Mal à l’épaule-Que faire ?
Les douleurs d’épaule (scapulalgies) ont une expression souvent stéréotypée, et si l’on ne
s’attache pas à affiner les données de l’interrogatoire et à réaliser un examen programmé
du complexe scapulaire, l’on conclue trop vite au sempiternel diagnostic de tendinite, ou
conflit sous acromial isolé.
Nous proposons ici de sortir de cette optique réductrice, et parfois fort coûteuse.
Un diagnostic biomécanique précis et très précoce est le gage d’un résultat
thérapeutique probant et durable.
S’il s’agit bien entendu d’une pathologie mécanique authentique.
En effet, la plus banale des douleurs du moignon de l’épaule,peut traduire :
- le début d’un rhumatisme inflammatoire (goutte, chondrocalcinose, polyarthrite, etc..)
- une maladie locorégionale (mammaire chez la femme, pleuro-pulmonaire, …)
- un diabète
- une maladie neurologique (parkinson, myélopathie, paralysie tronculaire ou
plexique,…) ou vasculaire (affection coronarienne notamment)
- d’autres affections plus rares.
Votre médecin traitant ou le spécialiste consulté (rhumatologue le plus souvent), ayant
éliminé l’une des affections ci-dessus évoquées, va poser un diagnostic de
dysfonctionnement d’un ou plusieurs éléments du complexe fonctionnel de
l’épaule (cervico-thoraco-brachial : CTB):
1-le rachis cervical moyen ou inférieur
2-la charnière cervico-thoracique
3-le plan de glissement omoplate-thorax
et par voie de conséquence la clavicule en avant, la 1° côte au milieu
4-l’articulation omoplate-humérus
L’atteinte des tendons de la coiffe des rotateurs est exceptionnellement isolée, mais très
souvent la conséquence de ce dysfonctionnement du complexe cervico-thoraco-brachial.
Un diagnostic de tendinite isolée de la coiffe des rotateurs ne peut se concevoir sans un
examen programmé préalable du complexe CTB, dont voici les grandes lignes (pour plus
amples informations voir page des abonnés,destinée aux médecins) :
*l’ inspection : - apprécie la disposition générale des segments osseux, et l’aspect des
articulation (examen réalisé de dos, de profil, et en vue supérieure)
- recherche des troubles trophiques (volume de tous les muscles de la
région de l’épaule et du bras)
- apprécie la posture globale de la tête
* l’examen neurologique : - observe la démarche du patient
- recherche des secousses musculaires anormales
- étudie soigneusement les réflexes ostéo-tendineux, le
tonus musculaire, la sensibilité superficielle (piqûre,..)
* l’examen de la peau est essentiel :
car celle-ci est le 1° capteur des stimuli nociceptifs (agressifs).