AVANT-PROPOS Au printemps 1998, Telenet, qui en était alors à

publicité
AVANT-PROPOS
8mÛ hjafl]ehkÛ ~††…•Û K]d]f]l•Û imaÛ ]fÛ #lYalÛ YdgjkÛ Û k]kÛ \#Zmlk•Û egflYalÛ kmjÛ d]kÛ
grands-places des villes et des communes flamandes ses tentes jaunes, destinées
à convaincre ses premiers clients dans un marché désormais libéralisé. En tant
que directeur de communication de cette nouvelle marque de télécom, j’ai vu,
semaine après semaine, de jeunes ménages avec enfants se presser devant un
petit écran d’ordinateur pour faire connaissance avec les possibilités de l’internet
rapide, du téléchargement de photos au visionnage de véritables films. Pour
Z]Ym[gmh•Û[¿#lYalÛmfÛfgmn]dÛmfan]jkÛimaÛk¿gmnjYalÛÛ]mpÛ:]dYÛe]ÛjYhh]dYalÛmfÛh]mÛ
ce que mes parents m’avaient raconté sur les années 1950, lorsque des groupes
de passants s’agglutinaient devant les vitrines des magasins d’électroménagers
pour tenter d’apercevoir le miracle que l’on nommait alors télévision et qui allait
bientôt conquérir tous les salons.
C]ÛeYjc]laf_Û\]ÛK]d]f]lÛk¿]klÛYafkaÛ\#hdgq#Û\]Û[geemf]Û]fÛ[geemf]Û:]jlYafkÛ
ont parlé de « marketing nomade » basé sur une stratégie inédite, reposant
kmjÛd¿Y^x[`Y_]•Ûd]kÛkhglkÛjY\agÛ]lÛd]kÛ#\alagfkÛkh#[aYd]kÛ\YfkÛd]kÛbgmjfYmp•ÛeYakÛ
surtout sur une grande tente jaune dressée sur chaque place de village. Les
stakeholdersÛdg[Ymp•Û\mÛZgmj_e]klj]ÛYmpÛ#[`]nafkÛ]fÛhYkkYflÛhYjÛd]kÛhj#ka\]flkÛ
des associations culturelles, étaient également les bienvenus. L’impact a été
aehgjlYflÛ<fÛmfÛja]fÛ\]Ûl]ehk•ÛK]d]f]lÛ]klÛ\]n]fmÛd]Ûkmb]lÛ\]Û[gfn]jkYlagfÛÛdYÛ
mode en ville, au sens propre comme au sens figuré.
Quinze ans plus tard, on peut dire qu’internet a entraîné une vraie révolution
dans le monde de la communication. Et tout comme la télévision à son époque,
il a amorcé un revirement social et culturel. Les courants de l’empowerment, de
la solidarité et une bonne dose d’anti-establishmentÛ gflÛ ]fÛ gmlj]Û h]jeakÛ YmpÛ
consommateurs de conquérir un pouvoir de plus en plus grand. Le monde du
marketing et de la publicité n’a plus jamais été le même depuis lors.
:]kÛ\]jfa$j]kÛYff#]k•Ûb]Ûe]ÛkmakÛlj$kÛkgmn]flÛY\j]kk#ÛÛ\]kÛeYjc]l]mjkÛ@dkÛk]Û
posent de nombreuses questions au sujet de ces évolutions. Parfois, ils semblent
e%e]Û \#[gfl]fYf[#kÛ @dkÛ kgflÛ Û dYÛ j][`]j[`]Û \]Û fgmn]dd]kÛ j#hgfk]kÛ C]kÛ
anciennes recettes n’ont plus l’air de fonctionner, mais on ne voit pas encore très
bien quelles alternatives donneront de meilleurs résultats. Ces professionnels
n’ont pas envie de bâtir leur stratégie sur du sable ; il leur faut au contraire des
fondements solides, dépassant les tendances du moment.
Avant-propos
13
La crise économique qui sévit depuis les années 2008 ne fait que renforcer cette
af[]jlalm\]ÛC]ÛZ]kgafÛ\]Ûfgmn]YmpÛj]h$j]kÛ]klÛhdmkÛ_jYf\Ûim]ÛbYeYakÛ
La question principale à laquelle ce livre entend répondre est la suivante : quels
sont la fonction et l’impact de la publicité sur les marques et leur relation avec
le consommateur d'aujourd'hui ? Et, indirectement : quel est l’avenir réservé à
la publicité ?
C¿gmnjY_]Ûk¿Yjj%l]ÛYmkkaÛYmpÛ[jalaim]kÛY[lm]dd]kÛY\j]kk#]kÛÛdYÛhmZda[al#•ÛlYflÛ\mÛ
hgaflÛ\]Ûnm]Û#[gfgeaim]Ûim]Û\mÛhgaflÛ\]Ûnm]Ûkg[aYdÛ@dÛljYal]Û\gf[Û\mÛhgmngajÛ
j#]dÛgmÛhj#l]f\mÛ\]ÛdYÛhmZda[al#ÛYmÛOO@e siècle.
S’il ne s’agit pas d’un livre scientifique, il n’en est pas moins fondé sur une sélection
de recherches universitaires significatives. Dans cette perspective, il espère aussi
combler chez les professionnels du marketing et de la communication un réel
besoin : celui de s’informer sur les acquis de la recherche scientifique récente
afin d’actualiser leurs connaissances théoriques.
La publicité : morte ou vivante s’adresse à trois groupes de lecteurs :
ÝÛÛC]kÛhjg^]kkagff]dkÛ\mÛeYjc]laf_Û]lÛ\]ÛdYÛ[geemfa[YlagfÛ¨hmZda[alYaj]k•ÛY_]f[]k•Û
e#\aYk©Û ]ph#jae]fl#kÛ imaÛ kgm`Yal]flÛ Y[im#jajÛ \]Û fgmn]dd]kÛ [gffYakkYf[]kÛ
l`#gjaim]kÛ]lÛljgmn]jÛ\]kÛj#hgfk]kÛYmpÛim]klagfkÛ\]ÛdYÛhjYlaim]Ûimgla\a]ff]ۖ
ÝÛÛC]kÛ :<FÛ ]lÛ d]kÛ eYfY_]jkÛ \]kÛ ]flj]hjak]kÛ ]lÛ \]Û d]mjkÛ \#hYjl]e]flkÛ Y[`Ylk•Û
qui sont à la recherche de fondements scientifiques susceptibles de justifier
ou d’optimaliser leurs investissements dans le domaine du marketing et de la
publicité ;
ÝÛÛC]kÛ#lm\aYflkÛ]lÛd]kÛ]fk]a_fYflkÛ]fÛeYjc]laf_Û]lÛ]fÛ[geemfa[Ylagf•ÛYmpim]dkÛ
le livre offre une synthèse de la littérature contemporaine, confrontée à des
]p]ehd]kÛhjYlaim]kÛ
Le livre est divisé en trois grandes parties.
Dans la première partie, une série de prérequis sur le fonctionnement de la
publicité dans le planning marketing et communication sont récapitulés et
présentés de façon critique. Quel est le groupe cible de la publicité ? Quelle est
dYÛkljYl#_a]ÛimaÛ^gf[lagff]Ûd]Ûea]mp۝ÛC]kÛe#\aYkÛkg[aYmpÛka_f]fl¤adkÛdYÛxfÛ\]ÛdYÛ
publicité ? Pourquoi l’intégration du marketing et de la communication gagne-telle de l’importance ? Les consommateurs sont-ils de meilleurs publicitaires que
les professionnels ?
14
La publicité : morte ou vivante
Dans la seconde partie•ÛfgmkÛj#hgf\gfkÛYmpÛim]klagfkÛ#eYfYflÛYmbgmj\¿`maÛ\]ÛdYÛ
hjYlaim]ÛhmZda[alYaj]ÛHm]dd]Û]klÛdYÛ^gjemd]ÛdYÛhdmkÛ]^x[Y[]۝ÛC¿LJGÛ¨mfaim]Ûk]ddaf_Û
hjghgkalagf©ÛgmÛd¿<JGÛ¨]eglagfYdÛk]ddaf_Ûhjghgkalagf©ÛÛC¿Yn]fajÛ\]ÛdYÛhmZda[al#Û]kl¤adÛ
global ou plutôt local ? Le « vert » est-il un argument de vente et, si oui, pour quels
consommateurs ? Quelle est la force du « rétro » dans la publicité ?
Dans la troisième partie, nous passons en revue les preuves scientifiques disponibles
actuellement pour démontrer la plus-value du marketing et de la publicité pour les
entreprises, y compris en période de récession économique. Enfin, une attention est
Y[[gj\#]ÛYmpÛhjaf[ahYd]kÛ[jalaim]kÛnakYflÛd]kÛeYjim]kÛ]fÛ_#f#jYdÛ]lÛdYÛhmZda[al#Û]fÛ
particulier, ainsi qu’à la réaction des entreprises à ces critiques.
La publicité : morte ou vivante ne traite donc pas de l’action de la publicité sur le
[]jn]Ym£dYÛ e#egaj]Û \mÛ [gfkgeeYl]mj•Û faÛ \mÛ hdYffaf_Û \]kÛ e#\aYkÛ C¿gmnjY_]Û
nak]Û Û g^^jajÛ \]kÛ j#hgfk]kÛ kljYl#_aim]kÛ YmpÛ im]klagfkÛ \]kÛ eYjc]l]mjkÛ ]lÛ \]kÛ
managers sur l’efficacité de la publicité.
La publicité : morte ou vivante n’apporte pas toutes les réponses et ne prétend
hYkÛ fgfÛ hdmkÛ %lj]Û ]p`Ymkla^•Û eYakÛ [`]j[`]Û YnYflÛ lgmlÛ Û klaemd]jÛ d]Û \#ZYlÛ ]lÛ dYÛ
j#y]pagfÛN’hésitez surtout pas à me faire part de vos expériences et de vos
questions via le site www.reclamepub.be.ÛMgmkÛqÛljgmn]j]rÛ\]kÛ]p]ehd]kÛ]lÛ
\]kÛeak]kÛÛbgmjÛ[gehd#e]flYaj]kÛKgml]kÛngkÛkm__]klagfkÛj]dYlan]kÛÛmfÛgfra$e]Û
chapitre encore à écrire sont les bienvenues !
Avant-propos
15
PRÉFACE PAR LUC SUYKENS
Il n’y a pas de crise, il y a seulement une nouvelle réalité
Les marchés d’Europe occidentale ont cessé de croître et la pression sur les coûts
]lÛd]kÛhjapÛ]klÛ\]ÛhdmkÛ]fÛhdmkÛ^gjl]Û:]dYÛn]ml¤adÛ\aj]Ûim]ÛlgmlÛ]klÛfgaj۝ÛHm]Ûk]Û
passe-t-il donc autour de nous ?
KgmlÛ\¿YZgj\•ÛfgmkÛYkkaklgfkÛÛmf]Û^jY_e]flYlagfÛ\]kÛeYjim]kÛ@dÛ]pakl]Ûmf]ÛdgaÛ
qui dit que quand un marché ne croît plus, il se segmente, puis se fragmente.
Beaucoup d’entreprises européennes commercialisent principalement des
produits dérivés, plus chers, qui répondent à des besoins de niche. Les
marketeurs espèrent ainsi tirer plus d’argent de leurs consommateurs actuels.
Bref, ce sont les idées plus limitées, souvent nommées flankers et line extensions,
qui monopolisent depuis quelques années l’essentiel des budgets publicitaires.
Les marketeurs soutiennent moins l’essence de la marque. Pour le consommateur,
il devient donc de plus en plus difficile de voir ce que cette dernière représente
dans son ensemble. Comme beaucoup de marques se distinguent moins nettement
des marques de distributeur meilleur marché, cette alternative se développe.
Beaucoup de marques perdent confiance, avec les effets que l’on devine sur leur
[`a^^j]Û\¿Y^^Yaj]kÛFj•ÛdYÛl[`]Û]kk]fla]dd]Û\¿mf]ÛeYjim]Û[gfkakl]Ûbmkl]e]flÛÛg^^jajÛ
des certitudes, de la confiance. En temps de crise, le consommateur cherche à
j#\maj]Ûd]kÛjakim]kÛ@dÛk]Ûlgmjf]Ûn]jkÛd]kÛnYd]mjkÛk4j]k•ÛmfÛj#y]p]Û\gflÛd]kÛeYjim]kÛ
établies devraient justement pouvoir bénéficier.
Pour regagner cette confiance, nous sommes à la recherche d’une définition
plus large de la « marque ». D’abord, les valeurs essentielles de celle-ci doivent
redevenir centrales dans la publicité que nous réalisons. Mais cela ne suffit pas.
Le consommateur critique pose d’autres questions et cherche des informations
sur l’activité de la marque. Ce n’est pas neuf. Dans le temps, nous connaissions
toujours « quelqu’un qui connaissait quelqu’un » qui travaillait chez le brasseur
du coin et savait comment cela se passait dans une entreprise de notre pays. Nous
savions implicitement quels étaient les antécédents et les valeurs de celle-ci.
Dans le monde globalisé d’aujourd’hui, le consommateur a avec les entreprises
un lien moins informel que par le passé. En raison de cette distance, il est parfois
devenu nécessaire, surtout pour les global brands, de communiquer activement
sur des valeurs qui étaient autrefois contrôlées implicitement. Naturellement, on
16
La publicité : morte ou vivante
ne sait et ne peut communiquer sur des valeurs que si on s’y montre fidèle. Comme en
amitié, la confiance se construit lentement, mais la trahison est sanctionnée sans pitié.
@dÛ [gfna]flÛ \YfkÛ []Û [Y\j]Û \]Û \gff]jÛ Û d¿a\#]Û \¿mf]Û eYjim]Û mf]Û \#xfalagfÛ lj$kÛ
large. Dans la littérature, cette idée est souvent nommée purpose ou brand ideal.
<dd]Û\galÛ%lj]Û_j]^^#]ÛkmjÛdYÛ[Yl#_gja]Û\]Ûd¿]ph#ja]f[]Û:`]rÛ8hhd]•ÛhYjÛ]p]ehd]•ÛgfÛ
ne vend pas seulement des ordinateurs high tech au design sobre, mais aussi un
produit reflétant la valeur d’un penseur original : Think different. Chez Pampers,
nous offrons avant tout des couches absorbantes et efficaces, mais l’intérêt
présenté par la marque va au-delà. Elle veut en effet aider au « développement du
Z#Z#۟Û:]lÛa\#YdÛgmÛa\#]Û\#l]jeaf]Ûlgml]Ûd¿]ph#ja]f[]Û\]ÛdYÛeYjim]•Û]fÛhYjla[mda]jÛ
sa stratégie d’innovation et sa publicité.
Une bonne idée permet d’être cohérent au fil du temps. L’importance de
la cohérence est encore largement sous-estimée dans la publicité, où c’est
_#f#jYd]e]flÛ dYÛ [j#Ylanal#Û imaÛ ]klÛ j#[geh]fk#]Û CYÛ n#jalYZd]Û [j#Ylanal#Û ]pa_]Û
pourtant une innovation qui soit cohérente par rapport à la marque. C’est
pourquoi ce livre va plus loin que les Effie Awards, qui couronnent l’efficacité des
campagnes. Les Grand Effie Awards portent sur plusieurs années et récompensent
la cohérence d’une marque.
L’essence de la publicité consiste à générer à partir de cette idée un trial, à trouver
\]Ûfgmn]YmpÛ[gfkgeeYl]mjkÛimaÛ\#[gmnj]flÛ]lÛmladak]flÛdYÛeYjim]ÛC]ÛeYjc]laf_Û
est également régi par l’« effet Matthieu », observé par le professeur Herman
Deleeck dans le domaine de la sociologie : « À celui qui a, il sera beaucoup
donné et il vivra dans l’abondance ». Les marques possédant un grand nombre
de consommateurs bénéficient d’une plus grande confiance et davantage de
_]fkÛimaÛY[`$l]flÛÛfgmn]YmÛ:]dYÛ]phdaim]Ûim]Ûd]kÛ_jYf\]kÛeYjim]kÛ_jgkkakk]flÛ
\]Û eYfa$j]Û ]phgf]fla]dd]Û ]lÛ egfghgdak]flÛ d]kÛ Z#f#x[]kÛ \]Û d]mjÛ [Yl#_gja]Û C]Û
h`#fge$f]Û YÛ kgmn]flÛ #l#Û \#egflj#Û hYjÛ d]kÛ #lm\]kÛ \]Û 98J<J£Ea]dk]fÛ kmjÛ d]Û
comportement des consommateurs.
;YfkÛ[]Ûdanj]•ÛgfÛ]phdaim]ÛYmkkaÛim¿adÛk¿Y_alÛ\¿Yllaj]jÛd]kÛlight users, afin de conserver
en permanence un large groupe d’utilisateurs. Pour une marque comme
GYeh]jk•Û[]Ûhjaf[ah]Û]klÛhgmkk#ÛÛd¿]plj%e]ۑÛ]dd]Ûj]fgmn]dd]Û]fÛ]^^]lÛkgfÛ_jgmh]Û
[aZd]Û lgmkÛ d]kÛ \]mpÛ YfkÛ :`Yim]Û eYjim]Û \galÛ %lj]Û Ydae]fl#]Û Yffm]dd]e]flÛ hYjÛ
\]Ûfgmn]YmpÛmladakYl]mjkÛ]lÛ[¿]klÛdÛim]Ûj#ka\]ÛdYÛl[`]Û]kk]fla]dd]Û\]ÛdYÛhmZda[al#Û
C]kÛmladakYl]mjkÛ\gan]flÛ%lj]ÛYllaj#kÛhYjÛmf]Ûa\#]•ÛfgfÛhYkÛhYjÛd]ÛhjapÛJaÛd]ÛhjapÛ]klÛ
Préface
17
l’unique raison qui pousse à essayer une marque, les utilisateurs seront attirés
vers une autre dès qu’un concurrent lancera une campagne de promotion. L’idée
doit donc être cohérente dans la durée, tandis que la créativité doit contribuer à
la garder fraîche et pertinente.
Je suis convaincu que l’environnement médiatique actuel, dans toute sa
[gehd]pal#•Û]klÛ]fÛ^YalÛmf]ÛZ#f#\a[lagfÛhgmjÛd]ÛeYjc]l]mjÛAYeYakÛfgmkÛf¿YngfkÛ
pu construire de marques aussi solides. Certes, c’était beaucoup plus simple
dans le passé, quand la consommation de médias se limitait en bonne partie
à la télévision, à la radio et à la presse. Le défi consistait alors à faire passer le
message publicitaire dans un spot de 30 secondes à la télévision et sur une page
dans un hebdomadaire. À présent que les consommateurs utilisent plusieurs
médias et passent de nombreuses heures sur leur ordinateur, leur tablette ou
leur smartphone, il est devenu un peu plus compliqué de les atteindre.
EgmkÛ hgmngfkÛ \#kgjeYakÛ ]phdgal]jÛ d]kÛ YlgmlkÛ kh#[axim]kÛ \]Û [`Yim]Û e#\aYÛ ]lÛ
travailler de façon beaucoup plus ciblée. Le message ne doit plus seulement être
servi en 30 secondes. Ensemble, les différents médias peuvent promouvoir de
^YzgfÛhdmkÛja[`]•Û_j[]ÛÛmf]Û]ph#ja]f[]ÛlglYd]•Ûd¿a\#]ÛimaÛkgmk¤l]f\ÛdYÛeYjim]Û
EgmkÛ[gflafmgfkÛÛ[jgaj]ÛYmpÛkhglkÛl#d#nak#kÛ\¿mf]ÛeYjim]Û[gee]ÛGYeh]jkÛ[YjÛ
ces spots traduisent l’USP des couches super-absorbantes ou l’ESP de l’alliance
avec l’Unicef visant à soutenir également le bien-être des bébés de pays moins
favorisés. Nous pouvons approfondir cela dans la campagne en ligne, où nous
suivons l’âge du bébé et aidons à choisir la catégorie de Pampers adaptée. La
hY_]Û=Y[]Zggc•Û]fxf•Ûh]je]lÛYmpÛb]mf]kÛe$j]kÛ\]ÛhYjlY_]jÛd]mjkÛ]ph#ja]f[]kÛ
ou de poser des questions à la marque. Dans le temps, il fallait écrire une lettre
et attendre pendant plusieurs semaines la réponse. Aujourd’hui, le processus
est rapide, si bien que beaucoup d’utilisateurs sont très vite mis au courant des
problèmes éventuels. Cette transparence croissante profite à la fois à l’utilisateur
et au marketeur, du moins si celui-ci veut sincèrement améliorer sa marque. Si
ses intentions sont moins pures, cela se saura plus vite également. Mais ce n’est
pas le problème d’internet, c’est celui de la marque, qui sera de toute façon tôt
gmÛlYj\Û]phgk#]ÛYmÛ_jYf\ÛbgmjÛ
:]lÛ ]ehdgaÛ hdmkÛ [gehd]p]Û \]kÛ e#\aYkÛ f#[]kkal]Û mf]Û Ymlj]Û kljm[lmj]Û
organisationnelle. Le brand manager doit rester celui qui dirige la marque ; il
doit connaître le consommateur, décider de la stratégie d’innovation et intégrer
les campagnes publicitaires. Pour la communication, nous devons en outre faire
18
La publicité : morte ou vivante
Yhh]dÛ Û \]kÛ ]ph]jlkÛ [YhYZd]kÛ \¿]phdgal]jÛ hd]af]e]flÛ [`Yim]Û e#\aYÛ JaÛ [`Y[mfÛ
approfondit l’idée à sa manière, le message global y gagnera en puissance.
Je crois fermement que la nouvelle réalité nous permet de construire, avec
la publicité appropriée, des marques plus fortes qui attirent plus de monde.
Comment nous devons nous y prendre concrètement, c’est précisément l’objet
de ce livre.
Luc Suykens,
?Yjd]qÛGjg[l]jÛDYjc]laf_Û;aj][lgj•ÛGjg[l]jÛ¬Û>YeZd]
Préface
19
INTRODUCTION
L’ÈRE DES GRANDES
TRANSFORMATIONS
Depuis plus d’un siècle, la publicité est devenue un acteur
économique et social important. Elle contribue dans une large
mesure à la croissance économique et à la création de valeur. Elle
constitue l’un des piliers de la société de consommation moderne,
elle-même mue par la symbolique des marques. 1, 2, 3, 4
La publicité est – tout comme d’autres formes de communication marketing –
généralement considérée comme le principal levier dont disposent les marques
pour atteindre le consommateur, l’inciter à consommer et le fidéliser. Mais les
marques sont aujourd’hui confrontées à cinq grands défis : l’essor des médias
\a_alYmp•Û d±afx\#dal#Û [jgakkYfl]Û \]kÛ [gfkgeeYl]mjk•Û dYÛ h]jl]Û hjg_j]kkan]Û
de confiance dans les marques, la montée des marques de distributeur, qui
^gflÛ hj]kkagfÛ kmjÛ d]kÛ hjap•Û ]lÛ d¿ajjalYlagfÛ [jgakkYfl]Û kmk[al#]Û hYjÛ dYÛ hmZda[al#Û
Des questions se posent également concernant l’efficacité commerciale et la
responsabilité sociale de la publicité.
1. LA RÉVOLUTION DIGITALE
La révolution digitale place la publicité en tant que média de masse devant des
défis inédits. Cela n’est d’ailleurs pas la première fois. La forme et le contenu
de la publicité se sont modifiés en profondeur au cours des années, souvent en
raison de l’évolution des technologies. 5
FfÛh]mlÛ\aklaf_m]jÛYmÛ[gmjkÛ\]Ûd¿`aklgaj]Û[afiÛ_jYf\]kÛ#lYh]kÛYmÛ[gmjkÛ\]kim]dd]kÛ
les innovations technologiques ont entraîné des transformations dans le
domaine de la publicité.
;YfkÛd]kÛlgmlÛ\#Zmlk•ÛdYÛhmZda[al#Û#lYal•Û]fÛjYakgfÛ\]kÛe#\aYkÛmladak#kÛ¨bgmjfYmpÛ
]lÛj]nm]k©•Ûhjaf[ahYd]e]flÛlgmjf#]Ûn]jkÛd]Ûhjg\malÛC]kÛdgf_kÛl]pl]kÛhmZda[alYaj]kÛ
\]Ûd¿#hgim]Ûl]flYa]flÛYnYflÛlgmlÛ\]Û[gfnYaf[j]ÛhYjÛ\]kÛYj_me]flkÛ¨~…†‡¤~†‡©Û
L’arrivée de la radio et du cinéma, la percée de la photographie et les possibilités
de l’impression couleur ont ensuite entraîné une vague de symbolisme. La
hmZda[al#Û ]klÛ \]n]fm]Û ^gje]•Û \]ka_fÛ ]lÛ l]flYlagfÛ ¨~†€‡¤~†‡©Û C¿Yjjan#]Û \]Û dYÛ
télévision en tant que média de masse, après la Seconde Guerre mondiale, a
accru l’importance des personnalités et des styles de vie dans la publicité. Cela
a été l’âge d’or des mad men ¨~†‚‡¤~†ƒ‡©Û GdmkÛ lYj\•Û kmal]Û Û dYÛ ^jY_e]flYlagfÛ
de la société et au développement des technologies de gestion des données,
la publicité a été déterminée en priorité par les segments de marché. CNN et
DKMÛgflÛdYf[#ÛdYÛhjYlaim]Û\mÛnarrow castingÛ¨~†„‡¤~†…‡©Û8mbgmj\¿`ma•Ûd¿]kkgjÛ
22
La publicité : morte ou vivante
\mÛ G:Û ]lÛ \]Û d¿afl]jf]lÛ ¨egZad]©Û ]klÛ Û d¿gja_af]Û \¿mf]Û j#ngdmlagfÛ \a_alYd]Û C]kÛ
consommateurs acquièrent un pouvoir qu’ils n’ont jamais eu auparavant. Cette
accélération technologique place une nouvelle fois la publicité et les publicitaires
face à des défis de forme ou de contenu. L’interactivité, la participation et la
transparence sont devenues leur nouveau crédo. La publicité est entrée dans
d¿$j]Û\]ÛdYÛ[gddYZgjYlagfÛ]lÛ\]ÛdYÛ[gff]pagf. ƒ•Û„•Û…•Û†
Schéma 1 : Les vagues technologiques dans l’évolution de la publicité
Période
TECHNOLOGIE
TYPE DE
PUBLICITÉ
1880 - 1920
1930 - 1940
1950 - 1960
1970 - 1980
1990 - ...
Presse écrite
Radio
Photographie
TV
Banque de
données
(MTV-CNN)
Internet
Produit
Symbolique
du produit
Personnalisation
Lifestyle
Collaboration
Le contenu et la forme de la publicité sont fortement déterminés par la technologie qui la porte
à telle ou telle époque. L’histoire de la publicité se caractérise par cinq vagues technologiques.
De nos jours, le succès d’internet et des médias sociaux incitent la publicité à privilégier la
collaboration et la connexion avec le consommateur et son entourage.
Source : élaboré sur base de Leiss, Kline et Shally, Social Communication in advertising, 1997
Cependant, ces nouvelles technologies provoquent non pas des ruptures
radicales, mais des transformations. 10 Dans le passé, il n’est en effet jamais
arrivé qu’une nouvelle technologie évince totalement la précédente. L’arrivée
de la télévision n’a pas entraîné la mort de la radio en tant que média. Mais la
radio a dû s’adapter et, aujourd’hui, sa part de marché augmente à nouveau en
=dYf\j]ÛC¿`aklgaj]Ûf¿]klÛ\gf[Ûim¿mf]Ûdgf_m]ÛY[[#d#jYlagfÛ
:]ÛimaÛ]klÛk4j•Û[¿]klÛim¿]dd]Ûf]Ûj]na]flÛbYeYakÛ]fÛYjja$j]Û@ehgkkaZd]•Û\gf[•Û\]Û^Yaj]Û
comme si de rien n’était.
C]Û eg\$d]Û #[gfgeaim]Û \]kÛ fgmn]YmpÛ e#\aYkÛ \a_alYmpÛ [gee]Û >gg_d]Û ]lÛ
=Y[]ZggcÛj]d$n]Û\¿Yadd]mjkÛ]fÛkmZklYf[]Û\¿mfÛeg\$d]ÛhmZda[alYaj]Û[dYkkaim]ÛC]kÛ
k]jna[]kÛkgflÛg^^]jlkÛ_jYlmal]e]flÛYmpÛ[gfkgeeYl]mjkÛ]lÛxfYf[#kÛhYjÛd]ÛZm\_]lÛ
publicitaire des annonceurs. Dans le cas de Google, 95 % des revenus proviennent
Introduction : L'ère des grandes transformations
23
\]Û \an]jk]kÛ ^gje]kÛ \]Û hmZda[al#Û ¨k]dgfÛ d]kÛ [`a^^j]kÛ \mÛ \]mpa$e]Û ljae]klj]Û \]Û
‡~©ÛJaÛ=Y[]ZggcÛn]mlÛj#hgf\j]ÛYmpÛYll]fl]kÛ#d]n#]kÛ\]kÛafn]klakk]mjkÛ¨d¿]flj#]Û
]fÛZgmjk]Û\mÛ\#ZmlÛ‡~ÛYÛ#l#ÛmfÛygh©•ÛadÛnYÛ\]ngajÛY_ajÛhdmkÛim]ÛbYeYakÛ[gee]Û
mf]Ûj#_a]ÛhmZda[alYaj]ÛC¿Yn]fajÛ\]Û=Y[]ZggcÛ]lÛ[gehY_fa]Û]klÛ\YfkÛdYÛhmZda[al#•Û
e%e]ÛkaÛ[]dYÛh]mlÛk]eZd]jÛhYjY\gpYdÛÛ[]jlYafk
Le modèle financier publicitaire est également un pilier économique essentiel
de l’industrie médiatique traditionnelle. Les revenus de la publicité représentent
Ymbgmj\¿`maÛ~‚ÛÉÛ\]kÛj]n]fmkÛ\]ÛdYÛ[`Y)f]ÛhmZdaim]Û]fÛ=dYf\j]Û]lÛbmkim¿Û‚ÛÉÛ
\]Û[]mpÛ\]kÛ[`Y)f]kÛhmZdaim]kÛ]fÛ9]d_aim]Û^jYf[gh`gf]•Û€‡Ûۂ‡ÛÉÛ\]kÛj]n]fmkÛ
\]kÛbgmjfYmp•Û‚Ûۂ‡ÛÉÛ\]kÛj]n]fmkÛ\]kÛeY_Yraf]kÛ]lÛbmkim¿Û†‡Ûۆ‚ÛÉÛ\]Û[]mpÛ
de la radio et de la télévision commerciales. Une implosion éventuelle du modèle
publicitaire mène à une réduction de l’offre, de la qualité des médias et, en fin
\]Û[gehl]•Û\mÛdaZj]Û[`gapÛ\]kÛ[gfkgeeYl]mjkÛGdmka]mjkÛe#\aYkÛj]fgee#kÛgflÛ
ainsi tiré leur révérence en 2012, comme le Newsweek, le Frankfurter Rundschau
et l’édition allemande du Financial TimesÛIa]fÛim¿YmpÛlYlk¤Lfak•Ûƒ…ÛbgmjfYmpÛ
auraient disparu du marché au cours des cinq dernières années.
2. L’INFIDÉLITÉ DES CONSOMMATEURS
Malgré les efforts manifestes des marques pour investir dans un meilleur
service à la clientèle, l’insatisfaction générale des consommateurs augmente
à un rythme soutenu à l’échelle mondiale. C’est la conclusion quelque peu
décourageante d’une étude effectuée par Accenture en 2011 auprès de plus
de 10 000 consommateurs du monde entier qui ont été interrogés sur leur
[gehgjl]e]flÛ\YfkÛ\apÛk][l]mjkÛ¨\]ÛdYÛZYfim]ÛYmpÛretailers en passant par les
[gehY_fa]kÛ Y#ja]ff]kÛ ]lÛ d]kÛ ]flj]hjak]kÛ l#d#[ge©Û 11 Les résultats ont montré
qu’en comparaison avec 2008, les consommateurs étaient en général plus
satisfaits des services offerts par les entreprises, mais changeaient plus facilement
de marques et cherchaient sans cesse des meilleurs deals. Les consommateurs
kgflÛkmjlgmlÛ^jmklj#kÛhYjÛd]kÛeYjim]kÛimaÛf]Ûj]kh][l]flÛhYkÛd]mjkÛhjge]kk]kÛ@dÛf]Û
faut donc pas s’étonner que l’infidélité des consommateurs vis-à-vis des marques
kgalÛ]fÛYm_e]flYlagfÛ[gfklYfl]ۑÛÛd¿#[`]dd]Ûegf\aYd]•ÛƒƒÛÉÛ\]kÛ[gfkgeeYl]mjkÛ
gflÛ[`Yf_#Û\]ÛeYjim]Ûkmal]ÛÛmf]ÛeYmnYak]Û]ph#ja]f[]Û<fÛ‡~•ÛhYjÛ]p]ehd]•Û
hj$kÛ\]ۆ‡‡Û‡‡‡Ûe#fY_]kÛgflÛ[`Yf_#Û\]Û^gmjfakk]mjÛ\¿#f]j_a]Û]fÛ=dYf\j]Û
J]dgfÛ d¿]fim%l]•Û mfÛ [gfkgeeYl]mjÛ kmjÛ imYlj]Û k]Û \#[jalÛ [gee]Û x\$d]Û YmpÛ
marques, mais un groupe aussi important se décrit comme totalement infidèle.
Et la crise économique n’a sans aucun doute fait que renforcer cette tendance.
24
La publicité : morte ou vivante
C¿]kkgjÛ\¿afl]jf]lÛ]lÛ\]kÛe#\aYkÛkg[aYmpÛ]klÛmf]ÛYmlj]Û[Ymk]ÛhgkkaZd]Û
Le consommateur dicte plus que jamais sa loi et décide du sort des marques.
C¿]fim%l]Û \¿8[[]flmj]Û af\aim]Û YafkaÛ im]Û Û ÉÛ \]kÛ [gfkgeeYl]mjkÛ Yll]f\]flÛ
¨Za]f©Û hdmkÛ \]Û dYÛ eYjim]Û Y[`]l#]Û im¿mfÛ YfÛ YmhYjYnYflÛ <fÛ ‡‡…•Û adkÛ f¿#lYa]flÛ
que 31 %. Les attentes des consommateurs vis-à-vis des marques grandissent
\gf[ÛhdmkÛnal]Ûim]Ûd]kÛegq]fkÛim]Ûd]kÛ]flj]hjak]kÛh]mn]flÛ¨gmÛn]md]fl©Ûafn]klajÛ
pour les satisfaire.
Ce type d’enquêtes remet en question les modèles de marketing classiques, qui
reposent sur le principe de la fidélisation à travers une plus grande satisfaction
du client. Ces dernières années, beaucoup de marques ont surtout investi dans
la relation instrumentale avec leurs clients, en particulier sous la pression des
impératifs financiers. Le cross-selling et l’up-sellingÛY\j]kk#kÛYmpÛ[da]flkÛ]paklYflkÛ
constituaient en effet une garantie d’augmentation du chiffre d’affaires et de la
rentabilité à court terme. Le développement de systèmes performants de gestion
\]kÛ\gff#]kÛh]je]llYalÛ\]Ûkmanj]Ûea]mpÛim]ÛbYeYakÛd]kÛhgkkaZadal#kÛ\]kÛ[da]flkÛ
en termes de profits ; c’était aussi une façon de réduire les coûts, car vendre
hdmkÛÛmf]Û[da]fl$d]Û]paklYfl]Û]klÛÛ[gmjlÛl]je]ÛhdmkÛj]flYZd]Ûim¿afn]klajÛ\YfkÛd]Û
j][jml]e]flÛ\]Ûfgmn]YmpÛ[da]flkÛ
Mais les recherches concernant la loyauté vis-à-vis des marques ont déjà montré
dans le passé que les consommateurs étaient « fidèles » à un ensemble de marques
qui remportaient leur préférence. Les familles modernes possèdent aujourd’hui
des comptes dans plusieurs banques, roulent dans des voitures de différentes
marques et ont en poche les cartes de fidélité de multiples supermarchés et
eY_YkafkÛGdmkÛim]ÛbYeYak•ÛdYÛx\#dal#ÛYmpÛeYjim]kÛ]klÛmf]Ûx\#dal#ÛhYjlY_#]ÛLf]Û
fidélité qui diminue d’ailleurs avec le temps. 12
9]Ym[gmhÛ\]ÛeYjim]kÛj]hgjl]flÛÛhj#k]flÛd]mjkÛ]khgajkÛkmjÛd]kÛe#\aYkÛkg[aYmpÛ
pour dialoguer avec les consommateurs. Elles se réjouissent de pouvoir
[geemfaim]jÛ Yn][Û mf]Û Û ZYk]Û \]Û ^YfkÛ Ÿ•Û naYÛ =Y[]ZggcÛ hYjÛ ]p]ehd]Û DYakÛ
mf]Û ]fim%l]Û \mÛ lj$kÛ j]kh][l#Û <`j]fZ]j_¤9YkkÛ @fklalml]Û YÛ egflj#Û xfÛ ‡~~Û im]Û
k]mdkÛ~•€ÛÉÛ\]Û[]mpÛimaÛk]Û\#[dYjYa]flÛ Û^Yfk۟Û\]kÛhjaf[ahYd]kÛeYjim]kÛ#lYa]flÛ
effectivement prêts à s’engager concrètement vis-à-vis d’elles. Et cela vaut aussi
pour des lovemarksÛ[gee]ÛEac]ÛgmÛ?Yjd]q¤;Yna\kgfÛCYÛx\#dal#ÛYmpÛeYjim]kÛf]Û
semble plus guère d’actualité. 13
La même enquête apprend que, sur les plateformes en ligne, les consommateurs
kgflÛ kmjlgmlÛ eglan#kÛ hYjÛ d]kÛ hjapÛ ]lÛ d]kÛ [gf[gmjkÛ C¿g^^j]Û \]Û k]jna[]kÛ _jYlmalkÛ
via internet présente en outre un risque de value destruction. ~ Si les services
Introduction : L'ère des grandes transformations
25
kgflÛg^^]jlkÛgmÛhjgemkÛÛmfÛhjapÛaf^#ja]mjÛÛd]mjÛhjapÛj#]d•Ûd]kÛ[gfkgeeYl]mjkÛ
j]zgan]flÛmfÛ[Y\]YmÛim¿adkÛf¿gflÛZa]fÛkgmn]flÛe%e]ÛhYkÛ\]eYf\#Û@dÛk]Û[j#]ÛYafkaÛ
mfÛk[`#eYÛ\¿Yll]fl]Û^Ymkk#ÛC]Û\#[dafÛ\]Û>jgmhgfÛYmpÛlYlk¤LfakÛ]lÛ]fÛ<mjgh]Û
dans le courant de 2012 l’illustre de façon frappante. Celui qui a mangé dans un
j]klYmjYflÛhgmjÛdYÛegala#Û\mÛhjapÛqÛj]lgmjf]ÛjYj]e]flÛhYjÛdYÛkmal]ÛkY[`YflÛim¿adÛ
hYq]jYÛd]ÛhjapÛhd]afÛ
CYÛ [gfljaZmlagfÛ YmpÛ n]fl]kÛ \]kÛ eYjim]kÛ \]Û kal]kÛ \]Û e#\aYkÛ kg[aYmpÛ [gee]Û
=Y[]Zggc•Û Koall]j•Û Cafc]\@fÛ gmÛ PgmKmZ]Û ]klÛ \mÛ j]kl]Û lj$kÛ daeal#]Û ;YfkÛ mf]Û
YfYdqk]Û\]kÛn]fl]kÛdgjkÛ\mÛ Û9dY[cÛ=ja\Yq۟Û‡~Û¦Ûd]ÛbgmjÛimaÛkmalÛK`Yfck_anaf_•Û
qui marque le début des achats de fin d’année pour beaucoup d’Américains –
k]mdkۇ•€ÛÉÛkgflÛYhhYjmkÛ[gee]ÛYqYflÛ#l#Ûeglan#kÛ\YfkÛd]mjÛ\#[akagfÛhYjÛd]kÛ
e#\aYkÛkg[aYmp•ÛkgalÛmf]Û\aeafmlagfÛ\]ۀ‚ÛÉÛhYjÛjYhhgjlÛÛd¿Yff#]Ûhj#[#\]fl]Û
La principale croissance venait des plateformes mobiles, en particulier via
l’iPad. 15 Certes, il ne s’agit ici que de données ponctuelles, mais elles pourraient
bien indiquer une tendance plus large.
3. LA PERTE PROGRESSIVE DE LA CONFIANCE DANS LES
MARQUES
Parallèlement, une évolution se produit dans la relation entre marques et
[gfkgeeYl]mjkÛC]Û9jYf\Û8kk]lÛMYdmYlgjÛj#hml#Û\]ÛPgmf_Û¬ÛImZa[YeÛYÛegflj#Û
adÛ qÛ YÛ im]dim]kÛ Yff#]kÛ \#bÛ im]•Û kmjÛ mf]Û h#jag\]Û \]Û \apÛ YfkÛ ¨~††„¤‡‡ƒ©•Û dYÛ
confiance dans les marques avait diminué de moitié. Une marque sur quatre à
peine bénéficiait de la confiance inconditionnelle des consommateurs. ~ƒ Et cette
tendance n’a fait que se renforcer depuis lors, en particulier sous l’influence de
la crise bancaire de 2008.
Lf]ÛYmlj]Û#lm\]•Û\]Û?YnYkÛD]\aYÛ[]dd]¤d•ÛYÛ\#egflj#ÛxfÛ‡~~Ûim]Û\]mpÛla]jkÛ
des consommateurs ne regretteraient pas leur marque actuelle si elle venait à
disparaître. À peine 20 % des consommateurs croient que ces marques augmentent réellement leur qualité de vie. Les marques, concluait l’étude, signifient de
moins en moins pour les consommateurs. ~„
La réputation des entreprises est également en chute libre. Cela ressort d’une
#nYdmYlagfÛ\mÛI]hmlYlagfÛ@fklalml]•ÛimaÛe]kmj]Û[]Û_]fj]Û\]Û\gff#]kÛ18 L’indice de
réputation moyen des entreprises les plus importantes de Belgique avait en 2012
\aeafm#Û\]ۂÛhgaflkÛhYjÛjYhhgjlÛÛd¿Yff#]Ûhj#[#\]fl]•ÛhYkkYflÛ\]ۃ•€Û]fÛ‡~~Û
ۂ†•~Û¨kmjÛ~‡‡©Û]fÛ‡~Û:]ll]Û\aeafmlagfÛf¿]klÛhYkÛmfÛh`#fge$f]Ûhmj]e]flÛ
Z]d_]Û8mpÛGYqk¤9Yk•ÛdYÛeYbgjal#Û\]kÛ]flj]hjak]kÛk¿]fÛkgjlYa]flÛ#_Yd]e]flÛegafkÛ
26
La publicité : morte ou vivante
Za]fÛ]fÛ‡~Ûim¿]fÛ‡~~Û<fÛ8dd]eY_f]•Û\]mpÛla]jkÛ\]kÛ]flj]hjak]kÛj]hjak]kÛhYjÛ
d¿af\a[]Û Zgmjka]jÛ ;8OÛ YnYa]flÛ h]j\mÛ \]Û d]mjÛ YmjYÛ 8mÛ IgqYme]¤Lfa•Û dYÛ egala#Û
des 150 entreprises de la liste avaient un résultat en baisse, tandis qu’un tiers
k]md]e]flÛ #lYa]flÛ hYjn]fm]kÛ Û d¿Ye#dagj]jÛ 8mpÛ lYlk¤LfakÛ Ymkka•Û gfÛ gZk]jnYalÛ
une tendance à la baisse : seules 9 % des entreprises obtenaient de meilleurs
j#kmdlYlkÛ]fÛ‡~Ûim¿]fÛ‡~~ÛFfÛh]mlÛ\gf[Û[dYaj]e]flÛhYjd]jÛ\¿mf]Ûl]f\Yf[]Û
planétaire.
C]kÛ [Ymk]kÛ \mÛ h`#fge$f]Û f]Û \gan]flÛ hYkÛ %lj]Û [`]j[`#]kÛ Za]fÛ dgafÛ @dÛ qÛ YÛ d]Û
climat général – ou esprit du temps – qui veut que les institutions établies soient
remises en question. Cela vaut non seulement pour les banques, mais aussi pour
d]kÛ]flj]hjak]kÛ\]ÛfgeZj]mpÛk][l]mjkÛC]Û^gkk#Û]flj]Ûd]Ûegf\]Û\]kÛ]flj]hjak]kÛ]lÛ
d]kÛhj#g[[mhYlagfkÛ\]ÛdYÛkg[a#l#Ûk]Û[j]mk]Û8mpÛq]mpÛ\mÛ[gfkgeeYl]mj£[algq]f•Û
les entreprises sont toutes un peu devenues des « banquiers ».
La relation entre consommateurs et marques pourrait bien être soumise à la
fgmn]dd]Ûj$_d]ۅ‡£‡•ÛYafkaÛim]Ûk]eZd]flÛd]Ûegflj]jÛd]kÛfgeZj]mk]kÛ]fim%l]k•Û
kgmn]flÛ \¿gja_af]kÛ lj$kÛ \an]jk]k•Û [al#]kÛ [a¤\]kkmkÛ Fm•Û hgmjÛ %lj]Û hdmkÛ hj#[ak•Û Û
dYÛj$_d]ۄ‚£‡£‚Û:]dYÛka_fax]Ûim]ۄ‚ÛÉÛ\]kÛeYjim]kÛgflÛYmbgmj\¿`maÛh]j\mÛdYÛ
confiance des consommateurs, fournissent des services médiocres, ont perdu
leur pertinence et leur spécificité, ne tiennent pas leurs promesses, ne répondent
hYkÛ YmpÛ Yll]fl]kÛ ]lÛ kgflÛ xfYd]e]flÛ afl]j[`Yf_]YZd]kÛ :]kÛ eYjim]kÛ kgflÛ d]Û
terrain de jeu d’un consommateur amateur de zapping et de shopping, qui se
tourne facilement vers les alternatives meilleur marché, ou encore les marques
de distributeur.
20 % seulement des marques bénéficient encore de la confiance des consommateurs et peuvent même se réclamer d’un degré élevé de solidarité et de
fidélité. Ce sont celles que le consommateur appelle « ses » marques. À peine 5 %
appartiennent à la catégorie des lovemarks, envers lesquelles le consommateur
fait preuve de sentiments profonds et qu’il considère comme des « âmes sœurs ».
Elles possèdent un groupe de fans inconditionnels. 19
Cela vaut quoi qu’il en soit la peine d’approfondir les recherches, afin de voir si
nous avons affaire ici à un « effet Matthieu » moderne, en vertu duquel les marques
détenant un grand capital de sympathie seraient de plus en plus aimées, alors que
toutes les autres seraient menacées de tomber en disgrâce auprès du consommateur.
Pour la toute grosse majorité des marques, le message est clair. Elles doivent
avant tout travailler à leurs performances et à leur pertinence et faire leurs
Introduction : L'ère des grandes transformations
27
hj]mn]kÛYmpÛq]mpÛ\]kÛ[gfkgeeYl]mjkÛ<dd]kÛ\gan]flÛ]fÛhj]ea]jÛda]mÛ[gfl]fl]jÛ
d]kÛ[da]flkÛDYakÛ]dd]kÛf]Ûk]Ûda]jgflÛj#]dd]e]flÛÛ[]mp¤[aÛim]ÛkaÛ]dd]kÛeYfa^]kl]flÛ\]Û
l’empathie et parviennent à forcer le respect. Si une marque tient ses promesses,
d]kÛ[da]flkÛk]jgflÛkYlak^YalkÛ:¿]klÛd¿]pa_]f[]ÛYZkgdm]ÛhgmjÛmf]Ûj]dYlagfÛ^gf\#]ÛkmjÛ
dYÛ[gfxYf[]Û:]dYÛnYmlÛ]fÛhYjla[mda]jÛhgmjÛd]kÛhjg\malkÛ¨d]kÛ[Yl#_gja]k©Ûj]hgkYflÛ
sur un lien instrumental, plus fonctionnel, avec les consommateurs. 20
4. L’ESSOR DES MARQUES DE DISTRIBUTEUR
Dans le passé, les private labels ou marques de distributeur étaient surtout
mf]Û eYfa$j]Û \¿g^^jajÛ YmÛ [gfkgeeYl]mjÛ mf]Û Ydl]jfYlan]Û e]add]mjÛ eYj[`#Û YmpÛ
eYjim]kÛ[dYkkaim]kÛ<dd]kÛ_YjYflakkYa]flÛ]fÛgmlj]ÛYmpÛkmh]jeYj[`#kÛmf]Û[]jlYaf]Û
af\#h]f\Yf[]ÛhYjÛjYhhgjlÛYmpÛ^YZja[YflkÛ]lÛmf]ÛeYj_]ÛhdmkÛ#d]n#]Û8mbgmj\¿`ma•Û
d]kÛeYjim]kÛ\]Û\akljaZml]mjÛf]Ûk]Û[gfl]fl]flÛhdmkÛ\]Ûhjghgk]jÛ\]kÛhjapÛ[Ykk#kÛ
Elles sont devenues davantage qu’une arme destinée à conquérir le portefeuille
du consommateur.
;]hmakÛ‡‡…•ÛdYÛ[jak]Û#[gfgeaim]ÛYÛ\gff#Û\]kÛYad]kÛYmpÛeYjim]kÛ]fÛim]klagfÛ
Celles-ci gagnent généralement du terrain en période de difficultés financières,
mais elles le conservent rarement ensuite. Cependant, le mouvement avait déjà
été amorcé plus tôt, notamment parce que les marques traditionnelles avaient
négligé d’investir dans les innovations et la publicité en lien avec certaines
catégories de produits. Et on avait déjà constaté auparavant une corrélation claire
entre la part de marché des marques de distributeur dans certaines catégories
de produits et les investissements publicitaires des marques classiques. Lorsque
ces dernières arrêtent de faire de la publicité, les marques de distributeur ont
toute la liberté de se déployer. 21
@dÛ]klÛ[dYajÛim]Ûd]kÛkmh]jeYj[`#kÛgflÛhdmkÛ\]ÛhgmngajÛim]ÛbYeYakÛ]lÛ\]na]ff]flÛ
petit à petit des superpuissances. Les rapports de force entre producteur et
\akljaZml]mjÛk]Ûeg\ax]flÛ<fÛ9]d_aim]Û]lÛYmpÛGYqk¤9YkÛ#_Yd]e]fl•ÛgfÛYÛYkkakl#Û
[]kÛ\]jfa$j]kÛYff#]kÛÛ\]kÛZjYkÛ\]Û^]jÛ]flj]Ûd]kÛ\]mpÛhYjla]kÛYmÛkmb]lÛ\]kÛeYj_]kÛ
bénéficiaires. Les supermarchés renforcent leur rôle traditionnel dans la chaîne
\]ÛnYd]mj•ÛeYakÛYmkkaÛ]fÛlYflÛim]ÛeYjim]Û@dkÛf]Ûbgm]flÛhdmkÛ]p[dmkan]e]flÛkmjÛd]kÛ
hjapÛZYkÛ\]kÛeYjim]kÛ\]Û\akljaZml]mj•ÛeYakÛk]Ûhjgxd]flÛhjg_j]kkan]e]flÛ[gee]Û
\]kÛ eYjim]kÛ Û hYjlÛ ]fla$j]•Û j]khgfkYZd]kÛ :¿]klÛ #_Yd]e]flÛ d]Û [YkÛ YmpÛ lYlk¤
Unis, où le magazine Advertising AgeÛ\#[jalÛNYdeYjl•Ûd]ÛhdmkÛ_jYf\Û\akljaZml]mjÛ
du pays et du monde, comme le véritable « régulateur » dans le domaine de
d¿]flj]hjak]Û \mjYZd]Û <fÛ ]^^]l•Û NYdeYjlÛ hgk]Û Û k]kÛ ^gmjfakk]mjkÛ \]kÛ ]pa_]f[]kÛ
de plus en plus strictes en matière de durabilité. Elle accorde en outre une
28
La publicité : morte ou vivante
importance croissante à l’alimentation saine et s’efforce de réduire la teneur en
sel, en graisse et en sucre des aliments vendus. Elle s’est également attelée à
l’élaboration d’un sustainable product indexÛgmÛaf\]pÛ\]kÛeYjim]kÛn]jl]kÛ9j]^•Ûd]Û
distributeur s’accapare le rôle des autorités. 22Û@dÛ]klÛ\¿Yadd]mjkÛmfÛh]mÛhYjY\gpYdÛ
im]ÛNYdeYjlÛkgalÛYmÛe%e]Ûege]flÛnan]e]flÛ[jalaim#Û]fÛjYakgfÛ\]ÛdYÛ\akhYjalagfÛ
de la vie communautaire locale dans les quartiers où il s’établit.
Ces actions prouvent une fois encore que les retailers sont plus qu’une courroie
de transmission pour les marques classiques, qu’ils représentent davantage que
le P de place•Û imaÛ d]mjÛ YÛ #l#Û YlljaZm#Û hYjÛ Bgld]jÛ \YfkÛ d]Û eYjc]laf_Û eapÛ Da]mpÛ
]f[gj]•Û adkÛ kgflÛ ]mp¤e%e]kÛ \]n]fmkÛ \]kÛ eYjim]kÛ Û hYjlÛ ]fla$j]Û C]Û \#x[alÛ \]Û
qualité a été comblé depuis longtemps et l’image de la marque et de l’entreprise
fait désormais l’objet d’importants investissements. Dans une enquête effectuée
]fÛ‡‡ƒÛhYjÛK`afcÛ99;F•Ûd]kÛkmh]jeYj[`#kÛkgflÛ\¿Yadd]mjkÛYhhYjmkÛ[gee]Ûd]Û
k][l]mjÛd]ÛhdmkÛxYZd]ÛYmpÛq]mpÛ\]kÛ[gfkgeeYl]mjkÛZ]d_]kÛ<fÛ[]ÛimaÛ[gf[]jf]Ûd]kÛ
lYlk¤Lfak•Ûmf]Û#lm\]Ûegflj]Ûim¿mfÛ[gfkgeeYl]mjÛkmjÛljgak•Ûngaj]ÛmfÛkmjÛ\]mpÛ
selon les sources, considère les marques de distributeur comme une alternative
nYdYZd]ÛYmpÛeYjim]kÛ[dYkkaim]kÛ
FfÛh]mlÛ\$kÛdgjkÛk¿afl]jjg_]jÛkmjÛd¿Yn]fajÛ\]kÛeYjim]kÛ[dYkkaim]kÛ<dd]kÛf]ÛhgmjjgflÛ
plus se contenter d’approcher de manière inventive les supermarchés, qui sont à la
fois leurs concurrents et leurs alliés. Elles devront plus qu’auparavant se concentrer
kmjÛd¿affgnYlagf•Ûmf]ÛkljYl#_a]Û\]kÛhjapÛafl]dda_]fl]•Ûd]Ûbranding et la publicité, afin
de toujours garder une longueur d’avance sur les marques de distributeur.
5. IRRITATION CROISSANTE VIS-À-VIS DE LA PUBLICITÉ
Une étude néerlandaise de 2012 éclaire les raisons pour lesquelles les
consommateurs trouvent la publicité irritante et l’évitent. 23ÛFfÛj]eYjim]Ûim]Û
les consommateurs sont davantage irrités par la quantité de mauvaise publicité
que par la quantité de publicité en général. La mauvaise publicité incite les
kh][lYl]mjkÛ \]kÛ hdY_]kÛ \]Û hmZda[al#Û klYf\Yj\Û Û rYhh]jÛ ƒ•†Û ÉÛ \]kÛ h]jkgff]kÛ
interrogées semblent d’accord avec cette affirmation.
L’attention pour la publicité et le jugement qu’on lui porte diffèrent selon
d]Û e#\aYÛ C]kÛ E#]jdYf\YakÛ kgflÛ hYjÛ ]p]ehd]Û f]ll]e]flÛ hdmkÛ k#n$j]kÛ hgmjÛ dYÛ
hmZda[al#Û]fÛda_f]Ûim]ÛhgmjÛ[]dd]Û\]kÛe#\aYkÛaehjae#k•Û[gee]Ûd]kÛbgmjfYmpÛ]lÛ
les revues. La peur de l’invasion de la vie privée intervient largement à cet égard.
GdmkÛd]kÛ[gfkgeeYl]mjkÛkgflÛkgm[a]mpÛ\mÛj]kh][lÛ\]Ûd]mjÛna]Ûhjan#]•ÛhdmkÛadkÛ#nal]flÛ
Introduction : L'ère des grandes transformations
29
la publicité sur une plateforme digitale bien précise. La vie privée semble donc un
catch 22 hgmjÛ=Y[]ZggcÛ]lÛ[gehY_fa]ÛYafkaÛim]ÛhgmjÛd]mjkÛYffgf[]mjkÛhgl]fla]dkÛ
<fÛeYla$j]Û\¿ajjalYlagf•Ûd]kÛfgmn]YmpÛe#\aYkÛkg[aYmpÛk¿]fÛkgjl]flÛ]f[gj]ÛegafkÛ
bien que les sites internet classiques. Les consommateurs perçoivent la publicité
kmjÛ d]kÛ kal]kÛ \]Û e#\aYkÛ kg[aYmpÛ [gee]Û egafkÛ af^gjeYlan]•Û egafkÛ [j#\aZd]Û ]lÛ
egafkÛ\an]jlakkYfl]Ûim]Û[]dd]Û\]kÛkal]kÛ[dYkkaim]kÛ@dÛk]eZd]Ûim]Ûd]kÛ_]fkÛf¿Ya]flÛ
surtout pas envie d’être dérangés ou distraits pendant leurs conversations
Yn][Û \]kÛ YeakÛ naYÛ d]kÛ e#\aYkÛ kg[aYmpÛ GYjÛ d]mjÛ [YjY[l$j]Û e%e]Û hYjla[ahYla^Û ]lÛ
afl]jY[la^•Û[]mp¤[aÛ\]eYf\]flÛ]fÛ]^^]lÛmfÛ\]_j#Û\]Û[gf[]fljYlagfÛ#d]n#Û:]dYÛd]kÛ
rend difficilement combinables avec d’autres médias, d’après l’enquête néerlan\Yak]Û:]dYÛ]phdaim]ÛkYfkÛ\gml]ÛhgmjimgaÛd]kÛ]ph#ja]f[]kÛ[gf[j$l]kÛYn][Û[]Ûim]Û
d¿gfÛYhh]dd]Ûd]Û Û\]mpa$e]Û#[jYf۟Ûf¿gflÛbmkim¿a[aÛj#mkkaÛÛ[Yhlan]jÛim¿mfÛfgeZj]Û
j#\malÛ\]Û[gfkgeeYl]mjkÛFfÛd¿YÛ[gfklYl#ÛÛd¿Ymlgef]Û‡~ÛÛd¿g[[YkagfÛ\¿mf]Û
]ph#ja]f[]Û^gf\#]ÛkmjÛmf]ÛYhhda[YlagfÛafl]jY[lan]Û\YfkÛd¿#eakkagfÛÛkm[[$kÛ Û;]Û
kdaekl]Ûe]fkÛl]jÛo]j]d\۟ۨC¿`gee]Ûd]ÛhdmkÛafl]dda_]flÛ\mÛegf\]©ÛkmjÛdYÛfgmn]dd]Û
version de la chaîne télévisée flamande Vier. Ce n’était d’ailleurs pas la première
fois que le principe du « bouton rouge » échouait.
CYÛhmZda[al#ÛkmjÛd]kÛe#\aYkÛ\a_alYmpÛ]fj]_aklj]Û[]jl]kÛ\]kÛ[`a^^j]kÛj][gj\ÛDYakÛ
mf]ÛYmlj]Û#lm\]•Û]^^][lm#]ÛhYjÛd]ÛZmj]YmÛPgm>gnÛYmpÛlYlk¤LfakÛ]lÛYmÛIgqYme]¤
Lfa•Ûaf\aim]Ûim]Û\]mpÛla]jkÛ\]kÛh]jkgff]kÛafl]jjg_#]kÛbm_]flÛdYÛhmZda[al#Ûj#Ydak#]Û
ÛljYn]jkÛhdmka]mjkÛ[YfYmpÛ\]Û[]Ûlqh]Û¨eYad•Ûo]Zkal]•ÛYhhk©Û]p[]kkan]Û]lÛajjalYfl]Û
et qu’ils y voient une raison de quitter le canal ou l’application. La publicité
internet semble donc bien victime de son propre succès. 
Quant à la relation des gens avec la publicité télévisée, elle semble très ambiguë
elle aussi. Selon l’enquête néerlandaise, c’est ce type de publicité qui récolte à
dYÛ^gakÛd]ÛlYmpÛegq]fÛ\¿ajjalYlagfÛ]lÛd]ÛlYmpÛegq]fÛ\]ÛhdYakajÛd]kÛhdmkÛ#d]n#kÛ:¿]klÛ
également lui qui donne lieu au plus de bouche à oreille : comparé à la publicité
dans d’autres médias, il constitue le sujet de conversation le plus prisé entre amis.
Les chercheurs néerlandais concluent – peut-être de façon un peu trop
optimiste ? – que, pour les annonceurs, le plafond d’acceptation de la publicité
n’est pas encore atteint. À condition bien sûr que la publicité puisse divertir et
séduire. Ce qui ne revient en aucun cas à « égayer » les plages publicitaires. La
publicité doit pouvoir intéresser et égayer les consommateurs en elle-même,
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La publicité : morte ou vivante
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