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Déroulement
Il paraît difficile de ne pas débuter ce cours par présenter, même de manière
très (trop) succincte, ce qu’est la sociologie et sa démarche. Nous y
consacrerons donc la première séance, étant entendu que nous aurons
l’occasion de préciser et de d’approfondir ces premiers éléments dans la suite
du cours. Cette première partie nous paraît d’autant plus nécessaire et
pertinente que bien des questions que l’on se pose aujourd’hui par rapport
aux politiques sociales sont de fait des questions constitutives de la
sociologie, traversant toute l’histoire de la discipline.
Dans la deuxième partie, nous nous attacherons d’une part à définir ce qu’est
la politique sociale et à en délimiter les contours et modes d’existence
principaux (qu’entendre par assurances sociales ? qu’appelle-t-on État social ?
etc.); d’autre part à proposer des éléments d’un cadre conceptuel général
permettant d’un caractériser, d’un point de vue sociologique, son émergence
et développement dans les sociétés modernes, la place qu’elle occupe dans
l’architecture de ces sociétés, les finalités ou fonctions qu’elle y occupe.
Chemin faisant, nous rencontrerons ainsi des notions comme celles de
"risque", "citoyenneté", "bien-être" ("welfare"), "intégration" ou "inclusion",
"différenciation fonctionnelle", "question sociale", etc., que nous expliquerons
et situerons dans le cadre général. Dans cette partie, les réflexions seront
principalement "macroscopiques" dans la mesure où elles focaliseront les
dynamiques d’ensemble des sociétés; le côté parfois un peu abstrait ou trop
général des propos devant s’éclairer dans la suite du cours. Pour aborder les
différentes manières de traiter sociologiquement des politiques sociales, une
manière comme une autre est d’adopter une démarche séquentielle, passant
de l’examen de comment les politiques sociales se construisent et mettent en
place, à celui de leurs mises en œuvre, puis à celles de leurs effets ou
conséquences. C’est ce que nous nous proposons de faire dans les trois
parties suivantes.
Ainsi, la troisième partie sera-t-elle consacrée au processus par lequel un fait
social empirique devient un problème ou enjeu public, puis un problème ou
enjeu politique impliquant la mise en place ou la revendication d’une
"réponse" en termes de programme ou mesure de type social. Ce passage
d’une réalité ou d’un "problème" empirique à la définition d’une politique n’a
en effet rien d’automatique ou de nécessaire, mais implique des processus
complexes dans lesquels interviennent des acteurs multiples.
Dans la quatrième partie, on s’intéressera à la mise en œuvre des politiques
sociales. Là encore, la simplicité que peut évoquer l’expression de "mise en
œuvre" n’est qu’apparente : de fait, elle recouvre un ensemble d’activités
hétérogènes, menées par des acteurs divers – parmi lesquels bien sûr les
agents directement chargés de cette mise en œuvre, mais aussi d’autres
sociaux et politiques, sans oublier les bénéficiaires effectifs ou potentiels des
politiques en question –, les interactions entre ces divers acteurs pouvant
prendre des formes très diverses.
La cinquième partie, elle, se concentre sur les effets ou conséquences des
politiques sociales. Ces dernières sont, à des degrés divers, des mécanismes
1) d’allocation de ressources (notamment par les mécanismes de transferts
financiers); 2) d’assignation de statut (en distinguant ceux ayant droit à une
certaine prestation et ceux qui ne peuvent y prétendre par exemple); 3) de
régulation des comportement (par exemple en stipulant les responsabilités
Introduction à la sociologie des politiques sociales / SA 08