B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
2011-2012
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TD1, Correction
T.D. 1
L’activité économique de la France
à travers les Comptes de la Nation.
Première partie : L’équilibre des opérations sur biens et services.
Tableau 1 : Ressources et Emplois, en volume, aux prix de l'année précédente, chaînés, base 2005
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Production totale
3094,2
3190,3
3283,5
3284,5
3139,4
3192,6
Consommations intermédiaires
1554,3
1612,0
1667,1
1666,1
1560,8
1593,0
Valeur ajoutée brute
1539,9
1578,3
1616,4
1618,4
1578,6
1599,6
Impôts - subventions sur les produits
177,2
183,1
186,3
179,9
169,6
177,7
Produit Intérieur Brut
1717,1
1761,4
1802,7
1798,3
1748,2
1777,3
Importations
463,8
487,2
514,0
518,7
462,5
503,2
Total des ressources en produits
2180,9
2248,6
2316,7
2317,0
2210,7
2280,5
Dépenses de consommation des ménages
946,1
967,1
989,6
992,2
993,0
1006,3
Dépenses de consommation individualisables des APU
262,9
267,0
272,0
276,0
281,9
284,9
Dépenses de consommation finale des ISBLSM
31,6
32,3
33,6
33,5
34,6
35,3
Consommation effective des ménages
1240,6
1266,3
1295,2
1301,7
1309,4
1326,5
Consommation finale collective des APU
145,3
146,8
148,0
149,4
153,2
155,5
Dépenses de consommation finale totales
1385,9
1413,1
1443,2
1451,1
1462,6
1482,0
Formation brute de capital Fixe (FBCF)
332,3
345,5
367,3
368,5
335,2
331,3
Variations de stocks
9,8
13,7
18,7
11,5
-12,7
0,2
Formation brute de capital (FBC)
342,1
359,2
386,0
380,0
322,5
331,5
Exportations
452,9
476,3
487,5
485,9
425,6
467,0
Total des emplois finaux
2180,9
2248,6
2316,7
2317,0
2210,7
2280,5
Solde des échanges extérieurs
-10,9
-10,9
-26,5
-32,8
-36,9
-36,2
Source : INSEE, Comptes et indicateurs économiques Rapport sur les comptes de la Nation de l’année 2010.
Les principaux agrégats.
1. Interprétez la colonne « 2010 » du tableau ci-dessus (lignes en grisé).
En 2010, en volume, l’économie française a produit pour 3192,6 milliards d’euros. Elle a utilisé et
transformé pour ce faire des consommations intermédiaires pour une valeur de 1593,0 milliards. En
conséquence, la valeur ajoutée brute (c’est-à-dire consommation de capital fixe non déduite) dégagée a été de
1599,6 milliards. Elle représente ainsi 50,1%, soit un peu plus de la moitié, de la valeur de la production en
2010.
Règle N°1 :
Production consommations intermédiaires = Valeur ajoutée brute
La production et les consommations intermédiaires étant dans un premier temps évaluées « aux prix
de base », (c’est-à-dire au prix facturé par le producteur, hors taxes sur les produits mais subventions
éventuelles sur les produits incluses)on obtient le PIB « au prix du marché » en ajoutant à la valeur ajoutée
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brute les impôts sur les produits (essentiellement TVA, Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers, et taxes sur
les alcools et les produits du tabac) diminués des subventions sur les produits, soit au total 1777,3 milliards.
Les ressources en produits dont a disposé l’économie pendant l’année sont égales à somme de la
production intérieure brute (1777,3 milliards) et des importations (503,2 milliards), soit au total 2280,5
milliards.
Règle N°2 :
Production Intérieure Brute + Importations = Total des Ressources en produits
Ces ressources en produits ont été utilisées de trois manières différentes : en consommation finale
(pour 1482,0 milliards), en formation brute de capital (pour 331,5 milliards) et en exportations (pour 467,0
milliards). Le total des Emplois s’élève donc à 2280,5 milliards.
Règle N°3 :
Dépenses de consommation finale + Formation Brute de Capital + Exportations = Total des Emplois
finaux
Sur une année, l’économie ne peut utiliser plus de produits qu’elle n’en a eus à sa disposition. De ce
fait :
Règle N°4 :
Total des Ressources en produits = Total des Emplois finaux
PIB + Importations = Dépenses de consommation finale + FBC + Exportations
2. A partir du lexique joint, définissez plus précisément :
a) le PIB, b) le PIB « aux prix de base », c) le PIB « aux prix du marché ».
Produit intérieur brut.
Agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes. Le
PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes
branches d’activité. La valeur ajoutée d’une entreprise, d’une branche ou d’un secteur institutionnel est égale à
la valeur de sa production totale diminuée de celle des consommations intermédiaires. Les Consommations
intermédiaires sont elles-mêmes égales à la valeur des biens et services transformés ou entièrement
consommés au cours du processus de production. L’usure du capital mis en œuvre pour produire n’est pas
prise en compte ; elle est enregistrée dans la consommation de capital fixe.
Evaluation du PIB « au prix de base ».
La production et les consommations intermédiaires sont évaluées au montant que le producteur reçoit
de l’acheteur par unité de bien ou de service produite, diminué des impôts sur les produits (essentiellement
TVA et Taxe intérieure sur les produits pétroliers, qui contribuent à accroître le prix de vente des produits) et
augmenté des subventions sur les produits (qui contribuent au contraire à abaisser le prix de vente des
produits). Le prix de base exclut les frais de transport facturés séparément.
Evaluation du PIB « aux prix du marché ».
Production et consommations intermédiaires sont évaluées au prix de base augmenté des impôts
moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activité,
mais évalués globalement dans le Tableau Economique d’Ensemble).
3. Le PIB (comme les autres agrégats) est évalué dans le tableau précédent « en volume, aux prix de
l'année précédente, chaînés, base 2005 ». Il est évalué dans le tableau ci-dessous « à prix courants ».
Quelle est la différence essentielle entre les deux évaluations ?
A « prix courants », les agrégats sont évalués aux prix constatés au cours de l’année étudiée. Leur
croissance, d’une année à l’autre, résulte de l’effet cumulé de deux facteurs : l’augmentation des volumes d’une
part, et l’augmentation des prix d’autre part.
L’évaluation « en volume » est obtenue en éliminant l’effet de l’augmentation des prix (donc de
l’inflation). Par exemple, le PIB de 2010 sera selon cette méthode évalué aux prix de l’année 2009 :
l’augmentation des prix à la production entre 2009 et 2010 ne sera pas prise en compte.
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4. Comment calcule-t-on le PIB « en volume » de 2010, aux prix de l’année 2009, sachant que
l’augmentation des prix à la production, entre 2009 et 2010, a été de 0,8%, et que le PIB à prix
courants de 2010 a été de 1932,8 milliards, celui de 2009 de 1889,2 milliards ? Quelle a été alors
l’augmentation « en volume » du PIB entre 2009 et 2010 ?
PIB de 2010 aux prix de 2009 = 1932,8/1,008 = 1917,5 soit  à

L’augmentation en volume du PIB a alors été de : 
   
5. A partir des évolutions annuelles de prix (en %) constatées de 2005 à 2010 :
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution des prix en %
-
2,1
2,6
2,5
0,5
0,8
Calculez les indices de prix à la production pour les années 2006 à 2010, base 100 en 2005 :
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Indice des prix à la production, base 100 en 2005
100,0
102,1
104,75
107,37
107,91
108,77
Détail des calculs : 2006 : 100*1,021 = 102,10
2007 : 100*1,021*1,026 = 104,75
2008 : 100*1,021*1,026*1,025 = 107,37
2009 : 100*1,021*1,026*1,025*1,005 = 107,91
2010 : 100*1,021*1,026*1,025*1,005*1,008 = 108,77
6. Soit la valeur du PIB à prix courants :
2005
2006
2007
2008
2009
2010
PIB à prix courants (milliards d’euros)
1 718,0
1 798,1
1 886,8
1 933,2
1 889,2
1 932,8
Compte tenu des indices de prix à la production calculés précédemment, calculez, en utilisant la
méthode de la question 4, la valeur du PIB de chaque année en volume, base 2005 :
PIB en volume, base 2005
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Détail du calcul
1 718,0
1 798,1/1,021
1 886,8/1,047
1 933,2/1,074
1 889,2/1,079
1 932,8/1,088
Valeur (en milliards d’€)
1 718,0
1761,1
1802,1
1800,0
1750,9
1776,5
Calculez enfin le taux de croissance annuel en volume, aux prix de l’année précédente, base 2005 :
Taux de croissance en volume aux prix de l’année
précédente (en %), base 2005
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Produit intérieur brut
(1,8)
2,5
2,3
-0,1
-2,7
1,5
Détail du calcul pour 2006, par rapport à 2005 : (1761,1 - 1 718,0)/ 1 718,0 = 0,025 soit 2,5%.
7. Comparer l’importance relative des différents agrégats en 2010.
La consommation finale représente en 2010 l’équivalent de 83,4% du PIB en volume, contre 18,7%
pour la formation brute de capital et 26,3% (ce que l’on appelle aussi le « taux d’ouverture » de l’économie,
c’est-à-dire la part de la production intérieure destinée à satisfaire la demande extérieure) pour les
exportations.
La consommation est donc le principal moteur de la croissance à court terme, l’investissement (la
formation brute de capital fixe) étant naturellement indispensable pour assurer cette croissance à long terme.
Les dépenses de consommation des ménages constituent l’essentiel des dépenses de consommation
finale totales : 1006,3 milliards en 2010, soit 67,7% du total. Ce pourcentage s’élève à 29,7% pour les dépenses
de consommation des APU, dont la majeure partie sont des dépenses individualisables bénéficiant aux ménages
(19,2% du total) et 10,5% des dépenses par nature collective. Les dépenses de consommation des ISBLSM
restent marginales : 2,3% du total).
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Les variations de stocks peuvent être, selon les années,
Soit positives, ce qui signifie que les entrées en stocks ont été plus importantes que les sorties sur
l’ensemble de l’année. Cela correspond généralement à des périodes d’accélération de la croissance, les
entreprises reconstituent leurs stocks pour pallier toute augmentation imprévue de la demande.
Soit négatives : cela signifie que les sorties des stocks ont été plus importantes que les entrées, ce qui
correspond au contraire généralement à des périodes de ralentissement de la croissance, les
entreprises réduisent leur production et privilégient l’écoulement de leurs stocks afin de les maintenir à un
niveau financièrement acceptable.
La demande intérieure se calcule de la manière suivante :
PIB + Importations Exportations = Demande intérieure
Soit en 2010 : 1777,3 + 503,2 467 = 1813,5 milliards d’€.
Le taux de pénétration de l’économie (part de la demande intérieure couverte par des importations) a
de ce fait été égal à : 
  
La crise récente, qui a entraîné une forte contraction du commerce mondial, a contribué à réduire de
manière sensible le taux d’ouverture et le taux de pénétration de l’économie.
Les importations ayant été, en valeur, supérieure aux exportations en 2010, le taux de couverture (des
importations par les exportations) est inférieur à 100% (précisément égal à 92,8%), ce qui traduit l’existence
d’un déficit des échanges extérieurs, d’une valeur de 36,2 milliards.
Produit intérieur brut et croissance.
Calculez le taux de croissance en volume du PIB pour les années 2008 à 2010, et complétez le
tableau ci-dessous.
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Taux de croissance en volume du PIB (%)
3,7
1,8
0,9
0,9
2,5
1,8
2,5
2,3
-0,2
-2,8
1,7
8. Les graphiques ci-dessous (sous EXCEL) montrent l’évolution des taux de croissance en volume du PIB
de la France d’une part pour la période récente (années 2000 à 2010) et d’autre part pour la période
1950-2010. Interprétez ces courbes (tendance générale, périodes caractéristiques, présence de cycles,
évènements marquants de l’histoire économique de la France…).
On note une baisse sensible de la croissance à partir de 2001 et jusqu’en 2003, effet sur l’économie
mondiale de la seconde guerre du Golfe. La croissance française se redresse à partir de 2004 et jusqu’en 2007 :
sur cette période le taux de croissance annuel moyen se maintient autour de 2,25%. Il devient négatif à partir
de 2008 (-0,4%) et surtout en 2009 (-2,8%), ce qui caractérise deux années de récession, due à la crise
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Taux de croissance en volume du PIB, aux prix de l'année
précédente, chaînés, base 2005
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financière et économique qui a débuté au cours de l’année 2007. L’année 2010 marque le retour à une
croissance (faiblement) positive (+1,5%).
L’évolution des taux de croissance en volume du PIB depuis 1950 permet de distinguer 2 grandes
périodes :
De 1950 à 1974, (les « Trente Glorieuses »), une période de croissance forte, le PIB progresse de 5,3%
en moyenne : des « chocs exogènes » tels que la guerre d’Indochine (1951-1952), ou l’instabilité politique
de la 4ème république et les débuts de la 5ème (1958-1959) provoquent un ralentissement sensible de la
croissance, rapidement suivi cependant par des périodes d’expansion fortes. Les années 1960-1974
constituent une période de relative stabilité, où le taux de croissance moyen annuel se maintient autour de
5,8%.
Et à partir du premier choc pétrolier, de 1975 à 2010, une longue période le PIB ne progresse que de
2% en moyenne. Cette période est marquée par 4 années de récession : 1975, 1993 et 2008-2009.
o Celle de 1975 est la conséquence du premier choc pétrolier. Si les bons résultats des années 76 à
79 avaient laissé penser que la crise n’était que passagère, le second choc pétrolier (fin 1979) a fait
passer la croissance du PIB en-dessous de la barre des 2%. Les efforts de relance par la demande
du gouvernement socialiste, au pouvoir à partir de mai 1981, se sont soldés par un échec (inflation
à deux chiffres, déficit des échanges extérieurs, aggravation du chômage). Le changement radical
de politique initié à partir de l’année 1983 (politique de sinflation compétitive) marque le début
d’une période d’expansion qui s’est terminée en 1989.
o La première guerre du Golfe (1990-1991) a entraîné un fort ralentissement de la croissance
jusqu’à la récession de l’année 1993.
o A partir de 1994, nouvelle période d’expansion, brutalement interrompue par les effets sur
l’économie mondiale de l’explosion de la « bulle Internet » et des événements du 11 septembre
2001. Les espoirs de reprise à partir de 2004 ont été balayés par la crise financière (crise des
« subprimes » au Etats-Unis en septembre 2007) et économique qui a frappé l’ensemble de
l’économie mondiale, plongeant l’économie française dans la récession en 2008 et 2009.
La période 1975-2010 permet de mettre en évidence l’existence de cycles courts de type « Juglar » de 8 à
10 ans : périodes de ralentissement (ou ponctuellement de récession) dues à des événements aussi bien
économiques que politiques (1976-1981et 1990-1993), suivies de périodes d’expansion (1982-1989 et
1994-2000). La tendance est cependant celle d’une baisse régulière des taux de croissance sur le long
terme (voir courbe de tendance ci-dessous).
Deuxième partie : Les échanges extérieurs de la France.
-4,0
-2,0
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
10,0
1950
1952
1954
1956
1958
1960
1962
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Taux de croissance en volume du PIB, aux prix de l'année précédente, chaînés, base 2005
Guerre
d’Indochine
Vème
République
1er choc
pétrolier
Mai 1968
2ème choc
pétrolier
Déflation
compétitive
1ère Guerre
du Golfe
Explosion de la bulle
Internet
11 septembre 2001
2ème Guerre du Golfe
Crise financière
1 / 14 100%
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