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ASA SVV Infoméd 2007/2 ICLAM
ce dernier pays, les fonds sont versés
au ministère des finances, à Singapour
chaque individu a le contrôle sur sa part
au fonds central d’aide sociale. Celui-
ci est utilisé pour les prestations en cas
de maladie, la prévoyance vieillesse et
les prestations en cas d’incapacité de
gain. Ainsi y a-t-il une grande incitation
à renoncer à des prestations pour mala-
die et incapacité de gain et ce en faveur
de prestations de vieillesse.
Lorsque Tony Blair arriva au pouvoir en
1997, il a placé Frank Fiel au poste de
ministre des assurances sociales. Fiel a
été envoyé à Singapour pour y étudier
le système de ce pays dans l’optique de
l’introduire aussi en Grande-Bretagne.
Blair a cependant pris par la suite une
certaine distance avec ces plans et a
retiré le portefeuille des assurances so-
ciales à Field. Résultat : le nombre des
jours de travail perdus entre 1990 et
2000, comme il en a déjà été fait men-
tion plus haut, a passé de 48 millions
à 120 millions. Depuis 1997, on aurait
pu faire quelque chose. Il va de soi que
l’on ne saurait comparer tels quels la
Grande-Bretagne et Singapour, qui a
une population presque exclusivement
chinoise. À Singapour, il y a des liens fa-
miliaux très étroits, raison pour laquelle
la famille se liguerait contre un nourri-
cier qui resterait inutilement à la mai-
son pour des raisons de maladie, car les
paiements proviendraient du fonds de
l’aide familiale. Il en va autrement en
Grande-Bretagne, où les liens familiaux
sont distendus et où nombre de pa-
rents isolés et divorcés ne subissent
guère de pression pour retourner au
travail afin de soutenir la famille en leur
qualité de parents nourriciers.
Aux Pays-Bas, le problème était tout
autre. Face aux prestations revendi-
quées, on a adopté une position de
laisser-faire. En 1993, sur 100 travail-
leurs, 80 touchaient des prestations.
Évidemment, toutes ces prestations
n’étaient pas toutes imputables à des
douleurs dorsales. En réalité, la part de
ces dernières n’était que de 22 %.
Autrement dit, un travailleur sur cinq
soutenait un patient souffrant de tels
maux. Comment en est-on arrivé là ?
Il n’y avait aucune incitation à aller
travailler. L’accès aux prestations de la
sécurité sociale était aisé et on avait la
garantie d’un plein salaire. Le résultat
de ce système était l’escroquerie et
l’abus largement répandu. Depuis