vérité - Comédie de Valence

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#vérité : nouvelles légendes urbaines
Par Tristan Ingrao et Laury Blachon
Aujourd’hui avec Internet, il est difficile de passer à côté des théories du
complot. D’ailleurs vous connaissez
surement les Illuminatis ou les Reptiliens qui veulent prendre le contrôle.
Les complotistes doutent de tout :
l’Homme n’a jamais mis le pied sur la
lune, de même que le 11 septembre a
été mis en scène par les États-Unis.
Les manipulateurs ne sont pas à court
d’idée pour enrôler leurs lecteurs.
Sur ce thème, La Comédie de Valence
présente du 17 janvier au 6 février le
spectacle #vérité.
#vérité est né de la collaboration de deux
metteurs en scène Stéphanois, Yann
Métivier et Benjamin Villemagne, de
leur complicité et de leur intérêt pour
les théories du complot. Ils avaient tout
d’abord l’idée de jouer dans des salles de
classes, dans les collèges et les lycées. Le
spectacle étant destiné à un public jeune,
né avec les nouvelles technologies - dont
Internet - et qui sont souvent confrontés
aux théories du complot.
Par la suite, le directeur de La Comédie
de Valence a eu vent du projet et les a invité à jouer sur scène pour le compte du
centre dramatique national de Valence.
Les metteurs en scène ont donc repensé
le projet avec la troupe de la Quincaillerie. En effet, jouer avec de beaucoup plus
grands moyens permet bien entendu
beaucoup plus de liberté, et de nouveaux
outils, ici bien entendu, technologiques.
Ils permettent, grâce à l’utilisation des
téléphones des spectateurs, de garder
une interaction forte avec ces derniers.
Sur scène, on retrouve le metteur en
scène Benjamin Villemagne et l’acteur
Hadrien Mekki.
En parlant de nouvelles technologies,
durant le spectacle, l’outil informatique
sera utilisé au maximum, avec des actions des acteurs en direct. L’avis du
public sera constamment récolté grâce
à l’envoi de SMS à partir des téléphones
de chacun.
Hadrien Mekki, Benjamin Villemagne, Benoit Bregeault… et leur chat – Photographie Léon Grandvoinet
De plus de l’avantage de récolter l’avis du
public, l’électronique permet de donner
du sens au thème de cette pièce, en de
nombreux points non conventionnelle.
Car oui, en effet, les légendes (urbaines,
par exemple) que l’on racontait autrefois, sont les théories du complot d’aujourd’hui. Elles ont pour but, comme
leurs ancêtres de se faire peur et ensuite
s’amuser avec. « Les jeunes ne sont pas
aussi crédules que ce que pourraient
penser les adultes », comme le précise
Benjamin Villemagne.
Comme déjà cité, ce spectacle, n’est
peut-être pas révolutionnaire mais mélange deux univers que l’on aurait pensé
trop différents : la vidéo (tirée d’Internet), et le théâtre joué. L’interaction avec
le public est également une preuve que
cette pièce cherche de nouveaux moyens
« d’intéresser » l’auditoire, ici grâce aux
nouvelles technologies, un public jeune.
Heureusement, l’intérêt de cette pièce
n’est pas de faire l’apologie de ces théories, qui peuvent faire peur et diviser,
mais bien de monter de toutes pièces
une théorie du complot à partir d’un
sujet anodin (ici autour des chats), pour
ensuite la décrédibiliser devant les spectateurs pour leur montrer le pouvoir du
détournement d’image, de l’utilisation
de certaines vidéos et musiques, mais
aussi l’intérêt comique de ces théories
après les avoir démolies.
En conclusion, avec des outils et un
contenu d’actualité, novateur, apportant une nouvelle approche, cette pièce,
#vérité, expose les dérives d’internet (les
manipulations existent bien entendu…).
Elle prend également une dimension
comique et récréative, grâce à sa propre
théorie, qui est ensuite démontée avec
l’interaction permanente du public.
#VERITE Écriture, mise en scène : Benjamin
Villemagne et Yann Métivier – Jeu : Benjamin
Villemagne et Hadrien Mekki – Programmation
interactive Antoine Vanel – Blindsp0t - et Benoit
Bregeault – Production : Comédie de Valence et
Quincaillerie Moderne / Collectif AOI - A la Fabrique du 17 janvier au 6 février à 20 heures.
#vérité : la comédie du complot
Par Mia Borel
C’est dans la salle de spectacle de la
Fabrique, à Valence que nous sommes
reçus par Benjamin Villemagne, le cometteur en scène de la pièce #vérité qui
se jouera du 17 janvier au 6 février. Il
commence par nous présenter l’équipe
Il nous explique qu’il a rencontré le
deuxième co-metteur en scène, Yann
Métivier, car ils étaient dans la même
école de théâtre, et avaient envie de travailler ensemble. Ils avaient déjà collaboré, mais cette pièce est leur première
co-mise en scène. Cependant, Benjamin
Villemagne insiste sur le fait que toute
l’équipe participe à la création de la
pièce, car elle contient par exemple des
vidéos et un logiciel créés spécialement
pour ce spectacle.
Cette pièce est une commande de La
Comédie de Valence pour son programme destiné aux adolescents, Les
Controverses, bien que les metteurs en
scène aient eu l’idée depuis plus longtemps. Au départ, elle était censée être
jouée dans les collèges-lycées, mais
quand La Comédie a demandé une
pièce, elle a été adaptée pour une salle
de spectacle, ce qui, selon Benjamin Villemagne, offre beaucoup plus de libertés
techniques.
Le thème de la pièce est la théorie du
complot et d’Internet, elle a pour but
d’aiguiser le sens critique des spectateurs, de les amener à décortiquer les
informations pour distinguer le vrai du
faux, tout en riant, car, de ce que l’on a
pu voir, cette pièce est avant tout une
comédie.
Benjamin Villemagne nous raconte que
beaucoup de personnes de son entourage croient à des théories du complot. « Ce sont des personnes adultes
et responsables, mais elles croient, par
exemple, que ce sont les reptiliens qui
gouvernent le monde, nous raconte-t-il.
Les Illuminatis étaient une société secrète à l’époque des Lumières, et le secret
amène automatiquement la méfiance.
Ça s’était perdu, mais c’est ressorti en
puissance ces dernières années. »
Il nous explique en riant que sa théorie du complot préférée est celle qui
est abordée dans le spectacle, celle qui
Benoit Bregeault, comédien et programmeur, sur la scène de La Fabrique – Photographie Léon Grandvoinet
tourne autour des chats. « Elle semble légère et nous permet de parler d’un sujet
grave. Aujourd’hui, on stigmatise n’importe quel groupe pour n’importe quelle
raison, alors en s’acharnant sur les chats,
on ne prend pas de risque ». Devant la
multitude de théories qui fleurissent sur
le web, il reste lucide. « Très peu de théories du complot se révèlent vraies, parce
qu’en fait, on ne nous cache pas tant de
choses que ça. Le seul véritable complot,
c’est notre dépendance à l’argent. Mais
autrement, ce sont juste des histoires
parce que les gens ont besoin de se faire
peur. On dit souvent « ils font ça », mais
qui est ce « ils », au juste ? ».
La pièce se sert majoritairement d’un
ordinateur dont la navigation est projetée en direct, ainsi qu’un logiciel grâce
auquel le spectateur peut interagir tout
au long du spectacle. Ainsi, le contact
humain est établi. « Sinon, autant regarder un film ! » s’amuse Benjamin Villemagne.
Pour l’instant, l’équipe n’a pas vraiment
rencontré de difficultés, mais une inquiétude persiste : celle de la réaction du
public. « Pour les adolescents, il n’y aura
pas de problème, mais le public plus
âgé pourrait nous reprocher un théâtre
peu conventionnel, ils pourraient même
considérer que ce n’est pas du théâtre.
Mais nous avons simplement des codes
différents. ». Les autres difficultés sont
uniquement liées au technique, comme
les câbles de l’ordinateur qui doivent
descendre jusque sur scène, ou bien le
logiciel qui nécessite des lignes de code,
ce qui est une tâche longue et difficile.
Benjamin Villemagne nous explique
qu’ils ont passé une semaine au collège
de Saint-Rambert-d’Albon avec toutes
les classes de troisième. Ils leur ont demandé de produire des vidéos de théorie
du complot, ou de réagir à des théories
existantes. « Les enfants sont bien moins
crédules que ce que les adultes peuvent
penser », avance le metteur en scène.
Il conclut en nous disant qu’une théorie
du complot sera toujours différente d’un
film-catastrophe, car elle est faite pour
diviser.
#VERITE Écriture, mise en scène : Benjamin
Villemagne et Yann Métivier – Jeu : Benjamin
Villemagne et Hadrien Mekki – Programmation
interactive Antoine Vanel – Blindsp0t - et Benoit
Bregeault – Production : Comédie de Valence et
Quincaillerie Moderne / Collectif AOI - A la Fabrique du 17 janvier au 6 février à 20 heures.
#vérité : numérique et interactif
Par Samuel Conjard
#vérité est une pièce de théâtre de Benjamin Villemagne et Yann Métivier
commandée par La Comédie de Valence et jouée par Hadrien Mekki ainsi
qu’Antoine Vanel. Elle a pour but non
seulement de dénoncer les théories du
complot en général, telles que celles
des chats, des illuminatis, reptiliens
et autres, mais aussi de sensibiliser les
spectateurs sur l’influence, souvent
sous-estimée, de ces théories.
Ce spectacle vise tout de même un
public jeune, non seulement car il est
plus apte à se faire influencer par lesdites théories, mais surtout parce que
beaucoup d’outils numériques seront
utilisés au cours du spectacle. En effet,
les spectateurs sont invités de temps à
autre à voter à l’aide de leurs téléphones
portables, ce qui fait avancer la pièce
sous tel ou tel angle en fonction de ces
derniers. Mais aussi, là où le spectacle
tranche dans le classique, c’est dans son
déroulé. En effet, le début de la pièce
commence par une « intox » faite par un
acteur, c’est-à-dire une accumulation de
fausses-vraies informations, dans le but
d’attirer les spectateurs dans l’erreur ;
puis, au milieu de la pièce, l’acteur luimême quitte la pièce dans le but de corroborer son discours, et les outils numériques prennent le relais. La théorie est
ensuite démontée soigneusement, puis
Le Club l’Innommable et l’équipe du spectacle sur les bancs de La Fabrique – Photographie Léon Grandvoinet
l’acteur invite le public, à l’aide des procédés qu’il a lui-même dénoncés, à créer
leur propre théorie du complot.
Par ce procédé, les deux metteurs en
scène cherchent plus à montrer la part de
créativité dans les théories du complot,
plutôt que de les dénoncer en montrant
la crédulité du public. Par ce message et
par l’utilisation des nouvelle technologies dans le cadre du théâtre, #vérité est
bien plus qu’une simple pièce, il s’agit là
d’une approche rafraichissante d’un art
qui avait trop tendance à se limiter aux
convention héritées des siècles précédents. Et cet art, c’est le théâtre.
#VERITE Écriture, mise en scène : Benjamin
Villemagne et Yann Métivier – Jeu : Benjamin
Villemagne et Hadrien Mekki – Programmation
interactive Antoine Vanel – Blindsp0t - et Benoit
Bregeault – Production : Comédie de Valence et
Quincaillerie Moderne / Collectif AOI - A la Fabrique du 17 janvier au 6 février à 20 heures.
#vérité : complot mode d’emploi
Par Amélie Marmonier
#vérité, un spectacle commandé par La
Comédie de Valence, va être joué du 17
janvier au 6 février. Ce spectacle, qui a
été conçu pendant un an, a été créé par
deux metteurs en scène, Yann Métivier
et Benjamin Villemagne. Ce dernier,
qui est aussi acteur dans son spectacle,
a gentiment répondu à quelques questions.
Quel est le thème de votre création ?
B. V. : C’est mon second spectacle sur
Internet. Ce qui m’intéressait dans cette
pièce, c’est d’évoquer les dangers du web
et faire en sorte que le public se pose des
questions à ce propos. Je pense qu’Internet est le royaume du détournement.
C’est pour cela que j’ai choisi de traiter
sur les théories du complot afin de montrer que derrière les sujets anodins, les
images parlent de choses et sont manipulées pour raconter une histoire.
Que pensez-vous des théories du complot et laquelle avez-vous choisi ?
B. V. : J’ai choisi celle autour des chats
car elle ne vise personne en particulier, ne concerne ni religion, ni appartenance ethnique. Mais je crois en peu
de théories du complot car très peu sont
vraies, même si il y a une vérité cachée
à la base de celles-ci. Elles sont créées
parce que les gens ont besoin de se raconter des histoires pour avoir peur. Je
pense que les seules vraies théories du
complot sont le Watergate mais surtout
le complot de l’argent. Après tout, nous
sommes en ce moment même dans le
système financier et il est très difficile
d’en sortir.
Comment s’est déroulée la création du
spectacle ?
B. V. : Tout d’abord, il fait savoir que c’est
une commande avec un budget et un
groupe défini à l’avance par La Comédie.
L’idée générale était de faire un spectacle
adapté aux salles de classe pour être
Benjamin Villemagne et les lycéens reporters sur les bancs de La Fabrique – Photographie Léon Grandvoinet
plus proche du public visé : les lycéens.
C’est pourquoi nous avons décidé de
travailler en décembre dernier avec trois
classes de troisième à St-Rambert-d’Albon. Le résultat était assez surprenant et
a nourri le spectacle. Ces jeunes avaient
très bien compris le fonctionnement
d’Internet et cela nous a permis de travailler avec eux. C’était très enrichissant.
Avez-vous rencontré des difficultés
particulières ?
B. V. : : Non, pas vraiment. Les difficultés sont surtout techniques car il faut
créer un programme avec des lignes de
code, ce qui prend du temps et est difficile à réaliser. Notre spectacle est basé
sur le fait de construire une théorie du
complot puis de la déconstruire. Et tout
cela se fait en direct, devant les yeux du
public. Après l’autre difficulté serait les
réactions des autres spectateurs, ceux
qui ne sont pas lycéens et qui penseraient que ce n’est pas un spectacle. Mais
même celui-ci est créé pour les lycéens,
il touche tous le monde car Internet est
un nouveau langage que nous utilisons
pour communiquer et échanger.
- Benjamin Villemagne et Yann Métivier, co-metteurs en scène, sont allés dans la même école de
théâtre et ont collaboré plusieurs fois ensemble.
- Hadrien Mekki est l’acteur principal qui s’occupe
de la création vidéo et manipule les images pour
offrir au spectacle la découverte de la mise en
scène d’image.
- Benoit Bregeault, le directeur général de la compagnie La Quincaillerie Moderne, crée des lignes
de code ave Antoine Vanel pour fabriquer des programmes.
- Cécile Chansard règle la lumière.
- Clément Rousseaux se consacre aux réglages
vidéo et son.
- Yanik Ducord est le régisseur général.
#VERITE Écriture, mise en scène : Benjamin
Villemagne et Yann Métivier – Jeu : Benjamin
Villemagne et Hadrien Mekki – Programmation
interactive Antoine Vanel – Blindsp0t - et Benoit
Bregeault – Production : Comédie de Valence et
Quincaillerie Moderne / Collectif AOI - A la Fabrique du 17 janvier au 6 février à 20 heures.
#vérité : dialogue acteurs-publics 2.0
Par Léon Grandvoinet et Thibault Rolland
Aujourd’hui, il est bien connu que le
monde est dirigé par les reptiliens, que
l’argent est distribué par les illuminatis
et que Michael Jackson n’est pas vraiment mort. Ou tout du moins, c’est
ce genre de facéties qui pullulent sur
Internet, « le royaume des théories du
complot », comme le définit Benjamin
Villemagne, un des deux metteurs en
scène, avec Yann Métivier, de la pièce
de théâtre, ou plutôt du spectacle interactif #vérité, qui sera présenté à la
Fabrique, à Valence du 17 janvier au 6
février, et qui traitera, donc, des théories du complot.
Pour ce faire, les deux auteurs-metteurs
en scène se sont entourés d’une équipe
technique comprenant notamment un
statisticien et un réalisateur. En effet,
tous les talents ont du être réunis pour
préparer ce projet pour le moins novateur, où le public est acteur du spectacle,
et interagit directement avec celui-ci par
le biais des réseaux sociaux ou même
de leur portable, d’où la nécessité pour
l’équipe de développer ses propres logiciels pour permettre ce dialogue acteurspublics 2.0. Mais pourquoi donc avoir
choisi de porter les théories du complot
à la scène ? C’est lors de son interview
que Benjamin Villemagne a pu nous
expliquer ce que celles-ci représentent
pour lui, à savoir la manipulation vidéo,
à une époque où nous sommes envahis d’images en tout genre, et où il faut
parfois savoir faire la part des choses
entre ce que l’on voit, lit ou entend.
Mais elles restent tout de même une
source d’amusement, et c’est pourquoi
elles conviennent parfaitement à un tel
spectacle, qui se veut divertissant et
interrogateur. C’est aussi la raison de la
Benjamin Villemagne face aux interviewers sur les bancs de La Fabrique – Photographie Léon Grandvoinet
présence du réalisateur Hadrien Mekki,
qui a travaillé de son côté sur la confection de plusieurs vidéos d’illustration du
concept, qui seront jouées lors des présentations : on suppose que son expérience dans le domaine nous permettra
de mieux comprendre et appréhender
les vidéos complotistes auxquelles nous
sommes exposés. On démonte les théories du complot en se servant de leur
propre outils de persuasion, et l’équipe
propose même au spectateur d’élaborer
leur propre théorie du complot.
Bien évidemment, étant donné le sujet
et les outils utilisés, #vérité s’adresse
avant tout à un public adolescent, plus
réceptif à ces thématiques, mais avec
assez de recul pour s’intéresser à l’envers
du décor du monde digital ; ou aux personnes, qui, tout simplement, veulent
venir y passer un bon moment. En tout
cas, au vu de toutes les icônes sur les
écrans d’ordinateurs inconnues, des extraits vidéos, des photos et de la batterie
électronique posée dans un coin de la
pièce pour un usage encore non déterminé, on peut dire qu’ils ont réussi à
nous intriguer, et qu’ils nous suffisament
donné envie d’aller voir le résultat final.
#VERITE Écriture, mise en scène : Benjamin
Villemagne et Yann Métivier – Jeu : Benjamin
Villemagne et Hadrien Mekki – Programmation
interactive Antoine Vanel – Blindsp0t - et Benoit
Bregeault – Production : Comédie de Valence et
Quincaillerie Moderne / Collectif AOI - A la Fabrique du 17 janvier au 6 février à 20 heures.
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