Délit d'im@ges
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Plus des trois-quarts (77%) de nos concitoyens connaissent des musulmans contre seulement
23% de Français qui disent n’en connaître aucun. C’est évidemment une proportion colossale,
même si elle doit être relativisée, car dans leur majorité, la plupart des Français ne connaissent
pas dans un premier cercle de proximité ces musulmans, mais disent plutôt qu’ils ont « des
connaissances dans leur entourage qui sont musulmanes » (63%). En fait, seuls 14% de nos
concitoyens ont un niveau de connaissance réellement plus étroit de l’islam et des musulmans,
car ils sont, soit eux-mêmes musulmans, soient ont des parents musulmans ou ont des amis ou
très proches qui le sont.
Conséquence probable de cette connaissance « à distance » de l’islam et des musulmans, les
deux-tiers de nos concitoyens (63%) avouent mal connaître la religion musulmane, contre
seulement 36% qui estiment bien la connaître. C’est un résultat important qu’il faut avoir à l’esprit
lorsque l’on traite et interprète tout sondage sur l’image de l’islam et des musulmans.
Il est en effet rare que près de 2 Français sur 3 ne sachent finalement pas grand-chose du sujet
sur lequel ils seront amenés à se prononcer. Or, alors que de très nombreux sondages sur l’image
de l’islam et des musulmans ont été publiés, cette première information de contexte n’a guère été
soulignée jusqu’à présent.
L’autre élément important s’agissant de la connaissance réelle de l’islam par les Français, est
que cette moyenne masque en réalité de grandes disparités, pas tant politiques que sociologiques,
notamment au niveau de l’habitat et de l’âge :
Plus on est jeune et plus on estime bien connaître la religion musulmane (47% auprès des 25-34
ans, contre 37% auprès des 35-49 ans et 31% chez les plus de 50 ans).
Plus on habite en zone urbaine et plus on estime aussi la connaître : 45% de connaissance perçue
auprès des personnes habitants en agglomération parisienne contre 27% auprès de celles habitant
dans les villes de province de moins de 20 000 habitants. Assez logiquement, ceux qui pensent
bien connaître la religion musulmane sont bien plus nombreux dans les régions où l’immigration
africaine et nord-africaine a été plus importante, comme en IDF (41%) ou dans le Sud-est (39%),
que dans des régions où celle-ci a été moins importante, comme le grand quart Nord-ouest de la
France par exemple (seulement 25% de bonne connaissance perçue).
Mais, le plus intéressant dans ce résultat n’est pas tant cet écart sociologique logique et prévisible
que le fait que même auprès des Français les plus jeunes, des habitants des régions à plus forte
concentration d’immigration issue de pays musulmans, et même auprès des plus urbains de nos
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