Programme et Livret des communications - Canceropole Nord

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9
èmes
Journées
Scientifiques
18-20mai
2016
livret des
communications
Centre International
Deauville - France
www.canceropole-nordouest.org
SOMMAIRE
SOMMAIRE
p
2
listing session jeunes chercheurs par ordre alphabétique
p
3
Editorial du président
p
4
Programme des 9èmes journées scientifiques 2016
p
5-9
conférences de prestige
p
10 - 16
projets Emergents CNO : présentation des résultats
de recherche
p
17 - 28
Résumés des 10 communications orales sélectionnées
p
29 - 39
Résumés des communications affichées
p
40 - 103
p
41 - 86
- Axe 2 : Aspects cliniques et biologiques des hémopathies malignes B p
87 - 89
- Axe 4 : Cancer et neurosciences
p
90 - 95
- Axe 5 : Cancers, individu et société
p
96 - 103
- Le centre de traitements des données
p
105
- Les plateformes de génomique : Lille / Caen / Rouen
p
106 - 108
- Les tumorothèques dans le Cancéropôle Nord-Ouest
p
109
- La plateforme « Inégalités sociales et Cancer » du Cancéropôle Nord-Ouest p
110
- La plateforme Cancer et Cognition du Cancéropôle Nord-Ouest
p
111
- L’Antenne Nord-Ouest de la plateforme nationale qualité de vie et Cancer p
112
Session jeunes chercheurs
- Axe 1 : Du développement et la validation de biomarqueurs
pronostiques et prédictifs à l’innovation thérapeutique
Présentation des différentes plateformes au sein du CNO
Présentation de MATWIN
2
p
113
Convention de partenariat Canceropole NORD-ouest/ONCOLille p
114
Les cinq axes de recherche du Cancéropôle Nord-ouest
115
p
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Communications orales et posters par ordre alphabétique
session jeunes chercheurs
NOM
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
NOM / Prénom
ANFRAY Clément
55
95
GROO Anne-Claire
AUGUSTO Laëtitia
18
58
GUEDER Nahla
AURY-LANDAS Juliette
28
68
GUERNET Alexis
BADAOUI Mehdi
BAERT-DESURMONT Stéphanie
BAILLEUL Justine
9
49
HEDIR Siham
37
77
HELIOT Amélie
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
Com. orale 10
39
11
51
Com. orale 6
35
23
63
7
47
15
55
HOFLACK Julien
5
45
BENHABILES Hana
Com. orale 5
34
JARRAYA Hajer
19
59
BENKHELIFA Sarra
36
76
KASPER Edwige
Com. orale 8
37
BERTHE Julie
16
56
KORA Hafid
39
79
BODY Simon
48
88
LAMBERT Mélanie
BONNEFOND Marie-Laure
22
62
LANOS Raphaël et Germain Paimparay
Com. orale 4
33
1
41
BOURJILA Hanae
51
91
LEBLOND Marine
54
94
BUSTANY Sophie
47
87
LEVEQUE Romain
12
52
CAMUS Vincent
Com. orale 3
32
LHUISSIER Eva
29
69
CASTEL Hélène
Com. orale 2
31
LHUISSIER Eva
30
70
COLY Pierre-Michaël
53
93
LIGIER Karine
Com. orale 1
30
COUTURE Alexandre
38
78
LIGIER Karine
56
96
DAVY Grégoire
20
60
LIGIER Karine
57
97
DE PASCALE Martina
24
64
LUCAS Mélodie
59
99
DELLIAUX Carine
40
80
LUCAS Mélodie
60
100
25
65
MAILLE Elodie
6
46
Com. orale 9
38
MUSTAPHA Rami
44
84
DENIS Camille
DONNADIEU Jérôme
DUBOIS Sydney
49
89
PAGET Sonia
3
43
DUBOIS Martine
50
90
PETIGNY-LECHARTIER Cécile
21
61
DUMORTIER Mandy
41
81
PLOUVIER Sandrine
58
98
DUPEL Estelle
43
83
QUILLET Aurélien
42
82
DUPLAQUET Leslie
31
71
RENAUD Sarah
8
48
DUPRET Barbara
45
85
ROGEZ Bernadette
13
53
EL AMRANI Mehdi
33
73
SEFRIOUI David
Com. orale 7
36
EL AMRANI Mehdi
34
74
SFAXI Samah
EL AMRANI Mehdi
35
75
SOUKARIEH Omar
EL AMRANI Mehdi
62
102
TIAN Lu
14
54
FERMEY Pierre
27
67
VALABLE Samuel
46
86
FERMEY Pierre
52
92
VAUTRIN Alexia
17
57
FLEUROT Emmanuelle
10
50
VERMEULIN Thomas
61
101
GIACOBBI Anne-Sophie
32
72
ZERDOUMI Yasmine
4
44
26
66
2
42
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
3
Editorial du Président
Les journées scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest ont pour double objectif de
faire un bilan annuel de nos activités et d’apporter un éclairage sur des questions
d’intérêt majeur pour la recherche sur le cancer et le transfert de ses résultats au
profit des patients.
Nos 9èmes journées s’inscrivent pleinement dans cette démarche.
Elles commenceront avec une session exceptionnelle tournée vers deux thématiques
d’une actualité brûlante : les progrès fulgurants de l’immunothérapie des cancers et
le problème grandissant du financement des traitements innovants.
Elles vous permettront ensuite de mesurer les premiers résultats de la stratégie
globale mise en place depuis un an et demi dans le cadre de notre nouvelle contractualisation avec l’INCa et des missions spécifiques qu’elle nous confie. Une recommandation forte était notamment de développer un partenariat renforcé avec les
collectivités territoriales. Un succès remarquable a été la signature fin 2015 d’une
convention avec chacune des Régions de l’interrégion Nord-Ouest permettant un
soutien financier coordonné de notre plate-forme de mesure des inégalités sociales.
Ces journées démontreront également le dynamisme de nos équipes de recherche et
des axes stratégiques dans lesquels elles s’inscrivent. Leur programme fera comme
chaque année une très large place aux jeunes chercheurs et au bilan des projets soutenus dans le cadre de notre appel à projets émergent. Cet appel est devenu annuel
et nous permet donc de financer deux fois plus de projets que précédemment. C’est
une grande satisfaction que d’observer la diversité, la pluridisciplinarité croissante et
le caractère innovant de ces projets.
Un point sera fait sur le développement de la recherche clinique, une mission dans
laquelle le Cancéropôle s’investit depuis plusieurs années et pour laquelle il a noué un
partenariat exemplaire avec le GIRCI Nord-Ouest, avec lequel il cofinance un appel à
projets émergents dédié.
Nos journées seront aussi comme chaque année l’occasion d’entendre des conférenciers invités de haut niveau. Entamées avec des experts de l’immunothérapie et de
l’évaluation du financement des médicaments, elles se termineront par une conférence de prestige sur l’oncogène Met, un sujet cher à plusieurs équipes du Cancéropôle Nord-Ouest.
Excellentes journées à toutes et à tous !
Pierre Formstecher
Président du Cancéropôle Nord-Ouest
4
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Mercredi 18 mai
2016 - A.Midi
Programme
Enregistrement des participants dès 13h30
13h55
Café d’accueil
14h25
Introduction des journées
Véronique Pancré
LES NOUVELLES VOIES D’IMMUNOTHERAPIE
14h30 - 15h15 L’immunothérapie : des prémices de la costimulation dans les années 80 aux
médicaments actuels et en devenir. (p11)
Daniel OLIVE ( Institut de Cancérologie et d’Immunologie de Marseille)
15h15 - 16h00 CD39 une nouvelle cible thérapeutique pour l’immunothérapie des cancers. (p12)
Nathalie BONNEFOY (Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier)
16h00 - 16h45 L’immunothérapie du point de vue du clinicien : exemple du cancer du poumon. (p13)
Alexis CORTOT (CHRU de Lille)
16h45 - 17h15 Pause
Le financement des traitements innovants
17h15 - 18h00 Evaluation économique des médicaments contre le cancer :
quelles méthodes, quels enjeux ? (p14)
Lise ROCHAIX (Centre d’Economie de la Sorbonne)
18h00 - 18h20 Valeur, prix et coût du médicament : les points d’équilibre. (p15)
Dana VIGIER (Vice-Présidente Market Access et Affaires Gouvernementales Bristol-Myers Squibb France)
Discussion générale
19h00 - 20h15 Visite des posters
20h15 - 21h45 Cocktail dînatoire autour de l’espace poster
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
5
Jeudi 19 mai 2016
Enregistrement des participants dès 8h00
8h30 - 9h00
Café d’accueil
9h00 - 9h15
Stratégie du Cancéropôle Nord-Ouest : Véronique Pancré
Session AXE 5
du
Cancéropôle Nord-Ouest
Chairman : Guy Launoy, Véronique Christophe
9h15 - 9h30
Présentation des travaux de l’axe : Guy Launoy
9h30 - 10h00
Expositions professionnelles agricoles et risque de cancer au sein de la cohorte
AGRIculture & CANcer, résultats après 5 années de suivi. (p103) Pierre Lebailly
10h00 - 10h20
Projets Emergents CNO
•
Analyse des déterminants médico-sociaux du maintien en emploi des patients atteints
d’une hémopathie maligne : étude pilote. (AO 2014) (p18) Mathilde Boulanger
10h20 - 10h50
Pause
10h50 - 11h10
Projets Emergents CNO
•
11h10 - 11h25
Incidence et facteurs de risque des complications de chambre implantable en cancérologie : bilan d’une surveillance prospective. (AO 2015) (p28) Thomas Vermeulin
Communication orale sélectionnée
•
Prise en charge des cancers des voies aérodigestives supérieures dans le Nord-Ouest
de la France : étude en population générale. (p30) Karine Ligier
Session AXE 4
du Cancéropôle Nord-Ouest
Chairman : Florence Joly, Hélène Castel, Bénédicte Giffard
11h25 - 11h40
Présentation des travaux de l’axe : Florence Joly
11h40 - 12h20
Projets Emergents CNO
12h20 - 12h35
•
Développement du modèle animal poisson-zèbre pour l’isolement, la caractérisation
et le ciblage des Cellules souches Cancéreuses dans les gliomes de Haut grade pédiatriques. (AO 2014) (p20) Pierre Leblond
•
Evaluation de la sensibilité de la MoCA au sein des consultations d’oncogériatrie. (AO
2014) (p19) Marie Lange
Communication orale sélectionnée
•
Rôle d’une protéine neuro-développementale, la Filamine A, dans l’invasion des
gliomes de haut grade. (p31) Hélène Castel
12h35 - 14h20
Cocktail déjeunatoire
14h20 - 14h35
Le CTD Cancéropôle Nord-Ouest : Marie Castera
14h35 - 14h55
La recherche clinique dans le Cancéropôle Nord-Ouest : Jean-Claude Barbare
6
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Jeudi 19 mai 2016
Session AXE 2
du
Cancéropôle Nord-Ouest
Chairman : Fabrice Jardin, Claude Preudhomme, Jean-Pierre Marolleau, Xavier Troussard
14h55 - 15h10
Présentation des travaux de l’axe : Fabrice Jardin
15h10 - 15h30
Projets Emergents CNO
•
15h30 - 16h00
Session AXE 1
Le variant lymphoïde CD3-CD4+ du syndrome hyperéosinophilique, un syndrome
lymphoproléfératif T clonal périphérique indolent : caractérisation moléculaire et
étude du micro-environnement tumoral. (AO 2015) (p26) Guillaume Lefevre
Communications orales
Session Jeunes Chercheurs
•
Détection par PCR digitale de mutations somatiques récurrentes potentiellement ciblables dans l’ADN circulant plasmatique de patients atteints de Lymphome diffus à Grandes Cellules B (LDGCB). (p32) Vincent Camus
•
Modulation de l’expression du facteur de transcription HOXA9 dans un modèle
de leucémie aiguë myéloïde : conséquences transcriptionnelles et fonctionnelles. (p33) Mélanie Lambert
du
Cancéropôle Nord-Ouest (première
partie)
Chairman : David Tulasne, Yvan De Launoit, Thierry Frebourg
16h00 - 18h00
16h30 - 17h00
Communications orales
Session Jeunes Chercheurs
•
Utilisation d’un correcteur de mutations non sens comme approche thérapeutique de certains cancers. (p34) Hana Benhabiles
•
CRISPR-barcoding pour l’étude fonctionnelle de mutations oncogéniques dans
un contexte d’hétérogénéité intra-tumorale. (p35) Alexis Guernet
Pause
•
Analyse prospective de la cinétique de l’ACE, de l’ADN circulant (ADNc) et des
cellules tumorales circulantes (CTC) chez les patients traités pour un cancer
colorectal métastatique (CCRm). (p36) David Sefrioui
•
Les traitements anticancéreux contribuent au développement des tumeurs primitives multiples dans le syndrome de Li-Fraumeni. (p37) Edwige Kasper
•
La culture à court terme d’explants tumoraux dévoile la sensibilité individuelle
hétérogène des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou aux thérapies
ciblées. (p38) Jérôme Donnadieu
•
Des nanoémulsions comme stratégie de solubilisation d’un agent thérapeutique
innovant pour le traitement des cancers de l’ovaire. (p39) Anne-Claire Groo
18h00 - 19h15
Visite des posters
20h00
Dîner de gala à la Péniche (Deauville)
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
7
Programme
Vendredi 20 mai
Enregistrement des participants dès 8h00
2016 - Matin
8h30 - 9h00
AXE 3
du
Café d’accueil
Cancéropôle Nord-Ouest
9h00 - 9h30
L’hadronthérapie et le CNO : Vincent Grégoire
Session AXE 1
du Cancéropôle Nord-Ouest (deuxième partie)
Chairman : David Tulasne, Yvan De Launoit, Thierry Frebourg
9h30 - 12h00
10h50 - 11h20
Projets Emergents CNO
•
Etude de l’association de variations génétiques rares au risque de cancer du sein et
de l’ovaire à partir du séquençage à haut débit d’un panel de gènes. (AO 2015) (p23)
Laurent Castera
•
Le SLAMF3 hépatocytaire réduit spécifiquement l’expression et la fonction de la
protéine MRP-1 et sensibilise les cellules de CHC aux traitements anti-cancéreux.
(AO 2015) (p27) Ingrid Marcq
•
Cellules Présentatrices d’Antigène Artificielles : un outil prometteur pour la caractérisation de peptides HLA-restreints d’intérêt thérapeutique dans le cadre
des cancers. (AO 2015) (p24) Jean-Baptiste Latouche
•
Etude protéomique et imagerie moléculaire des carcinomes séreux ovariens tubaires et péritonéaux et application aux pièces d’annexectomies prophylactiques
de femme à risque héréditaire pour les carcinomes séreux pelviens. (AO 2015) (p25)
Eric Leblanc / Michel Salzet
Pause
•
Plaque d’hydrogel chargée de cellules autologues pour la prévention des adhérences postopératoires abdominales. (AO 2015) (p22) Lucie Bresson
•
Le pyridoclax, un BH3-mimétique prometteur ciblant spécifiquement la protéine
Mcl- 1 dans le traitement des cancers de l’ovaire : de la conception à l’évaluation
préclinique. (AO 2014) (p21) Anne-Sophie Voisin-Chiret
12h00 - 12h45
Conférence
12h45 - 13h15
Remise des prix jeunes chercheurs par la Fondation Arc
pour la Recherche sur le cancer
« The Met oncogene: addiction, expedience and inherence »
Paolo Comoglio (Candiolo Cancer Institute, Italie) (p16)
Conclusion des 9èmes journées du Cancéropôle Nord-Ouest
Pierre Formstecher
8
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
DIner de gala
le Jeudi 19 mai 2016 - 20h00
La péniche
Port Marina - Promenade Michel d’Ornano - 14800 Deauville
Ces journées bénéficient du soutien de :
L’ensemble des prix
pour
les trois meilleures
Communications orales
&
les trois meilleurs Posters
seront offerts et remis par
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
9
conférences
de
prestige
10
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Mer 18 mai
Conférence de prestige
conférence de prestige
l’immunothérapie : des prémices de la costimulation dans les
années 80 aux médicaments actuels et en devenir
Daniel OLIVE
The main property of the immune response is the ability to distinguish between «self» and «non-self». Oncogenic processes or pathogen infections modify the behavior of every targeted cell in the body that becomes potentially «non-self»
for immune cells. Multiple strategies are used by pathogens and cancer to escape these immune control pathways both
at the level of innate and adaptive system. The identification of these immunosuppressive pathways has led to the development of therapeutic proceedings that might prevent these immune suppressive brakes. Among them cytokines and
cosignaling pathways are the first to be targeted by therapeutic mAbs.
Immune cell cosignaling receptors are positive or negative modulators of immune cell function. Most of them belong
either to Ig CD28-like or TNF receptor (TNFR) superfamilies. Among the CD28 molecule family members, some of them
have been characterized as real immune-checkpoint control receptors including CTLA-4, Programmed death 1 (PD-1)
or more recently, B and T cell Lymphocyte Activation (BTLA) (1). These molecules expressed either by activated T cells
(CTLA-4 and PD-1) or resting T cells (BTLA), mediate immunosuppression. PD-1 acts primarily in peripheral tissues,
where T cells may encounter their immunosuppressive PD-1 ligands, PD-L1 and PD-L2. In this manner, the PD-1 expression serves as a rheostat to limit the activity of T-cells at the time of an inflammatory response, thereby protecting
normal tissues from collateral destruction. Altogether, mAbs targeting these molecules as well as others (such as TIM-3,
LAG3, ICOS, B7-H3 and B7-H4) are a major hope to act as adjuvant therapies for enhancing anti-cancer responses or
inhibiting tumor-mediated immunosuppressive pathways. Some of these molecules have already entered in clinics; the
first in class is the anti-CTLA-4 mAbs (2) that is now used to treat patients with refractory melanoma. Clinical trials using
anti–PD-1 and anti–PD-L1 antibodies have been reported (3 , 4). They show objective and sustainable tumor responses
particularly in patients such as lung cancer, which has so far been notoriously resistant to immunotherapy. These observations suggest that antibodies blocking PD-1 or PD-L1 are likely to provide a new benchmark for antitumor activity in
immunotherapy.
Innate effectors have important anti-cancer properties. But they are also immunosuppressed in cancer settings, as
shown in cancer patients as well as in animal models of immune relapse (5 , 6 , 7). Our recent works identified molecular
basis of some of these immunosuppressive pathways in NK cells by down modulation of the expression of their activating
receptors as well as the inhibition of their terminal differentiation into cytotoxic cells (6, 8 , 9, 10). These observations
permit to devise novel therapeutic avenues targeting their inhibitory pathways and costimulatory functions. Regarding
the NK inhibitory pathways we have started clinical trials using anti-KIR mAbs in leukemias (11).
In parallel, we have characterized the cosignaling and costimularory pathways regulating the major VgVd T cell in human
Vg9Vd2 T cells. We have identified a cosignaling molecules belonging to CD28/B7 family BTN3A1 (CD277) that specifically regulate the function of innate effector cells Vg9Vd2, T cells with major functions in lymphomas and leukemias. This
paves the way to novel therapeutic avenues.
Novel questions emerge, such as the identification of the surrogate markers of clinical activity of these mAbs, including
the mechanisms involved in their functions in patients, namely their in vivo targets and the pathway elicited. Importantly, the expression and function in tumor tissues of the immune cells expressing these cosignaling molecules are needed.
Furthermore, this paves the way to identify the multiple cosignaling pathways involved in the fine-tuning of immune
function (adaptive and innate) as well as the pathways regulating the expression of their ligands. We will present novel
cosignaling pathways in the field of adaptive and innate immunity.
Daniel Olive, is professor of immunology at Aix Marseille University, he
is in charge of the « Immunity and Cancer » research team of INSERM
UMR1068 of Marseille Cancer Research Center (Institut Paoli Calmettes).
He is head of the first IBiSA Platform dedicated to Cancer Immunomonitoring.
D. Olive has been a pioneer and leader in the co-signalling field since
1990. His work is dedicated to tumor immunology with a major emphasis
on innate immunity and co-signalling molecules.
Selected major breakthroughs:
1) Identification of signaling pathways involved in CD28 and ICOS costimulatory molecules
2) Demonstration that BTN3A1/CD277 is a major inducer of Vg9Vd2
response
3) identification of the function of BTLA and HVEM in the regulation of
immune function
4) identification of HVEM and BTLA as escape mechanisms in melanoma
and non hodgkin lymphoma
5) Identification of molecular mechanisms associated to NK cells impairment in AML patients
6) first identification of alteration of NK cells in the tumor bed in breast
cancer
7) First in man clinical trial using anti-KIR mAbs in AML patients
8) demonstration of the targeting of pDC by HCV
9) Deciphering of of ICOS ICOSL interaction in the regulation of Tregs
in breast cancer.
They are experts in the field of investigations on innate cells within tumor microenvironment.
He has recently launched a Biotech “Imcheck Theraoeutics” dedicated
to immune regulation in cancer via the targeting of novel cosignaling
pathways.
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
11
Mer 18 mai
Conférence de prestige
conférence de prestige
CD39 une nouvelle cible thérapeutique pour l’immunothérapie
des cancers.
Nathalie BONNEFOY
CD39 est une ectonucleotidase exprimée par différentes sous-populations immunitaires infiltrant les tumeurs ainsi que
certaines cellules tumorales. CD39 hydrolyse l’ATP extracellulaire et l’ADP en AMP qui est ensuite converti en adénosine
par une autre enzyme, CD73. L’adénosine est un puissant immunosuppresseur qui se fixe sur les récepteurs A2A à la
surface des cellules T effectrices (TCD4, TCD8 cytotoxiques et Natural Killers) et entraîne l’accumulation d’AMPc inhibant
ainsi la prolifération, la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires et l’activité cytotoxique des cellules T effectrices et
des cellules Natural Killers. Du fait de son activité ATPasique, CD39 est aussi directement responsable de la diminution
de l’ATP extracellulaire, un immuno-activateur essentiel pour obtenir une réponse immune efficace en réponse à un traitement de chimiothérapie. Ainsi inhiber l’ectonucléotidase CD39 apparaît une stratégie prometteuse pour limiter l’immunosuppression liée à son activité enzymatique. Soutenant cette hypothèse, nos données récentes, dans des modèles
pré-cliniques murins de mélanome, fibrosarcome et cancer du côlon, indiquent que cette voie est impliquée dans la
résistance des tumeurs à des traitements basés sur l’utilisation de chimiothérapie ou d’immunomodulateurs tels que les
anticorps anti-PD1.Chez les souris déficientes pour CD39 nous avons observons une augmentation du taux de réponse
aux traitements, avec en particulier des régressions tumorales complètes associées à la mise en place d’une immunité
anti-tumorale spécifique. Ces études précliniques indiquent que le blocage de CD39 pourrait représenter une stratégie
thérapeutique prometteuse en oncologie, notamment dans le contexte de combinaisons thérapeutiques.
Nathalie Bonnefoy, PhD, Docteur en immunologie est directeur de recherche à l’unité INSERM U1194 situé à l’Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier (IRCM) ou elle dirige l’équipe « Immunité et
cancer ». Nathalie Bonnefoy aussi co-fondatrice de la société OREGA
Biotech impliquée dans le développement de nouvelles immunothérapies
pour le traitement du cancer.
REVUES D’ARTICLES SCIENTIFIQUES
DIPLÔMES
Expertises régulières de dossiers scientifiques pour l’ANR, la région
Basse-Normandie, l’établissement français du sang, la Fondation nationale pour le recherche scientifique (Belge).
2001 : DU de formation à l’expérimentation animale de niveau 1, Université Claude Bernard Lyon 1
2000 : Habilitation à diriger des recherches, Université Claude Bernard
Lyon 1
1992 : Thèse de Doctorat, mention Immunologie, Université Claude Bernard Lyon 1
EXPERIENCE PROFESSIONELLE
Depuis Septembre 2012 : Responsable de l’équipe « Immunité et Cancer »,
INSERM U1194, Montpellier.
2003-2012 : Responsable d’équipe, INSERM U503 puis U851, Lyon.
2007-2008 : Directrice du Plateau de Biologie Expérimentale de la Souris,
ENS Lyon.
2009 : DR2 INSERM – INSERM U851, Lyon
1999-2009 : CR1 INSERM – INSERM U503 puis U851, Lyon
1995-1999 : CR2 INSERM – INSERM U80, Lyon
1993-1995: Postdoctorat dans le laboratoire de Biologie cellulaire (Dr.
A. Altman) à « La Jolla Institute for Allergy and Immunology », La Jolla
CA, USA.
1987-92: DEA et Thèse de Doctorat en Immunologie (Pr. JP. Revillard)
INSERM U80, Lyon, France.
MEMBRE DE SOCIÉTÉS ET D’ASSOCIATIONS
Directeur scientifique de la société OREGA Biotech (2014)
Cofondatrice de la société OREGA Biotech (2010)
Membre du conseil scientifique de la société OREGA Biotech (depuis 2010)
Membre de la société Française d’Immunologie (depuis 1995)
Membre du conseil d’administration de la Société Française d’Immunologie (2004-2007)
Présidente du congrès national de la Société Française d’Immunologie
(Lyon 2007)
Membre du comité d’organisation du congrès Européen d’Immunologie
(Paris 2006)
Membre de la commission régionale « Sud-Est » de l’ARC (2003-2008).
Membre du conseil scientifique de la Ligue contre le Cancer du Rhône
(2003-2008).
ACTIVITÉS D’ENSEIGNEMENT
1999-2003 : Cours dans le cadre de la Maîtrise des Sciences Biologiques,
Faculté de médecine Rockfeller.
2005, 2009 : UE homéostasie des systèmes biologiques, co-responsable,
ENS Lyon
2006 : UE, Immunopathologie, intervenant, ENS lyon
12
Revues pour : Cell Death and Differentiation, Oncogene, Blood, Journal of Immunology, Oncoimmunology, PLOSone, Science translational
medicine…
EXPERTISES SCIENTIFIQUES
DISTINCTIONS
Lauréate en 2008 du concours national d’aide à la création d’entreprises
de technologies innovantes, du ministère de l’enseignement supérieur et
de la recherche, catégorie « en émergence ».
Lauréate en 2009 du concours national d’aide à la création d’entreprises
de technologies innovantes, du ministère de l’enseignement supérieur et
de la recherche, catégorie « Création ».
BREVETS et PUBLICATIONS
7 Brevets, 1 licence et auteur de plus de 60 articles dans des revues
internationales
5 publications récentes:
Michaud H-A, Eliaou J-F, Lafont V, Bonnefoy N*, Gros L*. (*co-senior authors). Tumor antigen-targeting monoclonal antibody-based
immunotherapy : orchestrating combined stategies for the development of long-term anti-tumor immunity. Oncoimmunology, 2014 Dec
13;3(9):e955684.
Bastid J, Regairaz A, Bonnefoy N, Déjou C, Giustiniani J, Laheurte C,
Cochaud C, Laprevotte E, Funck-Brentano E, Hemon P, Gros L, Bec N,
Larroque C, Alberici G, Bensussan A, Eliaou J-F. Inhibition of CD39 enzymatic function at the surface of tumor cells alleviates their immunosuppressive activity. Cancer Immunology Research, 2014 Nov 17. pii:
canimm.0018.2014.
Lafont V, Sanchez F, Laprevotte E, Michaud H-E, Gros L, Eliaou J-F,
Bonnefoy N. Plasticity of gd T cells : impact on the anti-tumor response. Frontiers in Immunology, 2014 Dec 8;5:622. doi: 10.3389/
fimmu.2014.00622.
Bonnefoy N, Bastid J, Alberici G, Bensussan A, Eliaou JF. CD39: a complementary target to immune checkpoints to counteract tumor-mediated
immunosuppression. Oncoimmunology, 4:5, e1003015; May 2015.
Mombelli S, Cochaud S, Merrouche Y, Garbar C, Antonicelli F, Laprevotte
E, Alberici G, Bonnefoy N, Eliaou JF, Bastid J, Bensussan A, Giustiniani
J. IL-17A and its homologs IL-25/IL-17E recruit the c-RAF/S6 kinase pathway and the generation of pro-oncogenic LMW-E in breast cancer cells.
Science Reports, Sci Rep. 2015 Jul 8;5:11874. doi: 10.1038/srep11874.
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Mer 18 mai
Conférence de prestige
conférence de prestige
L’immunothérapie du point de vue du clinicien :
exemple du cancer du poumon
Alexis CORTOT
L’immunothérapie représente une évolution majeure dans le traitement du cancer et un espoir fantastique pour les patients. De par son mode d’action inédit, elle modifie fondamentalement la prise en charge habituelle des patients atteints
de cancer. Le cancer du poumon est l’illustration parfaite de cette révolution. Dans ce cancer au pronostic sombre, les
essais ayant évalué l’immunothérapie sous forme de vaccins anti-tumoraux ou d’immunostimulateurs se sont généralement soldés par des échecs. En revanche, le développement récent des inhibiteurs de points de contrôle offre des
perspectives particulièrement encourageantes.
Le nivolumab, anticorps dirigé contre PD-1, a été la première molécule d’immunothérapie à démontrer sa supériorité à la
chimiothérapie dans le cancer du poumon métastatique en 2ème ligne, avec une efficacité caractérisée par un taux plus
élevé de réponse et par une durée très prolongée de ces réponses. Un autre anticorps anti-PD-1, le pembrolizumab, a lui
aussi démontré sa supériorité à la chimiothérapie sur une population de patients sélectionnés sur l’expression tumorale
de PD-L1, ligand de PD-1. Plusieurs autres molécules ciblant l’axe PD-1/PD-L1, dont l’atezolizumab, le durvalumab ou
l’avelumab, sont actuellement en phase avancée de développement.
Ces molécules posent des questions nouvelles au clinicien. Ainsi, bien qu’il existe une proportion non négligeable de
patients répondeurs à l’immunothérapie, la majorité n’en tirera aucun bénéfice, ce qui incite à rechercher des facteurs
permettant de mieux sélectionner les patients à traiter. Plusieurs facteurs prédictifs ont été étudiés, qu’ils soient cliniques, moléculaires ou reposent sur l’expression de PD-L1 dans la tumeur. Par ailleurs, l’évaluation radiologique de la
réponse à l’immunothérapie s’avère plus compliquée que celle de la chimiothérapie, en raison de la survenue possible
de « pseudo-progressions ». Enfin, l’immunothérapie s’accompagne d’une toxicité très singulière, liée à une réponse
immunitaire excessive dirigée contre certains organes, qui nécessite une surveillance et une prise en charge spécifiques.
Par ailleurs, de nombreuses perspectives s’ouvrent suite à ces premiers résultats encourageants. L’immunothérapie est
actuellement évaluée dans d’autres indications, notamment dès la 1ère ligne de traitement et en situation adjuvante,
après chirurgie ou radiothérapie. Les associations de traitements se développent, combinant les molécules d’immunothérapie entre elles (ciblage de l’axe PD-1/PD-L1 et de CTLA-4, point de contrôle situé plus en amont de la réponse immunitaire anti-tumorale) ou à la chimiothérapie et aux thérapies ciblées déjà disponibles. Enfin commencent à apparaitre
de nouvelles cibles thérapeutiques offrant de nouvelles opportunités et de nouveaux défis quant à l’association et à la
séquence optimale de ces différents traitements.
Le Pr Alexis Cortot, M.D., Ph.D., est PU-PH de Pneumologie au CHRU de Lille,
spécialisé en oncologie thoracique. Il est également membre de l’équipe «
signalisation, apoptose et cancer » de l’UMR8161 à l’Institut de Biologie de
Lille. Il a travaillé aux Hospices Civils de Lyon, au Centre International de
Recherche sur le Cancer et au Dana Farber Cancer Institute de Boston.
Ses travaux de recherche clinique portent principalement sur le cancer du
poumon et l’évaluation des chimiothérapies, thérapies ciblées et immunothérapies. Ses travaux de recherche translationnelle et fondamentale portent
sur le récepteur MET et les mutations EGFR dans le cancer du poumon.
Coordonnateur national de 6 essais industriels sur le cancer du poumon
(dont essai MYSTIC, évaluation du durvalumab vs. durvalumab et tremelimumab vs. chimiothérapie en 1ère ligne des CBNPC)
Coordonnateur principal des essais IFCT1103 (Ultimate ; comparaison paclitaxel et bevacizumab vs. docetaxel en 2ème et 3ème ligne des CBNPC nonépidermoïdes) et IFCT1503 (ACE-Lung ; comparaison afatinib et cetuximab
vs. afatinib en 1ère ligne des CBNPC EGFR-mutés)
Responsable de la banque clinico-biologique Bio-Lung
Responsable de la cohorte régionale CBNPC²
Diplômes
2013 : Habilitation à Diriger des Recherches, Université Lille II
2010 : Thèse d’Université, Université Claude Bernard Lyon I
2008 : DESC de Cancérologie, Université Claude Bernard Lyon I
2006 : DES de Pneumologie, Université Claude Bernard Lyon I
Sélection de publications
AB Cortot, Z Kherrouche, C Descarpentries, M Wislez, S Baldacci, A Furlan,
D Tulasne. Exon 14 deleted Met receptor as a new biomarker and target in
cancers. J Natl cancer Institute 2016, in revision
Kherrouche Z, Monte D, Werkmeister E, Stoven L, De Launoit Y, Cortot AB,
Tulasne D, Chotteau-Lelievre A. PEA3 transcription factors are downstream
effectors of Met signaling involved in migration and invasiveness of Met-addicted tumor cells. Mol Oncol 2015;1852-67.
Cortot AB, Jänne PA. Molecular mechanisms of resistance in epidermal
growth factor receptor-mutant lung adenocarcinomas. Eur Respir Rev. 2014
Sep;23(133):356-66
AB Cortot, CE Repellin, T Shimamura, M Capelletti, K Zejnullahu, J Christensen, KK Wong, N Gray, PA Jänne. Resistance to EGFR T790M kinase
inhibitors through a multistep process involving the IGF1R pathway. Cancer
Res 2013;73:834-843
S Habib, J Delourme, X Dhalluin, G Petyt, A Scherpereel, JJ Lafitte, AB Cortot. Weekly paclitaxel and bevacizumab for non-squamous Non Small Cell
Lung Cancer patients: a retrospective study. Lung Cancer 2013; 80:197-202
J Mazieres, S Peters, B Lepage, AB Cortot et al. Lung cancer that harbors
a HER2 mutation: epidemiological characteristics and therapeutic perspectives. J Clin Oncol, 2013; 31:1997-2003.
S Couraud, AB Cortot, L Greillier et al. From randomized trials to the clinic:
Is it time to implement individual lung cancer screening in clinical practice?
A multidisciplinary statement from French experts on behalf of the French
Intergroup (IFCT) and the Groupe d’Oncologie de Langue Française (GOLF).
Ann Oncol 2013;24:586-597.
Cortot AB, Younes M, Martel-Planche G et al. Mutation of TP53 and alteration
of p14(arf) expression in EGFR- and KRAS-mutated lung adenocarcinomas.
Clin Lung Cancer. 2014 Mar;15(2):124-30.
W Zhou, D Ercan, L Chen, CH Yun, D Li, M Capelletti, AB Cortot, L Chirieac,
RE Iacob, R Padera, JR Engen, KK Wong, MJ Eck, NS Gray, PA Jänne. Discovery of novel mutant selective EGFR kinase inhibitors effective against EGFR
T790M. Nature 2009; 462:1070-1074.
Expérience professionnelle
Depuis 2014 : PU-PH de Pneumologie, service de Pneumologie et Oncologie
Thoracique, CHRU Lille, Université Lille II
Depuis 2012 : Membre permanent de l’équipe « signalisation, apoptose et
cancer », l’UMR8161, Institut de Biologie de Lille
Depuis 2011 : Responsable de l’unité d’HPDD de Pneumologie et Oncologie
Thoracique
2008-2011 : Fellowship au Dana Farber Cancer Institute, Harvard Medical
School, Lowe Center for Thoracic Oncology (Pr P. Jänne)
2006-2008 : Chef de Clinique, Service de Pneumologie, Centre Hospitalier
Lyon Sud (Pr PJ Souquet), Hospices Civils de Lyon
2005-2008 : Master 2 et Thèse d’Université, Centre International de Recherche sur le Cancer, Université Claude bernard Lyon I, laboratoire du Dr
P. Hainaut
Société
Membre
Membre
Membre
Membre
savantes
de l’European Respiratory Society
de l’European Lung Cancer Working Party
de la Société Française de Pneumologie de langue Française
de l’Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique
Membre du Conseil Scientifique de la Société Française de Pneumologie de
langue Française
Essais cliniques
Investigateur principal de plus de 20 essais académiques ou industriels sur le
cancer du poumon évaluant des chimiothérapies, thérapies ciblées ou immunothérapies
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
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Mer 18 mai
Conférence de prestige
conférence de prestige
Evaluation économique des médicaments contre le cancer :
quelles méthodes, quels enjeux ?
Lise ROCHAIX
Les médicaments contre le cancer sont aujourd’hui ciblés sur des populations de petite, voire toute petite taille, avec des
prix très élevés. Le modèle d’affaires développé par l’industrie pharmaceutique est proche de celui qui prévaut pour les
médicaments orphelins et qui trouve son origine dans une réglementation américaine, puis européenne en faveur de leur
développement. Ce mode de fixation des prix n’est soutenable qu’à condition que le ciblage initial de la population soit
défini de manière loyale et qu’il soit respecté, une fois le médicament accepté au remboursement. Or la pratique montre
que tel n’est pas toujours le cas. L’objet de cette présentation sera de présenter les méthodes d’évaluation de la valeur
clinique et économique des anticancéreux, les modes de fixation des prix, tant en ville qu’à l’hôpital, avant d’aborder la
question de la soutenabilité des dépenses afférant aux anticancéreux.
Professeur agrégé des Universités en
Sciences économiques à l’université de
Paris 1 Panthéon-Sorbonne depuis septembre 2014, Lise Rochaix est titulaire de
la chaire ‘Hospinnomics’ en économie de la
santé de Paris School of Economics, financée par l’Assistance Publique-Hôpitaux de
Paris. Elle a obtenu un master en Sciences
économiques de l’université de York (RU),
puis un Ph.D en économie de la santé de
la même université en 1991. Lise Rochaix
a commencé sa carrière comme chargée
de recherches au CNRS. Elle a enseigné
comme maître de conférences à l’université
de Paris-Dauphine, puis comme professeur
à l’issue du concours d’agrégation du supérieur en Sciences économiques de 1994, à
l’université de Bretagne Occidentale, puis
à l’université d’Aix-Marseille II. Elle a publié de nombreux travaux de recherche sur
l’évaluation des politiques publiques, dans
une approche comparative, tant internationale que sectorielle, avec un intérêt parti-
culier pour la régulation, en termes d’efficience et d’équité, des systèmes de santé.
Elle a participé à l’écriture de rapports, en
tant que chargée de mission sur la politique
de santé à la Direction de la Prévision au
Ministère des finances (90-93) ou lors de
missions spécifiques (Grenelle de la santé,
2002). Elle a été nommée par le Président
du Sénat en janvier 2006 au Collège de la
Haute Autorité de Santé où elle a été détachée à plein temps jusqu’à la fin de son
mandat en Janvier 2014. Elle a mis en place
la mission médico-économique de la HAS
pour l’évaluation des stratégies de santé et
présidé la Commission d’Evaluation Economique et de Santé Publique (CEESP) de la
HAS, dont le statut est devenu réglementaire à partir de 2012 et la mission étendue
à l’évaluation économique des nouvelles
technologies. Elle a été nommée présidente du Conseil d’administration de l’ATIH
(Agence Technique de l’Information Hospitalière) en septembre 2015.
NOTES
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9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Mer 18 mai
Conférence de prestige
conférence de prestige
Valeur, prix et coût du médicament : les points d’équilibre.
Dana VIGIER
Médecin de formation, Dana Vigier a débuté
sa carrière en 1995 chez 3M où elle a passé
trois ans en R&D avant de rejoindre Organon, où elle a occupé successivement des
postes en Affaires Médicales et Marketing.
En 2000, Dana Vigier y prend la direction
du Département Stratégie et Business Développement d’Organon.
Elle rejoint ensuite en 2004 le laboratoire
GSK en tant que Directeur Prix et Remboursement France. Elle est ensuite nommée
en 2006 à Londres pour créer la Direction
Accès au Marché Europe, rôle qu’elle occupe pendant deux ans avant de prendre le
poste de Directeur Affaires Gouvernementales Europe, basé à Bruxelles.
En 2011, elle rejoint IMS Health pour y occuper le poste de Senior Principal, Country
Leader Health Economics and Outcome Research (HEOR) & Accès au Marché pour la
France.
Dana Vigier a rejoint Bristol-Myers Squibb
France en novembre 2013.
NOTES
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
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Vend 20 mai
conférence de prestige
The MET oncogene:
"addiction", "expedience" and "inherence"
Paolo Comoglio
Candiolo Cancer Institute-IRCCS
University of Torino School of Medicine, Italy
Cancer is a genetic disease resulting from the constitutive activation of a handful of genes (oncogenes) arising in cells
that lost the ability to repair DNA damages. Among the plethora of mutations, deletions, rearrangements or amplifications (up to 10,000 per cell during the natural history of lung cancer), a few genetic lesions behave as "drivers", being
required and sufficient to sustain neoplastic transformation ("oncogene addiction"). Identification of the drivers and
tailoring specific drugs may result in efficient "precision therapy". Other wild-type oncogenes, activated in cancer cells
as an adaptive response to adverse microenvironmental conditions (e.g. hypoxia, nutrient starvation, or ionizing radiation), play an essential role favouring tumor progression and conferring therapeutic resistance ("expedience"). Finally,
some wild-type oncogenes inherited from the cell of origin (a stem/progenitor), govern an essential signaling circuit that
sustains the inherent self-renewing, self-preserving and malignant phenotype ("inherence"). The paradigm of the MET
oncogene, fostering either addiction, expedience, or inherence in different cancers will be discussed.
COMOGLIO, Paolo Maria
DATE AND PLACE OF BIRTH : 29.05.1945 Torino (Italy)
POSITION / TITLE : Scientific Director / Professor
Academic and Research Career
-
1969 1973 1969 1973 1973 1980 1983-2015 1996-2008 2000-today Medical Doctor, University of Torino School of Medicine, Italy.
Ph.D. in Microbiology (as above)
Postdoctoral Research Fellow, Washington University School of Medicine, USA.
Associate Research (EMBO Fellow), University of Pennsylvania School of Medicine; USA.
Associate Professor of Histology, University of Trieste School of Medicine; Group Leader, Italy.
Full Professor and Group Leader (as above).
Full Professor of Histology, University of Torino School of Medicine, Italy
Director, Division of Molecular Oncology, Institute for Cancer Research and Treatment - Candiolo, Italy
Scientific Director, Candiolo Cancer Institute-IRCCS, Italy
Research interests and main achievements
Paolo Comoglio has a long and distinguished record in the field of research on tyrosine kinase receptors and related oncogenes. He developed the first anti-phosphotyrosine antibody (Comoglio et al. 1984, EMBO J. 3:483-9); by this tool he identified the tyrosine kinase
encoded by the rearranged Bcr-Abl oncogene, responsible for the onset of Chronic Myeloid Leukemia (Mol Cell Biol. 1986; 6:1803-11.)
He focused his research efforts on the full mechanistic insight of the genetic, biochemistry and biology of the Met receptor, with a
special emphasis on the role of this oncogene in human cancers. After a long standing career he is now acknowledged as a leader in
the field.
He identified the tyrosine kinase receptor encoded by the Met oncogene (Nature. 1989; 339:155-6.) and discovered that Hepatocyte
Growth Factor (HGF) is the cognate ligand (Oncogene. 1991; 6:501-4.)
He identified and elucidated the functions of three tyrosine kinase receptors, encoded by genes structurally and functionally related to
Met : Ron, (EMBO J. 1994; 13:3524-32), Plexins (Cell. 1999; 99:71-80) and Ror ( Cancer Res. 2011; 71:3132-41).
On the translational ground he generated the anti-Met antibody DN30, and its monovalent counterpart, to be used in cancer therapy,
either conventional or by ‘gene transfer’ (Cancer Res. 2008; 68: 9176-83).
Paolo Comoglio expounded and introduced a number of wisdoms that are now largely accepted and widespread, notably the concept
of ‘invasive growth’, a genetic program otherwise ‘physiological’ but ‘usurped’ by cancer cells to progress toward metastasis (Nature
Rev. Cancer 2002, 2:289-300)
To date, he is author of about 350 articles and reviews published in peer-reviewed journals.
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9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Travaux de recherche
financés dans le cadre de
l’Appel à Projets Emergents
du Cancéropôle Nord-Ouest
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
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Jeudi 19 mai 2016
AAP Emergents CNO
1) Analyse des déterminants médico-sociaux du maintien en emploi des patients atteints d’une hémopathie maligne : étude pilote. (AO 2014) Mathilde Boulanger
Bénédicte CLIN 1,2,3, Natacha HEUTTE 1,2, Xavier TROUSSARD 4,5, Mathilde BOULANGER 1,2,3, Gandhi-Laurent DAMAJ 4,
Edouard CORNET 5, Véronique BOUVIER 1, Anne-Valérie GUIZARD 1, Sophie FANTONI-QUINTON 6,7,8, Ariane LEROYER 7,9,
Laëtitia ROLLIN 10, Catherine DOUTRELLOT 11, Guy LAUNOY 1,2
INSERM, UMR 1086 Cancers et Préventions, Caen, France
Université de Caen Basse-Normandie, Caen, France
CHU de Caen, Service de Pathologie Professionnelle, Caen, France
4
CHU de Caen, Service d’hématologie clinique, Caen, France
5
Registre des hémopathies malignes de Basse-Normandie
6
CHU de Lille, Service de consultations de pathologies professionnelles/maintien dans l’emploi
7
Université Lille 2, Département Universitaire de Médecine et Santé au Travail
8
Université Lille, CRDP, EA4487
9
CHU de Lille, Service d’Epidémiologie et de Santé Publique
10
CHU de Rouen, Centre de consultations de pathologies professionnelles
11
CHU d’Amiens, Consultation de Pathologie Professionnelle
1
2
3
Il est bien démontré que le travail est un déterminant important de la qualité de vie des patients, mais on constate que
le retour à l’emploi des sujets atteints d’un cancer s’avère très souvent difficile, pour des raisons à la fois médicales et
sociales. En effet, les salariés atteints de cancer éprouvent souvent de grandes difficultés, mal appréhendées et non anticipées, lors de la reprise de leur activité professionnelle. Celle-ci peut pourtant nécessiter certains aménagements (en
termes de temps de travail, mais également en termes d’adaptation du poste de travail) ou encore, en cas de séquelles,
un reclassement professionnel.
Il s’avère que les différents facteurs ayant un impact sur le retour au travail des patients atteints d’hémopathies malignes
sont peu documentés (notamment la durée de l’arrêt de travail et ses déterminants socio-professionnels, ainsi que les
modalités concrètes de reprise éventuelle de l’activité professionnelle et l’accompagnement des patients en la matière).
C’est dans ce contexte que s’est inscrit ce projet de recherche, dont l’objectif était de décrire et d’analyser les modalités
de reprise et les déterminants de la réussite ou de l’échec du maintien à l’emploi ou d’une réinsertion professionnelle
des patients atteints d’une hémopathie maligne. En outre, l’identification de freins au maintien dans l’emploi et d’inégalités sociales éventuelles avait pour objectif de proposer des outils de repérage des facteurs de vulnérabilité sociale des
patients. Ceci permettra d’envisager des solutions afin d’adapter les dispositifs médico-sociaux actuellement en place,
pour permettre une meilleure réinsertion professionnelle de ces patients, grâce à un accompagnement précoce de ces
derniers dans leurs démarches.
Pour cette étude pilote médico-sociale, non randomisée, l’inclusion des sujets a été réalisée grâce aux données du
registre des hémopathies malignes de Basse-Normandie. Les sujets inclus avaient présenté une hémopathie maligne
et résidaient dans le département du Calvados au moment du diagnostic, qui avait été effectué entre le 1er janvier et
le 31 décembre 2010. Ils étaient âgés de 18 à 55 ans au moment de ce diagnostic. Un auto-questionnaire de recueil
d’informations propre à l’étude et des questionnaires validés d’anxiété-dépression, de qualité de vie et de fatigue ont été
adressés aux patients inclus.
Les données riches recueillies dans le cadre de cette étude pilote et le taux de réponse satisfaisant permettent d’envisager la réalisation d’une étude multicentrique, incluant des sujets atteints d’une hémopathie maligne en Normandie, dans
la zone de proximité de Lille et dans la Somme.
NOTES
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9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Jeudi 19 mai 2016
AAP Emergents CNO
2) Evaluation de la sensibilité de la MoCA au sein des consultations d’oncogériatrie.
(AO 2014) Marie LANGE
M. Lange 1,2, H. Laviec 3,4, B. Beauplet 4,5, P. Le Bon 3,4, A. Moreau 3, A. Leconte 2, A. Capel 2, S. Danet 2, F. Guittard 5, E.
Groussard 5, A. Rambeau 5, N. Heutte 1,2, B. Clarisse 2, F. Joly 1,2,6
1
2
3
4
5
6
INSERM, U1086, Caen
Unité de Recherche Clinique, Centre François Baclesse, Caen
Service d’Oncogériatrie, Centre François Baclesse, Caen
Unité de Coordination en Onco-Gériatrie de Basse-Normandie, Caen
Service de Médecine Gériatrique, CHU de Caen
CHU de Caen, Service d’Oncologie, Caen
Les patients de 70 ans et plus peuvent bénéficier d’une consultation d’onco-gériatrie afin de détecter les patients à risque
de fragilité dans l’objectif d’adapter leur prise en charge oncologique. Les troubles cognitifs sont susceptibles d’interférer
avec la prise en charge et d’influencer le pronostic vital. De plus, certains traitements, telle que la chimiothérapie, sont
susceptibles de majorer les troubles cognitifs préexistants aux traitements du cancer.
Actuellement, durant les consultations d’oncogériatrie, la pratique est d’utiliser le Mini Mental State Examination (MMS),
qui est l’un des tests de dépistage permettant de détecter les patients suspects de vieillissement cognitif pathologique.
Toutefois, de nombreuses études montrent que ce test est moins sensible que la Montreal Cognitive Assessment (MoCA),
autre test de dépistage de troubles cognitifs, qui à la différence du MMS intègre également l’évaluation des fonctions
exécutives (fonctions parmi les plus altérées en oncologie). Néanmoins, aucune étude n’a confronté le MMS et la MoCA
spécifiquement auprès de patients âgés atteints de cancer.
L’objectif principal de cette étude est de comparer les scores du MMS et de la MoCA obtenus par des patients âgés lors
du bilan d’onco-gériatrie. L’objectif secondaire est de comparer, pour les patients concernés, ces 2 tests 6 à 9 mois après
le début de la chimiothérapie afin d’appréhender si la MoCA permet davantage que le MMS de détecter le déclin cognitif
engendré par ce traitement.
Nos résultats préliminaires sur les 18 premiers patients suggèrent que la MoCA serait plus sensible que le MMS pour
évaluer les troubles cognitifs initiaux chez les patients âgés atteints de cancer. En effet, plus de 55% des patients ont
un score pathologique à la MoCA en l’absence de score pathologique au MMS. L’évaluation de suivi et un échantillon
de patients plus important nous permettront également d’évaluer si la MoCA permet la détection de troubles cognitifs
induits par la chimiothérapie.
Ce projet de recherche s’appuie sur l’UCOG (Unité de Coordination d’OncoGériatrie) Normandie reconnue par l’lNCa. Il
s’inscrit dans une dynamique de recherche dédiée à la population âgée atteinte de cancer et répond aux recommandations des Plan Cancer et Plan Alzheimer.
NOTES
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
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Jeudi 19 mai 2016
AAP Emergents CNO
3) Développement du modèle animal poisson-zèbre pour l’isolement, la caractérisation et le ciblage des Cellules souches Cancéreuses dans les gliomes de Haut grade
pédiatriques. (AO 2014) Pierre LEBLOND
P. Leblond
1
2
3
, P.O. Angrand 2, P. Volkel 2, P. Navarin 2,3, I. Ferry 2,3, M. Arcicasa 3, C. Bal-Mahieu 3, S. Meignan 2,3
1,2
Unité d’oncologie pédiatrique, Centre Oscar Lambret, Lille
INSERM U908 Cell Plasticity and Cancer
Unité Tumorigenèse et Résistance au Traitements, Centre Oscar Lambret, Lille
Le pronostic des enfants atteints d’un gliome de haut grade (pHGG) reste très péjoratif. Les récidives tumorales pourraient être dues à la présence de cellules souches cancéreuses (CSC), impliquées dans le développement, la dissémination et la résistance aux traitements des tumeurs. Notre projet a pour objectifs : i) la recherche de marqueurs pertinents
de CSC dans des lignées cellulaires de pHGG, ii) la visualisation in vivo de la migration des CSC de pHGG, iii) le suivi
in vivo du pool de CSC en réponse à différents stress et traitements, iiii) l’amplification chez le poisson-zèbre (PZ) de
prélèvements tumoraux provenant d’enfants porteurs d’un HGG.
Matériels et méthodes : Les expérimentations ont été effectuées sur 7 lignées cellulaires de pHGG, cultivées en monocouche ou en gliosphères. La recherche de marqueurs de CSC comprenait : i) une étude de l’activité protéasomique
par transfection du rapporteur ZsGreen-cODC, ii) une analyse de l’expression de CD15 et CD133 et une évaluation de
l’activité ALDH en cytométrie en flux. Après tri cellulaire, une étude différentielle des variations du transcriptome des
populations positives et négatives pour chacun des marqueurs a été effectuée en microarray. La tolérance à l’hypoxie
(5% O2) et la faisabilité de microinjections de cellules tumorales en embryons de PZ à différents stades ont été étudiées.
La faisabilité de xénogreffes tumorales a été étudiée sur PZ adultes.
Résultats : Le rapporteur ZsGreen-cODC s’est avéré être peu pertinent comme marqueur de CSC dans nos modèles
cellulaires, alors qu’il avait été décrit comme tel dans plusieurs autres modèles cellulaires dont le gliome de l’adulte. En
effet, les analyses en microarray n’ont pas montré de différence d’expression significative entre les populations cellulaires ZsGreen+ versus ZsGreen-, notamment des facteurs de transcription de pluripotence Sox-2, Oct-4 et Nanog. En
conséquence, nous avons cherché à utiliser un autre marqueur de CSC, validé dans d’autres modèles cellulaires, comme
des marqueurs de surface (CD15 et CD133) ou l’activité enzymatique ALDH1. Les résultats montrent que CD15 et CD133
sont en pratique peu relevant car les profils d’expression sont incompatibles avec les pourcentages de CSC attendus
en monocouches et en gliosphères. Quant à l’activité ALDH, les trop faibles pourcentages, voire l’absence totale, de
cellules positivement marquées ne nous permettent pas d’effectuer un tri cellulaire et ne corrèlent pas, par ailleurs,
avec les capacités tumorigènes des lignées cellulaires testées. Nous tentons actuellement une approche plus directe
d’isolement des CSC sur la base de l’expression, en ARNm, de Sox-2, Oct-4 et Nanog dans nos cellules au moyen de la
technologie SmartFlare. Dans l’attente, nous avons conduit des études préliminaires visant à nous assurer de la viabilité des embryons de PZ en présence d’agents de chimiothérapie et en conditions hypoxiques et avons montré que ces
embryons toléraient l’hypoxie au minimum jusqu’à 7 jours post-fécondation, avec toutefois un retard de développement.
Parallèlement, et afin d’en vérifier la faisabilité technique, nous avons réalisé des xénotransplantations de fragments
tumoraux de cancer du sein chez des PZ adultes. Quatre semaines après xénotransplantation, l’ensemble des animaux
étaient vivants.
Conclusions : Le manque de pertinence dans nos modèles des marqueurs de CSC habituellement utilisés était inattendu. Néanmoins nous espérons que la technologie SmartFlare, actuellement en cours de mise au point nous permettra
d’isoler une population de CSC de pHGG. Parallèlement, nous avons élargi notre panel de lignées cellulaires grâce à une
collaboration internationale. Nous avons également montré la faisabilité de travailler en conditions hypoxiques avec les
embryons de PZ, ainsi que la faisabilité de xénogreffes de fragments tumoraux dans le PZ adulte. L’ensemble des mises
au point techniques ayant été réalisées, l’étude spécifique de la migration des CSC dans les embryons sera effectuée dès
la mise en évidence d’un marqueur robuste de CSC dans nos modèles cellulaires.
NOTES
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Vendredi 20 mai 2016
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4) Le pyridoclax, un BH3-mimétique prometteur ciblant spécifiquement la protéine
Mcl- 1 dans le traitement des cancers de l’ovaire : de la conception à l’évaluation préclinique. (AO 2014) Anne-Sophie VOISIN-CHIRET
Anne Sophie Voisin-Chiret 1,4, Céline Gloaguen 1,2,3, Jana Sopkova-de Oliveira Santos 1,4, Jade Fogha 1,4, Fabien Gautier 5,6,
Grégory Burzicki 1,4, Cécile Pétigny-Lechartier 1,2,3, Emilie Brotin 1,2,3, Didier Goux 1,7, Monique N’Diaye 1,2,3, Bernard Lambert
2,8
, Marie-Hélène Louis 1,2,3, Laetitia Ligat 9,10, Frédéric Lopez 9,10, Philippe Juin 5,6, Ronan Bureau 1,4, Sylvain Rault 1,4 and
Laurent Poulain 1,2,3
Université de Caen Normandie, France
UNICAEN, Unité BioTICLA Inserm 1199 (Biologie et Thérapies Innovantes des Cancers Localement Agressifs), Caen,
France
3
CLCC F. Baclesse, Caen, France
4
UNICAEN, CERMN (Centre d’Etudes et de Recherche sur le Médicament de Normandie) - FR CNRS INC3M, Caen, France
5
Equipe 8, CRCNA, UMR 892 Inserm - 6299 CNRS Nantes, France
6
Institut de Cancérologie de l’Ouest René Gauducheau, Nantes, France
7
Centre de Microscopie Appliquée à la Biologie, IBFA, SF4206 ICORE, Caen, France
8
CNRS (à disposition de l’Unité BioTICLA par le CNRS, Délégation régionale Ile-de-France Est, 94532 Thiais cedex,
France)
9
INSERM UMR1037-Plateforme Protéomique-Pôle Technologique du Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse,
2 avenue Hubert Curien, 31100 Toulouse, France
10
Université Toulouse III-Paul Sabatier, UMR1037 CRCT, 31000 Toulouse, France.
1
2
Les interactions protéine-protéine jouent un rôle fondamental dans les voies de signalisation régulant de nombreuses fonctions cellulaires comme l’apoptose. Toute perturbation de l’apoptose est en lien avec les phénomènes de
cancérisation et d’échappement aux traitements conventionnels chimio- et radio-thérapeutiques. Les travaux de l’unité
BioTICLA ont montré que les protéines anti-apoptotiques Bcl-xL et Mcl-1 coopèrent pour protéger les cellules cancéreuses
ovariennes contre l’apoptose, et que leur inhibition concomitante conduit à la mort des cellules chimiorésistantes. Les
protéines anti-apoptotiques Bcl-xL et Mcl-1 constituent ainsi un « verrou moléculaire » essentiel empêchant la survenue de l’apoptose. La levée de ce verrou suffit à elle seule à induire la mort des cellules tumorales chimiorésistantes en
réponse au stress oncogénique ou à la chimiothérapie.
Le domaine hélicoïdal BH3, ubiquitaire au sein des membres anti- et pro-apoptotiques, crucial pour l’homo- et l’hétéro-dimérisation des membres de la famille Bcl-2, joue un rôle majeur dans la séquestration des protéines pro-apoptotiques et donc dans l’échappement thérapeutique des cellules cancéreuses. La stratégie qui convient pour libérer les
protéines pro-apoptotiques est l’utilisation de petites molécules capables de mimer le domaine BH3 de protéines
BH3-only. Ces petites molécules, des foldamères abiotiques BH3-mimétiques, projettent de manière définie des
motifs de reconnaissance dans l’espace qui imitent les fonctionnalités des chaînes latérales choisies et pertinentes du
domaine BH3, par exemple les chaînes latérales présentes sur une face de l’hélice alpha.
Les résultats obtenus sont prometteurs et apportent la preuve du concept :
(i) les molécules conçues pour être des mimes d’hélices alpha projettent bien leurs substituants dans des positions en
adéquation avec celles d’une hélice alpha ;
(ii) parmi les foldamères mimes d’hélice alpha synthétisés, le composé lead ou pyridoclax, issu de recherches collaboratives entre le CERMN et l’unité BioTICLA, a montré une forte capacité à rétablir l’apoptose dans les cellules tumorales
ovariennes (associé à l’inhibition de Bcl-xL), liée à la perturbation des interactions protéine-protéine impliquant la protéine Mcl-1 (forte affinité et sélectivité pour la protéine Mcl-1, Kd= 25nM).
NOTES
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Vendredi 20 mai 2016
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5) Plaque d’hydrogel chargée de cellules autologues pour la prévention des adhérences postopératoires abdominales. (AO 2015) Lucie BRESSON
Dr Lucie Bresson 1,2, Dr Eric Leblanc 1, Dr Feng Chai
1
2
2
Centre Oscar Lambret
U1008 Inserm, Groupe Biomatériaux
Les adhérences postopératoires sont très fréquentes -environ 50 à 95% des patients subissant une chirurgie abdominale
et en particulier gynécologique. Ce tissu cicatriciel remplace le péritoine, membrane séreuse de cellules mésothéliales,
tapissant la cavité abdominale. Elles sont responsables de complications majeures de type occlusion intestinale, infertilité, douleur abdominale chronique, etc.… Pour les prévenir, de nombreux agents anti inflammatoires, fibrinolytiques ou
des barrières physiques de biomatériaux ont été testés sans prouver une efficacité suffisante.
L’objectif principal de ce projet est de développer une membrane de cellules autologues intégrées dans une matrice
d’hydrogel, basée sur une technique d’ingénierie tissulaire, dans le but de prévenir la formation d’adhérences en restaurant les fonctions mésothéliales. Il s’agirait d’une alternative pour remplacer le péritoine lésé en particulier dans un
environnement défavorable (irradié, cicatriciel, fistuleux) qui est fréquent en oncologie.
Les résultats attendus incluent:
(i) de choisir la source cellulaire la plus appropriée. Chez le rat, les cellules mésothéliales adultes (rMCs) et les cellules
souches adipocytaires (rASCs), vont être comparées en termes de pureté d’isolement, de rendement, de longévité de
culture, de taux de prolifération et de caractéristiques phénotypiques. (ii) de choisir le meilleur matériau d’échafaudage
ou «scaffold» pour réaliser la membrane. (iii) d’établir un modèle chez le rat d’adhérences post opératoires, simple,
reproductible et reproduisant la situation clinique. (iv) d’évaluer l’effet anti-adhérentiel de la membrane de cellules sur
matrice d’hydrogel sur le modèle animal en comparant quatre groupes : témoin, implantation de la membrane «rMCs
hydrogel», de la membrane «rASCs hydrogel», de l’hydrogel seul.
Le projet fait l’objet d’une thèse de doctorat d’Université menée par Dr Lucie Bresson, Chirurgien gynécologue dans le
département de chirurgie oncologique gynécologique au Centre Oscar Lambret à Lille, encadrée par Dr Feng Chaï, au
sein de l’unité Inserm 1008, recherche en Biomatériaux à Lille.
Mots Clefs : Thérapie tissulaire, Hydrogel, Culture cellulaire, Expérimentation animale.
NOTES
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Vendredi 20 mai 2016
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6) Etude de l’association de variations génétiques rares au risque de cancer du sein et
de l’ovaire à partir du séquençage à haut débit d’un panel de gènes. (AO 2015) Laurent
CASTERA
Laurent Castéra 1,2, Valentin Harter 3, Baptiste Brault 1, Sophie Krieger 1,2,4, Nicolas Goardon 1, Agathe Ricou 1, Antoine
Rousselin 1, Angelina Legros 1, Olivia Bruet 1, Céline Quesnelle 1, Florian Domin 1, Chankannira San 1, Robin Fouillet 1,
Caroline Abadie 5, Odile Béra 6, Pascaline Berthet 7, Olivier Letac 1, Marie Castera-Tellier 3, Thierry Frebourg 2,8, Dominique
Vaur 1,2
1
Laboratoire de Biologie et de Génétique du Cancer, CLCC François Baclesse, Caen, Centre Normand de Génomique
Médicale et Médecine Personnalisée
2
Inserm U1079 Université de Rouen, Centre Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée
3
Centre de Traitement des Données du Cancéropole Nord-Ouest, CLCC François Baclesse, Caen
4
Université de Caen
5
Service de Génétique, CLCC Eugéne Marquis, Rennes
6
Service de Génétique, CHU, Fort de France
7
Service d’oncogénétique CLCC François Baclesse, Caen
8
Departement de Génétique, CHU de Rouen, Centre Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée.
Depuis 2012, le diagnostic moléculaire des prédispositions au cancer du sein et de l’ovaire est réalisé dans notre laboratoire par séquençage à haut débit (NGS) d’un panel de gènes impliqués ou suspectés de l’être dans ces prédispositions.
Aujourd’hui, grâce aux NGS, il est possible de caractériser des variants rares sur de grandes populations et donc de réaliser des études d’association en exploitant la part des variants rares grâce à des méthodes statistiques adaptées, dites
tests d’agrégation de multiples variants. Nous avons analysé par NGS l’ADN de 4900 patients en utilisant 4 versions du
panel de gènes, incluant de 21 à 33 gènes.
Lors de travaux précédents, nous avions détecté au moins une mutation prédite comme étant délétère dans 17 % des
cas. La majorité de ces mutations (83%) ont été retrouvées dans les gènes BRCA1, BRCA2, CHEK2, PALB2, ATM, TP53,
RAD51C, BRIP1, RINT1 avec des incidences respectives de 4,6%, 4%, 1.2%, 1.1%, 1%, 0.6%, 0.5%, 0.4%, 0.3%.
Dans le cadre de ce projet, des analyses d’associations sont réalisées (1) en utilisant les données de fréquence en population européenne disponibles dans la base de données du consortium ExAC ; (2) à partir de simulations de populations
témoins génétiquement appariées issues d’apprentissage sur les données « 1000 genomes » ; (3) à partir de données
d’exomes d’une population témoin appariée géographiquement mise à disposition de la communauté scientifique prochainement par le consortium France Exome. Après annotation des données des cas et des témoins par Annovar et Alamut-batch puis filtration de l’ensemble des données des cas et des témoins par des critères de qualité stricts, les variants
rares ont été hiérarchisés selon un algorithme dédié. En utilisant les données d’ExAC, les risques de cancer du sein et
de l’ovaire induits par des mutations clairement délétères de PALB2 sont conformes à l’attendu (Odd-ratio cas/témoin
estimé : 10.6 [6.3 ; 16.7]). Les variant faux sens considérés comme probablement délétères de PALB2 montrent une
association modérée avec l’apparition de cancer du sein et de l’ovaire (Odd-ratio cas/témoin estimé : 1.4 [0.9 ; 2.0]).
Les premiers résultats de nos modèles d’études sont donc en adéquation avec les données de la littérature.
L’ensemble des gènes séquencés sera testé selon cette méthodologie en trois étapes, ce qui permettra de conforter
chacun des résultats et d’affiner les connaissances sur l’association de ces gènes avec le syndrome de prédispositions
au cancer du sein et de l’ovaire.
NOTES
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Vendredi 20 mai 2016
AAP Emergents CNO
7) Cellules Présentatrices d’Antigène Artificielles : un outil prometteur pour la caractérisation de peptides HLA-restreints d’intérêt thérapeutique dans le cadre des cancers.
(AO 2015) Jean-Baptiste LATOUCHE
Hafid Kora 1, Sami Gouas 1, Philipe Chan 2, Ophélie Robine 1, Estelle Dupel 1, Alexandre Couture 1, Marie-Laure WalletBalieu 2, Pauline Maby 1, Mohamad Hamieh 1, Laurent Drouot 3, Sébastien Feuillette 1, Jérôme Leprince 4, David Vaudry 2,4,
Thierry Frébourg 1,5, Jean-Baptiste Latouche 1,5
1
Inserm U1079, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, Centre Normand de
Génomique Médicale et Médecine Personnalisée, Cancéropôle Nord-Ouest
2
Plateforme de protéomique PISSARO, IRIB, Université de Rouen
3
Inserm U905, IRIB, Université de Rouen
4
Inserm U982, IRIB, Université de Rouen
5
Service de Génétique, CHU de Rouen
Les succès thérapeutiques récents des anticorps anti-PD-1, anti-PDL-1 et anti-CTLA-4, anticorps antagonistes de molécules inhibitrices de la réponse immunitaire spécifique effectrice, soulignent l’intérêt d’envisager de nouvelles approches
d’immunothérapie cellulaire, vaccinales ou adoptives, dans le cadre des cancers. Pour développer de telles approches,
encore faut-il au préalable caractériser les antigènes tumoraux et les peptides HLA-restreints dérivés de ces antigènes
qu’il serait utile cliniquement de cibler.
Nous passerons en revue les différentes techniques classiques d’identification d’antigènes tumoraux (approches génétique, biochimique et immunologique inverse notamment), et soulignerons quels pourraient être les avantages, pour la
caractérisation de peptides tumoraux d’intérêt thérapeutique, de l’utilisation de cellules présentatrices d’antigène artificielles développées au laboratoire (voir poster d’Hafid Kora).
Grâce à l’utilisation de ce nouvel outil, nous espérons pouvoir proposer dans les années à venir de nouvelles approches
d’immunothérapie cellulaire anti-tumorale personnalisée, basées sur la caractérisation de peptides immunogènes présentés au sein même de la tumeur de chaque patient.
NOTES
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Vendredi 20 mai 2016
AAP Emergents CNO
8) Etude protéomique et imagerie moléculaire des carcinomes séreux ovariens tubaires et péritonéaux et application aux pièces d’annexectomies prophylactiques de
femme à risque héréditaire pour les carcinomes séreux pelviens. (AO 2015)
Eric LEBLANC / Michel SALZET
Maxence Wisztoski 2, Philippe Saudemont 2, Annie Desmons 2, J-P. Gimeno 3, Yves-Marie Robin 1,2, Isabelle Fournier 2,
Michel Salzet 2, Eric Leblanc 1,2
1
2
3
Centre Oscar Lambret Lille
Laboratoire PRISM INSERM U1192, Université de Lille
ONCOLille, Maison Régionale de la Recherche Clinique, F- 59000, Lille, France
Bien que le cancer de l’ovaire ne soit qu’au 7ème rang des cancers féminins, il est de loin le plus létal (30-40% de survie
à 5 ans). Les carcinomes séreux de haut grade constituent la forme la plus fréquente (> 75%). 10% de ces malades,
sont mutées pour les gènes BRCA1/2 ou ceux du syndrome de Lynch, et ont un risque héréditaire de 20-40% à partir
de l’âge de 30-35 ans de développer cette tumeur (versus 1,4% dans la population générale). En l’absence de dépistage
efficace de la maladie, seule la chirurgie prophylactique par annexectomie (ablation des ovaires et des trompes) est
recommandée chez ces femmes mutées. Des études histopathologiques menées sur ces spécimens d’annexectomies
prophylactiques de femmes mutées pour les gènes BRCA ont montré que ces tumeurs naissent non de l’ovaire mais de
l’extrémité fimbriale (ou pavillon) des trompes de Fallope adjacentes, à partir de lésions précurseurs ou STICs (carcinomes séreux intraépithéliaux tubaires).
Or des études protéomiques récentes sur des spécimens de carcinomes séreux ovariens ont révélé des profils protéomiques caractéristiques, que nous souhaitons valider, par rapport aux autres types de tumeurs ovariennes. Notre attention se porte surtout sur les lésions séreuses précurseurs des extrémités fimbriales des trompes des femmes mutées afin
d’éclaircir la physiopathologie de ces lésions et éventuellement d’en rechercher des traces dans le sang périphérique, qui
pourraient constituer un nouveau moyen de dépistage.
Pour cela, une cohorte de 8 patientes présentant ces lésions particulières a été formée. Après préparation des tissus
suivant le protocole SEE-FIM (Serial Extended Examination of the FIMbria), des marquages immunohistologiques (IHC)
dirigés contre Ki67 ou P53 ont permis un examen histologique précis des extrémités fimbriales et la sélection des lames
présentant des anomalies épithéliales. Un total de 34 zones épithéliales répartis sur 12 lames a été sélectionné pour une
analyse microprotéomique ciblée et imagerie par spectrométrie de masse.
L’originalité de cette approche est de montrer, pour la première fois, la possibilité d’utiliser directement des lames d’IHC
pour ce type d’analyse et l’analyse de zone caractéristiques de quelques dizaines de cellules.
D’un point de vue pratique, après examen anatomopathologique, les lames sont démontées (lamelle et résine sont retirées par différents bains de solvants organiques), et un démasquage d’antigène est réalisé. Celui-ci permet de préparer
le tissu fixé et d’améliorer l’accessibilité des sites de clivages enzymatiques en vue de la microdigestion trypsique. Après
définition des zones d’intérêt guidée par marquage IHC, une microdigestion enzymatique à l’aide de la trypsine est réalisée. La zone de digestion est réalisée sur une zone fixe de 600 µm de diamètre permettant d’obtenir une quantification
relative des protéines entre les différents échantillons. Une microjonction liquide permet de réaliser une microextraction
liquide des peptides issus de la digestion enzymatique des protéines. Les peptides ainsi récupérés sont ensuite identifiés
par spectrométrie de masse sur un système couplé LC MS permettant une identification de l’ensemble des protéines
extraites.
L’ensemble des échantillons conduit à identifier un total d’environ 1500 protéines. Parmi ces protéines 431 sont exclusives aux zones de lésions et 99 aux zones bénignes. L’analyse ontologique a montré que les protéines liées aux zones de
lésions sont retrouvées dans des voies de signalisation liées au cancer et plus particulièrement les carcinomes ovariens.
Notamment, la protéine BCL2-associated X protein (BAX) est un effecteur direct de P53 et joue un rôle dans un grand
nombre de cancers. Cette analyse est étendue aux différents types de lésions séreuses. Enfin une analyse recherchant
des protéines virales et des protéines alternatives a également été menée. L’ensemble de ces résultats sera corrélé aux
données d’imagerie par spectrométrie de masse qui ont été réalisées en parallèle.
NOTES
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Jeudi 19 mai 2016
AAP Emergents CNO
9) Le variant lymphoïde CD3-CD4+ du syndrome hyperéosinophilique, un syndrome
lymphoprolifératif T clonal périphérique indolent : caractérisation moléculaire et étude
du micro-environnement tumoral. (AO 2015) Guillaume LEFEVRE
G Lefèvre 1, C Roumier 2, M Figeac 3, F Leprêtre 3, M Labalette 1, MC Copin 4, C Preudhomme
1
2
3
4
2
Institut d’Immunologie, UMR995, Réseau Eosinophile
Institut d’Hématologie, UMR837
Plate-Forme de Génomique Fonctionnelle
Institut de Pathologie, UMR8161 ; Université de Lille, CHRU de Lille.
Introduction :
Nous avons caractérisé le variant lymphoïde CD3-CD4+ du syndrome hyperéosinophilique (SHE-L) comme un authentique syndrome lymphoprolifératif T chronique, pouvant se transformer en lymphome non-hodgkinien T (LNH T) de type
angio-immunoblastique (LAI). Ces deux entités partagent des caractéristiques phénotypiques et histopathologiques,
comme l’hyperplasie du réseau folliculaire dendritique (RFD) avec cependant une discordance immunophénotypique :
CD21+/CD23+ dans les LAI, CD21-/CD23+ dans le SHE-L. Nos objectifs sont d’étudier les caractéristiques moléculaires
du SHE-L, de rechercher les mutations classiquement décrites dans les LAI (DNMT3A, IDH2, TET2, RHOA) et de compléter l’étude du RFD.
Méthodes :
La recherche de variations de nombre de copies (CNV), de perte d’hétérozygotie sans CNV (LOH), a été effectuée comparativement sur ADN de cellules CD3-CD4+ et CD3+CD4+ triées de 4 patients SHE-L sur puces Affymetrix (GenomeWide Human SNP Array 6.0), puis sur des cellules CD3-CD4+ triées (n=2) et de l’ADN extrait sur sang total (n=2) de
4 patients supplémentaires. Nous avons ensuite recherché de possibles variations génétiques utilisant la technologie
Haloplex (Agilent) pour la préparation de librairies (460 gènes et prédictions en 7q, ainsi que 4 gènes candidats) et
séquenceur Illumina pour le séquençage haut débit. Nous disposions de 25 échantillons de 18 patients SHE-L incluant
14 échantillons de cellules CD3+CD4+ et CD3-CD4+ triées chez 7 patients, et d’ADN de 22 LNH-T dont 14 LAI, extraits
du sang total ou de ganglion dans lesquels un réarrangement clonal du TCR avait été détecté.
Résultats :
Différentes CNV ont été identifiées sur les cellules CD3-CD4+ de 3 patients SHE-L, mais à chaque fois en faveur de sousclones. Quatre patients présentent une LOH commune en 7q, uniquement sur les cellules CD3-CD4+ et non sur leurs
CD3+CD4+. Parmi les 4 autres patients testé, un autre présente une LOH en 7q. Dans l’hypothèse d’un événement inaugural en 7q, nous avons séquencé ce segment sur les cellules CD3-CD4+ porteuses de la LOH : 9 mutations (9 gènes)
ont été identifiées, non redondantes parmi les 4 patients concernés (CDHR3, CTAGE6, DGKI, HYAL4, LAMB4, MGAM,
NAPELD, NRCAM et WEE2). Dans l’ensemble des patients SHE-L, CTAGE6 est muté chez n=6/18, mais aussi chez 3 LNHT, MGAM et NAPELD chez n=2/18. Un patient SHE-L est muté en DNMT3A, un autre est muté en TET2, mais à la fois
en CD3-CD4+ et en CD3+CD4+ dans les deux cas. Aucune mutation de RHOA ou IDH2 n’a été détectée dans le SHE-L.
Conclusion :
La présence d’une zone commune de LOH en 7q chez 4 patients SHE-L a permis d’identifier des variations génétiques,
malheureusement non communes. L’étude complémentaire du RFD et une exploration du transcriptome et des pathways,
avec un focus en 7q, sont en cours.
NOTES
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9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Vendredi 20 mai 2016
AAP Emergents CNO
10) Le SLAMF3 hépatocytaire réduit spécifiquement l’expression et la fonction de la
protéine MRP-1 et sensibilise les cellules de CHC aux traitements anti-cancéreux.
(AO 2015) Ingrid MARCQ
Grégory Fouquet 1*, Véronique Debuysscher 1*, Hakim Ouled-Haddou 2*, Mélanie Simoes Eugenio 1, Baptiste Demey 1,
Amrathlal Rabbind Singh 2, Christèle Ossart 3, Mohammed Al Bagami 2,3, Jean-Marc Regimbeau 4, Eric Nguyen-Khac 5,
Mickaël Naassila 1, Ingrid Marcq 1*, Hicham Bouhlal 1,3*
INSERM ERi-24, GRAP, Université Picardie Jules Verne, Bât. CURS, CHU-Sud, Amiens, France
EA4666, LNPC, Université de Picardie Jules Verne, Bât. CURS, CHU-Sud, Amiens, France
Service d’Hématologie Clinique et de Thérapie Cellulaire CHU-Sud, Amiens, France
4
Service de chirurgie digestive CHU-Sud, Amiens
5
Service Hépato-Gastroentérologie, CHU-Sud, Amiens, France
*
Les auteurs ont contribués de manière égale à l’étude
1
2
3
Introduction :
Le cancer primitif du foie ou carcinome hépatocellulaire (CHC) est le troisième cancer dans le monde en termes de nouveaux cas par an. Il est diagnostiqué à des stades avancés ce qui limite les choix thérapeutiques. Le Sorafénib, inhibiteur
multi-kinases, est le traitement de référence dans la prise en charge du CHC mais n’améliore l’espérance de vie des
patients que de 3 mois. De plus, de nombreux patients ne répondent pas au Sorafénib ou développent une résistance et
l’échappement thérapeutique. Récemment, nous avons identifié un récepteur hépatocytaire, le récepteur SLAMF3 dont
l’expression est diminuée dans la cellule cancéreuse hépatique. La réexpression de SLAMF3 dans cette dernière inhibe la
prolifération cellulaire, inhibe l’apoptose et induit la régression de la masse tumorale dans un modèle de xénogreffe en
régulant, entre autres, la voie des MAPK. Or, la voie des MAPK joue un rôle dans le développement du CHC mais également dans la résistance aux molécules de chimiothérapie en induisant l’expression des transporteurs ABC tels que MDR,
ABCG2 ou MRP-1. Dans notre projet, nous avons étudié l’impact de l’expression de SLAMF3 sur l’expression et/ou les
fonctions des transporteurs ABC incriminés dans le développement de la résistance aux drogues dans le CHC.
Matériels/Méthodes :
Nous avons étudié dans la lignée cellulaire cancéreuse hépatique Huh-7, l’effet de la réexpression de SLAMF3 sur l’expression des transporteurs MDR, ABCG2 et MRP-1 par PCR quantitative (ARNm) et par western blot (protéines). Nous
avons également analysé l’expression de SLAMF3 et des transporteurs ABC dans des paires de tissus primaires (tumoral
et péri-tumoral) de patients atteints de CHC (CHU-Sud, Amiens). La fonctionnalité des transporteurs ABC a été évaluée à l’aide du test non spécifique d’accumulation/exclusion de la Rhodamine-123 (R-123) et du test eFluxx-ID® Gold
« multidrug resistance assay », spécifique pour le transporteur MRP-1.
Résultats :
Nous avons montré que la réexpression de SLAMF3 induit une diminution spécifique de l’expression du transporteur
MRP-1 sans modifier significativement l’expression des autres transporteurs. Dans les paires de tissus de patients CHC,
nous avons établi une forte corrélation inverse entre les taux d’expression de SLAMF3 et de MRP-1. Plus important, nous
avons observé une diminution de la fonctionnalité des transporteurs MDR par le test à la R-123, et plus spécifiquement
du transporteur MRP-1 par le test eFluxx.
Conclusion :
Nos résultats suggèrent que SLAMF3 régule spécifiquement l’expression et la fonction du transporteur MRP-1 et proposent le SLAMF3 comme cible thérapeutique potentielle pour sensibiliser les cellules cancéreuses hépatiques aux traitements.
Mots-clés : SLAMF3, CHC, transporteurs ABC
NOTES
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Jeudi 19 mai 2016
AAP Emergents CNO
11) Incidence et facteurs de risque des complications de chambre implantable en
cancérologie : bilan d’une surveillance prospective. (AO 2015) Thomas VERMEULIN
Thomas Vermeulin 1, Hélène Marini 1, Loetizia Froment 1, Agnès Loeb 2, Valérie Josset 1, Marion Lottin 1, Hervé Daubert
1
, Akpéné Fred 1, Mélodie Lucas 1, Christian Gray 2, Frédéric Di Fiore 3, Pierre Michel 3, Guy Launoy 4, Pierre Czernichow 1,
Véronique Merle 1
1
2
3
4
Département d’Epidémiologie et de Santé Publique, CHU de Rouen
CLCC H. Becquerel de Rouen
Service d’Hépato-Gastro-Entérologie et Nutrition, CHU de Rouen
Unité Inserm 1086 « Cancers et Préventions ».
Contexte :
La majorité des travaux étudiant les événements indésirables (EI) associés aux chambres implantables (CIP) sont rétrospectifs ou portent sur un effectif limité.
Depuis 2009, une surveillance prospective des EI sur CIP existe au CHU de Rouen et au CLCC H. Becquerel. L’évaluation
de la faisabilité et de l’intérêt de cette surveillance avait fait l’objet d’un projet de recherche (projet SCHIC).
Notre objectif était d’étudier, à partir des EI recueillis dans le cadre du projet SCHIC, l’épidémiologie des EI sur CIP.
Méthode :
Les EI « infectieux » (EII) ou « non infectieux » (EINI) ont été identifiés par une surveillance prospective sur 12 mois
entre 2009 et 2011 dans les deux établissements. Nous avons inclus, à partir des systèmes d’information hospitaliers
(SIH), les patients porteurs d’une CIP posée, ou en cours d’utilisation, pour une chimiothérapie anticancéreuse. Nous
avons calculé l’incidence des EI sur CIP pour 1000 journées-cathéter en censurant les patients à la date de leur premier
EI. Nous avons recherché par régression logistique les facteurs de risque (FdR) parmi âge, sexe, type et localisation du
cancer.
Résultats :
Nous avons inclus 2286 patients, représentant 582347 journées-cathéter, avec 133 premiers EI (50 EII, 83 EINI), soit
0,23 [0,19-0,27] EI « tous types confondus », 0,09 [0,06-0,11] EII et 0,14 [0,11-0,17] EINI, pour 1000 journées-cathéter.
Les FdR étaient sexe masculin et hémopathie maligne versus cancer solide non-métastatique pour les EI « infectieux ».
En prenant comme référence les cancers digestifs, les cancers du sein et les cancers génito-urinaires présentaient significativement moins d’EI « non infectieux ».
Conclusion :
Notre étude retrouve une incidence des EI sur CIP concordante avec celles de la littérature et apporte des informations
nouvelles sur les FdR. Cette méthode originale basée sur une surveillance prospective et l’exploitation des SIH, est utilisable en routine pour la surveillance des EI sur CIP.
NOTES
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session
jeunes chercheurs
Eligible au concours
Communications
Orales
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29
Jeudi 19 mai 2016
AXE 5
Communications orales
1) Prise en charge des cancers des voies aérodigestives supérieures dans le NordOuest de la France : étude en population générale. Karine LIGIER
Anne-Valérie Guizard 1,2, Ludivine Launay 2, Olivier Dejardin 2, Simona Bara 3, Bénédicte Lapôtre-Ledoux 4, Emmanuel
Babin 2,5, Guy Launoy 2, Karine Ligier 6.
1
Registre général des tumeurs du Calvados, Centre F Baclesse, U1086 INSERM UCBN «Cancers et préventions», F-14000
Caen, France
2
U1086 INSERM UCBN «Cancers et préventions», CHU de Caen, F-14000 Caen, France
3
Registre général de cancer de la Manche, Centre Hospitalier Public du Cotentin, F-50100 Cherbourg-Octeville, France
4
Registre général des cancers de la Somme, Hôpital Nord, F-80054 Amiens, France
5
Service d’ORL et de Chirurgie maxillo-faciale, CHU de Caen, F-14000 Caen, France
6
Registre général des cancers de la zone de proximité de Lille, GCS-C2RC, F-59037 Lille, France
Contexte
Les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) gardent un pronostic extrêmement péjoratif, en particulier en
France. Leur prise en charge fait l’objet de recommandations françaises et européennes, cependant il n’existe pas de
données épidémiologiques détaillées en population générale française pouvant alimenter la réflexion en santé publique.
L’objectif de cette étude était de déterminer les conditions de diagnostic et de prise en charge thérapeutique de ces
patients dans une zone géographique de forte incidence.
Matériel et méthodes
Une étude haute-résolution a été menée sur 1 729 tumeurs des VADS diagnostiquées entre 2008 et 2010 et issues des
registres de cancer du Cancéropôle Nord-Ouest.
Résultats
Les tumeurs étaient diagnostiquées tardivement (56,6% stade IV). Après ajustement sur le sexe, l’âge, le département,
le quintile de défavorisation et l’année du diagnostic, les stades avancés étaient plus fréquents pour les patients ayant
un cancer de l’hypopharynx par rapport au cancer de la cavité buccale (p<0,0001). Ils étaient également plus fréquents
chez les patients présentant des comorbidités modérés ou sévères (p = 0,01). Le bilan diagnostique comprenait une panendoscopie dans 80,3% des cas, un scanner cervical dans 89,3% des cas et un scanner thoracique dans 87,3% des cas.
Les dossiers avaient été présentés en réunion de concertation pluridisciplinaire dans 96,9% des cas. La grande majorité
des patients (90,7%) avaient reçu un traitement ; une chirurgie dans 48,7% des cas et une radiothérapie dans 76,9%
des cas. Le délai médian entre le diagnostic et le premier traitement (DTI) était de 35 jours [Q1: 21-Q3: 54]. Lorsque la
radiothérapie constituait le premier traitement, l’intervalle était de 54,5 jours [Q1: 40-Q3: 71]. En analyse multivariée,
le DTI était associé au type de premier traitement et au lieu de traitement. Pour les cancers de stade avancé, le DTI
était aussi associé aux comorbidités, à la topographie du cancer et au statut socio-économique ; les patients défavorisés
étaient traités plus tardivement.
Conclusion
Malgré les recommandations de détection précoce et de prise en charge rapide, les diagnostics restent tardifs, y compris pour les tumeurs accessibles à un simple examen clinique, et les délais de radiothérapie paraissent encore longs.
Toutefois, les bilans d’extension sont globalement conformes aux recommandations, les décisions thérapeutiques sont
multidisciplinaires et la majorité des patients reçoit un traitement à visée curative.
NOTES
30
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Jeudi 19 mai 2016
AXE 4
Communications orales
2) Rôle d’une protéine neuro-développementale, la Filamine A, dans l’invasion des
gliomes de haut grade. Hélène CASTEL
Lecointre C.1, Mutel A.1, Guichet P.O.1, Desures L.1, Langlois O.1,2, Laquerrière A.3, Marguet F.3, Gandolfo P.1; Morin F.1
et Castel H.1
INSERM U982, Laboratoire DC2N, Université de Rouen, Mont-Saint-Aignan;
Service de Neurochirurgie, CHU de Rouen
Service de Neurochirurgie, CHU de Rouen. 3Service d’anathomocytopathologie, CHU de Rouen. 3Service de Neurochirurgie, CHU de Rouen.
1
2
3
La protéine Filamine A (FlnA) est exprimée principalement au cours du développement et joue un rôle de «plate-forme »
moléculaire impliquée dans la migration et la différenciation cellulaires, à l’origine de nombreux phénotypes pathologiques neurodéveloppementaux lors de la survenue de mutations. En plus de son implication dans ces pathologies,
la FlnA participe à la progression tumorale, notamment via l’activation des mécanismes d’invasion et de métastases,
responsables des récidives tumorales, en régulant directement la migration cellulaire, l’activité de facteurs régulant la
transcription, la stabilisation de protéines transmembranaires telles que les récepteurs et de nombreuses autres fonctions de signalisation.
Nous avions mis en évidence que le système peptidique chimiokine urotensine II (UII)/récepteur UT est systématiquement exprimé dans des lignées de glioblastomes (GBM) humains, stimule l’invasion cellulaire en contrôlant différentes
voies de signalisation régulant le chimiotactisme telle que l’autophagie, participant au développement des tumeurs
cérébrales dans un modèle pré-clinique in vivo. L’objectif de ce travail vise à évaluer le rôle de la FlnA dans le contrôle
de l’activité du récepteur chimiokine UT régulant l’invasion des cellules gliomales.
Nous avons caractérisé les niveaux d’expression de la FlnA, dans des biopsies d’astrocytome, d’oligodendrogliome et
de GBM (Tumorothèque de Haute-Normandie, CHU de Rouen), et dans des lignées de GBM (U87) et d’astrocytome de
grade III (SW1088). Une expression de la FlnA est observée dans les cellules gliales uniquement dans les astrocytomes
de grade III et les GBM, dans lesquels une forte expression co-localisée avec le récepteur UT, est détectée au niveau
vasculaire et péri-nécrotique. De plus, l’analyse des données à partir de grandes cohortes de patients du Cancer Genome
Atlas (TCGA) montre que la FlnA est exprimée dans les tumeurs de haut grade et semble sur-exprimée dans les GBM
classiques et mésenchymateux.
Suite au criblage par double-hydride d’une banque d’ADNc issus de cerveaux humains, nous avons mis en évidence que
les domaines répétés 16 à 19 de la FlnA interagissent avec le domaine 332-370 du récepteur UT. Grâce aux lignées déficientes en FlnA ou exprimant stablement la FlnA, nous montrons que la dimérisation/oligomérisation et la localisation
subcellulaire de l’UT sont dépendantes de la FlnA. L’UT est co-localisé avec la FlnA au niveau des lamellipodes et au cours
de son activation par son ligand UII, est transporté à la membrane plasmique relayant l’invasion cellulaire. Concomitamment, cette activation conduit à la déphosphorylation de la FlnA et son clivage par les calpaïnes. Nous recherchons
actuellement le rôle des fragments clivés de la FlnA dans les mécanismes de la gliomagenèse initiés par les récepteurs
chimiokines.
Ainsi, la caractérisation du rôle de ce type de protéines partenaires de ces récepteurs chimiokines dont le rôle émerge
dans le domaine du cancer, permettrait d’envisager de nouvelles pistes thérapeutiques ciblant l’invasion et la récidive
tumorale.
NOTES
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Jeudi 19 mai 2016
AXE 2
Communications orales
3) Détection par PCR digitale de mutations somatiques récurrentes potentiellement
ciblables dans l’ADN circulant plasmatique de patients atteints de Lymphome Diffus à
Grandes Cellules B (LDGCB). Vincent CAMUS
Vincent Camus 1,2, Nasrin Sarafan-Vasseur 3, Elodie Bohers 2, Sydney Dubois 2, Sylvain Mareschal 2, Philippe Bertrand 2,
Pierre-Julien Viailly 2, Philippe Ruminy 2, Catherine Maingonnat 2, Emilie Lemasle 1,2, Aspasia Stamatoullas 1,2, Jean-Michel
Picquenot 4, Marie Cornic 4, Ludivine Beaussire 3, Christian Bastard 2,5, Thierry Frebourg 3, Hervé Tilly 1,2, Fabrice Jardin 1,2
1
2
3
4
5
Département d’Hématologie, Centre Henri Becquerel, Rouen,
INSERM U918, Centre Henri Becquerel, Université de Rouen, Rouen
INSERM U1079, Université de Rouen, Rouen
Laboratoire d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, Centre Henri Becquerel, Rouen
Laboratoire de Génétique Oncologique, Centre Henri Becquerel, Rouen
Introduction : Le LDGCB est une hémopathie maligne agressive et hétérogène sur le plan moléculaire, présentant fréquemment des mutations somatiques pouvant être la cible de thérapies ciblées. Des données récentes ont montré que
l’ADN tumoral circulant extrait de plasma (ADNp) de patients atteints de LDGCB pouvait être utilisé pour détecter les
variants somatiques en utilisant une technique de Séquençage de Nouvelle Génération (NGS). Afin d’identifier rapidement les LDGCB susceptibles de faire l’objet de thérapies ciblées et de permettre leur suivi, nous avons développé une
technique simple et robuste de PCR digitale (PCRd) permettant la détection dans l’ADNp de trois mutations récurrentes
touchant l’exportine-1 (XPO1) E571K, EZH2 Y641N et MYD88 L265P .
Patients et méthodes : A partir d’une série de 88 biopsies de LDGCB analysés par NGS à l’aide d’un lymphopanel de
34 gènes, 14 patients (n = 9 pour MYD88, n’=2 pour EZH2, n’’ = 3 pour XPO1) pour lesquels du plasma était disponible
au diagnostic ont été sélectionnés . Pour ces mutations hot-spots 3 essais de PCRd basés sur une technique de type
TaqMan®-MGB allèle spécifique ont été mis au point. L’ADN extrait de la biopsie (ADNb) et l’ADNp ont été analysés en
parallèle.
Résultats : Nous avons démontré que notre technique de PCR digitale est suffisamment sensible pour détecter des
variants rares d’XPO1, EZH2 et MYD88 dans l’ADN tumoral circulant jusqu’à une limite de détection de 0.05%. Les résultats de PCRd et NGS montraient une concordance de 100% entre le statut mutationnel de la biopsie et de l’ADN tumoral
circulant, et les fréquences alléliques étaient très fortement corrélées entre les deux techniques (r=0.99, p<0.0001).
La spécificité de la détection de mutation dans l’ADN tumoral circulant était de 100% par PCR digitale et la sensibilité
de la technique a permis de détecter des faibles variants jusqu’à un seuil de fréquence allélique de 0.05%. Un suivi
de l’ADN circulant a été possible pour un patient porteur d’une mutation MYD88 L265P, avec une diminution de 3 log
de la fréquence allélique de la mutation dans le plasma après 2 et 4 cycles de chimiothérapie, corrélée à une rémission
clinique et métabolique.
Conclusion : Notre étude de faisabilité a démontré pour la première fois que la PCRd est une technique simple, rapide
et reproductible permettant la détection et la quantification de variants récurrents dans l’ADN tumoral circulant de
patients atteints de LDGCB. L’analyse de l’ADN tumoral circulant par PCRd, aux côtés du NGS, constitue un nouvel outil
biologique prometteur dans la prise en charge des patients atteints de LDGCB. Ces résultats préliminaires devront être
confirmés dans une étude prospective actuellement en cours dans notre centre et évaluant l’intérêt d’un monitoring des
mutations somatiques dans l’ADNp circulant au cours du traitement et du suivi de patients atteints de LDGCB.
NOTES
32
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Jeudi 19 mai 2016
AXE 2
Communications orales
4) Modulation de l’expression du facteur de transcription HOXA9 dans un modèle de
leucémie aiguë myéloïde : conséquences transcriptionnelles et fonctionnelles.
Mélanie LAMBERT
Mohamed Amine BOUHLEL, Samy JAMBON, Sabine DEPAUW & Marie-Hélène DAVID-CORDONNIER.
Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert (JPARC), UMR-S1172, INSERM, Université de Lille et CHU de Lille, Lille, F59045,
France.
Les leucémies aigues myéloïdes (LAM) représentent un type de leucémie particulièrement bien étudié au niveau de son
hétérogénéité cytogénétique et moléculaire qui révèlent autant de cibles potentielles pour leur traitement (Coombs et
al., 2015). Malgré ces analyses fines, le traitement actuel des LAM repose majoritairement sur la chimiothérapie conventionnelle ancienne, non spécifique et source de toxicité de par son action sur les cellules saines (Esteyet al., 2015). Seul
le sous-type de LAM-M3 correspondant aux leucémies aigues promyélocytaires (LAP) bénéficient de thérapies ciblées
(ATRA, trioxyde d’arsenic) qui ont révolutionné leur traitement. Aussi, les perspectives de traitement des autres LAM
reposent sur le développement de nouvelles thérapies ciblées. C’est pourquoi la compréhension des mécanismes inducteurs de la pathologie doit être élargie afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.
Parmi ces cibles, nous nous intéressons au facteur de transcription HOXA9 qui est sur-exprimé dans 70% des LAM
associées à des réarrangements du gène mll (mixte lineage leukemia) (Ayton et Cleary, 2003) ou à des translocations
telles que t(8;6) (MYST3-CREBP), t(5;11) (NUP98-NSD1), de la nucléophosmine 1 ou de RUNX/AML1. Il a été montré
qu’HOXA9 est nécessaire à la transformation leucémique. En effet, dans certains modèles, l’activité de liaison à l’ADN
d’HOXA9 permet l’expression de gènes associés au blocage de la différenciation normale et au maintien du caractère
« progéniteur » des cellules leucémiques. Cependant, les mécanismes moléculaires par lesquels il agit restent à approfondir.
Afin d’identifier le rôle leucémogène d’HOXA9, la stratégie mise en place repose en l’invalidation de l’expression de ce
facteur de transcription par shRNA exprimé en lentivirus et, à contrario, en sa surexpression dans un modèle de LAM
de type MLL, la lignée THP-1. Les analyses à haut débit de ces différentes modifications nous ont apporté des éléments
de réponse clefs quant au processus oncogénique mis en place par HOXA9. L’inhibition transcriptionnelle d’HOXA9 par
shRNA a montré une modulation de l’expression de gènes cibles, dont la variation de l’expression a été vérifiée par
qRT-PCR. Ce sont des gènes impliqués notamment dans la survie, le blocage de la différenciation ou encore la résistance
à l’apoptose. Parmi ces activités, nous avons validé in cellulo l’effet de l’inhibition d’HOXA9 sur la survie et la différenciation des cellules monocytaires en macrophages par la présence à leur surface de marqueurs caractéristiques de cette
différentiation.
Sur le modèle de thérapie différenciatrice innovante, HOXA9 semble être, de plusieurs points de vue, un gène cible crucial. Son inhibition permettrait de conduire les cellules vers un retour à la normale caractérisé par une différenciation
de blastes et/ou à leur mort. De plus, des études in vivo de l’inhibition de HOXA9 permettront d’établir un lien entre
la surexpression et l’implication fonctionnelle de ce facteur de transcription dans l’expression d’un programme génique
inhérent à cette pathologie.
Coombs et al., Molecular therapy for acute myeloid leukaemia., Nat Rev Clin Oncol. 2015, 4(3): 460–478.
Estey et al., New drug approvals in acute myeloid leukemia: what’s the best end point? Leukemia., 2015, 1-5
Ayton et Cleary, Transformation of myeloid progenitors by MLL oncoproteins is dependent on Hoxa7 and Hoxa9. Genes Dev., 2003, 17(18):2298-307.
Nous remercions l’Université de Lille II pour le financement doctoral (ML), l’Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille (IRCL), le SIRIC ONCOLille et la
Ligue contre le Cancer-Comité du Nord, ainsi que les plateformes de génomique et de cytométrie Bicell.
NOTES
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Jeudi 19 mai 2016
AXE 1
Communications orales
5) Utilisation d’un correcteur de mutations non sens comme approche thérapeutique
de certains cancers. Hana BENHABILES
Hana Benhabiles, David Tulasne et Fabrice Lejeune
Institut de biologie de Lille - UMR CNRS 8161, équipe signalisation, apoptose et cancer, 1 rue du Professeur Calmette,
59019 Lille - France
Les mutations non sens introduisent un codon stop prématuré dans une phase ouverte de lecture. Ce type de mutation
est retrouvé dans environ 10% des patients atteints de maladies génétiques et dans de nombreux cancer. En effet, entre
5 et 40% des mutations affectant des gènes suppresseurs de tumeurs sont des mutations non sens. La conséquence
de la présence d’une mutation non sens dans un gène est la dégradation rapide de l’ARN messager correspondant, par
l’activation d’un mécanisme de surveillance des ARN appelé NMD (pour nonsense-mediated mRNA decay) conduisant
à une absence d’expression du gène mutant. Dans le cas des cancers, l’absence d’expression d’un gène suppresseur
de tumeurs tel que p53, perturbe un ensemble de processus biologiques dont l’apoptose, facilitant ainsi la progression
tumorale.
Nous avons développé un système de criblage moyen débit permettant d’identifier des molécules capables de ré-exprimer des gènes porteurs d’une mutation non sens en inhibant le NMD et/ou en activant la translecture. La translecture est
un mécanisme naturel conduisant à l’incorporation d’un acide aminé à la position du codon stop prématuré au cours de la
traduction. Nous avons ainsi identifié plusieurs molécules dont le composé CNSM1 (pour corrector of nonsense mutation
1) qui permet une ré-expression très efficace du gène p53 lorsqu’il est porteur d’une mutation non sens.
Nous présenterons la caractérisation du composé CNSM1 en montrant notamment la ré-expression du gène p53 porteur
d’une mutation non sens dans différentes lignées cellulaires issues de différents cancers. Nous montrerons aussi que la
protéine TP53 ainsi corrigée est fonctionnelle.
En permettant la ré-expression du gène suppresseur de tumeur mutant, ce type de molécule restaure la capacité des
cellules à entrer en apoptose. L’analyse des niveaux de mort cellulaire en présence de CNSM1 en combinaison avec un
agent anticancéreux seront présentés afin de valider l’intérêt de ce type de molécule dans l’élaboration de nouvelles
stratégies thérapeutiques de certaines formes de cancer. Le composé CNSM1 pourrait donc représenter un nouveau candidat potentiel qui pourrait servir à la mise en place de nouvelles approches thérapeutiques des cancers présentant une
mutation non sens dans un gène suppresseur de tumeur.
NOTES
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AXE 1
Communications orales
6) CRISPR-barcoding pour l’étude fonctionnelle de mutations oncogéniques dans un
contexte d’hétérogénéité intra-tumorale. Alexis GUERNET
Alexis Guernet 1,2,3, Sathish Kumar Mungamuri 4, Dorthe Cartier 1,2,3, Ravi Sachidanandam 4, Anitha Jayaprakash 4, Sahil
Adriouch 3,5,6, Myriam Vezain 3,7, Françoise Charbonnier 3,7, Guy Rohkin 4, Sophie Coutant 3,7, Shen Yao 4, Hassan Ainani 1,2,3,
David Alexandre 1,2,3, Isabelle Tournier 3,7, Olivier Boyer 3,5,6,8, Stuart A. Aaronson 4, Youssef Anouar 1,2,3 & Luca Grumolato 1,2,3.
1
2
3
4
5
6
7
8
INSERM, U982, Mont-Saint-Aignan, France
Université de Rouen, Mont-Saint-Aignan, France
Normandie Université, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Rouen, France
Icahn School of Medicine at Mount Sinai, Department of Oncological Sciences, New York, USA
INSERM, U905, Rouen, France
Université de Rouen, Plate-forme de tri cellulaire par cytométrie en flux de l’IRIB, Rouen, France
Université de Rouen, Plate-forme de génomique de l’IRIB, Rouen, France
Centre Hospitalier Universitaire de Rouen, Département d’Immunologie, Rouen, France
Les tumeurs sont généralement constituées de différentes sous-populations de cellules cancéreuses génétiquement
hétérogènes, responsables en grande partie de la capacité de la tumeur à évoluer rapidement et s’adapter aux conditions
environnementales. Cette diversité génétique a des conséquences majeures pour le patient, notamment au cours de la
progression tumorale et pour l’acquisition d’une résistance aux traitements. Nous avons développé une nouvelle stratégie basée sur la technologie CRISPR/Cas9 qui consiste à introduire, en plus d’une altération de séquence voulue d’un
gène d’intérêt, une série de mutations silencieuses, constituant une sorte d’étiquette génétique qui peut être détectée
par PCR quantitative à l’aide d’amorces spécifiques. En parallèle, un code-barre constitué exclusivement de mutations
silencieuses est utilisé comme contrôle interne pour les effets non-spécifiques potentiels qui peuvent être engendrés par
le système CRISPR/Cas9. Cette approche, que nous avons appelée CRISPR-barcoding, permet de générer et de suivre
l’émergence d’un petit groupe de cellules cancéreuses contenant une mutation voulue au sein d’une population de cellules non modifiées, représentant ainsi un nouveau modèle expérimental d’hétérogénéité génétique intra-tumorale. Nous
avons utilisé cette stratégie pour reproduire différents mécanismes de résistance aux inhibiteurs de l’epidermal growth
factor receptor dans des cellules du cancer du poumon, et pour évaluer la capacité de certaines molécules à prévenir
ou retarder l’amplification de cellules résistantes. Contrairement aux autres approches utilisées actuellement, CRISPRbarcoding offre également l’avantage de rendre possible l’étude de mutations pouvant engendrer une inhibition de la
prolifération et/ou survie cellulaire. En guise d’exemple, nous avons analysé les effets de la réparation, directement au
niveau du génome, des mutations de l’oncosuppresseur adenomatous polyposis coli et de l’oncogène anaplastic lymphoma kinase dans des cellules dérivées, respectivement, de cancer du côlon et de neuroblastome. Enfin, en utilisant
une série hautement complexe de codes-barres insérés dans une région précise du génome, nous avons pu étiqueter
plusieurs milliers de cellules dérivées de cancer mammaire et comparer leur capacité à former une tumeur dans des
souris immunodéficientes.
En conclusion, CRISPR-barcoding est une nouvelle approche simple et rapide qui peut être utilisée dans la plupart des
modèles cellulaires pour étudier les effets d’une mutation d’intérêt, dans un contexte qui récapitule la complexe hétérogénéité génétique du cancer.
NOTES
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Jeudi 19 mai 2016
AXE 1
Communications orales
7) Analyse prospective de la cinétique de l’ACE, de l’ADN circulant (ADNc) et des cellules tumorales circulantes (CTC) chez les patients traités pour un cancer colorectal
métastatique (CCRm). David SEFRIOUI
David Sefrioui 1,2, Nasrin Sarafan-Vasseur 1, Emmanuel Toure 3, Julien Delacour 1, Frédéric Ziegler 4, Caroline Thill 5, Alice
Gangloff 2, France Blanchard 3, Ludivine Beaussire 1, Karine Bouhier-Leporrier 6, Marie-Pierre Gallais 7, Anne-Charlotte
Lefebvre 6,7, Anne Perdrix 8,9, Florian Clatot 8,10, Fabrice Jardin 8,11, Jean-Christophe Sabourin 1,3, Thierry Frebourg 1,12,
Pierre Michel 1,2 and Frédéric Di Fiore 1,2
1
Unité INSERM U1079, Rouen ; 2 Unité d’Oncologie Digestive, Département d’Hépatogastroentérologie, Hôpital Universitaire de Rouen ; 3 Département de Pathologie, Hôpital Universitaire de Rouen ; 4 Institut de Biologie Clinique, Hôpital
Universitaire de Rouen ; 5 Département de Biostatistique, Hôpital Universitaire de Rouen ; 6 Département d’Hépatogastroentérologie, Hôpital Universitaire de Caen ; 7 Département d’Hépatogastroentérologie, Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse, Caen ; 8 Unité INSERM U918, Rouen ; 9 Laboratoire de biologie Clinique, Centre de Lutte Contre le
Cancer Henri Becquerel Rouen ; 10 Département d’Oncologie Médicale, Centre de Lutte Contre le Cancer Henri Becquerel,
Rouen ; 11 Département d’Hématologie, Centre de Lutte Contre le Cancer Henri Becquerel, Rouen ; 12 Département de
Génétique, Hôpital Universitaire de Rouen ; Institut pour la Recherche et l’Innovation en Biomédecine (IRIB) Normandie
Rouen ; Equipe de Recherche Onco-Normande (IRON), Rouen
Introduction : L’ACE, l’ADNc et les CTC ont déjà été rapportés comme biomarqueurs utiles dans le suivi des patients
traités par chimiothérapie (CT) pour un CCRm. Nous avons précédemment publié que la cinétique de l’ACE (seuil 0,05)
est étroitement corrélée avec la réponse à la CT et la survie des patients avec CCRm [J Clin Oncol 2008;26:3681-6].
Nous présentons ici une étude prospective multicentrique de validation au seuil de 0,05 pour la cinétique de l’ACE et
d’évaluation pour la cinétique d’autres biomarqueurs (ADNc et CTC).
Méthodes : L’étude incluait les patients avec CCRm, stade OMS 0-2, débutant une chimiothérapie. Un échantillon de
sang était prélevé avant chaque cure de chimiothérapie (C1 à C4) pour l’ACE et avant traitement (C1) puis à 6 semaines
pour l’ADNc et les CTC. L’ADN total circulant (ADNtotc) était quantifié par fluorimétrie et l’ADN tumoral circulant (ADNtumc) par PCR Digitale. Les mutations cibles étaient préalablement identifiées au sein du tissu tumoral par SnapShot®.
Les CTC était analysées de façon qualitative (CTC+ vs CTC-) par étude cytomorphologique après une étape d’enrichissement basée sur la taille (méthode ScreenCell®). L’objectif principal était l’étude de la corrélation entre la réponse à
3 mois (classé en contrôle (réponse objective/stabilité) vs progression selon les critères RECIST1.1) et la cinétique de
l’ACE (seuil 0,05). Les objectifs secondaires étaient l’étude de la corrélation entre les données de survie (Survie sans
progression (SSP) et Survie globale (SG)) et l’ensemble des biomarqueurs ACE, ADNc et CTC selon le niveau médian
prétraitement (avant C1) et la cinétique.
Résultats : Un total de 200 patients étaient inclus avec un suivi médian de 12 mois (1-41 mois). L’ADNtumc était
détecté (C1) dans 90 % des 95 patients avec cibles identifiées (KRAS, NRAS, BRAF) dans le tissu tumoral. Le niveau
moyen d’ACE, d’ADNtotc et d’ ADNtumc diminuait significativement entre C1 et 6 semaines (respectivement 436 vs 244
ng/mL, p<0,0001; 98 vs 35 ng/mL, p=0,01; 20,3 vs 5,2 %, p<0,0001). Un total de 54,7 % était CTC+ à C1 vs 60 % à
la semaine 6. La cinétique de l’ACE (≤0,05) était associée avec le contrôle de la maladie (90 vs 52 %, p<0,0001), la SSP
(8 vs 3 mois; Hazard ratio (HR) 0,5, p<0.0001) et la SG (16 vs 12,5m, HR 0,62, p=0,021). Le niveau médian (bas vs
haut) d’ADNtotc et d’ADNtumc à C1 était associé avec la SSP (7,8 vs 5,6 mois, HR 1,7, p=0,0009 and 7,5 vs 5 mois, HR
2,1, p=0,001, respectivement) et la SG (18,7 vs 13 mois, HR 2, p<0,0001 and 19 vs 12m, HR 2,3, p=0,0007, respectivement). Parmi les cinétiques testées, la décroissance de l’ADNtumc d’un facteur > 2,6 entre C1 et S6 était associé avec
le contrôle de la maladie (80 vs 20 %, p<0,0001) et montrait une tendance pour la corrélation avec la SSP (p=0,11). La
cinétique de l’ACE (>0,05), la cinétique de l’ADNtumc (facteur ≤ 2,6) et le niveau médian d’ADNtotc étaient des facteurs
indépendamment associés avec la progression à 3 mois.
Conclusion : Cette étude prospective confirme que la cinétique de l’ACE est cliniquement pertinente pour le suivi des
patients avec CCRm sous CT. Nos résultats soulignent également les rôles pronostiques et prédictifs de l’ADNtotc et de
l’ADNtumc.
NOTES
36
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AXE 1
Communications orales
8) Les traitements anticancéreux contribuent au développement des tumeurs primitives multiples dans le syndrome de Li-Fraumeni. Edwige KASPER
E. Kasper 1, Y. Zerdoumi 1, E. Colasse 2, E. Angot 2, L. Nicol 3, S. Adriouch 4, Y. Lacoume 5, J-C. Sabourin 2, Thierry Frebourg 1, Gaëlle Bougeard 1, Jean-Michel Flaman 1
1
Inserm U1079, Université de Rouen et Département de Génétique, CHU de Rouen, Centre Normand de Génomique et
Médecine Personnalisée, Rouen, France;
2
Inserm U1079, Université de Rouen et Département d’Anatomo-Pathologie, CHU de Rouen, Centre Normand de Génomique et Médecine Personnalisée, Rouen, France;
3
Pictur, Imagerie du petit animal, Université de Rouen, Rouen, France;
4
Inserm U905, Université de Rouen, Rouen, France;
5
Animalerie, Université de Rouen, Rouen, France;
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est l’une des prédispositions héréditaires aux cancers les plus sévères, caractérisée
par le développement précoce d’un large spectre tumoral. Ce syndrome résulte de mutations constitutionnelles du gène
TP53 qui code un facteur de transcription jouant le rôle de gardien du génome. Le LFS se caractérise également par une
incidence remarquablement élevée de cancers primitifs multiples (CPM), que nous avons récemment estimée à plus de
40 % (Bougeard et al., Journal of Clinical Oncology 2015). La voie p53 étant activée en réponse aux lésions de l’ADN,
notre équipe a récemment développé un test universel de génotoxicité basé sur la mesure de l’induction des gènes
cibles de p53, en exposant des lymphocytes humains à des agents génotoxiques (Zerdoumi et al., Mutat Res 2015).
Afin d’évaluer l’effet de ces agents génotoxiques in vivo, nous avons analysé le transcriptome de splénocytes murins
exposés à un agent activant la voie p53, ce qui nous a permis de sélectionner les gènes cibles de Trp53 et de développer
un test ex vivo de génotoxicité, adapté à la souris. Ce test a alors été transposé in vivo, directement chez la souris, en
injectant les chimiothérapies par voie intrapéritonéale (IP). Les tests de génotoxicité, pratiqués chez la souris ex vivo
et in vivo, comme ceux réalisés dans les lymphocytes humains, ont montré que les chimiothérapies classiquement utilisées en clinique (inhibiteurs de topoisomérase, anti-métabolites, agents alkylants), excepté les poisons du fuseau, sont
génotoxiques. Des souris âgées de 6 semaines, Trp53 wt/wt et Trp53 -/-, ont ensuite été exposées à une chimiothérapie
ou à des rayons X et l’apparition de tumeurs a été surveillée par une IRM corps entier mensuelle. Les résultats obtenus
montrent que les chimiothérapies (Etoposide) ou la radiothérapie accélèrent le développement de tumeurs malignes
solides et d’hémopathies chez les souris Trp53 -/-, qui développent des tumeurs 40 à 100 jours plus précocement. Ces
données confirment que les traitements anticancéreux contribueraient au développement des tumeurs secondaires chez
les patients LFS, ce qui expliquerait l’apparition de tumeurs en rafale chez les patients LFS. Le recours à la radiothérapie
est déjà fortement déconseillé chez les patients LFS dès qu’il existe une alternative thérapeutique. Afin d’optimiser la
prise en charge des patients LFS, il sera capital d’identifier des chimiothérapies non génotoxiques afin de réduire le risque
de cancers primitifs multiples chez ces patients.
NOTES
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Jeudi 19 mai 2016
AXE 1
Communications orales
9) La culture à court terme d’explants tumoraux dévoile la sensibilité individuelle hétérogène des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou aux thérapies ciblées.
Jérôme DONNADIEU
Jérôme DONNADIEU, Emma LACHAIER, Marine PERIA, Zuzana SAIDAK, Stéphanie DAKPE, Jean-Fortune IKOLI, Bruno
CHAUFFERT, Cyril PAGE, Antoine GALMICHE.
Services d’ORL, Biochimie, Anatomie pathologique, Oncologie et Biochimie du CHU Amiens
Les carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou (CETC) représentent un type de tumeur caractérisé par une grande
hétérogénéité individuelle, comme cela a pu être mis en évidence récemment grâce au séquençage. Malheureusement,
les progrès effectués ces dernières années grâce à la génomique ne permettent pas de prédire la sensibilité individuelle
de ces tumeurs aux thérapies ciblées, et notamment au cétuximab, un anti-EGFR qui a fait la preuve d’une efficacité dans
cette indication. Le but du travail que nous avons réalisé était de valider l’intérêt d’une stratégie d’étude de la sensibilité
individuelle des CETC aux thérapies ciblées basée sur la culture d’explants tumoraux.
Nous avons utilisé la technique de culture tumorale en tranche fine sur 14 échantillons de CETC obtenus à partir de
tumeurs opérées dans le service d’ORL du CHU d’Amiens. Nous les avons cultivées pendant 48 heures en présence d’un
panel de 8 thérapies ciblées, dont le cétuximab, choisies pour leur activité contre les principales voies de transduction
impliquées dans la carcinogénèse humaine. L’évaluation de l’efficacité des thérapies ciblées sur la prolifération a été faite
par le calcul de l’indice de prolifération tumorale après immuno-marquage par l’anticorps anti-Ki67 et en mesurant en
immunoblot l’inhibition de la voie RAF-MEK-ERK.
L’indice de prolifération tumorale a significativement diminué mais de façon très variable selon les drogues et les tumeurs
cultivées. De toutes les thérapies ciblées testées, le sorafénib est la molécule ciblée la plus souvent efficace. Une analyse
en clustering a permis de valider les résultats obtenus, en montrant le regroupement des molécules avec des modes
d’action voisins (par exemple cetuximab, erlotinib et sorafenib). Une corrélation statistique a été trouvée entre l’inhibition de la prolifération et le contrôle de la phosphorylation d’ERK pour certaines drogues (erlotinib), suggérant le rôle de
l’inhibition de la voie RAF dans leur mode d’action. En parallèle, une analyse des tumeurs individuelles a été réalisée qui
montrait, dans certains cas, une corrélation entre le contrôle de la prolifération et celui de la voie RAF-MEK-ERK, permettant d’évoquer une possible addiction tumorale à cette voie oncogénique dans certaines tumeurs.
En conclusion, la culture à court terme d’explants tumoraux a permis de mettre en évidence l’extrême hétérogénéité
individuelle de la sensibilité des CETC aux thérapies ciblées. La culture in vitro de fragments tumoraux pourrait contribuer à améliorer l’étude des médicaments ciblés dans les CETC, et à plus long terme à personnaliser le traitement de
ces tumeurs.
NOTES
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AXE 1
Communications orales
10) Des nanoémulsions comme stratégie de solubilisation d’un agent thérapeutique
innovant pour le traitement des cancers de l’ovaire. Anne-Claire GROO
Groo A-C 1, Since M 1, Hedir S 2, Poulain L 2, Voisin-Chiret A-S 1, Malzert-Fréon A 1
1
UNICAEN, Centre d’Etudes et de Recherche sur le Médicament de Normandie (CERMN, EA4258), UFR des Sciences
Pharmaceutiques, Bd Becquerel, F-14032 Caen, France
2
UNICAEN, Inserm U1199 BioTICLA, Centre de Lutte contre le Cancer François Baclesse, F-14076 Caen, France
Le Pyridoclax est un inhibiteur de Mcl-1, récemment conçu par les membres de la plateforme de chimie médicinale du
CERMN. En collaboration avec l’Unité Inserm U1199 (BioTICLA), il a été établi que cette oligopyridine entraîne l’apoptose
de cellules cancéreuses ovariennes d’origine humaine si elle est associée à des molécules BH3-mimétiques telles que
l’ABT-737 (Laboratoire pharmaceutique AbbVie), un inhibiteur de Bcl-xL (Gloaguen et al., J. Med. Chem. 2015, 58, 1644).
Le Pyridoclax a un grand potentiel thérapeutique mais présente une faible solubilité dans l’eau (9,4 µM à pH=7,4), ce qui
peut limiter son absorption par l’organisme, sa biodisponibilité et son efficacité.
Pour résoudre ce problème biopharmaceutique, deux stratégies ont été étudiées : la formation d’un sel de Pyridoclax plus
soluble et l’encapsulation du Pyridoclax dans des nanoémulsions.
De façon originale, nous avons comparé l’intérêt de ces 2 approches en évaluant leur stabilité et leur solubilité dans
différents milieux biomimétiques pertinents pour une administration par voie orale (milieux gastrique, intestinal à jeun
ou non) ou par voie intraveineuse (PBS). L’activité cytotoxique de ces potentiels candidats médicaments a également été
évaluée sur des cellules cancéreuses ovariennes chimiorésistantes.
Ainsi, un sel a été synthétisé : un chlorhydrate de Pyridoclax qui présente une solubilité augmentée (33,6 µM à pH=7,4).
En transposant un procédé de formulation récemment développé au sein de la plateforme Screening et Drugabilité du
CERMN (Gué et al., Int. J. Pharm. 2016, 498, 49), des nanoémulsions de Pyridoclax ont été générées et caractérisées.
Les gouttelettes présentent un diamètre monodisperse de l’ordre de 110 nm, une charge de surface proche de la neutralité et des taux d’encapsulation élevés (90 ± 5 %) pour des taux de charge relativement importants (≥ 2 %, m/m). Dans
ces conditions, la solubilité apparente du Pyridoclax est 1000 fois supérieure à sa solubilité intrinsèque ! La formulation
est utilisable indifféremment par voie orale ou par voie intraveineuse car ses propriétés en termes d’osmolarité, de pH
et de stérilité sont compatibles avec ces différentes voies d’administration.
Les études de stabilité dans les milieux biomimétiques sont en cours et les premiers résultats obtenus pour les nanoémulsions sont particulièrement encourageants. Contrairement au sel de Pyridoclax qui peut précipiter, celles-ci restent
stables pendant au moins 3 heures à 37°C dans le PBS, le milieu gastrique et le milieu intestinal à jeun. Cette formulation est donc prometteuse pour une administration par voie orale ou par voie intraveineuse, d’autant que l’innocuité
du vecteur a déjà été objectivée et qu’une étude préliminaire sur les cellules cancéreuses ovariennes a montré qu’en
association avec l’ABT-737, l’efficacité des nanoémulsions de Pyridoclax était au-moins équivalente à celle du Pyridoclax.
L’encapsulation du Pyridoclax dans des nanoémulsions apparaît donc comme une stratégie efficace pour remédier à une
solubilité limitée d’une substance active originale.
NOTES
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39
session
jeunes chercheurs
Eligible au concours
Communications
affichées
Axe 1
Du développement et la validation de biomarqueurs
pronostiques et prédictifs à l’innovation thérapeutique
p 41 à 86
Axe 2
p 87 à 89
Axe 4
p 90 à 95
Aspects cliniques et biologiques des hémopathies malignes B
Cancer et neurosciences
Axe 5
Cancers, individu et société
40
p 96 à 103
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AXE 1
1) Développement d’une suite logicielle validée en diagnostic pour l’analyse des données de NGS en génétique constitutionnelle et somatique. Raphaël LANOS et Germain
PAIMPARAY
L. Castéra1,2,6, B. Brault 1,6, R. Lanos 2,3,6, G. Paimparay 1,6, S. Coutant 2,3,6, A. Rousselin 1,6, M. Vezain 2,3,6, L. Mouchard 4,
A. Blavier 5, T. Lecroq 4, D. Vaur 1,2,6, T. Frébourg 2,3,6
Laboratoire de Biologie et de Génétique du Cancer, Centre François Baclesse, Caen, France
Inserm U1079, Rouen, Caen, France
Unité de Génétique moléculaire, CHRU, Rouen, France
4
Laboratoire d’Informatique du Traitement de l’Information et des Systèmes, Rouen, France
5
Interactive Biosoftware, Rouen, France
6
Centre Normand de Génomique et de Médecine Personnalisée
1
2
3
L’équipe de Bioinformatique du « Centre Normand de Génomique et de Médecine Personnalisée » est composée de
biologistes et de bioinformaticiens du CHU de Rouen, du CRLCC de Caen, du LITIS de Rouen et de la société Interactive
Biosoftware. Dans le cadre du projet INCa « Structuration du séquençage de nouvelle génération à visée diagnostique en
cancérologie », nous avons développé une suite logicielle permettant l’analyse des données de séquençage à haut débit.
Cette suite logicielle permet l’analyse automatisée des données issues de séquenceurs Illumina pour des applications
en re-séquençage ciblé (de type capture) tant en génétique constitutionnelle que somatique. Les pipelines sont intégrés
dans un logiciel (BAPT : Bioinformatic Analysis Pipeline and Toolkit) développé en langage de programmation JAVA et
qui fait le lien entre les programmes bioinformatiques et l’utilisateur. BAPT permet de standardiser et d’automatiser les
analyses, avec un paramétrage bloqué des pipelines validés, et d’en faciliter le lancement. BAPT permet le pilotage de
serveurs distants sur lesquels les outils nécessaires sont installés. BAPT contient trois pipelines pour la génétique constitutionnelle et un pour la génétique somatique. Ces pipelines, validés sont utilisés en routine pour le diagnostic moléculaire des prédispositions au cancer du sein, de l’ovaire et du colon ainsi que pour le génotypage des tumeurs coliques et
ovariennes dans le contexte des thérapies ciblées. Les résultats sont générés sous forme de fichiers de variants annotés,
de CNVs et de données de qualité. Des fichiers .bam et .vcf sont également générés. BAPT peut intégrer les données
générées dans une base de données PostGreSQL développée dans le cadre de ce projet (CanDiD : Cancer Diagnostic Database) et basée sur un système évolutif en clé / valeurs. CanDiD intègre les résultats des différents «variants callers»
annotés et interprétés ainsi que ceux des techniques conventionnelles (Sanger). Une interface graphique «utilisateur»
dédiée à CanDiD a été développée avec les outils de développement ExtJS. Cette interface comporte des fonctionnalités
de fouille de données et des outils de validations et communique avec CanDiD par l’intermédiaire d’une API développée
en langage Python (framework DJANGO). Celle-ci comporte des fonctions d’authentification, de gestion des droits et
d’écriture de fonctions complexes. Grâce à l’architecture 3 tiers CanDiD/API/Interface, il sera possible que d’autres outils
indépendants de nos développements puissent interroger les données de la base s’ils utilisent les fonctions de l’API (et
son système d’authentification). Dans le cadre du projet de l’INCa, ces logiciels seront disponibles à la demande sous
forme de machines virtuelles déployables localement ou en «cloud computing». Cette dernière option est actuellement
testée sur le Cloud de l’Institut Français de Bioinformatique et sera accompagnée de tutoriels disponibles « en ligne ».
NOTES
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41
AXE 1
2) Des analyses fonctionnelles et des prédictions bioinformatiques révèlent une contribution majeure des mutations d’épissage dans les formes les plus fréquentes de cancers héréditaires. Omar Soukarieh
Omar Soukarieh1,2, Pascaline Gaildrat1,2, Gaia Castelain1,2, Sophie Krieger1,2,3, Stéphanie Baert-Desurmont1,2,4, Daniela Di
Giacomo1,2, Julie Abdat1,2, Hélène Tubeuf1,2, Audrey Killian1,2, Jean-Christophe Thery1,2, Céline Bonnet1,2, Samira Aklil1,2,
Aurélie Drouet1,2, Myriam Vezain1,2, Mohamad Hamieh1,2, Etienne Rouleau5, Isabelle Tournier1,2, Sandrine Caputo5, Claude
Houdayer5,6, Thierry Frébourg1,2,4, Mario Tosi1,2, Alexandra Martins1,2 En collaboration avec le réseau national d’Oncogénétique
Inserm U1079-IRIB, Université de Rouen, Rouen
Centre Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée
Département de Biologie clinique et d’Oncologie, Centre François Baclesse pour le cancer, Université de Caen, Caen
4
Service de Génétique, CHU de Rouen, Rouen
5
Département de Génétique, Institut Curie, Paris
6
Université Paris Descartes, Paris
1
2
3
L’identification de la mutation causale est essentielle pour le diagnostic moléculaire et l’optimisation de la prise en charge
des formes héréditaires de cancers, en particulier depuis le développement récent des thérapies ciblées. Cependant, si
des avancées majeures ont été réalisées pour la détection des variations génétiques suite à l’essor du séquençage d’ADN
à haut débit, l’interprétation biologique de la majorité de ces variations reste un défi majeur en génétique médicale.
Ces variants de signification biologique inconnue (VSI) peuvent être pathogènes du fait de l’altération de l’épissage des
ARN pré-messagers. Depuis 2006, nous avons développé et optimisé un test fonctionnel, indicateur de défaut d’épissage, basé sur l’utilisation d’un minigène, applicable à tout gène d’intérêt. Ici, nous présentons le bilan de nos analyses
effectuées pour ~600 variations détectées dans les gènes MLH1/MSH2 et BRCA1/BRCA2, respectivement impliqués dans
le syndrome de Lynch et le cancer héréditaire du sein et de l’ovaire. Nous montrons que plus de 30% de ces variations
affectent l’épissage. Ces résultats sont progressivement intégrés dans les bases de données et contribuent à la classification clinique des VSI. De plus, nos études ciblées sur des exons modèles, y compris l’exon 10 de MLH1 et l’exon 7 de
BRCA2, révèlent un nombre important de variations qui altèrent potentiellement des éléments de régulation d’épissage.
Ces effets n’étant pas prédits par les méthodes bioinformatiques classiques, nous avons évalué le caractère prédictif de
3 approches récemment décrites et dédiées à la régulation d’épissage. Nos travaux ont permis de mettre en évidence
la bonne sensibilité et spécificité pour 2 d’entre elles. Ces nouvelles méthodes de prédiction pourraient représenter des
outils prometteurs dans la stratification de VSI pour des analyses fonctionnelles, une stratégie potentiellement utile pour
l’identification de mutations causales parmi le grand nombre de variations identifiées par séquençage d’exomes.
NOTES
42
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AXE 1
3) Caractérisation de modifications post-traductionnelles du produit du gène suppresseur de tumeurs HIC1, SUMOylation et Phosphorylation par ATM, lors de la réponse
aux cassures double-brin de l’ADN. Sonia PAGET
Paget S1, Dubuissez M1, Dehennaut V1, Nassour J1, Page A2, Abbadie C1, B. Rood3 et Leprince D1.
1
2
3
Institut de Biologie de Lille
IGBMC strasbourg
« Childhood Brain Tumor Foundation »
Le gène HIC1 (Hypermethylated In Cancer 1) est un gène suppresseur de tumeur situé en 17p13.3, une région hyperméthylée ou délétée dans de nombreux cancers. HIC1 code un répresseur transcriptionnel caractérisé par plusieurs
domaines fonctionnels. La région centrale contient un motif conservé important pour la répression des gènes cibles de
HIC1, le motif MK314HEP au sein duquel la Lysine 314 est soit SUMOylée soit acétylée.
HIC1 est au cœur de boucles de régulation complexes avec le suppresseur de tumeurs TP53 et la désacétylase SIRT1.
La désacétylation de p53 par SIRT1 l’inactive. Cependant en réponse aux cassures double brin de l’ADN (DSBs) non
réparables, HIC1 réprime l’expression de SIRT1 favorisant ainsi l’apoptose médiée par p53. De plus, dans ces conditions
on observe une augmentation de la SUMOylation de la Lysine 314 de HIC1 de manière dépendante de la kinase ATM, ce
qui favorise l’interaction avec le complexe répresseur NuRD.
HIC1 joue également un rôle important dans la réparation des DSBs. En effet, l’invalidation de HIC1 par siRNA dans
des fibroblastes humains induit une réparation plus lente des DSBs comme l’ont montré des « essais comètes », qui
mesurent la persistance d’ADN endommagé au cours du temps. De plus, des « essais comètes » réalisés avec un mutant
non-SUMOylable, HIC1 E316A ont montré que la SUMOylation de HIC1 n’était pas nécessaire pour la réparation des
DSBs. Par contre, dans ces conditions, nous avons identifié et validé un site potentiel de phosphorylation de HIC1,
LS694QG par des kinases de la famille PIKK (Phosphatidylinositol-3 kinase-related kinases) (ATM, ATR et DNA-PKcs)
activées lors de la détection de dommages à l’ADN. Ainsi, dans des fibroblastes humains issues du stroma prostatique
(WPMY-1), la Sérine 694 de HIC1 est rapidement phosphorylée par ATM en présence de DSBs réparables. De plus, des
«essais comètes» réalisés avec le mutant non phosphorylable S694A, ont démontré l’importance de cette phosphorylation dans le processus de réparation puisque les cellules surexprimant le mutant non phosphorylable réparent moins
vite les DSBs.
HIC1 joue donc un rôle différent dans la réponse aux cassures double-brin de l’ADN en fonction de leur intensité et facilite
leur réparation par un mécanisme qui reste à élucider ou agit en tant que répresseur transcriptionnel facilitant la réponse
apoptotique dépendante de P53 dans le cas de DSBs non réparables. L’implication de HIC1 dans la réparation des DSBs
permet de mieux comprendre sa fonction de gène suppresseur de tumeurs. En effet, la perturbation des mécanismes de
réparation induite par la perte d’expression de HIC1 faciliterait l’accumulation de mutations contribuant à la progression
tumorale, notamment pour la prostate dont le vieillissement s’accompagne d’une hyperméthylation de HIC1 et d’une
inflammation chronique, source de dommages à l’ADN.
NOTES
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AXE 1
4) L’analyse par ChIP-Seq de lymphocytes de patients atteints du syndrome de LiFraumeni révèle un défaut drastique de fixation à l’ADN des mutants faux-sens de
TP53 associés à un âge précoce de survenue des tumeurs. Yasmine ZERDOUMI
Yasmine Zerdoumi, Raphaël Lanos, Isabelle Tournier, Sabine Raad, Stéphanie Baert-Desurmont, Gaëlle Bougeard, JeanMichel Flaman, Thierry Frebourg
Inserm U1079, Université de Rouen et Département de Génétique, CHU de Rouen, Centre Normand de Génomique et
Médecine Personnalisée, Rouen, France.
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est l’une des prédispositions héréditaires aux cancers les plus sévères, caractérisée
par une forte hétérogénéité phénotypique, avec un large spectre tumoral et un âge variable de survenue des tumeurs. Ce
syndrome résulte de mutations constitutionnelles hétérozygotes du gène suppresseur de tumeur TP53 qui code le facteur
de transcription p53, activé en réponse à des lésions de l’ADN et jouant le rôle de gardien du génome.
Nous avons récemment montré, à partir d’une grande série de 415 patients porteurs de mutations de TP53, que les
mutations faux-sens à effet dominant-négatif sont associées à la forme la plus sévère du LFS, caractérisée par le développement de tumeurs pédiatriques (Bougeard et al., J Clin Oncol 2015). Grâce à un nouvel essai fonctionnel de la voie
p53, développé dans les lymphocytes des patients et basé sur une analyse transcriptomique après exposition à un agent
génotoxique (Zerdoumi et al., Hum Mutat 2013), nous avons montré que les mutations faux-sens à effet dominant-négatif altèrent drastiquement la réponse transcriptionnelle de p53 aux lésions de l’ADN en comparaison des mutations
nulles. Le développement d’une version simplifiée de cet essai fonctionnel, utilisant une RT-QMPSF, nous a actuellement
permis de classer 57 altérations constitutionnelles différentes de TP53 et de montrer directement chez les patients l’effet
dominant-négatif de certaines protéines mutantes sur la protéine sauvage. Ainsi, dans les cellules de patients LFS, avant
la survenue d’un cancer, il existe un défaut de la réponse transcriptionnelle de p53 aux lésions de l’ADN, définissant un
endophénotype.
Afin d’étudier, à l’échelle du génome, l’impact fonctionnel des mutations hétérozygotes de TP53 sur la fixation de p53 à
l’ADN, nous avons réalisé une analyse d’immunoprécipitation de la chromatine combinée à un séquençage à haut débit
(ChIP-seq) dans des lymphocytes exposés à un agent génotoxique, la doxorubicine. L’analyse de ChIP-Seq, réalisée sur
les lymphocytes contrôles (TP53 wt/wt), nous a permis de cartographier avec précision un total de 706 sites de fixation
de p53 à l’ADN. De nouveaux sites de liaison de p53 identifiés ont été validés grâce à un nouvel essai fonctionnel de
fixation de p53 développé dans la levure. Ensuite, l’analyse de ChIP-Seq réalisée sur les lymphocytes d’un patient LFS
porteur d’une mutation faux-sens à effet dominant-négatif (mt/wt) a révélé une réduction massive du nombre de sites
de liaison (25 sites identifiés). De plus, le taux d’enrichissement de ces sites est fortement réduit, indiquant un défaut
majeur de fixation à l’ADN de la protéine p53 mutante dans les lymphocytes du patient LFS.
Nos résultats montrent que la prédominance des mutations faux-sens à effet dominant-négatif dans le LFS et la sévérité
clinique associée s’expliquent par une altération globale de la fixation de p53 à l’échelle du génome et étayent la conclusion que le LFS résulte d’un défaut majeur de réponse transcriptionnelle de p53 aux lésions de l’ADN.
NOTES
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AXE 1
5) Les kinases NDR sont-elles des cibles thérapeutiques chez les patients atteints de
cancer bronchique non à petites cellules et présentant une hyperméthylation du promoteur de RASSF1A ? Julien HOFLACK
Hoflack Julien1,2, Keller Maureen1,2, Bergot Emmanuel2,3, Zalcman gérard4,*, Levallet guénaëlle1,5,*
Normandie université, UPRES-EA2608, Université de Caen, Caen.
Normandie université, UMR Inserm U1086, CHU de Caen, Caen.
Service de Pneumologie et Oncologie thoracique, CHU de Caen, Caen.
4
Service d’Oncologie thoracique, Hôpital Bichat & U830 INSERM, Institut Curie, Paris
5
Service d’Anatomie pathologie, CHU de Caen, Caen.
*
contribution égale
1
2
3
Contexte :
La perte d’expression du gène suppresseur de tumeur RASSF1A prédit la moins bonne survie des patients atteints
de cancer bronchique non à petite cellule, leurs cellules tumorales ayant alors acquis un phénotype métastatique.
L’absence de RASSF1A entraîne une inactivation par hyper-phosphorylation de GEFH1, le facteur d’échange de RhoB,
une petite GTPase anti-métastatique ainsi inactivée. Nos travaux suggèrent fortement que les kinases de la voie Hippo,
NDR1/2pourraient être à l’origine de l’inactivation/phosphorylation de GEFH1. Le présent travail avait pour objectif de
tester cette hypothèse.
Matériels et Méthodes :
Les cellules des lignées épithéliales bronchiques humaines H1299, A549 et H1650, présentant toute une hyperméthylation du promoteur du gène de RASSF1A,ont été transfectées par siARN (inactif, anti-NDR1 ou -NDR2) en utilisant de la
lipofectamineRNAimax (Invitrogen®). L’impact de l’extinction de ces kinases sur la prolifération (incorporation du BrDU),
la mort cellulaire (Fragmentation d’ADN), la transition mésenchymo-épithéliale (Immunofluorescence), la capacité des
cellules à se déplacer (test de cicatrisation, invasion en chambre de Boyden) a alors été étudié.
Résultats :
Les cellules des lignéesH1299, A549 et H1650 n’exprimant plus NDR2 présentent une transition mésenchymo-épithéliale
avec diminution d’expression de la cadhérine-N et/ou de la vimentine, concomitante à une augmentation d’expression du syndécean-1 et/ou de la cadhérine E. En accord avec cette transition, ces cellules cicatrisent environ deux fois
moins vite, et envahissent deux fois moins le Matrigel que les cellules exprimant les Kinases NDR. Enfin, les cellules
des lignéesH1299, A549 et H1650 n’exprimant plus NDR2 incorporent environ deux fois moins de BrDU que les cellules
exprimant cette kinase et ne présentent pas plus de fragmentation d’ADN.
Conclusion :
Nous démontrons pour la première fois à notre connaissance que des kinases de la voie Hippo, les kinases NDR, contribuent à l’effet pro-migratoireinduit par la perte d’expression de RASSF1A dans les cellules de lignées épithéliales bronchiques humaines. Ce travail sera complété par une étude in vivo, qui déterminera si la capacité des cellules de lignées
épithéliales bronchiques n’exprimant plus les kinases NDR à former des xénogreffes chez la souris immunodéprimée
SCID est atténuée.
NOTES
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AXE 1
6) Expression du CD44, de l’amphiréguline et du CD34 chez 448 patients atteints de
mésothéliome pleural malin (MPM) : Etude bio-MAPS. Elodie MAILLE
E.Maille1,2, S.Brosseau1,2, A-D Pham3, C Creveuil3, C. Danel4, E Bergot5, G.Levallet2,6, G. Zalcman1,4
UMR 1086 INSERM « Cancers et Préventions», Université de Caen-Basse Normandie, France
Laboratoire OeReCa, UPRES-EA-2608, Université de Caen, France
Unité de biostatistique, CHU de Caen, France
4
Service d’oncologie thoracique, Hôpital Bichat, Université Paris-Diderot, Paris, France
5
Service de pneumologie, CHU de Caen, France
6
Service d’Anatomie pathologique, CHU de Caen, France
1
2
3
Objet :
L’étude BioMAPS adossée à l’essai MAPS qui a démontré le bénéfice de l’association du Bevacizumab au doublet Pemetrexed-Cisplatine chez 448 patients atteints de MPM, a pour but d’identifier de nouveaux biomarqueurs pronostiques du
MPM, parmi lesquels le CD34, marqueur des néovaisseaux, le CD44 et l’amphiréguline, protéines dérégulées en absence
de RASSF1A, fréquemment hyperméthylé (25-35%) dans le MPM. Nous avons étudié in vitro en parallèle l’effet de
l’invalidation de RASSF1A sur des lignées de MPM.
Matériels et Méthodes :
L’expression génique (qRT-PCR) et/ou protéique (immunofluorescence) du CD44 (isoforme standard) et de l’amphiréguline ont été mesurées dans des cellules des lignées de MPM (MSTO-211H, H2452, H28, H2052) préalablement transfectées avec un siRASSF1A ou in siARN inactif. L’agressivité des cellules est évaluée par le test d’invasion en chambre de
boyden, la croissance en agar mou et en suspension.
L’immunomarquage du CD44, de l’amphiréguline et du CD34 a été réalisé selon un protocole standard. Le CD44 et
l’Amphiréguline ont été quantifié par une anamopathologiste (C. Danel) selon la méthode du H-score (intensité du marquage (0-3) x pourcentage de cellules tumorales). Les lames de CD34 ont été scannées et quantifiées par un logiciel
d’Histo-Imagerie estimant la surface Vaisseaux/Tissu.
Résultats :
L’expression du CD44 ou de l’amphiréguline est inversement corrélée à celle de RASSF1A, et est liée à l’agressivité des
cellules mésothéliales. Les immunomarquages du CD44, de l’amphiréguline et du CD34 ont été réalisés et quantifiés, et
les résultats de l’analyse statistique en cours seront présentés durant le congrès.
Conclusions :
L’absence d’expression de RASSF1A augmente l’expression du CD44 et de l’amphiréguline, et surtout l’agressivité des
lignées de MPM. RASSF1A réprime la signalisation JNK et sa cible terminale, le facteur de transcription ETS-1, qui
contrôle l’expression du CD44. Cette voie pourrait être une ciblée chez les patients atteints de MPM et présentant une
hyperméthylation du promoteur de RASSF1A.
Mots-clés : Mésothéliome pleural malin, biomarqueurs pronostiques, CD44, Amphiréguline, CD34.
NOTES
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AXE 1
7) Effets des Vésicules Extracellulaires de fumeurs sur les cellules épithéliales bronchiques : initiation d’un processus d’inflammation vers un processus de transformation. Amélie HELIOT
Amélie Héliot1, Yann Landkocz1, Françoise Roy Saint-Georges2, Pierre Gosset3, Sylvain Billet1, Dominique Courcot1, Pirouz
Shirali1, Perrine J. Martin*1
Unité de Chimie Environnementale et Interactions sur le Vivant (UCEIV), EA4492, Université du Littoral Côte d’Opale
(ULCO), Dunkerque,
Service pneumologie,
3
Service anatomopathologie, Groupement des Hôpitaux de l’Institut Catholique de Lille, Lille, France
1
2
Introduction : Le tabagisme est un facteur de risque important pour de nombreuses maladies, dont le cancer du
poumon. L’évaluation et la compréhension des effets du tabac sur la santé représentent donc un intérêt majeur. Le
développement de cancers humains est un processus « multi-étapes » dans lequel des cellules normales acquièrent des
caractéristiques menant à leur transformation en cellules cancéreuses. Récemment plusieurs études ont mis en évidence
une voie moléculaire liant inflammation et transformation cellulaire, basée sur une « boucle de rétrocontrôle inflammatoire », impliquant plusieurs facteurs comme l’IL-6 et son récepteur l’IL-6R, miR-21, la famille des let-7, PTEN ou
encore STAT3. Ces facteurs, agissant alors comme des oncogènes ou des suppresseurs de tumeurs, régulent un switch
épigénetique en modulant le signal inflammatoire à l’origine de la transformation cellulaire. Les vésicules extracellulaires (EV) et leurs miARN sont connus en tant que messagers cellulaires favorisant la cancérogénèse pulmonaire, mais
aucune étude n’a montré de différences entre les miARN de EV issues de fumeurs ou de non-fumeurs et potentiellement
impliquées dans la transformation cellulaire. Dans cette étude, nous avons étudié le profil des miARN des EV isolées de
lavages bronchoalvéolaires humains de sujets fumeurs et non-fumeurs et évalué leurs effets sur des cellules épithéliales
bronchiques humaines (BEAS-2B).
Méthodes : Des LBA ont été effectués chez 10 sujets fumeurs et 10 sujets non-fumeurs (Accord du CPP Nord-Ouest,
France; ECH11/03 DC-2011-1393) par fibroscopie bronchique, et les EV en ont été extraites par centrifugations différentielles, filtration et ultracentrifugations. Leurs petits ARN en ont été extraits et 10 miARN ont été quantifiés par RTqPCR. Une analyse en composante principale (ACP) a ensuite été réalisée, permettant d’expliquer 73% de la variabilité
des résultats. D’autre part, les EV ont été administrées à des BEAS-2B pendant 24h, et l’expression génique de 5 miARN
(let-7e, let-7g, miR-21, miR26b et miR-27a) et de 3 ARNm cibles (EZH2, PTEN, IL-6R) a été quantifiée par RT-qPCR. En
parallèle la mesure d’un marqueur inflammatoire (IL-6) et de cancer (CYFRA21-1) à été par faite par ELISA multiplexe.
Résultats : Profil des EV : biomarqueurs d’exposition
Après ACP des données obtenues, une différence de profil en miARN des EV issues des sujets fumeurs versus non-fumeurs a été mise en évidence. Les niveaux de 3 miARN diminuent significativement dans les EV de fumeurs versus nonfumeurs : miR-26b, let-7g et let-7e.
Expression génique et analyse protéique après exposition de BEAS-2B aux EV : biomarqueurs d’effet
Une diminution des niveaux de let-7e et de let-7g a été observée après exposition de BEAS-2B aux vésicules de fumeurs,
corrélée avec l’augmentation de l’expression d’IL6R ainsi qu’avec l’augmentation de la sécrétion d’IL-6. De la même
façon, l’augmentation des niveaux de miR-21, miR-26b et miR-27a est corrélée avec la diminution de leur gène cible
PTEN et EZH2.
Enfin nous avons observé une augmentation de la sécrétion d’une protéine utilisée comme marqueur de cancer pulmonaire CYFRA21-1.
Conclusion : L’ensemble de ces résultats montre que fumer entraine une variation des niveaux de miARN dans les EV
présentes dans les poumons, évoquant une nouvelle piste de biomarqueurs d’exposition à la fumée de cigarette. L’effet
observé après exposition aux EV de fumeurs semblerait mettre en évidence un mécanisme d’inflammation initiant un
processus de transformation des cellules épithéliales exposées à la fumée de tabac.
NOTES
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AXE 1
8) Induction de Cellules Dendritiques Tolérogènes par les Exosomes tumoraux de Carcinome du Nasopharynx. Sarah RENAUD
Sarah Renaud*1, Hamza Aboussemdaï*1, Rami Mustapha1, Dhafer Mrizak1, Céline Ingelaere1, Joshua Mason2, Zachary
Fitzpatrick3, Olivier Moralès*1, Nadira Delhem*1
equally contributing authors
CNRS UMR 8161 groupe IRCV, Université de Lille, Institut Pasteur de Lille, Siric OncoLille, France
University of Notre Dame, Elkhart, USA
3
Harvard Medical School, Boston USA
*
1
2
Contexte :
Le microenvironnement au sein du carcinome du nasopharynx (CNP) est caractérisé par une prévalence importante de
lymphocytes T régulateurs (Treg), et la présence de nombreux exosomes tumoraux ayant des propriétés immunosuppressives. Notre équipe a récemment montré que ces exosomes porteurs de la galectine-9 favorisaient le recrutement
et l’activité suppressives des Treg, contribuant ainsi à l’échappement du CNP à la réponse immune (Mrizak et al., JNCI,
2015). Dans ce contexte, l’objectif de cette étude est ici d’évaluer la capacité des exosomes de CNP à promouvoir l’émergence de cellules dendritiques tolérogènes (tolDC), connues pour favoriser la tolérance tumorale, en induisant des Treg
à partir de lymphocytes T CD4 naïfs.
Méthode et résultats :
Nous avons évalué, au niveau phénotypique et fonctionnel, l’impact des exosomes libérés par les cellules de CNP sur
la différenciation et la maturation des DC à partir de monocytes humains. Pour cela, nous avons réalisé (i) une analyse
morphologique des cellules par microscopie photonique ; (ii) une étude transcriptomique par RTqPCR ; (iii) une analyse
par cytométrie en flux de l’expression des marqueurs membranaires spécifiques (marqueurs phénotypiques et de costimulation des DC) ; (iv) une approche fonctionnelle préliminaire par l’analyse de l’expression de IDO (indoleamine
2,3-dioxygénase) par Western Blot et enfin (v) une analyse du sécrétome par ELISA (IL-10, TGF-β, TNF-a). L’ensemble
des résultats obtenus suggèrent que la présence des exosomes tumoraux de CNP au cours de la différenciation des
monocytes en DC, favorise l’émergence de DC semi-matures qui présentent des propriétés fonctionnelles de cellules
tolérogènes.
Conclusion :
A ce jour, aucune autre étude n’avait encore évalué l’impact des exosomes tumoraux sur la maturation des cellules dendritiques humaines, alors que les DC immatures jouent un rôle prépondérant dans l’échappement du cancer au système
immunitaire. Ainsi, ces résultats prometteurs pourraient entrouvrir de nouvelles perspectives d’immunothérapies antitumorales basées sur l’inhibition des acteurs favorisant l’émergence des Treg.
NOTES
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AXE 1
9) Le canal potassique Kv10.1 module la survie collagène-dépendante induite par le
récepteur tyrosine kinase DDR1. Mehdi BADAOUI
BADAOUI Mehdi 1, JULIENNE Cloé Mimsy 1, VAN GULICK Laurence 2, JEANNESSON Pierre 2, MORJANI Hamid 2, OUADIDAHIDOUCH Halima 1
1
Université de Picardie Jules Verne, Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire, EA4667, « Canaux ioniques et
cancer du sein », SFR CAP-Santé (FED 4231), Amiens
2
Université de Reims Champagne-Ardenne, Matrice Extracellulaire et Dynamique Cellulaire, UMR CNRS/URCA N° 7369,
SFR CAP-Santé (FED 4231), Reims.
Le cancer du sein représente le cancer le plus fréquent et le plus mortel pour les femmes. Dans le monde, 1,6 million
de nouveaux cas ont été recensés en 2010 conduisant à 425 000 décès. Au cours de la progression tumorale, la cellule
cancéreuse est en contact permanent avec son microenvironnement. En effet depuis quelques années, il est bien établi
que le microenvironnement tumoral régule différents aspects du comportement des cellules cancéreuses notamment en
favorisant la survie cellulaire.
Le canal potassique Kv10.1 joue un rôle important dans la cancérisation de l’épithélium mammaire. Peu exprimé physiologiquement, son expression est augmentée dans les cancers, notamment dans le cancer du sein. En effet, la surexpression de ce canal augmente la croissance cellulaire même dans des conditions faibles en facteurs de croissance.
Dans notre étude, nous montrons que le collagène de type 1 (élément majoritaire de la matrice extracellulaire (MEC))
favorise la survie des cellules épithéliales cancéreuses mammaires humaines MCF-7 cultivées dans des milieux de culture
dépourvus totalement de sérum de vœu fœtal (SVF), afin de mimer le stress subi lors de la progression tumorale. En
effet, le collagène active le récepteur tyrosine kinase Discoïdin Domain Receptor 1 (DDR1) induisant ainsi une augmentation de l’expression fonctionnelle de Kv10.1 et du canal calcique Orai1 au niveau transcriptionnel et protéique. Ceci,
se traduit par une forte augmentation de l’entrée calcique basale. De plus, des expériences de microscopie confocale
montrent une plus grande co-localisation des 2 canaux uniquement en présence de collagène. De manière intéressante,
l’invalidation de kv10.1 et/ou Orai1 par ARN interférence réduit la survie, et l’entrée calcique induites par le collagène
sans aucun effet additif suggérant ainsi une interaction fonctionnelle entre Kv10.1 et Orai1 dans la survie induite par le
collagène. Cette survie calcium-dépendante s’accompagne de l’activation de la voie de signalisation ERK/c-Myc.
L’ensemble de ces résultats montre que la MEC, à travers le collagène de type 1, protège les cellules MCF-7 contre le
stress induit par le sevrage en facteurs de croissance grâce au canal potassique Kv10.1 qui représenterait un point de
contrôle de la progression tumorale induite par le microenvironnement tumoral.
NOTES
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AXE 1
10) Existence d’un antagonisme fonctionnel entre le syndécane-1 et la signalisation
œstrogénique dans les cellules de carcinome mammaire MCF-7. Emmanuelle FLEUROT
Emmanuelle Fleurot, Vincent Hanoux, Pierre-Jacques Bonnamy et Jérôme Levallet
Normandie Univ, France ; UNICAEN, OERECA, F-14032 Caen, France.
Le Syndécane-1 (SDC1 ou CD138) est un protéoglycane à héparane sulfate transmembranaire se comportant comme
un corécepteur des facteurs de croissance et un partenaire des intégrines (1). Il contrôle ainsi des processus cellulaires
tels que la prolifération, l’adhésion, l’invasion et l’angiogenèse (2). Bien que le syndécane-1 soit considéré comme un
gardien du phénotype épithélial, il apparait surexprimé dans les carcinomes mammaires les plus agressifs et résistant à
la chimiothérapie (3). Ces carcinomes se caractérisant aussi par l’absence des récepteurs a (ERa), médiateur principal
des effets mitogéniques des œstrogènes, nous avons émis l’hypothèse d’un antagonisme entre le métabolisme du syndécane-1 et la signalisation œstrogénique participant à la tumorigenèse mammaires.
Nous avons donc étudié d’une part la régulation de l’expression du SDC1 par l’œstradiol dans des cellules de carcinome
mammaire ER positif MCF-7 et d’autre part les conséquences, dans cette lignée, de la surexpression stable du SDC1 sur
la réponse œstrogénique. Pour cette deuxième approche, des cellules MCF7 ont été transfectées de façon stable avec le
vecteur d’expression pCMV-Hygro-SDC1 ou un vecteur vide utilisé comme contrôle pour générer les lignées MCF7-SDC1
ou MCF7-Ctr respectivement.
Une inhibition dose-dépendante de l’expression génique du syndécane-1 par l’œstradiol (jusqu’à -70% avec 10-8 M d’E2)
est observée après 24h de traitement avec des cellules MCF-7 cultivées dans un milieu dépourvu d’œstrogènes (MEM
sans rouge de phénol contenant-10% de sérum de veau fœtal destéroïdé). Cette répression transcriptionnelle se traduit
par une diminution de l’expression protéique du SDC1. Enfin, l’utilisation d’un antagoniste pur des ER (ICI 182,780 ou
fulvestrant induisant la dégradation des ERa par le protéasome) conduit à une augmentation de l’expression génique et
protéique du syndécane-1 tout en abolissant son inhibition par l’œstradiol.
Dans les cellules MCF7 surexprimant le SDC1, les niveaux d’expression génique et protéique de ERa ne semblent pas
affectés mais une diminution du marquage nucléaire d’ERa est observée en microscopie confocale. Parallèlement, la
croissance cellulaire stimulée par l’œstradiol (10-10 M) est réduite significativement (-50%) dans ces cellules (comparée
aux MCF7-Ctr), sans modification de la prolifération basale.
Nos résultats montrent à la fois l’inhibition tonique et E2-induite de l’expression du SDC1 par ERa dans les cellules MCF-7
et la potentialité du SDC1 à réduire la réponse œstrogénique de ces cellules en modifiant la localisation subcellulaire
d’ERa. Ces résultats originaux sont autant d’arguments renforçant l’hypothèse d’un antagonisme entre signalisation
médiée par ERa et le SDC1 capable d’influer sur l’orientation phénotypique des cellules de carcinome mammaire ER
positif. Ainsi, Le syndécane-1, déjà utilisé comme marqueur pronostique pourrait constituer une cible potentielle pour
de nouvelles stratégies thérapeutiques dans le traitement des carcinomes mammaires agressifs et/ou résistants aux
thérapies antihormonales.
Référence :
(1) Beauvais and Rapraeger, Reproductive Biology and Endocrinology 2004 2:3.
(2) Teng et al., Matrix Biol. 2012 31:3-16.
(3) Barbareschi et al, Cancer 2003 98: 474-483.
NOTES
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AXE 1
11) Effets anti-prolifératif et apoptotique induits par CO-OCS dans le cancer du sein
via une altération de l’expression de deux protéines réticulaires STIM1 et GRP78.
Nahla GUEDER
GUEDER Nahla1, TELLIEZ Marie-Sophie1, HAGUE Frédéric1, José M GARCIA FERNANDEZ2, Carmen ORTIZ-MELLET2, AHIDOUCH Ahmed1,3 and OUADID-AHIDOUCH Halima1
1
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire, EA46-67, « Canaux ioniques et cancer du sein », SFR CAP-Santé
(FED 4231), UFR des Sciences, Université de Picardie Jules Verne, Amiens, France.
2
Departamento de Química Orgánica, Facultad de Química, Universidad de Sevilla, Profesor García González 1, E-41012
Sevilla, Spain.
3
Department of Biology, Faculty of Sciences, University Ibn Zohr, Agadir Morocco.
Malgré les avances scientifiques et médicales, le cancer du sein demeure le cancer le plus fréquent chez les femmes en
France. GRP78 est une protéine chaperonne qui joue un rôle important dans la détection du stress réticulaire et l’activation des voies de signalisation impliquée dans la réponse à ce type de stress. Cette protéine est surexprimée dans le
cancer du sein (Yao et al., 2015) et elle est impliquée dans la prolifération, la survie, la formation des métastases et la
chimiorésistance du cancer du sein. GRP78 fonctionne également comme une protéine de stockage de Ca2+ (Wang et al.,
2008) et son expression peut être modulée par une dérégulation de l’homéostasie calcique. En effet, nous avons déjà
démontré qu’une telle dérégulation existe dans les cellules cancéreuses mammaires où l’entrée de Ca2+, via les canaux
SOC activés suite à une déplétion des réserves calciques intracellulaires détectée par STIM1, régule la prolifération et
l’apoptose de ces cellules (Faouzi et al., 2013).
Nous avons également démontré qu’une nouvelle génération de sp²-castanospermine (CO-OCS) inhibe la prolifération
et induit l’apoptose des cellules cancéreuses mammaires MCF-7, sans pour autant affecter les cellules mammaires normales MCF-10A (Allan et al., 2013).
Dans cette étude, nous étudions l’implication et le rôle de GRP78 et de STIM1 dans les effets anti-prolifératif
et apoptotique induits par CO-OCS dans les cellules cancéreuses mammaires MCF-7.
CO-OCS inhibe l’entrée de Ca2+ et altère l’expression de STIM1 et de GRP78. La réduction en silence de STIM1 réduit
la prolifération cellulaire, par arrêt du cycle cellulaire en phase G1, sans affecter l’apoptose cellulaire. En revanche,
aucun effet additif n’est observé sur la prolifération des cellules MCF-7 traitées simultanément avec CO-OCS et siSTIM1.
D’autre part, traitements avec CO-OCS seul, siGRP78 seul, ou les deux combinés diminuent l’expression de GRP78 et
augmentent l’apoptose des cellules MCF-7 sans aucun effet additif. Par ailleurs, la réduction en silence de STIM1 diminue l’apoptose induite par CO-OCS et augmente l’expression de GRP78. Enfin, CO-OCS n’a aucun effet sur l’expression
de GRP78, STIM1, l’entrée calcique, la prolifération cellulaire et l’apoptose des cellules mammaires normales MCF-10A.
En conclusion, CO-OCS diminue la prolifération des cellules cancéreuses via STIM1 et induit l’apoptose via GRP78. De
plus, STIM1 induit une résistance à l’apoptose induite par CO-OCS par augmentation de l’expression de GRP78.
NOTES
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AXE 1
12) Identification des variants de CD44 impliqués dans l’interaction TrkA/CD44 dans
le cancer du sein et des voies aérodigestives supérieures. Romain LEVEQUE
Romain Lévêque 1, François Mouawad 2, Dominique Chevalier 2, Xuefen Le Bourhis 1, Robert-Alain Toillon 1
1
2
INSERM U908, 59655 Villeneuve d’Ascq, France
Service ORL, CHRU, Lille
Les travaux du laboratoire INSERM U908 ont permis de démontrer l’implication du Nerve Growth Factor (NGF) et de ses
récepteurs (p75NTR et TrkA) dans le développement tumoral mammaire. La phosphorylation de TrkA est impliquée dans
des processus biologiques tels que la survie, la prolifération, l’invasion, l’angiogenèse et la formation de métastases.
Néanmoins, les inhibiteurs de la phosphorylation de TrkA, comme le Lestaurtinib, se révèlent inefficaces chez les patients.
Ainsi, le laboratoire INSERM U908 a démontré que cette « résistance » tumorale au traitement est liée à l’activation de
corécepteurs membranaires tels que CD44.CD44 est une glycoprotéine de surface cellulaire impliquée dans la croissance
et la métastase dans de nombreux types de cellules cancéreuses.CD44 est également montré comme un déterminant de
la biologie des cellules souches cancéreuses. Ce récepteur est codé par un seul gène de 20 exons qui génère une forme
standard (CD44s) et plus de vingt isoformes appelés variants (CD44v). L’expression de CD44 peut expliquer l’échec thérapeutique dans de nombreux cancers mais reste très difficile à associer aux comportements des cellules cancéreuses
vis-à-vis des thérapies. Ceci est probablement lié au fait que l’interactome de CD44 n’est pas complètement compris et
rend extrêmement complexe la réponse cellulaire notamment à cause de ces nombreux isoformes. Le laboratoire a ainsi
démontré que l’interaction de CD44 avec TrkA, sous l’effet du NGF, induit une signalisation intracellulaire indépendante
de la phosphorylation de TrkA via p115RhoGEF/RhoA/ROCK1 menant à la croissance tumorale.
Mes travaux consistent à identifier le ou les variants de CD44 interagissant avec TrkA sous l’effet du NGF dans le cancer du
sein et des voies aérodigestives supérieures. Après avoir caractérisé l’expression des isoformes de CD44, j’ai démontré que
TrkA interagit plus particulièrement avec un isoforme de CD44.Grâce à des expériences deProximityLigationAssay,nous
avons également montré que l’interaction TrkA/CD44 est un facteur de mauvais pronostic dans les tumeurs.Ces résultats, bien que préliminaires, doivent être confirmés mais ils ouvrent de nombreuses perspectives en matière d’amélioration des traitements du cancer car ils permettraient un meilleur ciblage des signalisations deTrkA et CD44.
NOTES
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AXE 1
13) Mécanismes d’enrichissement des cellules souches cancéreuses de sein par les
neurotrophines. Bernadette ROGEZ
ROGEZ Bernadette 1, ZIENTAL-GELUS Nathalie 1, LE BOURHIS Xuefen 1, CHOPIN Valérie 1,2
1
2
Université de Lille, INSERM U908 « Plasticité cellulaire et cancer »
Université de Picardie Jules Verne, UFR Sciences)
Le cancer du sein est le premier cancer féminin en terme d’incidence et de mortalité. Une femme sur dix développera un
cancer du sein au cours de sa vie et 20 % des patientes présenteront une récidive à 10 ans. De nombreux travaux expérimentaux suggèrent que les cellules souches cancéreuses (CSC) seraient responsables des résistances aux thérapies
anticancéreuses conventionnelles et ainsi à l’origine des récidives. L’élimination des CSC semble donc être la condition
sine qua non de l’éradication d’un cancer. Or, le ciblage thérapeutique des CSC nécessite de comprendre au préalable
comment ces cellules se renouvellent et se différencient.
Les neurotrophines sont une famille de facteurs de croissance composée du NGF, du BDNF, de NT-3 et NT-4/5, synthétisés sous forme de pro-neurotrophines. Dans le cancer du sein, l’INSERM U908 a mis en évidence que les (pro)neurotrophines sont susceptibles d’entraîner la survie, la migration, l’invasion et la promotion de la tumorigénèse in vivo (1). Les
effets des neurotrophines dépendent intimement de leurs récepteurs : le récepteur P75NTR, commun à toutes les (pro)
neurotrophines, les récepteurs à activité tyrosine kinase TrkA/B/C, fixant préférentiellement une (pro)neurotrophine,
mais aussi des co-récepteurs tel que CD44. L’INSERM U908 a ainsi montré que les effets pro-tumoraux du NGF pouvaient être médiés par plusieurs couples possibles d’interactions entre récepteurs et co-récepteurs (2). Plus récemment,
le laboratoire a démontré in vitro que le NGF et son précurseur le proNGF étaient capables d’enrichir plusieurs lignées
épithéliales cancéreuses de sein en CSC (3). L’objectif de mon travail de thèse est donc de comprendre l’implication des
neurotrophines dans la régulation des CSC lors de la tumorigénèse mammaire.
Dans un premier temps, nous avons cherché à déterminer quels membres de la famille des (pro) neurotrophines parmi
le NGF/proNGF et le BDNF/proBDNF avaient le plus d’effet sur la capacité d’enrichissement en CSC de plusieurs lignées
cancéreuses de sein (MCF-7 : luminale A, ER+, PR+, HER2- ; MDA-MB-231 : triple négative mesenchymal-like ; SUM159-PT : triple négative carcinosarcomateuse). Le nombre de CSC a été évalué au travers de leur capacité à former des
sphères dans un milieu ne permettant pas l’ancrage. L’action des neurotrophines a été comparée à la condition standard
contenant de l’EGF/bFGF. Nous avons ainsi montré pour la lignée MCF-7 que les proneurotrophines et tout particulièrement le proNGF permettaient d’augmenter le nombre de mamosphères formées par rapport à la condition EGF/bFGF
alors que le NGF et le BDNF permettaient seulement d’égaler ce nombre. Pour les lignées MDA-MB-231 et SUM-159-PT,
le test de capacité à former des sphères en présence de (pro)neurotrophines s’est révélé moins adapté.
La deuxième étape de notre travail a consisté à évaluer l’implication des différents (co)récepteurs sur l’enrichissement
en CSC en bloquant spécifiquement l’un ou l’autre par des expériences de transfection de siRNA, validées par Q-PCR. Les
cellules MCF-7 transfectées et traitées ont alors été soumises aux tests de formation des sphères. Nous avons montré
que l’enrichissement en CSC induit par le NGF était médié par P75NTR et TrkA tandis que les effets du proNGF étaient
médiés par P75NTR, TrkA et un co-récepteur X (soumis à brevet). De manière intéressante, alors que l’implication de
P75NTR était prévisible de par son rôle de marqueur dans les CSC de mélanome, c’est en revanche la première fois que le
rôle de TrkA est mis en évidence dans les CSC de sein.
En terme de perspectives, dans le but de travailler sur un plus large éventail de lignées cancéreuses de sein présentant
des caractéristiques différentes, nous testerons les lignées HCC-1954 (surexprimant HER2+) et HCC-70 (triple negative
basal-like). Par ailleurs, suite à l’identification des neurotrophines et récepteurs clés de l’enrichissement en CSC mammaires, il sera nécessaire d’étudier les voies de transduction impliquées dans ces phénomènes. Enfin, nous chercherons
à mettre en évidence les cibles identifiées in vitro sur deux modèles in vivo, le modèle murin de souris C3(1) Tag/sSHIP:GFP permettant un suivi spatiotemporel des CSC lors de la tumorigénèse mammaire et le modèle canin de tumorigénèse spontanée, et ce afin d’évaluer la pertinence de ces modèles pour de futurs essais thérapeutiques.
(1) Adriaenssens E, Vanhecke E, Saule P et al. Nerve Growth Factor Is a potential therapeutic target in breast cancer. Cancer Research. 2008, 68(2) 346-51.
(2) Aubert L.; Guilbert M; Corbet C; et al. NGF-induced TrkA/CD44 association is involved in tumor aggressiveness and resistance to lestaurtinib. Oncotarget.
2015, 6 (12) 9807-19.
(3) Tomellini E, Touil Y, Lagadec C, et al. Nerve growth factor and proNGF simultaneously promote symmetric self-renewal, quiescence, and epithelial to mesenchymal transition to enlarge the breast cancer stem cell compartment. Stem Cells. 2015, Feb;33(2):342-53.
NOTES
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53
AXE 1
14) Caractérisation d’une sous-population de cellules s-SHIP/GFP+ chimio et radio résistante dans la lignée MAM326 dérivée d’une tumeur mammaire de souris biTg C3(1)
Tag x s-SHIP-GFP. Lu TIAN
Lu Tian 1, Chann Lagadec 2, Martin Figeac 3, Frédéric Leprêtre 3, Eric Adriaenssens 2, Emmanuel Bouchaert 4, Xuefen Le
Bourhis 2, Roland Bourette 1
CNRS UMR8161, Institut Pasteur de Lille, « Cellules Souches et Cancer », 1 rue du Prof. Calmette, 59821 Lille
INSERM U908, « Plasticité Cellulaire et Cancer » Bâtiment SN3 - Université de Lille, 59655 Villeneuve d’ascq
Plateforme de Génomique Fonctionnelle, CHRU de Lille
4
Plateforme des modèles animaux du SIRIC ONCOLille
1
2
3
Les souris bi-transgéniques (bi-Tg) C3(1) Tag x s-SHIP-GFP sont obtenues en croisant les souris Tg s-SHIP promoterGFP (marqueur de cellules souches) avec les souris Tg C3(1) Tag. Ces dernières expriment l’antigène T oncogénique de
SV40 sous le contrôle d’un promoteur tissu-spécifique dans la glande mammaire et la prostate. Les femelles Tg C3(1)
Tag développent progressivement des MIN (mammary intraepithelial neoplasia) de faible grade (2 mois), de haut grade
(3 mois), puis des carcinomes palpables (4 mois). Dans les souris bi-Tg, de rares cellules GFP+ sont présentes dans les
carcinomes mammaires à 4-5 mois et nous avons démontré leur nature de cellules souches cancéreuses.
Plusieurs lignées cellulaires dénommées MAM (pour mammary) ont été dérivées in vitro à partir des tumeurs prélevées
chez ces souris bi-Tg. Ainsi, la lignée MAM326 est une lignée de cellules épithéliales cancéreuses avec environ 10 % de
cellules GFP+. A l’exception de l’expression du promoteur de s-SHIP et donc de la GFP, la lignée apparait comme homogène, et toutes les cellules (GFP- et GFP+) expriment les mêmes marqueurs de surface (CD24+/CD49f+/CD29+), sont
majoritairement en cycle (Ki-67+) et sont tumorigènes après injection à des souris immunodéprimées SCID. Par contre,
lorsque cette lignée est irradiée (4 ou 8 Gy) ou traitée par des drogues comme l’arsenic ou la doxorubicine, on observe
un enrichissement significatif en cellules GFP+, ce qui suggère que la sous-population de cellules GFP+ possèdent une
plus grande radio- et chimio-résistance.
Pour déterminer la signature moléculaire de cette résistance, une analyse transcriptomique globale par microarray a
été réalisée en comparant la sous-population MAM326 GFP+ aux cellules MAM326 GFP-. Cette analyse a mis en évidence
une vingtaine de gènes significativement surexprimés (de 4 à 16 fois) dans les cellules GFP+, et dont la nature et/ou
la fonction est pertinente dans le contexte d’une résistance aux traitements antitumoraux ; ainsi, plusieurs gènes sont
impliqués dans le métabolisme des drogues et la détoxification. A présent, nous confirmons la surexpression de ces
gènes d’intérêt par qRT-PCR et Western blot. Puis nous vérifierons quel est l’impact de leur invalidation, sur la résistance
des cellules. A terme, nous espérons mettre en évidence des protéines impliquées dans la résistance et présentant un
intérêt thérapeutique potentiel. Ainsi, la lignée MAM326 offrira un outil précieux pour le criblage d’agents pharmacologiques à visée thérapeutique.
NOTES
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AXE 1
15) Identification des facteurs solubles impliqués dans la reprogrammation en
cellules souches cancéreuses mammaires, après radiations ionisantes.
Justine BAILLEUL
Justine Bailleul 1,2,3, Nadège Bidan 1,2,3, Karine Hannebicque 4, Yuki Takayama 1,2,3,5, Xuefen Le Bourhis 1,2,3,
Chann Lagadec 1,2,3
INSERM U908, 59 655 Villeneuve d’Ascq, France.
Université Lille 1, 59 655 Villeneuve d’Ascq, France.
SIRIC OncoLille, 59 000 Lille, France.
4
Centre Oscar Lambret, 59 000 Lille, France.
5
LIMMS/CNRS-IIS UMI2080, SMMIL-E, Institute of Industrial Science, The University of Tokyo, Tokyo, 153-8505
Japan.
1
2
3
L’identification des Cellules Souches Cancéreuses (CSC) dans les tumeurs solides – aux capacités d’autorenouvellement,
de multipotence, de tumorigenèse et de résistances aux thérapies – a ouvert la voie à de nouvelles approches thérapeutiques. Cependant, le ciblage seul des CSC ne serait pas suffisant pour éradiquer la tumeur. En effet, des études récentes
ont montré que les cellules cancéreuses possédaient une certaine plasticité, et que les thérapies conventionnelles telles
que la radiothérapie, entraînaient une reprogrammation des cellules cancéreuses non CSC en CSC. L’objectif de notre
travail est donc d’identifier les mécanismes moléculaires responsables de la reprogrammation en CSC après radiations
ionisantes.
Dans un premier temps, nous avons montré que le milieu conditionné provenant de non-CSC irradiées est suffisant pour
induire la reprogrammation en CSC. Ces résultats suggèrent que la plasticité cellulaire pourrait être régulée activement
par des facteurs diffusibles, secrétés par les cellules irradiées. En utilisant des puces à protéines ainsi que des tests ELISA, nous avons démontré que les radiations ionisantes induisaient la sécrétion d’un cocktail spécifique de chimiokines,
telles que GROa et RANTES. De manière intéressante, des traitements de GROa et RANTES sur les non-CSC augmentent la capacité des cellules à former des sphères, alors qu’aucun effet n’est observé sur l’activité de l’enzyme ALDH1,
marqueur de CSC. Cependant, la neutralisation de GROa et RANTES provoque une diminution de l’activité ALDH1 après
irradiation, sans effet sur la capacité des cellules à former des sphères.
Ces résultats dans leur ensemble démontrent l’implication des chimiokines dans la reprogrammation induite par les radiations ionisantes. Nous sommes actuellement en train d’étudier si l’expression des récepteurs de chimiokines pourrait
être liée à la capacité de reprogrammation des cellules. Enfin, nous nous intéressons également aux voies moléculaires
qui pourraient être impliquées dans le processus de reprogrammation.
NOTES
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AXE 1
16) Rôle de la protéine PD-L1 dans la chimiorésistance des cellules cancéreuses de
sein. Julie BERTHE
Julie Berthe 1, Hassiba El Bouazzati 1, Isabelle Briche 1, Sylvie Zouitina-Galiègue 1, Bruno Quesnel 1,2,3
1
2
3
Inserm, unité UMR-S1172, Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille, place de Verdun, Lille 59045, France
Service des Maladies du Sang, Centre Hospitalier et Universitaire de Lille, Rue Polonovski, Lille 59045, France
Université Lille Nord de France, Lille 59045, France
Introduction : Dans un modèle murin de leucémie aiguë myéloblastique (LAM), il a été montré que la surexpression de
la protéine PD-L1 (Programmed Death-Ligand 1) permet la persistance à long terme des cellules résiduelles (Saudemont
& Quesnel, 2004). En clinique, les blastes de LAM issus de patients expriment cette protéine de façon inductible par des
facteurs du microenvironnement.
La protéine PD-L1, ligand du récepteur lymphocytaire PD-1 et de la molécule B7.1, a initialement été décrite comme
inhibitrice de la lyse médiée par les lymphocytes T cytotoxiques, protégeant ainsi les cellules malignes des réponses
immunes (Greaves & Gribben, 2013). Plus récemment, des fonctions anti-apoptotiques et de chimiorésistance ont été
mises en évidence pour cette protéine. Ligand naturel du récepteur PD-1, celle-ci peut en effet avoir une fonction antiapoptotique directe mettant en jeu un mécanisme de signalisation reverse : PD-L1 pourrait agir en tant que récepteur
(Azuma et al., 2008). D’autre part, dans les néoplasies mammaires, PD-L1 permet la résistance des cellules tumorales
aux anthracyclines et plus particulièrement à la doxorubicine par un effet anti-apoptotique, ce phénomène s’accompagnant d’une relocalisation nucléaire de la protéine (Ghebeh et al., 2010).
Hypothèse : Notre hypothèse est que PD-L1, normalement exprimée en surface, possèderait des rôles non-immunologiques dépendants de sa localisation intracellulaire et notamment un rôle dans la chimiorésistance des cellules cancéreuses.
Objectifs : Afin de tester cette hypothèse, deux objectifs ont été fixés :
1- Déterminer les mécanismes permettant à PD-L1 d’induire une résistance aux anthracyclines et étudier notamment
l’impact de sa localisation subcellulaire sur l’apoptose et la chimiorésistance, grâce à l’établissement d’un modèle cellulaire : une lignée cancéreuse de sein knock-out pour le gène CD274 codant PD-L1.
2- Valider le rôle non-immunologique de PD-L1 in vivo par xénogreffes dans des souris immunodéficientes.
Résultats préliminaires et attendus : Nous avons mis en évidence une forme N-glycosylée de la protéine PD-L1, avec
localisation cytoplasmique, nucléaire et membranaire. D’autre part, nous avons généré notre modèle pour les études
fonctionnelles in vitro: la lignée cancéreuse de sein MDA-MB-231 knock-out pour le gène codant PD-L1, par stratégie de
genome editing utilisant les Zinc Finger Nucleases. A partir de ce modèle, sont étudiés les mécanismes cellulaires mis en
jeu par PD-L1 grâce à l’analyse du kinome et du transcriptome, ainsi que les domaines fonctionnels potentiels de PD-L1
par génération de mutants. De plus, son rôle non-immunologique est actuellement en cours d’étude in vivo.
Conclusion et perspectives : Nos résultats démontrent une localisation subcellulaire nucléaire et cytoplasmique de
PD-L1. L’étude en cours des fonctions de PD-L1 ainsi que des voies de signalisation impliquées devrait nous permettre
de mieux mesurer le rôle de cette protéine dans les échecs thérapeutiques en mettant en évidence un mécanisme de
persistance à long terme des cellules cancéreuses.
NOTES
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AXE 1
17) Impact du niveau d’expression du récepteur de l’inositol 1,4,5-trisphosphate de
type 3 (IP3R3)sur la capacité migratoire et la signature calcique de cellules cancéreuses mammaires humaines. Alexia VAUTRIN
Alexia Vautrin, Arthur Foulon, Béatrice Botia, Frédéric Hague, Halima Ouadid-Ahidouch, et Lise Rodat-Despoix
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire, EA-4667: «Canaux Ioniques et Cancer du Sein», Université d’Amiens ;
UFR des Sciences, 33 rue Saint-Leu ; 80039 Amiens cedex 1, France
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, non seulement en France mais dans le monde entier.
Malgré l’amélioration du dépistage dans les phases précoces du développement tumoral, il demeure difficile de traiter
les phases tardives lorsque les processus métastatiques se mettent en place. La mortalité du cancer du sein, liée à ces
processus métastatiques, reste donc élevée faisant de ce cancer un problème de santé publique majeur.
Le développement des métastases dépend notamment de l’acquisition de capacités migratoires par les cellules épithéliales, impliquant un remodelage du cytosquelette hautement dépendant de la concentration intracellulaire de calcium.
Alors que l’implication de canaux ioniques membranaires dans la migration est largement étudiée, le rôle du récepteur
réticulaire de l’inositol 1,4,5-trisphosphate (IP3R) demeure méconnu.
Dans un premier temps, nous avons confirmé le potentiel migratoire croissant de trois lignées cellulaires cancéreuses:
MCF-7, MDA-MB-231 et MDA-MB-435s. Par approche de western blot et qPCR, nous montrons que les cellules hautement migrantes MDA-MB-435s présentent une expression significativement plus élevée de l’isoforme IP3R3 que des deux
autres isoformes IP3R1 et IP3R2.
De manière à déterminer l’impact de l’expression de l’IP3R3 sur les capacités migratoires des cellules MDA-MB-435s,
nous avons réalisé l’extinction génique de ce récepteur sur ces cellules. La mesure de l’index de circularité nous permet
de montrer que l’extinction d’IP3R3 modifie la morphologie de ces cellules, qui s’arrondissent et présentent moins de
prolongements cytoplasmiques nécessaires aux processus de migration et d’adhésion cellulaires.
Afin de caractériser la signature calcique des cellules MDA-MB-435s en fonction de leur état migratoire, nous avons
étudié la signature calcique de ces cellules dans les 24 heures qui suivent une blessure artificielle. L’extinction d’IP3R3
modifie le complexe spatio-temporel du signal calcique en causant l’apparition d’oscillations, et augmente son amplitude.
Ce phénomène est davantage observé au niveau du front de migration qu’à l’arrière. Nos résultats suggèrent ainsi un lien
étroit entre les capacités migratoires des cellules et le profil oscillatoire consécutif à l’extinction d’IP3R3.
Nous mettons également en évidence une diminution de la phosphorylation de FAK Y861 lors de l’extinction d’IP3R3, suggérant ainsi l’implication d’IP3R3 dans la formation des complexes d’adhésion focale.
En conclusion, nos résultats démontrent que l’expression d’IP3R3 est fortement associée à la capacité migratoire des
cellules cancéreuses : en induisant un signal calcique maintenu, IP3R3 favoriserait la migration de ces cellules, et constituerait ainsi une cible potentielle du cancer du sein.
NOTES
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AXE 1
18) Valeur prédictive et pronostique de la détection d’une mutation circulante d’ESR1
chez des patientes traitées pour un cancer du sein métastatique en progression sous
anti aromatase (AA). Laëtitia AUGUSTO
L Augusto 1, N Sarafan-Vasseur 2,3, A Perdrix 1,2, L Beaussire
T Frebourg 3, F Jardin 1,5, F Di Fiore 1,2,3,4 F Clatot 1,2,5.
1
2
4
5
, J Delacour
2,3
, D Sefrioui
2,3
, C Calbrix 1, JM Picquenot1,5,
2,3,4
Centre Henri Becquerel,
IRON, (3) INSERM U1079,
CHU Rouen,
INSERM U 918
Introduction : L’hormonothérapie par AA est un traitement de référence pour les patientes présentant un cancer du
sein métastatique exprimant les récepteurs hormonaux (RH+). La détection d’une mutation d’ESR1 au niveau tumoral
est associée à la résistance à un traitement par AA. Nous avons récemment montré que ces mutations pouvaient être
détectées dans le plasma et étaient corrélées à la réponse clinique (Sefrioui et al., 2015). Le but de cette étude est de
déterminer la valeur prédictive et pronostique de la présence d’une mutation circulante d’ESR1 au moment de la progression sous AA.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une analyse rétrospective des patientes traitées au Centre Henri Becquerel entre Janvier 2008 et Décembre 2012 pour un cancer du sein métastatique RH+ en cours de première ligne par anti-aromatase.
Le taux des mutations circulantes d’ESR1 les plus fréquentes (D538G, Y537S/N/C) a été déterminé par droplet digital
PCR sur un échantillon plasmatique prélevé au moment de la progression. Nous avons mesuré, par analyses univariée
et multivariée, l’impact du statut mutationnel sur la survie globale (SG), la survie sans progression (SSP) et la réponse
aux traitements administrés après progression.
Résultats : Au total, 144 patientes suivies pour un cancer du sein métastatiques RH+ ont été incluses. Au moment
de l’analyse, 111 patientes étaient décédées, 33 étaient vivantes et aucune n’était perdue de vue. La médiane de suivi
depuis l’initiation du traitement par AA était de 40 mois (min=4 ; max=94). A la progression sous AA, la durée médiane
d’exposition en phase métastatique était de 12 mois (min=2; max=8), et 44 patientes (30,6%) présentaient au moins
une mutation d’ESR1 sur sang circulant (D538G 54%, Y537S 45%, Y537N 34%, Y537C 4%). Trois patientes (dont 1
mutée) sont décédées dans la semaine suivant la progression et ont été exclues des analyses en survie après progression. Parmi les 141 patientes analysées, la médiane de SG après progression était de 15 mois (min=2 ; max=44) chez
les patientes mutées contre 24 mois (min=2 ; max=70) chez les patientes non mutées (HR=1,9; p=0,006, univariée).
Concernant l’ensemble de la population, le statut OMS>1 (HR=3,0; p<0,0001), la présence d’une mutation circulante
d’ESR1 (HR=1,9; p=0,002) et un taux d’ADN total circulant élevé (H=1,8; p=0,006) étaient des facteurs de mauvais pronostique indépendants en SG. Le statut mutationnel était également associé de manière indépendante à une diminution
de la SSP (HR=1,7; p=0,008). Après progression, 56 patientes ont été traitées par chimiothérapie, 55 par Fulvestrant/
Tamoxifene, 14 par anti aromatase + Everolimus et 19 par un autre traitement ou étaient en abstention thérapeutique.
Dans le groupe traité par chimiothérapie, la détection d’une mutation circulante d’ESR1 était liée à une diminution de la
SG et de la SSP (HR=2,0 en SG et SSP; p=0,04 et p=0,03 en multivariée, respectivement). Pour les patientes mutées
et traitées par Fulvestrant/Tamoxifène, une tendance comparable en SG était retrouvée (p=0,09). Parmi les patientes
mutées, aucun des traitements proposés n’a permis d’observer un bénéfice en SG ou SSP.
Conclusion : La détection d’une mutation circulante d’ESR1 lors de la progression sous AA est un facteur majeur et
indépendant de mauvais pronostique en SG chez les patientes traitées pour un cancer du sein métastatique RH+. La
présence d’une mutation circulante semble associée à une mauvaise réponse quel que soit le traitement suivant la progression.
NOTES
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AXE 1
19) Imagerie des exosomes dérivés du cancer du sein et évaluation de leur rôle dans
la régulation de la réponse immunitaire. Hajer JARRAYA
H. Jarraya 1,2, O. Morales 1, C. Mrizak 1, S.Sfaxi 1, S. Renaud 1, C.Samson 1, L.Ceugnart 2 and N.Delhem 1
1
2
UMR 8161, équipe IRCV, Institut de Biologie de Lille
Département d’imagerie médicale du centre Oscar Lambret, Lille
Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer dans la population féminine en France et dans les pays
occidentaux. Depuis ces trente dernières années, la mortalité par cancer du sein a observé une diminution grâce aux
avancées thérapeutiques et aux programmes de dépistage nationaux, qui ont permis une détection à un stade précoce
des tumeurs. Cependant, malgré un diagnostic précoce, dans 20 à 30 % des cas, des métastases à distance peuvent
apparaitre dans les 5, 10 à 15 ans après le diagnostic initial. Ce cancer reste donc un problème majeur de santé publique
justifiant les nombreuses recherches visant à une meilleure compréhension de ses mécanismes de croissance et de progression, ainsi que de ses mécanismes de résistance à la chimiothérapie.
Il a été décrit que le cancer du sein détourne le fonctionnement normal des cellules immunitaires et notamment des
cellules régulatrices en faveur de sa propre croissance et de sa survie. Par ailleurs, l’hypoxie, définie par un état d’oxygénation insuffisant de la tumeur, est une caractéristique du micro-environnement tumoral. De ce fait, l’imagerie de
l’hypoxie présente un grand intérêt et peut jouer un rôle majeur (i) dans la mise en place d’une stratégie thérapeutique
; (ii) dans la détection précoce de cancer ou de métastases à un stade infra-radiologique et notamment des métastases
ganglionnaires et (iii) dans le suivi sous traitement.
Et enfin, les exosomes, qui sont des nanovesicules secretées par les cellules tumorales de cancer du sein, jouent un rôle
majeur dans la communication intercellulaire, favorisant la progression tumorale et la création de niches metastatiques.
Or, l’analyse de ces exosomes a montré que leur protéome est un indicateur de l’état d’oxygénation de la tumeur et
qu’ils pourraient servir au transfert d’information entre les cellules, notamment en condition d’hypoxie.
Dans ce contexte, l’objectif de notre travail a été, dans un premier temps, d’établir une liaison entre les cellules immunitaires humaines et les exosomes tumoraux soumis à des traitements chimio ou radio-thérapeutique et/ou dans un
contexte normoxique ou hypoxique. Puis, dans un second temps, nous avons souhaité imager les exosomes au moyen
de ligands visibles en imagerie pour l’IRM et les suivre in vivo afin de détecter les sites métastatiques à un stade infra
radiologique.
NOTES
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AXE 1
20) Mise en évidence des altérations de l’épissage par RNAseq ciblé de gènes de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire. Grégoire DAVY
Grégoire Davy 1,2*, Antoine Rousselin 1,2*, Nicolas Goardon 1,2, Fréderic Lemoine 3, Laurent Castéra 1,2, Angelina Legros 1,
Etienne Muller 1,2, Robin Fouillet 1, Baptiste Brault 1,2, Marine Guillaud-Bataille 4, Claude Houdayer 5, Virginie Caux-Montcoutier 5, Françoise Bonnet 6, Pascaline Gaildrat 2, Thierry Frebourg 2,7, Alexandra Martins 2, Dominique Vaur 1,2, Sophie
Krieger 1,2,8
(*co-auteurs)
1
Laboratoire de Biologie et de Génétique du Cancer, CLRCC François Baclesse, Caen, Centre Normand de Génomique
Médicale et Médecine Personnalisée France
2
Inserm U1079 Université de Rouen, Centre Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée France
3
Société GenoSplice- Hôpital Pitié-Salpetrière, Paris
4
Service de Génétique, Institut Gustave Roussy, Villejuif
5
Service de Génétique, Institut Curie, Paris
6
Laboratoire de Génétique Moléculaire, Institut Bergonié, Bordeaux
7
Departement de Génétique, CHU de Rouen, Centre Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée, France
8
Université de Caen, France
Le séquençage ciblé à haut débit de l’ARNm (RNASeq) permet d’analyser des variations d’expression de gènes et d’identifier des transcrits anormaux de manière extensive. Nous avons analysé, par RNASeq, après capture des exons, 11
gènes impliqués dans la prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire (BARD1, BRIP1, BRCA1, BRCA2, CHEK2, PALB2,
RAD51B, RAD51C, RAD51D, XRCC2, XRCC3). Trente-sept échantillons d’ARNm, extrait de sang total collecté sur tubes
Paxgene, de leucocytes stimulés ou de lignées lymphoblastoïdes cultivées avec ou sans puromycine ont été séquencés. Vingt-six étaient connus pour présenter des mutations exoniques ou introniques dans les gènes BRCA1, BRCA2 et
RAD51C ayant un effet partiel ou total sur l’épissage caractérisé au préalable par RT-PCR et 2 patientes étaient porteuses d’un réarrangement de grande taille. Neuf ARN provenaient de témoins indemnes de cancer. Les librairies d’ADNc
ont été séquencées sur plateformes Illumina MiSeq et NextSeq500 en paired-ends 2x100 pb. Après un alignement des
reads par STAR, l’analyse qualitative et quantitative des jonctions a été réalisée, après normalisation, par Bedtools et
des scripts que nous avons développés. La quantification des transcrits a été réalisée à partir des données obtenues par
HTseq-count et Bedtools et celle des exons par DEXSeq après normalisation. Pour les lignées et les leucocytes stimulés,
la profondeur de lecture varie de 700 X à 600 000 X selon l’expression des gènes. Nous avons notamment détecté et
quantifié l’ensemble des épissages alternatifs décrits pour BRCA1 et BRCA2, et identifié de nouveaux transcrits parfois
très faiblement représentés et résultant, par exemple, d’exonisation de régions introniques profondes pour BRCA2. Dans
les prélèvements avec altérations d’épissage connues, toutes les jonctions anormales attendues ont été détectées avec
ou sans traitement par la puromycine, mais nous avons observé un profil plus complexe d’épissage anormal. Par la
suite, nous utiliserons cette méthodologie pour étudier les transcrits de 20 patientes présentant des probabilités élevées
de prédisposition pour lesquelles aucune mutation délétère n’a été identifiée dans les gènes BRCA1 et BRCA2, afin de
rechercher des anomalies de l’épissage de ces gènes.
NOTES
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AXE 1
21) Intérêt de la modulation pharmacologique des voies de signalisation mTOR et
MAPK/ERK pour sensibiliser les cellules tumorales ovariennes à la molécule BH3-mimétique ABT-737. Cécile PETIGNY-LECHARTIER
Pétigny-Lechartier Cécile 1,2,3,4, Duboc Charlène 1,2,3,4, Jebahi Abdelghani 1,2,3,4, Abeilard Edwige 1,2,3,4, Louis Marie-Hélène 1,2,3,4,
Poulain Laurent 1,2,3,4, Villedieu Marie 1,2,3,4
Inserm, U1199 «Biologie et Thérapies Innovantes des Cancers Localement Agressifs», 3 avenue du Général Harris, BP
5026, 14076 Caen
2
Normandie Université, Esplanade de la Paix, 14032 Caen
3
UNICAEN, Esplanade de la Paix, 14032 Caen
4
Centre de Lutte contre le Cancer François Baclesse, 3 avenue du Général Harris, BP 5026, 14076 Caen
1
Les cancers de l’ovaire représentent la première cause de décès par cancer gynécologique. Leur mauvais pronostic est
dû à un diagnostic tardif et à l’acquisition par les cellules tumorales d’une résistance au traitement chimiothérapeutique
conventionnel. Le développement de stratégies thérapeutiques innovantes représente donc un enjeu majeur pour améliorer la prise en charge des cancers de l’ovaire.
Notre Unité a montré que les protéines anti-apoptotiques Bcl-xL et Mcl-1 coopèrent pour protéger les cellules cancéreuses ovariennes contre l’apoptose. Ainsi, leur inhibition concomitante suffit à induire une mort cellulaire massive.
De plus, le niveau d’expression de la protéine BH3-only Bim, ainsi que son état de phosphorylation (qui définit son
état d’activation), semblent constituer des facteurs déterminants dans l’induction de cette apoptose. L’enjeu est donc
d’identifier des outils pharmacologiques capables d’inhiber Bcl-xL et Mcl-1 ou, à l’inverse, d’induire Bim. L’activité de BclxL peut être inhibée à l’aide de molécules BH3-mimétiques telles que l’ABT-737. Cependant, l’inhibition de Mcl-1 reste
problématique. L’expression et l’activité de Mcl-1 et de ses partenaires pro-apoptotiques BH3-only (Bim, Puma et Noxa)
sont régulées de façon coordonnée par les voies de signalisation de survie cellulaire, en particulier les voies PI3K/Akt/
mTOR et MAPK/ERK. L’objectif de ce travail était de déterminer si l’inhibition de mTOR par l’AZD8055 et/ou l’inhibition de
MEK par le Trametinib (seul inhibiteur de MEK actuellement en clinique) pouvait moduler Mcl-1 et ses partenaires BH3only, notamment Bim, pour sensibiliser à l’ABT-737 différentes lignées tumorales ovariennes présentant des contextes
cellulaires différents.
Dans toutes les lignées tumorales ovariennes testées, l’AZD8055 inhibe efficacement l’activation de la voie mTOR et
freine la prolifération cellulaire sans induire l’apoptose. L’AZD8055 réprime l’expression de Mcl-1 et induit celle de Puma
mais ne sensibilise pas efficacement les cellules à l’ABT-737. Nous avons émis l’hypothèse que le ratio [Mcl-1/partenaires
pro-apoptotiques « BH3-only »] devait être davantage réduit dans le but de sensibiliser les cellules à l’ABT-737. Pour ce
faire, nous avons tenté d’induire l’expression de Bim sous sa forme active déphosphorylée en inhibant MEK par le Trametinib. En effet, la voie MAPK/ERK est décrite comme capable de phosphoryler Bim, et d’entraîner ainsi sa dégradation par
le protéasome. Le Trametinib exerce un effet cytostatique sur les cellules cancéreuses ovariennes et, comme attendu,
permet d’induire Bim sous sa forme active déphosphorylée. De façon très intéressante, le Trametinib seul permet de sensibiliser certaines lignées à l’ABT-737. Toutefois, la combinaison du Trametinib et de l’AZD8055 s’est révélée encore plus
efficace pour réduire le ratio [Mcl-1/ Bim et Puma] et pour induire la mort cellulaire en association avec l’ABT-737. Ainsi,
ces résultats valident l’intérêt d’inhiber à la fois la voie mTOR et la voie MEK pour sensibiliser les cellules cancéreuses
ovariennes aux stratégies ciblant Bcl-xL.
NOTES
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AXE 1
22) Le Carboxyamidotriazole inhibe Mcl-1 et induit un nouveau type de mort dans les
cellules cancéreuses ovariennes chimiorésistantes : l’autosis. Marie-Laure BONNEFOND
Bonnefond Marie-Laure 1,2,3,4, Lambert Bernard 1,2,3,4,5, Goux Didier 2,3,6, Abeilard Edwige 1,2,3,4, Giffard Florence 1,2,3,4, Louis
Marie-Hélène 1,2,3,4, Gauduchon Pascal 1,2,3,4, Poulain Laurent 1,2,3,4, N’Diaye Monique 1,2,3,4
Inserm, U1199 «Biologie et Thérapies Innovantes des Cancers Localement Agressifs», Caen France
Normandie Université, Esplanade de la Paix, Caen, France
UNICAEN, Esplanade de la Paix, Caen, France
4
Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse, Caen France
5
CNRS (affecté à l’Unité Inserm U1199 BioTICLA)
6
Centre de Microscopie Appliquée à la Biologie, IBFA, SF4206 ICORE Esplanade de la paix, Caen
1
2
3
Les cancers de l’ovaire sont les cancers gynécologiques les plus meurtriers avec un taux de survie à 5 ans d’environ
45% tous stades confondus. Face à ce pronostic sombre, lié à la résistance d’emblée ou acquise à la chimiothérapie, la
recherche de nouvelles stratégies thérapeutiques apparaît comme une priorité. Dans ces cancers, la coopération entre
Bcl-xL et Mcl-1, deux protéines anti-apoptotiques de la famille Bcl-2, est un déterminant essentiel de la chimiorésistance.
Ainsi, tout traitement capable d’inhiber l’expression ou l’activité de ces molécules de manière concomitante déclenche
la mort par apoptose des cellules cancéreuses. S’il existe de puissants inhibiteurs de Bcl-xL utilisables en clinique, dont
le Navitoclax (un analogue du BH3-mimétique ABT-737 administrable par voie orale), on ne dispose pas encore d’outils
équivalents pour inhiber Mcl-1. Parallèlement à la recherche d’inhibiteurs directs, l’inhibition des voies de survie régulant l’expression et/ou l’activité de Mcl-1, comme les voies AKT/mTOR et MAPK, dérégulées dans les cancers ovariens,
constitue une stratégie prometteuse.
Dans ce contexte, les données de littérature et nos travaux préliminaires suggèrent que la modulation de la signalisation
calcique représente une approche pertinente. Le processus de cancérogenèse est associé à des altérations d’expression
des pompes calciques, des co-transporteurs ou des canaux calciques. Les perturbations de l’homéostasie calcique qui en
découlent entraînent la dérégulation des voies de survie telles Akt/mTOR et/ou MAPK dans de nombreux cancers. Les
premiers travaux de notre équipe ont montré que la chélation calcique par le BAPTA-AM inhibait la traduction de Mcl-1
via l’inhibition de mTORC1 et de ces cibles (4-EBP1 et eIF4E) et que son association à l’ABT-737 provoquait une forte
apoptose dans les lignées ovariennes (Bonnefond et al., 2015).
Ces premiers résultats nous ont conduits à étudier l’effet d’un inhibiteur calcique connu pour ses propriétés anti-angiogénique et anti-proliférative et ayant fait l’objet d’essais cliniques de phase 2 dans les cancers de l’ovaire, le carboxyamidotriazole (CAI). Dans des modèles cellulaires in vitro, nous avons montré que ce composé inhibe l’expression de Mcl-1 via
la voie Akt/mTORC1 et que son association avec l’ABT-737 provoque une mort par apoptose. De plus, à des temps plus
tardifs, le traitement par le CAI s’accompagne d’un changement morphologique et d’évènements moléculaires caractéristiques d’un type de mort dérivant de l’autophagie : l’autosis, nouvellement décrite par Liu et coll. en 2013. Ainsi,
nous avons mis en évidence par microscopie électronique à transmission un décollement focal des deux membranes de
l’enveloppe nucléaire, une augmentation du ratio LC3II/LC3I et une inhibition de l’expression de p62, deux marqueurs
de l’autophagie. De plus, comme décrit dans l’article princeps, cette mort est contrecarrée par l’utilisation d’inhibiteurs
de la pompe Na+/K+/ATPase comme la digoxine ou la ouabaïne. Ces composés cardiotoniques étant connus pour induire
le calcium intracellulaire via l’échangeur Na+/Ca2+ (NCX1), nous évaluerons l’implication de celui-ci dans l’inhibition de
Mcl-1 par le CAI. Parallèlement, afin de se rapprocher du contexte clinique, nous étudierons par immunohistochimie
l’effet du CAI seul et en combinaison avec l’ABT-737 ex vivo sur des tranches de tumeurs de patientes opérées au CLCC
François Baclesse.
Dans le prolongement de cette étude, nous espérons que des inhibiteurs calciques, dont certains sont utilisés en clinique
pour des indications thérapeutiques hors du cancer, se révèlent, à l’instar du CAI, de potentiels inhibiteurs de Mcl-1,
ouvrant la voie à leur utilisation à des fins antinéoplasiques.
NOTES
62
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AXE 1
23) Pyridoclax et ses dérivés, des foldamères abiotiques mime d’hélice alpha de la
famille des oligopyridines, inhibent directement Mcl-1 et sensibilisent les cellules
cancéreuses ovariennes aux stratégies dirigées contre Bcl-xL. Siham HEDIR
Siham Hedir 1,2,3,4, Céline Gloaguen 1,2,3,4, Anne Sophie Voisin-Chiret 2,5, Jana Sopkova-de Oliveira Santos 2,5, Jade Fogha 2,5,
Fabien Gautier 6,7, Marcella De Giorgi 2,5, Grégory Burzicki 2,5, Serge Perato 2,5, Cécile Pétigny-Lechartier 1,2,3,4, Karin Simonin-Le Jeune 1,2,3,4, Emilie Brotin 1,2,3,4, Didier Goux 2,8, Monique N’Diaye 1,2,3,4 Bernard Lambert 1,2,3,4,9, Marie-Hélène Louis
1,2,3,4
Laetitia Ligat 10,11, Frédéric Lopez 10,11, Philippe Juin 6,7, Ronan Bureau 2,5, Sylvain Rault 2,5, and Laurent Poulain 1,2,3,4
Inserm U1199, BioTICLA Unit (Biology and InnovativeTherapeutics for Locally Agressive Cancers),
Normandie University, Caen, France,
UNICAEN (University of Caen Normandie),
4
Comprehensive Cancer Center François Baclesse, Caen, France,
5
UNICAEN, CERMN (Centre d’Etudes et de Recherche sur le Médicament de Normandie) - FR CNRS INC3M, Caen, France,
6
Team 8, Nantes-Angers Centre for Cancer Research, UMR 892, Inserm - 6299 CNRS Nantes, France,
7
Institut de Cancérologie de l’Ouest, Comprehensive Cancer Center René Gauducheau, Nantes, France ,
8
Centre de Microscopie Appliquée à la Biologie, IBFA, SF4206 ICORE, Caen, France,
9
CNRS (placedat the disposition of Inserm U1199 by CNRS, Délégation régionale Ile-de-France Est, 94532 Thiais cedex,
France) ,
10
INSERM UMR1037-Plateforme Protéomique-Pôle Technologique du Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse, 2 avenue Hubert Curien, 31100 Toulouse, France,
11
Université Toulouse III-Paul Sabatier, UMR1037 CRCT, 31000 Toulouse, France
1
2
3
La modulation pharmacologique du contrôle de l’apoptose, et plus particulièrement l’inhibition de l’expression ou de
l’activité des membres anti-apoptotiques de la famille Bcl-2 représente une opportunité en oncologie. Dans les cancers
de l’ovaire, ce sont plus particulièrement les protéines anti-apoptotiques Bcl-xL et Mcl-1 qui sont fortement exprimées
et qui coopèrent pour protéger les cellules cancéreuses contre l’apoptose. Notre équipe a démontré que l’inhibition
concomitante de ces deux protéines est suffisante pour induire l’apoptose des cellules cancéreuses ovariennes, même
en absence de chimiothérapie.
L’inhibition de Bcl-xL est actuellement possible par l’utilisation de molécules BH3 mimétiques dont certaines sont en
essais cliniques (ABT-263). En revanche, l’inhibition de Mcl-1 demeure difficile, du fait de la particularité de sa poche
hydrophobe qui limite son interaction avec les molécules BH3 mimétiques. Récemment, de nouvelles molécules plus
spécifiques de Mcl-1 ont été développées, aucune d’entre elle n’ayant encore fait la preuve de son efficacité in vivo.
Dans ce contexte, les chimistes et modélisateurs du Centre d’Etude et de Recherche sur le Médicament de Normandie
ont développé et breveté de nouvelles molécules appartenant à la famille des « Oligopyridines ». Le pouvoir d’inhibition
de Mcl-1 par ces molécules, mimes de l’hélice alpha des protéines BH3-only, a été évalué par notre équipe, conduisant
à l’identification d’une molécule « lead », le Pyridoclax.
Une étude de structure-activité a été établie entre les différentes molécules de première génération aboutissant au
design et la synthèse d’une nouvelle molécule active la MR31395 qui, grâce à ces propriétés physico-chimiques, pourrait
avoir un intérêt majeur dans les études précliniques et cliniques dans le traitement des cancers de l’ovaire chimiorésistants.
NOTES
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AXE 1
24) Développement d’inhibiteurs ciblant les protéines antiapoptotiques Mcl-1 et Bcl-xL :
Application au traitement du cancer chimiorésistant des ovaires. Martina DE PASCALE
Martina De Pascale
1
2
1,2
,Anne Sophie Voisin-Chiret
1,2
Normandie Univ, Caen, France;
UNICAEN, CERMN, CNRS INC3M, Caen, France
Les interactions protéine-protéine (IPPs) sont des cibles intéressantes parce qu’elles contrôlent de nombreux processus
cellulaires. Notre laboratoire est particulièrement intéressé à la famille de protéines Bcl-2, qui régulent l’apoptose. Cette
famille est composée de membres pro-apoptotiques (Bax, Bak, Noxa ...) et anti-apoptotiques (Bcl-2, Bcl-xL, Mcl-1 ...) qui
régulent la mort cellulaire via des IPPs avec les domaines BH (BH1, BH2, BH3). Dans les tumeurs solides humaines, les
membres anti-apoptotiques sont sur-exprimés et leur inhibition représente une stratégie pertinente pour la conception
de nouveaux médicaments anticancéreux. Nous avons précédemment démontré que, dans le carcinome ovarien, Bcl-xL
et Mcl-1 coopèrent pour protéger les cellules tumorales contre l’apoptose et que leur inhibition concomitante conduit à
une apoptose massive, et cela même en absence de chimiothérapie. Les protéines BH3-only favorisent l’apoptose soit
en bloquant l’activité de membres anti-apoptotiques soit en activant les membres pro-apoptotiques multidomaines par
interaction entre leur domaine BH3 et la poche hydrophobe de l’autre protéine. Dans ce contexte, nous avons conçu
et synthétisé une oligopyridine BH3-mimétique, nommée pyridoclax,1 qui interagit sélectivement avec la poche hydrophobe de Mcl-1. En sachant que l’inhibition de la protéine Bcl-xL est également accessible à l’aide de BH3-mimétiques,
nous visons à obtenir une nouvelle classe de BH3-mimétiques capables d’inhiber simultanément Bcl-xL et Mcl-1.2 Nous
présenterons notre approche pour la conception de tels inhibiteurs en tenant compte des relations structure-activité
connues pour le pyridoclax (fig.1).
Figure 1. Sites de modulation envisagée pour le pyridoclax
Références bibliographiques:
1
Gloaguen, C. ; Voisin-Chiret, A.S.; Sopkova-de Oliveira Santos, J. ; Fogha, J. ; Gautier, F. ; De Giorgi, M. ; Burzicki, G. ; Perato, S. ; Pétigny-Lechartier, C. ;
Simonin-Le Jeune, K. ; Brotin, E. ; Goux, D. ; N’Diaye, M. ; Lambert, B. ; Louis, M.H. ; Ligat, L.; Lopez, F. ; Juin, P. ; Bureau, R. ; Rault, S. ; Poulain, L. J.
Med. Chem. 2015, 58, 1644;
2
Z. Zhang, P.Su, X. Li, T. Song, G. Chai, X. Yu, and K. Zhang. Arch. Pharm. Chem. Life Sci. 2015, 348, 1.
*E-mail: [email protected]
NOTES
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AXE 1
25) Conception Rationnelle d’Inhibiteurs à Dualité d’Action visant les Protéines Mcl-1
& Bcl-xL . Camille DENIS
Camille Denis 1,2, Rémi Legay 1,2, Ronan Bureau 1,2, Anne Sophie Voisin-Chiret 1,2.
1
Normandie Université, France.
2
UNICAEN, CERMN (Centre d’Etudes et de Recherche sur le Médicament de Normandie, UPRES EA 4258-FR CNRS 3038
INC3M, Bd Becquerel), F-14032 Caen.
Les interactions protéine-protéine jouent un rôle fondamental dans de nombreux mécanismes biologiques, comme
l’apoptose ou mort cellulaire programmée. Toute perturbation de l’apoptose est en lien avec les phénomènes de cancérisation et de résistance aux traitements chimio-thérapeutiques conventionnels.
Le contrôle de l’apoptose implique les protéines de la famille Bcl-2. Cette famille comprend des protéines anti- et proapoptotiques régissant vie et mort cellulaires. Ces protéines présentent des domaines conservés d’homologie (nommés
BH). Les membres anti-apoptotiques (Bcl-2, Bcl-xL, Mcl-1...) ont 3 à 4 domaines BH. Les membres pro-apoptotiques sont
composés soit de trois domaines (Bax, Bak...), soit d’un domaine unique, BH3-only (Puma, Noxa, Bad...). Les protéines
anti-apoptotiques Bcl-xL et Mcl-1 coopèrent pour protéger les cellules cancéreuses ovariennes contre l’apoptose : elles
inhibent l’action des membres pro-apoptotiques en séquestrant le domaine BH3 de ces derniers.
Depuis plusieurs années, notre laboratoire s’intéresse à la conception d’oligomères (hétéro)aromatiques et nous avons
apporté la preuve de concept que ces oligomères sont des BH3-mimétiques à activité pro-apoptotique. En particulier,
notre laboratoire a élaboré, synthétisé et évalué le pyridoclax comme BH3-mimétique(a) ciblant la protéine Mcl-1.
Un traitement efficace requerrait une inhibition simultanée de ces deux protéines anti-apoptotiques et dans ce contexte,
la découverte de « dual inhibitors » ou inhibiteurs à dualité d’action agissant sur Bcl-xL et Mcl-1 serait d’un intérêt majeur
dans le traitement des cancers de l’ovaire fortement réfractaires à la chimiothérapie conventionnelle.
Dans ce travail, la stratégie utilisée pour la conception de « dual inhibitors » consiste à s’inspirer de la structure tridimensionnelle des deux protéines considérées comme cibles thérapeutiques, pour identifier des composés organiques (fragments) capables d’interagir avec ces protéines. Puis les fragments seront optimisés par ajouts progressifs de nouveaux
groupements chimiques guidés par les informations structurales.
(a)
Gloaguen, C. ; Voisin-Chiret, A.S.; Sopkova-de Oliveira Santos, J. ; Fogha, J. ; Gautier, F. ; De Giorgi, M. ; Burzicki, G. ; Perato, S. ; Pétigny-Lechartier, C.
; Simonin-Le Jeune, K. ; Brotin, E. ; Goux, D. ; N’Diaye, M. ; Lambert, B. ; Louis, M.H. ; Ligat, L.; Lopez, F. ; Juin, P. ; Bureau, R. ; Rault, S. ; Poulain, L. J.
Med. Chem. 2015, 58, 1644.
NOTES
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AXE 1
26) Evaluation de l’Impact de la Thérapie Photodynamique sur la Régulation du Système Immunitaire dans les Carcinomes Ovariens. Samah SFAXI
Samah Sfaxi 1, Olivier Morales 1, Perrine Foucher 2, Bertrand Leroux 2, Nacim Betrouni 2, Henri Azaïs 2, Serge Mordon 2 and
Nadira Delhem 1,3.
1
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Institut Pasteur de Lille, IFR142, 1 rue du Professeur Calmette, 59021
Lille Cedex, France.
2
Inserm U703, Université Lille Nord de France, CHRU Lille, 59037 Lille, France.
3
UFR de Biologie, Université de Lille 1, Cité Scientifique, Bâtiment SN3, 59655 Villeneuve d’Ascq Cedex, France.
La thérapie photodynamique (PDT pour PhotoDynamic Therapy) est une voie de traitement de certains types de cancer
qui peut être employée soit en complément soit en remplacement d’une autre méthode telle que la chirurgie. La PDT antitumorale est une technique de traitement basée sur l’association de molécules photosensibilisantes (Ps) capables de se
concentrer dans les cellules tumorales, et d’une lumière focalisée de longueur d’onde appropriée (dépendante du Ps). Ce
sera la combinaison de ces deux facteurs qui permettra de cibler spécifiquement les tissus tumoraux et de les détruire.
L’objectif de cette étude est d’évaluer si les cellules cancéreuses soumises à la PDT produisent des facteurs (immunitaires, de croissance, cytokiniques ou exosomales) susceptibles de modifier à la fois le phénotype, la différentiation,
l’activation et/ou la fonction des cellules immunitaires. Pour cela nous souhaitons évaluer l’effet des surnageant de
culture (de cellules cancéreuses soumises à la PDT), d’une part sur les PBMC totaux (en terme de viabilité, prolifération,
production cytokinique, cytolyse, transcriptome, marqueurs d’activation…) mais aussi sur des populations individualisées
et notamment sur les lymphocytes T, B, NK et surtout sur les lymphocytes T régulateurs décrits comme étant associés à
un mauvais pronostic dans les cancers. Nous envisageons également d’évaluer la capacité de ces surnageants de culture
à recruter ces différentes populations cellulaires (test en chambre de Boyden).
Les premiers résultats que nous avons obtenus semblent suggérer que la PDT ait un effet bénéfique sur l’activation du
système immunitaire. Par ailleurs, les cellules de cancers ovariens maintenus en culture et soumis in vitro à la PDT,
semblent produire des facteurs solubles capables d’induire l’activation des cellules immunitaires.
Ces résultats bien que préliminaires semblent suggérer que la PDT, en plus de son effet direct sur les tissus tumoraux,
pourrait également agir comme un « vaccin in situ » en activant la réponse immune antitumorale.
NOTES
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AXE 1
27) Mutation du gène EXT2 dans une forme familiale de chondrosarcomes centraux de
localisation exclusivement thoracique. Pierre FERMEY
Abdelkader Heddar 1, Pierre Fermey 1, Sophie Coutant 1, Emilie Angot 2, Jean-Christophe Sabourin 2, Paul Michelin 3,
Nathalie Parodi 1, Françoise Charbonnier 1, Myriam Vezain 1, Stéphanie Baert -Desurmont 1, Thierry Frébourg 1, Isabelle
Tournier 1
1
Inserm U1079, Université de Rouen et Service de Génétique, CHU de Rouen, Centre Normand de Génomique Médicale
et Médecine Personnalisée, Rouen, France
2
Service d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques, CHU de Rouen, Rouen, France
3
Service d’Imagerie Médicale, CHU de Rouen, Rouen, France
Le chondrosarcome (CS) est une tumeur d’origine cartilagineuse qui représente plus de 20 % de l’ensemble des tumeurs
osseuses. Il se localise préférentiellement au niveau du squelette axial et ne concerne la cage thoracique que dans moins
de 15 % des cas. On distingue deux sous-types anatomiques : central quand il se développe au niveau de la cavité
médullaire osseuse et périphérique quand il prend naissance à la surface de l’os. Il peut être primaire chez l’adulte de
plus de 50 ans ou secondaire à une lésion osseuse bénigne préexistante et affectant en général l’adulte plus jeune. Le
risque de transformation maligne varie de 1 à 4 % pour l’osteochondrome et l’enchondrome solitaires, de 3 à 5 % pour
les ostéochondromes multiples ou maladie des exostoses multiples, une maladie héréditaire autosomique dominante
associée à des mutations des gènes EXT1 ou EXT2, et peut atteindre jusqu’à 50 % en cas de syndrome de Maffucci, une
enchondromatose associée à des mutations somatiques récurrentes d’IDH1 ou IDH2. Alors qu’aucune transmission de
chondrosarcome n’a été rapportée à ce jour en dehors des rares CS périphériques secondaires à des ostéochondromes
multiples surtout des os longs et du pelvis, nous rapportons ici une forme familiale de chondrosarcome central de localisation exclusivement thoracique et d’évolution favorable sauf pour un seul cas, avec une atteinte costale chez 3 apparentés au premier et deuxième degré, âgés de 30 à 40 ans, une atteinte scapulaire chez le 4ème patient et un enchondrome
de la 9ème côte de découverte fortuite chez le plus jeune patient. Pour élucider les bases moléculaires à l’origine de cette
présentation atypique, nous avons appliqué la stratégie d’exome comparatif intrafamilial. Les exomes de deux patients
apparentés au troisième degré ont été séquencés pour identifier les variants rares non synonymes portés en commun par
ces deux individus atteints. Parmi les 231 variants rares communs, une seule mutation disruptive a été identifiée. Cette
mutation de type non-sens touche l’exon 2 du gène EXT2, habituellement associé à la maladie des exostoses multiples.
Aucune forme d’ostéochondrome n’a été détectée chez les cinq patients, ni cliniquement, ni par l’examen radiologique
et pathologique des pièces opératoires disponibles qui confirment l’origine centrale des tumeurs et excluent toute forme
d’ostéochondrome. Cette mutation a été retrouvée chez l’ensemble des patients symptomatiques y compris celui atteint
d’enchondrome ce qui laisse penser qu’il s’agit d’un chondrosarcome secondaire à des enchondromes solitaires. À notre
connaissance il s’agit du premier cas mettant en évidence une association entre les mutations du gène EXT2 et une
atteinte cartilagineuse centrale de type chondrome ou chondrosarcome. Cette famille élargit ainsi le phénotype lié à des
mutations du gène EXT2 et suggère une interaction potentielle entre les voix moléculaires impliquées dans l’oncogenèse
des chondromes et des ostéochondromes.
NOTES
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67
AXE 1
28) Identification de gènes potentiellement impliqués dans la résistance aux traitements conventionnels dans les chondrosarcomes par une approche de génomique
fonctionnelle comparative. Juliette AURY-LANDAS
J Aury-Landas 1,2, N Girard 1,2, M Barreau 1,2, E Lhuissier 1,2, C Bazille 1,2,3, K Boumediene 1,2, C Baugé 1,2
1
2
3
Normandie Université, France,
UNICAEN, EA4652 Equipe BioConnecT, Caen, France,
Service d’Anatomie-Pathologique, CHU de Caen, France
Le chondrosarcome est une tumeur maligne rare de l’os, caractérisée par la production de matrice cartilagineuse hyaline.
Les chondrosarcomes sont considérés comme très résistants aux thérapies conventionnelles que sont la radio- et chimiothérapie. Ainsi, l’exérèse chirurgicale reste généralement le seul traitement curatif, entraînant souvent une chirurgie
mutilante pour le patient. Toutefois, les mécanismes de résistance aux traitements conventionnels restent mal connus
à ce jour, peu d’études ayant été réalisées. L’identification de mutations responsables de la résistance aux traitements
est donc d’une importance majeure. En effet, ces altérations représentent de potentielles cibles d’intérêt thérapeutique.
Dans ce contexte, nous avons développé une stratégie particulièrement émergente et novatrice afin d’étudier les mécanismes responsables de la résistance des chondrosarcomes aux traitements conventionnels. En effet, nous avons
comparé la réponse à un traitement par le cisplatine, d’une part et aux irradiations par les rayons X, d’autre part, dans
cinq lignées cellulaires dérivées de chondrosarcomes humains, couramment utilisées comme modèles cellulaires par la
communauté scientifique internationale. Nous avons montré que ces lignées répondent différemment aux traitements
qui induisent l’apoptose et/ou la sénescence. Pour comprendre les bases moléculaires sous-jacentes à ces différences
de sensibilité aux rayons X et au cisplatine, nous avons caractérisé de façon exhaustive et pour la première fois, par
séquençage d’exomes, chacune des cinq lignées. Par une puissante approche de filtrage bioinformatique, nous avons
identifié 66 gènes potentiellement impliqués dans les différences de réponse aux irradiations par les rayons X et au
traitement par le cisplatine dans les lignées de chondrosarcomes. De façon particulièrement intéressante, des mutations
perte de fonction d’un gène suppresseur de tumeurs ont été mises en évidence dans les trois lignées dans lesquelles
nous n’observons pas d’apoptose induite par les traitements. De plus, il s’agit d’un gène actionnable, cible connue d’une
drogue chimiothérapeutique. Des analyses fonctionnelles seront conduites pour valider le rôle de ces gènes dans la résistance aux traitements conventionnels.
En conclusion, nous avons montré que les lignées cellulaires dérivées de chondrosarcomes humains répondent différemment aux traitements conventionnels. Nous avons caractérisé, pour la première fois de façon exhaustive, ces lignées par
séquençage d’exomes. Nos données apportent une information génétique essentielle sur les mécanismes de résistance
grâce à l’identification de cibles thérapeutiques potentielles.
NOTES
68
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
AXE 1
29) Impact de l’hypoxie sur la réponse des chondrosarcomes aux traitements conventionnels. Eva LHUISSIER
Eva Lhuissier 1,2, Juliette Aury-Landas 1,2, Laurent Coulbaut 1,3,4, Catherine Baugé 1,2, Karim Boumediene 1,2
Normandie Univ, France
UNICAEN, EA4652 BioConnecT Team, Caen, France
Service de Biochimie, CHU, Caen, France
4
UINCAEN EA4650, Signalisation, électrophysiologie et imagerie des lésions d’ischémie/reperfusion myocardique, Caen,
France
1
2
3
Le chondrosarcome (CHS) est une tumeur osseuse rare difficile à traiter car elle est résistance à la radiothérapie et à la
chimiothérapie. Une hypothèse généralement avancée pour expliquer cette résistance est liée au caractère hypoxique de
ces tumeurs. Toutefois, peu d’études ont été menées sur le rôle de l’hypoxie dans la résistance aux traitements des CHS.
Dans cette étude, nous comparons la réponse des CHS au cisplatine et aux rayons X sous normoxie et sous hypoxie.
Quatre lignées dérivées de CHS humain ont été utilisées. L’expression de HIF-1α et HIF-2α a été évaluée par Western
blot. Des courbes de survie ont été établies, par comptage cellulaire, après traitement au cisplatine ou aux rayons X sous
normoxie (21% O2) et sous hypoxie (1% O2). Le cycle cellulaire a été déterminé par cytométrie en flux, et l’apoptose
estimée par le clivage de PARP par Western blot ou par l’expression d’Apo2.7 en cytométrie en flux. La sénescence a
été évaluée par coloration de la SA-β-gal à l’aide du kit Cellular Senescence Assay. La phosphorylation de STAT3 a été
évaluée par Western blot. Finalement, la concentration intracellulaire de platine a été mesurée par spectrophotométrie
d’absorption de masse.
L’hypoxie stabilise les protéines HIF-1 et HIF-2 et augmente la croissance cellulaire des quatre lignées de CHS. Toutefois,
l’hypoxie augmente la résistance au cisplatine d’une seule lignée de CHS. Cette résistance est associée à la réduction
de l’apoptose induite par le cisplatine sous hypoxie. Pour comprendre les mécanismes mis en jeu, nous avons évalué la
concentration intracellulaire de platine mais aucune différence significative n’est observée. La phosphorylation de STAT3,
un facteur de transcription qui est activé par l’hypoxie et qui favorise la survie des cellules tumorales, augmente sous
hypoxie après traitement au cisplatine dans la lignée résistante au cisplatine. En parallèle, nous montrons que l’hypoxie
peut sensibiliser une lignée de CHS aux rayons X. Cette sensibilisation est associée à une augmentation de l’apoptose,
mais pas de la sénescence.
En conclusion, contrairement à ce qui est communément admis, l’hypoxie ne semble pas être responsable de la résistance des chondrosarcomes à la chimiothérapie et à la radiothérapie car elle a des effets variables en fonction de la lignée
et du traitement. Des analyses transcriptomique et génomique sont en cours pour identifier les gènes impliqués dans les
mécanismes de réponses différentielles à l’hypoxie dans les CHS.
NOTES
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69
AXE 1
30) L’inhibition pharmacologique de la méthylation de H3K27 réduit la croissance des
chondrosarcomes. Eva LHUISSIER
Eva Lhuissier 1,2, Lyess Allas 1,2, Céline Bazille
1
2
3
, Karim Boumediene 1,2, Catherine Baugé 1,2
1,2,3
Normandie Univ, France
UNICAEN, EA4652 BioConnecT Team, Caen, France
Service d’Anatomie Pathologique, CHU, Caen, France
Récemment, le GSK-J4 a été identifié comme un anti-tumoral efficace contre certains gliomes pédiatriques du tronc cérébral in vitro et in vivo. C’est un inhibiteur pharmacologique des histones déméthylases JMJD3 et UTX, responsables de la
déméthylation de la lysine 27 de l’histone H3 (H3K27). Pour cette étude, nous nous intéressons à l’effet du GSK-J4 sur
les chondrosarcomes (CHS), qui sont des tumeurs osseuses rares résistantes à la radiothérapie et à la chimiothérapie.
Quatre lignées dérivées de CHS humains ont été utilisées. Des courbes de survie ont été établies, après traitement ou
non au GSKJ-4, par comptage cellulaire. Le cycle cellulaire a été analysé par cytométrie en flux. L’apoptose a été déterminée par l’expression d’Apo 2.7 en cytométrie en flux et la sénescence a été évaluée par coloration de la SA-β-gal à
l’aide du kit Cellular Senescence Assay. Enfin, l’expression de H3K27me3 a été déterminée par Western blot.
Le GSK-J4 augmente l’expression de H3K27me3 dans toutes les lignées de CHS et diminue leur croissance, ce qui montre
son efficacité. Pour deux lignées, le GSK-J4 provoque une diminution de la phase G0-G1 et une augmentation de la phase
S du cycle cellulaire ainsi qu’une augmentation de l’apoptose. De plus, on retrouve dans ces mêmes lignées, une faible
sénescence caractérisée par un faible marquage de la SA-β-gal après traitement au GSK-J4.
En conclusion, le GSK-J4 induit des réponses différentes en fonction de la lignée cellulaire utilisée. Pour deux lignées de
CHS, il provoque l’apoptose et une faible senescence. Dans les autres lignées, le GSK-J4 ralentit seulement la croissance
cellulaire. Son effet comme thérapie adjuvante au cisplatine et aux rayons X est actuellement à l’étude.
NOTES
70
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AXE 1
31) Le clivage du récepteur Met par les caspases contrôle la balance survie-apoptose de progéniteurs hépatiques : vers une implication du réticulum endoplasmique ?
Leslie DUPLAQUET
Leslie Duplaquet 1, Catherine Leroy 1, Fabien Vanden Abeele 2, Alessandro Furlan 1 et David Tulasne 1
1
Univ. Lille, CNRS, Institut Pasteur de Lille, UMR 8161 - M3T – Mechanisms of Tumorigenesis and Target Therapies,
F-59000 Lille, France
2
Univ. Lille, Inserm, U1003 - PHYCEL - Physiologie Cellulaire, F-59000 Lille, France
Met est un récepteur à activité tyrosine kinase (RTK) exprimé notamment par les cellules épithéliales, dont le ligand
est l’Hepatocyte Growth Factor (HGF). La signalisation de Met joue un rôle prépondérant dans l’homéostasie épithéliale,
l’embryogénèse et la régénération tissulaire chez l’adulte. Néanmoins, comme de nombreux RTK, Met est un puissant
oncogène capable de favoriser l’invasion et la formation de métastases. Alors que le récepteur activé par son ligand
induit la survie, en absence de ligand et sous l’effet d’un stress Met est capable d’amplifier l’apoptose. En effet, Met
est clivé par les caspases en un fragment pro-apoptotique cytosolique de 40kDa nommé p40Met. La génération de ce
fragment intracellulaire résulte de clivages au niveau juxta-membranaire et en C-terminal. Ce fragment va être capable
d’activer, de manière encore inconnue, la voie intrinsèque de l’apoptose en provoquant la perméabilisation de la membrane mitochondriale. Toutefois, il est important d’étudier la relevance des fonctions pro-apoptotiques de Met au sein
d’un organisme.
C’est dans ce but que l’équipe a développé des souris « knock-in » Δ caspase pour lesquelles le récepteur est muté au
niveau du site de clivage C-terminal entrainant la génération d’un fragment p40Met long possédant toujours l’extrémité
C-terminale. Nous avons montré que ce fragment long a perdu ses capacités apoptotiques et ne permet plus d’induire
la perméabilisation mitochondriale. Des expériences de co-marquages sur lignée cellulaire nous ont permis d’établir la
présence de p40Met au niveau du réticulum endoplasmique (RE). Un fractionnement subcellulaire sur des foies de souris
traitées par un agoniste du récepteur de mort Fas confirme cette localisation réticulaire. De manière cohérente, nous
avons montré que p40Met est capable d’induire une fuite du calcium du RE. Ce flux calcique pourrait être à l’origine de
la perméabilisation mitochondriale provoquée par le fragment.
A partir des souris WT et Knock-in Δ caspase, nous avons généré plusieurs lignées cellulaires primaires, notamment
hépatocytaires, afin de comparer leurs sensibilités à l’apoptose. Les premiers résultats indiquent que les cellules Δ
caspase, produisant le fragment p40Met long, sont plus résistantes à l’apoptose. De la même manière, des résultats
préliminaires obtenus in vivo montrent que les foies des souris Knock-in Δ caspase présentent une activation moins
importante des caspases suite à l’injection d’un agoniste du récepteur de mort Fas suggérant une résistance à l’apoptose
dans ces animaux.
In fine, ce travail permettra de replacer le rôle de Met dans la balance survie/apoptose dans le foie. De plus, il pourrait
avoir des retombées sur la compréhension du rôle de Met dans la tumorigenèse. En effet, alors que les capacités de
survie de Met favorisent la progression tumorale, ses capacités apoptotiques pourraient représenter un frein, qu’il serait
intéressant de favoriser pour lutter contre les cancers.
NOTES
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AXE 1
32) La modélisation mathématique permet l’étude du ciblage thérapeutique de la voie
oncogénique RAF-MEK-ERK dans le cancer primitif du foie. Anne-Sophie GIACOBBI
Zuzana Saidak, Anne-Sophie Giacobbi, Christophe Louandre, Chloé Sauzay, Youcef Mammeri, Antoine Galmiche.
Service Biochimie, CHU Amiens & Laboratoire LAMFA (CNRS & UPJV)
La cascade RAF-MEK-ERK est une des principales voies oncogéniques chez l’homme. Son implication dans l’apparition
des cancers a été mise en évidence dans pratiquement tous les types de tumeurs, notamment avec la mise en évidence
de mutations somatiques activant les produits des gènes RAS ou RAF. Dans le carcinome hépatocellulaire (CHC), qui est
la forme la plus fréquente de cancer primitif du foie, la voie RAF-MEK-ERK est constamment retrouvée activée, mais cette
activation constitutive survient en l’absence de mutations de RAS / RAF. Des mécanismes complexes, impliquant notamment des remaniements du génome tumoral et des altérations épigénétiques sont impliqués. A l’échelle de la cellule de
CHC, les récepteurs à activité Tyr-kinase sont impliqués dans des boucles autocrines. Le sorafénib, qui est le médicament
de référence du CHC avancé et le seul présentant une efficacité prouvée dans cette indication, est un inhibiteur des
kinases RAF et de la voie RAF-MEK-ERK. Nos travaux précédents, réalisés dans des lignées de CHC et sur des explants
tumoraux maintenus in vitro en culture, nous ont permis de mettre en évidence un parallèle fort entre le contrôle que
le sorafénib exerce sur la voie RAF-MEK-ERK et la sensibilité des tumeurs au sorafénib. Pour mieux comprendre la régulation dynamique de la voie RAF-MEK-ERK dans le contexte du ciblage thérapeutique, nous avons utilisé une approche
de modélisation mathématique des composants de la voie RAF-MEK-ERK dans un panel de cellules de CHC exposées au
sorafénib. Un modèle mathématique reposant sur l’utilisation d’équations différentielles ordinaires a été construit pour
analyser la dynamique de la régulation des kinases BRAF, CRAF, MEK et ERK dans les lignées humaines Hep3B, PLC/PRF5
et Huh7, qui constituent des modèles de résistance / résilience / sensibilité au sorafénib.
L’utilisation de ce modèle, que nous avons validé expérimentalement, nous a permis d’aboutir à trois conclusions importantes : i) la voie RAF-MEK-ERK est contrôlée de façon dynamique et très hétérogène entre les lignées de CHC. En effet,
l’analyse de sensibilité montre que les « nœuds » du contrôle sont différents selon les contextes génomiques ; ii) les
kinases RAF sont de mauvaises cibles thérapeutiques, car leur inhibition ne permet pas un contrôle optimal de la phosphorylation de ERK dans le contexte des résistances ; iii) de façon marquante, nous montrons que le sorafénib réduit les
niveaux de phospho-ERK en promouvant la disparition de cette espèce, c’est-à-dire au niveau biochimique en activant
des phosphatases de ERK. Dans les lignées de CHC qui sont sensibles au sorafénib, celui-ci agit plus en activant des
phosphatases de ERK qu’en contrôlant les kinases RAF. Ce nouveau mode d’action du sorafénib n’avait jusqu’à présent
pas été rapporté. Nous concluons que la modélisation mathématique permet d’accéder à une meilleure compréhension
de la régulation des voies oncogéniques et du mode d’action des thérapies qui les ciblent.
NOTES
72
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AXE 1
33) Etude des paramètres influençant l’isolement d’hépatocytes : impact de la chimiothérapie et des traitements anti-angiogéniques. Mehdi EL AMRANI
El amrani M., Dardenne S., Boleslawski E., Rakba N., Roshchina F., Pruvot FR., Truant S
But du travail :
Etudier les paramètres influençant la Viabilité (V%), le Nombre (Nb) et le rendement (η) d’isolement d’hépatocytes
humains sur foie non tumoral à partir de pièces d’hépatectomies. Ces mêmes facteurs pourraient interférer avec les
capacités de régénération hépatique après hépatectomie.
Méthode :
Entre mai 2006 et avril 2012, 164 patients d’un âge moyen de 61 ans avaient un prélèvement d’au moins 20g sur pièce
d’hépatectomie pour tumeur sur foie non cirrhotique (laboratoire BIOPREDIC). Les hépatocytes étaient isolés selon la
méthode modifiée de Seglen. Les V% (pourcentage de cellules viables), Nb (Million) et η (million de cellules viables
par gramme Mc/g) étaient mesurés. Les paramètres étudiés étaient les caractéristiques cliniques, le temps d’ischémie
estimé, la stéatose et la chimiothérapie néoadjuvante (néoCT) ± thérapie anti-angiogénique dans les 3 mois.
Résultats :
La cholestase était associée à un mauvais rendement chez 6 patients constituant secondairement un critère d’exclusion. Le diabète, l’obésité et le tabac n’avaient pas d’impact. A l’inverse, l’alcool diminuait significativement la viabilité
(p=0.021), le Nb (p=0.028) et le η (p=0,003). La fibrose >F1 donnait une tendance à un moins bon η (p=0.057). La
stéatose >30% diminuait significativement la V% de 67 à 55% (p=0.028), le Nb de 432 à 146M (p=0.001), et le η de
7 à 2 Mc/g (p<0.001). L’ischémie estimée >120 min diminuait significativement le Nb de 510 à 373 Mv (p=0.045), et le
η de 11 à 6 Mc/g (p=0.007) sans impacter la viabilité. La néoCT n’était pas un facteur significatif quelle que soit la ligne
reçue (mono- ou bichimiothérapie par FOLFOX ou FOLFIRI et/ou AVASTIN) et le nombre de cures (sup vs. inf 6 ou 12)
en comparaison aux patients sans chimiothérapie.
Conclusion :
La stéatose >30%, le temps d’ischémie >120 minutes, et l’alcool sont des facteurs qui influencent de façon significative
l’isolement d’hépatocytes humains. En revanche, la néoCT et l’AVASTIN n’ont pas d’impact.
NOTES
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AXE 1
34) Implication de la transition épithélio-mésenchymateuse dans la chimiorésistance du cancer du pancréas et les principales voies de signalisation impliquées.
Mehdi EL AMRANI
Mehdi EL AMRANI, François CORFIOTTI, Mathieu CORVAISIER ,Cécile SKRZYPCZYK, Matthieu CORVAISIER, Viviane
GNEMMI, Audrey VINCENT, François-René PRUVOT, Isabelle VAN SEUNINGEN, Guillemette HUET, Stéphanie TRUANT
Introduction and Objectives :
Pancreatic cancer (PC) is almost fatal for patients with malignant tumors worldwide. The poor prognostic of pancreatic
cancer is attributed to its high metastatic potential and ineffectiveness of therapeutic options. Recent evidence suggests
that epithelial-mesenchymal transition (EMT) plays an important role in the development of drug resistance in PC. The
aim of this study was to evaluate the capacity of pancreatic cancer cells to undergo chemotherapy-induced EMT and
correlate EMT factors with the prognosis of patients with PC.
Methods :
Chemoresistant cancer cells were obtained by treating BxPC-3 (epithelial phenotype), Panc-1 (intermediate) and MiaPaca-2 (mesenchymal) with increasing concentrations of gemcitabine. Phenotypic and morphological variations were
evaluated using Western-blotting, RT-qPCR and immunofluorescent staining. Migration and invasion capabilities were
evaluated using the Incucyte® technology. Chemoresistance was evaluated by MTT tests and clonogenic survival assays.
Functional analyses were carried out using siRNA targeting against ZEB1 or ZEB2. E-cadherin, vimentin, ZEB-1/2 expression were analyzed using Immunohistochemistry in surgical samples from patients who underwent resection of their
pancreatic cancers. The correlation between EMT status, clinicopathologic factors and prognosis were analyzed.
Results :
Gemcitabine-resistant Panc-1 and MiaPaca-2 adenocarcinoma cells undergo distinct morphological changes associated
with EMT and display more invasive and migratory capabilities. Gemcitabine-resistant cells showed decreased expression
in epithelial markers (E-cadherin for Panc-1 cells and Occludin for MiaPaca-2 cells, cells), increased expression of transcriptional repressors Snail, Slug, ZEB1, ZEB2, higher expression of the mesenchymal marker vimentin, and activation
of MEK/ERK signaling pathways. Gemcitabine-resistant mucoepidermoid BXPC3 cells showed alteration in the cellular
distribution of E-cadherin. The MEK inhibitor (U0126) and ZEB1 siRNA significantly decreased EMT and chemoresistance
of Panc-1 and MiaPaca-2 cells. After gemcitabine withdrawal, we observed the re-expression of epithelial markers indicating reversion of the EMT process. Analysis of 20 human samples of pancreatic adenocarcinoma showed a correlation
between high ZEB-1 expression, isolated clustered cells assimilated to tumoral budding and clinical markers of cancer
aggressiveness.
Conclusions :
These findings support the hypothesis that EMT plays a major role in pancreatic cancer cells chemoresistance to Gemcitabine.
NOTES
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AXE 1
35) La dénutrition protéique ou sarcopénie impacte les suites postopératoires des résections pancréatiques et la survie des patients opérés pour cancer. Mehdi EL AMRANI
Mehdi El Amrani, Mathilde Vermersch, Maxence Fulbert, Katia Lecolle, Mohamed Hebbar, Olivier Ernst, François-René
Pruvot, Stéphanie Truant
Objectif : L’impact négatif de la dénutrition sur les suites opératoires des pancréatectomies pour cancer est bien
démontré. La dénutrition protéique ou sarcopénie reste cependant sous-estimée. Le but de ce travail était d’évaluer la
prévalence, l’impact sur les suites opératoires et sur la survie de la sarcopénie après pancréactectomie.
Méthodes : Les patients opérés de pancréatectomie entre Mai 2011 et Juillet 2015 ont été inclus. La sarcopénie était
évaluée par mesure scannographique manuelle de la surface des muscles (SM) de la ceinture abdominale à hauteur de
L3. L’impact de la sarcopénie (H: SM<52,5cm²/m²; F : SM<38,5cm²/m²) était évalué sur les taux de morbi-mortalité,
de fistule pancréatique (FP) selon ISGPF, de survie globale (SG) et sans récidive (SSR).
Résultats : Parmi 107 patients, 50 (46.7%) étaient sarcopéniques (PS) dont 34 (44.2%) opérés de tumeurs malignes
et 16 (55.8%) de pathologie bénigne (p=0.4). 70% des patients dénutris (perte poids>ou=5% et/ou IMC<21 et/ou
albuminémie<35g/l) étaient sarcopéniques versus 52.6% des non dénutris (p=0.066). Les taux de morbidité sévère
(clavien>ou= 3) et de mortalité étaient comparables entre les groupes. Toutefois, les FP grade B ou C et les décès ne
survenaient que chez les PNS en surpoids (IMC>25) ou les PS, avec durées d’hospitalisation significativement allongées
(18jours et 20jours, respectivement vs. 13jours chez PNS sans surpoids, p=0.003). Après pancréatectomie pour cancer,
31 (40.2%) récidivaient et 23 (29.9%) décédaient après un suivi moyen de 15 ±13.5 mois. En dépit de types et stades
histologiques comparables, les SSR et SG étaient inférieures chez les PS (médianes de SSR à 11.1 mois vs 22.5 mois
chez PNS; p=0.045 et de SG à 16 mois vs. non atteinte; p=0.098).
Conclusions : La sarcopénie est un facteur prédictif de FP grave et de mortalité après pancréatectomie, au même titre
que le surpoids, et de résultats carcinologiques inférieurs. L’évaluation de la sarcopénie est recommandée avant pancréatectomie.
NOTES
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AXE 1
36) Implication de la voie TLR4/NF-κB via l’induction de la NO Synthase 2 et le TNF-α
dans les mécanismes physiopathologiques mis en jeu au cours de la rectocolite hémorragique et le cancer associé à une colite. Sarra BENKHELIFA
Sarra Benkhlifa 1,5, Hayet Rafa *1, 5, Houria Saoula 2, Said Belhadef 3, Yvan de Launoit 4, Hassen Mahfouf 3, M’hamed Nakmouche 2, Nadira Delhem *4, and Chafia Touil-Boukoffa *1 (* contribution égale des auteurs)
1
Equipe: Cytokines et NO Synthases, Laboratoire de Biologie Cellulaire et Moléculaire (LBCM), Faculté de Sciences Biologiques, USTHB, Alger, Algérie
2
Service de Gastroenterologie, Hôpital Maillot, Alger, Algérie
3
Service d’Oncologie, Hôpital de Rouiba, Alger, Algérie
4
Institut de Biologie de Lille, UMR 8161, CNRS, Institut Pasteur de Lille, Universite´ Lille-Nord de France, Lille, France
Introduction : Les patients atteints les deux formes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, MICI (Maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique), en particulier une rectocolite hémorragique (RCH) sévère sont associés à
un risque accru de développer un cancer colorectal (CCR) (30-50%), sous le nom de cancer associé à une colite (CAC)
qu’est un sous type de CCR. Malgré les efforts considérables et prolongés, la compréhension de mécanismes immunologiques impliqués dans la genèse et la progression de certaines tumeurs demeure mal connue, notamment au cours
du CAC, et pourraient différer entre le CAC et d’autres formes de cancer colorectal, tel que le CCR sporadique. Signalons que les données accumulées à nos jours concernant le rôle de la signalisation TLR4/NF-kB dans les mécanismes
physiopathologique mis en jeu au cours du CAC ont été rapportées par des études précliniques, tandis que les données
concernant l’humain sont rares.
Objectif : Etudier la contribution de la voie TLR4/ NF-kB dans la pathogenèse de la RCH et le CAC via l’induction de la
NO synthase 2 (NOS2) et le TNF-α.
Matériels et Méthodes : L’analyse de l’expression des ARNm codant le TLR4, le TNF-α, et la NO synthase 2 (NOS2) au
niveau de la muqueuse colique a été réalisée par une PCR quantitative en temps recel (RT-PCR). De plus, l’expression
protéique de TLR4, NF-kB/iKK et de la NOS2 a été évaluée au niveau des biopsies coliques par différentes techniques
(immunohistochimie, Western blot, Immunofluorescence). Nous avons également étudié la corrélation entre la production du TNF-α et de Monoxyde d’azote (NO) in vivo dans les deux cohortes de patients. Enfin, nous avons examiné ex
vivo l’effet du LPS sur la production du NO et du TNF-α par la muqueuse colique via la voie NF-kB.
Résultats : L’analyse transcriptomique a montré une surexpression du transcrit des gènes considérés au niveau de la
muqueuse colique de deux cohortes de patients, notamment chez les patients CAC. Da plus, l’analyse protéique du
TLR4 et de la NOS2 a montré une surexpression au niveau de la muqueuse colique des patients en comparaison avec
la muqueuse saine. De même, notre étude concernant l’analyse protéique du NF-kB et iKK par immunofluorescence
a montré une intensification du marquage au niveau de la muqueuse colique, notamment chez les patients CAC. Une
corrélation positive statistiquement significative a été notée entre le taux élève de NO et le taux du TNF-α chez les deux
cohortes de patients. Notre étude a montré avec intérêt une relation entre le TLR4 et la production du TNFα /NO via la
voie NF-kB au niveau des cultures de biopsies coliques des patients RCH et CAC.
Conclusion :
Notre étude suggère l’implication de la voie TLR4/NF-kB dans le développement et la progression du CAC via l’induction
de la NO synthase 2 (NOS2) et le TNF-α. Par conséquent, une meilleure compréhension des mécanismes de cancérogénèse de CCR pourrait fortement aider au développement des stratégies thérapeutiques et préventives des cancers
colorectaux, notamment le CAC.
NOTES
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AXE 1
37) Diagnostic moléculaire des prédispositions héréditaires aux tumeurs colorectales
par séquençage haut-débit. Stéphanie BAERT-DESURMONT
Stéphanie Baert-Desurmont, Françoise Charbonnier, Sophie Coutant, Myriam Vezain, Raphaël Lanos, Jacqueline Bou,
Emilie Bouvignies, Steeve Fourneaux, Sandrine Manase, Stéphanie Vasseur, Gaëlle Bougeard, Thierry Frebourg, Isabelle
Tournier
Service de Génétique et Inserm U1079, Centre Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée, CHU de
Rouen, Inserm et Université de Rouen.
Le laboratoire de Génétique de Rouen réalise depuis plus de 20 ans le diagnostic moléculaire des formes Mendéliennes
de tumeurs du colon : syndrome de Lynch, polyposes adénomateuses et hamartomateuses. Depuis 2012, nous avons
développé par NGS sur plateformes Illumina une stratégie de séquençage simultané des exons, introns et séquences
régulatrices en 5’ et 3’ des 10 gènes impliqués dans les formes Mendéliennes de tumeur colique (MLH1, MSH2, MSH6,
PMS2, APC, MUTYH, STK11, SMAD4, BMPR1A et PTEN). Nous répondons ainsi aux situations cliniques ambigües et
explorons le chevauchement phénotypique entre ces différentes formes de prédisposition aux tumeurs du colon, sans
être confrontés à la problématique des mutations incidentes. Notre stratégie combine un enrichissement par capture
en phase liquide (SureSelect, Agilent), un séquençage haut-débit sur une plate-forme Illumina (GAIIX puis MiSeq et
NextSeq) et un double pipeline bioinformatique. L’analyse des images (RTA, Illumina) et le démultiplexage (CASAVA,
Illumina) sont communs aux deux pipelines. L’alignement et le variant calling sont réalisés en parallèle par 2 logiciels
CASAVA et BWA-GATK (Broad Institute) pour sécuriser la détection des variations, qui sont enfin annotées par Alamut
Batch (Interactive BioSoftware). A l’issue de ce double pipeline, des rapports qualité sont générés automatiquement.
Cette stratégie a été initialement validée par l’analyse de 70 patients présentant 120 variations (74 mutations ponctuelles, 34 insertions/délétions et 12 réarrangements de grande taille) et par celle de 50 patients analysés en parallèle
par séquençage Sanger. La fiabilité et la robustesse de cette stratégie diagnostique étant démontrées, nous l’avons
implémentée en routine et analysé plus de 1200 patients. Le rendement mutationnel de cette capture dédiée aux
tumeurs colorectales s’élève à 18 %. Nous avons optimisé la phase de capture en passant du kit SureSelect XT au QXT
beaucoup plus rapide, et validé un algorithme de détection des réarrangements de grande taille à partir des données de
séquençage haut débit. Cet algorithme appelé CANOES nous permet de nous affranchir de la réalisation systématique
des QMPSF. Notre expérience confirme que cette stratégie par NGS représente un progrès important dans le diagnostic
des formes Mendéliennes de tumeur du colon : (1) réduction des délais de rendu de résultats par l’analyse en parallèle
de plusieurs gènes; (2) correction du diagnostic dans des familles présentant des phénotypes chevauchants (Syndrome
de Lynch / Polypose atténuée); (3) détection d’altérations non identifiables par le séquençage Sanger et la QMPSF, telles
les insertions de séquences Alu; (4) détection de mosaïques. La détection des mutations et réarrangements de grande
taille par séquençage haut débit désormais maîtrisée, nous concentrons nos futurs développements sur la mise au point
d’un outil intégré d’interprétation des variations de signification inconnue.
NOTES
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AXE 1
38) Construction de cellules présentatrices d’antigène artificielles pour l’activation in vitro de lymphocytes T CD4+ spécifiques humains en vue du développement de nouvelles approches d’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale.
Alexandre COUTURE
Alexandre Couture 1, Anthony Garnier 2, Mohamad Hamieh 1, Aurélie Drouet 1, Virgile Dezeustre 1, Hafid Kora 1, Estelle
Dupel 1, Elisabeth Comby 3, Delphine Mariotte 3, Brigitte Le Mauff 2, 3, Thierry Frébourg 1, 4, Olivier Toutirais 2, 3, Jean-Baptiste Latouche 1, 4
1
Inserm U1079, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen, Centre
Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée, Cancéropôle Nord-Ouest,
2
Inserm U919, Plateforme d’Imagerie Biomédicale Cyceron, Université de Caen,
3
Laboratoire d’Immunologie et d’Immunopathologie, CHU de Caen,
4
Service de Génétique, CHU de Rouen
L’activation et l’amplification, in vitro, de lymphocytes T (LT) CD4+ effecteurs spécifiques humains fonctionnels devraient
permettre dans les années à venir d’envisager de nouvelles approches de thérapie cellulaire adoptive anti-tumorale plus
efficaces. Actuellement, il n’existe toujours pas, à notre connaissance, de protocole permettant d’obtenir de tels LT CD4+
de façon simple, reproductible et standardisée.
Nous avons construit des cellules présentatrices d’antigène artificielles (CPAA) à partir de fibroblastes murins NIH/3T3,
exprimant, après transduction gamma-rétrovirale, les molécules essentielles pour la stimulation de LT CD4+ humains :
une molécule du CMH de classe II (HLA-DR), une molécule de co-stimulation (B7.1) et deux molécules d’adhésion
(ICAM-1 et LFA-3). Des CPAA présentant un peptide immunogène dérivé de l’hémagglutinine (HA) au sein de la molécule
HLA-DR1 ont été choisies pour mettre au point notre système. La capacité des CPAA à activer des LT CD4+ spécifiques
a été évaluée avec un clone lymphocytaire T CD4+ humain anti-HA et des LT du sang périphérique de donneurs sains.
Des CPAA pulsées avec un peptide issu de HA ou avec la protéine HA entière ont déjà été étudiées par notre équipe
(Garnier A. et al, en révision pour Immunology and Cell Biology). Des CPAA codant un peptide dérivé de HA ont également été mises au point. Ces deux types de CPAA présentent efficacement l’antigène d’intérêt au clone lymphocytaire
T CD4+ et permettent de restimuler des LT CD4+ spécifiques préalablement stimulés par des cellules mononucléées
du sang périphérique pulsées. Actuellement, des CPAA codant la protéine HA entière sont en cours d’étude. Avec ces
dernières CPAA, nous espérons être capables d’activer des LT CD4+ spécifiques du sang périphérique encore plus efficacement et de caractériser de nouveaux peptides immunogènes par spectrométrie de masse (travaux de thèse de Hafid
Kora, Inserm U1079).
Dans le cadre de collaborations nationales et internationales, nos CPAA sont déjà utilisées pour « monitorer » efficacement des réponses T CD4+ spécifiques. La capacité de nos CPAA à amplifier massivement des réponses T CD4+ spécifiques montées in vitro devrait permettre à plus long terme de proposer de nouvelles approches d’immunothérapie
cellulaire adoptive anti-tumorale innovantes, originales et efficaces, basées sur la réinjection de LT CD4+ activés grâce à
nos CPAA, dans le cadre des cancers, notamment des cancers colorectaux héréditaires à instabilité microsatellitaire du
sujet jeune (syndrome de Lynch), mais également dans le cadre de pathologies auto-immunes et des rejets de greffe
allogénique.
NOTES
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AXE 1
39) Caractérisation par spectrométrie de masse de néopeptides immunogènes en vue
du développement de nouvelles approches d’immunothérapie dans le cadre des cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire. Hafid KORA
Hafid Kora 1, Sami GOUAS 1 , Philipe Chan 2, Ophélie Robine 1, Estelle Dupel 1, Alexandre Couture 1, Marie-Laure WalletBalieu 2, Pauline Maby 1, Mohamad Hamieh 1, Laurent Drouot 3, Sébastien Feuillette 1, Jérôme Leprince 4, David Vaudry 2,4,
Thierry Frébourg 1,5, Jean-Baptiste Latouche 1,5
1
Inserm U1079, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, Centre Normand de
Génomique Médicale et Médecine Personnalisée, Cancéropôle Nord-Ouest
2
Plateforme de protéomique PISSARO, IRIB, Université de Rouen
3
Inserm U905, IRIB, Université de Rouen
4
Inserm U982, IRIB, Université de Rouen
5
Service de Génétique, CHU de Rouen
L’immunothérapie représente une avancée majeure dans la prise en charge des patients atteints de cancer. L’utilisation thérapeutique récente des anticorps anti-»checkpoints», qui renforcent la réponse immunitaire cellulaire naturelle
anti-tumorale, a relancé l’intérêt d’approches d’immunothérapie cellulaire dans les cancers. Malgré tout, l’identification
d’antigènes capables de stimuler efficacement des lymphocytes T (LT) anti-tumoraux, représente un obstacle majeur au
développement de telles approches.
Le but de ce projet est de caractériser les antigènes tumoraux les plus immunogènes, cibles d’une réponse immunitaire
anti-tumorale efficace, dans le cadre des cancers colorectaux (CCR) à instabilité microsatellitaire (IMS). Ces cancers
sont caractérisés par un défaut du système de réparation des mésappariements de l’ADN. Ce défaut peut être à l’origine de néoantigènes dégradés en néopeptides immunogènes présentés à des LT cytotoxiques au sein d’une molécule
du Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) de classe I. Pour identifier de tels peptides, des cellules présentatrices
d’antigène artificielles (CPAA), capables d’exprimer, après transduction gammarétrovirale, des antigènes entiers, et de
les dégrader en peptides présentés au sein de la molécule du CMH de classe I la plus fréquente chez l’homme, A2.1, ont
été développées au laboratoire. L’identification des peptides présentés se fait par spectrométrie de masse, après une
immunoprécipitation et une élution des complexes A2.1-peptide exprimés par nos CPAA.
Notre approche a tout d’abord été mise au point et validée en utilisant des CPAA codant «directement» des peptides
connus, que nous savons être présentés efficacement par ces CPAA au sein de la molécule A2.1 : M1, peptide dérivé
de MART-1, auto-antigène surexprimé dans les mélanomes, et FSP02, premier néopeptide décrit comme immunogène
dans les CCR à IMS, dérivé d’une protéine TGFBRII mutée. Nous avons pu identifier et séquencer les ions 985.59 (+1) et
466.25 (+2), correspondant respectivement aux peptides M1 et FSP02. L’analyse des immunoprécipitats de CPAA codant
les protéines entières MART-1 et TGFβRII mutée à la recherche des peptides connus M1 et FSP02, que nous savons également être présentés efficacement par ces CPAA au sein de la molécule A2.1, est en cours. Une fois les conditions de
détection de ces peptides établies, des CPAA seront transduites avec des néoantigènes tels que la protéine mutée CASP5
(-1), souvent présents dans les CCR à IMS et pour lesquels les néopeptides les plus immunogènes restent à déterminer.
Nous espérons, à l’issue de ce travail, disposer d’un outil original et efficace, permettant d’identifier les peptides les
plus immunogènes, d’intérêt thérapeutique, pour le développement de nouvelles stratégies d’immunothérapie cellulaire
adoptive dans les CCR à IMS, notamment ceux héréditaires du sujet jeune (syndrome de Lynch).
NOTES
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AXE 1
40) TMPRSS2:ERG est associé à la formation d’invadopodes dans le cancer de la prostate via la régulation du gène de la Fascine 1. Carine DELLIAUX
DELLIAUX Carine1, TIAN V. Tian1,2, VANPOUILLE Nathalie1, FLOURENS Anne1, de LAUNOIT Yvan1, DUTERQUE-COQUILLAUD Martine1
1
Univ. Lille, CNRS, Institut Pasteur de Lille, UMR 8161 - M3T – Mechanisms of Tumorigenesis and Target Therapies,
F-59000 Lille ;
2
Center for Genomic Regulation, S-08003 Barcelona.
Le cancer de la prostate (CaP) est le plus fréquent chez l’homme dans les pays occidentaux. Une tumeur locale est associée à une évolution lente et une bonne survie alors que les stades plus avancés révèlent, dans environ 80% des cas,
la présence de métastases osseuses, phase incurable et dévastatrice. En 2005, le gène de fusion TMPRSS2:ERG, issu
de remaniements chromosomiques, a été identifié dans plus de 50% des cas de CaP. Cette fusion conduit à l’expression
anormale du facteur de transcription ERG de manière androgéno-dépendante. La présence de cette fusion peut être
associée à un mauvais pronostic mais son rôle précis au cours de la cancérisation et de la progression du CaP reste à
déterminer.
Pour cette étude, nous avons utilisé des clones stables issus de la lignée de carcinome prostatique PC3c, exprimant différents niveaux de la fusion TMPRSS2:ERG. Une étude transcriptomique réalisée sur ces clones a montré une modification
d’expression de nombreux gènes, et notamment de la Fascine 1 (FSCN1), une protéine de liaison à l’actine permettant
le regroupement très serré en filaments et impliquée dans le remodelage du cytosquelette, les adhésions cellule-matrice, la migration cellulaire et l’invasion. Son expression est associée à la mortalité, la progression et la formation de
métastases dans plusieurs carcinomes dont le CaP. Nous avons d’abord décidé d’étudier la régulation transcriptionnelle
de FSCN1 par la fusion. En effet, ce gène est surexprimé dans les clones, de manière ERG-dépendante, et inhibé suite à
une extinction par siERG. Une analyse in silico du promoteur de FSCN1 a révélé la présence de plusieurs sites de fixation
potentiels de ERG, ce qui a été confirmé par immunoprécipitation de la chromatine pour l’un d’entre eux. En parallèle,
des méta-analyses ont montré une surexpression significative de FSCN1 dans les métastases, par rapport aux CaP primaires et aux tissus normaux. Nous avons ensuite étudié le rôle de FSCN1 dans les capacités migratoires des cellules
tumorales. Grâce à l’utilisation d’un siRNA, nous avons montré qu’une inhibition de FSCN1 entraine une diminution de
50% de la migration. Par ailleurs, l’invasion des cellules tumorales à travers les différents tissus dépend de la capacité
de ces cellules à franchir la membrane basale et à dégrader la matrice extracellulaire au niveau de structures appelées
les invadopodes. Plusieurs protéines sont décrites pour jouer un rôle lors de l’initiation, l’assemblage, puis la maturation
de ces structures, en particulier FSCN1 est impliquée dans la stabilisation de la structure. Ainsi, nous nous sommes intéressés aux capacités invasives des clones cellulaires exprimant la fusion et plus particulièrement à la formation de ces
structures d’actine. Une expérience de dégradation de la gélatine suivie de marquages fluorescents a révélé la présence
d’invadopodes, dégradant la matrice sous-jacente.
L’ensemble de ces résultats met en évidence une régulation transcriptionnelle de FSCN1 par les protéines issues du gène
de fusion TMPRSS2:ERG, associée aux métastases du CaP, et plus particulièrement à la formation d’invadopodes, structures particulières d’actine conférant aux cellules prostatiques tumorales des capacités migratoires et invasives accrues.
NOTES
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AXE 1
41) Etude de l’implication du facteur de transcription ETV1 dans le cancer de la prostate et son évolution métastatique. Mandy DUMORTIER
DUMORTIER Mandy, DAMOUR Isabelle, de LAUNOIT Yvan, DUTERQUE-COQUILLAUD Martine, CHOTTEAU-LELIEVRE Anne
CNRS UMR 8161 - M3T – Mechanisms of Tumorigenesis and Target Therapies, Institut Pasteur de Lille, Univ Lille
Introduction : Avec environ 71000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate (CaP), est devenu aujourd’hui le
premier cancer de l’homme en France et en Europe. Il est nécessaire d’améliorer les stratégies de diagnostic et de traitement de cette maladie. Depuis 2005, la découverte de l’implication de gènes de fusion, issus de remaniements chromosomiques, a ouvert une nouvelle voie dans la compréhension du processus de cancérisation de la prostate. Ces gènes
de fusion associent une partie de la région promotrice d’un gène dont l’expression est hormono-dépendante (TMPRSS2
(le plus fréquemment) et la partie codante des gènes de la famille des facteurs de transcription ETS, ERG dans plus de
50% des cas, et ETV1 dans environ 10% des cas. Dans ces remaniements on peut retrouver la forme pleine ou une
forme tronquée des facteurs ETS qui ont pour conséquence d’entraîner une surexpression anormale de ces facteurs de
transcription et ainsi de perturber l’expression de certains de leurs gènes cibles.
Projet : Dans ce contexte, l’équipe s’intéresse aux fusions impliquant le facteur de transcription ETV1 et les modalités de
sa participation à la formation des métastases du CaP. Pour cela, nous avons choisi 4 modèles cellulaires présentant ou
non la fusion ETV1, dans lesquels une stratégie de surexpression (de la forme pleine ou de la forme tronquée) ou de répression d’ETV1 sera mise en place : les PC-3M et les IGR CaP1 qui sont des cellules cancéreuses prostatiques humaines
hormono-indépendantes ne présentant pas de fusion et les MDA PCa2b et les LNCaP qui sont des lignées cancéreuses
prostatiques humaines hormono- dépendantes présentant une fusion ETV1. Les modèles cellulaires de surexpression ou
de répression seront mis en place par infection rétrovirale et les lignées ainsi obtenues seront caractérisées par PCR en
temps réel et Western blot. Nous avons pour le moment établi des IGR CaP1 et des PC-3M surexprimant la forme tronquée ou la forme pleine longueur d’ETV1. Les modèles de répression sont en cours de mise en place.
A partir de ces différentes lignées dans lesquelles l’expression d’ETV1 est modulée, nous allons dans un premier temps
évaluer les différences phénotypiques in vitro par des tests de clonogénicité en agar, de prolifération, de migration et
d’invasion cellulaires. Les premiers résultats effectués sur les IGR-CaP1 et les PC-3M montrent une croissance sans
ancrage plus importante dans les lignées surexprimant la forme pleine longueur d’ETV1 et plus faible pour les cellules
surexprimant la forme tronquée d’ETV1, le tout en comparaison aux cellules contrôles. Une fois les données complétées
et les résultats in vitro confirmés, le travail sera poursuivi in vivo, via l’injection de ces lignées dans des souris immunodéficientes, en sous cutanée ou intra-cardiaque. En parallèle sera effectuée une recherche des mécanismes moléculaires
impliqués via une analyse in silico et une recherche de gènes régulés par ETV1 à partir des modèles cellulaires mis en
place ainsi que les métastases qui auront été obtenues in vivo.
Conclusion : L’objectif de ce travail est donc d’une part, et via des expériences in vitro et in vivo, d’observer les différences potentielles entre la forme tronquée et la forme pleine longueur d’ETV1 dans l’agressivité tumorale, et d’autre
part, d’identifier des gènes cibles importants pour le processus métastatique; le tout dans un contexte de comparaison
aux données connues pour le facteur ERG. A terme, le projet devrait ainsi contribuer à identifier de futurs marqueurs et/
ou cibles thérapeutiques des métastases issues des cancers de la prostate.
NOTES
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AXE 1
42) Régulation de l’hypersécrétion des phéochromocytomes par les microARNs.
Aurélien QUILLET
Aurélien Quillet 1, Marie-Capucine Tellier 1, Dorthe Cartier 1, Caroline Bérard 2, Nicolas Vergne 3, Maïté Courel 4, Laurent
Yon 1, Philippe Caron 5, Antoine Tabarin 6, Youssef Anouar 1, Christophe Dubessy 1
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm, Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine, 76000 Rouen,
France.
2
Normandie Univ, UNIROUEN, Laboratoire d’Informatique du Traitement de l’Information et des Systèmes, 76000
Rouen, France.
3
Normandie Univ, UNIROUEN, CNRS, Laboratoire de Mathématiques Raphaël de Salem, 76000 Rouen, France.
4
CNRS UMR 7622, Laboratoire de Biologie du développement, Institut de Biologie Paris Seine, Université Pierre et Marie
Curie, Paris, France.
5
Service d’endocrinologie et des Maladies Métaboliques, CHU de Toulouse, France.
6
Service d’endocrinologie, CHU Bordeaux et Université Victor Segalen – Bordeaux 2, France
1
Les phéochromocytomes, notamment symptomatiques (PS), sont des tumeurs de la médullosurrénale caractérisées
par une hypersécrétion de catécholamines responsable de nombreux effets délétères dont l’hypertension artérielle.
Afin d’identifier les acteurs moléculaires de cette hypersécrétion, nous comparons des PS à une forme particulière de
phéochromocytomes qui sécrètent des taux physiologiques de catécholamines (phéochromocytomes incidentaux normotendus, PIN). Nous nous intéressons particulièrement aux microARNs (miRs) dont le rôle a été démontré dans la
physiopathologie des phéochromocytomes ; toutefois, aucune étude n’a été consacrée à leur rôle dans les processus
de sécrétion des catécholamines. Ces miRs sont de petits ARN non codants qui régulent l’expression d’ARNm cibles au
niveau post-transcriptionnel en se fixant sur l’extrémité 3’UTR. En utilisant 32 échantillons de phéochromocytomes (PS
et PIN), et des approches transcriptomiques (TLDA), statistiques (Limma) et bioinformatiques (miRabel, GeneCodis3),
nous avons identifié des miRs d’intérêt et leurs cibles potentielles. Nous avons mis en évidence 4 miRs sur-exprimés
(hsa-miR-7-1-3p, 7-2-3p, 26a-1-3p et 550a-3p) et 3 miRs sous-exprimés (497-3p, 32-5p, 190b-5p) dans les tumeurs
PIN par rapport aux PS. Parmi les voies de signalisation modulées par ces miRs, celles du cytosquelette d’actine et des
SNAREs semblent particulièrement intéressantes de par leur implication dans la sécrétion des catécholamines. Afin
d’identifier les ARNm cibles les plus pertinents, nous avons développé un indice de sélection (IS), prenant en compte
l’expression globale des miRs, leur nombre et leur sens de variation. Ainsi, PAK3, MLCP, MLCK (cytosquelette d’actine),
SNAP25 et STX1A (SNAREs) ont été retenus pour la suite de l’étude. Des essais de gène rapporteur mettent en évidence
une interaction entre l’extrémité 3’UTR des ARNm de MLCK et miR-32, STX1A et miR-550, SNAP25 et miR-7-1 ainsi que
miR-550. A l’inverse, aucune interaction n’a pu être mise en évidence entre les différents miRs et les extrémités 3’UTR
des ARNm de PAK3 et MLCP. La confirmation de ces résultats par western blot et qRT-PCR, ainsi que l’effet physiologique
de ces 3 miRs d’intérêt sur la sécrétion régulée de cellules de phéochromocytome humain (hPheo1) est en cours. A
terme, ce travail devrait permettre de mieux comprendre la régulation de l’hypersécrétion hormonale qui caractérise les
phéochromocytomes et plus généralement les tumeurs neuroendocrines.
Mots clefs : Phéochromocytome, microARN, cytosquelette d’actine, SNAREs, sécrétion, catécholamines.
NOTES
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AXE 1
43) Optimisation de cellules présentatrices d’antigène artificielles pour l’activation in
vitro de lymphocytes T cytotoxiques anti-tumoraux humains en vue du développement
de nouvelles stratégies d’immunothérapie cellulaire adoptive. Estelle DUPEL
Estelle Dupel 1, Mohamad Hamieh 1, Hafid Kora 1, Alexandre Couture 1, Nathalie Labarrière 2,3, François Lang 2,3,4, Thierry
Frébourg 1,5, Jean-Baptiste Latouche 1,5
1
Inserm U1079, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen, Centre
Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée, Cancéropôle Nord-Ouest,
2
Inserm U892, Université de Nantes,
3
Centre National de la Recherche Scientifique, U6299, Nantes,
4
Plateforme de Production de Protéines Recombinantes, Structure Fédérative de Recherche François Bonamy, Nantes,
5
Service de Génétique, CHU de Rouen
L’immunothérapie par transfert de lymphocytes T (LT) spécifiques d’antigènes tumoraux est une nouvelle approche thérapeutique très prometteuse dans le cadre des cancers. Pour activer et amplifier in vitro de tels LT, principale étape limitante de cette approche, des cellules présentatrices d’antigène artificielles (CPAA) ont été construites au laboratoire. Ces
cellules sont capables d’activer des LT anti-tumoraux «souches mémoires» (Tscm), nouvellement décrits comme étant
des cellules de grand intérêt en immunothérapie du fait de leurs capacités d’auto-renouvellement et de différenciation in
vivo en LT effecteurs efficaces à long terme.
Nous avons cherché à améliorer notre stratégie d’immunothérapie basée sur l’utilisation de CPAA, afin d’obtenir plus
de Tscm spécifiques. Cette étude a consisté à tester l’effet sur les LT de donneurs sains de CPAA présentant différentes
molécules de co-stimulation (CD80, CD70, CD83, OX40L et 4-1BBL), afin d’optimiser nos conditions de co-culture. Nous
avons utilisé comme modèles d’étude les peptides MART-1 et MELOE-1, surexprimés dans les mélanomes.
Les CPAA CD80+CD70+ et CD80+4-1BBL+ sont les plus prometteuses. Dans une étude approfondie, nous avons pu montrer que les CPAA CD80+CD70+, en comparaison aux CPAA exprimant uniquement CD80, nous permettaient d’obtenir
un nombre plus important de Tscm fonctionnels spécifiques des peptides MART-1 et MELOE-1. Ces LT présentaient une
expression plus importante des marqueurs de homing CCR7 et CD62L, caractéristiques de cellules très peu différenciées.
La lyse par ces LT de cellules cibles pulsées avec le peptide MART-1 ou MELOE-1 était également plus importante. L’analyse de l’effet des CPAA CD80+4-1BBL+ est en cours, ainsi que le développement d’un modèle murin, afin de confirmer
in vivo les résultats obtenus in vitro.
L’obtention in vitro de Tscm spécifiques « naturels » et, pour MELOE-1, d’un si grand nombre de LT spécifiques en un
temps aussi court n’a jamais été décrite, à notre connaissance, et ouvre la voie à de nouveaux développements thérapeutiques dans le cadre des cancers.
NOTES
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AXE 1
44) Evaluation d’une stratégie d’Immunothérapie anti-tumorale ciblant les lymphocytes T régulateurs naturels avec un anticorps monoclonal anti-galectine-9.
Rami MUSTAPHA
Rami MUSTAPHA 1, Dhafer Mrizak 1, Sarah Renaud 1, Clément Barjeon 2, Yvan de Launoit 1, Véronique Pancré 1, Pierre
Busson 2, Olivier Moralès 1 and Nadira Delhem 1.
1
2
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université de Lille, Institut Pasteur de Lille, IFR142, Lille, France
Université Paris-sud, CNRS UMR 8126 and Institut Gustave Roussy, Villejuif, France
Il est établi que le système immunitaire reconnait et élimine les cellules cancéreuses bien qu’il soit freiné par certaines voies inhibitrices; ce sont les Lymphocytes T régulateurs (Treg) qui jouent un rôle clé dans cette inhibition. Les
Treg sont une sous population des lymphocytes T dont le rôle est d’inhiber la réponse immunitaire afin de maintenir
l’homéostasie immunologique. Toutefois, la population de Treg augmente chez les patients atteints d’un cancer et vont
promouvoir la progression du cancer en inhibant la réponse anti-tumorale. Ceci fait des Treg une cible de choix pour des
approches immuno-thérapeutiques telles que l’anti-CTLA4 et l’anti-PD1. Par ailleurs, la galectin9 (Gal9), une lectine liant
un β-galactoside, est décrite comme molécule aux propriétés immunosuppressives. Les cellules cancéreuses et les Treg
expriment tous deux la Gal9 afin d’inhiber la réponse anti-tumorale.
Tout d’abord, le but de cette étude est de confirmer le rôle de la Gal9 dans l’immunosuppression médiée par les Treg.
Ensuite, nous évaluons l’impact de l’inhibition de la Gal9 sur la fonction des Treg et donc sur la réponse anti-tumorale.
Les données obtenues par RTqPCR, ELISA et cytométrie en flux indiquent que les Treg expriment et secrètent beaucoup
plus de Gal9 comparativement aux lymphocytes T conventionnels. De plus, l’anticorps anti-Gal9 inhibe de manière significative la fonction immunosuppressive des Treg lors de tests de prolifération en co-culture avec des cellules périphériques mononuclées du sang (PBMC). En outre, le blocage de la Gal9 lors d’une culture de PBMC promeut la sécrétion de
cytokines pro-inflammatoires telles que le TNF-α et IFN-y. Enfin, nous avons utilisé l’anticorps anti-Gal9 pour inhiber la
fonction immunosuppressive d’exosomes tumoraux dérivés de carcinomes nasopharyngés (CNP) humains. Et de manière
significative, cet anticorps limite la croissance tumorale de CNP humains xéno-transplantés dans des souris SCID immuno-déficientes préalablement reconstituées avec un système immunitaire humain.
NOTES
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AXE 1
45) Ezh2 est essentiel au développement du poisson zèbre (Danio rerio).
Barbara DUPRET
Barbara DUPRET 1, Pamela VÖLKEL
1
2
, Xuefen LE BOURHIS 1, Pierre-Olivier ANGRAND
1,2
1
Plasticité Cellulaire & Cancer - U908 Inserm / Université de Lille1, 59655 Villeneuve d’Ascq, France.
CNRS
EZH2 est une histone methyltransférase qui triméthyle la lysine 27 de l’histone H3 (H3K27). Par son rôle dans le contrôle
de l’expression des programmes géniques, il a été montré qu’EZH2 a une fonction clé dans le renouvellement des cellules
souches, dans la détermination des lignages cellulaires et dans la différenciation cellulaire. Au cours des 10 dernières
années, l’implication d’EZH2 dans la progression tumorale a également été largement documentée. EZH2 est surexprimée dans de nombreux cancers humains solides tels que les cancers du sein, de la prostate, de la vessie, du colon,
de la peau, du foie, du poumon, les tumeurs gastriques, les gliomes. Les mécanismes moléculaires responsables de la
surexpression d’EZH2 sont encore mal connus, mais il apparaît que la perte de la répression post-transcriptionnelle par
les microARN tel Let7, pourrait y jouer un rôle. Dans les tumeurs hématologiques se sont des mutations somatiques qui
touchent EZH2 qui sont principalement décrites. Alors que des mutations faux-sens qui augmentent l’activité histone
méthyltransférase d’EZH2 sont présentes dans les lymphoblastomes, ce sont essentiellement des mutations non-sens,
perte de fonction, qui sont trouvées dans les myélomes. Ainsi, EZH2 se comporte à la fois comme un oncogène et un
gène suppresseur de tumeur.
Afin de mieux comprendre le rôle d’EZH2 dans la tumorigénèse nous utilisons le poisson zèbre (Danio rerio) comme
modèle. En utilisant la technologie des TALEN, nous avons inactivé la fonction d’ezh2. Notre approche révèle que le
développement précoce des poissons ezh2-/- est normal. En revanche, ceux-ci meurent à 12 jours après fécondation
et présentent des anomalies du tube digestif. Ainsi, Ezh2 jouerait un rôle dans le maintien de l’identité des tissus plutôt
que la leur mise en place.
NOTES
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AXE 1
46) ONCOModels: a small animal dedicated platform for oncology research from model
development to in vivo imaging at Caen. Samuel VALABLE
Haelewyn Benoit 1,2, Valable Samuel 1,3
1
2
3
ONCOModels, CURB, Bd H Becquerel, BP5229, 14074 Caen Cedex
CURB, Université de Caen, Bd H Becquerel, BP5229, 14074 Caen Cedex
UMR 6301 ISTCT, CERVOXy group, GIP CYCERON, Bd H Becquerel, BP5229, 14074 Caen Cedex.
Research in oncology requires pertinent animal model with both immunocompetent and immunocompromise genetic
background that recapitulate various features of the human pathology. It also requires to have access to imaging devices
used routinely for patients for safe and non invasive assessment of tumor growth but also of treatment efficacy.
Thanks to a strong collaboration between the IBiSA imaging platform based on the Cyceron (www.cyceron.fr) and the
central animal facilities of Caen university (CURB), we have created ONCOModels, an in vivo platform dedicated for oncology research allowing the use of i) various cell type originating from rodents but also from patients, ii) various rodent
models with dedicated standard or pathogen free animal care facilities, iii) various physiological tests and iv) in vivo
imaging (MRI, PET, Two photon, bioluminescence).
For instance, in the field of Glioblastoma, we have been able to genetically and stably modify human glioblastoma cells
to downregulate the expression of the erythropoietin receptor before injection into nude mice. We then followed the
impact of such modifications in vivo on tumor growth but also on the subsequent response to radio-chemotherapeutic
regimens using anatomical MRI [1,2].
Using advanced MRI and PET imaging, we are also able to characterize various compartments well known to play a major
role in the control of tumor growth but also in the response to therapies, namely : tumoral cells [3]; various aspects of
the vasculature [4,5] and hypoxia [6,7,8].
As a whole, we can now propose expertise, service delivery or collaborations with teams aiming at validating original
hypotheses on preclinical cancer research.
REFERENCES
[1] Pérès EA et al. Exp Cell Res. 2011;317(16):2321‑32.
[2] Pérès EA et al. Oncotarget. 2015;6(4):2101‑19.
[3] Corroyer-Dulmont A et al. Neuro-Oncol. 2013;15(1):41‑56.
[4] Valable S et al. Neuro-Oncol. 2009;11(5):488‑502.
[5] Letourneur A et al. Hypertens Res. 2015;
[6] Valable S et al. Nucl Med Biol. 2011;38(6):781‑93.
[7] Corroyer-Dulmont A et al. Biol Chem. 2013;394(4):529‑39.
[8] Corroyer-Dulmont A et al. Frontiers in Medicine, section Nuclear Medicine, In press.
Contacts: Valable Samuel, (33) 2 31 47 01 08, [email protected]
NOTES
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AXE 2
47) La cycline D1 perturbe le statut redox des cellules de myélome multiple et ainsi
l’adhérence, la migration et la résistance aux drogues . Sophie BUSTANY
Sophie Bustany 1, Guergana Tchakarska 1, Jérôme Bourgeais 2, Fabrice Gouilleux 2, Brigitte Sola 1
1
2
Université de Caen Normandie, EA4652, MICAH Team, Caen
Université François Rabelais, CNRS UMR 7292 (GICC), LNox team, Tours, France
Les interactions des cellules de myélome multiple (MM) avec leur microenvironnement sont déterminantes dans la
pathogenèse. Les interactions entre les cellules de MM et celles de la moelle osseuse activent un grand nombre de voies
de signalisation qui contrôlent la croissance, la survie, la résistance aux drogues, la migration des cellules de MM et
l’angiogenèse. Selon le type de sous-groupe moléculaire auxquels elles appartiennent et notamment selon le type de
cycline D exprimée, les cellules de MM interagissent différemment avec leur microenvironnement. Nous avons établi par
le passé plusieurs clones cellulaires dérivés de la lignée parentale RPMI8226, exprimant de façon constitutive la cycline
D1 et analysé l’impact de cette expression sur les caractéristiques cellulaires (Bustany et al., 2015). L’analyse transcriptomique des clones exprimant la cycline D1 en comparaison avec d’autres ne l’exprimant pas a été réalisée (Gene
Expression Omnibus : GSE59673) et validée par RT-PCR semi-quantitative. L’expression de cycline D1 modifie l’expression de gènes impliqués dans l’adhérence et la migration. Nous avons confirmé en utilisant des tests spécifiques que la
cycline D1 augmente l’adhérence des cellules à la fibronectine et aux cellules stromales, stabilise les fibres d’actine de
type F, augmente le chimiotactisme, et la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires (IL-8, IP-10 et RANTES). Les clones
exprimant la cycline D1 et les clones contrôles montrent une même résistance aux inhibiteurs de protéasome (carfilzomib et bortezomib) ; elle est encore plus importante quand ils sont cultivés sur une sous-couche de cellules stromales
(phénomène de CAM-DR). Cependant cette résistance est levée quand les cellules exprimant la cycline D1 (et non les
clones contrôles) sont pré-traitées par le pomalidomide.
L’analyse transcriptomique a aussi montré que la cycline D1 modifie des gènes du métabolisme. Nous avons observé que
la présence de cycline D1, dans les cellules de MM, modifie le statut redox et génère des espèces réactives de l’oxygène
(ou ROS). Le stress oxydant provoqué par l’expression de cycline D1 active la voie ERK1/2 (ou p44/42 MAP kinase) et
contrôle directement l’adhérence sur fibronectine et sur cellules stromales et la réponse aux inhibiteurs de protéasome.
Cet axe cycline D1/ROS/ERK1/2 qui n’avait jamais été décrit auparavant est particulièrement intéressant à prendre en
compte et notamment pour la catégorie de patients avec un MM exprimant la cycline D1 (près de 50%). Augmenter la
concentration intracellulaire de ROS en manipulant les paramètres redox pourrait améliorer la réponse des patients aux
inhibiteurs du protéasome et peut-être à d’autres drogues.
Réf. Bustany S, Cahu J, Guardiola P, Sola B. Cyclin D1 sensitizes myeloma cells to endoplasmice reticulum stress-mediated apoptosis by activating the unfolded
protein response pathway. BMC Cancer (2015) 15:262.
Ce travail a été financé en partie par la Fondation de France (BS) et le comité du Calvados de la Ligue contre Cancer (BS). SB était allocataire du Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
NOTES
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AXE 2
48) Modèles murins de lymphome B à cellules du manteau. Simon BODY
Simon Body 1, Anna Esteve-Arenys 2, Clara Recasens 2, Benoît Haelewyn 3, Gaël Roué 2, Brigitte Sola 1
1
2
3
EA5652 – Equipe MICAH, Université de Caen Normandie, Caen, France
Département d’Hématologie, IDIBAPS, Barcelone, Espagne
Centre Universitaire de Ressources Biologiques, Université de Caen Normandie, Caen, France
Le lymphome B à cellules du manteau (LCM) est une hémopathie maligne qui reste fatale malgré l’utilisation de nouvelles
molécules capables de cibler les cellules tumorales et leur microenvironnement. De nouvelles molécules et de nouvelles
associations de molécules doivent être testées dans des modèles pré-cliniques capables de mimer le plus fidèlement
possible les conditions propices au développement du LCM in situ. De tels modèles ne sont actuellement pas disponibles.
Notre principal objectif a été de mettre en place chez la souris, de nouveaux modèles de xénogreffe de LCM.
A partir de quatre lignées cellulaires de LCM parfaitement caractérisées sur le plan génétique, nous avons généré grâce
à différents vecteurs lentiviraux, des lignées exprimant le gène de la luciférase (Luc) et une protéine fluorescente, la
green fluorescent protein (GFP) ou la protéine mCherry. Ces quatre lignées ont été injectées (107 cell./100 µl) dans la
veine caudale de souris mâles, âgées de 6 semaines de souche SCID (n=7) ou NOD/SCID/IL2Rγnull (NSG, n=6). La prise
de greffe a été suivie par bioluminescence après injection i.p. de luciférine (75 mg/kg) une fois par semaine. A la fin
de l’expérience, les souris ont été euthanasiées, et les organes infiltrés ont été prélevés. Dans tous les cas, les cellules
présentes dans le sang, la rate, la moelle osseuse ont été analysées en cytométrie pour la fluorescence GFP/mCherry+
et le pourcentage de cellules CD45+/CD20+ a été déterminé. Les autres organes ont été fixés en paraformaldéhyde pour
une analyse en immunohistochimie.
Toutes les souris injectées ont développé un lymphome B humain et ont été euthanasiées entre 25 et 55 jours après
l’injection selon la lignée et la souche de souris. La lignée JeKo-1 était la plus agressive, puisque l’activité luciférase a
été détectée 7 jours après injection dans les souris NSG et 15 jours dans les souris SCID. Les souris NSG développaient
la maladie 15 à 21 jours avant les souris SCID. Les cellules tumorales GFP/mCherry+, CD45+/CD20+ étaient présentes
dans la moelle osseuse et dans la rate des souris greffées, mais pas dans le sang. D’autres organes, non lymphoïdes,
étaient atteints comme le cerveau, le tractus digestif, les testicules ou le foie avec des localisations différentes selon la
lignée cellulaire et la souche de souris. Les analyses immunohistochimiques sont encore en cours.
Ces modèles murins vont nous permettre de tester très rapidement l’effet de nouvelles molécules et de combinaisons de
nouvelles molécules ainsi que d’autres utilisées en thérapie conventionnelle, à la fois sur la prise de greffe (et donc sur
les capacités de domiciliation des cellules tumorales), sur la croissance tumorale et sur les interactions cellules tumorales/microenvironnement.
NOTES
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AXE 2
49) Analyse intégrée du profil génomique des Lymphomes Diffus à Grandes Cellules B :
une étude du LYSA. Sydney DUBOIS
Sydney Dubois 1, Bruno Tesson 2, Pierre-Julien Viailly 1,3, Sylvain Mareschal 1, Elodie Bohers 1, Philippe Bertrand 1, Philippe
Ruminy 1, Catherine Maingonnat 1, Pauline Peyrouze 4, Jean-Philippe Jais 5, Hervé Tilly 1, Fabrice Jardin 1
Inserm U918, Centre Henri Becquerel, Université de Rouen, IRIB, Rouen, France
Institut Carnot, CALYM, Paris, France
LITIS EA 4108, Normandie Université, Rouen, France
4
Université de Lille 2, Lille, France
5
Inserm UMRS 872, AP-HP Hôpital Necker, Paris, France
1
2
3
Les profils d’expression génique (GEP) ont permis l’identification de trois sous-types principaux de Lymphomes Diffus
à Grandes Cellules B (LDGCB): Activated B-Cell like (ABC), Germinal Center B-cell like (GCB) et Primary Mediastinal
B-cell Lymphoma (PMBL). Récemment, les techniques de séquençage nouvelle génération (NGS) et d’analyse de variations de nombre de copies (CNV) ont permis une caractérisation plus détaillée des profils mutationnels et génomiques
des LDGCB. Cependant, aucune étude n’a à ce jour réalisé d’analyse intégrée des profils mutationnels, génomiques et
d’expression génique des LDGCB, afin de fournir une vue globale de cette pathologie.
Nous avons inclus 215 patients atteints de LDGCB de novo des essais cliniques LNH-03B prospectifs, multicentriques et
randomisés du LYSA dans cette étude. Les profils mutationnels de l’ADN tumoral ont été établis par NGS avec le Lymphopanel, ciblant 34 gènes clés. Les CNV ont été analysés par hybridation génomique comparative sur puces (aCGH).
La décomposition en composantes indépendantes (ICA) de façon non supervisée a permis de définir 38 combinaisons de
gènes, dont le niveau d’expression explique la variabilité parmi les LDGCB. Les bases de données SignatureDB et MSigDB
ont été analysées afin d’interpréter la fonction biologique de chaque composante.
De nombreuses composantes ont pu être liées à une fonction biologique claire : signatures stromales, GCB/ABC, PMBL et
Myc par exemple. Les signatures stromales sont corrélées positivement aux mutations de B2M (FDR≈0.02) et TNFAIP3
(FDR=0.02), et négativement aux mutations de CD79B (FDR≈0.008). La signature GCB/ABC est corrélée positivement
aux mutations de CREBBP (FDR=0.02), BCL2 (FDR=0.002), STAT6 (FDR=0.02), EZH2 (FDR<10-3) et GNA13 (FDR=0.06)
(profil mutationnel GCB) et négativement aux mutations de CD79B (FDR=0.06) et PIM1 (FDR=0.005) (profil mutationnel ABC). Les signatures PMBL et interféron partagent de nombreuses corrélations positives avec des mutations, dont
SOCS1, B2M, ITPKB, STAT6, CD58, XPO1 et TNFAIP3 (FDR compris entre <10-3 et 0.04), suggérant une surexpression
des gènes induits par l’interféron chez les PMBL.
Les profils transcriptomiques ont également été corrélés à la présence de CNV au sein de la cohorte. Notamment, la
faible expression de la signature lymphocytaire T est corrélée à la perte de IgH tandis que les signatures stromales et
interféron sont corrélées à la délétion du locus 9p22.
Deux composantes stromales sont fortement corrélées à une meilleure survie (OS : p=0.049 et p<10-4 respectivement
; PFS<10-3). Quatre composantes de fonction inconnue ont également un impact pronostique important : une d’entre
elles, dont les gènes à forte influence codent pour de nombreuses protéines à doigt de zinc, est corrélée à un pronostic
péjoratif (OS : p=0.007 et PFS : p=0.004), tandis qu’une autre, potentiellement liée à la différentiation épithéliale et
l’expression de HRAS, est corrélée à un meilleur pronostic (OS et PFS : p < 10-3).
L’ICA est une approche non-supervisée, sensible et efficace pour l’analyse des profils d’expression des LDGCB. Nous
avons souligné des composantes liées au statut mutationnel de certains gènes clés, ainsi qu’à des CNV et, notamment,
à des impacts pronostiques importants. Ainsi, les résultats générés par cette analyse intégrée permettent d’avancer vers
une vision globale et à plusieurs échelles des LDGCB.
NOTES
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AXE 4
50) Effets d’inhibiteurs de PI3K anti-tumoraux sur la réactivité émotionnelle et la mémoire chez la Souris. Martine DUBOIS
Dubois M.1, Campart C.1, Tonon M.-C.1, Perzo N.1, Desures L.1, Gandolfo P.1; Hilber P.2, Joly F.3 et Castel H.1
1
2
3
INSERM U982, Laboratoire DC2N, Université de Rouen, Mont-Saint-Aignan
EA4700, Laboratoire PSY-NCA, Université de Rouen, Mont-Saint-Aignan
Centre François Baclesse, Unité Inserm 1086, CHU Caen, Caen.
L’efficacité des traitements en cancérologie a permis une amélioration de la prise en charge des patients traités pour un
cancer. Cependant, ces traitements peuvent induire des effets secondaires dont certains sont encore assez mal connus.
En effet, la radiothérapie cérébrale peut entraîner des effets secondaires cérébraux, mais les chimiothérapies et les nouvelles thérapies ciblées sont également susceptibles d’induire des troubles de la mémoire ou de la concentration. Ces
troubles cognitifs sont regroupés sous le terme « Chemofog. Parmi les nouvelles thérapies ciblées, des inhibiteurs de
phosphatidylinositol-3-kinase (PI3K) sont actuellement évalués dans des essais cliniques. Compte-tenu du rôle majeur
des voies de signalisation de la PI3K dans la plasticité synaptique et les processus d’apprentissage, nous avons testé
chez la souris, les effets de deux inhibiteurs de PI3K (Novartis) sur la mémoire, les comportements de type anxieux et
dépressif, l’exploration, les comportements compulsifs et impulsifs. L’un d’eux, le buparlisib® (BKM120, Novartis) peut
traverser la barrière hémato-encéphalique contrairement au CLR457 (Novartis). La comparaison des effets de ces 2
traitements vise à guider les cliniciens dans leur choix de traitements afin de proposer une thérapie avec la meilleure
efficacité anti-tumorale, sans altération des fonctions cérébrales, une caractéristique importante pour la qualité de vie
du patient.
Le BKM120 (5, 10, 30 ou 40 mg/kg, une fois par jour) et le CLR457 (20 ou 40 mg/kg, une à 2 fois par jour) et leur adjuvant respectif ont été administrés par voie orale durant 2 semaines à des souris mâles adultes C57Bl/6J Rj. Durant la
deuxième semaine de traitement, le labyrinthe en croix surélevé a permis d’évaluer les comportements de type anxieux.
Les tests de suspension par la queue (TST) et de nage forcée (FST) ont été utilisés afin d’évaluer les comportements de
type dépressif. Le test de reconnaissance d’objets a visé à évaluer les performances de mémoire. Des premières études
de l’impulsivité/désinhibition comportementale et des comportements compulsifs ont aussi été réalisées.
Nos résultats montrent que le BKM120 entraîne une augmentation du délai avant l’apparition du premier épisode de
résignation comportementale dans les tests du TST et du FST. Le CLR457 quant à lui ne modifie pas les comportements
de type dépressifs. En revanche, le BKM120 ou le CLR457 ne modifie pas les comportements de type anxieux ainsi que
les performances de mémoire dans le test de reconnaissance d’objets. De plus, le BKM120 entraîne une désinhibition
comportementale dans le test de l’émergence et une diminution des comportements exploratoires et compulsifs dans le
test des billes.
Ces données suggèrent que le BKM120 entraîne des modifications comportementales dans les tests de dépression et
d’impulsivité, similaires à celles observées chez des souris traitées avec des anxiolytiques ou anti-dépresseurs, suggérant une modification de la neurotransmission sérotoninergique et/ou GABAergique. Au contraire, les premières données
obtenues avec le CLR457 montrent une prévention des atteintes du système nerveux central.
NOTES
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AXE 4
51) Volume de substance grise et performances cognitives avant et après chimiothérapie pour un cancer du sein. Hanae BOURJILA
Hanae BOURJILA1,2,3,4*, , Armelle VIARD1,2,3,4, Robin LOUAIL1,2,3,4, Nastassja MOREL1,2,3,4, Djelila ALLOUACHE5, Sabine
NOAL5, Christelle LEVY5, Florence JOLY5,6,7, Francis EUSTACHE1,2,3,4, Bénédicte GIFFARD1,2,3,4
U1077, INSERM, Caen, France
U1077, University of Caen Normandy, Caen, France
U1077, Ecole Pratique des Hautes Etudes, Caen, France
4
U1077, Caen University Hospital, Caen, France
5
Department of Medical Oncology, François Baclesse Centre, Caen, France
6
Caen University Hospital, Caen, France
7
U1086, INSERM, University of Caen Normandy, Caen, France
*
[email protected]
1
2
3
Objectif : De nombreux travaux montrent des dysfonctionnements cognitifs ainsi qu’une atrophie corticale après chimiothérapie pour un cancer du sein [1-3]. Certaines études ont également souligné un niveau cognitif plus faible avant
l’administration du traitement adjuvant par rapport à des sujets sains [4,5]. Le but de notre étude est de mesurer les
performances cognitives et le volume de substance grise chez des patientes atteintes de cancer du sein avant et après
chimiothérapie, en utilisant des corrélations qui prennent en compte l’effet potentiel de variables confondantes.
Participantes et Méthodes : Vingt-cinq patientes et vingt-neuf volontaires sains appariés en sexe, âge et niveau
d’étude participent à cette étude. Des évaluations neuropsychologiques (mémoire épisodique, fonctions exécutives…)
et psychosociologiques (représentation du Self, anxiété, dépression), et des examens IRM (VBM) sont proposés avant
chimiothérapie (baseline), un mois, et un an après la fin de la chimiothérapie. Seuls les résultats des deux premiers
temps de l’étude sont présentés.
Résultats : Avant la chimiothérapie, les performances de récupération épisodique et d’attention des patientes sont plus
faibles que celles des témoins (p<.03). Lorsque l’anxiété est considérée en covariable, nous observons des diminutions
de la substance grise au niveau des gyri frontal moyen et temporal moyen, et du pôle temporal (punc<.001, k>80). Nous
ne relevons aucune corrélation significative entre les mesures cognitives et volumétriques. Un mois après la chimiothérapie, les patientes ne présentent pas de déclin cognitif, mais une extension de l’atrophie observée avant la chimiothérapie,
ainsi que dans de nouvelles régions.
Conclusion: Ces résultats suggèrent que, avant le début de la chimiothérapie et indépendamment du niveau d’anxiété,
les processus liés à l’évolution du cancer et/ou de la chirurgie ont un impact sur la morphologie cérébrale et le fonctionnement cognitif. La chimiothérapie semble accroitre cette altération morphologique.
[1] McDonald B.C. et al. (2010). Gray matter reduction associated with systemic chemotherapy for breast cancer: a prospective MRI study. Breast Cancer
Research and Treatment, 123, 819-828.
[2] Conroy S.K., et al. (2013). Alterations in brain structure and function in breast cancer survivors: effect of post-chemotherapy interval and relation to oxidative
DNA damage. Breast Cancer Research and Treatment, 137, 493–502.
[3] Lepage C., et al. (2014). A prospective study of grey matter and cognitive function alterations in chemotherapy-treated breast cancer patients. SpringerPlus,
3, 444.
[4] Wefel J.S., et al. (2004). ‘Chemobrain’ in breast carcinoma? A prologue. Cancer, 101, 466–475.
[5] Lange M., et al. (2014). Baseline cognitive functions among elderly patients with localized breast cancer. European Journal of Cancer, 50, 2181-2189.
NOTES
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AXE 4
52) Détection de mutations constitutionnelles du gène HID-1 chez des patients présentant un médulloblastome. Pierre FERMEY
Pierre Fermey 1, Sabine Raad 1, Ophélie Carmon 2, Gaëlle Bougeard 1, Françoise Charbonnier 1 , Sophie Coutant 1 , Myriam
Vezain 1, Youssef Anouar 2, Maïté Montero-Hadjadje 2, Thierry Frébourg 1, Isabelle Tournier 1
Inserm U1079-IRIB et Service de Génétique - Centre Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée,
Inserm, Université de Rouen et CHU de Rouen, Rouen, France
Inserm U982-DC2N-IRIB, Inserm et Université de Rouen, Mont-Saint-Aignan, France
1
2
Dans le but d’identifier de nouvelles bases moléculaires aux tumeurs cérébrales pédiatriques, nous avons appliqué la
stratégie d’analyse exomique différentielle de trios enfant malade / parents indemnes à des patients ayant développé des
tumeurs précoces multiples, de présentation sporadique, et sans mutation constitutionnelle des gènes de prédisposition
connus.
Nous avons étudié un patient ayant développé deux tumeurs cérébrales (médulloblastome à 8 ans et méningiome à 22
ans) sans antécédent familial évocateur d’une prédisposition Mendélienne. Ce patient présente une perte auditive progressive bilatérale mise sur le compte de l’irradiation. Nous avons réalisé le séquençage exomique de ce jeune patient
et de ses deux parents indemnes de cancer. Parmi les 20 009 variants identifiés chez le cas index, nous avons identifié
2 variations de novo non-synonymes à l’état hétérozygote. La première, prédite délétère, touche le gène MYO7A impliqué dans des formes autosomiques dominantes (DFNA11) et récessives (DFNB2 et USH1B) de perte de l’audition et
explique probablement la surdité observée chez le patient. La seconde variation est une mutation faux-sens du gène
HID- 1 (High-temperature-Induced Dauer formation), anciennement dénommé DMC1 pour « Down-regulated in many
cancers », codant la protéine HID-1, fortement exprimée dans le cerveau, en particulier dans les cellules neuronales et
sécrétrices. Cette variation, prédite délétère, touche un acide aminé très conservé de la protéine HID-1. L’expression
de HID-1 est très fortement diminuée dans de multiples lignées cancéreuses. HID-1, localisée au niveau du trans-golgi,
serait impliquée dans la secrétion des neuropeptides et, en particulier, dans le tri des vésicules néoformées. Certains
médulloblastomes se développant à partir de précurseurs des neurones à grain du cervelet, cellules fortement sécrétrices, l’identification d’une mutation de novo de HID-1 chez un enfant présentant un médulloblastome pose la question
de l’implication causale de cette mutation.
Nous avons donc entrepris une étude de récurrence dans une cohorte de 32 patients avec médulloblastome et/ou méningiome et avons mis en évidence une seconde mutation faux-sens de HID-1 non répertoriée et prédite délétère. Nous
avons dans un premier temps étudié l’impact de ces deux variants sur l’expression et sur la localisation de la protéine.
Ces deux variations ne semblent pas impacter les niveaux d’expression ni la localisation de HID-1. Nous évaluons actuellement l’impact de ces variations sur la sécrétion des vésicules à cœur dense dans un modèle cellulaire de surexpression
en comparant la sécrétion relative des cellules transfectées avec HID-1 mutant à celle mesurée pour les cellules transfectées avec HID-1 sauvage. Ce travail devrait nous permettre de savoir si les mutations détectées correspondent à des variants rares voire privés sans impact biologique ou si ces mutations sont impliquées dans la genèse du médulloblastome.
NOTES
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AXE 4
53) Les RCPG chimiotactiques contrôlent la migration cellulaire en inhibant
la biogénèse des autophagosomes : rôle potentiel dans l’invasion tumorale.
Pierre-Michaël COLY
P.M. Coly, N. Perzo, V. Le Joncour, C. Lecointre, M.T. Schouft, L. Desrues, M.C. Tonon, O. Wurtz, P. Gandolfo, H. Castel
et F. Morin
Inserm U982, Laboratoire de Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine (DC2N), Equipe Astrocytes
et Niche Vasculaire, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, 76821 Mont-SaintAignan
Les gliomes sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes et les plus agressives. Sous l’influence de facteurs
chimiotactiques, les cellules de gliomes infiltrent activement le parenchyme cérébral, ce qui leur permet d’échapper aux
thérapies focales (chirurgie et radiothérapie) et de donner naissance à de nouveaux foyers tumoraux, à distance de la
tumeur initiale. Les travaux menés au sein de l’équipe ont pour objectif de comprendre les mécanismes intracellulaires
déclenchés par les facteurs chimiotactiques et leurs récepteurs, responsables de ce processus invasif.
L’autophagie est un mécanisme catabolique par lequel certaines protéines cytosoliques sont dirigées vers le compartiment lysosomial, où elles seront dégradées. L’activation ou l’inhibition de l’autophagie permet ainsi un remodelage
dynamique du protéome cellulaire. Bien qu’un lien fonctionnel ait été démontré entre le processus autophagique et la
migration cellulaire, le mode de régulation de l’autophagie par les récepteurs chimiotactiques restait encore totalement
inexploré.
La majorité des stimuli chimiotactiques se lient à des récepteurs membranaires appartenant à la famille RCPG (Récepteurs Couplés aux Protéines G). Par l’utilisation de la lignée cellulaire HEK-293 ainsi que la lignée de gliome humain U87,
nous démontrons que l’activation de deux récepteurs chimiotactiques de la famille RCPG, le CXCR4 et l’UT, provoque une
réduction marquée de la biogenèse des autophagosomes. Nous montrons que ces RCPG exercent leurs effets anti-autophagiques en inhibant le recrutement de la protéine Atg16L vers des vésicules pré-autophagiques se formant à partir de
la membrane plasmique. Nous démontrons finalement qu’une inhibition de l’activité autophagique par cette voie favorise
la formation de complexes d’adhésion au front de migration cellulaire. L’ensemble de nos travaux suggèrent qu’une inhibition du processus autophagique constitue un relai essentiel dans la migration chimiotactique induite par les récepteurs
UT et CXCR4, et pourraient permettre d’envisager de nouvelles cibles thérapeutiques dans le traitement des gliomes de
haut grade, fortement invasifs.
NOTES
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AXE 4
54) L’hypoxie dans les glioblastomes favorise le phénotype macrophagique pro-tumoral par la polarisation des macrophages M0 et la ré-éducation des macrophages M1.
Marine LEBLOND
Leblond MM1,2,3,4, Gérault AN1,2,3,4, Corroyer-Dulmont A1,2,3,4, Petit E1,2,3,4, Bernaudin M1,2,3,4 et Valable S1,2,3,4
CNRS, UMR6301-ISTCT, équipe CERVOxy, GIP CYCERON, F-14074 CAEN, France.
UNICAEN, UMR6301-ISTCT, F-14032 Caen, France.
CEA, DSV/I2BM, UMR6301-ISTCT, F-14074 Caen, France.
4
Normandie Univ, France.
1
2
3
Introduction :
L’hypoxie, caractéristique majeure des glioblastomes (GB), est un facteur de mauvais pronostic pour ces tumeurs (Spence
et al., 2008). Au cours de la croissance des GB, une activation de la réponse inflammatoire est également observée avec
notamment une accumulation au niveau tumoral, de macrophages (MΦ) polarisés en un phénotype M1 (anti-tumoral)
ou M2 (pro-tumoral) (Movahedi et al., 2010). Actuellement, il semble que les MΦ retrouvés chez les patients porteurs
de GB, soient préférentiellement de phénotype M2 (Prosniak et al., 2013) et liés au mauvais pronostic (Lu-Emerson et
al., 2013). Cependant, l’origine de la polarisation M2 dans les GB n’est pas encore clairement identifiée. L’hypoxie étant
associée à l’agressivité des GB, nous nous sommes interrogés sur le fait qu’elle puisse intervenir dans l’orientation de
l’inflammation vers un phénotype M2. Afin d’étayer cette hypothèse, les objectifs de cette étude étaient, d’une part,
d’évaluer in vivo le tropisme des MΦ vers la tumeur cérébrale et ce en relation avec le degré d’oxygénation (CorroyerDulmont et al., 2013), et d’autre part, d’évaluer les effets de l’hypoxie sur le phénotype des MΦ in vitro et in vivo.
Méthodes :
Deux modèles orthotopiques de GB ont été préparés après injections de cellules humaines de GB, U87 et U251 (5.104
cellules/3µl), chez des rats nude athymiques. Des immunohistochimies au pimonidazole, CD68/CD14, iNOS et Arg1 ont
permis de détecter l’hypoxie tumorale, également évaluée in vivo par TEP-[18F]-FMISO, les MΦ et leur polarisation vers
un phénotype M1 ou M2, respectivement. In vitro, des cultures primaires de MΦ (MΦ M0) ont été préparées à partir de
moelle osseuse de souris, puis cultivées à 1% et 0,2% d’oxygène et la polarisation de ces cellules a été déterminée aux
niveaux transcriptomique et enzymatique.
Résultats :
Dans les deux modèles de GB étudiés, les MΦ ont été trouvés au niveau tumoral, avec une migration plus importante
dans la tumeur U251 qui est le modèle le plus hypoxique. Pour ce modèle, les MΦ s’accumulent préférentiellement
dans les régions hypoxiques et présentent les caractéristiques des MΦ M2, contrairement à ceux retrouvés en bordure
de tumeur, région vascularisée, qui expriment les marqueurs des MΦ M0 et M1. In vitro, des MΦ M0 et M1 cultivés en
hypoxie modérée et sévère acquièrent les caractéristiques des MΦ M2. En parallèle, la présence de ces marqueurs M2
est renforcée dans les MΦ M2 cultivés en hypoxie.
Conclusion :
Dans cette étude, nous avons ainsi montré une relation entre l’hypoxie et la présence des MΦ retrouvés sur le site tumoral. Nous avons également montré que l’hypoxie influence directement l’acquisition d’un phénotype M2. Ces résultats
renforcent les données en faveur d’un effet délétère de l’hypoxie sur le développement tumoral.
Remerciements : Conseil Régional de Basse-Normandie, Université de Caen Normandie, Archade, CNRS, le Fond Européen de Développement Régional de BasseNormandie (FEDER), «l’Europe s’engage en Basse Normandie», la Fédération de la Recherche sur le Cerveau (FRC) et le Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche (MESR).
NOTES
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AXE 4
55) Utilisation de nanovecteurs de thérapies gazeuses pour réoxygéner les glioblastomes et augmenter l’efficacité de la radiothérapie. Clément ANFRAY
Anfray C1,2,3,4, Chakhoyan A1,2,3,4, Komaty-Zaarour S2,5, Petit E1,2,3,4, Chazalviel L1,2,3,4, Toutain J1,2,3,4, Divoux D1,2,3,4, Allioux
C1,2,3,4, MacKenzie ET1,2,3,4, Bernaudin M1,2,3,4, Touzani O1,2,3,4, Mintova S2,5, et Valable S1,2,3,4.
CNRS, UMR 6301 ISTCT, équipe CERVOxy. GIP CYCERON, Bd Henri Becquerel, BP5229, F-14074 CAEN cedex, France
Université de Caen Basse-Normandie
CEA, DSV/I2BM
4
Normandie Univ
5
Laboratoire Catalyse et Spectrochimie (LCS), CNRS, ENSICAEN
6
boulevard du Maréchal Juin, 14050 Caen, France
1
2
3
Introduction : L’hypoxie est l’une des principales causes de résistance des glioblastomes (GBM) face à la radiothérapie.
Ainsi, il était attendu que l’inspiration de carbogène (95% d’O2 et 5% d’CO2) par le patient pourrait réduire l’hypoxie
tumorale et ainsi augmenter l’efficacité de la radiothérapie, mais les résultats des essais cliniques ont été négatifs. Cette
étude a pour buts d’expliquer les mécanismes sous-jacents à l’échec de cette stratégie et de proposer une stratégie
alternative. Pour cela, nous avons dans un premier temps évalué la capacité du carbogène à augmenter la quantité de
sang et l’oxygénation dans la tumeur et identifié les mécanismes empêchant sa réoxygénation. Dans un second temps
nous proposons une stratégie alternative visant à augmenter l’oxygénation intra-tumorale en se basant sur des des
nanocristaux de zéolites, des nanoparticules poreuses capables de vectoriser des thérapies gazeuse.
Méthodes : Deux modèles orthotopiques de GBM humains (U87-MG et U251-MG) ont été utilisés chez des rats athymiques. Deux paramètres ont été analysés le fCBV (Fractional Cerebral Blood Volume) et la SMRIO2 (saturation sanguine)
sur une IRM 7T. Les mesures ont été effectuées sous ventilation en air (ligne de base) ou en carbogène. Ces paramètres
ont été utilisés pour calculer les variations induites par le carbogène (exprimées en ΔfCBV & ΔSMRIO2).
La toxicité des nanocristaux de zéolites a été évaluée in vitro par test de prolifération (WST-1), analyse du cycle cellulaire
par cytométrie en flux et immunocytochimie γH2AX. Une lignée cellulaire humaines (U87-MG) ainsi que des cultures
primaires d’astrocytes et de neurones murins ont été utilisées et mises en présence de concentrations croissantes de
nanovecteurs pendant 24 et 48h. In vivo, la capacité des nanovecteurs à atteindre la tumeur a été évaluée par imagerie
T2*w chez des rats porteurs de tumeurs auxquels avaient été injectés par voie intraveineuse des nanovecteurs modifiés
par ajout d’atomes de fer dans leur structure.
Résultats : Comme attendu, l’hypercapnie entraîne une augmentation du fCBV et de la SMRIO2 du côté controlatéral
(21,7±10,2% et 15±9,5% respectivement). Cependant, dans la tumeur, l’augmentation du fCBV est de 7,9±4,8% dans
le modèle U87-MG, et seulement de 2,6±3,2% dans le modèle U251. En parallèle, l’hypercapnie induit une augmentation
de la SMRIO2 de 8,7±5,3% dans le modèle U87 et de seulement 4,5±5,2% dans le modèle U251.
Jusqu’à une concentration de 100 µg/ml, les résultats n’ont pas mis en évidence de cytotoxicité ni de génotoxicité des
nanovecteurs sur les types cellulaires testés. Les injections in vivo ont permis de mettre en évidence la capacité des
nanovecteurs à s’accumuler dans le tissu tumoral au cours du temps.
Conclusions : L’administration de carbogène par ventilation augmente le volume sanguin cérébral et la saturation en
oxygène du tissu sain mais de manière très limitée au sein des tumeurs les plus hypoxiques et les moins vascularisées.
Nous proposons donc une stratégie de réoxygénation tumorale alternative basée sur des nanovecteurs de thérapies
gazeuses qui présentent la capacité de s’accumuler dans le tissu tumoral. La prochaine étape consistera en l’utilisation
de nanovecteurs chargés en O2 pour évaluer leur capacité à augmenter l’oxygénation du tissu tumoral.
NOTES
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95
AXE 5
56) Premières données de survie à 3 ans du Registre général des cancers de Lille.
Karine LIGIER
K.Ligier 1, P-E. Haidara 2, H. Béhal 3, A. Kramar 4, A. Duhamel 3
Registre général des cancers de Lille et de sa Région, GCS-C2RC, 59037 Lille, France
Polytech’Lille, 59655 Villeneuve d Ascq, France
Unitée de biostatistiques , EA2694, Univ Lille Nord de France, CHRU Lille, 59000 Lille, France
4
Département de biostatistiques, Centre Oscar Lambret, 59000Lille, France
1
2
3
Le Registre général des cancers de Lille et de sa région a été créé en 2009. Il a pour mission principale de réaliser la
surveillance épidémiologique des cancers sur la zone de proximité de Lille (ZPL) afin de publier des données d’incidence
de cancers et de survie des patients à destination des décideurs de santé publique, des professionnels de santé et du
grand public. L’objectif de ce travail est de présenter les premiers résultats de survie à 3 ans des patients domiciliés dans
la ZPL et ayant eu une tumeur solide diagnostiquée sur la période 2008-2010.
Les survies nettes à 3 ans ont été calculées suivant la méthode de Pohar-Perme et standardisées sur l’âge (pondération
selon l’International Cancer Survival Standard). Seules les tumeurs invasives étaient incluses. La date de point était
fixée au 30/06/2013 ; 2% des patients étaient perdus de vue. Les calculs ont été réalisés séparément pour chaque sexe
lorsque l’effectif était suffisant. L’intervalle de confiance à 95% a été calculé. Les analyses ont été réalisées à l’aide du
logiciel Stata13. Les survies obtenues ont été mises en parallèles avec les survies des patients français pour la période
2005-2010 publiées en février 2016 à partir des données des registres de cancers français du réseau Francim.
Les survies à 3 ans des patients de la ZPL étaient inférieures d’au moins 5 points par rapport aux données françaises
pour les localisations suivantes : tête et cou-hommes (ZPL : 37 [31-43], France : 43 [42-45]), tête et cou-femmes
(ZPL : 40 [29-50], France : 46 [45-47]), larynx -2sexes (ZPL :58 [46-68], France :64 [62-66]), rectum-femmes (ZPL
: 62 [54-68], France : 71 [69-72]), voies biliaires-2 sexes (ZPL : 19 [12-27], France : 25 [24-28]) , pancréas-2 sexes
(ZPL : 8 [5-12], France : 13 [13-14]), mélanome de la peau-hommes (ZPL : 87 [79-92], France : 92 [91-93]),
sarcomes tissus mous-2sexes (ZPL : 63 [47-75], France : 68 [66-71]), ovaire (ZPL : 47 [40-54], France : 54 [5356]), vessie-hommes (ZPL : 57 [50-64], France : 62 [61-63]), système nerveux central-2 sexes(ZPL : 26 [20-33],
France : 33 [31-34]), thyroïde-femme (ZPL : 92 [84-96], France : 97 [96-98]). Les survies à 3 ans étaient comparables
pour les localisations suivantes : œsophage, estomac, colon, foie, sein, col et corps de l’utérus, prostate, rein.
NOTES
96
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AXE 5
57) Professionnels de santé et détection précoce des cancers des voies aérodigestives
supérieures dans le Nord-Ouest de la France. Karine LIGIER
Karine Ligier 1, Olivier Dejardin 2, Ludivine Launay 2, Emmanuel Benoit 3, Emmanuel Babin 2,4, Simona Bara 5, Bénédicte
Lapôtre-Ledoux 6, Guy Launoy 2, Anne-Valérie Guizard 7
Registre général des cancers de Lille et de sa Région, GCS-C2RC, 59037 Lille, France
CHRU de Caen, U1086 INSERM UCBN« Cancers & préventions », 14000 Caen, France
ERSM-Nord, 59665 Villeneuve d’Ascq, France
4
Service d’ORL et de Chirurgie maxillo-faciale, CHRU de Caen, 14000 Caen, France
5
Registre général des cancers de la Manche, Centre Hospitalier Public du Cotentin, 50100 Cherbourg-Octeville, France
6
Registre général des cancers de la Somme, Hôpital Nord, 80054 Amiens, France
7
Registre général des tumeurs du Calvados, Centre F Baclesse, U1086 INSERM UCBN« Cancers & préventions », 14000
Caen, France
1
2
3
Contexte :
Dans le contexte de la détection précoce des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS), cette étude a pour
objectif de décrire le recours aux soins des patients atteints de cancer des VADS durant l’année précédant leur diagnostic
et connaître l’impact de ce recours sur le stade au diagnostic du cancer.
Matériels et méthodes :
Les patients de plus de 20 ans ayant un diagnostic de cancer des VADS incident en 2010 ont été inclus à partir des quatre
registres du Cancéropôle Nord-Ouest (Calvados, Manche, Somme, Lille et sa région). Les données médicales ont été croisées avec des données de consommation de soins issues de la base Erasme du Régime général de l’Assurance maladie.
Résultats :
Dans l’année précédant leur diagnostic, 86,0% des patients avaient consulté un médecin généraliste et 21,1% un dentiste. La consultation d’un médecin au moins une fois au cours de l’année précédant le diagnostic n’était pas liée aux
comorbidités, à l’âge, au sexe, au département, au quintile de défavorisation du lieu de résidence. Les patients «très
défavorisés» ont consulté un dentiste moins fréquemment (p = 0,007) que ceux «plutôt privilégié», «plutôt défavorisé»
et « défavorisés ». Le stade au diagnostic était moins avancé pour les patients qui avaient consulté un médecin généraliste dans l’année précédant leur diagnostic (OR = 0,42 [0,18 à 0,99]) : cette association montrait un effet dose-réponse.
Discussion-Conclusion :
La détection précoce des cancers des VADS par les médecins généralistes semble être le moyen à privilégier compte
tenu de la fréquence des consultations, de l’existence d’une association significative entre les consultations et un stade
localisé de cancer au diagnostic et de l’absence d’association avec le niveau socio-économique.
NOTES
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AXE 5
58) Epidémiologie et prise en charge des tumeurs de la vessie dans la zone de proximité de Lille : étude en population générale. Sandrine PLOUVIER
Plouvier S 1, Ligier K 1, Villers A 2, Leroy X 3, Ballereau C 4, Leduc F 5, Bonnal JL 6, Pasquier D 7
Registre général des cancers de Lille et de sa région, GCS C2RC, CHRU de Lille, Lille , France
Department of Urology, Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille, Lille, France.
Service d’anatomie et cytologie pathologique, Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille, Lille, France.
4
Service d’urologie, hôpital privé La Louvière, 69, rue de la Louvière, 59042 Lille, France.
5
Service d’anatomie et cytologie pathologique, Unilabs, Lille, France
6
Université Lille Nord de France, Lille, France
7
Academic Radiation Oncology Department, Centre Oscar Lambret, Lille, France.
1
2
3
Les objectifs de l’étude sont de décrire d’une part les caractéristiques anatomocytopathologiques des tumeurs de vessie
incidentes en population générale, dans la zone de proximité de Lille (ZL), et d’autre part la prise en charge thérapeutique initiale des personnes atteintes des tumeurs urothéliales à risque fort de progression/récurrence et des personnes
ayant une tumeur de vessie infiltrante au moment du diagnostic. La ZL (780.000 habitants) est couverte par le registre
général des cancers de Lille et de sa région. Les tumeurs y sont enregistrées et codées selon les standards internationaux
et nationaux. Les tumeurs de vessie incidentes en 2011 et 2012 sont analysées à l’exception des tumeurs bénignes et
des carcinomes de l’ouraque (N=517). Une analyse anatomopathologique a été effectuée pour 510 tumeurs : outre les
formes urothéliales pures (89.7%) ou avec métaplasie (6.6%), des carcinomes épidermoïdes (0.8%), des adénocarcinomes (0.4%), un carcinome à petites cellules ont été identifiés. Au moment du diagnostic, 23.0% des tumeurs étaient
des tumeurs urothéliales classées à faible risque de récurrence/progression, 30.8% étaient à risque intermédiaire et
17.4% à haut risque. Enfin, 27.5% des tumeurs vésicales étaient infiltrantes. L’âge médian de survenue des 90 tumeurs
à haut risque était 74 ans (min 40-max 92). Dans ce groupe, 61 cas ont été présentés en réunion de concertation multidisciplinaire ; 49 personnes ont bénéficié d’instillations endovésicales et 9 d’une chirurgie d’emblée. Dans 90.2% des
cas, la prise en charge initiale correspondait à la recommandation de la réunion. L’âge médian de survenue des 142
tumeurs infiltrantes était 72 ans (min 37-max 93). Dans ce groupe, 131 cas ont été présentés en réunion de concertation
multidisciplinaire ; 65 personnes ont bénéficié d’une chirurgie en premier traitement, 32 n’ont reçu aucun traitement
spécifique. Dans 81.5% des cas, les personnes ont effectivement reçu le traitement préconisé.
NOTES
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AXE 5
59) Parcours de soins des patientes atteintes d’un cancer du sein en Haute-Normandie
en 2012. Mélodie LUCAS
Mélodie Lucas 1, Jean-Marc Guilbaud 2, Anne-Marie Mercier 3, Agnès Loeb 2, Loetizia Froment 1, Valérie Josset 1, Véronique
Merle 1, Pierre Czernichow 1
1
2
3
Département d’Epidémiologie et de Santé Publique, CHU-Hôpitaux de Rouen, Rouen
Département d’Information Médicale, Centre Henri-Becquerel, Rouen
Direction Régionale du Service du contrôle Médical de Normandie, Rouen
Introduction :
L’évaluation du suivi des recommandations par la description des parcours de soins concourt à l’amélioration de la prise
en charge (PEC) en oncologie et à l’efficience du système de soins. La PEC du cancer du sein, 1er cancer féminin, repose
sur des recommandations nationales. Cette étude décrit le parcours de soins des patientes atteintes d’un cancer du sein
en Haute-Normandie.
Méthode :
Le parcours de soins des patientes ayant un premier séjour pour cancer de sein en 2012 a été décrit jusqu’à fin 2013.
Les patientes déjà diagnostiquées en 2010 et 2011 ont été exclues. Les PEC de chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie
publique ont été extraites des bases PMSI MCO, la radiothérapie privée de la base SNIIRAM de la DRSM Normandie.
Résultats :
1 873 patientes ont été incluses.
Un parcours de soins a été décrit pour 97% des patientes (n=1811). 88% des patientes ont eu une exérèse mammaire,
47% une chimiothérapie et 72% une radiothérapie dont 64% en secteur libéral (n=858/1367). 3% n’ont eu ni chirurgie,
ni chimiothérapie, ni radiothérapie.
Le respect des recommandations a pu être évalué pour les carcinomes in-situ et les tumeurs invasives non métastatique
soit 84% des patientes (n=1570). Sur l’ensemble de ces patientes 81% avaient une prise en charge conforme.
- carcinome in-situ : 78% (93/119) (75 exérèse partielle-radiothérapie, 18 exérèse totale)
- cancer invasif avec envahissement ganglionnaire : 71% (314/444 exérèse-chimiothérapie-radiothérapie)
- cancer invasif sans envahissement ganglionnaire 86% (869/1007) (472 exérèse- radiothérapie, 241 exérèse-chimiothérapie-radiothérapie, 113 exérèse totale, 43 exérèse-chimiothérapie)
Conclusion :
L’apport des données de radiothérapie privée est indispensable pour la description du parcours de soins en cancérologie.
L’arrivée sur le marché de chimiothérapies orales, rendra de plus en plus difficile le repérage des PEC de chimiothérapie
par le PMSI mais une exploitation du SNIIRAM permettra de contourner cette perte d’information.
NOTES
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AXE 5
60) Limites de l’emploi des bases médico-administratives pour décrire les parcours de
soins en cancérologie. Mélodie LUCAS
Mélodie Lucas 1, Jean-Marc Guilbaud 2, Anne-Marie Mercier 3, Agnès Loeb 2, Loetizia Froment 1, Valérie Josset 1, Véronique
Merle 1, Pierre Czernichow 1
1
2
3
Département d’Epidémiologie et de Santé Publique, CHU-Hôpitaux de Rouen, Rouen
Département d’Information Médicale, Centre Henri-Becquerel, Rouen
Direction Régionale du Service du contrôle Médical de Normandie, Rouen
Introduction :
La description des parcours de soins est un objectif important pour l’analyse du respect des recommandations nationales
pour la prise en charge en cancérologie. La prise en charge des cancer du sein, associant chirurgie, chimiothérapie et
radiothérapie, diffère selon le stade tumoral et l’acte chirurgical initial.
Cette étude recherche les limites de l’utilisation des bases médico-administratives pour la description des parcours de
soins pour les cancers du sein en Haute-Normandie.
Méthode :
Deux sources de données pour définir le parcours de soins :
- bases PMSI MCO
- base SNIIRAM de la DRSM Normandie pour la radiothérapie privée (non couverte par le PMSI)
Résultats :
Principaux obstacles à la description des parcours de soins :
- Défaut de production des informations sources. L’analyse a révélé des différences de codage des diagnostics et des
actes entre les établissements : codes manquants, inappropriés ou avec une hiérarchisation non conforme aux règles
de codage, entraînant une sur ou sous-déclaration des cas ou des incohérences diagnostics dans le temps. L’exemple
le plus probant est la quasi systématisation du codage du curage axillaire dans les établissements privés correspondant
probablement au dépistage du ganglion sentinelle
- Méconnaissance du stade TNM et des facteurs personnels pris en compte pour établir la prise en charge
- Dénombrement impossible du nombre de séances de chimiothérapie dès lors que la patiente a reçu une cure durant
une hospitalisation conventionnelle ni des séances de radiothérapie privée (facturation en lot)
- Distinction impossible des différents protocoles de chimiothérapie ni des séances de chimiothérapie des séances pour
Herceptin
- Calcul du délai entre deux prises en charge difficile lors de chevauchement de prise en charge et impossible pour la
radiothérapie privée.
Conclusion :
La qualité des données contenue dans les bases médico-administratives limite les analyses détaillées des trajectoires de
soins en cancérologie.
NOTES
100
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AXE 5
61) Perception et attitude déclarée vis à vis de leur chambre implantable de patients
suivis pour cancer. Thomas VERLEULIN
T. Vermeulin1, H. Lahbib1, M. Lottin1, C. Brifault1, J. Diot1, E. Huet2, C. Pfister3, F. Di Fiore4, P. Michel4, P. Czernichow1,
V. Merle1
Département d’Epidémiologie et de Santé Publique ; CHU Hôpitaux de Rouen
Chirurgie Digestive ; CHU Hôpitaux de Rouen
Service d’Urologie ; CHU Hôpitaux de Rouen
4
Service d’Hépato -Gastro-Entérologie et Nutrition ; CHU Hôpitaux de Rouen
1
2
3
Introduction :
Les chambres implantables (CI) améliorent sécurité et qualité de vie des patients sous chimiothérapie anticancéreuse.
Notre objectif était d’évaluer dans un CHU la perception et la satisfaction des patients vis à vis de la CI, et le lien avec
leur attitude déclarée en cas de réimplantation.
Méthode :
Tous les patients admis pour chimiothérapie (sauf première cure) de cancer digestif ou urologique du 9/4 au 9/5/2014,
quelle que soit l’ancienneté de la pose de CI, ont été interrogés par questionnaire standardisé sur leur satisfaction
concernant la pose de CI (si réalisée au CHU), les cures, la douleur, l’inconfort, l’information reçue, et leur attitude déclarée si une réimplantation de CI sous anesthésie locale (AL) était nécessaire. Les facteurs associés à un refus déclaré de
réimplantation sous AL ont été recherchés par analyse univariée puis régression logistique.
Résultats :
81 patients interrogés (aucun refus), dont 74 CI posées au CHU (57 sous AL) ; 65/74 (88%) étaient satisfaits des conditions de pose, mais 21/74 (37%) trouvaient la pose douloureuse et 18/74 (32%) inconfortable ; 71/81 (88%) étaient
satisfaits des conditions des cures, 9/81 (11%) trouvaient les cures douloureuses ; 79/81 (98%) recommanderaient la
CI. Les facteurs associés en univarié au refus déclaré d’une réimplantation sous AL étaient une pose jugée douloureuse
(p=0,0011), inconfortable (p=0.0036), longue (p=0,0160), l’anxiété pendant la pose (p=0,0377). Un acte cohérent
avec l’information était un facteur protecteur (p=0,0051). En multivarié, seules la pose douloureuse (p=0.0209) ou
inconfortable (p=0,0362) étaient associées au refus déclaré de réimplantation sous AL.
Discussion :
La pose de CI était fréquemment jugée douloureuse et inconfortable par les patients, mais reste recommandée par les
patients. L’association entre conditions perçues de la pose et refus de réimplantation sous AL justifie de veiller aux conditions de pose, et pourrait conduire à privilégier les réimplantations sous anesthésie générale.
NOTES
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101
AXE 5
62) Les complications des pancréatectomies impactent-ils les coûts hospitaliers ? Analyse médico-économique sur 128 résections pancréatiques. Mehdi EL AMRANI
Mehdi El amrani 1, Maxence Fulbert 1, Nicolas Depas 2, Guillaume Clément 2, François-René Pruvot 1, Stéphanie Truant 1
1
2
Service de chirurgie digestive et transplantation, CHRU de Lille, France
Service de Département d’information médicale, CHRU de Lille, France
Background :
Malgré les progrès récents, la chirurgie pancréatique est à l’origine d’un taux de complications post-opératoires considérable. Ceci est à l’origine d’une augmentation des coûts hospitaliers. L’objectif de notre étude est d’identifier les facteurs
associés à une majoration des coûts hospitaliers après résection pancréatique.
Méthodes :
Les patients opérés de résection pancréatique entre janvier 2008 et décembre 2014 ont été inclus. Les données de morbimortalité durant l’hospitalisation ont été recueillies. Les coûts ont été définis comme les coûts globaux relatifs à toutes
les dépenses médicales durant l’hospitalisation initiale et les réhospitalisations dans les 90 jours. Les complications postopératoires ont été gradées selon les classifications internationales (ISGPS).
Résultats :
128 patients d’âge moyen de 60,4 ans opérés dans notre département ont été inclus dans cette étude. La majorité des
patients ont été opérés de tumeurs malignes (69,5% vs 30,5%). Le coût hospitalier moyen était de 19700 euros. L’ictère
préopératoire était associé à un coût hospitalier plus élevé (21866 vs 17620, p=0.001) sans effet de l’IMC et de l’âge. En
peropératoire, les pertes sanguines >500 cc (p=0.038) et la transfusion (p=0.039) augmentaient les coûts hospitaliers.
En postopératoire, les complications graves (clavien≥3) étaient associées à un coût hospitalier plus élevé (27965 vs
17889, p<0,000) de même que les complications hémorragiques (18485 vs 25865, p<0.000), la gastroparésie (19631
vs 18465, p=0.051) et les infections post-opératoires. La fistule pancréatique n’augmentait pas les coûts mais les fistules
de grade B et C s’accompagnaient d’une majoration significative des coûts (p=0,002).
Conclusions :
La chirurgie pancréatique est associée à un coût hospitalier élevé en rapport avec un taux de complication non négligeable. La maîtrise des coûts après résection pancréatique nécessite une prévention des complications le but étant
d’améliorer la qualité des soins.
NOTES
102
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Jeudi 19 mai
AXE 5
Expositions professionnelles agricoles et risque de cancer au sein de la cohorte
AGRIculture&CANcer (AGRICAN), résultats après 5 années de suivi. Pierre LEBAILLY
Tual S.1,2,3, Lemarchand C.1,2,3, Boulanger M.1,2,4, Levêque-Morlais N.1,2,3, Perrier S.1,2,3, Clin B.1,2,4, Marcotullio E.5, Guizard
A.V.1,2,3,6, Velten M.7, Baldi I.8, Lebailly P.1,2,3
INSERM UMR1086 Cancers & Préventions, Caen
Université de Caen-Normandie, Caen
Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse, avenue du Général Harris, 14076 Caen Cedex 05
4
CHU de Caen, Service de Pathologie Professionnelle
5
Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole, Direction de la Santé Sécurité au Travail, Bagnolet
6
Registre général des tumeurs du Calvados, Caen
7
Registre des cancers du Bas-Rhin, Faculté de Médecine, Université de Strasbourg
8
Université de Bordeaux, ISPED, Laboratoire Santé Travail Environnement, Centre Inserm U897 « Epidémiologie –
Biostatistique », CHU de Bordeaux, Service de Médecine du Travail
1
2
3
Correspondance :[email protected]
Site internet : http://cancerspreventions.fr/
La part des cancers attribuable à des expositions professionnelles représenterait au minimum 2 à 8% de la mortalité par
cancer (soit 3 à 12.000 décès par année en France). La population agricole a été très peu étudiée en France en particulier
en termes de survenue de cancer bien que les expositions professionnelles en exploitation agricole concernent plus de
1 million de personnes et que la France soit un des premiers pays utilisateurs de pesticides au Monde. Pourtant, d’après
de nombreuses études menées principalement chez les agriculteurs nord-américains et scandinaves, certains cancers
(hémopathies malignes, cancers cutanés, sarcomes des tissus mous, cancer de la prostate, tumeurs cérébrales, cancers
gastriques,…) sont retrouvés en excès dans cette profession et plus particulièrement chez les utilisateurs de pesticides.
Une très vaste cohorte d’agriculteurs et de salariés agricoles est maintenant mise en place depuis 2008. Cette cohorte
AGRICAN concerne des départements disposant d’un registre des cancers qualifié par le Comité National des Registres,
pour une population incluse de plus de 180 000 affiliés du régime agricole (chefs d’exploitation et ouvriers agricoles
principalement, en activité ou retraités). Cela fait de cette cohorte la plus vaste et la plus variée dans les populations et
les activités agricoles concernées au niveau international et une des plus grandes études de cohorte menée en France.
Les premiers résultats en termes de mortalité et d’incidence sur la période entre l’inclusion (2005-2007) et la fin d’année
2011 (plus de 11 000 cancers incidents) confirment et renforcent les tendances observées au niveau international, à
savoir des risques plus faibles pour les cancers très liés au tabagisme et des risques augmentés pour des cancers hématologiques, de la prostate, des lèvres et pour les mélanomes cutanés. Les premières analyses internes sur les cancers
les plus fréquents ont montré des risques augmentés de cancers de la prostate chez les éleveurs de bovins (notamment
lors de l’utilisation d’insecticides sur animaux), ou de cochons ou encore lors de la réalisation des foins ainsi que lors de
l’exposition directe ou indirecte aux pesticides sur différentes cultures (blé-orge, arboriculture, pommes de terre, tabac)
et plus particulièrement chez ceux n’ayant jamais porté de gants de protection lors de l’utilisation de pesticides. De façon
intéressante, notre étude fournit des éléments convaincants en faveur d’un fort effet protecteur de l’implication dans des
élevages de bovins ou de chevaux sur le cancer du poumon, particulièrement chez les éleveurs impliqués dans l’alimentation ou la traite des vaches, et ceci en tenant compte du tabagisme.La première phase de suivi des expositions dans
cette cohorte a débuté dans sa phase active en début 2015 par l’envoi d’auto-questionnaires de suivi qui permettront
de mettre à jour des informations sur les expositions professionnelles et des habitudes de vie. Des travaux collaboratifs
sont en cours avec plusieurs autres cohortes agricoles au niveau international dans le cadre du consortium international
de cohortes agricoles (AGRICOH), notamment, sur les facteurs de risque de cancers hématologiques (cohortes norvégiennes et américaines), sur une matrice d’exposition aux endotoxines (cohortes américaines, néo-zélandaises…).
Mots-clés : AGRICAN, cohorte, pesticides, agriculture, cancers, facteurs de risque
NOTES
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
103
Présentation
des différentes
plateformes
au sein du
cancéropôle Nord-OUest
Le centre de traitement des données
du Cancéropôle Nord-Ouest
CENTRE DE TRAITEMENT DES DONNÉES DU CANCÉROPÔLE NORD‐OUEST
Vous avez une idée de projet en recherche clinique, en épidémiologie, et vous souhaitez bénéficier des compétences
d’une équipe reconnue et dédiée au traitement des données,
données sur des logiciels professionnels compliants aux normes
internationales
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Appel d’Offres
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Financement
Financement • Méthodologie Méthodologie
• Analyse des besoins
A l
d b i
• Budget (devis)
g (
)
• Aide à la rédaction Aide à la rédaction
P
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Protocole
‐ Gestion de données
G ti d d
é
émarches
Démarches
‐
Statistique
q
règlementaires
règlementaires Idé
Idée j
de Projet
• Aide au dépôt CNIL
Aide au dépôt CNIL
Mise en p
place
du
projet
Valorisation
Aide à la rédaction • Communication
• Publication
Rapport
Rapport final
• Analyse des données
Analyse des données
• Rapport final
Rapport final
Expertise métier
Expertise métier
•
•
•
•
Utilisation des standards internationaux dont CDISC
Interopérabilité des bases de données
Interopérabilité des bases de données
Enseignements universitaires E i
i
i i
Implications dans les réseaux de professionnels
p
p
Projets complexes
Projets complexes
• Etudes
multicentriques internationales
Etudes multicentriques internationales • Base Clinico‐
Base Clinico Biologique (FREGAT)
Biologique (FREGAT)
• Exploitation de bases de données issues de é
ll’assurance
assurance maladie (SIMONAL)
maladie (SIMONAL)
Analyse de données de génomique (BOCAGE)
• Analyse de données de génomique (BOCAGE)
Inclusions et suivi des individus
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Ad i i t ti d
• Administration de base de données
• CRF électronique
CRF électronique
• Randomisation Randomisation
li é
centralisée
• Masque de saisie
Trackingg des CRF
Saisie des données
Saisie des données I
td d
é
Import de données
Contrôles de cohérences des données
Codage médical (MedDRA)
Codage médical (MedDRA)
Réconciliation de bases de données
é
ili i d b
d d
é
Gel de base
Export de données
Export de données
Réd ti d DSUR
Rédaction des DSUR
Soutiens/Partenariats Institutionnels
Soutiens/Partenariats Institutionnels
Label INCa
• Label
INCa « Centre de Traitement des Données
Centre de Traitement des Données » de la Ligue Nationale contre le Cancer
• Soutien
Soutien de la Ligue Nationale contre le Cancer « Plateforme régionale de recherche clinique
» Pl t f
é i
l d
h h li i
• CLCC Caen, Lille et Rouen ,
• G4: CHU Amiens, Caen, Lille et Rouen
G4: CHU Amiens Caen Lille et Rouen
• Ponctuellement: CLCC Nancy, CHU Nice, P t ll
t CLCC N
CHU Ni
Cancéropôle
é ôl Ile‐de‐France…
l d
Contact : Marie Castéra‐Tellier  02
02 31 45 40 78
31 45 40 78
 [email protected]
t @b l
i
f
Site internet: www.ctd
cno.org
Site internet: www ctd‐cno
org
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
105
Plateforme de Génomique
fonctionnelle & structurale (Lille)
Contact : Martin FIGEAC / E-mail : [email protected] /  : + 33 (0)3 20 44 54 54 (p.33452)
Localisée au Centre de Biologie Pathologie Génétique
(CHRU de Lille), la plate-forme de génomique fonctionnelle et structurale est une structure dédiée à l’analyse
génomique.
C’est un service commun de l’université Lille 2 ouvert
à la communauté scientifique publique (Universités,
CHRU, INSERM, CNRS..) ou privée, pour des projets à
moyen/haut débit.
Notre plate-forme est d’autre part labellisée IBiSA
(Infrastructures en Biologie, Santé et Agronomie) et
travaille en étroite collaboration avec les équipes de
recherche du Cancéropôle Nord-Ouest.
Les analyses génomiques ont pour but de détecter et
de quantifier sur des biopuces ou par séquençage haut
débit la présence de nombreuses séquences d’ADN ou
d’ARN et leurs variations, à l’échelle d’un génome ou
dans une région ciblée.
La plate-forme se compose de quatre plateaux complémentaires correspondant aux différentes approches
génomiques :
• Le premier plateau technologique utilise le séquençage haut débit de LifeTechnologies (PGM
Ion-Torrent et Ion-Proton), dit de nouvelle génération, pour proposer une approche génomique de
séquençage avec une couverture et une précision
inégalée.
• Les deux plateaux suivant correspondent aux technologies de micro-arrays les plus utilisées dans le
monde : les technologies Agilent et Affymetrix.
• Finalement, le quatrième plateau, transversal,
permet l’analyse bioinformatique des données
générées. Notre équipe est spécialisée dans le
conseil et la mise en place de projets de génomique et l’accompagnement de nos partenaires
au cours de l’analyse.
Target-seq (reseq), RNA-seq, sRNA-seq (miRNA-seq), ChIP-seq,
DNase-seq, RIP-seq, CGH-array, SNP-array,
transcriptomique
Mutation, insertion/délétion,
genotypage, variations du nombre de copies,
disomie uniparentale, translocation, maladie résiduelle,
expression différentielle, épissage différentiel, régulation des gènes
106
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Plateforme bas-normande de séquençage
de nouvelle génération « SéSAME » (caen)
Contact : Dominique Vaur / E-mail : [email protected]
La Plateforme bas-normande de séquençage de nouvelle génération « SéSAME » (Séquençage pour la
Santé, l’Agronomie, la Mer et l’Environnement), développée avec l’Université de Caen-Basse Normandie est
localisée au Centre François Baclesse à Caen.
Elle a pour objectif de mettre à disposition des équipes
de la région des locaux, des équipements et un support technique et bioinformatique aux projets de séquençage à très haut débit dans les domaines de la
santé, l’agronomie, la mer et l’environnement.
Elle est équipée de deux séquenceurs Illumina, un
Nextseq500 et un MiSeq ainsi que des équipements
nécessaires à la préparation à haut débit des échantillons comprenant deux robots « High-Throughput»
BeckmanBiomek fx, un Covaris, une Tapestation, un
appareil QPCR 7500 Fast, des serveursde calculs dédiésetdes facilités de stockage pour la bioinformatique.
La plateforme est intégrée dans le Laboratoire de
Biologie et Génétique du Cancer du Centre François
Baclesse faisant partie de l’équipe de recherche INSERM U1079 – Génétique du Cancer et des maladies
neuropsychiatriques.
Dans le domaine de la recherche en cancérologie, la
plateforme est utilisée pour l’étude des formes héréditaires de cancer du sein ou des ovaires d’une part
et pour l’identification de cibles moléculaires à visée
thérapeutique dans les tumeurs.
Dans ces domaines, la plateforme développe aussi
des procédésde préparation des librairies, de séquençage et d’analyse bioinformatique permettant d’utiliser la technologie de séquençage à haut débit dans un
cadre diagnostic.
Méthodes développées :
Target-seq (reseq dontexome), DNA-seq (wholegenome), RNA-seq
(transcriptome), sRNA-seq (miRNA-seq).
Analyses bioinformatiques possibles :
génotypage (recherche de mutation, insertion/délétion), recherche
de variations du nombre de copies, expression différentielle,
épissage différentiel, assemblage de petits génomes.
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
107
Plateforme de Génomique (Rouen)
Contact : Thierry Frebourg / E-mail : [email protected]
La plate-forme de génomique de Rouen est une plateforme mixte recherche diagnostique située à la Faculté
de Médecine et de Pharmacie de Rouen et est intégrée au Centre Normand de Génomique et de Médecine Personnalisée, Fédération Hospitalo-Universitaire
labellisée en novembre 2015. Cette plateforme est
spécialisée dans le développement et l’optimisation de
nouvelles techniques d’exploration génomique, dans
l’interprétation des variations génomiques et dans la
mise au point de marqueurs génomiques personnalisés. Cette plateforme comprend 3 parties:
- Un plateau d’analyse génomique incluant un Agilent
G2565CA Microarray Scanner System pour la CGH array une
station robotique Sciclone NGSx PerkinElmer pour la préparation automatisée des librairies, un séquenceur NexSeq500
Illumina et un séquenceur MiSeq Illumina. Ce plateau bénéficie d’un espace d’archivage de données bioinformatiques
de 100To auprès du CRIHAN (Centre Régional Informatique
de Haute Normandie) et de l’expertise de 4 ingénieurs/techniciens en bioinformatique chargés de développer les suites
bioinformatiques pour les analyses de NGS, les filtres de
contrôles qualité, les bases de données, d’évaluer la performance des différents logiciels dédiés aux NGS et de réaliser les analyses bioinformatiques. Cette plateforme a assuré
le séquençage et l’analyse de 1700 patients dans le cadre
du diagnostic des formes héréditaires de cancer du colon,
d’environ 200 tumeurs pour l’identification de mutations prédictives de la sensibilité aux thérapies ciblées et l’analyse
d’environ 700 exomes constitutionnels.
- Un plateau de PCR digitale pour la détection et la quantification d’ADN dans les liquides biologiques et la mise au point
de marqueurs personnalisés du cancer incluant un système
Quant Studio 3D DPCR et un système Droplet Digital PCR
QX200, Droplet Generator de Bio-Rad. Ce plateau a permis
l’analyse séquentielle de plus de 500 patients atteints de
tumeurs solides malignes, en particulier cancer du colon et
cancer du sein, ou d’hémopathies.
- Un plateau d’analyse fonctionnelle des variations génomiques de signification inconnue (VSI). Ce plateau est en
particulier spécialisé dans l’étude de l’impact de ces VSI sur
l’épissage grâce à des tests minigènes optimisés et au développement et évaluation de nouveaux algorithmes de prédiction. Plus de 600 VSI détectés dans les gènes de prédisposition héréditaire au cancer ont été analysés.
Méthodes développées : séquençage de panels de gènes de grade
diagnostique ; séquençage et analyses d’exomes ; RNASeq ; ChipSeq ; détection et interprétation de variations nucléotidiques et du
nombre de copies ; analyse de l’épissage ; PCR digitale
108
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Les tumorothèques
dans le Cancéropôle Nord-Ouest
Les ressources biologiques sont stockées au sein de 5 tumorothèques :
Tumorothèque
de CAEN
Tumorothèque
de ROUEN
Tumorothèque
de LILLE
Tumorothèque
d’AMIENS
Tumorothèque
de LENS
(certification
NF S96-900
prévue en juin 2016)
(certifiée NF S96-900
en 2015)
(certifiée NF S96-900
en 2014)
Resp. Tissuthèque :
Pr JC. Sabourin
et Pr JM. Picquenot
Resp. Tissuthèque :
Pr MC. Copin
Resp. Cellulothèque :
Pr C. Preudhomme
Resp. Tissuthèque et
Cellulothèque :
Pr H. Sevestre
Resp. Tissuthèque :
Dr. C. Fromentin
Resp. Cellulothèque :
Dr H. Vandeputte
Resp. Tissuthèque :
Pr F. Galateau-Sallé
Resp. Cellulothèque :
Pr GL. Damaj
Mission des tumorothèques
Les tumorothèques ont une double vocation :
• Sanitaire : Amélioration de la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients ou si nécessaire de celui des
membres de leur famille (bénéfice direct pour le patient qui a été prélevé)
• Recherche : Permet à la communauté scientifique de faire avancer la recherche sur le cancer, sur les traitements ou
sur les pathologies associées aux cancers (bénéfice collectif)
Ces centres de ressources biologiques (CRB) permettent de conserver des tissus, cellules ou fluides biologiques, afin de
préserver l’intégrité des structures tissulaires, cellulaires et moléculaires avec un haut niveau de qualité.
Informations et consentement du patient
L’utilisation des échantillons d’un patient à une fin médicale ou scientifique autre que celle pour lesquels ils ont été prélevés nécessite au préalable que le patient ait été informé de cette autre fin, ne s’y soit pas opposé (art. 1211-2 du code
de la santé publique), et si cette utilisation implique l’examen de caractéristiques génétiques du patient, qu’il ait donné
son accord écrit (art. 16-10 du code civil).
Le Catalogue des collections
Il est possible d’effectuer une demande de ressources biologiques dans le cadre d’un projet de recherche (collaboration
ou prestation) en se rendant sur le site du CNO : http://www.canceropole-nordouest.org/plateformes/le-reseau-destumorotheques.
Démarche qualité, enjeux et collaborations
-Les tumorothèques situées dans le CNO se sont engagées dans une démarche de certification selon la norme qualité NF
S 96-900 spécifique pour les structures de type centre de ressources biologiques qui recueillent, conservent et mettent
à disposition, dans le respect de la législation en vigueur, des ressources biologiques à des fins de recherche.
-Ce critère qualitatif qui s’ajoute aux critères d’évaluation des CRB deviendra déterminant dans l’attribution des financements MERRI des tumorothèques.
-Les CRB-tumorothèques sont sollicitées pour de nombreux projets de recherche, ANR, INSERM, AAP Européens, INCa,
Financement Privé (fondation, association, ligue, ARC), Financement Industriel, Financement local, UNICANCER, Cancéropôle. Elles se sont également engagées à participer aux réseaux thématiques et aux bases clinicobiologiques
sélectionnées par l’INCa :BIOCAP,CONTICABASE,FREGAT,BCB GLIOBLASTOMES, LYMPHOPATH, MELBASE, MESOBANK,
POLA,REFCOR,TENPATH etc.
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
109
La PLATEFORME « INEGALITES
SOCIALES et Cancer »
du Cancéropôle Nord-Ouest
Présentation
L’objectif :
- Mise à disposition de l’ensemble des équipes de recherche l’expertise et les outils méthodologiques spécifiques à
l’étude des inégalités sociales en cancérologie, y compris l’étude des actions propres à les réduire.
- Mise à disposition d’une base d’outils et de techniques standardisés pour la mesure agrégée de l’environnement
social au niveau national et européen
- Aide méthodologique dans l’élaboration de projets de recherche portant sur les inégalités sociales, notamment en
recherche interventionnelle, dans le domaine des statistiques et sciences humaines et sociales
- Intégration permanente des nouvelles méthodes informatiques, géographiques, démographiques, économiques, statistiques, et épidémiologiques pour l’amélioration permanente de ces outils, techniques et méthodes de
référence.
Services de la plate-forme
La plate-forme est destinée à proposer des services
auprès de tous les porteurs d’études épidémiologiques,
cliniques ou de sciences humaines et sociales visant la
mesure, la compréhension et la réduction des inégalités
sociales de santé sur le territoire national et international.
Liste des services proposés :
•
•
•
•
•
Géolocalisation
Mesure agrégée de l’environnement social
Calcul de distances géographiques
Offre de conseils méthodologiques sur l’étude des
inégalités sociales
Offre de formation sur les inégalités sociales de
santé et accueil de stagiaires
Dernières publications relatives à l’activité de la Plateforme
- Guillaume E, Pornet C, Dejardin O, Launay L, Lillini R, Vercelli M,Marí-Dell’Olmo M, Fernández- Fontelo A, Borrell C, Ribeiro AI,Fatima de
Pina M, Mayer A, Delpierre C,Rachet B, Launoy G. Development of a cross-cultural deprivation index in five European countries. Journal
of Epidemiology and Community Health 2015 Dec 11. pii: jech-2015-205729.
- Fournel I, Bourredjem A, Sauleau EA, Cottet V, Dejardin O, Bouvier AM, Launoy G, Bonithon-Kopp C.Small-area geographic and socioeconomic inequalities in colorectal tumour detection in France. Eur J Cancer Prev. 2015 Jun 10.
- Bryere J, Pornet C, Dejardin O, Launay L, Guittet L, Launoy G. Correction of misclassification bias induced by the residential mobility in
studies examining the link between socioeconomic environment and cancer incidence. Cancer Epidemiology 2015 Apr;39(2):256-64.
- Dejardin O, Jones AP; Rachet B, Morris E, Bouvier V, Jooste V, Coombes E, Forman D, Bouvier AM, Launoy G. Relative contribution of
remoteness and deprivation on colorectal cancer survival - Evidence from France and England. Health & Place 2014 Sep 3;30C:36-44.
- Bryere J, Dejardin O, Bouvier V, Colonna M, Guizard AV, Troussard X, Pornet C, Galateau-Salle F, Bara S, Launoy L, Guittet L, Launoy
G. Socioeconomic environment and cancer incidence: A French population-based study in Normandy. BMC Cancer 2014 Feb 13;14:87.
- Pornet C, Denis B, Perrin P, Gendre I, Launoy G. Predictors of adhenceot repeat fecal occult blood test in a population-based colorectal
cancer screening programme. Br J Cancer 2014 Nov 25;111(11):2152-5.
Contacts
Responsable : Guy Launoy / [email protected] / 02 31 45 86 01
Olivier Dejardin : [email protected] / 02 31 45 86 23
Géolocalisation des données et obtention des données socioéconomiques :
Ludivine Launay : [email protected] / 02 31 45 86 19 ; Catherine Grin : [email protected] / 02 31 45 82 73
En savoir plus : http://cancerspreventions.fr/inegalites-sociales/plateforme-2/
La Plateforme bénéficie du soutien de la Ligue Nationale Contre le Cancer, du Cancéropôle Nord-ouest et
des Régions Hauts-de-France Nord Pas de Calais-Picardie et Normandie
110
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
La plateforme « Cancer et Cognition »
du Cancéropôle Nord-Ouest
Responsable Plateforme : Pr F. Joly
Site internet : www.canceretcognition.fr
Créée par le Cancéropôle Nord-Ouest (CNO), la plateforme Cancer et
Cognition est un consortium multidisciplinaire, unique en France et au
niveau international, rassemblant des médecins, neuropsychologues et
chercheurs en neurosciences. Elle s’inscrit dans la droite lignée de l’axe
4 du CNO baptisé Cancer et Neurosciences. Nos domaines d’expertises
communs : le cancer et ses traitements, et les troubles cognitifs. Notre
expertise est en lien avec les intergroupes de recherche clinique en cancérologie, les chercheurs, les médecins, les patients et les compagnies
pharmaceutiques.
Organisation de la plateforme
Services proposés
Pr F. Joly
Caen, U1086, CFBCHU
• Évaluation des troubles cognitifs dans le cadre d’essais
cliniques
• Montage d’études cliniques
dédiées aux troubles cognitifs
• Étude des troubles cognitifs dans des groupes ciblés
comme les personnes âgées
• Imagerie cérébrale (IRM,
PET Scan)
Dr B. Giffard,Caen,
U1077
& I.Leger, Caen,
U1086, Paris, IGR
Tests :
• Proposition de tests cognitifs adaptés et standardisés
en fonction de la situation
clinique
Imagerie fonctionnelle :
• Examen des manifestations
fonctionnelles des troubles
cognitifs par IRMf et PET
Scan,
• Identification des processus
physiopathologiques,
et biomarqueurs
Dr H. Castel
Rouen, U982
Dr N. Heutte
Caen, U1086
• Détection de biomarqueurs
dans le modèle animal et chez
les patients
• Création de protocoles
d’études comportementales
chez l’animal
• Evaluation des paramètres
pouvant
entraîner
des
troubles cognitifs
• Imagerie cérébrale
modèles animaux
• Soutien et/ou méthodologie
statistique dans les protocoles d’études selon le design
de l’étude retenu.
• Aide à la soumission de projets aux appels d’offre
• Soutien et/ou rédaction du
plan d’analyse statistique et
interprétation des résultats.
des
• Etude des liens entre dysfonctionnements cérébraux et
troubles cognitifs
Partenaires/Collaborations
De nouvelles collaborations permettront d’apporter un volet complémentaire d’expertise à l’équipe du CNO autour du système
nerveux central et consistera en un travail synergique entre neuropsychologues, statisticiens, informaticiens, ergonomes, cancérologues, neurologues, avec pour ambition, une visibilité nationale.
Cancéropôle Nord-Ouest
- Unité Inserm U982 de Rouen «Différenciation et
communication Neuronale et Neuroendocrine»,
Rouen
- Unité Inserm U1086 «Cancers et Préventions»,
Caen
- Unité Inserm U1077 «Neuropsychologie et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine»,
Caen
- Centre François Baclesse, Caen/ CHU de Caen,
- Centre Henri Becquerel, Rouen/ CHU de Rouen,
- Centre Oscart Lambret / CHRU de Lille,
- Institut Jules Bordet, Bruxelles,
- CHU d’Amiens
Collaborations
toires)
(Equipes/Groupes/Labora-
- Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris
- Hôpital du Val de Grâce, Paris
- École Normale supérieure, Cachan,
- OncoNeurotox, Paris
- UMR 8257 Cognac G, Paris
- GREC-Onco
- PSY-NCA, Rouen
- UMR 6301 CNRS-CEA-UCBN «Imagerie et
Stratégies Thérapeutiques des pathologies
Cérébrales et Tumorales» (ISTCT), Caen
Partenaires
-Institut Gustave Roussy, Paris
-Centre Antoine Lacassagne, Nice
-Centre Paul Strauss, Strasbourg
-CHU Strasbourg
Plateformes
-Cyceron, Caen
-Pissaro, Rouen
-Primacen, Rouen
Intergroupes
-Unicancer
-Groupe GINECO
-EANO
-ANOCEF
-SNLF
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Task Forces
- ICCTF
- EORTC
111
L’antenne Nord-Ouest
de la plateforme nationale
qualité de vie et cancer
Contacts : Dr. Natacha Heutte (coordinatrice),
U 1086 Inserm, Université de Caen Basse Normandie : [email protected]
Le Cancéropôle Nord-Ouest apporte les compétences de ses équipes à cette
plateforme qui vise à favoriser et optimiser l’utilisation de la qualité de vie
comme critère de jugement en cancérologie.
• EA 4666 « Développement du lymphocyte normal et pathologique : transduction des voies de
signalisation » (Amiens),
• Cancers & Préventions U 1086 INSERM-UCBN (Caen)
• Unité de Recherche en Sciences Cognitives et Affectives URECA EA 1059 - Université Lille 3 (Lille)
Missions principales :
Proposer une expertise statistique et méthodologique pour la mesure et l’analyse de la qualité de
vie dans :
- les essais cliniques (phases II, III et IV)
- les études épidémiologiques
Améliorer les connaissances méthodologiques pour
la mesure et l’analyse de la qualité de vie en développant une recherche méthodologique de transfert
Axes de recherche de la plateforme (pour
la recherche de transfert)
1. Développement conceptuel et approches intégratives de la QdV
2. Validation, sélection et utilisation de questionnaires de QdV
3. Analyses longitudinales de la QdV
4. Valeur pronostique de la QdV et relation avec les
critères cliniques
5. Approche médico-économique de la QdV
112
Liste des services proposés par la plateforme
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Sélection de questionnaires de QdV et de santé
perçue
Adaptation et validation de questionnaires de
QdV et de santé perçue
Relecture ou aide à la rédaction de protocoles
de QdV
Relecture ou aide à l’élaboration de plans d’analyse de la QdV
Analyses statistiques et interprétations de la
QdV
Rédaction d’articles de QdV
Identification et mise en œuvre d’études méthodologiques ancillaires de QdV
Identification et mise en œuvre d’études médicoéconomiques de QdV
Aide à la soumission de projets aux appels
d’offres
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
www.matwin.fr
Plateforme nationale au service de l’innovation
et du transfert de technologie en cancérologie
S’appuyant sur les Cancéropôles et toutes les structures dédiées, MATWIN identifie et accompagne des
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d’optimiser le potentiel de développement industriel en consolidant la preuve de concept et la maturation
préclinique de projets précoces, au travers d’un processus collaboratif entre chercheurs et industriels.
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2016. Pour comprendre les objectifs et enjeux
de MATWIN, prenez connaissance du texte
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MATWIN repose sur un partenariat entre laboratoires pharmaceutiques et Cancéropôles
partenaires.
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
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Le Cancéropôle Nord-Ouest et le SIRIC ONCOLille
ont formalisé leur interaction au travers d’un PARTENARIAT
La politique de structuration de la recherche pluridisciplinaire engagée dans les Plans Cancer I et II a abouti
à la mise en place de 7 cancéropôles et de 8 sites intégrés de recherche sur le cancer (SIRIC). Le Cancéropôle Nord-Ouest et ONCOLille sont labellisés par l’Institut National du Cancer (INCa) jusqu’au 31 décembre
2017.
Afin de répondre au mieux à l’action 16.8 du Plan Cancer III « Articuler les actions des SIRIC et des cancéropôles pour
renforcer les forces de recherche sur un territoire donné «, le Cancéropôle Nord-Ouest et ONCOLille formalisent leur
interaction au travers d’un partenariat permettant le développement d’approches concertées et d’actions communes.
•
Le Cancéropôle Nord-Ouest (CNO) mobilise depuis 2003 les acteurs de la recherche en oncologie autour du
thème fédérateur « Du dépistage des tumeurs à l’innovation thérapeutique » sur un territoire englobant les
Hauts de France et la Normandie.
•
Le SIRIC ONCOLille, labellisé en 2012, développe sur le site lillois un projet de recherche intégrée autour de
deux questions scientifiques : la résistance de la tumeur et de l’hôte aux traitements loco-régionaux, et la
dormance/persistance tumorale après traitement.
Les deux structures d’animation de la recherche sur le cancer renforcent ainsi les relations bilatérales préexistantes, en
organisant une représentation croisée dans leurs instances respectives, de manière à favoriser une concertation
sur leur stratégie scientifique et à mettre en œuvre des actions communes. Le soutien à l’émergence fait par exemple
l’objet d’une vision coordonnée, dans un souci de transparence et d’optimisation des moyens.
Dans le domaine de l’animation scientifique et de la communication, les deux structures sont amenées à coorganiser
des événements d’intérêt communs tels que des rencontres Grand-public - Chercheurs, des formations dans
le cadre de l’école doctorale lilloise, ou encore des réunions de préparation à des Appels à Projets spécifiques.
D’autres champs de complémentarité pourront être identifiés lors des rencontres managériales des deux structures dans
le cadre du soutien à des projets ou à des plateformes identifiées comme ressources communes au sein du Cancéropôle Nord-Ouest et d’ONCOLille.
Le Cancéropôle Nord-Ouest et ONCOLille développeront des convergences dans le domaines des Sciences Humaines
et Sociales pour traiter ensemble les problématiques liées à la prise en charge et à l’accompagnement des
patients atteints de cancer sur le site lillois.
Cérémonie de Signature de la Convention de Partenariat, le 2 décembre 2015 à Lille.
En bas, de gauche à droite :
Pr Pierre FORMSTECHER, Président du Cancéropôle Nord-Ouest,
Dr Véronique PANCRÉ, Directrice Scientifique du Cancéropôle
Nord-Ouest, M. Jean-Olivier ARNAUD, Président du GIS ONCOLille, Directeur Général du CHRU de Lille, Pr Eric LARTIGAU, Directeur d’ONCOLille, Mme Floriane BOUGEARD, Directrice du Cancéropôle Nord-Ouest et Secrétaire Générale d’ONCOLille.
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9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
Les Cinq Axes de recherche
du Cancéropôle Nord-Ouest
AXE 1
Du développement et la validation de biomarqueurs pronostiques et
prédictifs à l’innovation thérapeutique
Cet axe regroupe la majorité des forces en recherche clinique et fondamentale de l’inter-région dans le domaine des
tumeurs solides. Deux programmes pluridisciplinaires interagissent fortement par le biais de la technologie du séquençage de nouvelle génération (NGS). Le premier programme, organisé au sein du Centre de génomique médicale et de
médecine personnalisée de Normandie crée en 2014, a pour objectif de caractériser le déterminisme génétique des
cancers du sein, de l’ovaire et du côlon, et induits par une mutation du gène p53. Il tire parti de l’intégration des
équipes du CNO dans des réseaux nationaux et au sein de plusieurs consortiums européens et internationaux en oncogénétique. Le deuxième programme a pour objectif u Comité de pilotage
[email protected]
de décrypter l’hétérogénéité tumorale des cancers du côlon et du poumon par le biais
[email protected]
de séquençage haut débit de grande profondeur dans le but de mettre à jour les mé[email protected]
canismes de résistance aux thérapies ciblant les récepteurs tyrosines kinases (RTK).
AXE 2
Aspects cliniques et biologiques des hémopathies malignes B
L’oncohématologie bénéficie depuis longtemps d’une forte structuration au plan national aussi bien dans la prise en
charge clinique des patients que dans le développement des projets de recherche. L’axe coordonne ainsi des projets
de recherche translationnelle nationaux sur les hémopathies lymphoïdes B matures avec deux grands domaines de
recherche. Le premier concerne l’hémato-gériatrie des hémopathies lymphoïdes, visant à caractériser les aspects phénotypiques et pronostiques des patients âgés (> 70 ans) atteints principalement de
lymphomes ou de LLC. Le second porte sur les caractérisations cliniques et molécuComité de pilotage
laires de tumeurs malignes à cellules B rares (Leucémie lymphoréticulaire, maladie u [email protected]
[email protected]
de Waldenstrom, lymphocytose binuclée, hémopathies bi-clonales, et lymphomes à
[email protected]
cellules B réfractaires).
[email protected]
AXE 3
Imagerie moléculaire et adaptation thérapeutique
Les équipes de radiothérapie et de médecine nucléaire du CNO ont structuré au sein de cet axe une activité de recherche
clinique et méthodologique s’appuyant sur un parc cohérent de matériel lourd dans les CLCC et CHU de l’inter-région
(TEP, tomothérapie, CyberKnife,…). L’objectif est de valider le concept novateur de redistribution de dose en radiothérapie à partir d’une imagerie fonctionnelle et moléculaire. Le principal angle d’attaque
reste les études cliniques de phase II-III (150 à 350 patients à l’échelle française ou
Comité de pilotage
européenne) et cette thématique, initiée au sein du CNO, relayée au niveau natio- u [email protected]
nal par les Sociétés Françaises de Radiothérapie (SFRO) et de Médecine Nucléaire
[email protected]
(SFMN) dispose maintenant d’une visibilité européenne.
AXE 4
Cancer et neurosciences
Améliorer la prise en charge des séquelles du cancer et des traitements est identifié comme un objectif du plan cancer
2015-2019 (action 8-3). Grâce au modèle de compétences multidisciplinaires développé par l’axe sur l’évaluation des
troubles cognitifs en cancérologie (études cliniques longitudinales, approches neuropsychologiques innovantes, neuroimagerie, modèles animaux spécifiques pour l’évaluation des mécanismes neurobiologiques), le CNO est en position de
leader national sur la thématique «Cancer et Cognition». Cette expertise unique en
France sera bientôt mise à la disposition de la communauté scientifique et médicale
de pilotage
et des industries pharmaceutiques sous la forme d’une plate-forme novatrice «Canu Comité
[email protected]
cer et Cognition». Cette thématique bénéficie d’une visibilité internationale par son
[email protected]
intégration dans l’International Cancer and Cognition Task Force (ICCTF) et dans la
[email protected]
Task Force européenne de l’EORTC sur « Cognition et Cancer ».
AXE 5
Cancers, individu et société
Cet axe développe des approches interdisciplinaires (santé publique, psychologie, sociologie, santé au travail, épidémiologie, économie, géographie) visant à mieux comprendre l’influence de l’environnement du patient, dans ses
dimensions socioéconomiques, familiales, psychologiques sur l’occurrence du cancer, son évolution, son pronostic ainsi que ses retombées psychologiques, familiales, sociales et professionnelles dans la vie du malade après le
traitement de son cancer. S’appuyant sur une forte collaboration avec les registres
de cancer, très présents sur le territoire du CNO et les structures locales d’orgade pilotage
nisation du dépistage, les projets de recherche-action développés visent à fournir
u Comité
[email protected]
aux praticiens et aux responsables de santé publique des modifications du mode
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d’exercice ou de l’organisation du système de santé capables de réduire les inégalités sociales et territoriales et fondées sur des preuves (« evidence-based public
healthpolicy »)
9èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 18 au 20 mai 2016 – Deauville
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Ces journées bénéficient du soutien de :
L’ensemble des prix
pour
les trois meilleures
Communications orales
&
les trois meilleurs Posters
seront offerts et remis par
Accélérer le cycle
Recherche / Innovation / Traitement
au bénéfice des patients, dans une logique de continuum soins-recherche
Retrouvez toute l’information du
Cancéropôle Nord-Ouest sur :
www.canceropole-nordouest.org
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Cancéropôle Nord-Ouest
Maison régionale de la recherche clinique, 6 rue du Pr Laguesse - CS 50027, 59045 Lille Cedex France, Tél : +33 (0)3.20.30.84.54
Equipe de coordination du CNO
Pierre Formstecher, Président
[email protected]
Véronique Pancré, Directrice Scientifique
[email protected]
Floriane Bougeard, Directrice
[email protected]
Jean-Claude Barbare, Coordonnateur
Recherche Clinique
[email protected]
Equipe d’animation du CNO
Véronique Durnez, Assistante de direction
[email protected]
Anne Lenoir, Chargée de mission scientifique
[email protected]
Sophie Broutin, Chargée de communication
[email protected]
Pascaline Potier, Adjointe administrative
[email protected]
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