Les Dossiers du CSTC – N° 2/2006 – Cahier n° 6 – page 1
PROJETS – ÉTUDES Ö
Adapté le 25 février 2008
Construction à ossature
en bois : un système en
plein essor
La construction à ossature en bois
est une technique de plus en plus uti-
lisée tant en Belgique qu’à l’étranger
pour la réalisation de bâtiments éco-
nomes en énergie et de maisons pas-
sives. Ceci n’est pas surprenant lors-
que l’on sait qu’une enquête menée
récemment a démontré que ce systè-
me est extrêmement durable et per-
met d’ériger de façon relativement
aisée des constructions dotées
d’excellentes performances.
"F. Dobbels, ir.-arch., conseiller technologique, GT ‘Duurzame uitvoeringstechnieken voor
daken en lichte buiten wanden’, CSTC
KRONOS ARCHITECTUUR, RUDDERVOORDE, 2000.
Fig. 1 Habitation économe en énergie
dotée d’une ossature en bois.
(1) Citons par exemple la valeur fh.k, mention-
née au § 8.3.1 de l’Eurocode 5.
Compte tenu des tendances constructives et de
société actuelles, on peut s’attendre à une aug-
mentation continue de la mise en œuvre de la
construction à ossature en bois au cours des an-
nées à venir. Une étude menée par le CSTC à la
demande de la VEA (Vlaams Energieagentschap)
a démontré qu’il est réaliste de supposer que pas
moins de 15 % des nouvelles habitations unifa-
miliales seront réalisées à l’aide de cette techni-
que d’ici 2020. Cette évolution est en grande par-
tie due à l’attention croissante accordée aux éco-
nomies d’énergie et à la construction durable.
Le présent article a dès lors pour objectif de
fournir une meilleure idée des principes pro-
pres à ce procédé de construction et de l’état
actuel de la technique. Pour plus d’informa-
tions à ce sujet, nous renvoyons aussi au site
Internet de la GT ‘Duurzame uitvoeringstech-
nieken voor daken en lichte buiten wanden’ du
CSTC (www.wtcb.be/go/td-daken).
1 AVANTAGES DE LA CONSTRUC-
TION À OSSATURE EN BOIS
Des bâtiments économes en énergie et des
maisons passives sont très souvent réalisés
grâce à la construction à ossature en bois. Ce
système permet en effet d’ériger relativement
facilement des ouvrages possédant d’excellen-
tes performances thermiques et d’isolation.
Le coefficient de conductivité thermique du bois
étant beaucoup moins élevé que celui des maté-
riaux de construction pierreux ou métalliques, les
cloisons en bois présentent en général une ré-
sistance thermique plus élevée et moins de ponts
thermiques que les murs creux traditionnels.
En remplissant les creux du squelette de maté-
riau isolant, il est possible de créer des cloisons
combinant à la fois une résistance thermique
élevée et une épaisseur limitée. Une cloison
dotée d’une ossature en bois constituée de
montants de 38 x 140 mm, dont les vides sont
remplis d’un matelas de laine minérale de
140 mm et qui est pourvue d’un mur extérieur
en maçonnerie (épaisseur totale du mur :
± 30 cm), possède ainsi un coefficient de trans-
mission thermique d’environ 0,25 W/m²K. Un
mur creux traditionnel en maçonnerie doté
d’une isolation présente, pour une même épais-
seur de mur, une valeur U deux fois plus grande.
De plus, on peut facilement compléter l’isola-
tion entre les montants d’une cloison à ossa-
ture en bois en apposant un isolant sur la partie
extérieure de l’ossature ou un isolant intérieur,
ce qui aura aussi un effet bénéfique sur l’étan-
chéité à l’air et l’isolation acoustique. Il est aisé
d’atteindre un niveau d’isolation global K
de 30. Cette valeur est généralement considé-
rée comme l’optimum économique pour les ha-
bitations, bien qu’il soit toujours possible d’at-
teindre un niveau d’isolation encore meilleur
en prenant plusieurs mesures spécifiques.
La construction à ossature en bois constitue une
méthode sèche et rapide exercant un impact li-
mité sur l’environnement. Bien que ce système
de construction nécessite d’accorder une atten-
tion particulière à l’étanchéité à l’air, au con-
fort estival et à l’isolation acoustique, il s’est
tellement développé au cours des dernières an-
nées qu’il permet de satisfaire à toutes les exi-
gences performantielles (y compris la sécurité
en cas d’incendie). En règle générale, on peut
obtenir des performances comparables à cel-
les atteintes avec les méthodes de construction
couramment mises en œuvre dans nos régions
(telles que la maçonnerie) pour un coût identi-
que.
2 DÉVELOPPEMENTS TECHNIQUES
RÉCENTS
2.1 APPARITION DE NOUVEAUX PRODUITS DE
CONSTRUCTION EN BOIS
A l’origine, des panneaux de multiplex étaient
presque exclusivement utilisés afin de rigidifier
l’ossature en bois. De nos jours, on a toutefois
de plus en plus souvent recours à des OSB
(Oriented Strand Board). D’autres types de pan-
neaux, tels que les plaques en fibrociment ou les
panneaux de fibres de bois revêtus de bitume/la-
tex, connaissent aussi un succès grandissant.
Ces cinq dernières années on été caractérisées
par une nette augmentation de l’utilisation de
plaques en fibrociment comme barrière à la va-
peur et de panneautage extérieur étanche au
vent. Grâce à leurs excellentes propriétés méca-
niques, ces panneaux peuvent contribuer à la
rigidité de l’ossature. Etant donné que l’utili-
sation de ce type de panneaux n’est pas encore
entièrement entrée dans l’usage, que les docu-
ments de référence actuels n’en font pas encore
mention et que certaines valeurs de calcul man-
quent encore à l’appel dans la documentation
des fabricants, il importe de prendre les pré-
cautions qui s’imposent lors de leur dimension-
nement. En outre, il est dans certains cas re-
commandé d’effectuer un certain nombre d’es-
sais en laboratoire afin de déterminer les ca-
ractéristiques du matériau nécessaires pour
pouvoir réaliser le calcul (1). Des panneaux à
rainure et languette spécifiques ont récemment
été mis au point afin d’améliorer l’étanchéité à
l’eau et à l’air de la construction.
Toute une gamme de panneaux est de nos jours
également disponible (plaques de plâtre enro-
bées de carton ou armées de fibres, panneaux
à base de silicate de calcium, de fibres de
bois, ...) pour les finitions intérieures. Le choix
final du matériau doit principalement être
guidé par la résistance au feu exigée, l’isola-
tion acoustique attendue et le degré de résis-
tance à l’humidité.