d’Oman par exemple. Lorsque l’on parcourt l’arête SO du Chenaillet, on traverse
sur près de 200 m de dénivelé, un gabbro à la texture isotrope très homogène. Tout
au plus, la partie basale est enrichie en minéraux ferromagnésiens (mélanogabbro)
et l’on trouve localement des troctolites (dans lesquelles le clinopyroxène du gabbro
est remplacé par de l’olivine). Les chambres magmatiques de la croûte océanique
sont des chambres de refroidissement. Quant à la contamination, elle ne peut pas
avoir une influence notable puisque les roches encaissantes susceptibles de conta-
miner proviennent de la cristallisation d’un magma identique à celui qui serait
contaminé.
Un rapide aperçu d’une carte géologique sur le continent montre que la croûte
continentale est très variée en lithologie (de composition chimique variée) avec une
répartition aléatoire des différentes lithologies. Ceci s’explique d’une part parce que
la croûte continentale est fabriquée depuis plus de 4 Ga et d’autre part parce qu’elle
a été modifiée par des processus géologiques variés (endogènes tels que ceux décrits
à la figure 1 mais également exogènes faisant intervenir érosion, sédimentation)
pendant ces 4 Ga. On parle de recyclage interne.
La composition chimique de la croûte continentale
On comprend de ce qui précède qu’estimer la composition de la croûte conti-
nentale n’est pas une chose aisée et qu’une composition chimique moyenne sera
affectée d’un écart-type non négligeable ! Il a fallu intégrer les compositions chi-
miques d’un nombre considérable de roches, en estimer la proportion relative,
sachant que la répartition de ces roches est hétérogène tant en surface que verticale-
ment, sur une coupe de la croûte continentale (voir figure 12). La tâche est particu-
lièrement délicate en ce qui concerne la croûte inférieure, de composition différen-
te de la croûte supérieure, difficile d’accès et n’affleurant que rarement. Après trois
bonnes décennies de travail, il est actuellement admis que la croûte continentale
actuelle a une composition moyenne proche de l’andésite, cette lave de composition
intermédiaire, riche en phénocristaux de plagioclase et contenant souvent l’amphi-
bole, minéral ferromagnésien hydraté. Elle est aussi comparée à l’adakite, lave
proche de l’andésite, à la granodiorite et encore aux « gneiss gris » (figure 2), litho-
logie représentative des formations archéennes appelés TTG, abréviation des trois
roches typiques de cette formation : tonalites, trondhjémites et granodiorites.
(figures 3 et 4). La croûte continentale a une composition de roche magmatique
intermédiaire.
4apbg Biologie Géologie n° 2-2014