III CONCLUSION
La dépression et l’anxiété sont des
conditions fréquentes, chez les sujets
diabétiques et leurs eets pronostiques
sont majeurs. Ces liens nécessitent,
d’abord, la recherche des symptômes
anxio-dépressifs et ensuite, une inter-
vention psychologique; voire, un traite-
ment chimiothérapique.
En eet, la place du psychiatre est appe-
lé à devenir de plus en plus importante.
Cependant, sa légitimité n’a de sens que
dans une étroite collaboration avec les
diabétologues; mais, aussi, les généra-
listes, les familles et les infirmiers
* Pr S. Sehim (1), Pr Kh. Aiouez (2),
(1) EHS Drid Hocine, Kouba - Alger,
(2) CHU Bab El Oued - Alger.
Bibliographie
[1] Jean-Marc Talon «dépression et diabète de type 2: à
propos d’une étude prospective concernant 41 patients»
thèse N°05-048 soutenue le 13/10/2005 à la faculté de
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Une étude apporte un nouvel éclairage génétique, sur la dépression
Une vaste étude confirme l'in-
fluence des gènes, sur le risque
de dépression, chez les personnes
d'origine européenne; un pas,
pour mieux comprendre la composante
biologique de cette maladie et aider au
développement de nouveaux traitements.
Réalisée par des chercheurs américains,
cette nouvelle étude, publiée dans la revue
spécialisée Nature Genetics, a identifié 17
variations génétiques, potentiellement à
risque, réparties dans quinze régions du
génome. Elle décrit "les premières asso-
ciations génétiques, significatives, avec le
risque de trouble dépressif majeur (TDM),
chez les individus d'origine européenne",
souligne la revue. Cette vaste étude, dite
"pangénomique", englobe plus de 121.000
personnes, qui ont déclaré avoir été dia-
gnostiquées comme atteintes de dépres-
sion, ou être traitées pour la maladie. Sont,
aussi, incluses 338.000 personnes se dé-
clarant sans antécédents de dépression.
"L'identification des gènes qui influent
sur le risque, pour une maladie, est une
première étape vers la compréhension de
la biologie de la maladie elle-même", ex-
plique Roy Perlis, du Massachusetts Gene-
ral Hospital (Etats-Unis), coauteur de ce
travail. "Nous espérons que la découverte
de ces gènes va nous orienter vers de nou-
velles stratégies de traitement", ajoute ce
spécialiste, également professeur agrégé
de psychiatrie, à la Harvard Medical School.
Une étude récente avait identifié deux
variations génétiques (ou mutations) pou-
vant contribuer au risque de développer
cette maladie, chez les femmes chinoises;
mais, elles sont extrêmement rares, dans
d'autres populations. Cette analyse a, no-
tamment, identifié des gènes du système
nerveux et des gènes impliqués dans le
développement du cerveau, ainsi qu'un
gène préalablement associé à l'épilepsie et
la déficience intellectuelle
Santé-MAG
DOSSIER
24
Fixation du praticien, sur les plaintes somatiques
Problèmes Conséquences
Les symptômes dépressifs et diabétiques se
superposent, ou les symptômes dépressifs
miment les symptômes diabétiques
Le patient et le médecin ne sont pas au courant
de l’existence d’une dépression et attribuent les
modifications symptomatiques à l’aggravation
du diabète
La dépression est associée à l’apparition, ou
la majoration, de symptômes diabétiques
Le patient peut ne pas se sentir soutenu par
le médecin, quand les troubles physiques, ou
la biologie, ne correspondent pas à la plainte
subjective
Symptômes aectifs placés au second plan et banalisation des symptômes dépressifs, explicables par
la maladie physique.
La dépression est associée à des dicultés
de prise en charge du diabète et de la
compliance
Le patient peut se sentir résigné dans ses
capacités de changement, par exemple: «je sais
ce que je suis sensé faire et ne pas faire; mais je
persiste à faire les choses de travers et j’ignore
pourquoi».
Le médecin peut se sentir découragé, vis-à-vis
des capacités de changement de son patient,
concernant ses soins
Les sujets dépressifs sont plus enclins à gérer
leurs émotions, en prenant des toxiques, ou
en mangeant
Le médecin, n’ayant pas fait le diagnostic des
symptômes dépressifs sous-jacents, risque de
porter un jugement, en raison de la stigmatisation
associée à ces comportements
La dépression, ou anxiété, peut diminuer la
confiance, ou la satisfaction, envers les soins
La dépression est, communément, associée
à des changements, dans l’accès aux soins et
au suivi
Le patient peut être réticent à prendre, ou à se
rendre à ses rendez-vous, à collaborer avec les
soignants
La dépression / anxiété peuvent être
associées à un mauvais contrôle glycémique,
indépendamment des comportements
Cela peut conduire à du désespoir, de la
culpabilité, ou un sens de perte de contrôle
de la maladie et peut réduire la motivation du
patient, pour s’engager dans des démarches
thérapeutiques ultérieures.
Le médecin, n’étant pas au courant, peut faire
porter, au patient, la responsabilité d’une
situation, dont il n’a pas le contrôle.
La dépression, ou l’anxiété, est, souvent,
associée à des dicultés d’organisation
Ce qui est, habituellement, facilement compris
doit être écrit, répété et vérifié, quand un patient
est déprimé, ou anxieux
La dépression est associée à une vision
pessimiste du futur
Le médecin doit aider le patient déprimé dans
des actions faisables, avec des résultats à
court terme (par ex: réduction des symptômes
physiques)
Réticence du praticien à rechercher le trouble
mental
Par crainte de perdre de temps, ou crainte
défensive d’être débordé par la détresse
émotionnelle du patient.
Réticence du praticien à l’utilisation de
traitements antidépresseurs
Crainte des eets secondaires et des interactions
médicamenteuses
La dépression est associée à de l’anxiété,
dans la plupart des temps.
Le médecin doit prendre en compte l’existence
de l’anxiété, qui majore le sentiment d’incertitude
et d’échec.