Construction à ossature en bois : un système en plein essor

Les Dossiers du CSTC – N° 2/2006 – Cahier n° 6 – page 1
PROJETS – ÉTUDES Ö
Adapté le 25 février 2008
Construction à ossature
en bois : un système en
plein essor
La construction à ossature en bois
est une technique de plus en plus uti-
lisée tant en Belgique qu’à l’étranger
pour la réalisation de bâtiments éco-
nomes en énergie et de maisons pas-
sives. Ceci n’est pas surprenant lors-
que l’on sait qu’une enquête menée
récemment a démontré que ce systè-
me est extrêmement durable et per-
met d’ériger de façon relativement
aisée des constructions dotées
d’excellentes performances.
"F. Dobbels, ir.-arch., conseiller technologique, GT ‘Duurzame uitvoeringstechnieken voor
daken en lichte buiten wanden’, CSTC
KRONOS ARCHITECTUUR, RUDDERVOORDE, 2000.
Fig. 1 Habitation économe en énergie
dotée d’une ossature en bois.
(1) Citons par exemple la valeur fh.k, mention-
née au § 8.3.1 de l’Eurocode 5.
Compte tenu des tendances constructives et de
société actuelles, on peut s’attendre à une aug-
mentation continue de la mise en œuvre de la
construction à ossature en bois au cours des an-
nées à venir. Une étude menée par le CSTC à la
demande de la VEA (Vlaams Energieagentschap)
a démontré qu’il est réaliste de supposer que pas
moins de 15 % des nouvelles habitations unifa-
miliales seront réalisées à l’aide de cette techni-
que d’ici 2020. Cette évolution est en grande par-
tie due à l’attention croissante accordée aux éco-
nomies d’énergie et à la construction durable.
Le présent article a dès lors pour objectif de
fournir une meilleure idée des principes pro-
pres à ce procédé de construction et de l’état
actuel de la technique. Pour plus d’informa-
tions à ce sujet, nous renvoyons aussi au site
Internet de la GT ‘Duurzame uitvoeringstech-
nieken voor daken en lichte buiten wanden’ du
CSTC (www.wtcb.be/go/td-daken).
1 AVANTAGES DE LA CONSTRUC-
TION À OSSATURE EN BOIS
Des bâtiments économes en énergie et des
maisons passives sont très souvent réalisés
grâce à la construction à ossature en bois. Ce
système permet en effet d’ériger relativement
facilement des ouvrages possédant d’excellen-
tes performances thermiques et d’isolation.
Le coefficient de conductivité thermique du bois
étant beaucoup moins élevé que celui des maté-
riaux de construction pierreux ou métalliques, les
cloisons en bois présentent en général une ré-
sistance thermique plus élevée et moins de ponts
thermiques que les murs creux traditionnels.
En remplissant les creux du squelette de maté-
riau isolant, il est possible de créer des cloisons
combinant à la fois une résistance thermique
élevée et une épaisseur limitée. Une cloison
dotée d’une ossature en bois constituée de
montants de 38 x 140 mm, dont les vides sont
remplis d’un matelas de laine minérale de
140 mm et qui est pourvue d’un mur extérieur
en maçonnerie (épaisseur totale du mur :
± 30 cm), possède ainsi un coefficient de trans-
mission thermique d’environ 0,25 W/m²K. Un
mur creux traditionnel en maçonnerie doté
d’une isolation présente, pour une même épais-
seur de mur, une valeur U deux fois plus grande.
De plus, on peut facilement compléter l’isola-
tion entre les montants d’une cloison à ossa-
ture en bois en apposant un isolant sur la partie
extérieure de l’ossature ou un isolant intérieur,
ce qui aura aussi un effet bénéfique sur l’étan-
chéité à l’air et l’isolation acoustique. Il est aisé
d’atteindre un niveau d’isolation global K
de 30. Cette valeur est généralement considé-
rée comme l’optimum économique pour les ha-
bitations, bien qu’il soit toujours possible d’at-
teindre un niveau d’isolation encore meilleur
en prenant plusieurs mesures spécifiques.
La construction à ossature en bois constitue une
méthode sèche et rapide exercant un impact li-
mité sur l’environnement. Bien que ce système
de construction nécessite d’accorder une atten-
tion particulière à l’étanchéité à l’air, au con-
fort estival et à l’isolation acoustique, il s’est
tellement développé au cours des dernières an-
nées qu’il permet de satisfaire à toutes les exi-
gences performantielles (y compris la sécurité
en cas d’incendie). En règle générale, on peut
obtenir des performances comparables à cel-
les atteintes avec les méthodes de construction
couramment mises en œuvre dans nos régions
(telles que la maçonnerie) pour un coût identi-
que.
2 DÉVELOPPEMENTS TECHNIQUES
RÉCENTS
2.1 APPARITION DE NOUVEAUX PRODUITS DE
CONSTRUCTION EN BOIS
A l’origine, des panneaux de multiplex étaient
presque exclusivement utilisés afin de rigidifier
l’ossature en bois. De nos jours, on a toutefois
de plus en plus souvent recours à des OSB
(Oriented Strand Board). D’autres types de pan-
neaux, tels que les plaques en fibrociment ou les
panneaux de fibres de bois revêtus de bitume/la-
tex, connaissent aussi un succès grandissant.
Ces cinq dernières années on été caractérisées
par une nette augmentation de l’utilisation de
plaques en fibrociment comme barrière à la va-
peur et de panneautage extérieur étanche au
vent. Grâce à leurs excellentes propriétés méca-
niques, ces panneaux peuvent contribuer à la
rigidité de l’ossature. Etant donné que l’utili-
sation de ce type de panneaux n’est pas encore
entièrement entrée dans l’usage, que les docu-
ments de référence actuels n’en font pas encore
mention et que certaines valeurs de calcul man-
quent encore à l’appel dans la documentation
des fabricants, il importe de prendre les pré-
cautions qui s’imposent lors de leur dimension-
nement. En outre, il est dans certains cas re-
commandé d’effectuer un certain nombre d’es-
sais en laboratoire afin de déterminer les ca-
ractéristiques du matériau nécessaires pour
pouvoir réaliser le calcul (1). Des panneaux à
rainure et languette spécifiques ont récemment
été mis au point afin d’améliorer l’étanchéité à
l’eau et à l’air de la construction.
Toute une gamme de panneaux est de nos jours
également disponible (plaques de plâtre enro-
bées de carton ou armées de fibres, panneaux
à base de silicate de calcium, de fibres de
bois, ...) pour les finitions intérieures. Le choix
final du matériau doit principalement être
guidé par la résistance au feu exigée, l’isola-
tion acoustique attendue et le degré de résis-
tance à l’humidité.
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Fig. 3 Exécution d’un plancher en
bois-béton durant la rénovation
d’une maison de caractère.
Fig. 2 Réalisation d’une chape fluide
à base d’anhydrite dans une habita-
tion à ossature en bois.
Fig. 4 Comparaison du concept de plancher en bois-béton avec trois autres
systèmes de plancher de référence.
Béton
(+ acier)
Bois
A. PLANCHER
EN BOIS
NERVURÉ
B. PLANCHER EN
BOIS NERVURÉ
AVEC CHAPE
C. PLANCHER
EN BOIS-BÉTON
D. PLANCHER-
DALLE EN BÉTON
Film de PE Film de PE
béton :
poids propre
béton :
poids propre
béton et bois :
propriétés
exploitées de
manière optimale
A l’heure actuelle, les montants, les poutres in-
férieures et les colonnes éventuelles de l’ossa-
ture peuvent aussi être mis en œuvre à l’aide
d’une multitude de matériaux en bois innovants
possédant une résistance mécanique plus im-
portante que celle du bois de charpente scié :
bois lamellé-collé, Laminated Veneer Lumber
(LVL), ... On peut également opter pour des élé-
ments de construction dotés d’un moment
d’inertie optimisé en concentrant le matériau
au niveau des fibres d’extrémité (poutres avec
section en I, poutres en treillis triangulaires, ...).
On peut dès lors affirmer que l’offre en pan-
neaux, connecteurs et autres éléments de base
des ossatures en bois s’est fortement accrue
ces dernières années en Belgique et continue
encore aujourd’hui à se développer [6, 7].
2.2 STRUCTURES DE PLANCHER : DE LA
CHAPE AU PLANCHER EN BOIS-BÉTON
Afin d’améliorer les performances acoustiques
des planchers des étages dans une construction
à ossature en bois, une chape est de plus en plus
souvent exécutée sur le plancher en bois. Cette
méthode possède comme avantage complé-
mentaire d’augmenter l’inertie thermique.
Il est possible d’aller encore plus loin en fai-
sant collaborer la couche de béton avec la
structure en bois via des connecteurs en acier :
une structure de soutien composite (à savoir
un plancher en bois-béton) constituée d’une
couche de béton en compression et de poutres
inférieures en bois sollicitées en traction.
Il ressort de la figure 4 que les propriétés des
différents matériaux sont exploitées de manière
optimale pour ce type de plancher (cas C). Par
contre, dans le cas de planchers-dalles exclu-
sivement en béton (cas D), le béton situé sur
la face inférieure ne participe pas à la reprise
des charges et des armatures. Dans le cas de
planchers en bois nervuré pourvus d’une chape
(cas B), le béton ne contribue pas davantage à
la résistance mécanique de l’ensemble.
Une chape flottante ou non peut en outre être
mise en œuvre au-dessus du plancher en bois-
béton pour optimiser les performances acous-
tiques. Le CSTC mène actuellement une recher-
che, en collaboration avec le Centre technique
de l’industrie du bois (CTIB), pour déterminer
les performances de ce type de plancher [4].
2.3 APPARITION DE MÉTHODES ALTERNATIVES
DE PRÉSERVATION DU BOIS
La durée de vie d’un bâtiment en bois réalisé
dans les règles de l’art est comparable à celle
des autres types de construction. Dans ce ca-
dre, il est essentiel d’éviter autant que possi-
ble l’humidification (variable) de la structure
en bois en prenant un certain nombre de mesu-
res constructives simples (la limitation de la
condensation grâce à une composition correcte
de la cloison, p. ex.). C’est la raison pour la-
quelle il est quasiment possible d’exclure le
risque d’attaque de champignons. La situation
est quelque peu différente en ce qui concerne
les insectes ou des mesures constructives ne
sont pas suffisantes pour se prémunir d’une
attaque. Pour y parvenir, il convient d’utiliser
une essence de bois suffisamment durable pour
l’emploi auquel il est destiné ou de traiter pré-
ventivement le bois.
Ces traitements consistent à introduire dans le
bois, plus ou moins profondément en fonction
de l’application visée, des fongicides et/ou in-
secticides. En raison de leurs spécificités, ces
traitements doivent être réalisés par des stations
agrées par l’UBAtc (www.ubatc.be) et avec un
produit homologué par l’Association belge
pour la protection du bois (ABPB). Les efforts
réalisés par les stations de traitement et la mise
en place de la directive européenne biocide
conduisent à une diminution de l’impact de ces
traitements sur l’environnement.
De nombreux traitements alternatifs, tels que
le bois modifié thermiquement ou acétylé, ont
également été élaborés ces dernières années. Ils
consistent à modifier la structure du bois afin
de le rendre ‘impropre’ vis-à-vis des champi-
gnons et insectes. Cependant, ces traitements
ne constituent pas encore la solution idéale et
leur coût est souvent dissuasif. Etant donné
qu’ils ne peuvent être appliqués à l’ensemble
du bâtiment, ils peuvent par contre représenter
une solution adaptée pour les revêtements de
façade, terrasses, mobilier, …
2.4 ISOLATION THERMIQUE : OPTIMISATION DU
SYSTÈME DE CONSTRUCTION
Afin de minimiser les transmissions thermiques
via les cloisons d’une construction à ossature
en bois, des poutres en I peuvent être utilisées
pour les montants. Cette technique, employée
en Allemagne depuis les années ’90, a récem-
ment fait son apparition chez nous [2, 5, 9]. Elle
permet de limiter les ponts thermiques des
montants et, par conséquent, d’augmenter la
résistance thermique de la cloison.
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Fig. 5 Solution possible en vue de
l’élimination d’un pont thermique au
niveau du raccord entre la fondation,
la cloison et le plancher.
KRONOS ARCHITECTUUR, RUDDERVOORDE, 2000.
Fig. 6 Habitation à ossature en bois au sein de laquelle plusieurs mesures
ont été prises afin de garantir le confort estival.
KRONOS ARCHITECTUUR, RUDDERVOORDE, 2000.
Le raccord entre la fondation, la cloison et le
plancher constitue une préoccupation particu-
lièrement importante dans le domaine de l’iso-
lation thermique d’une construction à ossature
en bois. Il est en effet très important de conce-
voir ce raccord de manière telle à ce que la con-
tinuité de la couche d’isolation soit garantie et
que la température superficielle reste suffisam-
ment élevée dans le coin (le facteur de tempé-
rature ( A) ne devrait de préférence pas pou-
voir descendre en dessous de 0,7).
Plusieurs solutions, tenant compte de la dura-
bilité (résistance à l’humidité et au gel) et de la
résistance à la compression des matériaux
d’isolation utilisés, sont envisageables à cet
effet. A la figure 5, une bande de béton cellu-
laire (invisible sur la photo) est combinée à des
panneaux PUR des deux côtés de la maçonne-
rie de fondation.
2.5 ETANCHÉITÉ À LAIR : ESSENTIELLE ET
RÉALISABLE
Bien qu’il soit parfaitement évident que la ga-
rantie de l’étanchéité à l’air constitue une con-
dition indispensable afin d’assurer l’efficacité
de l’isolation thermique et d’éviter les problè-
mes d’humidité et de courant d’air, il n’est pas
rare, dans la pratique, de constater que l’inté-
rêt de la construction étanche à l’air est sous-
estimé et que sa mise en œuvre laisse à dési-
rer, avec tous les problèmes de confort que cela
engendre. Lorsque celle-ci est combinée à une
réalisation peu judicieuse des couches étan-
ches à la vapeur, il est même possible d’avoir
à faire à un phénomène de moisissures, d’at-
taques du bois, ...
Ces dernières années, l’étanchéité à l’air des
cloisons extérieures connaît un intérêt marqué.
Une multitude de produits destinés aux systè-
mes d’étanchéité des constructions légères ont
ainsi récemment été commercialisés (films,
bandes adhésives, mastics, pièces d’appui avec
tubulure, ...) et les résultats d’activités de re-
cherche et de développement (principalement
au Canada, en Allemagne et en Scandinavie)
ont également fait leur apparition dans les pra-
tiques en Belgique.
Par ailleurs, des dessins détaillés et des rap-
ports de systèmes d’étanchéité à l’air dont la
mise en œuvre a été couronnée de succès com-
mencent à fleurir dans la littérature. En Alle-
magne, la norme DIN 4108-7, qui comporte
un certain nombre de dessins détaillés des rac-
cords pour systèmes d’étanchéité à l’air dans
divers nœuds, a par exemple été élaborée. Le
CSTC tente également de fournir diverses re-
commandations pratiques et détaillées afin de
pouvoir garantir l’étanchéité à l’air des cons-
tructions légères par le biais de la Guidance
technologique ‘Duurzame uitvoeringstechnie-
ken voor daken en lichte buitenwanden’
(www.wtcb.be/go/td-daken).
2.6 CONFORT ESTIVAL : PARFAITEMENT
FAISABLE !
On entend encore souvent dire que le confort
estival de constructions légères à ossature en
bois serait moins bon que celui des bâtiments
traditionnels. Une étude menée récemment
[5,8] a toutefois démontré qu’il ne s’agissait
que d’affabulations (voir aussi figure 6).
Pour garantir un bon confort estival dans nos
régions, il convient en premier lieu d’accorder
de l’attention aux protections solaires. On op-
tera de préférence pour un type de protection
externe et mobile, qui peut être apposé quand
cela s’avère nécessaire et qui permet malgré
tout des gains solaires durant les périodes plus
froides. Dans ce cadre, l’isolation thermique
des cloisons opaques et la ventilation des lo-
caux sont aussi déterminantes (refroidissement
du bâtiment par ventilation nocturne, p. ex.).
La température intérieure moyenne au sein d’un
bâtiment constitue l’un des principaux paramè-
tres déterminant le niveau de confort estival. Il
ressort des mesures et des simulations que la mas-
se thermique n’exerce qu’une influence limitée
sur les températures estivales moyennes en Bel-
gique (et dans d’autres pays possédant un climat
similaire) [8]. De plus, ce sont les premiers 5 à
10 cm intérieurs des parois du bâtiment qui con-
tribuent le plus à l’inertie thermique. Chez nous,
l’aménagement de cloisons plus épaisses (en ma-
çonnerie, par exemple) n’améliorera pas consi-
dérablement l’inertie thermique. En outre, la
masse thermique est, dans la pratique, souvent sé-
parée du climat intérieur par toute une série de
couches de finition sur lesquelles le concepteur
n’exerce que peu d’emprise (p. ex. faux plafonds,
tapis de sol, revêtements muraux, mobilier, ...),
de sorte qu’il est difficile d’en tenir compte lors
de la conception. Si l’on désire malgré tout pré-
voir une certaine masse thermique dans le cas
d’une construction à ossature en bois, celle-ci peut
être incorporée sans problème via les planchers.
La figure 6 illustre une habitation à ossature
en bois au sein de laquelle diverses mesures ont
été prises afin de garantir le confort estival :
apposition d’une protection solaire externe (côté
est : arbres; côté sud : dépassant de toiture)
mise en œuvre d’une isolation thermique
(niveau K global de 30)
LE FACTEUR
DE TEMPÉRATURE
Le facteur de température est égal au
rapport de l’écart de température entre
l’ambiance extérieure et les surfaces
intérieures à l’écart de température entre
les ambiances intérieure et extérieure.
A
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Fig. 7 Comparaison du confort
estival dans une habitation à ossa-
ture en bois et dans une habitation
voisine en maçonnerie traditionnelle.
TEMPÉRATURE (°C)
40
35
30
25
20
15
10
TEMPS
Température extérieure
Température intérieure au sein de
l’habitation en maçonnerie
Température intérieure au sein de
l’habitation à ossature en bois
2.8.2003 3.8.2003 4.8.2003 5.8.2003 6.8.2003 7.8.2003 8.8.2003 9.8.2003
Pas de surchauffe
Surchauffe (*)
Habitation en maçonnerie
Habitation à ossature
en bois
Fig. 8 Mur mitoyen d’une construc-
tion à ossature en bois possédant un
indice d’affaiblissement (in situ) de
66 dB.
(*) Selon le critère de Fanger :
> 25,5 °C 10 % d’insatisfaits
garantie d’une stratégie de ventilation adé-
quate :
par amortissement de la température de
l’air acheminé via un échangeur de cha-
leur de l’air (dans le jardin) et un sas d’en-
trée ombragé (entre deux volumes de
construction)
grâce à la ventilation nocturne naturelle
par le biais du vitrage en toiture situé au-
dessus du hall de nuit
par un système de ventilation mécanique
avec récupération de chaleur
augmentation de la masse thermique par le
biais des planchers :
mise en œuvre d’un plancher en béton
au rez-de-chaussée
exécution d’une chape à l’étage.
Le graphique de la figure 7 illustre le résultat
de la recherche ‘Problèmes d’humidité en toi-
ture’ menée de 2002 à 2004 par le CSTC, en
collaboration avec la K.U.Leuven, WenK et
l’Universiteit Gent. Dans ce cadre, des mesu-
res ont été effectuées sur une période de deux
ans dans une quarantaine d’habitations répar-
ties sur l’ensemble du territoire belge.
A titre d’exemple, le graphique fournit la tem-
pérature intérieure moyenne de deux habitations
voisines, l’une en maçonnerie et l’autre possé-
dant une ossature en bois, pour une température
extérieure identique (vague de chaleur durant
l’été 2003). Bien que le graphique porte unique-
ment sur deux cas spécifiques et ne suffise par
conséquent pas à émettre la moindre constata-
tion scientifique, il permet malgré tout de décla-
rer que l’affirmation courante selon laquelle les
bâtiments en maçonnerie possèdent par défini-
tion un meilleur confort estival que les bâtiments
dotés d’une structure légère est fausse.
Dans le cas qui nous concerne, le bâtiment à
structure légère présente des températures in-
térieures inférieures à celles observées dans
le bâtiment à structure lourde. Par ailleurs, les
valeurs de mesure pratiques proposées dans
le présent document confirment les résultats
de quelques recherches scientifiques [5, 8], qui
démontrent que d’autres paramètres (tels que
la protection solaire, la ventilation nocturne
et l’isolation thermique) jouent un rôle beau-
coup plus important que l’inertie thermique.
2.7 ISOLATION ACOUSTIQUE : LE CONFORT DE
BASE NEST PA S INACCESSIBLE !
Dans les constructions légères (telles que les
habitations à ossature en bois), les murs et
planchers ne sont pas suffisamment lourds
pour assurer une bonne isolation acoustique
par le seul effet de leur masse. Si on désire
atteindre un confort acoustique suffisant, on
doit alors se baser sur le second grand prin-
cipe de l’isolation acoustique, l’effet masse-
ressort-masse, qui est cependant plus délicat
à concevoir et à mettre en oeuvre.
Le projet de norme NBN S01-400-1, fixant les
critères de confort acoustique au sein des ha-
bitations, entrera très prochainement en vi-
gueur. Dans les constructions traditionnelles,
les méthodes d’exécution courantes permet-
tent, dans la plupart des cas, d’atteindre les
valeurs du confort acoustique de base reprises
dans cette norme [10]. Dans les constructions
à ossature en bois, il est également possible
d’atteindre ces valeurs à condition de respec-
ter la mise en œuvre extrêmement soignée d’un
certain nombre de nouvelles techniques inno-
vantes (chape flottante, finition acoustique in-
dépendante du plafond, remplissage des creux
avec de la laine minérale, doublage, ...).
En ce qui concerne les habitations mitoyennes à
ossature en bois, il est possible d’atteindre une
isolation respectant les critères de confort acous-
tique supérieurs de la norme (DnT,w = 62 dB) par
l’intégration d’un mur lourd dans la paroi de sé-
paration. Cette technique, appliquée dans le cas
des habitations illustrées à la figure 8, a permis
d’atteindre un isolement DnT,w (in situ) de
66 (4; -12) dB avec la composition suivante :
plaque de plâtre revêtue de carton de
12,5 mm
contre-lattage
panneau OSB de 15 mm
montants de 38 x 89 mm, remplis de laine
minérale
panneau de multiplex
lame d’air
mur de 140 mm en blocs de béton creux
lame d’air
panneau de multiplex
montants de 38 x 89 mm, remplis de laine
minérale
panneau OSB de 15 mm
contre-lattage
plaque de plâtre revêtue de carton de
12,5 mm.
En ce qui concerne les planchers séparatifs, plu-
sieurs recherches ont permis de déterminer les
performances acoustiques (indice d’affaiblisse-
ment acoustique en laboratoire) de différentes
compositions de planchers en bois et plus ré-
cemment, de planchers en bois-béton [4]. Afin
d’atteindre des valeurs d’isolation élevées in
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situ, le choix de la composition du plancher sera
donc un paramètre important, mais les trans-
missions par les parois latérales devront éga-
lement être prises en compte (doublages, ap-
puis souples, ...). Dans les années à venir, le
CSTC et le Centre technique de l’industrie du
bois (CTIB) étudieront ces méthodes d’exécu-
tion de manière détaillée afin de déterminer de
manière précise le niveau d’isolation acousti-
que qu’il est possible d’atteindre dans des cons-
tructions à ossature en bois en Belgique.
2.8 TYPOLOGIE DES TIMENTS : LES
OUVRAGES MOYENS DEVIENNENT RÉALITÉ
Les bâtiments moyens (3 à 8 niveaux) dotés
d’une structure en bois étaient jusqu’à il y a
peu exclus en Europe en raison de la régle-
mentation en matière d’incendie en vigueur
dans la plupart des pays. Depuis le début des
années ’90, un changement s’est amorcé dans
ce domaine et divers programmes de recher-
che et de développement ont été réalisés. L’un
des projets les plus spectaculaires était la re-
cherche britannique ‘Timber Frame 2000’, qui
consistait entre autres en des essais en gran-
deur réelle dans un bâtiment comportant six
niveaux. Différents projets pilotes avec 4 à
6 niveaux ont également été menés en Scan-
dinavie, en Allemagne et aux Pays-bas.
Le concept de bâtiments moyens en bois béné-
ficie de beaucoup d’attention au sein de l’Euro-
pe. Il ouvre en effet de nouvelles perspectives
en vue de l’augmentation de l’utilisation de
bois dans la construction, ce qui n’est pas sans
intérêt dans le cadre de l’évolution progressive
vers la construction durable. De plus, certai-
nes études démontrent qu’une structure en bois
peut aussi être plus avantageuse d’un point de
vue économique qu’une structure en acier ou
en béton pour des bâtiments de 3 à 4 niveaux.
Bien que les connaissances techniques actuel-
les permettent même de bâtir des constructions
à ossature en bois possédant 8 niveaux [3], les
exigences en matière d’isolation acoustique et
de sécurité en cas d’incendie font en sorte que
de tels ouvrages comportant plus de 4 étages
sont moins favorables d’un point de vue finan-
cier que leurs pendants en acier ou en béton.
3 DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE
L’Eurocode 5 constitue la norme pour le dimen-
sionnement des constructions en bois et rempla-
cera à terme tous les anciens documents de ré-
férence nationaux en Europe. A la lumière de
ces changements du cadre réglementaire euro-
péen, on s’emploie actuellement à la révision
d’une série de spécifications techniques belges :
les STS 31, qui constituaient l’ancien do-
cument de référence en matière de dimen-
sionnement des constructions en bois
les STS 23, le document de référence pour la
construction à ossature en bois en Belgique.
Ces adaptations s’imposent en raison de la
publication du Guide d’agrément technique
européen ETAG 007, qui représente le fonde-
ment pour la délivrance d’agréments techni-
ques européens dans le domaine des systèmes
de construction à ossature en bois.
4 LA DURABILITÉ DES CONSTRUC-
TIONS À OSSATURE EN BOIS :
DES BASES SCIENTIFIQUES
On affirme souvent que la construction à os-
sature en bois constitue une méthode de cons-
truction durable. Les arguments suivants, qui
reposent sur un certain nombre de recherches
récentes [1, 2, 11] souvent menées à l’aide
d’une analyse du cycle de vie ( B), peuvent
être mis en avant afin d’appuyer cette thèse :
le bois constitue en principe une matière premi-
ère inépuisable et facilement recyclable
cette matière première et cette technique ne
nécessitent qu’une faible production d’énergie
la construction à ossature en bois est éco-
nome en énergie
l’absorption de CO2 par le bois contribue à
combattre l’effet de serre.
5 CROISSANCE DU MARCHÉ BEL-
GE DE LA CONSTRUCTION À
OSSATURE EN BOIS
Une étude récemment menée par le CSTC [11]
a démontré que la part de marché de la construc-
tion à ossature en bois a légèrement augmen-
tée au cours des dernières années. L’analyse ap-
profondie des divers facteurs d’influence per-
met en outre de supposer que la part de marché
des habitations unifamiliales à ossature en bois
devrait atteindre environ 15 % d’ici à 2020.
L’introduction de la directive sur la perfor-
mance énergétique des bâtiments en Flandre
au début de cette année joue un rôle important
dans ce cadre. Celle-ci devrait en effet donner
lieu, en combinaison avec la sévérité croissante
des exigences thermiques au cours de ces der-
nières années, à une attention généralisée pour
la construction économe en énergie.
6 CONCLUSIONS
La construction à ossature en bois constitue
une technique comportant de nombreux atouts
et dont l’intérêt ne cesse de croître. Bien que
les habitations économes en énergie et les mai-
son passives puissent être construites à partir
d’autres matériaux, on fait régulièrement ap-
pel à la construction à ossature en bois pour
ce faire car ce concept est parfaitement adapté
afin de réaliser des économies d’énergie, tant
durant la phase de construction que durant la
phase d’utilisation du bâtiment.
Le secteur de la construction à ossature en bois a
énormément évolué au cours de ces trente der-
nières années grâce à toute une série de facteurs.
Etant donné que ce concept est actuellement en
pleine optimisation au niveau national et interna-
tional, il est intéressant de suivre ces développe-
ments de près afin de pouvoir profiter un maxi-
mum des avantages qu’offre cette technique.
Fig. 9 Exemple d’un immeuble à
appartements moyen à ossature en
bois (Stockholm, 1997).
A
NALYSE
DU
CYCLE
DE
VIE
Une analyse du cycle de vie (aussi
appelée LCA ou
Life Cycle Analysis
)
peut être définie comme la détermina-
tion de l’impact environnemental des
matériaux de construction ou des ou-
vrages en dressant un inventaire com-
plet de leur consommation en matériaux
et en énergie durant toute la durée de
leur cycle de vie. A l’heure actuelle, une
LCA est considérée comme la méthode
d’évaluation la plus fiable de l’impact
environnemental d’un bâtiment.
B
iINFORMATIONS UTILES
Le présent article a été élaboré dans
le cadre de la Guidance technologique
‘Duurzame uitvoeringstechnieken voor
daken en lichte buitenwanden’, avec
le soutien financier de la Région
flamande (par le biais de l’IWT).
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