LES LANGAGES DE PROGRAMMATION 27
CHAPITRE 2
LES LANGAGES DE PROGRAMMATION
OBJECTIFS
DÉFINIR ET PRÉCISER LE RÔLE DES LANGAGES DE
PROGRAMMATION DANS L’EXPLOITATION DES ORDI-
NATEURS.
CARACTÉRISER CES LANGAGES EN METTANT EN ÉVI-
DENCE LEURS PROPRIÉTÉS LEXICALE, SYNTAXIQUE
ET SÉMANTIQUE.
CLASSIFIER LES LANGAGES DE PROGRAMMATION EN
TENANT COMPTE DE LEUR PROXIMITÉ DU LANGAGE
NATUREL ET DU TYPE DE PROGRAMMATION QU’ILS
PERMETTENT DE RÉALISER.
INTRODUCTION À LA PROGRAMMATION EN PASCAL/DELPHI
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LES LANGAGES DE PROGRAMMATION 29
Dans le chapitre précédent, nous avons traité en profondeur de la notion de programme
et mis en évidence l’importance de l’algorithme dans le processus de résolution de
problème. Toutefois, si l’on veut résoudre un problème donné à l’aide de l’ordinateur,
cela nécessite, en plus de l’algorithme, un langage de programmation permettant
d’automatiser les opérations. Ce chapitre est consacré à l’étude de ces langages. Après
avoir défini la notion de langage de programmation et précisé son rôle, nous passerons
en revue les principales caractéristiques de ce dernier, ce qui nous amènera à une
classification de ces langages.
2.1 DÉFINITION ET RÔLE DES LANGAGES
On désigne par langage tout système de signes vocaux (parole) ou graphiques (écri-
ture) permettant aux humains d’exprimer leur pensée et de communiquer entre eux.
Une telle définition fait davantage référence à la notion de langage naturel (ensemble
fini de mots formés à partir d’un alphabet, suivant une syntaxe stricte et riche en
sémantique), dans la mesure où elle implique l’homme plutôt que l’ordinateur dans la
manipulation des signes. Les langages de programmation, qui servent à commander les
circuits des ordinateurs, s’inspirent de la même réalité : ils permettent à l’homme de
communiquer avec la machine. En effet, on appelle langage de programmation, en
informatique, un ensemble de signes (ou symboles) et de règles utilisés pour program-
mer les ordinateurs. La notion de règle est liée à la syntaxe, alors que les symboles
constituent l’alphabet du langage.
L’utilisateur qui veut transmettre ses ordres à l’ordinateur le fait par l’intermédiaire de
langages de programmation. Ces derniers se situent en quelque sorte à mi-chemin entre
le langage naturel et le langage machine. En effet, ils sont suffisamment proches des
langages naturels pour que les programmes puissent être facilement écrits, compris et
modifiés. De plus, ils sont définis avec rigueur, de sorte que les programmes qui les
utilisent peuvent être traduits dans le langage machine de n’importe quel ordinateur; il
en sera question plus loin. En d’autres termes, un langage de programmation assure une
INTRODUCTION À LA PROGRAMMATION EN PASCAL/DELPHI
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correspondance entre les opérations énoncées dans les algorithmes et les instructions
du programme qui codent ces opérations. L’ensemble des mots formés à partir de
l’alphabet constitue le vocabulaire du langage de programmation.
2.2 LES CARACTÉRISTIQUES DES LANGAGES DE PROGRAMMATION
Les langages de programmation partagent avec les langages naturels un certain nombre
de caractéristiques qui sont de trois ordres : lexicale, syntaxique et sémantique.
2.2.1 Les caractéristiques lexicales
Un langage de programmation comprend généralement un certain nombre de symboles
constituant son alphabet. Dans le cas d’un langage comme PASCAL, l’alphabet com-
prend les lettres minuscules, les lettres majuscules, les chiffres, le caractère espace ou
« blanc » et divers symboles incluant les signes de ponctuation, les opérateurs et les
séparateurs.
Comme nous l’avons vu au chapitre précédent, on distingue les opérateurs arithméti-
ques ( +, –, *, / ), les opérateurs relationnels ou de comparaison ( <, <=, >, >=, = ) et
les opérateurs logiques (NOT, AND, OR). Les symboles ( ), [ ] et { } constituent, quant
à eux, des séparateurs, au même titre que la virgule, le point-virgule, le point et les
deux-points.
En plus de son alphabet, un langage de programmation comprend un certain nombre de
règles de nature lexicale. Celles-ci spécifient le mécanisme de formation des mots du
langage en question. Ainsi, le mot « aberrration », même s’il n’est formé que de lettres
appartenant à l’alphabet français, n’est pas un mot de la langue française. En effet, cette
langue n’admet pas qu’une même consonne se répète trois fois de suite.
Dans tout langage de programmation, on retrouve deux catégories de mots : les mots
réservés et les identificateurs. Les mots réservés (ou mots clés), comme leur nom
l’indique, sont définis par le langage et toute tentative de redéfinition de la part de
l’utilisateur donne lieu à des erreurs dites de compilation, c’est-à-dire des erreurs
générées au cours de la traduction du programme source en programme objet. À titre
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d’exemple, on peut citer, en PASCAL, le mot BEGIN qui sert à indiquer le début d’un
bloc d’instructions et END qui en indique la fin.
Quant aux identificateurs, ce sont des mots choisis par le programmeur pour représen-
ter un objet du programme, conformément aux règles lexicales du langage. Par exem-
ple, en PASCAL, un identificateur doit nécessairement commencer par une lettre.
Ainsi, « +TARD » ne serait pas un identificateur valide, puisqu’il débute par le sym-
bole « + ».
2.2.2 Les caractéristiques syntaxiques
Un langage de programmation est aussi caractérisé par sa syntaxe. En effet, même si
tous les mots utilisés dans un programme sont individuellement et lexicalement vali-
des, les instructions ou phrases qui en découlent ne le sont pas nécessairement. Une
instruction d’un langage donné est valide ou correcte lorsqu’elle est conforme aux
règles grammaticales ou syntaxiques qui définissent ce langage. Il en est ainsi d’ailleurs
dans les langages naturels : une phrase est correcte lorsqu’elle respecte la grammaire
du langage. Par exemple, la phrase « L’aberration est. » est syntaxiquement incorrecte,
car incomplète.
La question de conformité grammaticale est intimement liée à la non-ambiguïté des
phrases du langage et au respect des règles de dérivation utilisées dans la définition de
la grammaire. Par règle de dérivation, on entend un formalisme selon lequel on peut
combiner des mots ou symboles pour dériver des instructions ou phrases.
Tout programme doit respecter la syntaxe du langage dans lequel il est écrit. On
comprendra dès lors que l’oubli d’un simple mot ou même d’un caractère dans une
instruction donne lieu à des erreurs de compilation. Ce qui contribue à rendre fasti-
dieuse la tâche de mise au point d’un programme.
2.2.3 Les caractéristiques sémantiques
Un langage de programmation sert essentiellement à commander les circuits électroni-
ques qui composent un ordinateur, afin d’obtenir la réponse à un problème donné. Ce
dernier est préalablement résolu à travers un algorithme indiquant la séquence des
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