ETUDE COMPAREE DE LA DIFFUSION DES RAYONNEMENTS X ET VISIBLES
E. Tollens1, 2, C. Zerrouki 1, 2, M. Chassevent1, N. Fourati1, et J. J. Bonnet1
1 Laboratoire de Physique / Cnam, 2, rue Conté F-75003 Paris, France.
2 BNM-INM / Cnam, 292, rue Saint-Martin F-75003 Paris, France.
Résumé :
Ce travail expérimental concerne l’étude et la comparaison des densités spectrales de
puissance (dsp) de la rugosité, obtenues à partir des relevés du rayonnement diffusé (optique à
λ = 632,8 nm et X à λ = 0,154 nm). Pour cela, une même théorie vectorielle de la diffusion
est utilisée pour caractériser trois échantillons : un en silicium, un autre en platine iridié et un
en alacrite (ces deux derniers sont des alliages utilisés en métrologie des masses).
Une étude de l’effet de l’angle d’incidence sur l’allure des dsp a montré que, pour les X,
seules des incidences rasantes inférieures à l’angle critique permettent de sonder les mêmes
couches "superficielles", les mêmes que l’optique. La prise en compte des différents
phénomènes physiques propres à l’interaction rayonnement X-matière a permis d’obtenir des
dsp X et optique comparables. Ceci constitue une validation des mesures de rugosité dans le
domaine des rayonnements X, et permet l’extension de la fenêtre des fréquences spatiales
accessibles aux mesures.
1. Introduction :
Les méthodes optiques de caractérisation de la rugosité superficielle sont de plus en plus
utilisées (pour leur caractère non destructif) dans de nombreux domaines : optoélectronique,
mécanique de précision ou encore la métrologie des masses [1]. Les techniques basées sur la
diffusion de la lumière présentent l’avantage d’une utilisation relativement simple, en contre
partie d’une théorie qui l’est beaucoup moins. Considérées comme des méthodes de référence,
celles-ci souffrent néanmoins, à l’instar d’autres techniques, du caractère relativement limité
du domaine de fréquences spatiales accessibles aux mesures [2]. L’utilisation de
rayonnements de diverses longueurs d’onde permet d’étendre le domaine fréquentiel spatial
accessible expérimentalement. Les rayonnements X constituent ainsi une alternative
intéressante qui permettrait d’atteindre des domaines réservés jusque là aux seuls microscopes
à champ proche ou à force atomique. L’utilisation des rayons X nécessite avant tout une
validation par comparaison aux mesures optiques.
Dans cet article, nous présentons deux méthodes de caractérisation de la rugosité
superficielle. Toutes deux, globales, sont basées sur la mesure du rayonnement diffusé, visible
(λ = 632,8 nm) pour l’une et X ( λ = 0,154 nm) pour l’autre. Les deux techniques reposent sur
la même théorie vectorielle de la diffusion, donnant accès à une caractéristique de la rugosité
de la surface, la densité spectrale de puissance (dsp).
L’étude expérimentale a été menée sur deux sortes de matériaux : des alliages métalliques
utilisés en métrologie des masses (platine iridié à 10 % d’Ir et Alacrite, alliage quaternaire à
base de cobalt) et des surfaces cristallines (wafer de silicium).
Après une brève présentation des deux dispositifs de mesure, nous expliciterons les conditions
expérimentales qui permettent dans un premier lieu de sonder les mêmes couches
superficielles, et ensuite de comparer les dsp X et optique, ceci nécessitant une prise en
compte de la nature de l’interaction rayonnement-matière, très différente selon la longueur
d’onde utilisée. Nous conclurons par énoncer les conditions de validité des mesures dans le
domaine des rayonnements X par comparaison aux mesures optiques.