y L’usager est un patient mineur
Il peut s’agir de mineurs suivis sur les secteurs de psychiatrie infanto-juvénile, de mineurs
hospitalisés au CCASA ou au sein des services adultes.
De façon générale, les familles sont mieux intégrées, et plus précisément les parents.
Il est en effet indispensable que chacun des détenteurs de l’autorité parentale soit associé à la
prise en charge de l’enfant, s’agissant de l’information et du consentement au soin. Ce qui donne
lieu à des situations le plus souvent sensibles voire conflictuelles dans le cas de familles séparées
ou divorcées, où l’intervention du juge a parfois été rendue nécessaire.
Exemple : nous avons actuellement un cas où le père d’une jeune patiente, suivie sur les secteurs
de pédo-psy, est détenu et a reçu, en prison, des informations sur l’état de santé de sa fille.
Les nouvelles dispositions (de l’article L1111-5) du code de la santé publique, issues de la loi du 4
mars 2002 sur les droits des malades, permettent à l’inverse à un mineur de bénéficier de soins
sans obtenir le consentement des titulaires de l’autorité parentale, si les conditions suivantes sont
toutes réunies :
¾ D’une part les soins s’imposent pour sauvegarder la santé du mineur,
¾ D’autre part, le refus du mineur d’informer ses parents reste constant, après que le
médecin ait tenté de le convaincre d’informer ses parents des soins dont il souhaite
bénéficier,
¾ Enfin, le mineur est accompagné d’une personne majeure de son choix.
Dans cette situation, qui doit rester exceptionnelle, la famille n’a aucune place dans la prise en
charge du patient : elle n’a ni le droit de consentir aux soins, ni même le droit d’être informée sur
l’état de santé. L’accès au dossier médical de leur enfant doit donc leur être refusé. Cela entraîne
parfois des incompréhensions de la part des familles.
Quelle attitude adopter alors en cas de complications (effet secondaire important lors d’un
traitement, complications au cours d’une intervention chirurgicale nécessitant un transfert en
réanimation…) ?
Bien que les textes soient muets sur ce point, il ne semble pas concevable de transférer un mineur
dans un autre établissement sans en informer les titulaires de l’autorité parentale.
y La famille peut également avoir un statut d’usager
Comme dans tout établissement public, la personne prise en charge est un usager du service
public et bénéficie à ce titre de droits et de devoirs propres.
La famille devient elle-même un usager du service public hospitalier, lorsqu’elle entre dans
l’établissement, se fait accueillir et orienter par nos agents. De la même façon, lorsqu’elle prend
une boisson au Pole Loisirs, elle est un usager de la Cafétéria.
La famille du malade bénéficie ainsi de tous les droits applicables aux usagers :
- l’égalité
- la continuité
- la neutralité
- et la non discrimination
Quant aux devoirs, la famille se situe, comme le patient d’ailleurs, dans une situation
réglementaire :
- elle doit respecter le règlement intérieur de l’établissement et celui du service de soins
- elle doit respecter le bon fonctionnement du service
Exemple : nous avons été plusieurs fois confrontés à des situations où un membre de la famille
outrepasse ses droits en s’impliquant de manière excessive dans la prise en charge, au point de
remettre tout le projet de soins en cause.