AVANT PROPOS
Ce travail est le fruit de notre collaboration avec le Centre d‟Etudes Africaines de
Leiden (Pays-Bas), à travers son programme de recherche Mobile Africa Revisited, et le
Graduate School of Humanities de l‟Université de Leiden, à travers le programme de
recherche Connecting in Times of Duress.
Nous tenons à souligner le caractère difficile de ce travail qui aborde un conflit qui ne
s‟est pas encore soldé par une paix définitive et qui continue toujours à faire des victimes au
nord du Mali. Donc la tâche s‟est avérée très ardue puisque le sujet que nous traitons est
mouvant et pourrait être amené à prendre une nouvelle tournure à tout moment. A noter
également que c‟est cet aspect mobile de notre problématique qui fait sa spécificité et nous a
motivé davantage à y consacrer toute notre énergie, à la décortiquer pour apporter une
lumière, si petite soit-elle, sur tous les évènements qui ont trait à ce conflit dans le Hayré
.
En tant que citoyen malien, après avoir vécu et observé avec intérêt cette crise
multidimensionnelle qui a secoué le Mali en 2012, notre devoir de citoyenneté nous interpelle
à pouvoir contribuer à sa compréhension d‟une manière générale. A travers ce travail, nous
entendons, avec la modeste capacité d‟analyse que nous avons acquise tout le long de notre
cursus universitaire, mettre en lumière les transformations sociales engrangées par ce conflit
dans le Hayré et plus précisément chez les peuls.
Ce travail est, en quelque sorte, notre modeste contribution à l‟effort de guerre au Mali
conformément à l‟appel lancé, il y a quelques mois, par le président de la république par
intérim, Pr Dioncounda Traoré, à tous les maliens nous demandant de contribuer à notre façon
pour le retour de la paix au Mali.
Nous espérons que ce travail contribuera à la compréhension du conflit dans le Hayré.
Nous tenons aussi à souligner que, tout le long du texte, nous utilisons le « nous majesté» à la
place du « je », et c‟est pourquoi nous ne faisons pas d‟accord quant il s‟agit du nous majesté.
Nous avons également fait le choix d‟utiliser le mot « peul (s) » qui est le nom français de
cette ethnie que nous étudions à la place de « Pullo au singulier ou FulBe au pluriel » qui est
le nom vernaculaire que le groupe même utilise pour s‟auto-désigner. La plupart des
chercheurs anglophones utilisent le terme FulBe. Aussi, partout où nous utilisons Hayré avec
« y » dans ce texte, nous désignons le cercle de Douentza mais Haïré avec « ï » représente
Traditionnellement connu sous l‟appellation du cercle de Douentza, situé à l‟extrême nord-est de la région de
Mopti (5e région administrative du Mali).