4IGAS, RAPPORT N°RM2010-090P
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Le niveau de qualité des établissements de santé est annuellement coté en quatre niveaux, par la
Care Quality Commission, à partir d'une procédure qui combine, d'une part une appréciation du
respect de "standards" en matière de qualité, d'autre part la position de l'établissement au regard
d'indicateurs de process et de résultats. La satisfaction des usagers et leur expérience en matière de
prise en charge, ainsi d'ailleurs que celles des personnels, sont évaluées par sondage sur une base
homogène, ce qui permet des comparaisons. Des indicateurs de résultats en matière de mortalité, au
niveau global pour l'établissement et plus spécifiquement pour certaines interventions, sont établis
et publiés. Les délais d'attente sont également mesurés et publiés. L'information ainsi constituée est
rassemblée sur un site de référence "NHS Choice". Ce site est conçu en fonction des besoins d'un
usager qui veut pouvoir comparer les établissements qui lui sont accessibles (entrée par une
localisation, informations comparatives…).
Plus récemment, au-delà de l'usager "consommateur", le National Heath Service (NHS) a souhaité
favoriser l'intervention des "communautés locales". La constitution de réseaux -"local involvment
networks" LINKs - regroupant des individus et des associations locales a été encouragée. Ces
réseaux ont vocation à intervenir auprès des établissements afin de favoriser les progrès dans la
qualité des prises en charge. Pour servir de supports à ces interventions, les établissements du NHS
sont tenus, à partir de 2010, de produire chaque année des comptes qualité qui seront soumis aux
parties prenantes locales, dont les LINKs. Il s'agit de mettre à disposition des représentants des
usagers une information dont la structure est fixée au niveau national mais qui laisse une part aux
problématiques locales.
Les premières évaluations de cette politique montrent, d'une part que les usagers anglais ne se
voient pas systématiquement proposer des choix par les médecins traitants, et d'autre part qu'ils
utilisent encore peu les informations mises à leur disposition. Les conseils des médecins, les
expériences personnelles ou celles des proches restent les vecteurs d'information privilégiés.
Ce résultat est cohérent avec les études sur l'influence de la diffusion d'informations sur les
comportements effectifs des usagers. Elles convergent pour conclure qu'elle est très limitée. Il se
peut toutefois que cette faible influence soit liée au manque de pertinence des informations
diffusées jusqu'à présent. De plus, les nouvelles générations, habituées à la recherche
d'informations comparatives sur Internet, développeront peut-être des comportements différents.
Il semble toutefois, qu'indépendamment de la modification des comportements des usagers, la
publication d'informations aurait un effet, certes modeste, mais néanmoins positif sur les
comportements des équipes et des établissements. Elle les encouragerait à prendre des initiatives
pour améliorer la qualité des prises en charge.
Ces études montrent également que, si l'on souhaite que l'information soit utilisée par les usagers,
un effort important est nécessaire pour la synthétiser et l'agréger. L'usager n'est pas en mesure
d'intégrer et de pondérer des informations multiples et disparates. Cet exercice d'agrégation et de
synthèse est toujours délicat. En effet, on ne mesure bien que des objets circonscrits et précisément
définis. Il est toutefois nécessaire si l'on entend produire une information utile pour l'usager.
Dans le même esprit, l'usager a beaucoup de difficultés à interpréter des indicateurs de process. Les
indicateurs de résultats (taux d'infections nosocomiales, taux de mortalité…) sont plus significatifs.
Jusqu'à présent, les vives controverses dans la littérature internationale sur la pertinence des
méthodes d'ajustement au risque ont conduit la France, à la différence d'autres pays, à écarter ce
type d'indicateurs. A la suite de l'impulsion donnée par le Président de la République (discours du
18 septembre 2008), un travail a été engagé. Il ne pourra être apprécié que lorsque ses résultats
seront rendus publics.
En tout état de cause, il s’avère pertinent et possible de généraliser des enquêtes de satisfaction des
patients. Pour permettre des comparaisons, elles devraient être réalisées sur une base homogène à
partir d'une méthodologie d'ores et déjà disponible et testée.
Sur la base de ces constats, la mission formule les recommandations suivantes.