Contacts : Lamia Kamal-Chaoui (lamia.kamal-chaoui@oecd.org) et Alexis Robert (alexis.robert@oecd.org)
Le passage à une société plus durable sobre en carbone nécessitera d’importants investissements
initiaux.
Pour favoriser la croissance verte dans les villes, il faut
de nouveaux instruments financiers tels que l’utilisation
urbaine des marchés de carbone, des mécanismes locaux
de plafonnement et d’échange, et des aides prenant la
viabilité écologique en compte.
On pourrait « verdir » les sources existantes de recettes
urbaines : des redevances de congestion et des péages
routiers peuvent réduire l’usage de la voiture et financer
des infrastructures vertes ; des redevances énergétiques
locales alourdissant le coût des gaspillages d’énergie
peuvent renforcer l’efficience ; et des taxes immobilières
peuvent mettre un coup d’arrêt à l’étalement urbain et
commencer à favoriser le développement du noyau des
villes et des zones entourant les nœuds de transport.
Les financements privés auront leur importance : des
partenariats public-privé pourraient stimuler la
croissance verte urbaine, mais doivent être transparents
et clairement pris en compte.
3. Les collectivités locales et régionales dépensent presque autant
d’argent pour l’environnement que les instances nationales
Source : base de données des Statistiques des recettes publiques de l’OCDE.
Les gouvernements ont un rôle central à jouer pour accroître la capacité d’action des villes en
matière de croissance verte.
Il faut combler le fossé qui sépare les conceptions nationale et locale de la croissance verte. Les programmes nationaux ne prennent
pas en compte les éléments spatiaux de cette croissance, ni la contribution actuelle des villes à celle-ci. Les stratégies urbaines de
croissance verte sont souvent des projets écologiques phare isolés dépendant de cycles politiques courts, alors même que la
croissance économique durable à long terme nécessite une démarche systématique, englobant toute la ville et plurisectorielle.
Les gouvernements pourraient « verdir » la finance urbaine en
reformulant la fiscalité et les aides visant les échelons
infranationaux de manière à corriger les incitations aux
comportements non écologiques et à récompenser les villes qui
génèrent des gains environnementaux au-delà de leurs frontières.
Aide technique, financements et mutualisation des connaissances
sont nécessaires pour mener des projets infrastructurels de grande
envergure – réseaux intelligents, trains à grande vitesse, R-D verte,
etc. – et pour aider les villes à mesurer l’impact économique et
environnemental des initiatives de croissance verte.
Supprimer les obstacles à l’action publique, prévenir toute concurrence interrégionale déloyale et favoriser la « course en avant »
suppose de fixer aux niveaux national et international des objectifs et des normes de référence solides en matière d’environnement.
Les villes ont par ailleurs besoin d’une certaine flexibilité pour pouvoir réagir de manière innovante au niveau de la politique
urbaine et faire ensuite monter ces solutions en puissance.
La croissance verte n’est pas indifférente à la manière dont sont jaugées les émissions de carbone et la qualité de l’environnement.
Les politiques urbaines de croissance verte tireraient parti de signaux de prix et de normes tarifaires à l’échelon national – par le
biais par exemple de taxes carbone ou d’autres mécanismes de tarification.
Il convient de mieux suivre les répercussions des politiques menées.
Pour pouvoir comparer les pratiques optimales et mesurer la croissance et les emplois verts, il faut disposer d’un jeu commun
d’indicateurs environnementaux et économiques urbains. L’hétérogénéité des méthodologies d’une ville à l’autre va à l’encontre de
toute velléité de suivi et d’évaluation des progrès réalisés en matière de croissance verte.
Toute stratégie urbaine de croissance verte doit comprendre des jeux de données, des informations sur les marchés et des analyses
de l’économie locale propres à mieux faire comprendre la relation entre consommation énergétique, émissions locales et activité
économique. L’accès des autorités nationales à de telles informations peut alimenter les stratégies tant urbaines que nationales.
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Dépenses nationales et infranationales de protection de
l’environnement dans les pays de l’OCDE (2005)