Abstract VITAMINE D et K EN PRATIQUE
Patricia PERRIN, ingénieur Conseil en Nutrition et Diététicienne
DIETECOM Mars 2012
La vitamine D
Si on connait depuis plus d’un siècle le rôle essentiel de la vitamine D comme anti-rachitique chez
l’enfant ou dans la lutte contre l’ostéoporose chez la femme ménopausée, un grand nombre d’études
récentes mettent en lumière son importance dans bien d’autres domaines :
- tonus musculaire (douleurs musculaires, chute et fracture chez la personne âgée),
- système immunitaire (lutte contre divers virus : grippe…),
- cancers (notamment du sein)…
Or on a aussi identifié que les ¾ de la population située dans l’hémisphère nord manquaient de
vitamine D. En cause ?
une faible exposition au soleil
de faibles à très faibles apports alimentaires en vitamine D
un besoin accru pour certaines populations et dans le cadre de pathologies diverses,
des troubles de l’absorption intestinale
la prise de médicaments induisant des carences vitaminiques sur le long terme…
Concrètement, comment assurer ses apports en vitamine D ?
La principale source de vitamine D est endogène : la prévitamine
D3 est produite dans les couches profondes de l’épiderme
sous l’effet des UVB : Il suffirait de courtes expositions au soleil 3
fois par semaine pour assurer la production d’une quantité
maximale de vitamine D3. Pourtant dans les faits, la quantité
produite de façon endogène est souvent insuffisante car soumise à
de nombreux facteurs (lieu de vie, conditions climatiques,
conditions d’exposition au soleil, pigmentation de la peau, âge,
etc).
La voie alimentaire doit permettre de compléter les apports en vitamine D à hauteur de 10 à 50%
des besoins.
En France les ANC* en vitamine D et les AMT** définis par l’AFFSA en 2001 visent à garantir un
apport suffisant en vitamine D, sans risque d’hypervitaminose : une grosse partie de la population
française peine à atteindre les 2/3 de ces ANC… dont les valeurs sont jugées beaucoup trop basses
par bon nombre d’experts français et européens. A ce propos les Etats-Unis et le Canada viennent de
tripler les ANC en vitamine D, fin 2010.
Pour se procurer de la vitamine D par voie orale, 4 possibilités :
1°) Via des aliments contenant naturellement de la vitamine D (poissons gras et huiles dérivées et
en moindre quantité : produits laitiers, œufs, champignons) – l’apport quotidien est insuffisant d’autant
qu’il y a une perte à la cuisson.
2°) Via des aliments enrichis en vitamine D: déjà systématique dans les laits infantiles depuis 20
ans, l’enrichissement en vitamine D reste très peu répandu en France (quelques produits laitiers et laits
végétaux, huiles végétales ISIO4…), bien que la règlementation européenne l’autorise depuis 2006
pour l’ensemble des denrées alimentaires, sous réserve de respecter les limites maximales autorisées.
3°) Via des compléments alimentaires disponibles en libre-service et en pharmacie, dosés selon les
AJR (Apports Journaliers Recommandés).
4°) Via des médicaments , sous des formes concentrées en D2 ou D3 disponibles en pharmacie et
sur prescription médicale, pour les cas d’insuffisance ou de carence avérée en vitamine D, et en
traitement ou en prévention chez les sujets à risque.