Raymond Balestra / Conseiller Pédagogique Départemental Arts Visuel
IA 06 / Bureau CPD / BP 3001 / 06 201 Nice Cedex 3
Raymond.Balestra@ac-nice.fr
Le Parc du Château
Mouans-Sartoux
Paysagiste
Gilles Clément
Réaménagement
Commande publique de la Ville à Gilles Clément avec l’aide du ministère de la
Culture et de la Communication, du conseil régional PACA et du conseil général des
Alpes-Maritimes.
Gilles Clément
Jardinier, paysagiste, enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage à
Versailles et écrivain. Sa réflexion et sa pratique de la nature l’ont amené à imaginer
et initier plusieurs concepts repensant les notions de paysage et de jardin au regard
de l’évolution de nos sociétés.
Son travail et sa pensée abordent les questions d’occupation de l’espace (le Tiers
Paysage et le Jardin Planétaire), ainsi que les questions écologiques (le Jardin en
Mouvement). Il défend la préservation de la diversité des espèces tant dans les
écosystèmes périurbains que dans les jungles tropicales.
Il est l’auteur ou le co-auteur de très nombreuses interventions dans le domaine
public : Parc André Citroën, les jardins du Musée des Arts Premiers à Paris, les
jardins du Château de Blois, jardins du Domaine du Rayol dans le Var.
Le projet de réaménagement du Parc du Château
Le réaménagement est pensé pour souligner les modes d’usage initial du parc et
favoriser la circulation des visiteurs entre la “Clairière des jardins”, autour du château,
et le “Bois des transparences”. Une très belle esplanade carrée en façade du
château accueille les manifestations estivales. Un« Jardin des 7 couleurs » côtoie un
nouveau près planté de figuiers et d’oliviers.
La terrasse des pruniers à fleurs et les glycines du nord du Château sont la première
étape vers le “Bois des transparences”. Dans le bois, un ensemble de petites
clairières ponctuées de socles de pierres offre un véritable parcours en descendant
vers le petit pont sur le Rougon. Sur chacun de ces socles est gravé le nom commun
d’une plante du jardin des 7 couleurs.
Ce projet souligne la topographie du site et nous donne, par la diversité des espèces
plantées, un cycle de floraison permanent au fil des saisons.
Le propos de Gilles Clément, accompagné de François Navarro, pour
l'aménagement du parc du château, consiste à opposer deux espaces, valorisant
ainsi les caractères propres de ces deux parties :
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La « Clairière des jardins » est le territoire de lumière
La Clairière est vouée à la lumière, l'ordonnancement, la géométrie et aux chemins
tracés. La lumière y tombe d'un bloc.
Le « Bois des Transparences » le territoire de l’ombre
Dans le Bois de chênes verts tout n'est qu'ombre, dispositifs aléatoires,
cheminements par incitation. Et ce sont des tilleuls, arbres d'ombre, qui marquent
l'espace. La lumière est partout distribuée en douceur.
Le jardin des couleurs
Dans le jardin des couleurs sont plantées des variétés de plantes dont le nom
vernaculaire fait référence à la mythologie, aux contes ou à l’imaginaire : Barbe de
Jupiter, Chevelure de vénus, Griffes de sorcières, Charme…
Texte de Gilles Clément gravé sur une stèle dans le jardin des couleurs
Dans le sous-bois de chêne verts, 25 socles de calcaire taillés à la dimension d’un vestige existant
servent de sièges, de luminaires et de fontaines.
Sur chacun d’eux est gravé un mot de la langue française empruntant au langage commun : agneau,
gueule, amour, étoile, griffe, bâton, barbe etc.…
A chacun de ces mots correspond une plante dont le nom commun figure sur une étiquette au devant
de chacune des plantes concernées dans le jardin des couleurs, petit enclos situé à côté du jardin des
enfants.
Agneau chaste (Vitex agnus-castus) aux fleurs bleues de fin d’été
Gueule de loup (Anthirrinum majus) aux épis pourpres
Amour en cage (Physalis sp.) aux fruits oranges et douceâtres
Etoile (Ornithogalum umbellatum), petites lumières au sol
Griffes de sorcières (Mesambryanthemum sp) accrochée aux rochers de bords de mer
Bâton de Jacob (Asphodelina lutea) éphémère hampe dorée
Barbe de Jupiter (Anthyllis barba-jovis) au feuillage argenté et duveteux
… et ainsi de suite.
Les pierres du sous bois sont un jeu de pistes qui renvoie à la poétique du langage vernaculaire, à la
rigueur du langage scientifique, à la diversité biologique présente et inconnue, à la nécessité que nous
avons de la préserver donc, d’abord, d’en faire la connaissance.
A partir de ces vingt cinq mots on peut construire une histoire, choisir un ordre, parler des saisons,
évoquer les différences, les ressemblances, découvrir la complexité des plantes minuscules ou
majeures, comprendre leurs usages, leur développement dans le temps. On peut aussi s’asseoir sur
les pierres et ne rien chercher de savant dans la combinaison des mots. Rêver : personne ne pourra
nous voler ce temps de liberté. Le petit bois c’est aussi ça.
On retrouve quelques un de ces mots sur les stèles du bois des transparences,
prétextes à des évocations poétiques.
Liste des mots trouvés sur les stèles
Cheveux / Langue / Bâton / Queue / Charme / Gourde / Oreille / Epine / Toile / Belle /
Raquette / Gueule / Nombril / Agneau / Rue
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Quelques végétaux du parc
Arbres
Cèdre / Laurier / Marronnier / Micocoulier / Cyprès / Arbre de Judée (Cercis) / Mûrier
/ Sureau / Tilleul / Charme / Olivier / Acacia (Robinier) / Figuier / Pin / Cerisier /
Platane / Palmiers (Chamérops)…
Plantes
Buis / Yucca / Iris terrestre / Iris d’eau / Nénuphar / Papyrus / Glycine / Myrte /
Pariétaire (Gamba roussette) / Laurier rose / Ronce / Salsepareille / Lierre / Laurier-
tin / Arum sauvage / Euphorbe / Fol avoine / Asparagus sauvage / Lentisque /
Cotonéaster / Fragon faux Houx / Peuplier…
Dans le jardin des couleurs
Crête de coq / Charme / Mauve / Sauge de Jérusalem (Phlomis) / Belle de nuit /
Amour en cage / Agneau chaste / Gueule de loup (Muflier) / Amour en cage / Etoile /
Griffes de sorcières / Bâton de Jacob / Barbe de Jupiter / Langue du Diable / Epine /
Herbe de grâce (Rue) / Raquette (Figuier de Barbarie)…
Le nom scientifique d'une plante
C’est un nom latin qui se décompose en genre puis espèce et enfin variété.
Par exemple, la menthe verte s'appelle aussi Mentha spicata (nom scientifique).
Mentha est le genre et spicata l'espèce. Le nom scientifique permet de distinguer les
différentes espèces d'une même famille. Il existe plus de 25 sortes de menthe, et
toutes n'ont pas les mêmes propriétés. Il existe un seul nom scientifique pour chaque
espèce identifiée.
Le nom vernaculaire d'une plante
C’est un nom usuel en français. Les noms vernaculaires sont multiples et parfois un
même nom vernaculaire désigne différentes plantes. Parfois plusieurs noms
vernaculaires désignent la même plante.
Ainsi la molène (Verbascum Thapsus) est aussi nommé Bouillon blanc, Herbe Saint
Fiacre, Bonhomme, Herbe à Bonhomme, Oreille de loup, Cierge de Notre Dame,
Blanc de Mai, Grand Chandelier…
La Cardaire sauvage se nomme tour à tour Lavoir de vénus, Bains de Notre Dame,
Cabaret des oiseaux, Fontaine aux oiseaux en raison de l’eau emmagasinée dans
ses fleurs que les oiseaux vont boire…
Le nom vernaculaire tient largement du folklore, il est la plupart du temps imagé et
prend une couleur locale au plan culturel et langagier.
Au travers de ces dénominations, c’est un regard créatif qui est porté sur les
végétaux. Les caractéristiques formelles, les matières et les couleurs, les époques
de floraison, les lieux de pousse, les modes de développement, les parfums, les
fonctions domestiques ainsi que des vertus médicinales ou d’anciennes croyances
magiques sont prétextes à de nombreuses évocations, poétiques, humoristiques et
parfois scabreuses…
Ces dénominations font largement appel au registre langagier mythologique
(Nombril de Vénus) ou religieux (Berceau de la Vierge), au bestiaire (Gueule de
loup), au corps (Langue de belle-mère), à la sorcellerie (Herbe du Diable) ou encore
à une fonction domestique (Saponaire)
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Mythes associés aux végétaux du parc
Le cyprès
Apollon et Cyparisse
Un chasseur nommé Cyparisse, fils du Roi de l’île de Chios et ami d'Apollon, tua son
cerf aux bois d’or par erreur. De chagrin, il supplia le Dieu de lui permettre de le
pleurer à jamais. Apollon le métamorphosa en cyprès : « Tiens-toi, maintenant et
pour toujours, auprès de ceux qui sont frappés par le chagrin ».
Un arbre funèbre
Depuis, les cyprès veillent sur les morts. Ils sont consacrés à Hadès, Dieu du monde
souterrain. Aujourd’hui encore, c’est un arbre que l’on trouve fréquemment dans les
cimetières.
Le chêne
L’arbre de Zeus
Rarement touché par la foudre, le chêne était associé à Zeus, dieu du tonnerre et de
la foudre dans la mythologie grecque. Dans les sanctuaires, Zeus lui-même parlait
aux hommes par le bruit du vent dans le feuillage des chênes sacrés.
Des couronnes de chêne pour les guerriers valeureux
On tressait ses rameaux en couronnes pour les guerriers valeureux.
Aujourd’hui, en France, la feuille de chêne orne également le képi des officiers
généraux et certaines décorations telles que la Légion d'Honneur et la médaille de
l'Ordre National du Mérite
La figure de proue du navire de Jason
La veille de son départ à la recherche de la Toison d’Or, Jason alla consulter l'oracle
qui l'avait déjà conseillé quant à la manière de construire l’Argo, équipé de 50 rames.
Le vent ne fit vibrer les feuilles que d'une seule branche : "Coupe-moi, et fais de moi
une figure de proue que tu mettras à l'avant de ton navire".
Ainsi fut fait et le sculpteur en tira une magnifique tête de femme.
"Elle est belle comme la déesse Athéna" admirèrent les navigateurs.
Jason comprit ainsi que sous l'égide de Zeus et d'Athéna s'embarquaient les 50
Argonautes.
L’arbre de la justice
En France, le roi Saint Louis rendait justice sous un chêne majestueux.
En Grande-Bretagne, Robin des Bois avait son quartier général dans un chêne de la
Forêt de Sherwood.
Chez les Celtes
Les druides récoltaient le gui qui poussait sur les chênes, censé recueillir l'âme et les
puissances vivantes de l'arbre. Par respect, on utilisait une serpe en or.
Fable et Chanson
Jean de La Fontaine Le chêne et le roseau / Georges Brassens Le grand chêne
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Le figuier
Un don de Déméter
Déméter déesse des moissons des campagnes donne le figuier aux grecs.
L’arbre de Dyonisos-Priape, dieu de la fécondité
Dans la mythologie grecque, le figuier est l'arbre de Dionysos - Priape, dieu de la
fécondité.
L’arbre biblique de la connaissance du bien et du mal
Le figuier serait selon certaines hypothèses l’arbre de la faute originelle.
« Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant
cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures. »
Les Arts ont en effet souvent retenu sa feuille comme premier cache-sexe.
Au plan symbolique, la figue contenant dans une urne unique un grand nombre de
fruits, constituerait une métaphore de l’Eglise unissant dans une seule croyance des
peuples divers.
La figue n’est pas un fruit
Les fruits sont les petits pépins qui sont enfermés comme dans une urne.
L’olivier
L’arbre d'Athéna
L’olivier entre dans la mythologie Grecque lors du conflit entre Athéna, déesse de la
Sagesse et Poséidon pour la possession de l'Attique (Athènes). Zeus, en tant que
médiateur, leur lança un défi. Celui qui proposera l’offrande la plus utile au peuple
sera le vainqueur. Poséidon d'offrit une source d'eau salée. Athéna proposa un
olivier. L’olivier, offrande la plus utile au peuple, scella la victoire d’Athéna.
Les oliviers très présents dans les pays méditerranéens, symbolisent toujours la
prospérité, la fertilité et la paix.
Un arbre de la Bible
L’olivier est souvent cité dans la Bible.
L’épisode le plus connu concerne le rameau d'olivier que la colombe de Noé tient
dans son bec, marquant la fin du déluge et symbolisant le pardon de Dieu et la paix.
Les notions symboliques de l’olivier dans la religion chrétienne sont la paix et la
réconciliation.
Les Jeux Olympiques (Olympie)
A Olympie, à défaut de médailles, on décernait des couronnes de branches d'olivier.
Le laurier
L’arbre d'Apollon
Le Dieu Apollon s'éprend de la nymphe Daphné qui le fuit. Il la poursuit mais elle lui
échappe, ayant imploré Zeus de la transformer en laurier. Apollon dépité en cueille
une branche et décide d’en faire son arbre.
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