Il forme un plateau allongé sur une vingtaine de kilomètres, selon une direction NW-SE. Ce massif chevauche le faisceau de faille Cévenol qui borde le socle paléozoïque du Massif-Central, entre Largentière et Valence. Directions majeures de fracturation du socle : La faille bordière des Cévennes d'orientation moyenne NE-SW s'accompagne d'un grand nombre de fractures parallèles à cette direction, qui séparent les terrains cristallins et métamorphiques du socle à l'ouest, du sédimentaire mésozoïque et cénozoïque de la vallée du Rhône. C'est le réseau dominant. Un système de fractures de direction NW-SE s'observe (Grangeon, 1960 in Feraud, 1981) ; bien que de moindre importance par rapport à la direction précédente, elle va déterminer l'orientation du massif. Caractéristiques du volcanisme : Le volcanisme du massif des Coirons semble essentiellement de nature fissurale (Maury et Varet, 1980 ; Autran et Peterlong, 1980 ; Grillot, 1971 ; Feraud, 1981), atteignant le "stade de plateau basaltique, où les émissions basiques sont suffisamment importantes pour créer une couverture continue de part et d'autre de la fissure" (Maury et Varet, 1980). Grillot (1971) distingue une phase filonienne indépendante et postérieure à une phase effusive, dont les épanchements prendraient une direction NW-SE. L'alignement des centres d'émission se fait suivant la direction NW-SE essentiellement dans l'axe du massif, mais des centres éruptifs se localisent également en dehors de cet axe (Autran et Peterlongo, 1980 ; Feraud, 1981). Feraud (1981) a analysé l'orientation des dykes de ce massif (150 dénombrés) et indique une direction dominante N110°E à N150°E. Des relais dextres et sénestres de faible amplitude par rapport à la longueur du dyke sont fréquents, la direction des échelons étant très proche de l'axe d'allongement du massif (N120°E à N125°E). Il fait remarquer que le réseau de fracture dominant NE-SW n'est pas emprunté par le système filonien. -34- Les dykes représenteraient les conduits d'alimentation du volcanisme effusif (Feraud, 1981), ce qui contredit Grillot (1971) qui considère une phase filonienne indépendante d'une phase effusive. Chronologie : L'essentiel du volcanisme du massif des Coirons s'est mis en place au Miocène supérieur, pendant une brève période inférieure à 1 ,7 Ma. La phase filonienne datée, est d'âge comparable à la plupart des coulées. L'essentiel du volcanisme des Coirons semble donc s'être mis en place, d'abord avec une extension limitée à la digitation NE vers 8-7,5 Ma, jusque vers 6 Ma, avec une intensité maximale à 7 Ma au centre du massif (Feraud, 1981). Outre cette phase Miocène supérieur, il semblerait, mais ceci n'est pas établi (Bandet et al., 1974), que les phases effusives les plus importantes soient post-Villafranchienne (Grillot, 1971). Remarque : Il faut signaler que le massif des Coirons est un des ensembles du Massif-Central à porter des traces évidentes de mouvements attribuables à la tectonique régionale. Ces mouvements sont un basculement vers le nord de l'ensemble du massif, effectué avant la fin du volcanisme, car les coulées supérieures ne sont pas affectées ; une tectonique cassante a également été démontrée, par la présence d'une faille normale NE-SW qui décale des formations volcaniques. De toute évidence, des mouvements tectoniques, qu'ils soient cassants ou liés à des déformations lentes à grand rayon de courbure, sont associés à l'activité volcanique (Camus et Kieffer, 1978). 1.2.2: L'Aubrac: Situation géographique : Ce massif est situé entre les causses et le Cantal, à l'ouest de la Margeride. Il présente une forme allongée de direction NW-SE, comparable à la disposition du massif des Coirons. Direction majeure de fracturation du socle : L'Aubrac repose sur un socle granitique et métamorphique fracturé. Les principales failles ont des directions WNW-ESE à NW-SE et N-S (Maury et Varet, 1980). Caractéristique du volcanisme : Le volcanisme de l'Aubrac est de type essentiellement fissurai, issu de fractures hercyniennes NW-SE (Baudron et Démange, 1980 in Feraud, 1981). Cependant, les fractures N-S ont déterminé plus tardivement, le transit des laves (Rouire et Rouset, 1980). Les dykes, beaucoup moins nombreux que dans le Devès ou les Coirons, malgrés le caractère fissurai du volcanisme, ont des directions très homogènes N150°E à N165*'E, parallèles à l'allongement du massif. Si le volcanisme de l'Aubrac est à dominante fissurale, un volcanisme plus ponctuel se retrouve sur toute l'étendue du massif, ainsi que sur le socle périphérique. -35- Chronologie : Le volcanisme de l'Aubrac s'échelonne sur une brève période entre 8,1 et 6,8 Ma. L'activité principale de 8,1 à 7,8 est donnée par les datations effectuées sur les coulées (8-7,6 Ma) et sur les dykes (8,1-7,8 Ma). Ensuite, cette activité décroît jusqu'à environ 6 Ma et ne serait plus de nature fissurale, mais ponctuelle, caractérisée par des intrusions témoignant d'un volcanisme avorté (Feraud, 1981). 1.2.3 :Massif de l' Ardèche (bas-vivarais): Situation géographique : Ce petit massif de moindre importance s'insère entre Aubenas, le Cheyiard et le mont Mézenc, dans l'Ardèche. Il s'individualise du massif des Coirons très proche, par son volcanisme plus récent. Direction majeure de fracturation du socle : L'Ardèche est une région riche en sources hydrothermales (Vals-les-bains). Ces sources sont étroitement liées à la fracturation et au volcanisme quaternaire. Cette région est un carrefour entre une fracturation de direction E-W à NE-SW, et un réseau NW-SE de fractures distensives (Autran et Peteriongo, 1 980). On peut remarquer un alignement des cônes volcaniques dans la direction NW-SE, le long de fractures de même orientation. Ce volcanisme apparaît donc de nature fissurale. Chronologie : Cette petite province volcanique est entrée en activité au quaternaire, et se caractérise par deux épisodes éruptifs, l'un à 35 000 ans et l'autre à 1 1 700 ans . La région de l'Ardèche montre ici l'achèvement d'un volcanisme qui a évolué depuis le NW dans la haute vallé de la Loire et le bassin du Puy en Velay au Villafranchien-Pléistocène, vers le SE il y a seulement 1 1 000 ans (Autran et Peterlongo, 1980). 1.2.4 : Devès : Situation géographique : Le devès est le plus vaste plateau basaltique du Massif-Central. Il se situe à l'ouest du massif du Velay, entre les vallées de l'Allier et de la Loire. Direction majeure de fracturation du socle : Le principal réseau de fracture du socle hercynien de cette région est NNW-SSE, direction d'allongement du massif. Cette direction correspond au prolongement des failles bordières de la limagne de Brioude, vers le bassin du Puy, puis de l'Ardèche et les Coirons. La direction NNW-SSE de ce massif est soulignée par l'alignement des cônes suivant cette même orientation. Cette caractéritique témoigne du volcanisme fissurai du Devès. Le socle granitique et métamorphique disloqué a fissurai (Maury et Varet, 1980). ainsi favorisé le volcanisme de type Le Devès est bordé au NE par le bassin oligocène du Puy-en-Velay. -36- Chronologie : Le volcanisme du Devès est essentiellement Plio-Pleistocène, mais il présente une activité dès le Pliocène jusqu'au Pleistocene moyen. Les premiers épisodes significatifs remontent à 3 Ma. Le paroxysme d'activité s'étale de 2,5 à 2 Ma, puis se poursuit jusqu'à 0,59 Ma (Pleistocene moyen) (Pastre, 1987). Relation entre la tectonique et le volcanisme : Ici, la majorité des épanchements sont d'origine fissurale, mais certaines coulées sont à rattacher à des appareils ponctuels (Pastre, 1987). Le volcanisme basaltique s'est manifesté pendant plus de 2 Ma au Villafranchien, faisant rejouer lors d'une phase distensive, les fractures d'orientation NNW-SSE qui avaient auparavant contrôlé la formation du graben oligocène du Puy. Cette distension villafranchienne, responsable des éruptions fissurales du Devès, s'accompagne d'un nouvel épisode de subsidence du bassin du Puy (Autran et Peterlongo, 1980 ; Pastre, 1987). 1.2.5 : Causses, Escandorgue et Bas-Languedoc : Situation géographique : Ces provinces à volcanisme épars et d'extension très limitée, s'alignent dans la direction N-S, entre le Nord des Causses et le Cap d'Agde. Les Causses : Le volcanisme des Causses est principalement Miocène supérieur. Il s'étale entre 13 à 14 Ma dans la zone axiale, et 5 à 6 Ma sur les bordures. On observe une fréquence particulière vers 7 Ma (Autran et Peteriongo, 1 980). Le système filonien y est peu développé, mais deux familles se distinguent : * N140°E à N170°E, datée à 7,6-7 Ma (Gastaud, 1981 in Feraud, 1981). * N60°E L'activité des Causses s'échelonne donc entre 13 et 7 Ma avec un maximum d'intensité entre 8 et 7 Ma (Feraud, 1981). L'Escandorgue : Cette province est caractérisée par une bande de direction N-S où s'alignent les cônes volcaniques et les dykes, qui emprunteraient des fractures hercyniennes méridiennes (Autran et Peterlongo, 1 980). Cette chaîne de pointements volcaniques s'étant du rebord sud des Causses, jusqu'au NE de la montagne noire. La fracturation régionale est essentiellement E-W à NE-SW ; mais on peut individualiser, dans le centre du bassin de Lodève les familles de direction N20 à 30°E, N50 à 60°E, N90 à 110°E, NI 50 à 170°E, dans l'escandorgue et le reste du bassin de Lodève, les familles N90°E et NI 60 à N200°E. Les filons basaltiques du centre du bassin de Lodève se séparent en deux familles, l'une NI 50 à 170°E bien généralisée, l'autre NO à 30°E plus rare (Feraud, 1981). -37- Les dykes de l'Escandorgue et du Lodévois empreintent des fractures préexistantes héritées de l'orogenèse hercynienne, de direction proche de N-S, entre NI 70 et 210°E. Par contre, les fractures N90 à 110°E ne sont pas utilisées par les filons, malgré leur fréquence. Autre fait remarquable, dans l'axe de l'Escandorgue, où la fracturation est la plus importante, les dykes s'agencent en relais de direction dominante NI 40 à 170°E et N30 à 50°E. L'ensemble du volcanisme de l'Escandorgue et du Lodévois s'est mis en place entre 2 et 1 Ma, principalement entre 1 ,9 et 1 ,4 Ma. La nature fissurale de ce volcanisme est confirmée par l'âge synchrone des formations effusives et intrusivos (Feraud, 1 981 ). Bas-Languedoc : L'âge du volcanisme dans le Bas-Languedoc va de 1,7 à 0,7 Ma (1). L'activité du volcan d'Agde est datée à 0,75 Ma (Gastaud, 1981 in Feraud, 1981). 1 .2.6 : Limagne-Forez : Situation géographique : Ce volcanisme s'éparpille sur le surface sédimentaire du fossé d'effondrement de la grande Limagne et celle de Roanne (Forez). C'est un volcanisme ponctuel dispersé (Maury et Varet, 1980), qui n'est pas rigoureusement confiné aux fossés d'effondrement, mais qui déborde sur les horsts cristallins bordiers. Chronologie : L'âge de ce volcanisme, qui s'est mis en place postérieurement à la subsidence des bassins, est Miocène. L'activité volcanique du Forez a commencé sporadiquement dès l'Eocéne, et s'est poursuivie jusqu'au Miocène moyen. L'activité principale est comprise entre 20 à 14 Ma. C'est à cette période que sont rapportées les pépérites de la Limagne, mais le volcanisme se poursuit durant la période 7,5 à 3 Ma (Maury et Varet, 1980 ; Autran et Peteriongo, 1980). 1 .2.7 : Velay oriental : Situation géographique : Ce massif se situe dans le prolongement NW du massif des Coirons. Il borde à l'Est le bassin oligocène du Puy-en-Velay. Directions majeures de fracturation du socle : Le massif du Velay recouvre la zone du Massif-Central qui a subi la plus importante surrection, et s'est fortement fracturée en horsts et grabens de direction NW-SE. Les directions majeures du socle granitoïde et métamorphique sont NW-SE et NE-SW. Le système de horsts et de grabens sont affectés par les failles NE-SW, pour former une structure en "touche de piano" (De Goër et Mergoil, 1971). -38- Ici, il y a une relation évidente entre le volcanisme et la fracturation du socle sous-jacent. Ce massif apparaît comme un bloc "volcano-tectonique", avec une activité volcanique synchrone de mouvements tectoniques (De Goër et Mergoil, 1971 ). L'alignement des points d'émission se fait suivant les axes NW-SE et NE-SW. Chronologie : La période d'activité principale est Miocène supérieur (1 1 à 6 Ma) (Autran et Peteriongo, 1980). Cependant, un volcanisme à nodules de péridotites a été daté à 1,2 Ma (Feraud, 1981). Ce volcanisme pourrait se poursuivre jusque dans le Pleistocene, mais on admet qu'il s'achève au Villafranchien moyen (1). 1 .2.8 : Chaîne des Puys : Situation géographique : La chaîne des Puys se situe à l'Ouest de la Limagne d'Allier sur le horst granitométamorphique. Elle est bordée à l'ouest par le volcanisme plio-villafranchien de la chaîne de la Sioule. Directions maieures de fracturation du socle : La chaîne des Puys, volcanisme fissurai, s'aligne dans la direction N-S, parallèlement à la faille bordière de la Limagne. Cependant, l'alignement des volcans semble se faire essentiellement le long de fractures d'orientation NNE-SSW et N-S qui s'échelonnent dans la direction N-S (Autran et Peterlongo, 1980) Chronologie : l'activité de la chaîne des Puys s'étale depuis 50 000 ans à 3 000 ans, avec une période paroxysmale de 12 000 à 8 000 ans (Autran et Peteriongo, 1980 ; Brousse et al., 1969).. 1.2.9 : Cézallier : Situation géographique : Le Cézallier est une province volcanique située entre le Cantal et le Mont-Dore, perché sur un dôme de gneiss et de migmatites, prolongeant au NW le horst de la Margeride. Directions maieures de fracturation du socle : La fracturation de ce horst est importante : N30°E, N90°E, N135°E, N-S principalement (Pastre, 1987 ; Autran et Peteriongo, 1980). Cette fracturation guide le volcanisme effusif. Feybesse et Lespinasse (1987) ont montré le rôle majeur de la fracturation du Cézallier dans le contrôle des circulations hydrothermales. Au volcanisme de type fissurai basaltique, est associé un volcanisme ponctuel limité à la zone centrale du massif. Les émissions effusives fissurales prédominent dans les phases d'activité les plus importantes du volcanisme, mais les édifices plus ponctuels jouent aussi un rôle important, comme dans le Cantal. -39- Chronologie : L'activité volcanique du Cézallier est très large, elle s'étale du Miocène inférieur jusqu'au Pleistocene supérieur-HoIocène (20 Ma à 50 000 ans). L'essentiel de l'activité débute au Miocène terminal : 8 à 6 Ma, avec un maximum d'intensité autour de 5 Ma. Pour Cantagrel et Thonat, l'essentiel du Cézallier est antérieur à 3 Ma, entre 8 et 3 Ma (Cantagrel et Thonat, 1976). L'activité Pleistocene moyen (0,2 Ma) occupe la marge orientale du massif (Guerin, 1983 in Pastre, 1987). L'activité Pleistocene supérieur à Holocène se distingue au nord du massif, et assure la continuité avec la chaîne de Puys (50 000 ans) (Pastre, 1987). Le Cézallier assure donc la continuité entre le Cantal au sud, dont l'activité débute à l'oligocène vers 20 à 30 Ma, et le massif du Mont-Dore au nord qui se contruira essentiellement au Pliocène supérieur (Cantagrel et Thonat, 1976). 1.2.10: Mont-Dore : Situation géographique : Ce massif volcanique est situé entre le Cézallier au sud et la chaîne des Puys au nord. Il domine l'ouest de la Limagne d'Allier. C'est un massif allongé dans la direction N-S, qui est recouvert au NE par les coulées de la chaîne des Puys, et recouvre au SE le volcanisme du Cézallier. Directions majeures de fracturation du socle : Installé sur le socle granitique et métamorphique hérité de l'hercynien, le Mont-Dore se situe à la croisée des directions tectoniques N-S (Cantal, Cézallier, Chaîne des Puys), et NW-SE (Velay, Vivarais). Il constitue un vaste strato-volcan à l'image du CAntal, son volcanisme est de type ponctuel centré (Maury et Varet, 1 980). Les pointements volcaniques s'alignent sur des failles de directions NW-SE à N-S et NESW (Glangeaud et al., 1958). La surface de ce substratum dessine un bombement allongé dans la direction N-S, probablement lié à la mise en place de la chambre magmatique. Chronologie : Les laves des volcans du massif du Mont-Dore se sont épanchées sur un socle hercynien déjà affecté par du volcanisme au Miocène et au Pliocène.. Deux ensembles volcaniques se distinguent : * La province septentrionale (2,5 à 1,6 Ma) * La province du Sancy au sud (0,9 à 0,25 Ma) (Pastre, 1987). Il semble qu'il y ait une continuité des éruptions basaltiques entre 6 Ma et 250 000 ans. Le Mont-Dore est la superposition de plusieurs systèmes volcaniques différents (Cantagrel et Baudron, 1983): * La série alcaline Pliocène (6 à 3 Ma) ; ces basaltes s'identifient à ceux de la Limagne et du Cézallier. -40- * Les volcans septentrionaux du Mont-Dore (s.s.) entre 2,5 et 1 ,6 Ma. * Période d'activité basaltique régionale (1,6 à 0,9 Ma). * Le volcanisme du Sancy qui s'étend de 0,85 à 0,25 Ma. Mais ce n'est qu'à partir de 0,8 Ma que l'épisode Sancy aboutit à la construction d'un volcan centralisé. * Activité post-Mondorienne Holocène de type "chaîne des Puys jusqu'à 3 600 ans. 1.2.11 : Cantal: Situation géographique : Le Cantal, vaste strato-volcan, occupe le coeur du Massif-Central et représente le plus vaste édifice volcanique centré de l'europe extra-alpine. La couverture volcanique du Cantal passe en continuité aux provinces volcaniques voisines : le Cézallier au nord et l'Aubrac au sud. Directions majeures de fracturation du socle : Le Cantal s'est contruit sur un "carrefour tectonique", où convergent une série d'accidents selon quatre directions majeures : N-S, E-W, NW-SE, NE-SW. La fracturation dominante s'effectue selon la direction NW-SE. La réactivation de cette famille de failles au Néogène, s'est faite sous un régime de contraintes en distension (De Goër, 1972). Les alignements volcaniques, analysés par De Goër, en tenant compte de la chronologie et de la nature des emissions, souligne remarquablement et de façon homogène la direction NI 05 à 140°E, correspondant au réseau de fractures NW-SE du socle hercynien pré-volcanique. Cette direction coïncide avec l'orientation des fractures composant la faille de la Margeride. Ces fractures du socle hercynien d'orientations diverses, vont déterminer la forme et l'individualisation de la fosse-volcano-tectonique. Ce graben polygonal fermé joue un rôle dans le dynamisme et le magmatisme du volcan. Le Mont-Dore plus au nord, va se batir sur le même modèle que le Cantal. Chronologie : L'édification du Cantal au sens large se déroule en quatres périodes principales, entre le Miocène supérieur et le Pliocène inférieur (1 1 à 4 Ma). * Basaltes infra-Cantalien : l'activité de cette phase débute à 20 Ma au nord et à 30 Ma au sud, mais elle aura atteint son maximum d'intensité entre 1 1 et 9 Ma. * Paléo-Cantal : Edification du premier strato-volcan entre 8,8 et 8,3 Ma. * Néo-Cantal : entre 8,2 et 7 Ma * Basaltes supra-Cantalien : (6,5 à 3 Ma) Dernière phase d'activité au Mio-Pliocène. C'est une phase ponctuelle et linéaire. Au cours de cette période, les fractures utilisées sont indépendantes de celles activées durant la période néo-Cantalienne. Ces fractures, soulignées par les alignements de pointements volcaniques sont parallèles aux directions périphériques N20°E (Sillon Houiller) et N140°E (Faille de la Margeride). -41- 1.3 : Synthèse : Evolution spatiale et chronologique du volcanisme de l'Oligocène au Quaternaire récent : Remarque : L'évolution chronologique et géographique du volcanisme du Massif-Central est soumise à de nombreuses discussions qui laissent transparaître un manque de donnée et une situation très complexe de l'évolution géodynamique de cette région de l'Europe de l'ouest. L'insuffisance du nombre des données radiochronologiques et parfois l'imprécision et la valeur de certaines méthodes de datation ne permettent pas d'interpréter clairement cette évolution du volcanisme. Ce travail ne prétend pas résoudre le problème, mais propose une vision particulière, à partir d'une synthèse de données et des différents modèles proposés. Les zones de rift continentaux sont associées à un certain nombre de faits caractéristiques dont le volcanisme. Volcanisme, fracturation, bombement topographique et extension sont les caractéristiques de base qui sont observées pour de nombreux rifts fRift du Kenya, du Rio Grande, du Baikal, rift du Rhin). Toutes ces structures présentent un volcanisme pré-rift et post-rift (Neugebauer, 1 983). Dans le Massif-Central, le volcanisme alcalin est étroitement lié à l'extension oligocène, et on peut aussi distinguer un volcanisme pré-rift et post-rift (Lucazeau, 1986). Les différentes étapes de l'évolution du volcanisme sont donc dépendantes de l'évolution de la formation des rifts. On assimile en général le volcanisme qui s'étale du Paléocène à l'Oligocène au stade pré-rift. Durant la formation des grabens, le volcanisme est pratiquement inexistant (Autran et Peteriongo, 1980 ; Maury et Varet, 1980) à part peutêtre en Languedoc. Ensuite, l'activité reprend entre le Miocène et le quaternaire récent, avec deux paroxysmes, au Mio-Pliocène (5 à 10 Ma), et durant de Villafranchien et le début du Quaternaire (4 à 1 Ma) (Lucazeau, 1986 ; Feraud, 1981). C'est le stade postrift. Géographiquement, les édifices volcaniques se situent sur les bordures ou au sein même des structures subsidentes tertiaires et leur répartition concorde avec les grandes structures tectoniques hercyniennes et tardi-hercyniennes du socle. Sur la figure 25 sont représentées les quatre périodes principales de l'évolution du volcanisme dans le Massif-Central. La première période. Oligocène à Miocène inférieur et moyen se caractérise par une activité majeure en Limagne dès l'Aquitanien (Pépérites) et dans le Forez. Ce volcanisme est dispersé non seulement dans le sédimentaire des fossés d'effondrement, mais aussi sur le socle qui borde ces grabens. Les pointements volcaniques s'alignent parfois sur des fractures héritées. L'activité volcanique s'amorce modérément dans le Cantal, le Cézallier et le Mont-Dore, dès le Miocène inférieur et moyen. La deuxième période correspond au premier paroxysme du volcanisme (Miocène supérieur à Pliocène inférieur), l'activité dans le Cantal, le Cézallier , les Coirons , le Velay oriental et l'Aubrac est maximum. Le Mont-Dore commence à s'édifier avec une activité modérée. Le Cantal montre l'édification du plus grand strato-volcan de l'Europe de l'ouest. L'activité dans les Causses remonte également à cette période. La troisième période (Pliocène supérieur, début du Quaternaire) voit la construction du deuxième ensemble strato-volcanique français, le Mont-Dore, avec une activité majeure qui s'étale entre 3 et 0,3 Ma environ. L'édification du volcan du Sancy dans le Mont-Dore remonte à 1 Ma. le volcanisme du basLanguedoc, et du Devès sont à rapporter à cette période, deuxième -42- Fig.25 Le volcanisme du Massif-Central Périodes d'activité volcanique principale 1 : Oligocène à Miocène inférieur à moyen 2 : Miocène supérieur à Pliocène inférieur 3 : Pliocène supérieur au début d u Quaternaire 4 : Quaternaire récent (< 50 000 ans) 5 : Failles secondaire 6 : Failles majeures 7 : Massifs volcaniques 8 : Orientation filonienne principale ou direction des alignements volcaniques (Cantal, Chaîne des Puys) -43- paroxysme de l'activité volcanique du Massif-Central. Le Cézallier et le Velay oriental voient leur activité se poursuivre au cours du Pleistocene. Le volcanisme le plus récent se distribue dans la chaîne des Puys et dans le Vivarais (Ardèche) (<50.000 ans). Dans la chaîne des Puys, la dernière activité ne remonte qu'à 6000 ans (éruption du Pavin). La répartition géographique (Fig. 25) et l'évolution chronologique (Fig. 27) du volcanisme dans le Massif-Central n'est donc pas quelconque, mais l'interprétation reste délicate. Le coeur du Massif-Central voit s'accumuler le plus grand volume d'émissions basaltiques dès le Miocène sur les bordures ouest, nord et est du horst granitique de la Margeride, et notamment au niveau du Cantal. Le volcanisme le plus récent se place autour de cette zone d'accumulation, Mont-Dore et chaîne des Puys au nord, Escandorgue et bas- Languedoc au sud, devès et Ardèche à l'est (Maury et Varet, 1980). L'étalement dans l'espace au cours du temps du volcanisme semble au premier abord se faire de manière "dispersive", le long de trois axes principaux. Rejetant l'hvpothèse d'un déplacement de la plaque Européenne au dessus d'un point chaud. Brousse (1974) propose un modèle de volcanisme linéaire de point triple (Fig. 26), avec deux rifts en échelon N-S et un troisième de direction NW-SE. Le point central de ce système se situerait à la limite Cantal-Cézallier. La première direction évidente voit le volcanisme évoluer du sud vers le nord depuis le Cézallier vers la chaîne des Puys, en passant par le Mont-Dore. La seconde direction fait évoluer l'activité volcanique du nord vers le sud, depuis le Cantal jusque dans le bas-Languedoc, en passant par l'Aubrac, les Causses et l'Escandorgue. La troisième direction NW-SE se dédouble en deux alignements : Velay-Coirons, Devès-Ardèche. La géométrie d'un tel point triple dissymétrique peut s'expliquer selon Brousse par la réactivation des fractures préexistantes (Brousse, 1974 ; Froidevaux et al., 1974, in Brousse, 1974). Fig. 26 : Développement du volcanisme français autour d'un point triple (d'après Brousse, 1974) -44- La migration du volcanisme suivant la ligne Cantal. Cézallier. Mont-Dore. Chaîne des Puys est confirmée par Cantagrel et Thonat (1976). Cependant, on peut remarquer que dans la chaîne des Puys, l'activité volcanique semble se déplacer du nord vers le sud (Pleistocene supérieur au nord et Holocène au sud) (Brousse et al., 1969) Bellon (1976, in Maury et Varet, 1980) explique cette évolution en la corrélant avec les phases tectoniques méditerranéennes. Maury et Varet (1980) rejettent ces deux hypothèses qui ne justifient pas selon eux une telle migration du volcanisme. Ils proposent un tout autre schéma, associant l'activité volcanique et son évolution aux variations de directions de la contrainte principale dans la plaque ouest-européenne. Selon ces auteurs, l'extension responsable de l'ouverture de fractures de direction NW-SE favorise la mise en place d'un diapir manteiiique au cours du Pliocène et du Quaternaire. Ce diapir aurait migré plus au nord pour donner lieu à la construction du Mont-Dore. Dans un période plus récente, la direction de la contrainte principale qui passe à une direction méridienne serait responsable de l'ouverture de fractures N-S (Mont-Dore, Chaîne des Puys, basLanguedoc, Vivarais). Ce modèle a la particularité d'associer pour la première fois l'activité volcanique au champ de contraintes et au diapirisme manteiiique. Il est admis actuellement, que sous le Massif-Central, une remontée diapirique de l'asthénophère est responsable des principaux phénomènes géodynamiques observés dans cette région. L'extension de ia zone diapirique dans le manteau supérieur peut être cartographiée, en analysant les déformations plastiques observées dans les Iherzolites en enclaves des gisements volcaniques. Des précisions sur la structure de ce diapir seront apportées dans le chapitre 3. Néanmoins, on peut dire ici déjà que le diapirisme manteiiique fut initié il y a environ 40 Ma en relation avec le volcanisme pré-rift et l'extension oligocène. L'ascension de l'asthénosphère est devenue active il v a 5 Ma. et serait responsable de l'apogée du volcanisme au Mio-Pliocène. La géométrie de cette remontée asthénosphérique apparaît comme une succession de petits diapirs de diamètre réduit (10 Km) (Coisy et al., 1978 ; Nicolas et al., 1987). Il est donc probable que l'évolution du volcanisme dans le Massif-Central est intimement liée à révolution et à la migration de ces petits diapirs adjacents ou emboîtés. Outre cette activité dynamique du manteau supérieur responsable de la majorité du volcanisme alcalin d'origine profonde, le Massif-Central est soumis au champ de contraintes engendré par la convergence entre l'Europe et l'Afrique. L'évolution de ce champ de contraintes va induire des modifications dans l'orientation des structures du volcanisme, notamment de type fissurai (De Goër et Mergoil, 1971 ; Maury et Varet, 1980). 1.4 : Le volcanisme placé dans le contexte structural du Massif-Central (Relations tectonique-volcanisme) : La dépendance du volcanisme vis à vis des structures tectoniques a souvent été établie. Les alignements des pointements volcaniques sont en étroite relation avec les directions de fracturation (principalement hercyniennes et tardi-hercyniennes) observées dans le socle. L'orientation des réseaux filoniens dans les massif volcaniques montre la relation entre cette fracturation du socle, ainsi que les paléocontraintes tectoniques qui ont induit l'ouverture des fractures (Feraud, 1981 ; Gastaud, 1983) (Fig.28). Les réseaux de dykes qui se mettent en place dans un champ de contraintes donnée, s'orientent parallèlement à la contrainte majeure horizontale (Nakamura, 1977 in Feraud, 1981). Mais la fracturation préexistante du milieu encaissant doit être prise en considération. Ce sont les fractures proche de la direction de la contrainte horizontale majeure qui seront empmntées par le magma. Ainsi peuvent naître des réseaux de dykes en échelon. La mise en place de ces filons induit également une fracturation parallèle à aux dykes (Le Dain, in Feraud, 1981). Sur la carte de la Fig. 25 sont représentées les orientations filoniennes principales (Gastaud et al., 1983 ; Feraud, 1981 ; Chantepie, 1990) ainsi que les alignements -45- Oligocène 34 30 Miocène 22.520 Pliocène 4 Pleistocene Holocène Vctuel 3 L'échelle stratigraphique Activité principale est établie d'après G-S. Odin et C Odin m Activité mineure Geochronique, n°35, 1990. Fig. 27 - L'âge du volcanisme dans le Massif-Central Nature Massifs Coirons du volcanisme Direction moyenne Direction des principaux Direction moyenne de fracturation majeure réaeaux (¡Ioniens des alignements du socle Références volcaniques ^~^ ^* >, / ^' Fissurale ^*^'- 12. 14, 1, 13,9 2, 5, 28 Aubrac Fissurale 14,3,16,9,1. 28 Ardèche Devès tes Fissurale î.** ^ Í * "i 1, 14,22 Fissurale (-f ponctuel 14, 15,1,23,24 pour certains appareils) 25 Causses Fissurale 1, 10,9, 14,28 Escandorgue Fissurale 1,9. 10, 14,28 Limagne-Forez Ponctuel dispersé IM^Îi 14, 1, 17,20, 21 Velay Fissurale 8, 1,9, 14,20 Chaîne des Puys Fissurale 1.4, 14 Cézallier Bssurale (i-ponctuel 15, 1.6, 18,14 dans la zone centrale) Mont-Dore PoiKtuei centró 14,11.15,19,1 20, 26, 27 Cantal s Ponctuel centré 7, 1, 14 Les numéros des références renvoient à la bibliographie Fig. 2 8 - Relations fracturation du socle et volcanisme -46- volcaniques pour la chaîne des Puys (in Autran et Peterlongo, 1980) et le Cantal (De Goër, 1972). De cette carte se dégagent trois orientations principales suivant la datation des dykes : 1/ La datation d'un dyke dans la région de Montpellier (Montferrier le Lez) a donné un âge de 27 Ma environ (Oligocène supérieur). Ce dyke est orienté N-S (Gastaud et al., 1983). 2/ Dans le Miocène, l'orientation moyenne des dykes est NW-SE à NNW-SSE. Les systèmes filoniens des Causses, datés du Miocène (entre 7,6 et 7 Ma) s'orientent suivant une direction de N140°E à N170°E (Gastaud et ai, 1983). Cette direction se retrouve pour les réseaux filonien de l'Aubrac (NISO^E à N165°E, datés entre 7,8 et 8,1 Ma), du velay oriental (N140°E à N150°E pour le réseau filonien de Molinos, daté à 6 Ma, N165°E à NI 70°E pour le réseau du col du Pertuis, daté à 1 1 Ma), et des Coirons (NI 10°E à N150°E daté entre 6,6 et 7,7 Ma). Dans la région de Clermont-Ferrand, un système filonien de brèche basaltique est à relier au volcanisme miocène pépéritique de cette région (16 Ma à 21 Ma). Ce système a une orientation moyenne N140°E (ce DEA, partie 1 ; Chantepie, 1990). Dans le Cantal, les alignements volcaniques analysés en tenant compte de la chronologie et de la nature pétrographique des formations, montre une orientation homogène NW-SE (N105°E à N140°E) (De Goër. 1972) 3/ Les réseaux de dykes du volcanisme Plio-Pléistocène et Holocène montrent une orientation N-S à NNE-SSW. à Agde, un filon de direction N-S a été daté à 0, 75 Ma. dans l'Escandorgue et le bassin de Lodève, le réseau filonien est N-S à N30°E, daté entre 1,4 et 1,9 Ma (Gastaud et al., 1983). Dans le Devès le réseau est orienté N10°E à N40°E, il est daté à 2,1 Ma (Feraud, 1981). Dans la chaîne des Puys, les alignements volcaniques marquent une direction N-S à NNESSW. Ce volcanisme est Holocène (Camus in Autran et Peterlongo, 1980). Ainsi apparaît nettement une variation d'orientation des réseaux filoniens, notamment entre le Miocène (NW-SE) et le Plio-Pléistocène (NNE-SSW). Ce fait peut traduire une évolution de l'orientation de la contrainte majeure horizontale, donc de la direction de l'extension responsable de l'ouverture des fractures. -47- CHAPITRE 2 : LE DIAPIRISME MANTELLIQUE SOUS LE MASSIF-CENTRAL ET SES CONSEQUENCES 2.1 : Amincissement de la Lithosphère et diapirisme manteliioue: Les profils crustaux effectués dans le Massif-Central, notamment au niveau des dépressions tertiaires (zones de rift) indiquent des variations à grande échelle de la stmcture lithosphérique, plus particulièrement de la profondeur du Moho et de l'épaisseur de la lithosphère. En Auvergne, l'amincissement crustal est significatif et est associé aux limagnes ainsi qu'au volcanisme récent fPerrier et Ruegg, 1973 ; Hirn, 1980) Profondeur du Moho : La carte de la Fig. 29 représente les isobathes du Moho. Elle a été établie à partir d'un rapport BRGM "Synthèse des données de sismologie expérimentale en France" par Godefroy et Hirn (Rapport BRGM 80 SGN 800 GEG, 1980). Cet amincisement crustal est centré sur le trièdre Vichy-Thiers-Clermont, avec une remontée du Moho à -24 Km ; cette anomalie va ensuite rejoindre le fossé rhénan, suivant une direction NE-SW. Ailleurs le Moho reprend une profondeur normale, allant de 30 à 32 Km, parfois 33 à 34 Km pour des données ponctuelles. Il apparaît essentiel de remarquer que l'amincissement crustal se situe à l'est du sillon houiller. Cette structure hercynienne sépare un domaine de croûte "normale" rigide, d'un domaine de croûte amincie. A l'ouest du sillon houiller, la croûte surmonte un manteau normal, la vitesse des ondes P est de 8,2 Km/s. Par contre, à l'est de cette structure, la vitesse des ondes P n'est plus que de 7,3 Km/s (Coisy et Nicolas, 1978). Dans le sud-est du Massif-Central, l'amincissemement crustal est d'autant plus important que l'on se rapproche du golfe du Lion. C'est le passage à la marge passive qui limite la lithosphère continentale européenne à la lithosphère océanique du bassin nordoccidental de la mediterráneo. Le flux de chaleur : Les mesures du flux de chaleur dans le Massif-Central indiquent des valeurs anormalement élevées (Gable, 1977 ; Bertaux et al., 1978 ; Lucazeau et Bayer, 1982), que l'on interprète par la montée progressive d'un diapir au sein de la lithosphère. Les phénomènes géodynamiques observés dans le Massif-Central depuis l'Oligocène peuvent s'intégrer dans un tel modèle, et sont comparables aux observations relevées dans d'autres régions semblables (Basin and Range, rift du Rio Grande, lac Baikal ...). Le maximum du flux de chaleur mesuré au niveau du Massif-Central se superpose au maximum de l'amincissement crustal. Le diapir manteiiique : Un modèle de montée diapirique du manteau est donc couramment proposé par de nombreux auteurs (Perrier et Ruegg, 1973 ; Coisy et Nicolas, 1978 ; Lucazeau et bayer, 1982 ; Lucazeau, 1986 ; Nicolas et al., 1987). L'analyse des déformations plastiques enregistrées par les Lherzolites en enclave dans les roches volcaniques permet de faire une cartographie de l'extension de cette zone diapirique. C'est ce que représente également la figure 29. La répartition des différentes structures des enclaves de péridotite, définies en fonction de l'intensité de la déformation plastique, montre une distribution particulière (Fig,30)- Cette distribution résulterait de l'action conjuguée ou successive de petits diapirs de faible diamètre (10 Km environ), circonscrits dans la zone de manteau anormal. Ce modèle peut expliquer la répartition et l'évolution du volcanisme dans le Massif-Central. Mais une Fig.29 : 1/ Domaine de l'anomalie profonde imputable au diapir (d'après Nicolas et al., 1987) 2/ Isobathes du Moho (d'ares Godefroy et Hirn, 1980) 3/ Limite de la zone de lithosphère amincie. -49- telle répartition est évidemment aussi contrainte par la localisation des gisements basaltiques. POOTOGRANULAR | @ PORPHYROCLASTIC [ O EQUIGRANULAR ? ?oikiut:c i i ro 'ipr V^v^ ^ â'% - 1\.\ (Fig 30) Distribution des types structuraux de péridotites en enclaves dans les basaltes du Massif-Central (d'après Nicolas et al., 1987) 2.2 : Topographie actuelle: Une des conséquences importantes du diapirisme manteiiique, est la formation d'une topographie assimilable à une vaste bombement. Ce bombement est reconnu dans toutes les zones de rift, son amplitude est de 1000 à 2000 m (Neugebauer, 1983). Cette topographie est associée à une anomalie négative du champ de pesanteur (anomalie de Bouguer) qui est interprétée par la montée d'un corps anormalement chaud et léger au sein de la lithosphère. Ce sont les forces qui s'exercent vers le haut au toit du diapir, qui sont responsables de l'élévation topographique (Lucazeau et Bayer, 1982 ; Neugebauer, 1983). Cependant, si la topographie du Massif-Central se présente comme un vaste bombement, celui-ci est dissymétrique. Les reliefs les plus importants (si l'on fait abstraction du volume des massifs volcaniques) s'alignent le long de la faille des Cévennes, bordure SE du Massif-Central. Ce sont principalement le Mont Aigoual (1565 m), le Mont Lozère (1699), le Mont Mézenc (1753), et le Mont Pilât (1432). Ensuite, l'altitude moyenne diminue régulièrement vers la bordure NW du Massif-Central. Le horst granitique de la Margeride ressort nettement, son orientation est NW-SE (Fig. 40). Age du soulèvement récent du Massif-Central : Ce sont dès la fin de l'Oligocène que s'amorcent les premiers mouvements verticaux de grande ampleur dans le Massif-Central. Ces mouvements correspondent au bombement de la phase de rifting. Mais c'est à la fin du Pliocène que la dissymétrie fondamentale de la topographie a été ravivée par un basculement SE-NW et a engendré une forte érosion au Pleistocene. La bordure SE se soulève de 500 m environ, alors qu'au nord, un creusement dans les fossés oligocènes n'atteint que 40 m dans le bassin d'Issoire à la fin du Pliocène. Le dernier soulèvement enregistré au niveau de la bordure sud du Massif- -50- Central est daté de la fin du Pliocène au Plio-Villafranchien ; alors qu'il serait plus récent (Villafranchien supérieur, 1 ,5 à 0,8 Ma) dans la région centre-nord (Etienne, 1981). Ces datations issues d'études géomorphologiques ne nous permettent pas facilement de placer le basculement plio-villafranchien du Massif-Central dans le cadre plus général de la tectonique de la mediterráneo occidentale. Ce basculement SE-NW contre la faille des Cévennes correspond semble-t-il à l'ouverture du golfe du Lion et à la formation de la marge passive du bassin océanique nord-occidental de la mediterráneo. L'ouverture du golfe du Lion s'est faite au Miocène. Le basculement principal a dû se produire durant cette période. Détermination d'un topographie "régionale" : La représentation de la topographie en relief ou en cartographie a été faite à partir d'un fichier numérique des altitudes moyennes de la France (fichier CORON). Les coordonnées des latitudes et des longitudes sont exprimées en grade par rapport au méridien de Paris. Chaque altitude est moyennée sur une maille de 0,04 sur 0,05 grade, soit environ sur une surface de 5*6 Km2. Les données se rapportant au Massif-Central ont été extraites de ce fichier, entre les longitudes -2 et 3 grades et les latitudes 48 à 52 grades. Pour visualiser les formes majeures de la topographie du Massif-Central, un lissage de cette surface a été fait à l'aide de la méthode d'interpolation de Tchebychev. On détermine ainsi une "régionale" du relief en éliminant le résidu de faible longueur d'onde en employant un polynôme de degré variable (polynôme d'interpolation de Tchebychev). Plus le degré du polynôme est faible, plus le lissage sera important. L'interpolation minimum imposée par le programme est un polynôme de degré 14 ; alors que l'interpolation maximum est un polynôme de degré 1. Il a été effectué différents lissages du relief avec des interpolations de degrés 14 et 10 (Fig 31, 32). Ces degrés d'interpolation apportent des informations sur la forme du bombement, ainsi que sur les directions majeures du relief. Cette régionale de la topographie décrit clairement la forme et l'amplitude du bombement du Massif-Central. Elle reflète nettement le basculement du massif depuis la bordure SE vers le NW. Les orientations majeures qui ressortent sont les axes SSWNNE et NW-SE. L'axe SSW-NNE correspond à l'alignement des principaux reliefs, le long de la bordure SE du massif. Cette bordure SE est limitée par la faille des Cévennes. L'axe NW-SE correspond à l'orientation principale du horst de la Margeride. Si l'amplitude de la topographie réelle est d'environ 1500 m, la topographie régionale (interpolation de degrés 14) indique une amplitude d'environ 1 100 m centrée sur la région de Langogne. Cette région est située entre les bordures SE de la montagne de la Margeride, et NW des monts du Devès. La dissymétrie du bombement topographique lié à la mise en place et à l'évolution du diapir manteiiique semble induite par la préfracturation du socle. Les grandes directions tectoniques hercyniennes, et post-hercyniennes orientent le relief ; l'élévation récente de la topographie et le basculement du Massif-Central ont été contraints par ces directions majeures. -51- Lissage de la topographie Polynôme de Polynôme du Massif Central degrés d« degrs 14 14 Fig. 31 : Lissage de la topographie du Massif-Central à l'aide de la méthode d'interpolation de Tchebychev : POLYNOME DE DEGRE 14 -5.2- Lissage de la topographie Polynôme de du Massif Central degré Polynomo d« dogr» 10 10 Fig.32 : Ussage de la topographie du Massif-Central à l'aide de la méthode d'interpolation de Tchebychev : POLYNOME DE DEGRE 10 -53- CHAPITRE 3 : CHAMP DE CONTRAINTES ACTUEL DEDUIT DES MECANISMES AU FOYER ET DES MESURES DE CONTRAINTES IN-SITU Plusieurs méthodes peuvent être mises en oeuvre, pour définir les contraintes actuelles dans la croûte continentale. Les méthodes de mesures de contraintes in-situ, en forage ou en surface restent les plus intéressantes, car elles fournissent en plus des directions des contraintes principales, la valeur absolue de ces contraintes. Les mesures de contraintes in-situ par fracturation hydraulique semblent les plus fiables, mais ces mesures peuvent aussi se faire sur carottage, ou par verrin plat à la surface. La profondeur d'investigation par la méthode de fracturation hydraulique peut atteindre plus de 1000 m, alors que pour les carottages elle est bien moindre (quelques dizaines de mètres, souvent fait à partir d'une galerie). Les verrins plats s'utilisent en général en surface. Il semblerait que les mesures de contraintes ne se stabilisent (et donc deviennent fiables) qu'à partir de quelques centaines de mètres, ceci probablement en raison des perturbations qu'entraîne la topographie et la simple présence de la surface du soi II faut donc manier avec beaucoup de précautions les mesures de contraintes en surface (verrin plat) et à faible profondeur (carottage). Une autre méthode de mesure de contraintes en forage se développe actuellement. C'est la méthode "d'ovalisation des trous de forage". Si elle peut atteindre des profondeurs de plus de 5000 m, elle ne donne cependant que des directions approximatives des contraintes et pose beaucoup de problèmes d'interprétations. Les mécanismes au foyer, qui ne nous donnent pas directement les directions des contraintes, mais les axes de pression, de tension et l'axe B (intersection des plans nodaux), nous informent indirectement sur l'état de contraintes à une certaine profondeur. Les directions des contraintes principales sont comprises dans les cadrans de pression et de tension, ce qui laisse une importante marge d'incertitude. En outre, les mécanismes au foyer nous indiquent la direction (un des deux plans nodaux) probable de la faille responsable du séisme. La profondeur varie ici, de la surface jusqu'à 20 ou 25 Km. Des méthodes se sont développées (Etchecopar, Cisternas-Rivera), pour essayer de déterminer un tenseur de contraintes à l'échelle régionale, calculé à partir de plusieurs séismes (direction et valeurs relatives des contraintes) (Godefroy, 1981) Si la répartition des mécanismes au foyer renseigne sur l'état de contraintes à l'intérieur de la croûte, elle ne donne qu'une mauvaise image de la répartition de la sismicité. La fiabilité des mécanismes au foyer calculés est dépendante de la magnitude du séisme enregistré, et de la position de ce séisme par rapport au réseau fixe d'enregistrement.L'abondance des solutions dans le Massif-Central est due au nombre important de stations du LDG dans cette région. C'est pourquoi le troisième partie de ce chapitre traitera de la sismicité instrumentale et historique du Massif-Central, et de sa répartition par rapport aux grandes structures tectoniques. 3.1 : Sismicité du Massif-Central et de ses abords : Les zones de rift continentaux en général, sont associées parmi d'autres caractéristiques, à une activité sismique (Neugebauer, 1983). Par exemple, les rifts de l'Europe de l'ouest et centrale ont été actifs durant le tertiaire et le quaternaire, et la sismicité modérée que l'on enregistre indique que ces zones de rupture évoluent encore actuellement (lilies, 1974). Néanmoins dans le Massif-Central, la sismicité ne se limite pas aux dépressions tertiaire et quaternaire, et semble au contraire affecter essentiellement les structures plus anciennes (structures hercyniennes). ' -46 Fig.33 : Carte de la sismicité instrumentale du Massif-Central (1962-1990) 1/ Séismes de magnitude <3.5 2/ Séismes de magnitude 3.5 =<M <l.5 3/ Séismes de magnitude >= 4.5 (Fichier L.D.G.-C.E.A.) -55I H 20 Km ABH^ 47 46 45 i Séismes Villes Sommets Stations n»4 O m>3 a m>2 a m<2 O ^ CARTE SISMICITE DU NORD- EST DU KASSIT CENTRAL 1961-1986. Fig.34 : (D'après Guyoton, 1986) -56- 3.1.1 : Sismicité instrumentale : (Fig 33) Les données reportées sur la carte sont extraites d'un fichier L.D.G.-C.E.A., pour une période comprise entre 1962 et 1990. 302 séismes sont reportés sur cette carte. 80% sont de magnitude inférieure à 3,5, 19% de magnitude comprise entre 3,5 et 4,5, et 1% de magnitude supérieure à 4,5. Un seul séisme de magnitude supérieure à 4,5 (4,7) a été enregistré, il correspond au séisme du 30/09/85 qui a eut lieu dans la région de Tours. La microsismicité du Massif-Central et de ses abords est assez diffuse, mais n'est pas répartie de façon homogène sur l'ensemble du massif. La majorité de l'activité sismique se concentre dans le NW du Massif-Central, dans le sud du bassin de Paris et le seuil de Poitou. La distribution des epicentres dans la région du seuil de Poitou et plus au nord souligne la direction hercynienne qui se prolonge de la région sud-armoricaine jusque dans le Massif-Central (Godefroy, 1981). Certains accidents tectoniques majeurs sont nettement soulignés par les alignements épicentraux. Ce sont la faille de la Marche, le sillon houiller. ainsi que les directions méridiennes qui se prolongent sous le bassin Parisien. Mais d'autres essaims sismiques se distinguent dans le socle et marquent la faille de la Margeride au NE de St Flour ainsi que la bordure nord de ce massif, la faille des Cévennes dans la région des Coirons, la bordure occidentale des Causses, et le Livradois. Il faut souligner l'activité sismique du massif du Mont-Dore liée peut-être à l'effondrement volcano-tectonique de la caldera. Quelques crises sismiques récentes sont à remarquer : La crise de Cosne d'Allier en 1977, la crise du bassin d'Ambert en 1989, et la crise de la Marche en 1991. La région Est du Massif-Central est très peu sismique, notamment le Morvan, le Forez, le Velay et les Monts du Lyonnais. Si la microsismicité des bassins oligocènes comme celui de la Limagne est très faible, il n'en demeure pas moins qu'elle se concentre soit sur la bordure du bassin (par exemple sur la faille bordière de la Limagne entre Clermont-Ferrand et Moulin), ou au niveau des zones actuellement les plus subsidentes de la Limagne (Fosse de Riom). On notera également la forte dissymétrie de l'activité sismique, plus forte sur la bordure ouest que sur la bordure est où elle est pratiquement nulle (Guyoton, 1987 ; Dorel d'après Antoine, 1982) (Fig.34). La faille de Tauves-Aigueperse est soulignée par un alignement d'épicentres, ainsi que la bordure nord du sillon houiller. La plus forte concentration d'épicentres marque la région de Cosne d'Allier située entre la l'extrémité nord du sillon houiller et l'extrémité sud de la faille de Sancerre-Sancoins. 3.1.2 : Sismicité historique (macrosismicité) : (Fig.35) Voir l'annexe sur le Fichier Sirène. Les données sont extraites du fichier Sirène BRGM-CEA-EDF (l'extraction a été faite le 25/03/92). Les epicentres ont été sélectionnés en fonction de la qualité de la localisation déterminée, et de la qualité de la détermination de l'intensité épicentrale. Les informations isolées et les localisations arbitraires ont été éliminées. Sur 284 séismes historiques reportés, 81% sont de magnitude inférieure à VI, 18.7% de magnitude comprise entre VI et VIII, et seulement 0.3% de magnitude supérieure à VIII (Echelle M.S.K.). La répartition des epicentres historiques est sensiblement la même que celle des epicentres instmmentaux et confirme donc l'individualisation des zones sismiques actives par rapport aux régions asismiques. On notera toutefois que le séisme historique le plus important (intensité VIII sur l'échelle M.K.S.) a eu lieu en 1490 au NW de ClermontFerrand. -57- Fig.35 : Carte de la sismicité historique (macrosismique) du MassifCentral (Fichier Sirène : BRGM-CEArEDF) 1/ Séismes d'intensité épicentrale 1,<VI 2/ Séismes d'intensité epicentro le-.VK 1. < VIII 3/ Sé/smes d'intensité épicentrale Î.^VIII Echelle M.S.K. -58- 3.2 : Mécanismes au fover : La région du Massif-Central est actuellement bien couverte par un ensemble de stations sismologiques appartenant soit au réseau du L.D.G.-C.E.A. (au nord et à l'ouest), soit de l'Observatoire de Grenoble (à l'est), soit du réseau sismologique Auvergne de l'Observatoire de Physique du Globe de Clermont-Ferrand. La répartition de ces stations sismologiques a permis de calculer un certain nombre de mécanismes au foyer fiables. Il n'a été retenu que les mécanismes au foyer des séismes de magnitude supérieure ou égale à 3,5, dont la détermination est considérée comme fiable. Les données proviennent de Godefroy (1980 et 1981), Nicolas et al., (1990), Nicolas et al. (1991), Dorel et al. (1990), pour le mécanisme au foyer du bassin d'Ambert. La sismicité du Massif-Central est faible comparée à celle observée dans d'autres régions de France, comme les Pyrénées et les Alpes en particulier. Un séisme de magnitude supérieure à 4 est enregistré tous les 3 ou 4 ans environ (Dorel et al., 1990). Cependant, les solutions focales qui sont calculées mettent en évidence quelques traits majeurs de la tectonique et de la situation géodynamique actuelle du Massif-Central. Répartition des mécanismes au foyer : Les mécanismes au foyer sont essentiellement répartis dans la région NW du MassifCentral, le sud du bassin de Paris et la région du seuil de Poitou. Un mécanisme a été déterminé à l'ouest du bassin d'Ambert (séisme de magnitude 3,6) à la limite entre le Livradois et le Forez.Une solution focale a été déterminée pour un séisme de magnitude 4,1 au sud d'Aurillac (Fig.36). Interprétation : La fiabilité et le nombre de solutions focales déterminées dans le Massif-Central et ses abords permet une interprétation à l'échelle régionale du champ de contraintes et met en évidence les grands accidents actifs. La plupart des mécanismes au foyer sont de type décrochant-compressif , notamment dans tout le NW du Massif-Central. Mais certains séismes montrent des mécanismes de type décrochant-extensif. C'est le cas du séisme situé dans le prolongement de la direction méridienne sous le bassin de Paris, d'un séisme situé sur le sillon houiller, et celui de la région d'Aurillac. La majorité des mécanismes au fover montrent remarquablement l'orientation uniforme (NW-SE à NNW-SSE) de la contrainte maximale compressive. Un champ de contraintes régional a pu être déterminé en utilisant l'ensemble des solutions et confirme l'orientation NW-SE à N-S de la contrainte principale horizontale (Godefroy, 1981). La répartition des mécanismes au foyer (mais aussi la géométrie du réseau d'enregistrement sismique) met en évidence la cinématique de quelques grands accidents actifs de la région : * La région de la Marche dans le NW du Massif-Central présente une sismicité importante, et plusieurs mécanismes se placent sur la dislocation de la Marche. Cette faille importante de direction NW-SE à E-W prolonge les directions armoricaines et fonctionne actuellement en décrochement dextre. * Le prolongement des directions armoricaines sous le sud du bassin de Paris et le seuil de Poitou et souligné par quelques mécanismes décrochants. Un des plans nodaux correspond systématiquement à la direction des accidents sud-armoricains (N110°E à N130°E). Si les failles correspondent effectivement à cette direction, elles fonctionnent en décrochement dextre. * Les accidents sub-méridiens dans le Massif-Central sont soulignés par quelques mécanismes indiquant des rejeux sénestres : bassin d'Ambert, Fig. 36 : Carte des mécanismes au foyer et des mesures de contraintes insitu du Massif-Central et ses bordures -60- prolongement du sillon houiller sous le sud du bassin de Paris (faille de Sancerre-Sancoins). * Le sillon houiller se caractérise par une sismicité importante. Celui-ci fonctionne en décrochement senestre. Une des solutions focale située sur cet accident est de type décrochant-extensif, alors qu'une autre solution marque un fonctionnement décrochant-compressif 3.3 : Mesures de contraintes in-situ : (Voir la Fig.36) (D'après Cornet et Buriet, 1990 ; Paquin, in Feraud, 1981) Quatres forages fournissent des données jusqu'à 700 à 1000 m de profondeur environ : Auriat, Echassière, Chassole, et Le Mayet de Montagne. Pour ces mesures, deux cas sont représentés, suivant que la contrainte horizontale maximale est supérieure ou inférieure à la contrainte verticale. Si la contrainte horizontale maximale (contrainte H) est supérieure à la contrainte verticale (contrainte v), le système sera en compression dans la direction de la contrainte H, et en extension dans la direction de la contrainte h. Par contre si la contrainte H est inférieure à la contrainte v, le système sera en extension dans la direction de la contrainte H et en compression dans la direction de la contrainte h (Fig 37). Pour les quatre forages, il faut noter que l'orientation de la contrainte H varie de plusieurs dizaines de degrés avec la profondeur, mais se stabilise vers -600 m. C'est à partir de cette profondeur que l'on peut interpréter correctement l'orientation des contraintes. Forage d' Auriat : Les valeurs prises pour ce forage sont celles mesurées à 1100 m de profondeur. La contrainte majeure horizontale a alors une direction N147°E. A cette profondeur, la contrainte mineure horizontale (sa) est mesurée environ 15 MPa, la contrainte verticale (S2) à environ 30 Mpa, et la contrainte majeure horizontale (si) à environ 33 MPa. S2 étant vertical, le régime est donc ici décrochant. Mais il faut remarquer que l'écart entre si et S2 est très faible, ce qui peut induire facilement la permutation des axes SI et S2 et provoquer un régime inverse (Fig.38). Forage d'Echassières : Les mesures de contraintes sont plus stables dans ce forage, mais une importante discontinuité des contraintes (modification brusque de l'orientation et de la valeur absolue, notamment de la contrainte majeure horizontale) s'observe à -400 m. A 700 m l'orientation de la contrainte majeure horizontale est N146°E. La contrainte mineure horizontale (sa) est mesurée à environ 12 MPa, la contrainte verticale (S2) à 17 MPa, et la contrainte majeure horizontale (si ) est estimée à 44 MPa avec une forte incertitude. Le régime est donc ici décrochant (S2 vertical). Forage de Le Mayet de Montagne : Pour ce forage, on observe comme à Auriat, une rotation importante de la contrainte majeure horizontale. Vers 750 m, elle a une orientation stable N150°E. La contrainte mineure horizontale (ss) est estimée à 1 1 MPa, la contrainte verticale (S2) à 20 MPa, et la contrainte majeure horizontale (si) à 21 MPa. Dans ce cas, les valeurs de si et de S2 sont sensiblement égales. Le régime est ici extensif, l'orientation de 53 est N60°E. CONTRAINTES IN Orientation SITU ipp 80 croiras CORNET ^ BURLET. 1991 ti^,, U T- Contraíate stress (deg.) Igp 140 1 1 -2 1.60 ; l 4 10 6 22 28 (MPa) 34 I'll 1 varticala U H*CoDtraiatfl honzonialo aiaximals A O h'Coatraiota horizontale miaimalo Cas ou 1 il. A Gk > OV A *^ A Olrectioa Direction Cas ou C3» ) da de - i.: (J H Oh - Oh III Q. Direclloa da O^b \ O) Q o 0-/, A orleriatlon of fractures parallel to the boretole axis Diraclion da 0~H O-H * A -AURIAT o CTy u O'h orientation 05, on fractures parallel to tta borehole axis 4- (T cn Inclined fractures E= Fig.38 : Variation des contraintes avec la profondeur dans le forage d'Auriat. L'aire pointiliée correspond à C = CHASSOLES LM=LE MAYET DE MONTAGNE l'intervalle de confiance 68% de la mesure de la contrainte, (d'après Cornet et Burlet, 1990) I 01 Fig.37 : Représentation des contraintes in-situ -62- Forage de Chassoles Là encore, la rotation de la contrainte majeure horizontale nous oblige à prendre les valeurs des mesures faites à environ 750 m de profondeur. Cette contrainte majeure horizontale a alors une direction N152°E. La contrainte mineure horizontale (sa) est estimée à 10 MPa, la contrainte majeure horizontale (S2) à 17 MPa, et la contrainte verticale (si) à 18 MPa. Le régime ici est extensif à cette profondeur, mais les valeurs de si et S2 sont très proches, ce qui peut provoquer ici aussi une permutation des axes si et S2 et engendrer un régime décrochant-compressif. Le forage de Chassoles et celui de Le Mayet de Montagne indiquent tous les deux une contrainte maximale verticale. La contrainte horizontale majeure a une direction NW-SE dans les deux cas. Ces deux mesures de contraintes in-situ s'accordent et donnent une extension de direction NE-SW. Les forages de Chassoles et de Le Mayet sont situés dans l'aire d'amincissement crustal. Sous Chassoles, le Moho est à une profondeur de 25 à 26 Km, et sous Le Mayet, il est à une profondeur inférieure à 24 Km. Les mesures de contraintes à Auriat et à Echassières montrent tous deux un régime décrochant, la contrainte majeure horizontale est orientée NW-SE. Cette orientation confirme le champ de contraintes déduit des mécanismes au foyer. Deux mesures de contraintes in-situ ont été faites dans le sud du Massif-Central et donnent une direction de la contrainte majeure horizontale N138°E dans la région du Massif des Coirons et N10°E dans la montagne noire. OONOLUSa© -63- Conclusion : EFFET DU DIAPIRISME DU MANTEAU ET DE L'AMINCISSEMENT CRUSTAL SUR LE CHAMP DE CONTRAINTES La situation du Massif-Central dans la plaque ouest-européenne pose le problème de l'ouverture de rifts dans un système de plaques convergentes. En effet. Les caractéristiques de la tectonique que l'on observe dans cette région montrent l'interaction qui existe, entre le champ de contraintes issu de la convergence entre les plaques africaine et européenne, et l'amincissement de la lithosphère continentale sous les Limagnes. Ces rifts, qui ne se limitent pas aux limagnes dans le Massif-Central, affectent la lithosphère continentale depuis le golfe du Lion au sud jusqu'au fossé Rhénan et la mer du nord. D'autres zones de rifts continentaux que l'on connait dans le monde (rift du Kenya, du Rio Grande, du Baikal, rift du Rhin) présentent des extension caractéristiques crustale, volcanisme, communes activité (Mouvements sismique, flux verticaux, de chaleur anormalement élevé, anomalie gravimétrique négative), que l'on retrouve aussi dans le Massif-Central. Evolution géodynamique du Massif-Central depuis l'Oligocène : La première grande phase d'activité tectonique qui se manifeste dans le MassifCentral depuis l'orogenèse hercynienne et ses phases tardives est une extension d'âge oligocène. Cette extension généralement E-W, associée à un vaste bombement de la topographie, se córrele avec le début de la montée diapirique du manteau, il y a 25 à 40 Ma. Décalée par rapport à cette importante phase de rifting, l'activité volcanique majeure atteint son apogée à la fin du Miocène et au début du quaternaire. Cette activité se córrele avec l'évolution optimale du diapir sous le coeur du massif-Central (il y a 4 à 5 Ma). La morphologie actuelle du Massif-Central montre un soulèvement généralisé et un basculement vers le NW du Massif-Central, correspondant à l'ouverture du golfe du Lion (formation de la marge passive en bordure du bassin océanique nord-occidental de la méditerranée). Actuellement ... Nous avons vu que le Massif-Central est soumis à un champ de contraintess remarquablement uniforme défini par les mécanismes au foyer des séismes et les mesures de contraintes in-situ. Ce champ de contraintes de direction générale NWSE à NNW-SSE pour la contrainte horizontale compressive, s'intègre bien dans le champ de contraintes de la plate forme peri-alpine. Néanmoins, des perturbations de ce champ de contraintes apparaissent, et se superposent à l'actuelle anomalie du Moho centrée sur les limagnes. Ces perturbations font intervenir une permutation des axes des contraintes et provoquent donc un changement de régime tectonique. Dans les régions oij -64- la croûte continentale est "normale", le champ de contraintes induft un régime décrochant-compressif (s2 vertical); l'axe de compression est orienté NW-SE à NNW-SSE. Par contre, dans les régions superposées à une croûte amincie, le champ de contraintes est perturbé ; le régime tectonique devient décrochant-extensif (si proche de S2 et ^ vertical), voire extensif (si vertical), l'axe d'extension (S3) est NE-SW à ENE-WSW. Ainsi, dans un contexte globalement compressif, peuvent apparaître localement des zones en extension. L'axe de cette extension (ss) est perpendiculaire à la direction de la contrainte maximale compressive que l'on observe dans la croûte continentale "normale". La lithosphère affaiblie par une croûte plus mince, anormalement chaude et la présence du diapir manteiiique, réagft donc différemment aux sollicitations du champ de contraintes engendré par la convergence entre l'Europe et l'Afrique (Fig. 39 et 40). Fig. 39 : Interprétation des directions du champ de contraintes d'après les mécanismes au foyer et les mesures de contraintes in-situ ; perturbation des caractéristiques de ce champ de contraintes au niveau de l'amincissement crustal. Le fond cartographique représente la topographie du Massif-Central. Fig. 40 : Topographie réelle du Massif-Central, suria représentation 3D, le relief est exagéré. Les graduations sont exprimées en grade par rapport au méridien de Paris. Fig.41 : Interprétation à l'échelle de la lithosphère de la perturbation de contrainte, en relation avec le diapirisme manteiiique et l'amincissement de la croûte. Le support correspond à la topographie du Massif-Central en représentation 3D. 2 courbes de niveau (200 et 300 m) soulignent le contour du socle. I 01 Ol I -66- L'étude microtectonique effectuée dans la région de Clermont-Ferrand en Limagne d'Allier montre en effet que malgré le champ de contraintes compressif issu de la convergence entre l'Europe et l'Afrique, cette région est affectée de l'Oligocène à l'actuel par une extension, dont l'orientation varie au cours du temps. Essentiellement E-W au cours de l'Oligocène (avec des variations locales), elle devient NE-SW au Miocène. Il est probable que cette extension se soft poursuivie jusqu'à nos jours, avec la même orientation, révélée par les mesures de contraintes in-situ. iliLaûQRÂFHI -I- BIBLIOGRAPHIE Bout, Frechen, Lippolt, Datation 1 Autran et Peterlongo, 1980 26ème Congrès 21 géologique intematíonal, France Introduction à la stratigraphique et radiochronologique de quelques 1969 - coulées basaltiques de Limagne - Revue d'Auvergne t géologie du Massif-Central. 80. n"'4.P 207-231 2 Bandet, Donville, Gourinard, 1974 - Premières datations K/Ar des Coirons, Ardèches, France - C. R. Burg, Teyssier, Lespinasse et Etchecopar, 1982 - Acad. Se. Paris. (D), 278. P 2869-2872. Direction de contraintes du bassin de St Flour-St Bandet, Donville, Michaux, 1978 - Etude géologique Paris 1 294, série II, p 1021-1024. et géochronologique du site villafranchien de Vilette (Puy-de-Dôme) - Bull., Se. Geol.. Fr.. n°Z, t XX. p Burg et Etchecopar, 1980 - Détermination des Alban (Massif-Central) à l'Oligocène - CR. Acad. 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ANI5NJEX AiHiexe 1 / Données microtectoniques Faille Direction Pendagg EUdi Rejet vertical Importance Carrière du Grand-Gandaillat Station A FU N150°E 80°SW 90° 1 N117°E 68°S 90° 2 N128°E 60<'S 90° 3 Nin^E 68*NE 90° 4 N105''E 50*S 90° 5 N100°E 74°SW 70°W 6 N130°E 40°SW 90° 7 25CM~ 15CM~ 14 CM / 8 NIWE 50°S 90° 9 N129°E 58°S 90° 10 NIWE 70°S 90° 11 N106°E 51°S 90° 12 N75°E 63°S 90° 13 N99°E 73°N 90° 14 N106''E 60°N 90° 15 NISO^E 70'S 90° 16 N92''E 30°SW 90° 17 N102°E 70°S 90° 18 N115°E 50°S 90° 15 CM 19 N105°E 55°S 90° 10 CM 20 N100°E 60°S / 3 21 N90<'E 45°S 90° 22 N95°E 65°SW 90° 23 N100°E 57°S 70°W 24 N90°E 57°S 90° 20 CM Filon N156°E 82°NE 1 N157''E 82°NE 90° 40 CM 2 N88°E 90° 90° ** (Dans les grés) CM 50 CM Station B 3 N125»E 90* 90° 4- N130°E 55°W / 5- N140°E 70°NE 160°E 60°NE N140°E 70°NE 6 7- ** 2 CM 10 CM- 90° 6 CM Station C Filon N140°E 1 N150°E 64°E 70°N Station D 1 N122^E 50°SW 90° 2~ N45<'E 90° / 3~ N40°E 55°E 4 N105°E 90° 5~ N45''E 80°NW 6~ N50°E 90° 5 CM~ 7 N40*'E 90°~ 2-3 CM 8 N104°E 50°S 9 N90''E 53°S 90° 10 N45°E 80° 90° 12 N115'='E 64°SW 13 N122*'E 80°S 80°E 14 N148°E 43°SW 90° 5 CM 90° 4-5 CM 11 = 3 Filon Faille affectant le filon 5 CM~ Faille Direction Pitch Pendage Reiet vertical Importance Station E 1 N45°E 80°W 2 N55°E 80°W 20 CM- 3 N50°E 63°NW 4 N52°E 80°SE 5- N53°E 80°NW 6 N113°E 65°N 40 CM- 7 N125°E 35°S 20 CM- 8~ N125°E 80°N 9 N112°E 45°S 10 N15°E 80°E 10' N115°E 50°S U N140°E 80°NE 12 N22°E 60°E 13 N35°E 13' N50°E 14 N45°E 65°SE 14' N107°E 75°SW 15 N20°E 90° 16 NO°E 17 N30°E 90° 40 CM- ** ** 5 90° ** CM- 15 CM50 CM- 90° 10 CM ** 65°E 10 CM ** 90° 20 CM 90° 5 CM 90° 90° 20 CM ** 50 CM ** 50 CM 90° CM 18 NO°E 19 N110°E 60°NE 5 20 N124°E 80°SW 20 CM 21- N30°E 80°NW 30 à 80°W 15 CM ** 22 N40°E 66°NW 23 NO°E 35°E 24 N20°E 50°W 25 N160°E 73°E ** 26 N160°E 73°E ** 27 N18°E 65°E ** 28 N150°E 68°E 29 N15°E 55°W ** 90° 15 CM 90° 50 CM ** ** 3-4 CM 30 N145°E 50°E 30' NO°E 80°W 10 CM 31 NO°E 70°W 2 Filon N45°E 65°NW 32 N160°E 80°E 33- N150°E 80°E 34- N160°E 0à80°E 35 N160°E 55°W 90° 36 N170°E 45°W 90° 10 CM 37 N10°E 50°W 90° 40 CM 38 N170°E 55°E 90° 40 CM 39 N50°E 90° 40 NO°E 70°W 90° Filon N130°E 90° / ** Faille affectant le filon =7 1 N145°E 70°NE 90° Faille affectant le filon 2 N145°E 65°SW 90° Faille affectant le filon 3 N120°E 70°SW 80°N Faille affectant le filon 4 N148°E 80°SW 90° / 90° 90° CM Stries sur filon 15 CM 40 CM Station F 5 N140°E 85°SW 6 N150°E 80°NE 80°N ** Faille affectant le filon 7 N155°E 60°E 90° ** Faille affectant le filon =1 Station G 1 N90°E 65°N 90° 2 N85°E 50°N 90° 3 N75°E 53°N 90° 4 N75°E 90° 90° Faille PirwtíQi Pitch Pendage Rejet vertical Importance -111- Station H 72°SW Filon N149°E 2 N147°E 30°SW 3 N90°E 35°S 4 N165°E 85°W 5 N168°E 80°W 6- N170°E 80°W à 90° 6' N128°E 50°SW 90° IM- 7 N100°E 45°S 90° 20 CM 8 N130°E 80°NE à 90' 9 N20°E 60°W 90° 30CM- 2 CM 60°\V Affecte un filon FI? 15CM- ** STRIE SUR EPONTE ** 30 CM - > 10 N25°E 70°W 11 N133°E 72°NE 90° 12 N170°E 45°W 60°S 13 N50°E 60°NW 14 N120°E 90° 15 N70°E 70°N 16 N10°E 75°E 16' N127°E 65°NE 90° 5 CM 17 N135°E 71°N 90° 30CM- 18 N140°E 75°N 90°- 16 CM 18' N120°E 75°SW 90° 2 CM 2 CM ** ** ** 20 CM** ** 18" N140°E 70°SW 90° 19 N135°E 65°SW 70°S 20 N125°E 55°S 75°E 21 N120°E 52°S 90° 22 N130°E 55°SW 90° Filon NO°E 40°E 23 N10°E 70°E 60°S 24 N160°E 48°W 80°S 10 CM 25 N155°E 55°E 90° 8 CM- 26 N13°E 45°E 90° 10 CM 26' N160°E 58°E 27 NO°E 30°E 90° 10 CM 28 N30°E 40°E 90° 15 CM 29- NO°E 45°E 30 N165°E 70°E 31- N170°E 50°E 32- N60°E 80°W 33 NO°E 50°E 34- N160°E 50°E 35 N155°E 80°W 36 N140°E 80°NE 36' N132°E 50°NE 37 N170°E 60°E 38 NO°E 60°E 30 CM n? 10 CM ** Affecte un filon 5 CM90° 5 CM 2à5CM 90° ** 30 à 40 CM 90° ** IM 39 N160°E 45°E 90° 40 N155°E 55°E 90° 41 N110°E 45°S 90° 42 N130°E 30°SW 90° 43- NO°E 60°E 44 NO°E 50°W 40 CM 45 NO°E 50°W 20 CM Station I 1 N150°E 55°E r N130°E 60°N 90° 2 N176°E 67°E 90° ** EN BAS ** EN HAUT 3 N170°E 45°E 4 N148°E 64°E 5 N160°E 81°E 80°S 6 N138°E 50°W 90° 5 CM 7 N160°E 50°E 90° 2-3 M 8- N15°E 60°W 90° 9 N170°E 55°E 90° 10 N46°E 60°W 80°S 11 N176°E 45°W 90° 5 CM 12 N10°E 37°W 80°N 3 CM Faille Direction Pendage Pitch Rejet vertical Importance Statioi 1 NO°E 85°W FAILLE SUR EPONTE Station K 1- N125°E 50°W 2 N125°E 48°W 3 N142°E 45°W 80°W 3' N175°E 35°E 90° 4 N150°E 40°W 90° 70°W 15 CM 5 N140°E 85°E 6 N80°E 48°S 90° 6' N150°E 50°W 90° 7 N135°E 90° 8 N60°E 45°N 9 N20°E 50°W 90° lOCM- 10 N58°E 58°NW 90° 20 CM- 11 N15°E 55°E 12 N12°E 55°W 90° 13 NO°E 70°E 90° 13' N175°E 45°W 70°N 14 NO°E 90à70°E 70°N 15 N10°E 55°E 15' N165°E 70°E 16 N165°E 50°E 90° 17 N172°E 45°E 90° 10 CM Station L Filon N155°E 90° 1 N150°E 40°E 75°N 2 N135°E 55°NE 90° 90° 3 N143°E 80°E 4 N125°E 80°W 80°E 5 N56°E 67°NW 90° 6 N84°E 60°N 80°W Site de Cournon d'Auvergne Station A et B IA N0°E 60°W IB N160°E 65°SW 2B N155°E 70°E 40°S 90° 10 à 30 CM ** 33 N135°E 4B N152°E 75°W 90° 5B N156°E 70°W 90° 6B N160°E 80°W 90° 7B N150°E 55°W 90° 90° Statíon C et D IC NO°E 80°W ID N40°E 80°E 2D N80°E 90° 3D N80°E 90° 4D N75°E 90° ** + de 1 m -iV- £aill£ I2íi:££ÍÍQII EsnílaSfi Pitch Rejet vertical Station E, F et G IE N80°E 55°S 90° 2E N80°E 45°S 90° 3E N80°E 55°N 90° 1F~ N150°E 60°NE 10 CM 2F~ N170°E 60°E 5 CM 5 CM 3F NO°E 60°W 4F~ N10°E 40°E 40 CM 5F~ N0°E 50°E ICM 6F- N10°E 75°E 3 CM 7F- NO°E 30à60°E 8F~ NO°E 9F~ N170°E 30°E 10F- NO°E 60°EàO° 11F N160°E 80°E IG N35°E 48°E 90° 2G N120°E 35°S 70°E 3G N140°E 50°S 90° 4G N110°E 45°S 60°E 5G- N160°E 45°E Site de Royat Station nord 1 N90°E 2 N170°E 52°W 3 N178°E 70°W 4 N110°E 70°S 5 N135°E 60°SW 6 N150°E 50°SW 75°S Station sud 1 N015°E 45°E 50°N 2 N178°E 48°E 50°N 55°N 3 N019°E 40°E 4 N019°E 71°E 50°N 5 NOOO°E 48°E 60°N 6 N010°E 68°E 52°N 7 N030°E 42°E 78°N 8 N130°E 55°N 80°E Importance -V-