Cours SES Première ES Chapitre 2 La monnaie

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Cours SES Première ES Chapitre 2 La monnaie 2010
Chapitre 2 La monnaie
1. Qu’est ce que la monnaie ?
1.1.Le rôle économique de la monnaie
Documents Découvrir et 1, page 52
Les économies modernes sont caractérisées par la division du travail.
Division du travail = répartition des activités de production entre les individus et entre les groupes.
Un individu ne peut donc pas produire tout ce dont il a besoin. La division du travail rend nécessaire
l’échange (question a). La forme d’échange la plus simple est le troc.
Troc = échange d’un bien contre un autre bien (question b).
Cela rend nécessaire l’établissement de prix relatif, c'est-à-dire le prix d’un bien en un autre bien (par
exemple combien de pomme vaut un œuf ou inversement) (Question 2).
Attention, le troc est un échange marchand car il donne lieu à la fixation d’un prix relatif c'est-à-dire d’une
relation d’équivalence entre 2 biens (Question 1). D’autres type échanges dans la société peuvent ne pas
être marchands : exemple du don (voir chapitre 11).
Ce système de troc est confronté au problème de la double coïncidence des besoins. Pour qu’il y ait
échange, il faut que chacun des coéchangistes ait besoin de l’objet de l’autre au même moment. Cela
limite l’échange, donc l’activité économique (question c). La solution est le passage à l’échange marchand
monétaire. La monnaie va y jouer le rôle d’équivalent général c'est-à-dire un bien spécifique qui permet
d’exprimer la valeur de toute chose et d’obtenir toute chose en échange de celle-ci (Question 3).
La monnaie assure ainsi les fonctions suivantes (document 2 page 53) :
-
-
Elle permet de limiter le nombre de prix à fixer. On passe de prix relatifs à des prix monétaires. La
monnaie joue le rôle d’unité de compte (1iere fonction) qui permet d’évaluer toute chose.
La monnaie étant un bien désirée pour lui-même par tous les membres de la société elle est la
contrepartie qui permet de réaliser toutes les transactions (les échanges) et donc de dépasser le
problème de la coïncidence des besoins. Cette 2ieme fonction est appelée celle d’intermédiaire des
échanges.
Enfin un individu peut souhaiter répartir sa consommation dans le temps, ne pas dépenser toute sa
richesse immédiatement donc conserver de la valeur pour l’utiliser plus tard. La monnaie lui
permet cela. C’est la 3ieme fonction, celle de réserve de valeur
En complément lire et travailler aussi les documents 3 et 4 page 53. Voir ci dessous les réponses aux
questions :
Document 3
Q7 : Il y a deux flux réels dans l’exemple du troc.
1
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Q8 : Avec l’introduction de la monnaie, il y a au total deux flux réels et deux flux monétaires. Les biens sont
désormais échangés contre de la monnaie et, contrairement à l’économie de troc, les flux monétaires font
leur apparition dans l’échange marchand.
Document 4
Q9 : Dans une économie fabriquant 100 produits, il y aurait 4 950 prix relatifs dans une économie de troc
(100 _ 99/2) mais seulement 100 prix exprimés en monnaie (absolus) dans une économie monétaire.
Avec 100 000 produits : 4 999 950 000 prix relatifs en système de troc ; 100 000 prix monétaires (absolus)
en économie monétaire.
Avec la monnaie, il y a beaucoup moins de prix absolus par rapport aux très nombreux prix relatifs de
l’économie de troc. Elle représente donc une économie d’information. Elle simplifie le fonctionnement de
l’économie en permettant de ramener l’ensemble de la production à un étalon unique.
1.2.
Le rôle politique et social de la monnaie
Documents 5, 7, 8 pages 54, 55
La monnaie joue un rôle important sur le lien social. Dans une communauté qui utilise la même monnaie
elle représente une sorte de « langage commun ». De plus en facilitant les échanges marchands elle
favorise les échanges pacifiques et évite les modes d’appropriation plus violents comme le pillage. Elle
contribue à l’identité collective d’un groupe en donnant aux individus la conscience d’appartenir à un
même ensemble (Question 11.)
Elle a également un rôle politique essentiel. Historiquement le pouvoir de battre monnaie c'est-à-dire de
créer et de contrôler la monnaie a été une des prérogatives des états avec la guerre (Question 12).
Ces fonctions sociales et politiques de la monnaie se retrouvent avec l’€. L’€ a évidement des fonctions
économiques, en particulier celle de favoriser les échanges entre les pays de la zone (Question15 et carte
du document 8).
Il a aussi une fonction sociale et politique. En utilisant la même monnaie les européens sont censés
prendre conscience d’appartenir à un même ensemble. L’€ contribue à la création d’une identité
européenne. Sa mise en place a été conçue comme une étape de l’intégration politique de l’Europe
(Question 16).
Cependant la crise de la dette de l’an dernier entre l’Allemagne et les pays les plus endettés comme la
Grèce a montré les limites de ce rôle intégrateur de l’€.
2. Les formes de la monnaie
L’évolution des formes de la monnaie est marquée par un phénomène : la dématérialisation progressive de
la monnaie. Elle s’éloigne de ses formes matérielles et devient de plus en plus virtuelle.
2.1.
Monnaie marchandise et monnaie métallique
2
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Document 10 page 56
Dans le cas de la monnaie marchandise, un bien est utilisé comme monnaie c'est-à-dire comme équivalent
général. Cependant ce bien reste une marchandise c'est-à-dire qu’il a une utilité en lui-même : bétail,
huile, vin etc… (Question 22).
Les sociétés vont utiliser fréquemment des métaux plus ou moins rare comme monnaie (or, argent, cuivre,
bronze…). Ce sont les monnaies métalliques. Elles présentent plusieurs avantages (question 23).
-
Le métal est facilement divisible car il peut être fondu ou entrer dans la composition de différents
alliages de métaux pour faire des pièces de plus ou moins grande valeur.
Il est quasiment inaltérable donc il conserve sa valeur dans le temps.
Il a une valeur intrinsèque c'est-à-dire une valeur en lui-même qui provient de sa rareté, de ses
utilisations artisanales ou de sa dimension symbolique (surtout en ce qui concerne l’or) (question
24).
Attention la monnaie en métal que l’on utilise aujourd’hui n’est pas une monnaie métallique mais une
monnaie dite divisionnaire. Elle est un alliage qui n’a qu’une valeur intrinsèque très faible.
2.2.
La monnaie fiduciaire
Document 11 et 12 page 57
Ce sont les billets et les pièces utilisés quotidiennement. Le mot fiduciaire provient de foi ou confiance car
la valeur intrinsèque des billets est nulle (valeur du papier et de l’encre) à la différence de leur valeur
faciale c'est-à-dire la somme inscrite sur le billet de banque (question 25 et 26). Cette valeur provient donc
de la confiance que les individus mettent dans la monnaie c'est-à-dire de l’assurance qu’ils ont de pouvoir
échanger cette monnaie contre des biens et service. C’est son pouvoir d’achat.
Au XIXe cette confiance est renforcée par la possibilité d’échanger les billets contre leur valeur en or.
Comme le stock d’or de la banque est inférieur à l’émission de billet, les banques font le pari que tous les
utilisateurs ne viendront pas échanger leur billet en même temps et qu’ils préféreront utiliser les billets
plutôt que l’or dans leurs transactions (question 27).
Cependant à certaine période la confiance disparaît et les banques sont confrontées à une demande
massive d’échange des billets en or qui peut les conduire à la faillite.
Pour cette raison l’état intervient dans les questions monétaires. Il crée une banque à qui il donne le
monopole de l’émission de monnaie. En France, c’est la Banque de France. Il cherche à inciter les agents
économiques à utiliser les billets dans leurs transactions. Pour cela il instaure le cours légal des billets,
c'est-à-dire l’obligation d’accepter les billets en paiement d’une dette. De plus pour éviter d’être confronté
à des demandes d’échange massif de billet contre de l’or, en période de crise, il peut suspendre cette
possibilité. Cette mesure est appelée le cours forcé. Cette mesure protège le stock d’or de la banque
centrale mais risque de faire perdre confiance dans la valeur de la monnaie. Progressivement, au XX e, la
monnaie a perdu toute référence à l’or.
3
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Pourquoi émettre plus de monnaie fiduciaire que d’or au risque d’entrainer une perte de confiance dans la
monnaie fiduciaire ? La quantité d’or ne peut augmenter qu’en fonction des nouveaux gisements qui sont
découverts dans le monde. Or au XIXe la révolution industrielle nécessite des investissements importants
et entraine un développement des transactions donc beaucoup de monnaie. Une limitation de la quantité
de monnaie en circulation aurait pu freiner le développement économique (voir dans document 11 et la
question 28 le débat entre currency principe banking principe).
Aujourd’hui comme la valeur de la monnaie repose sur son pouvoir d’achat, la banque centrale garantit
cette valeur en luttant contre l’inflation. Elle se défini comme une hausse continue du niveau général des
prix. Elle vient réduire le pouvoir d’achat de la monnaie (voir TD sur Valeur et Volume) donc sa valeur et
donc la confiance des agents dans la monnaie. La banque centrale doit aussi faire en sorte que la quantité
de monnaie en circulation assure le développement économique et la croissance. Ces missions de la
banque centrale constituent les objectifs de la politique monétaire.
A titre d’exercice sur le 2.1 et 2.2 faire l’exercice de la question 29 dont voilà la correction :
Les questions sur la quantité de monnaie qui doit circuler dans l’économie on été exposées à propos de la
monnaie fiduciaire mais se pose de la même façon à propos de la monnaie scripturale.
2.3.
La monnaie scripturale
Revoir TD 2 sur les principes de la comptabilité d’entreprise
Document 13 page 58
La monnaie scripturale est une monnaie d’écriture (origine du terme scripturale). Il s’agit d’une écriture au
sens comptable. Cette écriture se trouve dans les comptes bancaires tenus par les banques.
Etude du chèque du document 13
-
Emetteur du chèque : X
X est aussi le titulaire du compte en banque tenu par la BNP
Bénéficiaire du chèque : Y
X et Y sont des agents non financiers (entreprises ou ménages). On suppose que le chèque a été remis par X à Y en
paiement d’une dette.
4
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Attention : une dette est une relation entre 2 agents économiques. Celui qui doit est le débiteur, celui a qui on doit
est le créancier. Le créancier à un droit sur le débiteur.
Pour encaisser le chèque Y doit aller déposer celui-ci à sa banque. On supposera pour simplifier qu’Y a également
son compte à la BNP.
-
Quel est l’effet du paiement par chèque dans le bilan des 2 agents non financiers ?
Bilan de X
Actif
Compte à la BNP : - 1230
Passif
Dette à Y : - 1230
Bilan de Y
Actif
Compte à la BNP : + 1230
Créance sur X : - 1230
-
Passif
Quel est l’effet du paiement par chèque dans le bilan de la BNP ?
Les banques étant des entreprises tiennent une comptabilité donc un bilan. Ce bilan présente certaines spécificités.
Il est en partie inversé par rapport à celui d’un agent non financier. Ainsi les comptes des clients se situent dans le
passif. Cela est normal car pour une banque l’argent de ses clients, leurs avoirs, constitue une dette. Elle doit
rembourser cette dette à la demande du client. On appelle cela un compte à vue (question 30).
Bilan de la BNP
Actif
Passif
Compte de X : - 1230
Compte de Y : + 1230
Attention : le chèque n’est donc pas de la monnaie scripturale. C’est un instrument qui permet de faire circuler la
monnaie scripturale d’un compte à un autre (question 31). Il en existe d’autres comme le virement, le prélèvement,
la carte bancaire (carte de paiement). L’expression de monnaie électronique n’est pas juste. C’est un moyen
électronique de circulation de la monnaie scripturale.
Exercice de passage d’écriture corrigé en classe
Passez dans les bilans des banques et des entreprises les écritures correspondant aux opérations suivantes.
Toutes les entreprises sont supposées être à la même banque : le crédit mutuel
- Paiement par cheque de l'entreprise X à l'entreprise Y d'un montant de 8563 € pour l'achat au comptant
de fournitures. Y a pris ces fournitures dans son stock de produit fini pour fournir X et X à mis ces fournitures
dans son stock de produit semi fini en attendant de les utiliser.
- Dépôt de 5000 $ par X à sa banque à un taux de 1€ = 1,39 $.
- Retrait de liquide par Y auprès de sa banque pour un montant de 3500 €
2.4.
La quantité de monnaie en circulation
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Document 14 page 58
C’est la monnaie scripturale qui constitue la forme dominante de monnaie en circulation aujourd’hui. Ainsi la part de
la monnaie fiduciaire (billet) a été divisée par 4 entre 1960 et 2007, passant de 41% à 10 % alors que celle de la
monnaie scripturale (dépôts à vue) a augmenté de 32,2 points sur la même période. Cette évolution renforce la
dématérialisation puisque la monnaie scripturale qui est la forme de monnaie la plus dématérialisée représente les
9/10ième de la monnaie en circulation.
Document 15 page 59
La Banque Centrale Européenne mesure la quantité de monnaie en circulation à l’aide d’agrégats monétaires c'està-dire d’indicateurs macroéconomiques regroupant les différents actifs monétaires. Le but est de connaître la
capacité de dépense des agents économiques, c'est-à-dire leur capacité à acquérir des biens et des services à l’aide
de ces actifs.
Les différents actifs monétaires sont classés selon leur liquidité. La liquidité désigne l’aptitude d’un actif à être
transformé en moyen de paiement à bref délai sans coût.
Les différents agrégats s’imbriquent les uns dans les autres du plus liquide au moins liquide.



M1 réunit les billets les pièces et les dépôts à vue. C’est l’agrégat le plus liquide. Il ne nécessite aucune
transformation pour servir de moyen de paiement.
M2 comprend M1 plus les dépôts à terme. C’est le cas par exemple de certains placements d’épargne qui ne
peuvent être utilisés directement et qui peuvent supporter des coûts lors de la transformation en moyen de
paiement.
M3 comprend M2 (donc M1) plus des instruments négociables qui doivent, comme leur nom l’indique, être
vendu avant d’être utilisé comme moyen de paiement. Cela peut entrainer une perte lors de la revente. Voir
chapitre suivant.
3. La création monétaire
La création de monnaie fiduciaire est réalisée par la banque centrale qui en a le monopole, cependant 90% de la
monnaie en circulation est de la monnaie scripturale. Cela pose la question de sa création.
3.1.
La création de la monnaie scripturale
Il a été vu dans le chapitre 1 que les sociétés financières ont 2 fonctions.
La première est de transformer l’épargne des agents à capacité de financement en crédit pour les agents à besoin
de financement.
Dans cette fonction ce sont les dépôts de certains agents économiques qui permettent de faire des crédits à d’autres
agents. On dira que les dépôts font les crédits.
L’autre fonction assurée par les sociétés financières est la gestion des moyens de paiement. Cela consiste à tenir les
comptes à vue des agents économiques (ménages et entreprises) et de leur permettre de réaliser leur paiement en
monnaie scripturale.
Quel est l’effet d’un crédit accordé par une banque à son client ?
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Dupond, client de la BNP demande un crédit de 10000€ à sa banque qui le lui accorde. Quelle en est la traduction
dans les bilans des 2 agents ?
Bilan de Dupond
Actif
Compte à la BNP : + 10000
Passif
Dette à la BNP : + 10000
Bilan de la BNP
Actif
Créance sur Dupond : + 10000
Passif
Compte à vue de Dupond : +10000
D’où viennent les 10000€ ? On voit que cette somme n’a pas été débitée d’un autre compte dans le bilan de la
banque. Il faut donc admettre qu’ils ont été crée par la banque à l’occasion du crédit. Ils viennent donc …de nulle
part ! La banque a crée 10000€ de monnaie supplémentaire par le simple passage de 2 écritures comptables. Cette
monnaie qui figure désormais dans le compte de Dupond est bien de la monnaie car il peut l’utiliser dans une
transaction ou pour payer une dette en la faisant par exemple circuler par chèque.
On est donc dans une situation différente par rapport à la première fonction. Ce ne sont plus les dépôts qui font les
crédits mais les crédits qui font les dépôts. Ce pouvoir de création monétaire des banques provient de leur fonction
de gestionnaire des comptes de leur client.
Lors du remboursement du crédit, de la même façon que 2 écritures comptables ont permis de créer de la monnaie,
2 autres écritures entrainent une destruction de monnaie.
Bilan de Dupond
Actif
Compte à la BNP : - 10000
Passif
Dette à la BNP : -10000
Bilan de la BNP
Actif
Créance sur Dupond : -10000
Passif
Compte à vue de Dupond : -10000
Attention : la première fonction des sociétés financières reste vraie. Sans entrer dans les détails comptables, on peut
dire que les banques assurent le financement de l’économie, pour partie en collectant l’épargne des agents et pour
une autre partie en créant de la monnaie sur les comptes de leurs clients.
3.2.
Le rôle de la banque centrale
Document 19 page 61
Tout d’abord la banque centrale crée la monnaie fiduciaire dont elle détient le monopole. Les banques s’adressent à
elle pour fournir en billet leurs propres clients.
De plus toutes les banques ont un compte à la banque centrale. Ce compte leur sert à régler les dettes quelles ont
les unes envers les autres. Ces dettes sont souvent le résultat des règlements que les clients se font entre eux.
Jusqu’à présent, pour montrer comment circule la monnaie scripturale, nous avions fait l’hypothèse que les clients
avaient leurs comptes dans la même banque. Ce n’est, bien sur, pas toujours le cas. Ainsi, par exemple, lorsque des
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clients de la Caisse d’épargne ont fait des chèques pour un montant total de 10 000 000€ à des clients du Crédit
Mutuel, c’est à l’origine d’une dette de 10 000 000€ de la Caisse d’épargne envers le Crédit Mutuel. La caisse
d’épargne règle cette dette au Crédit Mutuel par l’intermédiaire de ces comptes tenus par la banque centrale. Voici
la traduction de ce règlement dans le bilan des 3 banques.
Bilan de la banque centrale
Actif
Passif
Compte de la caisse d’épargne : -10 000 000
Compte du crédit mutuel :+ 10 000 000
Bilan de la Caisse d’épargne
Actif
Compte à la banque centrale : -10 000 000
Passif
Dette au crédit mutuel : -10 000 000
Bilan du Crédit mutuel
Actif
Créance sur la caisse d’épargne : -10 000 000
Compte à la banque centrale : +10 000 000
Passif
Comment les banques se procurent-elles les liquidités nécessaires à ces paiements ? Elles disposent de plusieurs
moyens

Elles peuvent demander à la banque centrale de leur accorder un crédit.
Par exemple la Société Générale demande un crédit de 100 000 000€ à la banque centrale. En voici la traduction
comptable :
Bilan de la banque centrale
Actif
Créance sur la société générale : +100 000 000
Passif
Compte de la société générale : +100 000 000
Bilan de la société générale
Actif
Compte à la banque centrale : +100 000 000



Passif
Dette à la banque centrale : +100 000 000
Elles peuvent se prêter des liquidités entre elles. Les banques qui disposent d’un excédent de liquidité sur
leur compte à la banque centrale peuvent faire un prêt aux banques qui ont des besoins en liquidité. Ces
échanges se réalisent sur un marché interbancaire.
Elles peuvent obtenir des liquidités de la part de la banque centrale en échange de devises qu’elle a ellemême reçu de ses clients comme il a été vu dans les exercices et comme c’est illustré dans le schéma du
document 20 page 61. C’est devises vont constituer pour la banque centrale des réserves de change.
Elles peuvent enfin obtenir des liquidités en échange de titre de créance. Un titre de créance est un
document certifiant la créance d’un agent sur un autre agent. Par exemple un bon du trésor est un titre de
créance sur l’état. Les banques qui ont acquis des titres de créances peuvent les échanger auprès de la
banque centrale contre des liquidités.
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Cours SES Première ES Chapitre 2 La monnaie 2010
Dans tous les cas ces opérations sont appelées des opérations de refinancement des banques, sur le marché
monétaire ou par la banque centrale.
Pourquoi, dans le document 19, dit-on que la banque centrale joue le rôle de préteur en dernier ressort pour les
autres banques ?
Ce rôle peut être illustré par la crise financière de l’automne 2008. En septembre 2008 une grave crise financière a
éclaté. Les banques, ne se faisant plus confiance entre elles à cause de cette crise, refusaient de se prêter des
liquidités. Elles doutaient de la capacité des autres à rembourser leur dette. Cela pouvait entrainer la faillite de
certaines banques et un effondrement de l’ensemble du système bancaire à l’origine d’une aggravation massive de
la crise. La banque centrale a alors joué le rôle de prêteur en dernier ressort, c'est-à-dire en dernier recourt, en
fournissant des liquidités aux autres banques.
4. Monnaie et activité économique
Comment la monnaie et la banque centrale qui contrôle la création monétaire peuvent elles influencer l’activité
économique ?
4.1.
Le crédit aux agents économiques
Document de l’exercice page 63
Les agents économiques qui ont un besoin de financement demandent des crédits aux banques. Les entreprises ont
besoin de crédit pour leurs investissements et les ménages pour l’achat de logement (investissement) et pour
consommer. Ces éléments sont des composantes de la demande de biens et services (voir équilibre en biens et
services dans le chapitre 1). Leur évolution va déterminer la croissance économique c’est à dire la croissance du PIB.
De leur coté les banques, pour pouvoir accorder des crédits sont dépendantes des liquidités dont elles disposent sur
leurs comptes à la banque centrale.
C’est la banque centrale qui va, dans le cadre de sa politique monétaire, déterminer les conditions dans lesquelles
les banques peuvent se refinancer. Par ce moyen la banque centrale peut donc influencer l’activité économique.
En résumé :
Politique monétaire de la banque centrale
Refinancement des banques
Crédit aux agents économiques
Demande de biens et de services
Croissance
Inflation*
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* L’inflation peut survenir lorsque la demande en biens et services augmente plus rapidement que l’offre. A ce
moment là, ce sont les prix qui vont augmenter. L’inflation entraine alors une baisse de la valeur de la monnaie. On
retrouve le dilemme vu pour la monnaie fiduciaire. Trop de monnaie peut entrainer une perte de valeur de la
monnaie et donc une perte de confiance en celle-ci. Mais de la monnaie en quantité insuffisante peut nuire à
l’activité économique. La politique monétaire doit naviguer entre ces 2 objectifs.
4.2.
Les instruments de la banque centrale
Tout crédit entraine le paiement d’un intérêt. Celui-ci se défini comme la rémunération du prêteur.
Dans une opération de prêt il faut distinguer :
-
Le capital : le montant de la somme qui a été prêtée
Le taux d’intérêts
La durée du prêt
Le montant des intérêts dépend de ces 3 éléments.
Par exemple un prêt de 1000€, sur 2 ans, à 5% d’intérêt donnera lieu au bout de 2 ans à un remboursement de :
Capital
1000 + [(1000 . 5)/100].2 = 1100
Intérêt calculé par
rapport au capital
Durée du prêt
On suppose que le remboursement est réalisé en une seule fois et que les intérêts ne se cumulent pas
10
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