les Vosges pour « mettre les petits bergers des Vosges en concurrence avec les pauvres
lingères brodeuses, mères de famille de Lyon ou de Paris ».
Il est vrai que lorsque la machine à fabriquer les emplois est en panne et quand se prolongent
les désordres financiers et monétaires, les arguments protectionnistes trouvent toujours un
écho nouveau.
2)
En fait protectionnisme repose sur une illusion d’optique. Ce que l’on voit, c’est une
entreprise contrainte sous la pression de la concurrence de fermer ses portes ou de délocaliser.
Mais le consommateur qui en achetant par exemple une paire de chaussures importée 110 € au
lieu de 200, a gagné un pouvoir d’achat supplémentaire de 90 €. Ce que l’on ne voit pas
derrière la perte du producteur national, c’est le profit de cet autre producteur qui bénéficiera
de ces 90 €. Ce que l’on voit encore moins c’est que les 110€ touchés par le producteur
étranger reviendront inéluctablement, directement ou indirectement, sous forme d’achat de
bien ou de services dans notre économie au profit d’un autre producteur. Ceci revient à dire
que tout avantage obtenu par le producteur d’une activité protégée se fait nécessairement aux
dépens du consommateur et de deux autres producteurs selon la règle « un profit, deux
pertes » que les manuels d’économie enseignaient naguère.
C’est pourquoi globalement le libre-échange est toujours gagnant-gagnant.
Certes, si le dynamisme entrepreneurial est insuffisant et l’économie peu compétitive, les
nouveaux emplois de substitution ne verront pas le jour. Mais est-ce là la faute du libre
échange ?
3)
Le libre-échange est un jeu à somme positive, le gain de l’un n’est pas la perte de
l’autre.
Le libre-échange est l’expression de droits fondamentaux : la liberté de produire, d’échanger,
de choisir. La mondialisation n’est rien d’autre que cette extraordinaire opportunité offerte à
tous les habitants de la planète d’échanger toute sorte de biens, de services, de capitaux,
d’informations sans avoir à se préoccuper de l’existence des frontières.
Les pays pauvres ont tiré globalement profit des progrès du libre-échange. La pauvreté, la
faim, la misère et l’oppression reculent. La démocratie avance, l’éducation progresse, la santé
s’améliore, la liberté économique profite à tout le monde. La liberté permet la mobilité
sociale, les droits de propriété protègent les plus pauvres. La démocratie libérale permet le
développement ; les pays en développement ont besoin de liberté, de libre-échange et moins
de protectionnisme. Cela est si vrai que l’on se presse aux portes de l’OMC pour y rentrer et
que personne je souhaite en sortir.
Vouloir réserver le libre-échange à des pays comparables, serait dire que les riches devraient
échanger entre eux, les plus pauvres pourraient leur acheter, mais surtout pas leur vendre.
4)
Le faux procès du dumping fiscal, social ou écologique
Les inégalités de conditions de concurrence ne constituent en rien du dumping.
Le mot dumping que tous utilisent volontiers n’est applicable qu’à des comportements
potentiellement répréhensibles de vente à des prix inférieurs à ceux du marché national.
Si l’égalité des conditions de concurrence est nécessaire à l’organisation d’une course
hippique, elle n’a pas de sens pour des activités économiques dans lesquelles la recherche de
l’efficacité doit primer. Le climat, les aptitudes, la législation économique, les charges
publiques, les salaires, l’abondance du capital, l’accès à des réserves de matières premières
sont autant d’inégalités de conditions de concurrence qui, grâce à l’échange, vont créer de la
valeur. D’ailleurs, il n’y a pas de différence entre la concurrence d’une main-d’œuvre