Les manifestations oculaires de la leptospirose : expérience du service des maladies infectieuses du CHU de Tizi-Ouzou Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou Afiri M. 1 , Amara-Korba A. 2 , Ait Kaid D. 3 1- Service des maladies infectieuses, CHU de Tizi-Ouzou, Algérie 2- Institut Pasteur, Alger, Algérie 3- EHS EL Kettar, Alger, Algérie Résumé Introduction- Les manifestations oculaires de la leptospirose sont fréquentes et polymorphes. Certaines sont contemporaines de la maladie, comme la suffusion conjonctivale observée lors de la phase de la leptospirémie, d’autres sont plus tardives, survenant après la guérison. C’est le cas notamment des atteintes de l’uvée et du nerf optique, complications les plus fréquentes. Objectifs - Décrire les aspects épidémiologiques, cliniques et biologiques des cas de leptospirose avec atteinte oculaire. Matériel et méthodes - Étude prospective de 175 cas de leptospirose, confirmés par le microagglutination test (Mat), admis au sein du service des maladies infectieuses du CHU de TiziOuzou du 01/01/2005 au 31/12/2013. Parmi ces 175 patients, 32 présentaient des signes objectifs d’atteinte oculaire. Les critères définissant une atteinte oculaire étaient l’existence au moment de l’admission du patient ou du séjour hospitalier de l’un ou de plusieurs des signes suivants : rougeur et douleurs oculaires, diminution de l’acuité visuelle et anomalies de l’examen ophtalmologique. Résultats - Cent soixante quinze (175) patients constituaient l’effectif de l’étude. L’âge moyen était de 35,98 ans (14 - 84 ans), le sex- ratio de 114 hommes pour 61 femmes (1.86). Cliniquement une suffusion conjonctivale était présente dans 30 cas (17.34 % ), bilatérale dans tous les cas, plus marquée au niveau de la portion palpébrale et rarement associée à une hémorragie conjonctivale ( n=4), une kératite sous épithéliale bilatérale dans un cas et une uvéite antérieure bilatérale dans un autre cas. Une riche symptomatologie extra oculaire, permettait d’évoquer une leptospirose dans tous les cas. La confirmation du diagnostic était sérologique (MAT). Le sérogroupe icterohaemorrhagiae prédominait (53.14%). Conclusion - La méconnaissance des manifestations oculaires de la leptospirose est souvent responsable d’un retard diagnostique notamment dans les formes anictériques. L’évolution potentiellement grave de l’uvéite justifie une surveillance ophtalmologique aucours de cette zoonose. .