Intro
L’obstruction de la circulation sanguine vers le cœur limite l’alimentation en oxygène
et nutriments des myocytes et induit la mort cellulaire programmée (apoptose) ou
non programmée (nécrose), qui sont 2 causes importantes d’infarctus du myocarde
et de défaillance cardiaque. L’apoptose peut être déclenchée par voies extrinsèque
(récepteurs intermédiaires) et intrinsèque (dysfonction mitochondriale), les deux
menant finalement à l'activation des caspase de la famille des protéases, qui
séparent l’ADN et multiplient les contractions et les protéines du cytosquelette. Bien
que l'on pensait au départ que l'apoptose était irréversible, les études récentes ont
indiqué que les cellules apoptotiques (contrairement aux cellules en nécrose)
peuvent en fait être sauvées par l’activation de cascades de signaux pro-survie.
C’est probablement à cause du fait que l’apoptose est caractérisée par le maintient
de l’intégrité de la membrane plasmique jusque tard dans le processus contrairement
à la nécrose qui mène très tôt à une désintégration irréversible de la membrane
plasmique. Donc, la compréhension des voies de signalisation précises qui sont
impliquées dans la régulation de la survie des cardiomyocytes peut être importante
pour le futur développement d’agents qui pourront être utilisés afin de traiter
l’ischémie induite par une dysfonction myocardique.
Les intégrines sont des récepteurs transmembranaires qui permettent à la cellule de
s’attacher à la matrice extracellulaire, évènement primordial dans de nombreuses
réponses cellulaires comme la migration cellulaire, la différenciation, la prolifération
et la protection contre l’apoptose. En plus de servir de points de contact pour
l’attachement cellulaire, les integrines permettent l'induction de signaux
intracellulaires servant à l’intégration de divers signaux extrinsèques pour les
facteurs de croissance et les récepteurs de cytokines. Avoir découvert que la
suppression des intégrines béta1 dans le cœur adulte mène à une cardiomyopathie
dilatée et une défaillance cardiaque concomitante souligne la possibilité qu’un défaut
de signal des intégrines peut jouer un rôle direct dans la régulation de la survie des
cardiomyocytes.
La FAK est une protéine tyrosine kinase non réceptrice, qui est fortement et
rapidement activée par toutes les intégrines bétâ1, bétâ3 ou bétâ5, et son activation
est considérée comme centrale dans la transduction du signal dépendant des
intégrines. Dans certains types de cellules, mais pas tous, la FAK stimule l’activation
des kinases pro-survie, ERK et AKT, et dans ces cellules, l’inactivation de la FAK
mène à l’apoptose. Il a été récemment rapporté que la délétion des FAK dans les
myocytes ventriculaires spécifique du cœur adulte n'affectent pas la survie basale
des cardiomyocytes ou de la fonction cardiaque. Toutefois, une contraction aortique
transverse prolongée (TAC) chez une souris ayant une délétion des FAK cardiaques
mène à la cardiomyopathie dilatée et une insuffisance cardiaque. Plusieurs études
indiquent que le passage de hypertrophie à la défaillance cardique peut impliquer
l’activation des voies apoptotiques. Par exemple, le cerclage d’une aorte chez une
souris atteinte d’insuffisance cardiaque avec surexpression du G-ALPHAq, entraine
une cardiomyopathie dilatée accompagnée d’une apoptose cellulaire, et n’importe
quelle surexpression des protéines antiapoptotique, Nix ou l'administration
d’inhibiteurs de caspase renverse significativement la dysfonction cardiaque chez
cette souris. Bien que nous n'ayons pas détecté d'apoptose cardiomyocitique
significatives dans les coeurs cerclés sans FAK, nous ne pouvons pas exclure l’effet