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La femelle fécondée creuse une courte galerie de ponte transversale (1 à 4 cm) sous l’écorce au
niveau du cambium. Elle dépose ses œufs de part et d’autre de cette galerie maternelle dans des
encoches de pontes proches les unes des autres, pratiquement contiguës. Après l’éclosion des
œufs, les jeunes larves forent leur galerie perpendiculairement à la galerie maternelle. Ces gale-
ries larvaires deviennent rapidement sinueuses, pour atteindre une longueur finale de 10 à 15 cm.
Elles s’impriment souvent dans l'aubier. En fin de développement larvaire, la larve creuse une lo-
gette où elle se nymphose.
En règle générale, on observe une génération par an : l'essaimage des adultes a lieu de mai à juil-
let, l'hibernation se passe à l'état larvaire. Dans certaines circonstances exceptionnelles (en cas
d’été chaud par exemple), un premier cycle générationnel se termine avant la fin de l’été et un
nouvel essaimage a lieu pour donner l’origine à une deuxième génération.
Dégâts
Le scolyte du chêne est typiquement un pa-
rasite de faiblesse qui ne peut coloniser que
des tiges préalablement affaiblies (par une
sécheresse intense par exemple), des cha-
blis, des branches cassées par le vent ou du
bois exploité (grume, bois de feu). Il
s’installe alors sous l'écorce des grosses
branches ou du tronc. Le développement
larvaire provoque la destruction des assises
cambiales. En fin de développement,
l’écorce finit par se détacher, souvent par
l’intermédiaire de pics à la recherche de
nourriture. La mort de l’arbre suit rapide-
ment cette phase. Des tiges de tous diamè-
tres (supérieur à 5 cm) peuvent ainsi être
tuées par ce scolyte.
Au printemps, les morsures de nutrition à
l’aisselle des pousses peuvent provoquer
leur dessèchement ou leur chute lors de
coup de vent. En cas de population épidé-
mique, le houppier peut se trouver fortement
éclairci par ce processus et la vigueur de la
tige peut en être affectée. Ce comportement
ferait du scolyte du chêne un excellent vec-
teur d’une grave maladie des chênes pré-
sente en Amérique du Nord, due au cham-
pignon Ceratocystis fagacearum, dans
l’hypothèse où ce champignon actuellement
absent serait introduit en Europe. La situa-
tion serait analogue à celle de la graphiose
de l’orme (due au champignon Ophiostoma
novo-ulmi) transmise d’arbres en arbres par
les morsures de maturation de scolytes du
genre Scolytus.
Symptômes et éléments de diagnostic
Comme pour tous les insectes sous-corticaux, les premiers symptômes de colonisation consistent
en des trous de pénétration circulaires d’un diamètre inférieur à 3 mm et des amas de sciure
rousse expulsée lors du creusement de la galerie maternelle.
Par la suite, en soulevant les écorces on découvre des galeries pouvant encore contenir des in-
sectes adultes ou des larves. L’observation à la loupe d’adultes permet rapidement de confirmer le
diagnostic.
Photo L.-M. Nageleisen, DSF
Ecorce déhiscente sur arbre attaqué par le scolyte du chêne
Photo L.-M. Nageleisen, DSF