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Dans les années 1960 et 1970, plusieurs troupes ou compagnies théâtrales
s'intéressent au théâtre d'improvisation. Plusieurs formules sont proposées,
mais aucune n'atteint le succès du «match d'impro» imaginé par Robert
Gravel et Yvon Leduc. En 1976, le Théâtre expérimental de Montréal,
cofondé par Robert Gravel, Jean-Pierre Ronfard et Pol Pelletier, organise 24
heures d’improvisation.
Le projet est mis sur pied par Yvon Leduc, ami et complice de Robert Gravel.
L’événement se déroule à huis clos et prend la forme d’une rencontre entre
Robert Gravel et Lorraine Pintal, filmée par Yvon Leduc. L’année suivante,
on tente une expérience similaire avec 12 heures d’improvisation,
réunissant les comédiens Robert Gravel et Gilles Renaud ainsi que le poète
et auteur Michel Garneau. L’événement est cette fois-ci présenté devant
public.
Quelques mois plus tard, Gravel et Leduc cherchent une façon ludique de
structurer les spectacles d’improvisation. Ils ont alors l’idée de créer une
œuvre théâtrale qui allierait théâtre et hockey. Des joueurs, des entraîneurs,
un arbitre, un organiste et un maître de cérémonie sont recrutés, et le 21
octobre 1977, à minuit, à la Maison de Beaujeu, on présente le tout premier
Match de la Ligue Nationale d’Improvisation. La LNI connaît un succès
foudroyant, si bien que plusieurs représentations sont ajoutées aux quatre
prévues initialement, portant le total à 17 Matchs pour la première saison.
L'année suivante, le spectacle est repris avec 6 équipes réunissant une
soixantaine d'artistes.
En 1980, la Ligue nationale d'improvisation devient une compagnie autonome
sous la gouverne de Robert Gravel, Anne-Marie Laprade et Yvon Leduc. En
1981, la LNI effectue une tournée en France. Des matchs de démonstration et
quelques rencontres avec les comédiens de Bordeaux, Marseille, Poitiers, Lille
et Paris jettent les bases de l'organisation de ligues en Europe. À Paris, la LNI
affronte en «matchs défis» les compagnies suivantes : Alain Knapp, Carlo,
Claude Confortès, Le Petit Atelier, Polygène et le Théâtre de l'Unité, qui
donnent naissance à la LIF (Ligue d'improvisation française).
Le 20 décembre 1982, la finale de la 6e saison théâtrale de la LNI est diffusée
en direct sur les ondes de Radio-Québec, un point tournant qui annonce une
expansion phénoménale; des équipes et des ligues d'improvisation voient le jour
un peu partout. En 1983, la LNI se produit en Belgique, en Suisse et en France.
La LIB (Belgique) et la LIS (Suisse) s'organisent. S'ajouteront aux ligues
professionnelles une multitude de ligues semi-professionnelles ou d'amateurs.
En 1985, la première Coupe du Monde d'improvisation réunit la France, la
Suisse, la Belgique et le Québec dans un tournoi à Montréal et à Québec.
Depuis, les tournois de la Coupe du Monde se sont succédés en France, en
Suisse et en Belgique. En parallèle, dans un souci d’éducation culturelle et
d’initiation aux arts de la scène, des ateliers de formation dans les écoles, les
organismes à but non-lucratif et les entreprises sont mis sur pied, en plus de
l’organisation de matchs spéciaux auprès de ligues amateures. Le Théâtre de la
LNI est membre de Culture à l’école et formateur accrédité par Emploi-Québec.
En 2000, la création du Temple de la Renommée LNI permet désormais de
rendre hommage, chaque année, aux artistes et artisans qui ont marqué
l’histoire de la LNI. À ce jour, on compte une soixantaine d’intronisés,
notamment Janine Sutto, Normand Brathwaite, Pierrette Robitaille et Robert
Lepage.
Aujourd’hui, la LNI a acquis un statut d’institution culturelle majeure qui,
depuis plus de 30 ans, a vu plus de 350 artistes fouler sa patinoire. Le Match
d’impro est désormais joué dans une trentaine de pays et en sept langues.
Tiré de : LNI. Guide pédagogique LNI, 2013. [Disponible : http://www.lni.ca/images/cahierpedagogiquelni.pdf]
L’arbitre :
Annonce les thèmes;
Détermine les pénalités;
Explique les pénalités (sur demande);
A le dernier mot (maître ou maîtresse
absolu du jeu);
Choisi deux étoiles du match.
Les juges de ligne :
S’assurent qu’il n’y a pas de
communication sur le banc lors d’une
impro comparée;
S’assurent que tous les joueurs parlent
en français lors des cocus et discussions
lors d’une improvisation mixte.
Comptent les votes du public.
Le maître ou la maîtresse de cérémonie :
Présente le match;
Présente les arbitres, les joueurs et les joueuses;
Annonce le pointage et les punitions;
Annonce les pauses et le début des périodes;
Remercie les joueurs, les joueuses et le public;
Présente les étoiles.
Le statisticien ou la statisticienne:
Tient compte des pénalités et du pointage;
Informe le maître ou la maîtresse de cérémonie lorsqu’une équipe a accumulé trois points
de pénalité;
Tient compte du temps et fait signe à l’arbitre lorsqu’il reste 10 secondes à l’improvisation
en cours.
Les équipes :
Sont assises l’une en face de l’autre;
Entraînent le public en tapant des mains ou sur les bandes lors des temps de
vote et des pauses;
Jouent AVEC l’équipe opposée et non CONTRE elle!!!
Accompagnent le maître ou la maîtresse de cérémonie pour chanter l’hymne de
l’impro au début du match;
Respectent l’arbitre, son autorité et ses décisions... même si le public est surpris
ou réagit mal!
Sont parfois accompagnées d’un entraîneur ou d’une entraîneuse;
Gardent TOUJOURS la bonne humeur : il s’agit d’un spectacle et non d’une
compétition!
Le public :
Encourage les joueurs et les joueuses;
Au signal de l’arbitre, vote pour une des deux équipes après chaque impro;
Peut être dispersé sur trois des quatre côtés de la patinoire (à l’avant et sur les deux
côtés à l’arrière des joueurs);
Peut huer ou applaudir les explications données par l’arbitre concernant les
pénalités.
LES NATURES D’IMPROVISATION
Improvisation comparée : Chaque équipe doit
improviser à tour de rôle sur le même thème.
L’équipe désignée par la couleur de la rondelle
lancée par l’arbitre a le choix de commencer
ou non l’improvisation.
Improvisation mixte : Un ou plusieurs membres
des deux équipes doivent improviser ensemble
sur le même thème.
La situation dramatique :
Sans situation, sans histoire, c’est simple; il n’y a pas d’improvisation. Il faut
alors connaître la situation dès le début. Quel est le conflit? Comment veut-on
le résoudre? Comme nous ne pouvons pas prédire la fin, il faut quand même
essayer de voir quelles étapes seront entreprises pour arriver à la résolution!
L’engagement émotif :
Chaque personnage aura une réaction ou perception différente face à une
situation. Ceci dit, il faut adapter son personnage d’un côté psychologique à
l’histoire. Par exemple, une vieille femme et un jeune garçon ne réagiront pas de la
même manière face à un oiseau dans la maison. Il faut alors adapter la
personnalité de son personnage à la situation dramatique.
Personnage :
Un outil clé pour cette forme théâtrale
est le personnage. Il faut éviter à tout
prix d’entrer dans la glace comme soimême. Dès le début une démarche doit
s’imposer. Comment le personnage
parle-t-il, clignote-t-il des yeux, marchet’- il? Est-il vieux, jeune, riche, pauvre? At-il une vie heureuse, triste? A-t-il des
manies?
Si une improvisation n’a pas la
meilleure histoire, un personnage a le
pouvoir d’aider cette histoire avec les
différentes facettes et nuances de sa
personnalité.
LE CAUCUS
Durant un match d’impro, le caucus est la clé essentielle à une bonne improvisation. Pour
ce faire, il faut avoir une bonne chimie d’équipe ainsi que certaines tactiques pour penser
et organiser le plus d’idées possibles en moins de 30 secondes. Ceci dit, il y a deux sortes
de caucus.
Improvisation comparée :
La toute première chose qui doit être établie est la personne entrera sur la glace. Le
temps est limité (30 secondes) alors il ne faut pas hésiter et que cette tâche prenne trop
longtemps.
Ensuite, il faut penser à la situation dramatique : l’histoire. Ne pas aller en détail mais tout
simplement exprimer le conflit principal et les personnages. S’il reste du temps, continuer
à lancer des idées de personnages, conflits, etc. aux joueurs qui vont sauter sur la glace.
N’oubliez pas! Il ne faut pas résoudre le conflit dans le caucus car ceci se développera au
cours de l’improvisation.
Improvisation mixte :
Pour le caucus mixte, il y a quelques différences. Encore, il faut établir quel joueur
entrera en premier sur la glace. Une fois que cette décision est établie, tous les joueurs
doivent lancer plusieurs pistes pour différentes histoires et le joueur, qui sera premier
sur la glace, écoute tout simplement. Il ne faut pas oublier que dans une improvisation
mixte, personne ne sait exactement qui prendra le contrôle de l’improvisation, alors il
faut entrer avec plusieurs idées en étant ouvert aux idées de l’équipe adverse.
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