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- Les démarches et postures du professeur dans sa classe dans le but de développer des gestes
éthiques etresponsablesfavorisantun climatscolaireapaisé,la préoccupationdel’inclusion
de chacun, niveau pédagogique
- La réception des élèves et leur engagement dans les apprentissages dans un contexte de
bienveillance et de partage notamment dans les situations les plus tendues, niveau éthique
- L’articulation étroite entre classe, enseignement des disciplines et vie scolaire (contexte de
l’établissement,règlementintérieur,chartedesbonsusages…),niveauinstitutionnel
Le partenariat de travail avec le C2A2E a été productif pour situer notre projet : nous sommes partis
d’étudesdecasvenusdesEPLE,desincidents provoqués par notre discipline et qui nous remontent
directementlorsqu’élèvesouparentsseplaignentdetelsoutelscorpus,telsoutelschoixd’écriture.
Bref, le vivant de la classe, le vivant de la rencontre improbable entre élèves, savoirs et enseignants.
Et la Charte dans tout cela ?
Elle est arrivée en 2012 et nous en avons pris acte, en recherchant notre place spécifique dans son
affichage, et dans la pédagogie qu’elle nécessite pour ne pas rester lettre morte ou injonction
inefficiente voire problématique dans son inscription affichée ou dans son projet même qui peut
contredire la démarche de pédagogie active prétendant construire un espace ouvert, respectueux de
tous et de chacun. Ilnes’agitpasdeprendrelachartecommeunobjetd’étude mais plutôt comme un
cahierdeschargespourlapratiquequotidiennedel’enseignantdanssaclasseaucœurdesa discipline.
Elle désigne une éthique professionnelle. Le travail que nous faisons vise non pas l’exposition de la
chartemaissamiseenœuvre à bas bruit, dans de petits gestes professionnels, dans la durée
cherchantdansletravaildelaclassedesobjetsd’étudeetdessituations,desajustements de la part du
professeur pour amenerl’élève à penser les valeurs affichées dans la charte.
Nous ne pouvons nous contenter de dire que nos programmes répondent au contenu de la charte et
qu’ilsn’ontpasàledémontrer :ilseraittropfaciledefairelalistedesobjetsd’étudecroisantlaCharte
puisque nos programmes de Lettre se situent dans une tradition humaniste et éclairée par nature. Il y
aurait même quelques dangers à réduire ainsi nos programmes à leur dimension morale car ce serait
évacuercequ’ilyaparfoisdeproblématiquedanslesproductionsartistiques au regard des éléments
morauxétablisparlaCharteetl’enseignementciviqueetmoral.OnévacueraitenvracCéline,Proust,
Sade, Laclos pour faire vite, on évacuerait une grande part du cinéma, du théâtre contemporain ; on
exclut des classes la réflexion sur la langue populaire, celle des quartiers, la langue vernaculaire de nos
élèvesainsiquel’ensembledespratiquesculturellesdenosélèvesquifontpartiedesmédiationsdont
nous avons parlé plus haut. On évacuerait surtout la dimension esthétique de la littérature qui a un
lien très lointain avec la morale laïque.
Nous devons envisager une réflexion plus complexe et plus pragmatique à la fois qui articule objets
d’étudeauprogramme,démarched’enseignementetd’apprentissage,priseencomptedesélèvestels
qu’ilssontsur le territoire.
Si donc la Charte est un rappel pour l’Institution, elle est surtout un levier pour réinterroger nos
pratiques et interroger ce qui se passe au cœur de la classe pour tenter de trouver des réponses en
termes didactiques et pédagogiques.
Aufond,nousvoudrionsmontrerquecorrélativementàl’affichagedelacharte,àsapriseencompte
dans l’espace de l’établissement, à son enseignement comme objet spécifique, les disciplines
contribuentàsamiseenœuvreens’ensaisissant,enl’incarnant en quelque sorte dans leur exercice au
quotidien.Ceseraitainsicompléterl’undesparagraphesduBO:
« La Charte de la laïcité en est un vecteur privilégié, qu'elle soit étudiée dans le cadre des
enseignements, notamment en instruction civique et morale, en éducation civique, en éducation
civique, juridique et sociale puis, à partir de la rentrée 2015, dans celui de l'enseignement moral et