SEPTEMBRE 2008
27
WWW.CONSEILLER.CA
ANDRÉ GIROUX
Le Québec dispose maintenant d’une loi spéci-
fique encadrant les instruments rivés. Adoptée le 20 juin
dernier, elle devrait en principe prendre effet en janvier
prochain. « Le délai nous permettra de respecter le processus
de consultation et d’adoption de la réglementation », men-
tionne Daniel Laurion, directeur général des mandats
spéciaux à l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui a
contribué à la préparation de la loi.
Outils de gestion de risques plutôt que forme d’investis-
sement, les instrumentsris devaient faire l’objet d’une
législation spécifique, estime l’AMF. « Les marchés de rivés
[seront] mieux encadrés par une loi qui met l’accent sur les
risques très différents de ces instruments », mentionnait le
document de consultation publié par l’AMF en mai 2006.
Qui plus est, « les mesures relatives aux produits dérivés
NOUVELLE loi
Les dérivés ne pourront plus déraper
OBJECTIF CONSEILLER
28
WWW.CONSEILLER.CA
ingrées à la Loi sur les valeurs mobilières sont incomptes
et désuètes, affirme Daniel Laurion. Certains [produits] sont
gis par l’article 1 de la loi, tandis que d’autres le sont par le
Règlement ral sur les valeurs mobilières. Ces distinctions
établies au but des anes 1980 ont perdu leur pertinence
et leur corence depuis. Les marchés ont beaucoup évolué
depuis 30 ans. La nouvelle loi encadre lensemble des marchés
selon des normes internationales ».
LAMF a étudié les façons dont divers paysgissent ces
marchés. Lapproche propoe et retenue est celle de la légis-
lation par grands principes. « La structure considérée d’une
loi sur les dérivés basée sur de grands principes au lieu d’une
loi normative bae sur des gles exhaustives –, conjuge à
une grande collaboration entre les organismes d’autogle-
mentation et l’Autorité, refte les tendances internationales
et la constatation que les marchés de ris sont un domaine
complexe et en pleine évolution , mentionne le document de
consultation. (…) Uneglementation basée sur les grands
principes permettrait de suivre l’évolution
de la structure commerciale, le lancement
de nouveaux produits et le développement
des affaires. (…) La simplification de la
réglementation et la flexibilité requise
pour son application qu’offrent les grands
principes permettent aux autoris gle-
mentaires de réagir à des situations
inattendues, d’accepter ou non des
Bourses et des produits originaux et de
mettre en vigueur non seulement la loi,
mais l’esprit de la loi. »
Ces principes, ce sont d’abord des
valeurs : probité, équité, diligence, com-
pétence, formation, honnêteté et loyauté. La loi précise
certains moyens de les mettre en pratique. « La nouvelle
législation est à cet égard beaucoup plus explicite », men-
tionne Daniel Laurion. Il insiste sur l’article 66 de la loi, qui
édicte que « le courtier, le conseiller ou le représentant peut
refuser d’agir pour un client s’il a des motifs raisonnables de
croire que l’opération concernée est illicite ou susceptible
de jeter le discrédit sur le marché desrivés ».
La loi reprend certaines pratiques communes aux conseillers
en valeurs mobilières : on doit bien connaître son client, évaluer
convenablement ses besoins et offrir des produits qui y pon-
dent. La protection des clients sera notamment assurée par
l’obligation de remettre un document d’information sur les
risques liés aux instruments dérivés en général, et sur les
dangers particuliers des produits que le client souhaite acheter.
« Prescrit par règlement, ce document sera inspiré de celui
remis actuellement lors d’achat d’options », mentionne le
directeur ral aux projets spéciaux de l’AMF.
En cas de conflit entre un courtier et son client, l’AMF
pourra proposer aux parties une médiation ou confier ce
mandat à des tiers. « Un médiateur ne peut être contraint de
divulguer ce qui lui a é révé ou ce dont il a eu connaissance
dans l’exercice de ses fonctions », pas me devant un tribu-
nal, précise la loi, qui stipule que « nul n’a droit d’acs à un
document contenu dans le dossier de diation ».
IMPACTS PRATIQUES POUR LES CONSEILLERS
« Les intermédiaires de marc ne verront pas beaucoup de
différences avec la situation actuelle, précise Daniel Laurion.
Tout en étant soucieux des standards internationaux, nous
nous sommes assurés que la nouvelle loi s’intègre le plus
possible au secteur des valeurs mobilières. Ceci parce que
nous constatons qu’au Canada, il n’existe pas d’interdiaires
de marc spécialis dans les produits déris, que ce soit
chez les courtiers ou les gestionnaires de portefeuilles. Par
conséquent, une firme inscrite en vertu de la Loi sur les
valeurs mobilières pondra aux exigences de la Loi sur les
instruments dérivés sans autre formali. Cependant, seuls
les courtiers de plein exercice, ou courtiers en placement (et
leurs représentants), pourront offrir des produits dérivés. »
C’est dans les relations entre l’AMF et la Bourse de
Montréal que les changements sont les plus notables.
« Beaucoup d’éléments de la nouvelle loi modifient notre
relation à la Bourse », souligne le directeur néral des projets
spéciaux de l’AMF. Par exemple, il appartiendra à la Bourse
de certifier que les règles qu’elle adopte ou les produits
dérivés qu’elle propose respectent la loi. Actuellement, l’AMF
roit les projets de la Bourse et décide ou non de les approu-
ver. « La nouvelle formule permettra à la Bourse de mieux
contrôler l’implantation de ses projets et de ses écanciers »,
mentionne Daniel Laurion. Quant à l’AMF, elle conserve
ses droits d’inspection, d’intervention et d’annulation d’une
gle qui ne répondrait pas aux principes gislatifs.
Les dérivés ne pourront plus déraper
Les marchés et lindustrie ont
beaucoup évolué ces 30 dernières
années, il était donc temps de revoir
la législation, qui est désormais
conforme aux normes internationales.
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !