année moins de 5 cm d’équivalent en eau et souvent moins de 2 cm ! Il aura
fallu un temps considérable à la Nature pour constituer la couche de glace
de plusieurs kilomètres d’épaisseur qui compose l’inlandsis.
L’Antarctique est né il y a au moins 3,8 milliards d’années (GA), âge des
plus anciennes roches que l’on y a trouvé. Sa croissance s’est ensuite
poursuivie au gré des formations et dislocations des supercontinents que
furent le Nuna (1,8 à 1,6 Ga), le Rodinia (1,3 à 0,93 Ga), le Pannotia
(0,68 à 0,55 Ga), puis le Gondwana (0,45 à 0,25 Ga).
La fragmentation du Gondwana a provoqué l’individualisation progressive de
l’Antarctique, qui s’est mis à dériver vers le pôle sud à partir de 60
millions d’années (MA).
Il y a 30 Ma, l’Antarctique est définitivement isolé et l’ouverture du
passage de Drake, au sud du Cap Horn, crée un courant marin circumpolaire
qui isole climatiquement le continent blanc en barrant la route aux
influences tempérées des autres océans : Atlantique, Indien et Pacifique.
C’est vers 14 Ma que l’Antarctique devient inlandsis, c’est à dire un
continent coiffé d’une épaisse calotte glaciaire. Toutefois, les glaces
fluent en profondeur et vers l’océan et l’on ne pense pas que celles qui
sont là actuellement puissent dépasser 900.000 ans.
Il y a deux grands domaines géologiques en Antarctique :
le plus ancien est à l’Est et il est constitué par des vestiges
continentaux qui forment des noyaux de roches appelés ” cratons” entourés
par des ceintures formées lors de télescopages occasionnés par la dérive
des continents. L’érosion a raboté toutes les parties supérieures de ces
ensembles dont il ne reste aujourd’hui que les zones plissées les plus
profondes : ce sont les “racines” de vieilles chaînes montagneuses,
la partie occidentale a été plusieurs fois remobilisée (fusion puis
magmatisme) ; elle est donc plus jeune. Deux chaînes de montagne actuelles
en structurent la morphologie :
la cordillère Antarctique, qui est jalonnée par des volcans et des
séismes, dont l’origine est comparable à ce que l’on observe dans la
cordillère des Andes,
la chaîne Transantarctique issue d’un rift (cassure de la lithosphère) qui
coupe le continent sur 3.000 km et qui est jalonné de volcans. Parmi eux,
le plus connu, le mont Erebus, encore actif, propulse en permanence du
chlore dont le rôle sur la couche d’ozone est encore mal établi.