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QU’EST-CEQUEL’AUTISME?
ou dans sarelation àson environnement.Parailleursilsn’impliquent
strictementrienconcernant lameilleuremanièred’aiderlespersonnes
autistes,quiestunequestion différente.
Danscette approche,ladéfinition et lescritèresdiagnostiquesde
l’autismesontfournispardeux classificationsinternationales: laClassifi-
cation internationaledesmaladies(CIM-10)produiteparl’Organisation
mondialedelasanté,et leManueldiagnostic etstatistique(DSM-V),
produit parl’Association américainedepsychiatrie.Cesclassifications
ontdesvertusetdeslimitesquisontbienidentifiées,l’essentielestde
lesconnaître etdelesutiliseràbon escient(Ramus,2013a;VanRillaer,
2013).
Un problèmebienconnu est l’inévitable continuumentrenormalité et
pathologie.Bienévidemment,l’écartàlanormepeutêtreplusou moins
grand,et ladéfinition dela catégorie autismenécessitel’application d’un
seuil statistique(parexempledeux écarts-types souslamoyenne),qui
ainévitablementunepartd’arbitraire.Lafrontière entrel’autisme et la
simplepersonnalité atypique estfloue,commel’est lafrontière entre
labonnesanté et lamaladie,etcommelesont lesfrontièresdetoutes
lescatégoriesdiagnostiques(Ramus,2013a).Leflou descatégoriesà
leursfrontièresneremetnéanmoinspasencauselaréalitédu problème
qu’ellesdélimitent.Parailleurs,lanotion dehandicap n’estpasune
alternativepossible à celledetrouble.Eneffet,lasimpledéfinition du
mothandicap(tellequ’elle estdonnée danslaloide2005 parexemple)
présupposel’existence d’une«altération defonction »,c’est-à-dired’un
trouble(Ramus,2012a).
Unedernièredifficulté à leverpourdéfinirl’autisme estceluide
son hétérogénéité.Lebutdescatégoriesdiagnostiquesestderegrouper
ensemblelespersonnesquiontdesproblèmes similaires,parce qu’elles
peuventavoirdesbesoins similairesetbénéficierd’aides similaires.
La création descatégorieset ladéfinition deleurslimites sontdonc
aussidesdémarches scientifiques,fondées surl’observation et l’expéri-
mentation.Cesontprécisément lesrecherches scientifiquesmenées sur
l’autisme aucoursdesdernièresdécenniesquisuggèrentqu’au-delà
del’hétérogénéitéquisaute aux yeux,il yadenombreux points
communsàdemultiplesniveaux (génétique,cérébral,cognitif) entre
lesindividusquiappartiennentau « spectredel’autisme»,qui justifient
l’adoption de cette catégorie élargie,notammentdansla5
e
édition du
DSM(dit «DSM-5 »,Forgeotd’Arc,2013).C’est lagrandevertu de ces
classificationsinternationalesqued’êtrepériodiquementremisesàplat,
confrontéesaux donnéesépidémiologiquesetcliniques,afin demieux
colleràl’étatactueldesconnaissances.