Idéologies, opinions et croyances en Europe et aux Etats

Idéologies, opinions et croyances en Europe et aux Etats-Unis de la fin
du XIXème siècle à nos jours
Introduction : Après avoir interrogé les rapports des sociétés à leur passé, à leur histoire et
à leur(s) mémoire(s) et par ricochet s’être interrogé sur notre propre rapport à l’histoire et aux
emprises idéologiques, il s’agit d’appréhender et d’analyser les idéologies à l’œuvre sur une
temporalité longue - de la Révolution industrielle à nos jours - à travers trois Etats et trois
thématiques très spécifiques.
Démarche programmatique inédite et ambitieuse qui entraîne tout à la fois à l’analyse du
mouvement ouvrier et socialiste européen (« Socialisme et mouvement ouvrier en Allemagne
depuis 1875 »), à celle des opinions publiques et des médias (« Médias et opinion publique en
France de l’Affaire Dreyfus à nos jours »), à celle enfin des religiosités et de leur impact
(« Religion et société aux Etats-Unis depuis la fin du XIXème siècle »).
*Une histoire des idéologies et des mentalités qui nécessite une fine maîtrise des chronologies
et des concepts (on ratisse large !), qui rompt avec une partie de l’habituelle histoire
descriptive et chronologique fortement charpentée (guerre froide, colonisation et
décolonisation, France de 1945 à nos jours etc.)
*Des questions éminemment politiques qui pointent un rapport au passé agissant dans tout le
corps social et au résonances actuelles profondes.
* Une articulation aux problématiques du moment particulièrement stimulante . Quelques
exemples :
-Quelle classe ouvrière aujourd’hui dans nos pays développées? Quelle place et quelles
perspectives pour le socialisme à l’heure de la remise en question du capitalisme libéral ? Un
nouveau modèle de développement économique et social ? cf. Cours introductif Géographie +
cours mondialisation…
-Quel rôle tiennent les nouveaux médias (Internet…) dans la constitution d’une opinion
publique ? Un champ d’expression réellement démocratique ou au contraire une menace
lourde de manipulations ?
-Quelle importance occupe la/les religions dans nos sociétés ? Religiosités sourcilleuses,
constructions et crispations identitaires (intégrismes de tous bords, islamisme, orthodoxie,
judaïsme…)
*Ecole des Annales…(Rappel définitions : idéologie, opinion, croyance…)
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Première partie : Socialisme et mouvement ouvrier en Allemagne
depuis 1875
Introduction :
*Qu’est-ce que le mouvement ouvrier ?
Rappel cours Première : Le capitalisme et la question sociale.
*Cadre chronologique : La Révolution industrielle et la constitution d’une nouvelle classe
sociale - la classe ouvrière ou prolétariat en tant qu’elle prend conscience d’elle-même et se
considère comme classe exploitée par le patronat industriel. Cette classe ouvrière (se)
constitue alors une force sociale nouvelle qui revendique des droits et crée des organisations
de défense et de revendications selon deux grandes orientations, qui peuvent aisément se
conjoindre en un mouvement ouvrier global :
- un axe de revendication professionnelle sous la forme de syndicats qui luttent pour une
amélioration de la condition ouvrière (salaires, conditions de travail etc.) : c’est le
syndicalisme qui s’exprime sous ses formes les plus diverses en fonction de l’histoire et du
cadre plus ou moins démocratique des institutions étatiques (reconnaissance du droit de
grève, du droit syndical, de la constitution d’un mouvement mutualiste, creuset d’une sécurité
sociale nationale etc.);
-une action politique qui prend pour l’essentiel la forme du socialisme et qui milite pour une
transformation progressive ( socialisme réformiste)ou radicale (socialisme révolutionnaire
d’inspiration marxiste) des rapports de production et de hiérarchie sociale.
*Pourquoi l’Allemagne ?
C’est en Allemagne, en particulier l’Allemagne rhénane, que se constituent rapidement une
industrie puissante et un important prolétariat. C’est également en Allemagne où les débats
idéologiques et conceptuels seront les plus vifs et les plus stimulants, sous l’impulsion décisif
de Marx.
*Carte 1/105
*Biographie de Karl Marx p.106
*Chronologie p.100 + chronologie synthétique p. 122
I- Socialisme et mouvement ouvrier dans l’empire allemand (1875 – 1918)
*Chronologie p.104
*Quelles spécificités du mouvement ouvrier allemand à la lecture de l’ensemble de la page
104 du manuel ?
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-Le mouvement politique précède le mouvement syndical structuré et le syndicalisme sera
toujours très lié au Parti Social – Démocrate et à ses organisations ( à l’instar des Trade -
Unions britanniques affiliés au Parti Travailliste), contrairement au mouvement ouvrier
français où le syndicalisme révolutionnaire a très fortement concurrencé les partis
d’obédience socialiste (cf. La Charte d’Amiens).
-Ce syndicalisme sera également toujours un syndicalisme de masse.
*Des permanences qui caractérisent le mouvement syndical et social-démocrate allemand
jusqu’à nos jours…
1- Le parti socialiste allemand
a) Création du Parti Social – Démocrate d’Allemagne en 1875 au Congrès de Gotha :
- Issu de quelle fusion ? Pourquoi ? Souci d’unité et d’efficacité.
- Quelles contradictions internes ? Réformisme / Révolution.
*Quel programme précis ? Doc 1/106 + synthèse
*Biographie de Ferdinand Lassalle p.106
b)Le réformisme l’emporte dans l’idéologie et la pratique du SPD
*Doc 5/107 : le révisionnisme réformiste d’Edouard Bernstein
c)La politique conjointe de répression politique et d’avancées sociales menée par Bismark
conduisent paradoxalement le SPD à devenir le premier parti politique d’Allemagne (en 1914
le SPD dispose du plus grand groupe parlementaire au Reichstag avec 114 députés)tout en
accentuant son caractère réformiste soucieux d’intégrer les institutions et l’appareil d’Etat.
Pourquoi ? Textes + synthèse.
*Biographie de Bismark p.104
*Les lois sociales allemandes (Doc 2/105)
*Texte de Bernstein (Doc 3/105)
2- Les syndicats allemands légalisés en 1878 présentent trois grandes caractéristiques :
-un syndicalisme qui se structure dans le sillage du SPD, jusqu’à être présent dans ses
instances dirigeantes, notamment à partir de 1892 (Confédération Nationale des Syndicats) ;
-un syndicalisme de masse très organisé et efficace qui rassemblent plus de 2,5 millions de
travailleurs, capable (comme aujourd’hui) de mobiliser des milliers de grévistes ou de
manifestants (plus de 400000 mineurs en grève en 1912 dans la Ruhr, le poumon économique
et donc stratégique de l’Allemagne…). Une force sociale - et donc politique - qui compte et qui
est respectée en tant que telle ; une puissance financière également qui permet de tenir lors
des grèves (fortes cotisations syndicales / solidarité ouvrière nationale) ;
-une phraséologie idéologique vigoureuse d’obédience marxiste mais une pratique très
réformiste qui privilégie la négociation (mais pour négocier, il faut créer un rapport de forces
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favorable…),le pragmatisme, la gestion des premières assurances sociales et organisations
paritaires (Patronat/Syndicat), le consensus.
*En 1914, le SPD et les syndicats sont installés dans le champ institutionnel impérial. Très
légalistes et patriotes, à l’instar de leurs homologues français ou britanniques, ils ne suivent
pas les directives de l’Internationale Ouvrière et votent les crédits de guerre. C’est l’Union
Sacrée.
En 1915, Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, en désaccord avec le soutien au gouvernement
impérial et à la guerre impérialiste, sont exclus du SPD et forment la Ligue Spartakiste, matrice
du Parti Communiste Allemand (KPD), fondé en décembre 1918.
*Biographie + lexique p.108
*Dossier p. 102 / 103 : des réformes sociales plus précoces en Allemagne qu’en France :
-le fait d’une évidente puissance du syndicalisme de masse unitaire allemand face à un
syndicalisme français essentiellement constitué de militants et profondément divisé (à part le
Syndicat du Livre…)
-ce qui crée un rapport de forces en Allemagne évidemment favorable pour des réformes
sociales négociées
-une culture du consensus et du pragmatisme…
II- Le mouvement ouvrier dans la République de Weimar et sous le Reich nazi
1- La proclamation de la République et l’écrasement du mouvement révolutionnaire
*Quelle situation en 1918 ? Rappel cours Première + Synthèse p.108
*Dossier p.110/111
*Texte : « L’assassinat de Karl Liebknecht et de Rosa Luxembourg » (Luc Rosenzweig, « Le
Monde » - 17 janvier 1994)
2- Socialistes et communistes sous la République de Weimar
*Contexte : lendemains de défaite, de crise révolutionnaire conjugués bientôt avec les effets
dévastateurs de la crise de 29 (6millions de chômeurs en 1932).
Un mouvement ouvrier important mais profondément divisé :
-Force numérique du SPD ? du KPD ? des syndicats ? (p.108)
-La désunion entre SPD et KPD ainsi que la politique de la Troisième Internationale qui fait des
sociaux-démocrates des social-traîtres font le jeu du parti nazi et contribuent à l’arrivée au
pouvoir des nazis qui n’ont pourtant jamais obtenu la majorité absolue aux élections.
*Changement de stratégie avec la conclusion du Front Populaire en 1936 en France entre les
partis de gauche.
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3- Le mouvement ouvrier sous le nazisme (1933-1945)
*Pourquoi si peu de résistance efficace à l’établissement de la dictature nazie puis du
totalitarisme compte-tenu de la puissance conjuguée des deux grandes forces politiques du
mouvement ouvrier ? Pourquoi finalement une adhésion populaire au nazisme ?
*Enseignement sémantique du sigle NSDAP : Parti National - Socialiste des Travailleurs
Allemands + discours SA rassemblant beaucoup d’ouvriers et de chômeurs sensibles au
discours nationaliste et anticapitaliste initial…
*Rappel cours Première
*Synthèse p. 108
*Dossier p. 112/113 (« Les ouvriers allemands sous le IIIème Reich) + Questionnaire et
synthèse p.113
III- Le socialisme en Allemagne depuis 1945
*Rappel cours Première
*Contexte de la Guerre froide et de la partition de l’Allemagne : Carte 1/115 et
chronologie p.114
1- En République Démocratique Allemande, organisation de l’Etat et de la société sur le strict
modèle soviétique : parti unique (Parti Socialiste Unifié d’Allemagne /SED), syndicat unique
(FDGB, contrôlé par le SED), société civile maîtrisée par l’Etat. L’usine structure la vie
quotidienne (une majorité de la population travaille au sein de l’industrie). Le plein emploi
doit être la règle (fictive…), la contestation est assimilée au parasitisme social… La RDA est
officiellement « la patrie des ouvriers et paysans allemands » et se revendique pleinement
comme l’héritière du mouvement ouvrier allemand et internationaliste face au « camp
impérialiste » auquel appartient la RFA.
*Certaines avancées sociales mais un encadrement doctrinal et policier (Stasi) constant.
*Dossier p.116/117 : Un mouvement ouvrier divisé pendant la Guerre froide.
2- En République Fédérale Allemande, le KPD perd très vite toute influence dans un contexte
de Guerre froide où l’Allemagne et Berlin sont des enjeux considérables, en premières lignes
du « monde libre » (troupes d’occupation, puis après 1949, troupes alliés stationnées en
permanence sur le sol fédéral ; Blocus de Berlin, Mur de Berlin (« Ich bin ein Berliner », crise
des missiles…). Le Parti Communiste ouest-allemand, assimilé à un ennemi intérieur
(« troisième colonne » de la RDA et de l’URSS) est même interdit de 1956 à 1968.
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