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Le chapitre 2 s’efforce de répondre à la question : "pourquoi l'utilité sociale est-elle
de plus en plus invoquée pour qualifier les organisation de l’économie sociale et solidaire
(OES), avec quels enjeux ?". Nous retracerons l’histoire de l’émergence de cette notion
d’abord sous l’angle des conventions fiscales, puis en présentant les analyses de l’acteur
associatif qui a été le plus influent – bien qu’il n’ait pas été le seul à s’exprimer – au cours
de cette période : le CNVA. Nous verrons ensuite comment le rapport Lipietz (1999-2000)
a défendu un certain point de vue associatif et avec quelle conception de l’utilité sociale.
Nous ferons ensuite état de la présence récente de la référence à l’utilité sociale dans le
droit et dans la loi, pour réguler d’autres questions que celles de la fiscalité associative.
Nous pourrons alors en venir à notre interprétation de l’invention de l'utilité sociale des
OES comme convention et comme outil de régulation. Ce chapitre se termine par une
réflexion sur la place du chercheur (et du rapporteur) dans ce type de débat portant sur la
construction de conventions socio-politiques.
Le chapitre 3, plus court, contient un détour par une contextualisation historique et
par une comparaison internationale. Ce détour est une invitation supplémentaire à
relativiser la problématique française de l’utilité sociale, et à en reconnaître le caractère
conventionnel.
Le chapitre 4 consiste à mettre à plat les critères d'utilité sociale que nous avons
rencontrés dans l'ensemble de nos lectures françaises, et principalement dans les rapports de
recherche du programme "de l'économie sociale et solidaire en région". Ce chapitre
s'appuie beaucoup sur les travaux des équipes. Il s'efforce de mettre un peu d'ordre dans le
foisonnement des idées, en rassemblant dans une grille unique, "additive", composée de
cinq tableaux, les critères mentionnés dans l’ensemble des travaux consultés, et en y
ajoutant quelques éléments plus personnels. Selon les chercheurs et selon les acteurs, la
représentation de l'utilité sociale fait appel à une grande partie de cette grille, ou à une
partie plus réduite.
Le chapitre 5 revient sur les analyses de plusieurs rapports, essentiellement ceux qui
consacrent le plus de développements à la thématique de l’utilité sociale. Il nous a semblé
en effet que la grille synthétique du chapitre 4 ne suffisait pas à rendre compte de la
richesse du patrimoine ainsi accumulé.
Le chapitre 6 est consacré aux méthodes d’évaluation, question très peu présente
dans les rapports examinés, mais sur laquelle il était indispensable de fournir quelques
éclairages, s’inspirant d’autres sources.
Un ultime chapitre devrait être ajouté, d’ici la fin 2003, à ce rapport. Il portera sur
les tentatives de mesure monétaire de l’utilité sociale ou de la "valeur ajoutée sociale" (ou
de certaines de leurs dimensions), qu’il s’agisse des rares travaux du programme de
recherches sur "l’ESS en région" qui ont envisagé ces méthodes économiques
(essentiellement ceux du CRIDA et du CRESGE), ou de travaux antérieurs, notamment
ceux de Michel Garrabé. Il s’agit de tentatives à hauts risques, dont il convient d’apprécier
(non monétairement…) l’apport et les limites. Il ne nous a pas été possible de réaliser cette
évaluation, elle aussi délicate, à ce stade.