GEOMORPHOLOGIE DYNAMIQUE
INTRODUCTION
Le but de ce cours est d’apporter des clés d’interprétation des paysages au travers de la
Géomorphologie et de la Géologie. Il met en exergue les relations fondamentales entre le
climat et les formes du relief terrestre. Dans toutes les zones de cette planète, on peut
identifier des formes de relief dont la mise en place provient de différents mécanismes
naturels dont ceux liés au climat. Ce cours se veut avant tout être une initiation à l’étude de
certaines familles de relief et une introduction à la science qui les étudie : la géomorphologie,
ici approchée dans sa dimension dynamique, mais également d’y replacer l’homme dans son
contexte naturel. Au fil du temps, il est devenu une composante de plus en plus efficace dans
ces dynamiques morphoclimatiques en favorisant certains processus et en déstabilisant des
équilibres naturels pluri millénaires ;
Ce cours mettra donc l’accent sur plusieurs approches :
- l’aspect dynamique est fondamental : l’étude des processus dominants dans l’établissement
des grandes formes de relief permet de mettre l’accent sur quelques mécanismes
fondamentaux où sont mis en exergue les principaux agents naturels : l’eau, l’action du froid
par le gel, l’action du chaud, du vent …
- l’aspect systémique est important : en effet, dans la nature, aucun mécanisme n’agit de façon
isolée, mais plutôt en combinaison, en interaction les uns avec les autres. Les formes de relief
découlent directement de cette interaction dynamique ;
- les grands domaines morphoclimatiques : certaines familles de formes ne se rencontrent qu’à
certaines latitudes ou altitudes et sont issues directement de certains mécanismes privilégiés.
Deux exemples peuvent être étudiés en priorité pour illustrer cette spécificité liée au
déterminisme naturel : les domaines morphoclimatiques glaciaires et périglaciaires et les
domaines arides chauds.
Chapitre 1 : Paysages littoraux
C’est le travail de la mer qui façonne le paysage. La remonté du niveau marin est la
conséquence de la fonte glacière et de la dilatation thermique des océans réchauffement
(théorie du glaçon).
Le bilan = résultat de deux actions opposées, si elles sont de même intensité elles s’annulent,
sinon un bilan soit positif, soit négatif. Bassin d’Arcachon bilan négatif car perte de sable
la mer avance (photo diapo).
L’avancement de la mer vers les zones de végétation devient un problème qui prend de
l’ampleur.
On divise les espaces littoraux en 2 domaines :
- les côtes de submersion (l’eau submerge le continent, rentre
dans le continent) - les côtes d’émersion (celles qui se soulèvent, le
continent qui ressort de l’eau)
75% des zones littorales sont en contexte de submersion.
I - Morphologie des estrans
A) Estrans sableux de graviers et de galets
Estran : correspond à la zone de l’ensemble de la plage plage sous-marine (celle qui se
passe dans l’eau) et plage proprement dite (celle qui se passe hors de l’eau).
La plage fonctionne par une rampe pré-littorale (= lien entre la partie aérienne de la plage et
celle sous-marine).
Plateau continental = 10 m de profondeur (chercher détails) .Le sable amené provient du
plateau continental. Il n’a pas toujours était sous l’eau.
ZONATION D’UNE CÔTE SABLEUSE
Les vagues sont le moteur de l’érosion littorale. L’action de la houle est importante car elle
mobilise de l’énergie pour amener le sable. Cette houle est maximale dans 2 situations :
- présence de marées (marnages), 2 à 3m en Aquitaine, 6 à 7m au
Mont Saint-Michel + vents - lors des grandes tempêtes, l’essentiel de l’érosion se forme
l’eau pénètre plus profondément contre les terre, et tape le sable.
L’espace soumis à l’alternance des marées représente l’essentiel de l’érosion du littoral.
La granulométrie des éléments = taille des grains que l’on trouve dans ces estrans. On y
trouve des argiles, du limon, des sables, des graviers, des galets. Plus on s’éloigne de la
montagne est plus la granulométrie diminue. La taille des éléments qui se déplacent est
proportionnelle à la force utilisée pour les déplacer.
Origine possible de ces matériaux : un héritage, matériaux provenant de périodes
climatiques plus anciennes.
MORPHOLOGIE D’UNE CÔTE SABLEUSE ET A CORDONS DE GALETS
Profil de la plage : il permet de mettre en place différents types d’espaces sur la plage.
ZONATION DES SECTEURS DE LA PLAGE
Les courants-marins peuvent se classer en 2 catégories :
- les courants océaniques
- les courants marins côtiers rôle important dans les
littoraux sableux
dérive littorale : courant du N vers le S qui en Aquitaine, est parallèle à la plage. Elle joue
un rôle important dans la dynamique globale du littoral, c’est elle qui exporte une grande
partie des sables.
L’étude des profils doit être fait à plusieurs saisons, notamment parce-que ce profil est
susceptible de se modifier dans l’année.
PROFIL SCHEMATIQUE DE LA PLAGE SOUS MARINE
Dunes hydrauliques = dunes formées non sous l'action du vent, mais par celle du courant
marin, sous la mer.
Baïnes = petites cuvettes qui se remplissent d’eau à marée haute et qui se vidange a marée
basse 2 fois par jour.
Berme = détermine le contact avec le haut de la plage
B) Les marais salés intertidaux
Ce sont des zones relativement plates. Intertidale = compris entre les 2 marées (haute et
basse). Les espaces au-delà sont les espaces supratidaux (eux ne sont jamais concernés par
les marées), et les espaces infratidaux (en-dessous de la mer).
Cette marée organise l’agencement de ces espaces. La zonation reprend 3 types d’espaces :
- espace recouvert par la marée = la slikke
- espace très peu recouvert par la marée, recouvert très
rarement par les marées hautes, marées de haut coefficient = le schorre
- espace où la marée n’y
pénètre que de façon exceptionnelle = les prés salés
SLIKKE, SCHORRE ET PRES SALES DANS LA BAIE DU MONT SAINT MICHEL
1) la slikke
Zone recouverte à chaque marée haute, et qui sont hors de l’eau à marée basse. Le fait
qu’elle soit recouverte fréquemment empêche la végétation supérieure de se développer.
Les algues peuvent coloniser ces espaces. En général ce sont des espaces relativement plat,
encadré par les chenaux de marée amène l’eau et la retire. On parle également de vasière
pour ces espaces, parcourue par un ensemble de chenaux ramifiés, c’est-à-dire structurés
des plus gros vers les plus petits (estey pour le bassin d’Arcachon). L’homme en a modifié le
fonctionnement et il a protégé les espaces qui n’était pas souvent recouvert la marée
protéger les zones de schorres et de prés salés.
2) les marais maritime : schorre et prés salés
L’extension de ces zones dépend de 2 facteurs importants : l’intensité des marées et la pente
de l’estran. Ces secteurs ont très peu d’expansion mais ont un très grand développement sur
toute la côte Atlantique. En contact avec les estuaires ces espaces ont un développement
important. Dans ces estuaires on a une forte production d’éléments fins (argiles, vases,…)
qui vont venir colmater certains secteurs et augmenter la surface de ces marais maritimes.
On va trouver ces secteurs aussi en contact avec les grands fleuves, avec une grande
extension aux abords des grands fleuves de la plante (l’Amazone et l’Orénoque). Cette
dynamique de comblements fini par protéger des espaces où l’eau ne pénètre que très peu
zone de schorre et de prés salés. Dans ces deux zones la végétation y est beaucoup plus
développée parce-que l’eau de mer n’y pénètre que très rarement (on appelle ces secteurs
des herbus au niveau du Mont Saint-Michel).
En zone tropicale on trouve la mangrove qui va présenter une zonation équivalente partant
des milieux les plus salés vers les milieux d’eau douce. C’est notamment une zone où on va
trouver une végétation particulière : les palétuviers arbres de grande taille ayant un
encrage racinaires très important supportant la submersion par l’eau.
LES DIFFERENTS SECTEURS D’UNE MANGROVE
II Cordons et dunes littorales
Action des vagues = cordons - action des vents = dunes littorales
accumulation de matériaux dans des secteurs hors de l’eau et qui traduisent les actions
de sédimentation.
A) Les cordons littoraux
Ils traduisent toujours un apport en sédiments importants : sables, graviers, des galets.
Souvent ils réunissent 2 îles entre elles (Saint Pierre et Miquelon) ou une île à un continent
(Tombolo). L’ensemble de ces cordons se mettent en place grâce à l’action des courants
marins. Parfois à l’arrière de ces cordons peuvent se développer des zones de marais ou de
lagunes. On retrouve ces zones d’accumulation de cordons dans les zones froides car il y a
des courants marins tout à fait considérables.
Autre exemple d’accumulation les lidos = accumulation de sable qui se forme à l’avant
avec le mouvement des vases.
B) Les dunes littorales
1) L’édification des dunes
L’origine du sable provient du haut de la plage. Ce sable vient s’édifier à l’arrière de cette
plage en formant ainsi des cordons dunaires. Cette dynamique ne peut se mettre en place
qu’avec du vent ( élément moteur) qui soit souffler de façon constante et relativement
intense.
Ces dunes accompagnent les variations du niveau marin et à plusieurs reprises sur les côtes
Aquitaine et ailleurs, ces variations ont généré des cordons dunaires (lignes de dunes). Les
anciens réalimentant les nouveaux.
L’important stock sableux disponible en Aquitaine a permis la mise en place de cordons
dunaires relativement larges organisés autour de 2 types de dunes : dunes barkhanoïdes et
dunes paraboliques.
2) Les champs de dunes
Ils se forment lorsque le matériau sableux est suffisant et s s’organisent en cordon parallèle
successifs. Ils vont venir modifier l’hydrographie de leur secteur.
LES SYSTEMES DUNAIRES AQUITAIN
LA DUNE AQUITAINE ET SES COMPOSANTES
On va trouver 2 formes principales d’érosion :
- le caoudeyre :
- plaque de déflation :
La mobilité des formes sous l’action du vent mais aussi en rapport avec la végétation. Plus le
système est végétalisé plus il est stable potentiellement.
III Les embouchures
Les cours d’eau fournissent à la mer des sédiments qui pour partie viennent s’accumuler
dans ces embouchures. Ce sont des matériaux fins à très fins car les cours d’eau n’ont pas
une grande capacité de transport et pour l’essentiel ce sont des particules assez fines
(argiles), si le cours d’eau à une plus grande capacité ce sont des limons.
Dans ces embouchures on va trouver 2 objets importants :
- les estuaires = pénétration des terres dans la mer
- les deltas = constructions sur la mer
A) Les estuaires
Ce sont des espaces d’interface entre les eaux marines d’une part et les eaux continentales
d’autre part. Donc ce sont des interfaces intéressantes sur le plan dynamique parce-qu’ elles
vont fonctionner de façon différente par rapport à la marée et aux arrivées d’eaux
continentales. Le mélange de ces deux eaux va amplifier, favoriser la dynamique des dépôts.
Une des caractéristiques de ces estuaires est la présence de vase en grande quantité. Elles
vont au fil du temps constituer le bouchon vaseux. Ce bouchon vaseux bouge en fonction
des flux d’eau et de la marée. Tous les estuaires présentent plus au moins un bouchon
vaseux.
A la base ce sont des milieux de grande biodiversité car ils abritent ou abritaient une
profusion de formes de vie à la base de chaine alimentaire rôle écologique fondamental.
Ce sont des milieux où la dynamique est très rapide ce qui complique considérablement la
navigation. A chaque marée se met en place des bancs de sable, notamment à marée
montante (le flot = courant amené par la marée montante) ainsi que des dunes hydrauliques
à marée montante et descendant.
Un certain nombre de ces espaces sont aménagés par l’Homme. On y recreuse des chenaux
de navigation, on met en place un certain nombre de protections. Mais parfois mise en place
d’un banc d’arguin qui se met dans place dans les chenaux. Des profondeurs faibles et
mobiles.
Les zones d’estuaires sont des zones basses. Si l’arrivée d’eau douce en grande quantité
coïncide avec la montée de la marée pendant une période, les eaux ne peuvent pas
s’évacuer niveau d’eau de l’estuaire qui monte, puis au bout d’un certain temps
inondation (conjonction de phénomènes = conjonction de la marée + arrivée d’eau douce +
parfois tempête).
B) Les deltas
C’est aussi une interface entre eau marine et eau continentale mais là une dynamique un
peu différente. La construction deltaïque amène une avancée du littoral sur la mer. Il faut
que la quantité de matériau amené soit supérieure à la quantité qui part par l’érosion.
On ne va pas retrouver des deltas partout. On les retrouve aux débouchés des grands fleuves
de la planète. Les deltas peuvent se mettre en place dans des zones où l’érosion est
importante (tant que le bilan reste excédentaire). Souvent on retrouve les plus beaux deltas
dans les mers intérieures (fermées ou semi-fermées). Tous les deltas de la planète sont
récents en terme géologique parce-que le niveau marin ne fait que fluctuer en permanence.
FORMATIONS SEDIMENTAIRES CONTINENTALES ET MARINE DANS LE DELTA DU RHONE
Deux choses importantes se passent dans l’évolution des deltas au niveau planétaire :
- remontée du niveau marin à un rythme assez soutenu
- diminution très forte de la fourniture en
matériau liée à l’implantation et à la multiplication des grands barrages hydro-électriques
(36 000 dans le monde gros barrages aucun cours d’eau n’est épargné). Ces barrages vont
retenir les plus gros matériaux, d’où impossibilité de construire un delta.
1 / 17 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !