H. : Et qu'en est-il de votre stratégie en termes d'organisation de l'offre en régions ?
P.D. : Cette stratégie se décline au niveau régional par certaines réorganisations de sites. On
peut citer par exemple la clinique Belharra à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), regroupant trois
établissements, et qui a ouvert en août 2015. L'objectif de ces nouveaux établissements est
de mettre un outil adapté à la disposition des équipes médicales et soignantes. C'est-à-dire
un établissement conçu pour les flux de patients, dans l'objectif de réaliser 70% des prises en
charge en chirurgie ambulatoire. Aujourd'hui, ce taux est à 64% en moyenne dans nos
établissements. L'objectif à 2018 est d'atteindre un taux de 70%. Par ailleurs, 80% de nos
vingt-trois établissements ont des équipes labellisées en RRAC ou telles ou telles procédures
chirurgicales. C'est très attractif pour les jeunes praticiens qui trouvent un environnement
médical et organisationnel favorable au développement de leur pratiques. Nous avons en
outre une logique très décentralisée en ce qui concerne la gestion des ressources médicales.
Bien sûr, nous avons un réseau d'offres au niveau national mais il est important que le
dirigeant local présente sa stratégie et crée un accompagnement intuitu personæavec le praticien.
Qui peut mieux que le dirigeant local accompagner un praticien qui nous rejoint pour l'intégrer au sein des équipes
existantes, pour discuter avec lui de la meilleure stratégie de développement de son activité par rapport à l'offre
existante sur la région ? Nous partons du principe chez Capio que le dirigeant est toujours plus
pertinent quand il pense local, au plus près de la réalité du terrain. L'efficacité du service aux
patients, elle se juge au quotidien, dans les blocs opératoires mais aussi avant et après
l'intervention. Et notre métier c'est d'accompagner le développement des praticiens libéraux
qui exercent dans nos établissements.
H. : Le groupe est bien implanté dans certaines régions, avec des établissements reconnus. La priorité est-
elle de continuer à consolider l'offre existante dans ces régions ou nourrissez-vous des projets de croissance
externe par de nouvelles acquisitions ?
P.D. : La priorité reste de renforcer nos projets régionaux. C'est ce que nous avons fait ces
dernières années et cela reste aujourd'hui la priorité. Je pense par exemple au rachat de la
clinique Jean-Le Bon à Dax (Landes) en avril 2014, dans une région où le groupe Capio était
déjà implanté avec trois établissements à Bayonne — les cliniques Lafourcade, Saint Étienne
et Paulmy (2) — et la clinique Aguiléra à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Je pense également
à l'acquisition de la clinique du Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise), qui doit déménager dans de
nouveaux locaux dédiés à l'activité ambulatoire fin 2017. Cela reste une priorité forte. Mais si d'autres
opportunités dans d'autres régions se présentent, évidemment nous les étudierons. Nous
sommes ouverts à la croissance... Après, pour être ouvert à la croissance, des conditions
doivent être réunies. Nous sommes une entreprise raisonnable. Il faut se mettre d'accord
avec des vendeurs, qui sont souvent des praticiens, sur un projet d'avenir, un niveau
d'investissement et un plan stratégique pour l'établissement qui nous rejoindrait. Je le répète,
la priorité est de poursuivre notre croissance dans les régions où nous sommes présents et
nous étudions des projets de qualité qui nous permettraient de grandir dans d'autres régions.
Ce pourrait être des acquisitions dès cette année.
H. : Quel est votre niveau d'investissement dans les projets régionaux actuels justement ?
P.D. : Les investissements de maintenance et d'amélioration classiques, c'est à peu près 6%
du chiffre d'affaires par an. Je pense aux équipements hôteliers et/ou médicaux, nouveaux
blocs opératoires, nouveaux services ambulatoires, etc. Tout ce qui concerne la réorganisation
des flux par exemple. À côté de cela, il y a aura sur la période 2011-2018 plus de 350 millions
d'euros (M€) d'investissements dans l'immobilier, avec des transformations majeures comme
la clinique Belharra à Bayonne, le Médipôle Lyon-Villeurbanne (Rhône) en coopération avec la
Mutualité ou encore le projet La Croix du Sud à Toulouse (Haute-Garonne). Ce sont aussi, dans