cette interprétation ne peut fournir qu'une grandeur glo-
bale. Cette grandeur est associée au système complet et il
faut utiliser les propriétés géométriques du système pour
en déduire le point d'application de la force engendrée
par le champ [13]. Par exemple, pour des distributions de
forces possédant des axes ou des plans de symétrie, il est
possible de déterminer géométriquement la droite d'ac-
tion associée à cette résultante.
Il faut garder à l'esprit que cette résultante n'est
qu'une interprétation. Pour le champ de gravité terrestre,
il est clair que toute particule élémentaire d'un solide
subit la force engendrée par ce champ et il n'y a aucune
raison pour que la particule située au « centre de masse »
se voie affecter la totalité de la force. C'est l'approche
« masse ponctuelle » qui induit cette interprétation. Comme
le dimensionnement des constituants impose le calcul des
distributions locales de forces, cette approche n'est pas
satisfaisante. Pour les forces locales induites par les
champs magnétiques ou les champs électriques, des for-
mulations existent. Elles sont issues des méthodes éner-
gétiques couplées à la méthode des travaux virtuels [5].
Dans le cas des matériaux linéaires, l'équation (1) donne
la densité de force locale, normale à la surface d'un
solide, associée au champ magnétique. L'équation (2) est
la même entité, mais associée au champ électrique.
L'écriture de ces deux équations est particulière. En effet,
comme la densité de force ainsi calculée est associée à la
surface de séparation des deux milieux, la composante
normale de l'induction magnétique Bu ou du champ
électrique source Du se conserve lors du franchissement
de cette frontière. La composante tangentielle du champ
magnétique HI ou du champ électrique El suit aussi
cette même propriété. De ce fait, il n'est plus utile de spé-
cifier le milieu dans lequel est utilisée cette formulation.
Toutefois, il faut que les milieux aient des propriétés phy-
siques différentes de l'air ambiant pour que de telles for-
ces puissent exister. eo ou ! la ainsi que les paramètres rela-
tifs Er ou,u,. prennent en compte cet aspect et ils seront
explicités par la suite.
M ( (1-U) H -]
Il),RI12+ 1 1 1
2p ( ,2
(1)
-
1, J'1
Fll=l 1 (I-) D-+
2 ec) el. "'.1 1 1
--o -
(2)
Il faut remarquer que ces formulations ne peuvent pas
rendre compte des phénomènes où l'énergie mécanique
n'est pas l'énergie qui est majoritairement produite. Dans
ces cas précis, l'interprétation précédente est immédiatement
remise en cause et les formulations associées caduques.
2. Aspect comportemental de la matière
Tous les matériaux répondent à leur manière aux
champs électriques ou magnétiques. Cette sensibilité se
traduit par les lois de comportement (3) ou (4). Dans le
cas de matériaux homogènes et isotropes, un paramètre
scalaire ou,u lie le champ source, D ou H, à l'effet phy-
sique qui peut être mesuré, E ou B. En présence d'un
champ engendré par une source extérieure, un corps
plongé dans ce milieu ne reste pas immobile à partir du
moment où ses caractéristiques physiques sont différentes
de celle du milieu ambiant,,uo ou Eo dans le cas de l'air.
En particulier, pour les champs magnétiques, les maté-
riaux ayant une perméabilité relative ! l,. égale à l'unité
sont dits matériaux amagnétiques. Aucun phénomène
n'est obser-vé quand, plongés dans l'air, ils sont soumis à
un champ extérieur.
L'= uu d, = E l
(3)
L t/) . f/
- (IE1
cc. c
(4)
Les formulations précédentes (1 et 2) se proposent de
quantifier les distributions de force qui vont se rencontrer
à la surface des corps quand ceux-ci sont soumis à des
champs magnétiques ou électriques. Il n'est pas possible
de valider de telles formulations en se basant sur la
mesure d'une force globale. Plusieurs distributions peu-
vent contribuer à engendrer la même résultante [6].
C'est le comportement de la matière qui va fournir la
méthode de validation. En effet, les lois de l'élasticité
prédisent l'évolution de la déformation d'un corps quand
celui-ci est soumis à des forces extérieures [7].
Cette déformation est unique pour une distribution de
force donnée. De plus, la moindre modification de cette
distribution se traduit par une réponse différente de ce
corps. En conséquence, c'est l'examen de la déformation
qui permettra de valider cette méthode de calcul des for-
ces locales [11].
3. Expérimentation magnétique
Pour permettre d'évaluer les performances de la for-
mulation précédente, il faut se placer dans des conditions
certes sévères, mais parfaitement maîtrisées. Il faut donc
générer un champ magnétique hétérogène qui doit aussi
être aisément calculable par éléments finis. C'est pour ces
raisons qu'un circuit magnétique doté d'un grand entre-
fer, de l'ordre de 30 % du volume du circuit magnétique,
est utilisé pour engendrer ce champ magnétique. D'une
part, cet entrefer important peut contenir un corps étran-
ger où il est de fait soumis à ce champ hétérogène
REE
No 617
Juin/juillet 2006